de la physiologie à la thérapeutique

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Gynécologie
MASSON
Thérapeutique
Gonadotrophines
et fonction ovarienne :
de la physiologie à la thérapeutique
62333
Compte rendu du Symposium International Serono
du 16 janvier 2009, Monaco
Propos recueillis par Christian Rayr
Masson Thérapeutique « Gynécologie »
Gonadotrophines et fonction ovarienne :
de la physiologie à la thérapeutique
Journée organisée par Merck-Serono, Monaco, 16 janvier 2009
Propos recueillis par Christian Rayr
Avant-propos
D’après la communication de Roger Roulier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Thème 1 : Bases physiologiques
LH, FSH et folliculogénèse
D’après la communication d’Alain Gougeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Relations structure-activité des gonadotropines
D’après la communication de Yves Combarnous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Pharmacogénomique et sensibilité individuelle aux gonadotrophines
D’après la communication de Jean-Noël Hugues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Les hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et acquis chez la femme
D’après la communication de Jacques Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Stratégies thérapeutiques en AMP : rôle de la LH
D’après la communication de Peter Humaidan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Le recrutement folliculaire excessif
D’après la communication de Didier Dewailly . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Recrutement folliculaire inadéquat : intérêt de la LH exogène
D’après la communication d’Ernesto Bosch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Conclusion : encore des questions
D’après la communication de Bruno Salle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Gonadotrophines et fonction ovarienne
Avant-propos
R. Roulier
Institut de médecine de la reproduction (IMR), 6, rue Rocca, 13008 Marseille, France
Correspondance : [email protected]
Classe thérapeutique la plus utilisée en médecine de la reproduction, les gonadotrophines ont considérablement
évolué au fil des années. Initialement extraites d’urines de femmes ménopausées, mode de production toujours
valide, ces hormones sont produites aujourd’hui par recombinaison génétique. Ainsi, leur pureté s’est grandement
améliorée, leur activité biologique peut désormais être évaluée précisément, la galénique et les modes d’administration se sont diversifiés et des associations de FSH et LH sont disponibles dans des proportions variables. Toutefois,
face à cette offre toujours croissante, le clinicien, lui, est souvent dérouté par la multiplicité des publications… aux
conclusions parfois opposées !
Les divergences ont pour origine quatre grandes difficultés liées à l’assistance médicale à la procréation (AMP)
elle-même :
- la finalité du traitement en AMP est la naissance d’un enfant vivant ramené à la maison. Compte tenu de la
fréquence de cet événement, la mise en évidence d’une différence significative entre des protocoles distincts
exige des effectifs importants et qui ne seraient obtenus qu’après un temps de mise en œuvre long, au cours
duquel les traitements et pratiques peuvent évoluer… ;
- les populations étudiées sont souvent peu homogènes et difficiles à définir. C’est le cas, par exemple, des
« mauvaises répondeuses », pour lesquelles la comparaison des publications entre elles est difficile.
- les gonadotrophines utilisées sont diverses, tout comme les doses administrées et le moment de leur utilisation.
- enfin, les traitements associés aux gonadotrophines sont multiples : agonistes et antagonistes de la GnRH
varient par leur nature, leur mode d’administration et les doses utilisées.
À côté de ces difficultés, des progrès notables ont été accomplis dans la connaissance de la physiologie des
gonadotrophines. Il a donc paru utile à la fois de faire le point sur ces acquis théoriques et d’essayer de dégager,
sinon des protocoles consensuels, du moins des notions pratiques destinées à nous aider à répondre aux principales
situations rencontrées en AMP.
1
Thème 1 : Bases physiologiques
Thème 1 : Bases physiologiques
LH, FSH et folliculogénèse
D’après la communication d’Alain Gougeon
Inserm U-865, Faculté de Médecine Laennec, 7, rue Guillaume Paradin, 69372 Lyon cedex 08
Correspondance : [email protected]
Les hormones hypophysaires LH et FSH jouent un
rôle fondamental dans la régulation de la fonction ovarienne, mais n’agissent pas de façon identique lors des
différentes étapes de la croissance folliculaire.
L’entrée en croissance des follicules de la
réserve ovarienne
FSH et LH ne semblent pas impliquées dans l’entrée en
phase de croissance des follicules quiescents. En effet,
ce sont principalement des facteurs paracrines intraovariens qui y contribuent soit par un contrôle positif
(bFGF, LIF, BMP-4 & -7, KGF, GDF9, ECM/activine
A, insuline, androgènes, NGF…) soit, à l’inverse, par
un effet inhibiteur (TGFß, somatostatine et AMH).
La croissance folliculaire basale
Le rôle de FSH et LH reste également très modeste
lors de la croissance folliculaire basale. En effet, la
croissance des follicules est principalement due à la
prolifération des cellules de la granulosa en réponse
à l’action de facteurs locaux produits par l’ovocyte
(GDF9), la granulosa (EGF) et la thèque interne (KGF,
FGF). À l’inverse, l’AMH, autre facteur local, inhibe
la prolifération des cellules de la granulosa et pourrait
être un des facteurs majeurs de contrôle de la vitesse
de croissance folliculaire. Ainsi, le rôle des facteurs
locaux, dont l’une des cibles d’action est le contrôle de
l’activité du récepteur de la FSH, demeure prépondérant. Toutefois, la présence d’une quantité minimale de
FSH paraît indispensable à un développement quantitativement normal de la population folliculaire.
Le follicule sélectionnable et la sélection
du follicule ovulatoire : la FSH prend le
pouvoir
Au stade de la sélection folliculaire, la FSH, jusqu’alors
peu impliquée, exerce une action décisive. En effet, les
follicules sélectionnables deviennent très sensibles à
la FSH endogène circulante qui stimule la prolifération des cellules de la granulosa. Ils sont également
très sensibles aux gonadotrophines exogènes (hMG
ou rFSH) qui permettent ainsi de recruter l’ensemble
des follicules sélectionnables présents et d’induire une
hyperstimulation ovarienne dite contrôlée.
Lors du cycle naturel dans l’espèce humaine, un seul
follicule est sélectionné. La granulosa des différents
follicules sélectionnables pourrait être plus ou moins
stimulable par FSH, en conséquence, le follicule sélectionné serait celui qui présente la plus grande sensibilité
à FSH. Dans ce processus de sélection physiologique,
les facteurs de croissance, spécifiquement IGF-II,
jouent un rôle fondamental en stimulant l’expression
du gène de l’aromatase et également la prolifération
des cellules de la granulosa. Dans le même temps,
en début de phase folliculaire, la libération de LH est
modifiée, en particulier sa pulsatilité qui est accélérée
du fait de la diminution de la progestérone secondaire
à la régression du corps jaune.
