Parcours FLE (2006-2007)
4. LES NOTIONS DE COARTICULATION
4. 1. LA SYLLABE
4. 2.LES FAITS DE JOINTURE
4. 3. LE « H » ASPIRE ET LE « H » MUET
4. 4. LES SONS EN CONTACT
4. 5. EXERCICES DAPPLICATION
4.1. la syllabe
DEFINITION DE LA SYLLABE
Du point de vue phonétique, la syllabe est l'élément de base du mot, de l'élément
rythmique et du groupe rythmique.
Entre les sons et les groupes phoniques se situe un intermédiaire, la syllabe.
CONSTITUTION DE LA SYLLABE
La syllabe qui est un type de combinaison élémentaire de sons dans la chaîne parlée, est
constituée d'un noyau vocalique et éventuellement d'un ou plusieurs éléments
consonantiques ( ou semi-consonantiques ).
La notion de syllabe est pour le français assez claire : à l'intérieur d'une syllabe, les
consonnes présupposent l'existence de voyelles mais non l'inverse.
Les sons se succèdent donc pour former une
chaîne dont les maillons sont les syllabes. Le français
donne à la voyelle une place prépondérante et une
perceptibilité maximale. Il anticipe la voyelle dans
l'articulation de la consonne qui précède. La position
labiale des consonnes est toujours celle de la voyelle qui
se trouve dans la même syllabe.
J. Clarenc
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LES DIFFERENTES STRUCTURES SYLLABIQUES
F.WIOLAND, 1991,p 55
4.2. les faits de jointure
Le français est une langue liée. Les mots graphiques s'associent par groupes de sens et
de respiration en formant des blocs appelés mots phoniques.
Les procédés d'enchaînement des sons de la langue parlée — les faits de
jointures externes — sont classés en quatre grands groupes :
4.2.1. LENCHAINEMENT CONSONANTIQUE
4.2.2. LA LIAISON CONSONANTIQUE
4.2.3. LELISION
4.2.4. LENCHAINEMENT VOCALIQUE
J. Clarenc
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4.2.1. l’enchaînement consonantique
Ce phénomène consiste à lier obligatoirement dans la
prononciation une consonne finale de mot à la voyelle initiale du mot
suivant. Il s'applique à des consonnes qui sont toujours prononcées,
aussi bien dans le mot isolé que dans la chaîne parlée.
- Par exemple. [ pa REg zA)pl ]
- La petite élève. [ la p“´ ‘ti te lEv ]
Le nombre des syllabes ouvertes est encore augmenté par le rôle
de l’enchaînement, selon lequel une consonne est liée à la voyelle qui
la suit plutôt qu’à celle qui la précède. Le découpage en syllabes ne
respecte pas les frontières des mots. Les mots s’associent par groupe de
sens et de respiration et ils empiètent fréquemment l’un sur l’autre.
Quand on ne connaît le français que sous sa forme orale, il semble que
la phrase se réduit surtout à une suite de syllabes et l’on a beaucoup de
difficultés pour individualiser les mots.
Les mots n’ayant plus de limites, le français permet donc les
calembours. Pour lever l’ambiguïté il faut faire un découpage différent
de la chaîne.
le tiroir est tout vert [l´ ti !Rware !! !tu \ !vER]
le tiroir est ouvert [l´ ti !RwaREtu !vER]
4.2.2. la liaison consonantique
La liaison consonantique — survivance de quelques
enchaînements de consonnes finales en ancien français — affecte des
consonnes que l'on ne prononce pas si le mot est isolé. En français, une
consonne finale graphique non prononcée lorsqu'elle est suivie d'une
pause ou d'une autre consonne, peut, dans certains cas, se prononcer si
elle est suivie d'une voyelle.
- Il est petit.
- Le petit élève.
On distingue deux types de liaison consonantique : la liaison
obligatoire et la liaison facultative.
- Les~élèves. liaison obligatoire.
- Toujours~utile. liaison facultative.
La liaison dite facultative a une valeur stylistique car elle
constitue l'un des principaux critères phonétiques des registres de
langue.
