Le granulome des piscines et des aqua-
riums est causée par Mycobacterium
marinum, une mycobactérie atypique
présente dans les eaux douces ou salées
et dans les piscines ou les spas mal
entretenus8. L’inoculation du germe
se fait souvent à partir d’une abrasion
sur la peau.
Les lésions surviennent surtout sur
les coudes, les genoux et les poi-
gnets et prennent la forme de nodules
squa meux et inflammatoires. Occa-
sionnellement, on peut voir ap paraître
des nodules secondaires sur le trajet
des vaisseaux lym phati ques.
Le diagnostic repose sur la mise en évi-
dence du germe à partir de la biopsie
cutanée. L’évolution clinique est habi-
tuellement favorable avec le traitement
approprié, soit la clarithromycine, à
raison de 500 mg, 2 f.p.j., pendant six
semaines1. Le traitement peut s’éche-
lonner sur un an9. Une consultation en
infectiologie est alors suggérée.
CAS CLINIQUE NO 7
Une jeune fille de 12 ans se plaint
de plaques prurigineuses sur le
corps chaque fois qu’elle se baigne
dans l’eau froide depuis le début de
l’été. Elle ne présente aucun autre
symptôme. Les plaques s’estompent
lentement après environ deux heures.
Quel est votre diagnostic ?
1. Urticaire au froid
2. Dermite de contact allergique
3. Photodermatite
Vous soupçonnez une urticaire au
froid. Vous testez donc la jeune fille
en lui appliquant un glaçon sur l’avant-
bras pendant quelques minutes. Vous
voyez alors apparaître une plaque
d’urticaire à l’endroit précis où vous
avez posé le cube de glace.
L’urticaire peut survenir au froid, mais
aussi au simple contact de l’eau. Le
traitement est l’administration d’un
antihistaminique. Dans de plus rares
cas, un prurit intense peut se pro-
duire après un contact avec l’eau sans
aucune lésion cutanée visible. Les
antihistaminiques ne sont d’aucune
utilité en pareil cas. La photothérapie
constitue le traitement de choix1.
CAS CLINIQUE NO 8
Une adolescente se plaint
d’un œil rouge et douloureux
depuis une baignade dans un lac
il y a quelques jours. Elle porte
habituellement des verres de contact,
mais est présentement incapable
de les supporter.
Quel est votre diagnostic ?
1. Conjonctivite virale
2. Conjonctivite allergique
3. Kératite amibienne
4. Corps étranger
La kératite amibienne est une infection
causée par une amibe du genre Acan-
thamocha qui s’attaque aux personnes
en bonne santé. Elle est rare, mais fré-
quemment associée au port de lentilles
cornéennes contaminées par de l’eau
souillée. Il s’agit d’une infection grave
qui peut entraîner la perte de la vision
en l’absence d’une prise en charge adé-
quate. Le tableau clinique est variable.
Le patient peut présenter une douleur
oculaire, une photophobie, un blépha-
rospasme et une baisse de l’acuité
visuelle. La prise en charge appartient
à l’ophtalmologiste. La pré vention
repose sur l’entretien soigneux des
lentilles cornéennes et sur l’évitement
de la baignade dans les eaux courantes
(lacs, piscines, bains à remous) en por-
tant ses lentilles3.
CAS CLINIQUE NO 9
Une petite fille de 3 ans est amenée
par son père pour des diarrhées
intenses, soit jusqu’à six selles
par jour, depuis trois jours. Son père
espère qu’elle ira mieux avant
que la famille retourne au chalet
en fin de semaine.
Quelle est, d’après vous,
la source de la contamination ?
1. Amis de la garderie
2. Puits du chalet
3. Baignade au lac
4. Hamburger mangé à la fête
d’une amie
Le risque de maladies gastro-
intestinales après une baignade varie
de 3 % à 8 %10. Les groupes à risque
sont les enfants de moins de 5 ans, sur-
tout s’ils n’ont pas été vaccinés contre
le rotavirus, les personnes âgées et les
personnes immunodéficientes.
Dans les pays industrialisés, le plus
grand risque de gastro-entérites bac-
tériennes, à protozoaires et virales
pendant l’été ne vient probablement
pas des aliments, de l’eau potable ou
de la garderie, mais plutôt de l’expo-
sition à l’eau durant les loisirs.
Les enfants sont plus à risque parce
qu’ils avalent plus d’eau quand ils se
baignent et restent plus longtemps
dans l’eau peu profonde. On sous-
estime beaucoup l’importance de cette
source de contamination.
Les bactéries les plus fréquentes sont :
E. coli, Shigella et Campylobacter. Par-
ticulièrement très sensibles au chlore,
elles causent rarement des gastro-
entérites dans les installations bien
entretenues. Quant aux virus, les plus
communs sont l’adénovirus, le virus de
Norwalk et le rotavirus.
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Le Médecin du Québec, volume 50, numéro 6, juin 2015