La maturation du follicule ovulatoire :
la LH prend le pouvoir
Jusqu’au milieu de la phase folliculaire, FSH stimule,
en synergie avec l’IGF-II, la prolifération des cellules
de la granulosa, l’expression de l’aromatase (synthèse
3
Thème 1 : Bases physiologiques
d’œstradiol), la production d’inhibine A et l’apparition
des récepteurs à LH (LH-R) à la surface des cellules
de la granulosa. De son côté, LH stimule la production
d’androgènes par la thèque interne.
Au milieu de la phase folliculaire, la FSH par le biais
des FSH-R, présents sur les cellules de la granulosa,
stimule la production d’inhibine A et d’œstradiol par
le follicule sélectionné. Celle-ci, par un effet feedback
négatif sur l’hypophyse induit une chute de la FSH
circulante qui conduira à l’atrésie l’ensemble des follicules non sélectionnés. Les LH-R, toujours présents
sur les cellules de la thèque interne, apparaissent à
la surface des cellules de la granulosa du follicule
sélectionné. LH agit ainsi en synergie avec FSH pour
soutenir la maturation folliculaire.
La LH stimule la production d’androgènes qui sont
aromatisés en œstradiol par la granulosa sous l’influence de la FSH et de l’IGF-II. L’effet feedback
positif de l’œstradiol sur l’hypothalamus permet le
déclenchement de la décharge ovulante (LH + FSH)
lorsque les niveaux d’œstradiol plasmatiques atteignent le seuil de déclenchement propre à chaque
individu. La décharge ovulante de LH, mais égale-
4
ment de FSH, est indispensable à la maturation finale
du complexe cumulo-ovocytaire et à l’ovulation. En
effet, le follicule préovulatoire et l’ovocyte connaissent alors d’importantes transformations morphologiques. L’expansion du cumulus est liée à la fois à la
FSH et à la LH. La LH est spécifiquement impliquée
dans la maturation nucléaire (reprise de la méiose) de
l’ovocyte.
Après la décharge ovulante, le follicule ovulatoire
présente des bouleversements de sa stéroïdogenèse
et de son angiogenèse. On passe d’une structure qui
produisait de l’estradiol (avant LH) à une structure qui
produit principalement de la progestérone (après LH).
La granulosa est envahie par des capillaires sanguins,
la LH stimulant l’expression du gène codant pour le
VEGF.
Ainsi, le développement du follicule s’accompagne
d’une sensibilité de plus en plus grande à la FSH et à
la LH, qui agissent de façon coordonnée. La stimulation et le développement de la thèque interne sous le
contrôle de LH conduirait à l’atrésie s’il n’y avait pas,
simultanément, prolifération et acquisition de fonctions spécifiques induites par la FSH.
Thème 1 : Bases physiologiques
Relations structure-activité des gonadotropines
D’après la communication d’Yves Combarnous
INRA-CNRS-Université de Tours, Physiologie de la Reproduction et des Comportements (PRC), 37380, Nouzilly, France
Correspondance : [email protected]
Les gonadotrophines sont des hormones glycoprotéiques constituées de deux sous-unités α et β distinctes
associées de manière non covalente. Leur activité biologique est dépendante de cette structure quaternaire
complexe.
Les éléments structuraux des gonadotrophines
Communes à toutes ces hormones glycoprotéiques
(LH, FSH, TSH et hCG), les sous-unités α sont codées
par un gène unique. Si leurs séquences polypeptidiques
sont de ce fait identique, elles diffèrent de manière
plus ou moins importante par leurs chaînes saccharidiques. Les sous-unités β, elles, sont spécifiques de
chaque hormone glycoprotéique. Codées par des gènes
distincts, elles ont des séquences polypeptidiques
différentes. Elles comportent néanmoins de grandes
similitudes structurales permettant, lors de leur biosynthèse, leur association avec la sous-unité α commune.
Leurs chaînes sacharidiques présentent également des
différences de positions.
Chaque sous-unité, prise isolément, est dépourvue
d’activité biologique. Seule l’association des sousunités α et β des différentes hormones glycoprotéiques
permet l’expression d’une activité, dont la spécificité
est définie par la sous-unité bêta. Pour réaliser la structure tridimensionnelle indispensable à l’activité, la
partie C-terminale de la sous-unité β enserre et retient
la sous-unité α, formant une « ceinture de sécurité ».
Un pont disulfure s’établit pour « boucler la ceinture
de sécurité » et ainsi retenir la sous-unité α contre la
sous-unité β et former une structure tridimsensionnelle
fonctionnelle.
Des activités fonctionnelles partagées
Les parties protéique et saccharidique des gonadotrophines se partagent les activités fonctionnelles de ces
hormones. La partie polypeptidique est impliquée dans
la liaison aux récepteurs (affinité et spécificité) alors
que les chaînes saccharidiques jouent un rôle essentiel
dans la transduction transmembranaire du signal et
dans la demi-vie plasmatique des hormones.
La partie polypeptidique et la liaison aux
récepteurs
La structure quaternaire unique très robuste (ceinture
de sécurité) des hormones glycoprotéiques n’augmente
pas l’affinité de leurs sous-unités (Kd=10–6M), mais
ralentit considérablement leur vitesse de dissociation.
Cela permet de conserver la structure hétérodimérique
suffisamment longtemps dans la circulation, alors
même que leur concentration circulante est faible,
de l’ordre de 10–9M à 10–11M par rapport au Kd. Le
rôle de la « ceinture de sécurité » est donc essentiel
car elle empêche la dissociation des sous-unités par
un mécanisme dynamique complexe d’ouverture et
de fermeture des ponts disulfure. En outre, la région
polypeptidique formant la ceinture donne aussi le code
pour la liaison avec tel ou tel récepteur (R-LH, R-FSH
ou R-TSH). Cette région est donc particulièrement
importante puisqu’elle assure deux fonctions essentielles : le maintien de la structure quaternaire (hétérodimères αβ) et la spécificité de la reconnaissance
des récepteurs par ces hétérodimères. En dépit d’une
grande communauté de structure, les gonadotrophines
ont ainsi une haute affinité et une grande spécificité
dans l’interaction hormone/récepteur.
5
Thème 1 : Bases physiologiques
Le rôle des chaînes saccharidiques
La transduction transmembranaire du signal
La présence de l’une des deux chaînes saccharidiques
de la sous-unité α à proximité de la ceinture de sécurité de la sous-unité β qui l’enserre apparaît importante
dans la stimulation des cellules cibles : la chaîne
saccharidique ancrée sur l’Asparagine de la chaîne α
humaine en position 52 (Asn α52) joue un rôle essentiel dans la transduction membranaire du message
après fixation de l’hormone au récepteur.
