Chaire de responsabilité sociale et de développement durable
ÉSG-UQÀM
Recueil de textes CÉH/RT-34-2005
Légitimité et gouvernance dans les œuvres de Jürgen Habermas
(Raison et légitimité et Droit et démocratie)
Par
Guillaume Fleury, Ugo Lapointe, Lysiane Roch et Valérie Demers
Sous la direction de Corinne Gendron
Deuxième séminaire de la série annuelle 2004-2005 sur
la gouvernance
6 octobre 2005
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Introduction__________________________________________________________________4
Habermas, Jürgen. 1997. « Reconstruction du droit. ». In Droit et démocratie. Entre faits et
normes, pp. 97-149, Paris : Gallimard (coll. NRF Essais), 552 pp. (par Ugo Lapointe) ________6
Boyle, Martin. 2001. « Chapitre I : Legal legitimacy and the Principles of Private and Public
Autonomy », Towards Justice and Validity : An Investigation into Habermas’Theory of
Legitimacy, Mémoire de maîtrise, Carleton University, pp. 6-45. (par Ugo Lapointe) ________12
Habermas, Jürgen. 1997. « Reconstruction du droit : Les principes de l’État de droit ». In Droit et
démocratie. Entre faits et normes, pp. 151-213, Paris : Gallimard (coll. NRF Essais), 552 pp. (par
Guillaume Fleury)_____________________________________________________________17
Audard, Catherine. 2002 «Le principe de légitimité démocratique et le débat Rawls-Habermas»,
pp. 95-132, In Habermas : L’usage public de la raison, coordonné par Rainer Rochlitz,
Collection Débats philosophiques, Paris, Presses universitaires de France, 239 pp. (par Guillaume
Fleury)______________________________________________________________________24
Habermas, Jürgen. 1997. « La politique délibérative – un concept procédural de démocratie » et
« Le rôle de la société civile et de l’espace public politique ». In Droit et démocratie. Entre faits
et normes, pp. 311-354 et pp. 355-414, Paris : Gallimard (coll. NRF Essais), 552 pp. (par Valérie
Demers)_____________________________________________________________________29
Allard, Philippe. 1997. « L’État de droit habermassien et le modèle discursif de la démocratie »,
La citoyenneté et le modèle discursif de la démocratie de Jürgen Habermas. Mémoire de
maîtrise, Université Laval, pp. 62-74. (par Valérie Demers) ____________________________36
Habermas, Jürgen. 1978. «Les tendances à la crise dans le capitalisme avancé» et «Sur la logique
des problèmes de légitimation». In Raison et légitimité. Problèmes de légitimation dans le
capitalisme avancé. Paris : Éditions Payot, p. 49-176. (par Lysiane Roch) _________________42
Held, David. 1982. «Crisis tendancies, legitimation and the state». In Habermas, critical debates,
dirigé par John B. Thompson et David Held, Cambridge: The MIT Press, p.181-195. (par Lysiane
Roch)_______________________________________________________________________51
Synthèse: La légitimité et la gouvernance dans Droit et démocratie. Entre faits et normes et
Raison et légitimité. Problèmes de légitimation dans le capitalisme avancé, de Jürgen
Habermas. (par Valérie Demers)________________________________________________55
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Introduction
La Chaire de responsabilité sociale et de développement durable a amorcé depuis septembre sa
quatrième série annuelle (2005-2006) de séminaires. Cette série de séminaires sur la légitimité et
la gouvernance fait suite à celles sur la responsabilité sociale de l’entreprise, la régulation et les
nouveaux mouvements sociaux. Nous abordons le thème de cette année en étudiant à chaque
mois l’œuvre d’un auteur différent. Par ce moyen, nous visons avant tout à mieux comprendre et
à développer les concepts de légitimité et de gouvernance. C’est avec l’étude d’Économie et
société, de Max Weber, que nous avons débuté la série annuelle. Le séminaire de ce mois porte
quant à lui sur Droit et démocratie. Entre faits et normes (1997) et Raison et légitimité.
Problèmes de légitimation dans le capitalisme avancé (1978) de Jürgen Habermas.
Nous explorerons d'abords le concept de droit chez Habermas ainsi que la question de la
légitimité du droit. Il sera aussi utile de se pencher sur les nombreux concepts inhérents à la
théorie de la discussion, soit l’auto-législation, l’autonomie privée et l’autonomie publique, la
rationalité communicationnelle, l’accès illimité à l’information, la légalité du droit ainsi que la
question du citoyen. Enfin, nous ne négligerons pas de nous attarder au rôle de l’État, notamment
dans l’économie, et de l’impact que son intervention peut avoir sur la légitimité. Bien entendu,
comme il s’agit d’un séminaire, nous aurons largement l’occasion de commenter les ouvrages à
l’étude.
Les œuvres de Habermas que nous étudions dans ce séminaire contribuent à atteindre notre but
qui est d’éclaircir les concepts à l’étude dans cette série, soit la gouvernance et la légitimité. Au
cœur de Droit et démocratie et de Raison et légitimité se trouve en effet une recherche de
légitimité du droit et de l’État qui fait ressortir des liens tangibles avec le concept de
gouvernance. Bien que cette dernière ne soit pas nommée explicitement, il est manifeste qu’elle
ne peut exister sans la légitimité selon Habermas. Du coup, il apparaît essentiel de cerner les
nuances soulevées par Habermas quant à la légitimité. Une bonne compréhension à la fois de ce
concept et de celui de gouvernance ne saurait négliger la pensée de Habermas.
Dans sa volonté de légitimer le droit, Habermas s’attarde à faire ressortir la genèse du droit en
présentant les conditions nécessaires à son développement dans Droit et démocratie. C’est ainsi
qu’il est amené à élaborer sa théorie de la discussion dans laquelle se déploie une politique
délibérative fondé sur la rationalité communicationnelle qui est la véritable pierre angulaire de
toute sa théorie. Parallèlement, et c’est là l’objet de Raison et légitimité, Habermas soulève les
différentes crises qui peuvent éclater au sein de l’État dans le capitalisme avancé, ce qui peut
transformer tout le système légitimatoire. Axée sur l’intervention de l’État dans l’économie, cette
œuvre montre bien la nécessité de l’État de se légitimer pour effectuer une action efficace et se
maintenir. Le lien entre la gouvernance et la légitimité est manifeste puisque la légitimité se
dessine comme une condition essentielle de gouvernance démocratique.
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Les deux œuvres à l’étude nous démontrent que ni l’État, ni le droit ne peuvent être légitimes en
eux-mêmes, mais qu’il faut plutôt leur trouver une source de légitimité. L’habileté de l’auteur à
développer différents concepts explicatifs de la réalité difficile à saisir qu’est la gouvernance est
extrêmement importante dans la perspective de ces séminaires. Nous ne saurions, en effet, faire
l’économie de l’étude de ces deux œuvres, auxquelles nous avons ajouté divers commentateurs
afin de soutenir la compréhension, pour atteindre notre objectif de mieux comprendre la
gouvernance et la légitimité.
Habermas, né en 1929 et appartenant à l’école de Francfort, est en effet un incontournable pour
ces séminaires. S’étant penché notamment sur les œuvres de Marx et de Weber, il parvient à
donner un éclairage original sur une réalité encore mal comprise et des problématiques actuelles
en plein développement telles que la gouvernance et la légitimité. Il ne fait nul doute que cet
apport ne peut qu’enrichir notre réflexion.
Bonne lecture!
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