N° 111 - Janvier 2010 - 120 DA Conférence de Copenhague L’échec prévisible p. 42 SNMG, retraite, allocations familiales, Pacte économique et social… Les grandes décisions de la tripartite p. 6 Entretien - M. Hocine HOURI, directeur du CNIS : Le dispositif de contrôle du commerce extérieur sera renforcé p. 18 Sommaire n° 111 Editorial : L'Algérie, deuxième puissance économique africaine Economie Les Nouvelles Revues Algériennes R.C. : 99B 0008985 I.S.S.N.: 1.111.1054 Rédaction / Administration Lot. Ben Achour Abdelkader Villa n° 27 Chéraga ALGER Tél. : 213 (0) 21 37.29.63 213 (0) 21 36.38.73 Fax. : 213 (0) 21 37.58.58 Site web : www.actuel-dz.com e-mail : [email protected] [email protected] Directeur de la publication : Mohamed KESSACI Directeur / Gérant : Lakhdar KESSACI Rédaction : Abdelhafid MEFTAHI Mustapha EL HACHEMI Fayçal ABDELAZIZ O. HADJ-BOUZID Nadim NOUR Hayet OUZAYED A. ZAKIA Adel Salim B. Kahina Othman GHAZI Direction technique et P.A.O : Djamel ATMANI Salim RABIAI 12 SNMG, retraite, allocations familiales, Pacte économique et social… Les grandes décisions de la tripartite 12 Malgré les hausses mensuelles, l'inflation se maintient à 5,7% 12 M. Hocine Houri, directeur du Cnis, à L'ACTUEL : "Le dispositif de contrôle sera renforcé" Commerce extérieur 12 Une année après l'adhésion de l'Algérie à la ZALE : L'ombre du scénario de l'accord d'association avec l'UE refait surface 12 M. Marc Matinant d'Optimexport à L’ACTUEL : "Les mesures incitatives pour l'exportation sont insuffisantes" Immobilier 12 Transactions immobilières : Chute importante des transactions en 2009 Marché de l'immobilier : La décantation 12 Création d'un leader national du ciment Energie Abonnements & Publicité : Monia TOBBAL Mahmoud TRIA Kahina DEBOUZ Larbi TEMIM 12 La courbe ascendante de la consommation des carburants fait peur aux pouvoirs publics 12 Le développement de l'utilisation de l'hydrogène Régie Publicitaire : Les Nouvelles Revues Algériennes et ANEP Régie presse - Alger Dépôt Légal : Janvier 2010 Les manuscrits, photographies, illustrations ou tout autre document adressés ou remis à la rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent faire l’objet d’aucune réclamation. 12 Assurance Mise en place prochaine d'un Fonds de garantie des assureurs Editorial L'Algérie, deuxième puissance économique africaine es résultats de la 13ème tripartite ont été diversement appréciés. Si certains ont pu constater que les décisions étaient sans effet sur les salariés, notamment la revalorisation du SNMG qui est loin de répondre aux besoins des ménages, d'autres ont par contre salué les mesures prises, à l'instar de l'installation de comités de travail sur des questions pertinentes, à savoir le crédit documentaire, la couverture des allocations familiales et le code du travail. Ces dossiers préoccupent à plus d'un titre les chefs d'entreprise qui ont eu à souligner que les producteurs locaux ne peuvent pas se soumettre aux mêmes règles que les importateurs versés dans la revente en l'état. La trésorerie de ces PME a été mise à rude épreuve et parfois au détriment des autres charges. Les pouvoirs publics ont adopté dans le cadre de la crise financière des décisions jugées draconiennes en raison de leur rigidité et de leur incidence immédiate. L'exigence du règlement des importations par le biais du crédit documentaire a provoqué un tollé général, y compris des entreprises ayant pignon sur rue. Après cinq mois de son adoption, l'Etat se dit prêt à discuter sur les modalités d'application de ce dispositif, ce qui peut être considéré comme un acquis important. Les patrons auront à débattre et à convaincre de cette question lors des prochaines réunions avec les représentants du gouvernement. L Les connaisseurs des questions de cet ordre sont en mesure de prévoir que les autorités publiques s'emploient désormais à lever cette disposition afin de permettre aux opérateurs locaux d'acheter les matières premières et intrants sans payer au préalable, surtout que l'Algérie a rétabli depuis une dizaine d'années la confiance avec ses partenaires. Grâce à un Produit national brut de l'ordre de 250 milliards de dollars, le pays est plus que solvable aux yeux des investisseurs et Etats du monde. A l'exception de l'Afrique du Sud, aucun pays africain ne peut rivaliser avec l'Algérie sur ce plan. Et les projets engagés depuis plusieurs années, ainsi que les mesures préventives et correctives adoptées depuis deux ans (2008 et 2009) feront de l'Algérie un véritable pays dragon qui prendra une place prépondérante à l'échelle mondiale comparable à celles de l'Inde, de la Chine et du Brésil, pour ne citer que ces pays. Les moyens humains et matériels sont aujourd'hui réunis par cette projection. L'Etat est décidé cette fois-ci à prendre en main le devenir de l'économie nationale en lui assurant les moyens nécessaires à son épanouissement. La balle est dans le camp des opérateurs algériens appelés à redoubler d'efforts et à innover en la matière La rédaction Economie SNMG, retraite, allocations familiales, Pacte économique et social… Les grandes décisions de la tripartite s organisation s e in a rt e c r pa tiques émises 3ème tripartite 1 Malgré les cri la e d s o p pro t syndicats à isions prises c é d patronales e s le , 9 0 20 s t 3 décembre tenue les 2 e parties réunie is o tr s le r a p rencontre ne lors de cette t) étaient d'u a n o tr a p t e nt, UGTA (gouverneme apitale. importance c ression de p p su la , % 5 e2 t du SNMG d comités pour e d Le relèvemen n o ti a ll a st ticipée et l'in s, de la retraite an ons familiale ti a c o ll a s e d uestions t au étudier les q se rapportan is lo e d s te x t des te charge des n e l'amendemen se ri p la e vail, ainsi qu ions qui ont is c monde du tra é d s e d t n so s entreprises clôturée par , e difficultés de it rt a ip tr e d avaux de cett inistre, Ahme marqué les tr m r ie m re P de presse du e la conférence ndes lignes d ra g s le é u q li il a exp Ouyahia, où . ernementale v u o g e u q ti li la po L’ACTUEL / Janvier 10 - 7 mesures sociales prises au bénéfice des fonctionnaires, des travailleurs du secteur économique et des retraités, concourant à la consolidation de la cohésion sociale. M. Abdelmadjid Sidi Said a souligné que le dialogue et la concertation demeurent un instrument privilégié pour traiter et solutionner les questions économiques et sociales. L e texte fondamental de la 13éme réunion de la tripartite était le communiqué final qui a été remis à la presse, document résumant les discussions et les négociations engagées en faveur aussi bien des travailleurs que des retraités. Pour rappel, cette réunion a regroupé les représentants du gouvernement, les directions nationales de l'Union générale des travailleurs algériens, les organisations patronales (CAP, CNPA, CGEA, CIPA, SEVE, UNEP) ainsi que les représentants des Sociétés de gestion des participations de l'Etat. M. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, a souligné lors de son intervention inaugurale que cette réunion tripartite se déroulait à un moment marqué par trois données particulières, à savoir l'achèvement du premier programme quinquennal initié par le président Abdelaziz Bouteflika, le démarrage en 2010 d'un second programme quinquennal traduisant les engagements pris par le chef de l'Etat devant le peuple au printemps dernier, ainsi que la crise économique mondiale qui n'a certes pas freiné la poursuite de la croissance et le recul du chômage en Algérie, mais a eu à affecter les ressources extérieures du pays et les revenus du Trésor à la suite de la chute du prix du pétrole. M. Ouyahia a relevé que transformer l'élan actuel du développement national en processus durable nécessite des réformes à approfondir et un consensus national à renforcer autour des intérêts du pays. Le secrétaire général de l'UGTA a, de son côté, mis l'accent sur l'intérêt accordé par le président de la République à l'amélioration du pouvoir d'achat et des conditions sociales des travailleurs, des retraités et de leurs familles. Dans ce cadre, il a salué les importantes Les organisations patronales, à l'instar de la CGEA, ont insisté sur la nécessité de promouvoir le dialogue et la concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux, ainsi que sur les mesures à initier pour la promotion de l'entreprise créatrice de richesses et d'emplois, notamment la PME. Il a été recommandé d'orienter les recettes des hydrocarbures en direction de l'entreprise et de réduire les importations de biens de consommation jugées non utiles. La mise en place d'instruments visant à faire fluidifier l'octroi de crédits, l'encouragement des entreprises algériennes à une plus grande contribution à la réalisation des programmes de développement et la relation Etat-organisations patronales sont parmi les points revendiqués par les différentes organisations patronales. Le chef de la délégation des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) a, pour sa part, relevé que depuis l'adoption du Pacte national économique et social, un climat de sérénité et de stabilité s'est instauré dans le secteur public économique. Cette sérénité a permis de concentrer les efforts sur le management et la gouvernance de l'entreprise. Il a, par ailleurs, salué les décisions prises par le gouvernement en faveur des entreprises publiques, ce qui leur permettra de reconquérir des parts de marché et de participer activement à la réalisation du programme national de développement. Quant à l'ordre du jour, il a été focalisé, entre autres, sur les récents développements économiques sur la scène nationale, notamment l'état de l'économie nationale face à la crise internationale et la Loi de finances complémentaire 2009, le bilan et perspectives du dispositif de facilitation de départ en retraite avant l'âge légal (instauré par l'ordonnance n°97-79 du 31 mai 1997), le dossier des allocations familiales, celui des mutuelles sociales et la réévaluation du SNMG. L’ACTUEL / Janvier 10 - 8 Réformes économiques Le patronat souhaite être associé Reconnaissant les difficultés et les dangers auxquels fait face l'économie algérienne, les organisations patronales ont demandé à l'occasion de cette tripartite d'être associées et consultées par le gouvernement. Cette conjoncture avait conduit le gouvernement, et ce dans le cadre des directives du président de la République, à prendre un certain nombre de mesures pour freiner le flux important de transfert de capitaux et pour augmenter la participation des entreprises locales à l'investissement et à la réalisation du programme de développement. Plusieurs mesures ont été introduites dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009. Si l'UGTA a salué ces mesures prises par le gouvernement, les organisations patronales, tout en exprimant d'une manière générale leur adhésion à la nouvelle démarche économique mise en place par l'Etat au service du développement du pays et de la promotion de l'outil national productif, ont cependant soulevé les difficultés que rencontrent les entreprises productives du fait de l'obligation du recours exclusif au crédit documentaire pour les importations des matières premières et des intrants. Les organisations patronales ont revendiqué la mise en œuvre des recommandations dégagées conjointement avec les banques publiques en 2005, en vue de l'amélioration de l'environnement des PME productives de biens et de services. Elles ont aussi demandé qu'elles soient davantage consultées dans le cadre de la préparation des décisions économiques et financières. Ces préoccupations ont trouvé un écho favorable auprès de l'Exécutif. Le gouvernement a convenu avec les partenaires économiques et sociaux l'organisation d'une rencontre entre le ministre des Finances (avec la participation des représentants de la communauté bancaire) d'une part, et les présidents des organisations patronales d'autre part, pour examiner dans le détail les contraintes que rencontrent les entreprises dans les approvisionnements nécessaires à leur outil de production. ayant réuni les banques publiques et les représentants des organisations patronales. Le renforcement de la