La demi-vie des gonadotrophines
La taille et la structure de l’ensemble des chaînes
saccharidiques des gonadotrophines jouent un rôle primordial dans leur filtration glomérulaire, et par conséquent sur leur demi-vie plasmatique. L’hydrophilie et
la mobilité de ces chaînes donnent la possibilité d’aug-
6
menter leur volume et la demi-vie des gonadotrophines
en ajoutant un ou plusieurs sites de N-glycosylation ou
de O-glycosylation.
Les récepteurs des gonadotrophines
Les récepteurs des gonadotrophines sont des récepteurs
à sept domaines transmembranaires couplés à des protéines Gs (GPCR) dont la particularité est de posséder
un très grand domaine extracellulaire sur lequel l’hormone vient se fixer spécifiquement. Le mécanisme
de l’activation des récepteurs reste très complexe et
controversé. C’est pourquoi de nombreux travaux de
recherche visent à le court-circuiter en développant de
petites molécules (plus faciles à maîtriser que les hormones glycoprotéiques) qui agiraient directement sur
le domaine transmembranaire des récepteurs. L’enjeu
est de trouver des molécules efficaces, spécifiques et
actives qui pourraient éventuellement être prises par
voie orale.
Thème 1 : Bases physiologiques
Pharmacogénomique et sensibilité individuelle
aux gonadotrophines
D’après la communication de Jean-Noël Hugues
Service de médecine de la reproduction, hôpital Jean-Verdier, avenue du 14-juillet, 93140 Bondy, France
Correspondance : [email protected]
La pharmacogénomique est un outil récent qui permet
d’expliquer, en partie, la variabilité des réponses individuelles
aux traitements. En effet, il a été établi que des polymorphismes de l’ADN influencent à la fois les effets thérapeutiques
et les effets indésirables des médicaments. Des ajustements
thérapeutiques seraient ainsi possibles en fonction des prédispositions génétiques. En médecine de la reproduction, la
susceptibilité individuelle aux agents inducteurs de l’ovulation fait l’objet de travaux prometteurs.
L’étude des SNPs
Les polymorphismes sont des variants physiologiques
observés dans la population générale. Parmi eux, les SNPs
(Single Nucleotide Polymorphism) sont les plus fréquents,
représentant 85 % des variations. Ils se définissent par le
changement d’une seule base dans une séquence d’ADN
survenant chez au moins 1 % de la population. A l’heure
actuelle, plus de 1,5 million de SNPs (1 sur 2 000 paires
de base du génome) ont été identifiés.
Les polymorphismes qui peuvent influencer la réponsent
ovarienne aux gonadotrophines concernent les gènes
codant pour les récepteurs hormonaux (FSH, œstradiol,
AMH) et les gènes codant pour les hormones (variants de
la LH, de l’AMH, BMP 15).
Les polymorphismes du récepteur
de la FSH
Bien que différents variants alléliques du FSHR aient été
identifiés dès 1999 [1], ce sont principalement les combinaisons alléliques sur le codon 680 qui ont fait l’objet
d’études particulières. Ainsi, il a été rapporté que les
patientes homozygotes sérine/sérine (Ser/Ser680) avaient
des taux de FSH de base plus élevés et nécessitaient des
doses de FSH exogène plus importantes [2], suggérant
une sensibilité réduite à la FSH. Entre 2000 et 2006, de
nombreux travaux ont montré les effets des SNPs du gène
du FSHR sur la fonction ovarienne et la sensibilité à la
FSH. Le génotype Ser/Ser680 associe des taux élevés
de FSH endogène durant la phase folliculaire, des taux
normaux d’E2 et d’inhibine B, alors que le nombre de
follicules antraux est identique, témoignant d’un seuil
de FSH plus élevé. Ainsi, en pratique clinique, une FSH
de base supérieure à la normale alors que le compte de
follicules antraux est normal évoque la présence d’un
polymorphisme Ser/Ser680.
Il est légitime d’en rechercher les conséquences pour la
stimulation et le choix de la dose de FSH exogène en
début de cycle. Il a été montré que, lors d’une stimulation
ovarienne contrôlée, une augmentation de la dose initiale
de FSH pouvait compenser la plus faible sensibilité à la
FSH des patientes présentant le génotype Ser/Ser680.
Néanmoins, les conséquences d’un tel polymorphisme
sur le nombre de follicules et d’ovocytes ainsi que sur le
taux de grossesse restent à déterminer [3]. Cependant, ces
données sont contestées par une autre équipe qui rapporte
que la réponse ovarienne est indépendante du génotype
et mentionne un taux d’implantation supérieur en cas de
génotype Ser/Ser680 [4]. De plus, les conséquences d’un
tel génotype sur la production d’AMP cyclique par la
granulosa in vitro ne sont pas clairement établies.
Il avait été préalablement rapporté des syndromes d’hyperstimulation ovarienne spontanée chez des patientes
présentant des mutations activatrices du récepteur de la
FSH [5]. De manière intéressante, il a été observé que
le polymorphisme asparagine/asparagine sur le même
codon 680 (Asn/Asn680) du FSHR serait associé à une
plus grande sévérité du syndrome d’hyperstimulation
ovarienne iatrogénique [6]. Une patiente peut donc, selon
la variation génomique observée sur le codon 680 du
gène du FSHR, être exposée soit à une faible sensibilité
7
Thème 1 : Bases physiologiques
ovarienne à la FSH en cycle spontané et lors d’une stimulation contrôlée (Ser/Ser680) soit, au contraire, à une
hypersensibilité à FSH et à un risque d’hyperstimulation
(Asn/Asn680). Ainsi, en pratique, l’analyse du polymorphisme du FSHR (d’un coût d’environ 70 €) peut permettre un ajustement des doses de départ.
en évidence : AMH Ile49Ser et AMH R2 - 482 A/G. Un
récepteur AMH R2 chez des nullipares homozygotes G/G
serait associé à une ménopause plus précoce de 2,6 à 2,8 ans.
L’homozygotie Ser/Ser49 pour l’AMH serait corrélée à une
moindre fréquence du syndrome des ovaires polykystiques
et à un nombre réduit de follicules [10,11].
Les polymorphismes des récepteurs
de l’œstradiol et de l’AMH
Le polymorphisme de la LH et du gène BMP 15
Les données pour les récepteurs de l’œstradiol et de
l’AMH sont encore préliminaires. Des polymorphismes
assez complexes du gène ESR1, codant pour le récepteur ER-α et du gène ESR2 codant pour le récepteur
ER-β, ont été décrits. Le génotype T/T du polymorphisme 938 C/T du gène ESR1 est associé à un nombre
plus faible de follicules et d’ovocytes [7,8]). Un modèle
polygénique a été avancé [9]. Basé sur l’interaction
entre les récepteurs des estrogènes et de la FSH, il tente
de définir un haplotype potentiellement délétère (FSHR
(S 680) ; ESR1 T ; ESR2 G) qui expliquerait une mauvaise réponse chez 10 à 15 % des patientes.
