Soit l’énoncé ou théorie :
« Les enfants des milieux défavorisés réussissent moins facilement que les enfants des milieux favorisés »
1) Lieu de production :
Citation que l’on peut retrouver dans un article du dossier « l’école délaissée », dans le numéro n°306 octobre 2011
d’Alternatives Economiques. L’article, intitulé la Maladie de la compétition, est écrit par Louis Maurin.
2) Analyse de l’énoncé et premiers constats sur ce dernier :
- Comme le dossier porte sur l’Ecole, la théorie selon laquelle les enfants des milieux défavorisés réussissent moins
facilement que les enfants des milieux favorisés, s’étudie à partir de la situation scolaire il faudra analyser
l’interaction entre enfants de milieux favorisés et enfants de milieux défavorisés dans le cadre scolaire pris au sens
large (résultats scolaires, niveaux de diplômes atteints ; performances scolaires des parents ; niveau respectif de
représentation dans le supérieur…)
- Triple mise en relation :
> D’abord, on parle d’enfants de (…) qui montre que ce qui nous intéresse c’est d’où vient l’enfant, c’est-à-dire son
origine social il faudra analyser l’effet du milieu social d’origine sur l’individu.
> Ensuite, présence de deux termes antinomiques favorisés/défavorisés qui symbolisent un clivage, une différence.
Il faudra exploiter cette notion de différence, de clivage et voir comment elle se matérialise dans notre théorie.
> Enfin, lien entre le terme défavorisés/ou favorisé et le terme réussite (conjugué ici) Il faudra analyser comment
le milieu social d’origine favorisera ou défavorisera la réussite de l’enfant.
-Théorie qui paraît au premier abord plutôt valide: le fait qu’un enfant vienne déjà d’un milieu favorisé ne pourra
que l’aider et le soulager dans réussite ; moins vraie dans le cadre inverse.
Mais nécessité d’étudier l’article dans son intégralité pour saisir la théorie.
3) Analyse de l’article et explication de la théorie : La maladie de la compétition.
- L’auteur met à plusieurs reprises l’énoncé avec le concept d’inégalité : « l’école française est profondément
marquée par les inégalités sociales ».
Par conséquent, le clivage ou les différences que nous avions déjà évoqué(es) se précisent : il s’agit d’inégalité.
Autrement dit, dire que Les enfants des milieux défavorisés réussissent moins facilement que les enfants des milieux
favorisés s’explique par le concept d’inégalité. On parlera d’inégalités scolaires, puisque nous sommes dans le
domaine scolaire.
-L’article révèle ensuite que la science interrogée est la sociologie.
Il s’agit donc d’étudier comment le concept d’inégalité scolaire, liée à notre énoncé, a émergé au sein de la
sociologie.
2 sociologues s’imposent alors : Raymond Boudon et Pierre Bourdieu.
Raymond Boudon : accent sur le choix des individus et des familles en matière scolaire pour expliquer les inégalités
scolaires. Ces choix sont liés aux représentations que se font les acteurs des coûts et des avantages des études
longues. D’abord les individus disposent de ressources (matérielles, culturelles, sociales) différentes (on retrouve la
différence favorisés/défavorisés) et n’ont pas les mêmes aptitudes. Ensuite, les objectifs propres diffèrent en
fonction du milieu d’origine (on retrouve les enfants de (..)). Ainsi, obtenir le baccalauréat sera pour les uns le
meilleur résultat envisageable, alors que pour les autres ce ne sera qu’une première étape. Plus le niveau social de
départ est bas, plus les enfants issus de ces milieux obtiennent rapidement un niveau scolaire leur permettant de
dépasser le niveau social d’origine.
Pierre Bourdieu : échecs des enfants issus des milieux défavorisés par la place qu’occupent les parents dans la
structure sociale. Les échecs scolaire s’explique donc non pas par les choix individuels mais par le volume de capital
culturel et social que les parents transmettent à leurs enfants =. Les parents des milieux favorisés transmettent à
leurs enfants un capital culturel (dispositions intellectuelles = connaissances, comportement face aux études…), en
phase avec la culture scolaire ; cette absence de décalage culturel entre le milieu familial et le milieu scolaire leur
permet de réussir leurs études.
La réussite scolaire n'est donc pas le fruit de l'action individuelle de l'élève mais de sa position sociale.
PB : Or, Pierre Bourdieu était fils de paysan. Emerge le concept de « réussite paradoxale » : le fait qu'un élève
d'origine populaire, plus près disposé à l'échec réussit sur le plan scolaire. Ce qui valide de surcroît notre énoncé
mais montre aussi que la sociologie nous montre que des tendances, mais ça nous éloigne du déterminisme.
-On apprend que Louis Maurin travaille à l’Observatoire des inégalités :