régularité des rencontres entre les ministres chargés des questions économiques et financières et les dirigeants des organisations économiques et sociales siégeant au sein de la tripartite a été l'autre décision prise par le gouvernement. Ainsi, à la fin de chaque trimestre, une rencontre entre le Premier ministre, le secrétaire général de l'UGTA et les présidents des organisations patronales sera organisée dans le but d'entretenir le dialogue tripartite et de promouvoir, de concert, les mesures requises pour la concrétisation du Pacte national économique et social. Dans ce cadre, la rencontre prévue à la fin du premier trimestre 2010, fera le point des améliorations qui auront été dégagées au profit des entreprises productives dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des petites et moyennes entreprises. Ce sont là, des acquis importants pour le monde des organisations patronales qui ont eu à critiquer durant l'été dernier le manque de communication et de concertation des pouvoirs publics. Certains chefs d'entreprise, ont évoqué à ce propos un regard méprisant et un manque de considération. Désormais, cette problématique est résolue avec la décision de tenir des réunions de dialogue trimestrielles. Cette rencontre sera prolongée, selon le communiqué de la tripartite, par la mise sur pied d'un comité conjoint qui sera présidé par un représentant des services du Premier ministre et qui regroupera des représentants du ministère des Finances et des banques, des représentants des organisations nationales patronales, ainsi que de l'UGTA avec pour mandat de dégager, avant la fin du mois de mars prochain, toute mesure organisationnelle de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations. Ce groupe traitera également la mise en oeuvre des recommandations dégagées en 2006 à l'issue des rencontres L’ACTUEL / Janvier 10 - 9 Prise en charge des allocations familiales Un retrait graduel du gouvernement Retraite sans condition d'âge Une ardoise de 360 milliards de dinars Cette question de la suppression de la retraite anticipée fut une véritable surprise pour l'opinion publique. Au moment où tous les regards étaient rivés sur l'augmentation du SNMG et le code du travail, le gouvernement a décidé, suite à l'accord de l'UGTA et du patronat, de mettre fin au dispositif de retraite sans condition d'âge institué par l'ordonnance du 31 mai 1997, alors que le pays était confronté aux conséquences du Programme d'ajustement structurel et aux conséquences des fermetures d'entreprises et compression d'effectifs. Ce dispositif a bénéficié à près de 400.000 travailleurs pour un coût de plus de 360 milliards de dinars. Le gouvernement, qui souhaite préserver et consolider le dispositif national de retraite, a considéré que le moment est venu de mettre un terme au départ à la retraite sans condition d'âge. Cette démarche a été également soutenue par la Fédération nationale des retraités. Le maintien de ce dispositif entraînera des conséquences dommageables à l'outil de production qui enregistre chaque année d'importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines les plus qualifiées. La tripartite a décidé la mise sur pied d'un groupe de travail qui sera présidé par le représentant du ministère chargé de la Sécurité sociale et auquel prendront part un représentant de l'UGTA et de chacune des organisations patronales. Il aura pour mission de préparer un projet de texte devant mettre un terme au dispositif de retraite sans condition d'âge. Le résultat sera présenté au sommet de la tripartite qui se tiendra à la fin du premier trimestre 2010, puis engagé par le gouvernement sous forme d'un avant-projet de loi. Le paiement des allocations familiales au sein des entreprises économiques incombera désormais aux employeurs. La question a été tranchée lors de cette tripartite. Le gouvernement a rappelé que la 11ème session de la tripartite tenue les 3 et 4 mars 2005 a consigné l'adhésion des organisations patronales et de l'UGTA à la nécessité de revenir à la norme universelle, avec la prise en charge des allocations familiales par les employeurs. A cette même occasion, il a été décidé de discuter du calendrier de mise en œuvre de cette mutation, dans un esprit de solidarité effective entre les partenaires économiques et sociaux au service du développement économique national et du bien-être de toute la population. Le gouvernement, qui souhaite donc l'étude de ce calendrier, a également confirmé à ses partenaires que, sur ce dossier, il n'envisage pas une démarche précipitée ou de nature à freiner l'épanouissement des petites et moyennes entreprises locales, qu'il entend d'ailleurs soutenir, ni entraver la renaissance des entreprises publiques qui bénéficient de programmes de modernisation. Une approche saluée par les organisations patronales et l'UGTA en la considérant "constructive". Pour ces deux organisations, il n'est pas de nature à justifier que le Trésor public continue d'assumer le coût des allocations familiales des entreprises fortement bénéficiaires, notamment celles mixtes ou à capitaux étrangers qui procèdent annuellement à des transferts de dividendes. La tripartite a décidé la mise sur pied d'un groupe de travail qui sera présidé par un représentant du ministère chargé de la Sécurité sociale. Ce groupe présentera ses conclusions et ses recommandations sur cette question durant l'année 2010. L’ACTUEL / Janvier 10 - 10 Mutuelles sociales Pacte national économique et social Un rôle moteur à jouer Evaluation et perspectives La tripartite a dégagé un consensus sur la nécessité d'adapter le rôle des mutuelles sociales aux réformes en cours dans le domaine de la sécurité sociale, notamment en matière de contractualisation des soins dans les hôpitaux, d'introduction du système de carte électronique de l'assuré social, de refonte du système tarifaire des soins de santé et de généralisation du système du tiers-payant. Le gouvernement a procédé à une brève présentation de cet ensemble de réformes, soulignant qu'elles aboutiront toutes à trois objectifs consignés dans le