Concernant l’AMH, essentielle à la fois pour le recrutement et la maturation folliculaires, deux SNPs ont été mis
D’autres pistes de recherche pourraient permettre une
analyse plus fine de la susceptibilité individuelle aux
gonadotrophines. Ainsi des variants ont été mis en évidence sur la chaîne β de la LH [12]. Le variant LHB
R8-T15, plus fréquent chez les patientes nécessitant une
dose élevée de rFSH, pourrait expliquer qu’en présence
d’un taux trop bas de LH, la réponse à la FSH nécessite
des doses plus importantes.
Quatre types de polymorphisme de la BMP 15 ont aussi
été mis en évidence et leur association avec l’hyperstimulation ovarienne (HSO) a été étudiée lors de traitements par la rFSH. Selon l’haplotype considéré, le risque
d’HSO sera ou non élevé [13]. Les variations génétiques
au sein du gène BMP 15 ne sont pas aujourd’hui toutes
identifiées.
Références
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Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Les hypogonadismes hypogonadotrophiques
congénitaux et acquis chez la femme
D’après la communication de Jacques Young
Service d'Endocrinologie, CHU de Bicêtre, 78, rue du Général Leclerc, 94275 Le Kremlin Bicêtre, France
Correspondance : [email protected]
Les hypogonadismes hypogonadotrophiques (HH)
sont définis par un déficit plus ou moins profond de la
sécrétion des gonadotrophines hypophysaires FSH et
LH. Ils peuvent être d’origine génétique ou acquise.
Les hypogonadismes
hypogonadotrophiques congénitaux
Les HH congénitaux (HHC) sont, dans plus de 90 %
des cas, révélés par une aménorrhée primaire avec un
développement pubertaire altéré de façon variable. Il
peut s’agir d’un syndrome de Kallmann sporadique
ou familial, où l’HHC s’accompagne d’une altération
plus ou moins complète de la perception des odeurs.
Cette maladie est parfois liée à des mutations des
gènes KAL2/FGFR1, d’un ligand FGF-8, de la prokinéticine 2 (PROK2) ou de son récepteur de type 2
(PROKR2). Les HHC avec olfaction normale peuvent, quant à eux, être secondaires à des anomalies
des gènes de la GnRH1, de son récepteur de type 1
(GnRHR1) ou du récepteur du peptide hypothalamique KISS1 (GPR54/KISS1R). Ils peuvent aussi être
liés à des anomalies moléculaires d’acteurs récemment impliqués dans la physiologie de la cascade
gonadotrope comme la neurokinine B.
Essentiel dans les formes autosomiques dominantes,
le conseil génétique n’est pas toujours possible :
d’une part, l’enquête peut ne retrouver aucune cause
connue ; d’autre part, les HHC sont sous-diagnostiqués dans leurs formes modérées, où les phénotypes
mammaires, utérins, la pilosité, de même que les taux
de gonadotrophines et d’œstradiol (E2) peuvent être
proches de la normale [1]. Le signe cardinal reste
l’aménorrhée primaire, « l’épreuve d’effort » étant
l’ovulation.
Les hypogonadismes
hypogonadotrophiques acquis
Les HH peuvent également être acquis (HHA), avant
et après la puberté, du fait de processus expansifs (adénomes hypophysaires) ou infiltratifs (hypophysites,
sarcoïdose…) qui affectent souvent plusieurs fonctions
hypophysaires. L’HH qui en résulte est dû aux lésions
des cellules gonadotropes par la maladie causale ou
par les thérapeutiques mises en œuvre (chirurgie et/ou
radiothérapie de la région hypothalamo-hypophysaire).
Le traitement de l’infertilité
Outre la féminisation par une association œstroprogestative qui est le premier temps de la prise en
charge, le traitement de l’infertilité repose sur l’administration soit de GnRH exogène (possible dans les
causes hypothalamiques d’HHC), soit de gonadotrophines. Obligatoires en cas de lésion hypophysaire,
les gonadotrophines sont aussi utilisées pour des
raisons pratiques dans les lésions hypothalamiques
et ont l’avantage de s’adresser à toutes les patientes,
quel que soit le niveau de l’atteinte gonadotrope.
Des travaux anciens ont montré que l’administration de FSH pure, à la différence des hMG, ne
permettait d’obtenir qu’une stimulation folliculaire imparfaite [2]. En effet, en l’absence de
9
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
stimulation des cellules thécales, il existe un déficit
en androgènes et en œstradiol. Des résultats semblables ont été obtenus, par la suite, avec la FSH pure
recombinante (rhFSH), avec, comme conséquence
délétère, l’absence de développement endométrial [3].
L’association de la FSH à la LH corrige de façon dosedépendante le déficit en œstradiol [4]. La LH permet
une stimulation suffisante des cellules de la thèque et
fournit, ainsi, un substrat androgénique aux cellules de
la granulosa dont la multiplication est sous la dépen-
dance de la FSH, laquelle induit l’activité aromatase
qui permet la conversion des androgènes en œstradiol. L’œstradiol ovarien est alors sécrété en quantité
suffisante pour assurer le développement endométrial
et la production de glaire. La dose de 75 UI de LH
permet d’obtenir une bonne prolifération endométriale
et une croissance folliculaire optimale. L’association
rhFSH+ rhLH se révèle efficace en termes d’ovulation
et de grossesse [5] et fait, par ailleurs, figure de modèle
validant la théorie bicellullaire thèque-granulosa.
Références
1 - Young et al. En préparation.
2 - Couzinet B, Lestrat N, Brailly S, Forest M, Schaison G. Stimulation of ovarian follicular maturation with pure follicle-stimulating hormone in women with gonadotropin
deficiency. J Clin Endocrinol Metab. 1988 Mar;66(3):552-6.
3 - Schoot DC, Coelingh Bennink HJ, Mannaerts BM, Lamberts SW, Bouchard P, Fauser BC. Human recombinant follicle-stimulating hormone induces growth of preovulatory follicles without concomitant increase in androgen and estrogen biosynthesis in a woman with isolated gonadotropin deficiency. J Clin Endocrinol Metab. 1992
Jun;74(6):1471-3.
4 - The European Recombinant Human LH Study Group. Recombinant human luteinizing hormone (LH) to support recombinant human follicle-stimulating hormone (FSH)induced follicular development in LH- anf FSH-deficient anovulatory women : a dose-finding study. J Clin Endocrinol Metab. 1998 ;83 :1507-14.