Lorsque ces types de jointure ne se réalisent pas, on parle
de liaison défendue ou interdite.
- Les élèves / étaient attentifs.
La liaison est une survivance d'une prononciation qui, encore au
16ème siècle , faisait sonner toutes les consonnes finales. Aujourd'hui,
J. Clarenc
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les consonnes finales sont en majorité muettes dans les mots isolés,
mais dans le domaine de la chaîne parlée, on les prononce pour
renforcer le lien entre deux mots.
Les auteurs sont tous d'accord pour insister sur le fait que la liaison «
constitue un indicateur socio-linguistique explicitement très fort, qui a
lui seul permet de classer socialement un locuteur. »
( F.GADET, p. 71)
« Ce problème de "jointure" continue à jouer un rôle d'indice
culturel et sociologique...La liaison différencie les registres de langue
et assume de nombreuses fonctions proprement linguistiques ».
(CARTON, p217)
Les règles sont moins rigoureuses dans la langue familière et
courante. En fait, les règles définies par les grammairiens concernent la
langue écrite plus que la langue parlée et elles servent surtout à montrer
que l'on a de l'orthographe.
Ceux qui les ignorent, ou négligent d'en tenir compte, ne
sauraient donc avoir la prétention de parler une langue correcte. Ils
s'exposent, au surplus, à faire de multiples fautes d'orthographe [...]
pour appliquer ces règles, il faut pouvoir se représenter
mentalement le mot écrit. D'où les fréquentes erreurs de liaison
commises par ceux qui ne connaissent que la langue parlée, ou qui,
en parlant, font abstraction de la langue écrite. (THIMONNIER R.,
Code orthographique et grammatical, Marabout,1974, p102)
La liaison doit s'étudier dans le cadre de la soumission
tendancielle au schéma canonique CV CV qui entraîne l'enchaînement
des syllabes au-delà du mot :
Il part à Nice en avion
[ il pa Ra Ù ni sA) na vjO) ]
Sur les 7 syllabes, 3 ont la forme CV que grâce à l'enchaînement
consonantique ou la liaison.
On peut donc considérer la liaison comme étant un cas particulier
de l'enchaînement: quand un mot qui suit commence par une voyelle, la
consonne finale d'un mot, habituellement muette, peut ( ou doit selon
les cas ), être prononcée.
Les phonèmes sujets à la liaison sont avant tout :
- [t] (49%)
- [z] (28,2%)
- [n] (22,5%)
- [R] (0,25%)
- [p] (0,05%)
( seules les consonnes les plus fréquentes présentent plus d'une graphie )
J. Clarenc
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4.2.3. l’élision
Ce phénomène est en distribution complémentaire de la
liaison. On supprime — dans certains cas — la voyelle finale du mot
quand celui-ci est suivi d'un autre mot commençant par une voyelle.
- L'éléphant.
4.2.4. l’enchaînement vocalique
L'enchaînement vocalique, ou liaison vocalique, est la
rencontre de deux voyelles appartenant à des mots différents mais en
contact à l'intérieur d'un segment phonique, on passe d'une voyelle à
l'autre sans interruption.
- Il a eu envie de partir. [ ilayA)vidpaRtiR ]
La rencontre de deux voyelles à l'intérieur d'un mot s'appelle hiatus.
- Le poète. [ poEt ]
- ahuri [ ayRi ]
4. 3. le « h » aspiré et le « h » muet
Le H ne se prononce jamais en français standardisé. On ne
distingue pas le H aspiré du H muet par un trait articulatoire mais par
des jointures différentes qui se produisent dans la chaîne parlée.
1. Lorsqu'un mot commence par un H "muet", il est lié au mot
qui précède de la même manière que tout autre mot commençant par
une voyelle. Il se produit à la jointure, soit :
a. Une liaison :
- un hameçon [ {)namsO) ]
- des héroïnes [ dezeRoin ]
b. Un enchaînement :
- la belle histoire [ labElistwaR ]
- la mauvaise haleine [ lamovEzalEn ]
c. Une élision :
- l'huissier [ isje ]
- l'hiver [ livER ]
J. Clarenc
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