Pacte national économique et social, à savoir la préservation du dispositif national de sécurité sociale, la pérennisation des droits des citoyens à la santé et à la protection sociale, et l'augmentation de la transparence dans l'utilisation des ressources publiques et des caisses sociales destinées à la santé et à la protection sociale. Adopté en 2006 lors de la précédente tripartite, le Pacte économique et social a été conçu comme une base de dialogue et de concertation entre les partenaires sociaux. La mise en oeuvre de ce Pacte et de ses perspectives, au-delà de sa première période de validité qui s'achèvera en 2010, a été abordée lors de cette 13ème tripartite. Une première évaluation de la mise en œuvre du Pacte a été déjà effectuée le 31 décembre 2008 lors d'une réunion qui a regroupé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le secrétaire général de l'UGTA et les présidents des organisations patronales. Le gouvernement a remis à ses partenaires un document faisant le point des progrès accomplis dans le cadre de la mise en oeuvre du Pacte. Ces résultats ont été atteints avec la contribution sur le terrain des travailleurs et des entreprises locales. De ce document, il ressort notamment un important niveau de dépenses publiques d'investissement totalisant près de 11.500 milliards de dinars entre le début de l'année 2004 et le mois de juin 2009. Ces dépenses, en hausse annuelle constante, augmenteront encore de 23% en 2010 pour atteindre l'équivalent de 45 milliards de dollars, comme première tranche du programme quinquennal public d'investissements 2010-2014, qui dépassera les 150 milliards de dollars, une croissance hors hydrocarbures d'une moyenne de 6% par an entre 2005 et 2008, qui atteindra près de 9% en 2009, avec le concours d'une bonne année agricole. En outre, la reprise dans le secteur des hydrocarbures à partir de 2010 permet de prévoir une croissance annuelle du PIB de 5% durant la période 2010 à 2014, ainsi qu'un recul constant du chômage, dont le taux est passé de près de 18% en 2004 à 11,3% en 2008 avec 700.000 emplois ou équivalents emplois annuels créés durant le premier semestre. L'importance d'une mutualité sociale a été soulignée en ce sens qu'elle est vue en tant que mécanisme complémentaire au système de sécurité sociale de base dans toutes ses composantes et permet aux assurés sociaux l'accès à une prise en charge intégrale de leurs soins de santé. La tripartite a également considéré que l'évolution des mutuelles sociales sera de nature à introduire un deuxième pilier en matière de retraite, intégré aux prestations de la mutualité sociale (système de retraite complémentaire) et aboutira à améliorer les revenus des retraités. Il a été donc décidé de mettre sur pied un groupe de travail présidé par un représentant du ministère chargé de la Sécurité sociale avec la participation de représentants de l'UGTA et des organisations patronales pour approfondir l'étude de ce dossier et dégager des éléments appropriés pour l'adaptation du rôle des mutuelles sociales aux réformes en cours dans le domaine de la sécurité sociale. Les conclusions de ce groupe seront présentées lors d'une des rencontres trimestrielles entre le Premier ministre et les représentants de l'UGTA et des organisations patronales. Le chômage reculera encore en 2009. Il devra se situer nettement en-deçà de 10% en 2014 grâce à la création durant le prochain quinquennat d'un total de 3 millions d'emplois, selon les normes du Bureau international du travail (BIT). Une amélioration constante des indicateurs du développement humain dans tous les secteurs au bénéfice de la population et un effort soutenu pour la relance de l'entreprise et de la production L’ACTUEL / Janvier 10 - 11 économique avec diverses mesures mises en place sont parmi les résultats relevés au titre de la mise en œuvre de ce Pacte économique. Le crédit bancaire à l'économie a connu une progression supérieure à 15% par an, y compris le crédit à moyen et long termes qui a augmenté de près de 20% en 2008. Cependant, le gouvernement a considéré que des progrès restent à réaliser pour permettre à l'outil productif local d'améliorer sa productivité et sa compétitivité en vue de reprendre une place majeure sur le marché local et d'aller à la conquête de marchés à l'extérieur. C'est dans ce cadre que s'inscrit la décision du président de la République de faire en sorte que le nouveau programme quinquennal 2010-2014 puisse permettre à la fois la poursuite de la satisfaction des besoins sociaux de la population et la modernisation des infrastructures, mais aussi servir de levier à l'augmentation de la place et du concours de l'entreprise locale à l'effort national de développement. Les importants soutiens dégagés au profit de l'agriculture afin d'améliorer la sécurité alimentaire du pays et les mesures législatives prises en faveur des entreprises activant dans le respect des lois traduisent la volonté de l'Etat de soutenir l'économie. De nouvelles mesures seront mises en place durant l'année 2010, en conformité avec les engagements économiques extérieurs du pays en vue, notamment de développer le financement de l'investissement dans les entreprises avec la garantie des fonds pertinents, le développement des fonds d'investissements au niveau des wilayas, la mise en place de mécanismes de leasing, ainsi que le concours du Fonds national d'investissement. Augmentation du SNMG à 15.000 DA Plus de 500.000 personnes concernées L'augmentation du SNMG de 12.000 à 15.000 DA a été l'une des décisions importantes prises lors de la réunion tripartite. Répondant à la promesse faite par le président de la République lors de sa campagne électorale, les partenaires sociaux ont consacré un débat exhaustif à la question du pouvoir d'achat. L'UGTA a insisté sur la nécessité d'améliorer le pouvoir d'achat de l'ensemble des familles, mettant en avant l'augmentation du coût de la vie et la poussée de l'inflation. La révision du salaire national minimum devra toucher plus de 500.000 personnes. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué lors de sa conférence de presse que la revalorisation des salaires n'etait pas le fait d'une croissance économique ou d'une productivité ; mais liée au vœu du président d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs. Les organisations patronales ont souligné, de leur côté, la nécessité de préserver la productivité des entreprises et de l'améliorer, notamment au moment où la concurrence des produits importés menace leur survie. L'Etat continue d'assurer son soutien à la protection du pouvoir d’achat des citoyens à travers la subvention de produits de large consommation (céréales, lait, énergie, eau) et des augmentations de salaires intervenues ces dernières années au profit de tous les travailleurs. La solidarité nationale en faveur des familles démunies et des retraités à faibles pensions ou allocations sont également des actions permanentes. Cependant, le Premier ministre a souligné que toute nouvelle injection massive de monnaie sur le marché entraînera une hausse supplémentaire de l'inflation et annulera ainsi les effets sur le pouvoir d'achat des familles. L’ACTUEL / Janvier 10 - 12 “ Une reprise dans le secteur des hydrocarbures à partir de 2010 permet de prévoir une croissance annuelle du PIB de 5% durant la période 2010 à 2014, ainsi qu'un recul constant du chômage dont le taux est passé de près de 18% en 2004 à 11,3% en 2008 Ce qui appelle, selon lui, à renforcer l'action collective des syndicats, des opérateurs et des pouvoirs publics pour réprimer les spéculations et les excès qui marquent le marché. Le Code de commerce sera révisé dès l'année prochaine pour faire reculer la vente sans facture et pour restaurer le contrôle légal des prix, notamment des marges appliquées à la revente. S'agissant de la rémunération des fonctionnaires, la mise en œuvre de l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique et de ses textes réglementaires d'application a déjà donné lieu à une augmentation du salaire de base entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2008. Cette réévaluation des rémunérations des fonctionnaires sera poursuivie avec la finalisation des régimes indemnitaires. Les nouvelles indemnités seront versées avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Le gouvernement et l'UGTA sont appelés à accélérer les négociations des nouveaux régimes indemnitaires. “ Les rémunérations dans le secteur économique doivent tenir compte de l'amélioration réelle du niveau de productivité, des performances de l'économie nationale et de l'évolution du coût de la vie. Aussi, le gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales ont convenu de la mise à jour des conventions de branches dans le secteur public et de la convention collective cadre dans le secteur privé. Cette mise à jour tiendra compte, entre autres, de la réalité de chaque entreprise, de la préservation de l'emploi et de l'outil de production et de la nécessité d'augmenter la productivité des entreprises. Des négociations seront conduites durant l'année 2010 pour la mise à jour des conventions de branches, y compris en ce qui concerne les rémunérations des travailleurs Fayçal Abdelaziz Liste des gagnants de la tombola : été 2009 Nom et prénom er 1 prix 2éme prix 3éme prix 4éme prix 5éme prix 6éme prix 7éme prix 8éme prix 9éme prix 10éme prix 11éme prix 12éme prix Adresse Nature du cadeau Guemour Ali El kseur 2 voyages (Club thalasso Tunis) BOUROUBA Myriam Alger Cuisinière GUERFA Hakim Ain Naadja Réfrigérateur HIMRANE Samia Boumerdès Pc Portable SADOUNE Karima Hydra Montre candino KEBAB Dahbia El Mouradia Appareil photo numérique YESREF Louiza Alger Chaîne stéréo SALHI Meriem Constantine Portable samsung + puce Nedjma BOUSTAR Ali Skikda Portable samsung + puce Nedjma DJABALLAH Rabie B.B.A Portable samsung + puce Nedjma ZERROUDA Mohamed Oran Portable samsung + puce Nedjma KARAMA Mohamed Theniet El-Had Portable Samsung + puce Nedjma L’ACTUEL / Janvier 10 - 14 Entretien M. Hocine Houri, directeur du Cnis à L'ACTUEL “ Le dispositif de contrôle sera renforcé “ Le renforcement du dispositif de contrôle des opérations du commerce extérieur à travers la généralisation de l'utilisation du NIF et le renforcement de la coopération entre les directions des Douanes et des impôts, les relations Douanes-banques, l'extension géographique du SIGAD, les objectifs de sa refonte, ainsi que l'importance de la cellule de suivi et de contrôle des opérations commerciales sont les principaux points qui ont été développés par M. Hocine Houri, directeur du Centre National de l'informatique et des Statistiques (Cnis). L’ACTUEL : Les Douanes sont décidées à assainir les opérations du commerce extérieur. Peut-on avoir un éclaississement sur la question ? M. HOURI : Effectivement, les Douanes algériennes travaillent en étroite coopération avec d'autres institutions afin de maîtriser les rouages de la fraude. A ce propos, il est à relever que la procédure de généralisation de l'utilisation de la carte magnétique du Numéro d'identification fiscale (NIF) a permis de réduire de 11% le nombre des importateurs au cours des dix premiers mois de 2009. La généralisation de l'utilisation du NIF à toutes les opérations de commerce extérieur a été intégrée au Système d'Information et de Gestion Automatisée des Douanes (SIGAD) dans le but, justement, d'assainir l'économie nationale. Cette procédure, qui s'effectue sans aucune intervention humaine, a permis un meilleur échange d'informations, une facilité dans les contrôles fiscaux et un assainissement du fichier, surtout après la prise par les pouvoirs publics à partir de cette année de mesures d'encadrement. L'enregistrement des opérations d'importation et d'exportation au niveau des bureaux de douanes est soumis obligatoirement depuis le 10 janvier 2009 à la présentation de la carte NIF dans le but stratégique d'assainir l'économie nationale. A cet effet, plus de 17.800 interventions ont été enregistrées lors des 10 premiers mois 2009, contre quelque 20.000 à la même période 2008, soit une baisse de 10,98%, dont 851 concernent le secteur public (-13,78%) et plus de 16.900 pour le privé (-10,83%). Pouvez-vous nous faire le point sur la coopération Douanes-Impôts et Douanesbanques ? En quoi consiste t-elle exactement ? La coopération entre les deux administrations Douanes-Impôts s'est renforcée avec la connexion au SIGAD au profit de la direction générale des impôts depuis la mise en œuvre du premier protocole d'accord DGD-DGI (direction générale des Douanes-direction générale des Impôts) en janvier 1996 et a permis à cette dernière de procéder au rapatriement périodique des données sur ses contribuables. Ensuite, une deuxième convention a été opérationnelle au mois de juillet 2007, qui a permis une nette amélioration des liaisons entre les deux administrations. Par ailleurs, les Douanes travaillent en étroite collaboration avec les banques par la mise en place d'une passerelle d'échanges d'informations L’ACTUEL / Janvier 10 - 18 permettant le suivi rigoureux des opérations engagées par les banques commerciales notamment. Depuis l'adoption en 2001 des recommandations du comité ad-hoc concernant les relations entre la Douane, la Banque d'Algérie et les banques commerciales, le Cnis a été chargé de communiquer aux banques les bases de données des opérations du commerce servant aux apurements de dossiers de domiciliation engagés par toutes les banques. D'une manière générale, le dispositif de contrôle sera renforcé grâce aux interventions coordonnées avec les autres institutions (ministère du Commerce, Banque d'Algérie et services des Impôts), notamment avec la généralisation du NIF, ce qui générera des recettes douanières nettement plus importantes sans doute. D'importantes mesures ont été prises dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009 (LFC) afin de rationaliser les importations. Quel est l'impact de ces mesures sur les opérations de commerce extérieur, notamment par rapport à nos échanges avec l'UE et dans le cadre de la ZALE ? L'analyse de la structure du commerce extérieur montre que le solde commercial s'établit à 3,36 milliards de dollars durant les 10 premiers mois 2009, un excédent en baisse de 90,52% par rapport à la même période 2008. Ce résultat est dû à une baisse de 47,13% des exportations qui sont passées de 68,04 milliards de dollars durant les dix premiers mois 2008 à 35,97 milliards de dollars pour la même période 2009, et des importations qui se sont stabilisées autour de 32 milliards de dollars durant les périodes considérées. S'agissant des importations, le groupe des biens d'équipement industriels occupe le premier rang avec une part de 39,02% du volume global (12,7 milliards de dollars), en hausse de 24,3%, suivi des biens d'équipement agricoles avec 198 millions de dollars (33,2%) et le groupe demi-produits avec 25,3%, soit 8,26 milliards de dollars (+1%). La hausse des importations de ces groupes s’explique par la relance industrielle et par l'action et la volonté du gouvernement de donner la priorité à la production nationale. Par ailleurs, il est à relever que les produits destinés à la revente en l'état sont en nette baisse, ce qui s'explique essentiellement par les mesures prises dans le cadre de la LFC 2009 pour rationaliser les importations. “ Le manque à gagner en droits de douanes résultant de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la ZALE est évalué à 8,92 milliards de dinars “ Les importations de blé ont diminué de près de 40,5%, de lait de 29% et des médicaments de 6%. S'agissant des produits "superflus" (boissons, conserves, dérivés des produits laitiers, chocolat, etc...), la facture pour les 10 premiers mois 2009 est de 861 millions de dollars avec une prévision de clôture de 1,3 milliard de dollars, entraînant ainsi une diminution de près de 13% par rapport à 2008 (1,17 milliard de dollars) Pour les échanges entre l'Algérie et l'UE, liées depuis 2005 par un accord d'association, les données statistiques des dix premiers mois 2009 montrent que les importations algériennes en provenance de l'UE ont enregistré une hausse de 2,07%, passant de 17,16 milliards de dollars en 2008 à 17,52 milliards de dollars en 2009 malgré une baisse de 27% des produits alimentaires et de 54,39% pour les produits industriels. L'octroi des avantages préférentiels aux marchandises d'origine européenne a induit un manque à gagner qui a été estimé à plus de 27 milliards de dinars durant les dix premiers mois 2009. Quant aux échanges commerciaux réalisés dans le carde de la Zone arabe de libre échange (ZALE), ils avaient connu une hausse en valeur absolue de 479 millions de dollars (+56%) les dix premiers mois 2009 par rapport à la même période de l'année précédente, alors qu'en volume l'augmentation n'était que de 32%, soit 198.029 tonnes de marchandises. L’ACTUEL / Janvier 10 - 19 Les Douanes comptent à travers cette refonte arriver à la déclaration et signature électronique, afin d'améliorer l'efficacité des contrôles et de banaliser l'acte de dédouanement. Dans le but déclaré d'assainir l'économie nationale et de dépasser le rôle classique de collecte des droits et taxes, les Douanes ont installé une cellule de suivi chargée d'élaborer des études internes sur les opérations d'importation douteuses et de saisir les organes de contrôle. Pour les exportations algériennes vers les pays de la ZALE, une forte baisse (53,6%) a été enregistrée, qui s'explique surtout par le fait que l'accord n'est intervenu qu'à partir du début du mois d'avril dernier. Le manque à gagner en droits de douanes résultant de l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la ZALE est évalué à 8,92 milliards de dinars. Dans le but d'assurer plus de transparence et de rapidité dans le traitement des opérations commerciales, les Douanes ont élaboré un programme de travail conséquent. En quoi consiste ce programme ? Afin d'assurer plus de transparence et de rapidité dans le traitement des opérations commerciales, le CNIS a procédé à l'élaboration d'un programme à moyen et long termes. Ce programme permettra la connexion au système SIGAD de l'ensemble des sites douaniers (ports et aéroports) connaissant