5 - Burgués S and the Spanish Collaborative Group on Female Hypogonadotrophic Hypogonadism. The effectiveness and safety of recombinant human LH to support follicular
development induced by recombinant human FSH in WHO group I anovulation : evidence from a multicenter study in Spain. Human Reprod. 2001 ;16(12) :2525-32.
10
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Stratégies thérapeutiques en AMP : rôle de la LH
D’après la communication de Peter Humaidan
The Fertility Clinic, Viborg Hospital (Skive), DK 7800 Skive, Danemark
Correspondance : [email protected]
Le rôle potentiel de la supplémentation en LH lors
des cycles d’AMP suscite un intérêt croissant. On se
préoccupe aujourd’hui d’identifier des sous-groupes de
patientes susceptibles d’en bénéficier, de manière à proposer des stratégies thérapeutiques individualisées.
La supplémentation en LH et ses incertitudes
Pour obtenir un développement folliculaire optimal, les
indications et les modalités de stimulation par la LH
en phase folliculaire ne sont pas encore déterminées.
En effet, définir l’imprégnation en LH idéale demeure
problématique car reposant le plus souvent sur des
dosages radio-immunologiques de la LH plasmatique
qui ne reflètent qu’imparfaitement l’activité biologique
de l’hormone. Elle se situe entre un plafond et un seuil
dont les limites demeurent floues. Suite aux travaux
d'Hillier [1,2], il a été considéré qu’au-delà d’un certain plafond d’imprégnation en LH, la croissance folliculaire pouvait être stoppée. Les rares études qui ont
tenté d’estimer la valeur plafond par l’administration
de gonadotrophines à activité LH ont montré qu’elle
devrait excéder 375 UI en présence d’une activité FSH.
Il est donc improbable que ce plafond puisse être atteint
aux doses thérapeutiques usuellement administrées.
La valeur seuil de LH plasmatique a été estimée, dans
le modèle de l’hypogonadisme hypogonadotrope, à
1.2 UI/l. Les adversaires de la supplémentation systematique en LH font valoir que, chez la plupart des
femmes, les taux de LH endogène après freinage
hypophysaire par les agonistes de la GnRH semblent
suffisants pour assurer le développement folliculaire
et la stéroïdogénèse. De fait, l’administration de FSH
seule donne de bons résultats dans les protocoles
d’AMP utilisant les agonistes de la GnRH en protocole
long. Toutefois, le niveau de LH endogène en milieu de
phase folliculaire pourrait avoir un impact sur les résul-
tats, notamment sur le nombre d’embryons obtenus [3],
les pertes fœtales [4] et les taux d’implantation [5,6].
Cependant le débat n’est pas clos car l’analyse ROC
des données publiées n’a pas permis de démontrer une
réelle valeur prédictive du taux de LH plasmatique au
cours de la stimulation par FSH.
Trois sous-groupes de patientes pourraient
bénéficier d’une supplémentation en LH après
freination par les agonistes de la GnRH
Des effets bénéfiques d’une supplémentation en LH ont
été mis en évidence dans certaines études lors de circonstances cliniques différentes qui tenaient compte des
taux de LH endogène après freination [6], de l’âge [6-8],
d’une mauvaise réponse initiale [9,10] ou d’un arrêt du
développement folliculaire [11].
Le taux de LH endogène plasmatique après freination
Une étude [6] menée chez 231 femmes de moins de 40
ans visant à évaluer les effets d’une supplémentation en
rLH après freination par les agonistes (protocole long)
et stimulation par rFSH a montré une différence non
significative (6 %) en faveur de la supplémentation en
rLH. Cependant, dans deux sous-groupes, la différence
est devenue significative : chez les femmes de plus de
35 ans supplémentées en LH, le taux d’implantation est
de 36 % vs 13 % chez les femmes non supplémentées ;
chez les patientes dont le taux de LH en milieu de phase
folliculaire est élevé (>1,99 UI/l), le taux d’implantation
est de 37 % en cas de supplémentation en LH vs 20 % en
l’absence de supplémentation. Ce résultat, en apparence
contradictoire avec le concept de seuil de LH, s’explique
probablement par l’imperfection des dosages radio-immunologiques qui ne peuvent refléter exactement l’activité biologique de la LH endogène.
11
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Un âge supérieur à 35 ans
Ces données, ajoutées à celles d’une étude précédente
[5], montrent en premier lieu que chez les patientes de
plus de 35 ans, la supplémentation en LH à partir du 8e
jour de stimulation (dans un rapport de 2 UI de FSH
pour 1 UI de LH) augmente significativement les taux
d’implantation et diminue significativement la consommation de FSH. Dans le groupe des femmes de plus de
35 ans non supplémentées en LH, le taux de grossesse
est significativement plus faible que chez les patientes
plus jeunes. Cette différence n’est pas observée dans
le groupe des femmes supplémentées en LH. Dans
cette situation, l’auteur observe à nouveau que dans le
sous-groupe des patientes (32 %) qui ont des taux de
LH endogène égaux ou supérieurs à 1,99UI/l à J8 après
freinage par les agonistes de la GnRH, le taux d’implantation est significativement augmenté par la supplémentation en LH à partir du 8e jour.
Les « mauvaises réponses »
Chez les patientes dites « mauvaises répondeuses » du fait
de la stagnation de la croissance folliculaire, une revue
[12] reprenant les études de Barrenatexea [13], de Placido
[9] et Ferraretti [11] donne un avantage à la supplémentation en LH. Il est plausible que la supplémentation en
LH, en diminuant l’apoptose des cellules du cumulus,
réduit le nombre d’ovocytes immatures et augmente le
nombre d’embryons transférables [10].
Au total, trois sous-groupes pourraient bénéficier
d’une supplémentation en LH après freination par les
agonistes de la GnRH : les femmes de plus de 35 ans
[6-8], les femmes qui ont une réponse suboptimale à la
FSH seule [9,10] et les patientes qui ont des taux dits
« élevés » de LH après freination [6].
Les hypothèses explicatives
Les conséquences de l’âge sur le vieillissement ovarien
pourraient être multiples : diminution de la sécrétion des
androgènes, diminution du nombre de récepteurs LH
fonctionnels, bio-activité réduite de la LH, diminution de
l’activité paracrine ovarienne. Concernant les situations
de réponse suboptimale à la FSH seule et de taux élevés
de LH endogène après freination, une activité réduite de
la LH endogène serait en cause. Dans ce cadre, un polymorphisme particulier du gène β de la LH (V-LHβ) pourrait expliquer la faible bio-activité de la LH. Il serait plus
fréquent en cas de résistance ovarienne à la FSH [14].
