Au bord
de la Vie
De
Gao Xingjian
Mise en scène
Marcos Malavia
Décor et Lumières : Erick Priano - Valérie Foury
Costumes : Kinga Kosakowska
Images vidéo : Elizabeth Prouvost
Avec : Muriel Roland & Marcos Malavia
Coproduction Compagnie Sourous - Festival Auteurs en Acte – Ville de Bagneux - Théâtre Victor-Hugo
Contact pour la diffusion au 01 46 65 94 30 - e-mail : sourou.s@wanadoo.fr
Au bord de la Vie
De
Gao Xingjian
Mise en scène
Marcos Malavia
DU 10 AU 28 MARS 2010 AU
THEATRE DE L’ÉPEE DE BOIS
CARTOUCHERIE DE VINCENES
RESERVATIONS AU 01 46 65 94 30
Au bord de la vie et
la mise en scène
Suivant les
propositions de l’auteur,
la mise en scène d’Au
bord de la vie propose
non pas une illustration
scénique de ce que
raconte la pièce, mais
plutôt l’exploration de
son univers intérieur. Le décor situe les acteurs comme sur le fil du rasoir,
partagés entre deux publics, l’un imaginaire et l’autre réel. En effet, c’est dans
cette étroite frontière que se situe le récit intérieur de cette femme qu’on imagine
au bord d’un abîme, prête à s’élancer. Tout repose sur les acteurs, qui ont recours
aux dimensions corporelle et vocale afin de donner à la pièce toute l’amplitude
qu’elle exige.
Cette mise en scène est aussi le fruit d’une collaboration étroite
avec l’auteur, de nombreux échanges sur sa vision théâtrale et la manière
d’aborder son écriture si singulière. Tout au long de la pièce des images projetées
sur un écran en fond de scène, reproductions filmées de toiles de Gao Xingjian,
viennent réaffirmer et donner une nouvelle perspective à son écriture.
Cette pièce est à la fois une tragédie, une comédie, et une farce. La
pureté de sa forme réside dans la narration. La pièce ne cherche pas le regard
naturaliste, mais à parvenir au spectateur par la précision du jeu et de la voix de
l'actrice qui scande le texte toujours à la troisième personne. Elle retrace le face à
face d’une femme avec sa vie, au bord de cette vie qui finit.
Le rôle de la femme est interprété par Muriel Roland, qui suit le
désir de l’auteur de détacher le texte de son interprétation psychologique. Certains
passages, dans toute leur puissance dramatique, sont scandés et chantés par la
comédienne, également mezzo-soprano, rappelant quelque part le théâtre chinois.
Son compagnon, comme le demande l'auteur, est un clown.
Comme une ombre intérieure, il partage avec elle le plateau et son parcours.
Quelques propositions de l’auteur
pour la mise en scène
1- La pièce sera jouée par une actrice dans le rôle de la femme, un clown muet dans les rôles de l’homme,
du démon et du vieillard.
2- On recherchera une expression moderne de jeu des comédiens qui s’inspirera de la forme traditionnelle
de l’opéra chinois. On ne visera pas à représenter la réalité, mais plutôt à souligner la théâtralité.
3- La pièce est à la fois tragédie, comédie et farce, sans exclure l’acrobatie, la danse et la prestidigitation.
La pureté de sa forme réside dans la seule narration.
4- La narratrice ne cherchera pas à s’identifier à son le. Elle y entre et en sort sans quitter sa position
d’interprète neutre. Sa diction ne sera pas naturelle ; elle gardera constamment un ton théâtral. La
comédienne ne cherchera pas le détail naturaliste, mais convaincra les spectateurs par la précision de
son jeu.
Ces propositions ne sont pas impératives, mais serviront de référence aux metteurs en scène.
Extrait du texte
Elle dit qu’elle est lasse ; elle dit ne plus pouvoir le souffrir, ne plus du tout pouvoir le souffrir.
Elle dit qu’elle ne comprend pas ce qui a pu l’attacher à lui, la retenir. Leurs liens sont si rudes, si
distants, si irritables, si tendus, si drus qu’elle veut qu’enfin tout se délie. Son esprit a failli se rompre,
oui, son esprit ou plutôt son énergie… L’esprit ou l’énergie, n’est-ce pas la même chose ? Ne pas jouer
sur les mots ! Il doit l’entendre.
(L’homme hausse les épaules)
Elle dit que l’incompréhension ne tient pas qu’à lui, mais qu’elle seule s’interroge sur leurs parcours,
cette chute vertigineuse qui les a portés là, au milieu des histoires, des sottises, des injures. Lui, il sait
au fond de lui ; mais elle seule se trouble et se tourmente, confuse, anxieuse, ne sachant si ce qu’elle
dit ou ce qu’elle a dit est clair.
(L’homme fait une grimace qui l’irrite)
Voilà : toujours des plaisanteries. Et il ne devine pas ce qu’elle ne peut plus souffrir : la légèreté, SA
légèreté ! Peut-il en finir avec ce jeu ? Rester un instant sérieux ? Parler calmement ? Elle l’en prie et
l’en supplie ! Mais cette désinvolture irritante vient et revient encore, la pousse à bout, détruisant toute
raison… et sa vie commune avec lui.
GAO XINGJIAN
Tour à tour romancier, dramaturge, peintre,
traducteur, critique littéraire, metteur en scène, Gao
Xingjian est en Chine, à Ganzhou, en 1940. Sa
mère, actrice amateur, éveilla très tôt son intérêt
pour le théâtre et l'écriture. Après des études de
français, il est envoyé en "rééducation" lors de la
Révolution Culturelle (1966 à 1976). On brûlera alors
une partie de son œuvre. Il quitte son pays en 1987
et s'installe en France avec le statut de réfugié
politique. C'est avec Au Bord de la Vie, en 1991, qu'il
commence à écrire en français.
Ses pièces sont novatrices, en partie
inspirées par Brecht, Becket, Kantor, Artaud… Il marquera le début du théâtre
expérimental avec Signal d'alarme, en 1982.
Son art dramatique est fortement inspiré du courant antinaturaliste dans le
théâtre occidental. Cependant il a été tout aussi important pour lui "d'ouvrir la source du
théâtre populaire". Lorsqu'il créa un théâtre parlé chinois, il renoua avec les traditions
ancestrales du jeu de masques, du jeu d'ombres et de danse-chant et tambour. Le
chant, la musique, la danse, le texte y sont liés. Il adopte la possibilité de se déplacer
librement sur scène dans l'espace et le temps juste à l'aide d'un geste ou d'un mot,
comme dans l'opéra chinois, sans chercher à représenter la réalité, mais plutôt à
souligner la théâtralité (le ton est théâtral, les gestes stylisés).
Gao Xingjian nous propose ainsi un théâtre profondément ancré dans le monde
d'aujourd'hui, mais qui est aussi riche de tout son héritage culturel.
Les métamorphoses du rêve et de son langage symbolique font irruption dans
les images nettes de l'homme contemporain. Les thèmes érotiques donnent à ses
textes une tension fiévreuse, et la chorégraphie de la séduction est le motif de plusieurs
d'entre eux. En cela il est un des rares écrivains masculins à accorder le même poids à
la vérité de la femme qu'à la sienne propre.
Il obtient en 2000 le prix Nobel de Littérature, couronné par le comité "pour une
œuvre de portée universelle, marquée d'une amère prise de conscience et d'une
ingéniosité langagière qui a ouvert des voies nouvelles à l'art du roman et du théâtre
chinois".
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