une activité commerciale intense. C'est ainsi qu'il a été procédé récemment à la connexion de l'aéroport de Annaba et du port de Djen Djen (Jijel). Cette opération se poursuivra par la connexion des sites de Bordj Bou-Arréridj, Boumerdès, Constantine, Ténès, Tizi Ouzou et l'aéroport d'Oran. Il y a aussi un projet de refonte du SIGAD. Il est actuellement au stade du choix du bureau d'études. Plusieurs objectifs étaient attendus à travers cette réorganisation. Il s'agit notamment de moderniser le système avec le recours aux nouvelles technologies, d'apporter des améliorations au niveau de la couverture du circuit de dédouanement et au niveau de la facilitation des procédures et la qualité de gestion. Cette structure a procédé, depuis son installation, à la réalisation de plusieurs opérations. Il s'agit notamment du contrôle sur le SIGAD des utilisations abusives des registres du commerce et de fausses domiciliations bancaires des opérations, de la gestion des grilles de sorties du port, de s'assurer que la marchandises a bel et bien suivi le circuit réglementaire de son dédouanement avant sa sortie, de l'élaboration des états de suivi des mouvements des véhicules à l'entrée et à la sortie du territoire national, du suivi des déclarations en instance de paiement au niveau national, et enfin de l'élaboration des analyses, démontrant que le rôle de la douane ne se limite nullement au rôle classique qui est celui de la collecte des droits et taxes, mais elle a aussi un rôle prépondérant dans la protection de l'économie nationale. Tous les rapports établis par l'Observatoire sont transmis au directeur général des Douanes et aux services de contrôle concernés. Quel impact a eu la mesure portant réorientation du trafic de marchandises non conteneurisées vers les autres ports (essentiellement ceux de Djen Djen et de Mostaganem) que celui d'Alger ? Le trafic de marchandises au port d'Alger a connu une forte baisse au mois d'octobre dernier, suite à l'entrée en vigueur de la mesure portant réorientation du trafic de marchandises non conteneurisées vers d'autres ports que celui d'Alger. A l'importation, les opérations commerciales au niveau d'Alger port ont enregistré une baisse de 20,37%, passant de 394.770 tonnes en octobre 2008 à 314.348 tonnes au même mois en 2009. Plus prononcée, la baisse en valeur est évaluée à -38,37%, le montant est passé ainsi de 615 millions de dollars en octobre 2008 à 379 millions de dollars à la même période en 2009. L’ACTUEL / Janvier 10 - 20 “ 8,92 milliards de dinars est le montant du manque à gagner depuis l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la ZALE “ Cette décision du désengorgement du port de la capitale a permis d'assurer une fluidité du trafic portuaire, une meilleure maîtrise des capacités portuaires existantes ainsi qu'une bonne visibilité. La mesure a même aidé à la fluidité de la circulation routière. les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l'importation, qui représentent plus de 60% du total des recettes qui sont passées de 212,95 milliards de dinars à 234,13 milliards de dinars, en hausse de près de 22 milliards de dinars. Prise en juin dernier en Conseil interministériel, cette décision visait à mettre fin à la situation de congestion du port d'Alger. Les navires transportant les cargaisons de rond à béton et bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises diverses non conteneurisées et les véhicules (car-carriers) ne sont plus autorisés à décharger leurs marchandises au port d'Alger depuis le 1er octobre 2009. Les autres, droits et taxes de douanes, quant à eux, ont baisse de 2,45 milliards de dinars, passant de 11,14 milliards de dinars au cours des dix premiers mois de 2008 à 8,69 milliards de dinars au cours de la même période de 2009. La hausse des recettes douanières au cours des dix premiers mois de 2009 a été réalisée grâce à l'amélioration du dispositif de contrôle mis en place par l'administration des Douanes. Il s'agit notamment du mécanisme du système des valeurs fourchettes, et du renforcement des brigades mobiles des Douanes-Impôts-Commerce. Ce dispositif de contrôle sera renforcé davantage grâce aux interventions coordonnées avec les autres institutions (ministère du Commerce, Banque d'Algérie et services des Impôts) surtout avec l'entrée en vigueur, depuis janvier 2009, du numéro d'identification fiscale (NIF). La nouvelle réorientation du trafic maritime intervient pour désengorger le port d'Alger, marqué par un allongement de la durée à quai des navires et une importante rade qui se traduit par des impacts extrêmement pénalisants pour l'économie, notamment par le taux de fret et primes d'assurances élevés, des taxes de congestion et des surestaries. Avant l'application de cette mesure, quelque 70 navires attendaient quotidiennement en rade et à quai, entraînant pour l'Algérie un coût annuel estimé à 700 millions de dollars. Comment se présentent les recettes douanières suite à la stabilité des importations ? Les recettes douanières ont atteint 392 milliards de dinars au cours de période déjà citée, contre 358 milliards de dinars au cours de la même période de l'année 2008, enregistrant ainsi une hausse de 9,54%. Un dernier mot, M. le Directeur Les Douanes sont décidées à dépasser le rôle classique de la collecte des droits et taxes. Elles cherchent à assumer un rôle prépondérant dans la protection de l'économie nationale en améliorant l'efficacité des contrôles en banalisant l'acte de dédouanement et d'arriver à la déclaration et signature électronique Cette hausse a été réalisée malgré la stabilité des importations de l'Algérie autour de 32 milliards de dollars. Quant à la structure des recettes, elle est constituée par les produits des douanes qui représentent plus de 37% du total des recettes. Ces recettes ont connu une hausse de 15,417 milliards de dinars par rapport à la même période de référence en passant de 133,83 milliards de dinars à 149,24 milliards. Elle comprend, également, L’ACTUEL / Janvier 10 - 22 Propos recueillis par H. Nania Environnement Somment