Références
1 - Hillier SG, Whitelaw PF, Smyth CD. Follicular oestrogen synthesis: the 'two-cell, two-gonadotrophin' model revisited. Mol Cell Endocrinol. 1994 Apr;100(1-2):51-4. Review.
2 - Hillier SG Current concepts of the roles of follicle stimulating hormone and luteinizing hormone in folliculogenesis. Hum Reprod. 1994 Feb;9(2):188-91. Review.
3 - Fleming R, Lloyd F, Herbert M, Fenwick J, Griffiths T, Murdoch A. Effects of profound suppression of luteinizing hormone during ovarian stimulation on follicular activity,
oocyte and embryo function in cycles stimulated with purified follicle stimulating hormone. Hum Reprod. 1998 Jul;13(7):1788-92.
4 - Westergaard LG, Laursen SB, Andersen CY. Increased risk of early pregnancy loss by profound suppression of luteinizing hormone during ovarian stimulation in normogonadotrophic women undergoing assisted reproduction. Hum Reprod. 2000 May;15(5):1003-8.
5 - Humaidan P, Bungum L, Bungum M, Andersen CY. Ovarian response and pregnancy outcome related to mid-follicular LH levels in women undergoing assisted reproduction
with GnRH agonist down-regulation and recombinant FSH stimulation. Hum Reprod. 2002 Aug;17(8):2016-21.
6 - Humaidan P, Bungum M, Bungum L, Yding Andersen C. Effects of recombinant LH supplementation in women undergoing assisted reproduction with GnRH agonist downregulation and stimulation with recombinant FSH: an opening study. Reprod Biomed Online. 2004 Jun;8(6):635-43.
7 - Marrs R, Meldrum D, Muasher S, Schoolcraft W, Werlin L, Kelly E. Randomized trial to compare the effect of recombinant human FSH (follitropin alfa) with or without recombinant human LH in women undergoing assisted reproduction treatment. Reprod Biomed Online. 2004 Feb;8(2):175-82.
8 - Bosch E, Vidal C, Labarta E, Simon C, Remohi J, Pellicer A. Highly purified hMG versus recombinant FSH in ovarian hyperstimulation with GnRH antagonists--a randomized
study. Hum Reprod. 2008 Oct;23(10):2346-51. Epub 2008 Jun 25.
9 - De Placido G, Alviggi C, Mollo A, Strina I, Ranieri A, Alviggi E, Wilding M, Varricchio MT, Borrelli AL, Conforti S. Effects of recombinant LH (rLH) supplementation during
controlled ovarian hyperstimulation (COH) in normogonadotrophic women with an initial inadequate response to recombinant FSH (rFSH) after pituitary downregulation. Clin
Endocrinol (Oxf). 2004 May;60(5):637-43.
10 - Ruvolo G, Bosco L, Pane A, Morici G, Cittadini E, Roccheri MC. Lower apoptosis rate in human cumulus cells after administration of recombinant luteinizing hormone to
women undergoing ovarian stimulation for in vitro fertilization procedures. Fertil Steril. 2007 Mar;87(3):542-6. Epub 2006 Nov 27.
11 - Ferraretti AP, Gianaroli L, Magli MC, D'angelo A, Farfalli V, Montanaro N. Exogenous luteinizing hormone in controlled ovarian hyperstimulation for assisted reproduction
techniques. Fertil Steril. 2004 Dec;82(6):1521-6.
12 - Mochtar MH, Van der Veen, Ziech M, van Wely M. Recombinant luteinizing hormone (rLH) for controlled ovarian hyperstimulation in assisted reproductive cycles. Cochrane
Database Syst Rev. 2007 Apr 18;(2):CD005070. Review.
13 - Barrenetxea G, Agirregoikoa JA, Jiménez MR, de Larruzea AL, Ganzabal T, Carbonero K. Ovarian response and pregnancy outcome in poor-responder women: a randomized
controlled trial on the effect of luteinizing hormone supplementation on in vitro fertilization cycles. Fertil Steril. 2008 Mar;89(3):546-53. Epub 2007 May 29.
14 - Alviggi C, Clarizia R, Pettersson K, Mollo A, Humaidan P, Strina I, Coppola M, Ranieri A, D'Uva M, De Placido G Suboptimal response to GnRHa long protocol is associated
with a common LH polymorphism Reprod Biomed Online. 2009 Jan;18(1):9-14.
12
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Le recrutement folliculaire excessif
D’après la communication de Didier Dewailly
Service de Gynécologie endocrinienne et Médecine de la Reproduction, Hôpital Jeanne de Flandre, 59037 Lille cedex
Correspondance : [email protected]
La situation de recrutement folliculaire excessif consécutif à un traitement par les gonadotrophines s’observe
spécifiquement chez les femmes avec ovaires polymicrokystiques (OMPK).
(HSO) est très faible. Des protocoles « chronic ultra
low dose » sont même proposés aujourd’hui [5].
Pourquoi des ovaires multifolliculaires ?
En stimulation plurifolliculaire pour FIV, le recrutement folliculaire excessif reste sans conséquence tant
qu’il est contrôlé. Dans les OMPK, le plus grand nombre d’ovocytes recueillis compense la moindre qualité
ovocytaire et les taux de grossesse sont comparables
à ceux observés en l’absence d’OMPK. Toutefois, le
risque d’annulation pour HSO est augmenté.
Les ovaires multifolliculaires, qui s’observeraient chez
20 à 30 % des patientes traitées pour AMP, contiennent
un excès de follicules en croissance à tous les stades
avec, en particulier, une cohorte importante de follicules sélectionnables. Les androgènes intra-ovariens et
l’AMH jouent un rôle dans ce phénomène de rétention.
Pour des raisons encore non élucidées, l’action de la
FSH endogène sur la cohorte est déficiente.
Dans le fluide folliculaire des patientes présentant des
OMPK, le taux de FSH est 2 à 3 fois plus bas que chez
les patientes témoins [1]. Et paradoxalement, dans les
cellules de la granulosa, la teneur en ARNm du FSHR
est au contraire beaucoup plus élevée [2]. À cette carence
locale des effets de la FSH, s’ajoute le fait que la dose de
FSH susceptible d’obtenir la croissance folliculaire est
très variable d’une patiente à l’autre [3].
La stimulation monofolliculaire
En stimulation monofolliculaire, l’apport de FSH exogène selon le protocole « step up chronic low dose »,
qui permet d’augmenter légèrement les taux circulants
[4], a pour effet de reproduire de façon quasi physiologique la fenêtre de FSH et d’obtenir la sélection d’un
follicule dominant. En l’absence d’autre facteur d’hypofécondité, le taux de grossesse est d’environ 20 %
par cycle et le risque d’hyperstimulation ovarienne
La stimulation plurifolliculaire
Comment prévenir l’hyperstimulation
ovarienne ?
