La finale de la Coupe d’Italie a été le théâtre de violences multiples - Panoramic
Le football italien s’insurge contre la
violence
Par Emmanuel Guérin, 05-05-2014
Une fois de plus touché par la violence aux abords des stades, le football italien
panse ses plaies. Le monde politique transalpin promet de prendre des mesures pour
lutter contre ce fléau.
Samedi soir, la finale de la Coupe d’Italie entre Naples et la Fiorentina (3-1) a été
gâchée par les incidents qui se sont déroulés avant la rencontre. Les affrontements ont fait
plusieurs blessés, laissant un tifoso dans un état critique. Couronnement de ce triste
spectacle, le Stade olympique de Rome, où s’est disputée la rencontre avec 45 minutes de
retard, a été envahi au coup de sifflet final. Le lendemain, la presse et l’ensemble de l’Italie
s’indignaient devant ce mal qui ronge son football. «Malheureusement le foot italien est
comme ça. Certains joueurs, même des Italiens, préfèreront aller jouer ailleurs à cause d’événements comme celui-là», a tristement reconnu Vincenzo
Montella, l'entraîneur de la Fiorentina.
Pour mettre fin à cette violence, les dirigeants italiens promettent de prendre ce problème à bras le corps. «Il faut durcir les mesures contre les tifosi
violents», martèle le ministre de l'Intérieur, Angelino Alfano, annonçant sa volonté d'étendre dans la durée et dans l'espace les interdictions de stade,
baptisées de l'acronyme Daspo (interdiction de participer à des manifestations sportives). Mais «prendre ces mesures à vie est difficile», a nuancé M.
Alfano. Il propose donc de doubler la durée de la Daspo en cas de récidive, «cinq années plus dix années».
Agir à la fin du championnat
«Samedi nous avons vu que le stade était le lieu de l'impunité », a déclaré Matteo Renzi. S'il faut rompre avec certains milieux du supportérisme organisé,
nous le ferons». Le gouvernement italien compte toutefois attendre la fin de la saison de Serie A avant de s’attaquer véritablement à ce problème. «Entre
juillet et août, nous penserons (à des mesures pour) rendre le football aux familles», a expliqué le président du Conseil des ministres. Pour ce faire, «nous
allons examiner en profondeur le rapport entre tifosi et crime organisé», a précisé Rosy Bindi, présidente de la commission parlementaire anti-mafia.