En tant que médecins de terrain, nous assistons, inquiets, aux conséquences
parfois dramatiques de comportements qui font fi d’un de ces trois corollaires
pour assurer un comportement humaniste en ce domaine : ces conséquences
sont, entre autres, grossesses non désirées, MST avec leurs conséquences à long
terme : dont on peut penser que les plus graves sont la stérilité et la mort.
Une violence latente, larvée ou exprimée s’installe dans les relations
interpersonnelles avec les conséquences affectives difficiles à vivre,
conséquences personnelles et conséquences collectives. Violence qui nous
interpelle aussi parce qu’elle est parfois le fruit de la marchandisation de la
liberté qu’ils vivent : l’envahissement de leur environnement par la
pornographie en est l’expression la plus spectaculaire.
En tant que généralistes, nous sommes consultés par les jeunes filles et femmes,
pour les contrôles gynécologiques à l’occasion de prescriptions de contraceptifs,
ou à l’occasion de plaintes (des problèmes infectieux par exemple) . Nous ne
sommes par ailleurs que peu consultés proportionnellement par les jeunes
hommes à ce sujet…leurs préoccupations sont peu préventives : c’est plutôt
quand le problème se pose qu’ils consultent : infections, troubles d’érection,
impuissance. La prévention, même le curatif mais « quand rien ne se voit »,
quand il n’y a pas de symptôme, est difficile à implémenter chez de nombreux
hommes. Et une attention particulière doit en plus être accordée aux jeunes
hommes immigrés, confrontés à une société d’accueil qui vit la liberté sexuelle
sans trop bien la gérer et qui eux-mêmes ont des repères culturels différents dans
leur propre société.
Quelle collaboration est à favoriser entre la Fédération Laïque des Centres de
Planning Familial, les centres qu’elle représente et la médecine générale ?
Pourquoi s’adresser aux représentants syndicaux de la MG ?
En tant que syndicat, nous avons inlassablement tenté de situer le rôle du
généraliste au centre de l’organisation des soins de santé. Ce thème-ci n’y
échappe pas.
Mais il nous semble indispensable que la Fédération puisse jeter des ponts
solides vers les CUMG (centre universitaire de médecine générale) et la SSMG
(société scientifique de médecine générale) pour collaborer à l’élaboration de la
formation des soignants dans ce domaine : comment expliquer pourquoi la
prévention des maladies cardio-vasculaires a acquis de telles lettres de noblesse
en MG et si peu la prévention des difficultés liées aux rencontres
interpersonnelles particulièrement à travers la sexualité ?
Il nous semble intéressant de favoriser le rôle plus collectif de la Fédération :
publications, supports éducatifs, supports informatifs individuels (par exemple
pour les salles d’attentes…on peut proposer de réaliser des fascicules destinés
aux garçons, aux hommes concernant les moyens contraceptifs, les MST, les