Plusieurs stratégies ont été avancées pour prévenir
l’HSO.
Le protocole « agoniste long » reste le plus utilisé. Son
avantage théorique – pas toujours réel - est de permettre de synchroniser la cohorte folliculaire. En dépit de
ses inconvénients, il a fait ses preuves en termes d’efficacité et de sécurité relative. Le recours aux antagonistes de la GnRH expose à un moindre risque d’HSO
et permet l’utilisation de doses plus faibles de FSH,
au prix d’un moindre taux de grossesse. En France, la
plupart des centres utilisent le protocole antagoniste
en deuxième intention, après un premier protocole
agoniste long qui a entraîné une HSO. Certains auteurs
préconisent l’utilisation des antagonistes en première
intention pour diminuer le risque d’annulation [5].
Le « double freinage » (préparation par un estroprogestatif avant l’introduction de l’agoniste du GnRH) donne
des résultats controversés non significatifs dans des étu13
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
des courtes. Une étude ancienne le préconise dans une
population avec antécédent d’HSO [6]. Néanmoins, une
étude récente comparant le double freinage avec un protocole agoniste long classique montre une diminution
des taux d’HSO (7 % vs 21 %), mais, également, des
taux de grossesse évolutive (20 % vs 44 %) [7].
L’utilisation de la metformine n’a pas permis à ce
jour de mettre en évidence un bénéfice évident en
termes de taux de grossesse, mais diminuerait le
risque d’HSO [8].
En cas de situation limite d’HSO, le déclenchement
par hCG peut être remplacé par l’administration
d’un agoniste de la GnRH (en cas de protocole
antagoniste uniquement). Une méta-analyse, certes
contestée car n’ayant pas réellement évalué la situation des femmes à risque, conclut que le déclenchement par les agonistes n’apporte aucun bénéfice [9].
Néanmoins, une étude récente (versus hCG) montre
que le déclenchement par les agonistes permet d’éviter l’HSO [10], ce qui devrait inciter à la réflexion.
Références
1 - Catteau-Jonard et al., in press.
2 - Catteau-Jonard S, Jamin SP, Leclerc A, Gonzalès J, Dewailly D, di Clemente N. Anti-Mullerian hormone, its receptor, FSH receptor, and androgen receptor genes are
overexpressed by granulosa cells from stimulated follicles in women with polycystic ovary syndrome. J Clin Endocrinol Metab. 2008 Nov;93(11):4456-61.
3 - Van Weissenbruch MM, Schoemaker HC, Drexhage HA, Schoemaker J. Pharmaco-dynamics of human menopausal gonadotrophin (HMG) and follicle-stimulating hormone
(FSH). The importance of the FSH concentration in initiating follicular growth in polycystic ovary-like disease. Hum Reprod. 1993 Jun;8(6):813-21.
4 - Catteau-Jonard S, Pigny P, Reyss AC, Decanter C, Poncelet E, Dewailly D. Changes in serum anti-mullerian hormone level during low-dose recombinant follicular-stimulating
hormone therapy for anovulation in polycystic ovary syndrome. J Clin Endocrinol Metab. 2007 Nov;92(11):4138-43.
5 - Orvieto R, Homburg R, Meltcer S, Rabinson J, Anteby EY, Scharf S. GnRH agonist versus GnRH antagonist in controlled ovarian hyperstimulation: their role in patients
with an unfavorable prognosis a priori. Fertil Steril. 2009 Apr;91(4 Suppl):1378-80.
6 - Damario MA, Barmat L, Liu HC, Davis OK, Rosenwaks Z. Dual suppression with oral contraceptives and gonadotrophin releasing-hormone agonists improves in-vitro
fertilization outcome in high responder patients. Hum Reprod. 1997 Nov;12(11):2359-65.
7 - Decanter C, Seurin L, Pocate-Cheriet K, Thomas P, Dewailly D. First intention IVF protocol for polycystic ovaries (PCO): should we prefer dual suppression? Preliminary
results of a randomized study. Fertil Steril. 2007 ; 88:S34.
8 - Moll E, van der Veen F, van Wely M. The role of metformin in polycystic ovary syndrome: a systematic review. Hum Reprod Update. 2007 ; 13:527-537.
9 - Griesinger G, Diedrich K, Devroey P, Kolibianakis EM GnRH agonist for triggering final oocyte maturation in the GnRH antagonist ovarian hyperstimulation protocol:
a systematic review and meta-analysis. Hum Reprod Update. 2006;12:159-68.
10 - Engmann L, DiLuigi A, Schmidt D, Nulsen J, Maier D, Benadiva C. The use of gonadotropin-releasing hormone (GnRH) agonist to induce oocyte maturation after
cotreatment with GnRH antagonist in high-risk patients undergoing in vitro fertilization prevents the risk of ovarian hyperstimulation syndrome: a prospective randomized
controlled study. Fertil Steril. 2008 Jan;89(1):84-91.
14
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Recrutement folliculaire inadéquat :
intérêt de la LH exogène
D’après la communication de Ernesto Bosch
Instituto Valenciano de Infertilidad, Plaza Policía Local, 3, 46015, Valence, Espagne
Correspondance : [email protected]
Lors des stimulations en vue de FIV-ICSI, les données
actuelles n’établissent pas clairement la nécessité de
supplémenter en LH pour obtenir une grossesse ou
augmenter les chances de succès.
Dans quelles sous-populations espérer
un bénéfice ?
Toutefois, plusieurs travaux évoquent un bénéfice
potentiel de l’adjonction de LH dans une sous-population
de patientes dont le taux de LH endogène est inférieur
à 1,2 UI/l. Ainsi, une revue des études menées chez
les « mauvaises répondeuses » suggère, en cas de
suppression profonde de la LH dans les protocoles
agonistes longs, l’obtention de meilleurs résultats avec
une supplémentation par la rLH chez les femmes de
plus de 35 ans [1]. Chez les patientes nécessitant des
doses élevées de gonadotrophines, une courte étude
[2] montre un avantage de l’adjonction de LH en termes de grossesse clinique (50 % vs 6 % pour la FSH
seule). Chez les femmes qui ont une réponse faible à
la seule FSH (avec un recrutement folliculaire initial
normal, mais un plateau de croissance folliculaire à
J7-J10), l’addition de LH double les taux de naissance
d’enfants vivants : 40,7 % vs 22 % avec une augmentation de la rFSH seule [3]. Une autre étude confirme
l’amélioration des taux de grossesse cumulés en cours
avec la supplémentation en LH : 32 % vs 22 % avec
une augmentation de la rFSH seule [4]).
