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LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES EUROPÉENNES
I. Des politiques conjoncturelles à coordonner.
A. Quelle politique monétaire pour la zone euro ?
1. Hausse ou baisse du taux d’intérêt.
La Banque centrale européenne a pour mission de garantir la stabilité des prix dans la zone
euro. Pour cela, elle a en charge la politique monétaire, dont le principal instrument est la
fixation du taux d’intérêt à court terme. La difficulté pour la BCE réside dans la conduite de la
politique monétaire, à savoir la fixation du niveau du taux d’intérêt, étant donné que les pays
membres de la zone euro connaissent des situations conjoncturelles variées. Certaines
situations peuvent nécessiter une hausse du taux d’intérêt au moment où, pour d’autres pays,
la conjoncture réclamerait plutôt une baisse du taux d’intérêt. La BCE, en recherche de
crédibilité dans sa lutte contre l’inflation, privilégie pour l’instant la prudence en réglant ses
interventions en fonction des seuls risques d’inflation.
2. Appréciation ou dépréciation de l’euro.
La fixation du taux d’intérêt par la BCE exerce un effet sur le taux de change de l’euro,
notamment la parité euro/dollar. Une hausse du taux d’intérêt conduisant, par exemple, à une
appréciation de l’euro par rapport au dollar. Cette appréciation permet de lutter contre
l’inflation importée (en cas de hausse du prix du pétrole, par exemple). Cependant, une même
appréciation de l’euro ne joue pas de la même façon sur les exportations des pays membres.
Le solde des transactions courantes de l’Allemagne, par exemple, grâce à une spécialisation
hors prix (faible élasticité de la demande par rapport au prix), est peu touché par
l’appréciation récente de l’euro, ce qui n’est pas le cas de l’Italie a contrario.
B. Quelles politiques budgétaires dans la zone euro ?
1. La nécessité d’encadrer les politiques budgétaires.
La pratique du déficit budgétaire conduit les États membres de la zone euro à emprunter sur le
marché des capitaux. Ces emprunts font monter le taux d’intérêt à long terme, hausse qui se
propage aux autres pays membres, pénalisant alors l’investissement privé (effet d’éviction), et
donc la croissance économique, dans l’ensemble de la zone. Cet effet vient contrecarrer les
effets de relance attendus du déficit budgétaire. On voit qu’une politique budgétaire de
relance exerce des effets sur la conjoncture des autres pays.
Pour éviter ces effets, le pacte de stabilité et de croissance vient limiter les déficits publics à
3 % du PIB, même si ce seuil peut être dépassé lorsque les dépenses publiques visent à des
réformes structurelles sensées améliorer les finances publiques dans le futur.
2. Des politiques plus efficaces lorsqu’elles sont concertées.
Une politique budgétaire de relance conduit à une hausse des revenus des agents, laquelle
hausse peut être consacrée à l’achat de produits importés. Les effets de la relance profitent à