mondial de Copenhague sur le climat Un accord pour continuer la destruction de la planète Les divergences au sein des puissances économiques mondiales ont démontré à l'opinion internationale que les intérêts personnels ont pris le dessus sur ceux de la planète. Les raisons d'un échec étaient plus fortes et plus nombreuses que celles de la réussite et de l'union. L'Algérie et bien d'autres pays exportateurs de pétrole se sont réjouis cependant du rejet de la fameuse taxe carbone défendue avec ferveur par la France. Un grand soulagement, car une telle taxe pouvait affecter directement les intérêts économiques algériens dont les revenus sont basés essentiellement sur les exportations gazières et pétrolières. Par Fayçal Abdelaziz E n effet, le Sommet de Copenhague a constitué une défaite catastrophique sur tous les plans. Ceux qui avaient de "bonnes intentions pour sauver la planète" sont repartis bredouilles. Les dirigeants du monde n'étaient pas finalement disposés à conclure un accord à l'avantage de tous les pays participants, mais soucieux de leurs propres intérêts, sans plus. Les appels de l'ONU n'ont finalement pas pu apaiser les appétits et les mauvaises intentions affichés notamment par les puissances économiques qui veulent imposer leurs politiques environnementales aux dépens des pays dits émergents et en voie de développement. La communauté internationale a été déchirée d'une manière historique alors que l'enjeu appelle à une mobilisation sans précédent et à un travail très profond. Certains titres de la presse internationale, surtout occidentale, n'ont pas voulu compromettre leur image. Ils ont souligné que le Sommet était tout simplement un fiasco, dont il n'a pas pareil. La déclaration finale de Copenhague n'a pas été adoptée pour freiner le réchauffement climatique de la planète, comme l'ont espéré les pays participants, mais pour accélérer davantage la destruction de la Terre. Pour certains, il n'y aura aucun espoir tant que les intérêts et l'égoïsme dictent la politique à suivre. Il serait encore plus difficile, à la lumière de ce constat, de réunir une seconde fois les dirigeants du monde pour tenter de nouvelles négociations climatiques. L'échec est tel que certains chefs d'Etat ne vont plus croire à une volonté de changer. Ainsi, il est carrément impossible de réussir un accord tant que les puissances ne reconnaissent pas leur responsabilité dans la catastrophe écologique L’ACTUEL / Janvier 10 - 42 mondiale et ne s'engagent pas à réparer les erreurs du passé. Le monde est divisé. Il n'y a pas eu de consensus. Chacun y va dans son sens. L'Europe, qui avait agi en bloc, a eu beaucoup de mal à faire entendre sa voix. La Chine a montré ses muscles comme une grande puissance mondiale et a cherché à montrer que rien ne peut se faire dorénavant sans sa bénédiction. Les Etats-Unis, victimes de leur hégémonie antérieure, n'admettent pas que des pays comme la Chine et la Russie sont là pour leur rappeler qu'ils ne peuvent plus dicter la conduite au monde et qu'ils doivent désormais subir à leur compte les politiques des nouvelles puissances mondiales naissantes. Figurant au premier rang des principaux pays pollueurs de la planète, les Etats-Unis d'Amérique, au bord de la faillite financière, se sont engagés à verser seulement 3,6 milliards de dollars. C'est tout ce qui reste dans les caisses de l'un des Etats les plus endettés de la planète. Des pays industrialisés ont toutefois conditionné le financement de la lutte contre le réchauffement climatique à un accord dans lequel les pays en développement s'engagent autant que les pays riches, pourtant principaux désignés comme responsables de la pollution de la planète. La position de l'Algérie Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a insisté, à propos de cette question, sur le respect des principes de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, notamment ceux relatifs à la responsabilité commune mais différenciée. A la voix de l'Algérie vient s'ajouter celle des ONG environnementales qui ont dénoncé à l'unisson l'accord signé à Copenhague. " Pas de contrainte, aucun objectif à 2020 ni à 2050 : difficile d'imaginer pire conclusion pour la conférence de Copenhague", a déploré l'organisation Greenpeace. "Le résultat est aussi désespérant que les enjeux étaient d'importance". La Chine et les Etats-Unis sont les coupables numéro un, mais l'Europe a péché par sa désunion et son absence de leadership, a souligné Mme Sonzogni, porte-parole des Verts français. La même réaction a également été affichée par Nimmo Bassey, président de l'ONG "Les Amis de la Terre", qui a dénoncé un "échec abject" et d'ajouter : "En retardant le passage à l'action, les pays riches ont condamné des millions de pauvres à la faim, la souffrance et la mort avec l'accélération du changement climatique". L'accord de Copenhague n'était "pas parfait, mais c'était le meilleur accord possible", a jugé de son côté le président français Nicolas Sarkozy, qui a estimé que l'absence de l'objectif de 50% de réduction des émissions d'ici 2050 constituait une "déception". Le délégué soudanais, dont le pays préside le G77 (130 pays en développement), a estimé pour sa part que "pour le moment, il n'y a pas eu d'accord, mais juste un projet de déclaration qui doit encore être entériné", soulignant que la Chine ne s'était pas prononcée officiellement. L'accord de Copenhague a été conclu par les chefs d'Etat d'une trentaine de pays industrialisés et émergents, puis validé par la conférence des Nations unies. Les pays signataires de l'accord se sont fixé l'objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. L'accord prévoit également 30 milliards de dollars à court terme (années 2010, 2011 et 2012) aux pays les plus vulnérables afin de les aider à s'adapter aux impacts du dérèglement climatique. Cette enveloppe financière sera portée d'ici à 2020 à 100 milliards de dollars. Mais les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés à l'horizon 2020 ne seront décidés qu'en janvier, selon d'autres responsables L’ACTUEL / Janvier 10 - 43