Parmi les études comparant rFSH vs rFSH + rLH, la
situation est contrastée pour les protocoles agonistes :
deux d’entre elles montrent un avantage de la supplémentation en LH après l’âge de 35 ans [5,6] tandis que
deux autres montrent des résultats équivalents avec ou
sans adjonction de LH [7,8]. Des résultats équivalents
sont aussi retrouvés après protocole antagoniste chez
les patientes de moins de 35 ans. Par contre, chez les
patientes de 36-39 ans, traitées par les antagonistes de
la GnRH, l’ajout de rLH permet d’obtenir de meilleurs
taux d’implantation et de grossesse [9].
Le rôle des modifications endocriniennes
liées à l’âge
Les principales hypothèses explicatives reposent sur
les modifications endocriniennes liées à l’âge. Lors de
la phase folliculaire précoce, les taux de FSH sérique
s’élèvent sans augmentation parallèle de la LH et les
taux d’androgène diminuent. Les taux de testostérone
totale baissent de 55 %, ceux de DHEAS de 77 %, les
taux de testostérone libre de 49 % et les taux d’androsténedione de 64 % [10]. Or, dans le follicule, la
LH augmente de façon dose-dépendante la production
d’androgènes et donc leur aromatisation en estrogènes,
conditionnant ainsi la qualité ovocytaire et embryonnaire et par suite les taux d’implantation. Enfin, la LH
joue aussi un rôle dans la production de progestérone
(qui est FSH dépendante) par les cellules de la granulosa [11].
La LH exogène a donc un intérêt dans trois populations
particulières de patientes stimulées pour FIV/ICSI :
les patientes nécessitant de fortes doses de gonadotrophines, les patientes faiblement répondeuses à la
stimulation par la FSH seule, les patientes de plus de
35 ans traitées par protocoles antagonistes et peut-être
agonistes.
15
Thème 2 : Quelle gonadotrophine pour quelle situation clinique ?
Références
1 - Mochtar MH, Van der Veen, Ziech M, van Wely M. Recombinant luteinizing hormone (rLH) for controlled ovarian hyperstimulation in assisted reproductive cycles. Cochrane
Database Syst Rev. 2007 Apr 18;(2):CD005070. Review.
2 - Lisi F, Rinaldi L, Fishel S, Lisi R, Pepe G, Picconeri MG, Campbell A, Rowe P. Use of recombinant FSH and recombinant LH in multiple follicular stimulation for IVF: a
preliminary study. Reprod Biomed Online. 2001;3(3):190-4.
3 - Ferraretti AP, Gianaroli L, Magli MC, D'angelo A, Farfalli V, Montanaro N. Exogenous luteinizing hormone in controlled ovarian hyperstimulation for assisted reproduction
techniques. Fertil Steril. 2004 Dec;82(6):1521-6.
4 - De Placido G, Alviggi C, Perino A, Strina I, Lisi F, Fasolino A, De Palo R, Ranieri A, Colacurci N, Mollo A; Italian Collaborative Group on Recombinant Human Luteinizing
Hormone. Recombinant human LH supplementation versus recombinant human FSH (rFSH) step-up protocol during controlled ovarian stimulation in normogonadotrophic
women with initial inadequate ovarian response to rFSH. A multicentre, prospective, randomized controlled trial. Hum Reprod. 2005 Feb;20(2):390-6.
5 - Marrs R, Meldrum D, Muasher S, Schoolcraft W, Werlin L, Kelly E. Randomized trial to compare the effect of recombinant human FSH (follitropin alfa) with or without
recombinant human LH in women undergoing assisted reproduction treatment. Reprod Biomed Online. 2004 Feb;8(2):175-82.
6 - Humaidan P, Bungum M, Bungum L, Yding Andersen C. Effects of recombinant LH supplementation in women undergoing assisted reproduction with GnRH agonist downregulation and stimulation with recombinant FSH: an opening study. Reprod Biomed Online. 2004 Jun;8(6):635-43.
7 - Nyboe Andersen A, Balen A, Platteau P, Devroey P, Helmgaard L, Arce JC; Bravelle Ovulation Induction (BOI) Study Group. Predicting the FSH threshold dose in women
with WHO Group II anovulatory infertility failing to ovulate or conceive on clomiphene citrate. Hum Reprod. 2008 Jun;23(6):1424-30.
8 - Fábregues F, Creus M, Peñarrubia J, Manau D, Vanrell JA, Balasch J. Effects of recombinant human luteinizing hormone supplementation on ovarian stimulation and the
implantation rate in down-regulated women of advanced reproductive age. Fertil Steril. 2006 Apr;85(4):925-31.
9 - Bosch E et al, ASRM 2008.
10 - Davison SL, Bell R, Donath S, Montalto JG, Davis SR. Androgen levels in adult females: changes with age, menopause, and oophorectomy. J Clin Endocrinol Metab. 2005
Jul;90(7):3847-53.
11 - Bosch E et al, ESHRE 2008.
16
Gonadotrophines et fonction ovarienne
Conclusion
Encore des questions
D’après la communication de Bruno Salle
Service de Médecine de la Reproduction, Hôpital femme-mère-enfant, Lyon, France
Correspondance : [email protected]
A l’issue de ces communications, il apparaît surtout que l’heure du « sur-mesure » est arrivée pour le traitement
des couples qui s’adressent à nos centres. L’individualisation des thérapeutiques est en marche. Au cours des
protocoles longs, qui restent les protocoles standard dans nos équipes, l’ajout de LH semble bénéfique dans plusieurs
sous-groupes de patientes : patientes de plus de 35 ans, « mauvaises répondeuses », patientes nécessitant de fortes
doses de gonadotrophines… Il reste aujourd’hui qu’un certain nombre de patientes normoovulantes sont projetées en
situation d’hypogonadisme hypogonadotrope (HH) iatrogène au cours de nos traitements : elles pourraient représenter
jusqu’à 15 à 25 % des échecs de FIV en protocole long. Plusieurs questions restent en suspens, et notamment :
- le ratio FSH/LH, proposé à 2/1 ;
- la valeur seuil pour décider d’un ajout de LH (1,2 UI/l, voire > 2 UI/l) en cas d’HH iatrogène ;
- le moment de la supplémentation en LH : à J7-J8, son introduction peut sembler tardive et peut-être faut-il
l’administrer dès J1 ;
- le rôle de l’endomètre, à ne pas oublier…
Il nous reste encore du travail pour identifier les sous-groupes de patientes qui peuvent bénéficier de l’ajout de LH.
17
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