Compte rendu de la rencontre du mardi 23 septembre 2014
« Éloge de la vieillesse »
D’Hermann Hesse
Ce livre de mémoires de l’écrivain allemand a été majoritairement peu apprécié,
malgré la citation de quelques passages qui ont retenus l’attention des lectrices.
Certes, les considérations d’un vieil homme sur l’âge ont peu de chance de donner
un récit enjoué et dynamique. Pourtant, la mélancolie prégnante dans ces pages,
les poésies omniprésentes et le perpétuel rappel à la nature renforcent une
tendance à l’ennui.
Car la question centrale reste bien : Comment appréhender le grand âge ? Et par
là, que nous apporte t’il ? Et peut-être « surtout », que nous impose-t-il ?
Il est prudent, avant d’engager une telles lecture (des mémoires, quel qu’en soit le
sujet) de savoir à qui on a affaire. La connaissance d’une biographie sommaire de
l’auteur est très utile pour traduire les sentiments et les idées exposés. A cet effet,
quelques lignes retraçant le vécu et la carrière d’Hermann Hesse ont été
distribuées aux participantes.
On comprend mieux la quasi permanence de la nature dans ses mémoires. Il faut
aussi, pour juger la quintessence de ces écrits, tenir compte de l’époque à laquelle
ils ont été publiés : 1952. Sans doute n’abordions-nous pas alors les dernières
années de vie de la même manière qu’aujourd’hui. Cet homme a traversé deux
guerres, ce qui donne au vécu, à la perception, à l’analyse une puissance bien
différente.
Prix Nobel de littérature en 1947, l’écrivain de langue allemande révèle une
écriture aride, dénuée de sentimentalisme. Ce détail stylistique a été relevé par
plusieurs lectrices, qui s’attendaient à un texte plus prégnant, moins formel, plus
proche de l’âme et du cœur. Pour autant, si la vieillesse appelle la nostalgie et une
certaine sagesse, une philosophie appliquée, elle n’est pas considérée aujourd’hui
comme synonyme de tristesse et d’apitoiement. Jeanine, désormais doyenne du
groupe, a témoigné combien pourtant, malgré la distance temporelle, certaines
évocations de l’auteur avaient trouvées échos en elle. Sur un point, toutes les
lectrices ont été d’accord : la bonne santé physique et mentale des personnes, hier
comme aujourd’hui, reste le pivot d’une vieillesse agréable. Un autre aspect a été
également évoqué : le dynamisme, alimenté par la socialisation et l’interaction de
nos ainés. Après avoir survolé les situations des nombreuses retraitées du
groupe, il est apparu comme une évidence que la retraite aujourd’hui est plutôt
perçue comme une deuxième vie que comme une antichambre de la mort.
Évoquée également, la place des retraités dans notre société : ils y jouent un rôle
actif et ne sont pas seulement responsables des soucis financiers de la Carsat !
Participatifs, impliqués dans l’entraide familiale, garants des valeurs morales et