Dépistage du cancer de la prostate : d la de l proposition iti aux soins i Pr Michel Bolla Clinique Universitaire de Cancérologie-Radiothérapie Office Départemental de Lutte contre le Cancer Définition du dépistage Examen pratiqué sur un groupe défini de personnes, apparemment saines, pour identifier la maladie recherchée à un stade t d précoce, é avantt son expression i clinique li i . Conditions d’efficacité du dépistage d’un cancer • Cancer fréquent et grave • Efficacité du test démontrée: sensibilité et spécificité élevées • Bonne acceptabilité • Bilan diagnostic acceptable et performant • Traitement efficace • Baisse de la mortalité liée au cancer étudié Bénéfice : gain de survie ? Naissance d cancer du Symptômes Dépistage Décès Diagnostic Survie sans dépistage S i avec dé Survie dépistage i t Décès L prostate La t t (1) • Située chez ll’homme, homme, au dessous de la vessie et en avant du rectum • Entoure l’urètre, canal dans lequel s’écoule l’urine lors de la miction, ou le sperme lors de l’éjaculation. • Fabrique une grande partie du liquide séminal (sperme) dans lequel baignent les spermatozoïdes, fabriqués par les testicules. La prostate (2) • Le L liquide li id séminal é i l régule é l l’acidité l’ idi é du d sperme, au cours de d sa migration dans l’appareil génital féminin qui est alcalin. • Fabrique q une p protéine, une enzyme, y l’antigène g spécifique p q de prostate (PSA) présente en faible quantité dans le sang (sérum). A i è spécifique Antigène é ifi d de prostate (PSA) ( SA) • Marqueur tumoral découvert en 1985. • Limite supérieure de la normale < 4ng/ml • Augmente avec l’âge car le volume prostatique croît avec l’hypertrophie bénigne de la prostate. • Exemple: 3 ng/ml valeur normale chez un homme de 55 ans, comme 6.5 ng/l chez un homme de 80 ans. Valeur prédictive du PSA • • • • TR anormal …. Perceptible p si vol > 0,2cc , Irrégularité, asymétrie Nodules o ue u unii , bilatéral, iaéa, intra , extra capsulaire La valeur prédictive positive (VPP) augmente avec la valeur du PSA PSA ng/ml VPP pour cancer (%) 0 – 0,5 6,6 06-1 0,6 10 1 10,1 11-2 1,1 17 2,1 - 3 23,9 3,1 - 4 26,9 Bilan diagnostique • Toucher rectal • Antigène A tigè e spécifique spéci ique de prostate • Imagerie • Biopsies des d 2 lobes l b sous A.L. • Complications C li ti <5% 5% Cancer de la prostate un défi de santé publique • 11er cancer de d l’homme: l’h 71 577 nouveaux cas attendus tt d en 2010 ((Données Francim) • Taux d d’incidence incidence standardisée monde: 128.8/100 128 8/100 000 • Augmentation annuelle moyenne : 8,5 % entre 2000 et 2005 • Age médian : 71 ans ( 0,3 % < 50 ans - 45 % > 75 ans ) • 2ième cause de décès par cancer chez l’homme (8791 décès attendus en 2010, diminution de 2.5% par an ) • Coût : 600 à 700 millions € /an Un défi déf d de santéé publique bl I id Incidence (âge (â standardisé d di é pour 100.000 habitants) h bi ) (1998 – 2002) Austria, Tyrol Belgium, Antwerp Denmark France, Isere Germany, Munchen Italy, Milano 117.3 70 40.4 75.1 78.9 56.2 Norway 76 Portugal, Porto 50.9 Spain, Girona 57.5 Switzerland, Geneva 85.4 The Netherlands 56.5 England, Oxford region 64.2 Cancer Incidence in Five Continents – Vol. IX, IARC 2007 Anatomo-pathologie • Adénocarcinome +++ • Architecture tumorale : Score de Gleason (2-10) Evolution de l’incidence et de la mortalité Cancers de prostate de 1990 à 2009 en France Incidence et mortalité en Europe Facteurs de risque • Héréditaire < 10 % – 3 cas au moins dépistés chez des parents du 1er au 2ème degré côté paternel ou maternel – 2 cas diagnostiqués avant 55 ans – Risque d’un apparenté x 10 • Fa Familial ilial 10 à 20 % – 2 cas recensés dans la famille, quel que soit l’âge au diagnostic – Risque q d’un apparenté pp x5 • Ethnique – Hommes d d’origine origine africaine ou antillaise – Risque x 2 • E Environnemental i l – Manipulation de produits toxiques : pesticides, chlordénone ? Chimioprévention • T Trois i essais i randomisés d i é SELECT (Sélénium, (Sélé i Vit E) , PCPT (finastéride) , REDUCE(dutastéride) . • Recours au Sélénium et/ou à la vitamine E pas recommandé. • Diminution (PCPT, REDUCE) du risque de développer un cancer de prostate (25%); les données insuffisantes sur la mortalité spécifique et les effets secondaires du finastéride ou du permettent p pas leur recommandation. dutastéride,, ne p Salomon L. et al. Prog Urol 2010; 20 S 217-S252 Augmentation de l’incidence d dans les l pays industrialisés d l é Effet du dépistage individuel sur la mortalité Le Dépistage organisé en Europe European Randomized Study f S for Screening i off P Prostate C Cancer (ERSPC) Période d’étude: 1993-2003 Age : 50 à 74 ans Dosage du PSA tous les 2 à 4 ans (8 pays) : biopsies si PSA > 3 ou 4 ng/ml Critère d’étude: taux de mortalité p par cancer de la prostate. p Suivi : 9 ans Résultats partiels p Bras dépistage Bras contrôle 8,2% 5990 cancers 4,8% 4307 cancers 214 326 Durée du suivi 9 ans 9 ans % Gleason ≤ 6 72 2 72,2 54 8 54,8 % Gleason ≥ 7 27 8 27,8 45 2 45,2 Incidence prostate cancer Nb de décès p par CaP Risque cumulatif de décés à 9 ans -20% (HR:0.80 95%CI:0.65-0.98, p=0.04 ) ERSPC En tenant compte des individus non compliants ( bras dépistage) et des “contaminations” (bras contrôle), la réduction de mortalité à 9 ans peut être ê estimée i é à 30% Robol MJ et al. Eur Urol 2009; 56(4): 584‐91 France Pratique du dépistage individuel Réduction de mortalité 1990 – 2005 = 23,5% (95 % des médecins généralistes participent au dépistage individuel) Interrogations Interrogations ERSPC: pour éviter un décès il faut soumettre au dépistage 1420 individus et traiter 48 patients Interrogations • Risque Ri d surdiagnostic: de di ti 33-50% 33 50% • Pas P de d bénéfice bé éfi de d survie i sii prostatectomie t t t i après è 65 ans • 69 ans : PSA A pré-op é à 6 ng/mL, / TR normall • Prostatectomie totale : pT2b Gleason 3+3 • La tumeur aurait-elle fait parler d’elle ? Interrogations Réduction significative de la mortalité uniquement chez les hommes d’âge g < 65 ans,, après p prostatectomie totale p Bill-Axelson (2008) Recommandations de l’A l’Association i ti Française F i d’Urologie d’U l i (AFU) • A partir de 45 ans : population à risque • 50 - 54 ans : dépistage individuel • 55 – 69 ans : dépistage recommandé • 70 - 75 ans : dépistage individuel • > 75 ans (dépistage inutile ?) Rythme ? • PSA < 1ng/ml : tous les 3 ans • PSA > 1ng/ml : tous les ans Pour conclure Le dépistage organisé n n’est est pas autorisé par la HAS • Le médecin généraliste et/ou ll’urologue urologue peuvent informés l’individu de l’opportunité d’un dépistage individuel en mentionnant e io a lee bé bénéfice é ice po potentiel e ie pa par rapport appo au aux risques isques présumés: • Hommes à risque élevé de cancer • Entre 50 et 75 ans • Tenir compte de la co-morbidité et de la qualité de vie Pour conclure • Le dépistage est une action de service public qui sert l’intérêt général et le bien commun qu’est la santé: il vaut la peine d’être proposé p p à l’homme,, sous forme individuel,, dans le cadre d’un consentement éclairé. • C’est une action humaniste à conduire avec empathie et une démarche d d’éducation éducation thérapeutique pour aider ll’individu individu à faire un choix. Orientations thérapeutiques Résultats Cleveland Clinic Foundation/Memorial 2991 stades localisésT1-2 N0 M0 (1990-98) ( ) Radical Prostatectomy EBRT < 72 Gy EBRT > 72 Gy Permanent Implants PI + EBRT 1034 484 301 950 222 BDFS (%) 5-yr 7-yr 81 76 51 48 81 81 83 75 77 77 Kupelian PA et al. Int. J. Radiat. Oncol. Biol. Phys. 2004; 58:25-33 Prostatectomie radicale large g Wide W de resection esect o Radiothérapie de conformation +/modulation d’intensité d intensité RT avec modulation d’intensité guidée par image Curiethérapie à l’iode l iode 125 Radiographie de l’implantation en fin de curiethérapie i hé i à l’Iode l’I d 125 1 Biochemical progression free survival 100 74.0% ((68.7 – 79.3)) 90 80 70 Post-operative Post operative RT 60 % 50 52.6% (46 6 - 58.5 (46.6 58 5 ) 40 No further treatment 30 HR=0. 48 98% CI: (0.37, 0.62) Logrank P<0.0001 20 10 0 (years) 0 O N 220 503 131 502 1 2 3 4 5 Number of patients at risk : 425 337 243 182 126 456 407 330 262 193 6 7 8 9 84 125 52 85 27 41 10 11 10 Bolla M. et al. Lancet 2005; 366: 572-8 22861 (1987(1987-95) Overall survival 100 78% (72-84) (72 84) 90 80 RTX+LHRH 70 60 62% (54-70) 50 40 RTX 30 20 Logrank P<0 P<0.001 001 10 0 (years) 0 O N 2 4 6 8 10 12 Number of patients at risk : 81 208 177 106 46 16 3 RTX 50 207 183 142 71 24 5 RTX+LHRH Bolla M. et al. Lancet 2002 ; 360:103-108 Roboticized stereotactic radiotherapy Cyberknife (CAV Nancy) Laisser du temps au temps… Translational research Th omics The i breakthrough b kh h