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II. Japon-Chine Š des ambitions affichées à l’échelle mondiale
A. Deux puissances économiques mondiales
Point méthode : Construire un plan comparatif :
- un plan comparatif, c’est un plan répondant à un sujet de composition ou
d’étude critique de document(s) demandant de comparer deux éléments ;
- il faut donc absolument éviter le plan consistant à présenter le premier aspect
dans une partie et le second dans une autre partie ;
- il vous donc faire un plan thématique ou multiscalaire (pour les parties) et
intégrer les éléments à comparer dans les sous-parties.
Au plan économique, le Japon et la Chine sont deux puissances mondiales. La Chine
est devenue l’ « usine du monde » (expression désignant le fait que la Chine est le
principal producteur et exportateur de la planète) : elle a le premier PIB mondial depuis
2014. Le Lapon, lui, se place au troisième rang mondial en termes de PIB.
Doc. 2 page 319 : « Le Japon dans le commerce mondial »
Doc. 3 page 319 : « La Chine dans le commerce mondial »
Doc. repères âges 326 : « Les IDE de la Chine et du Japon »
Consigne : Confrontez les documents afin de mesurer le poids commercial et financier
du Japon et de la Chine à l’échelle mondiale.
Au plan commercial, la Chine est le premier exportateur mondial (10% du commerce
mondial), soit le double du Japon (5% du commerce mondial). Les échanges
commerciaux chinois se font majoritairement avec l’Asie (à hauteur de 75%). Les
partenaires commerciaux du Japon sont plus diversifiés : ils se répartissent à part
quasiment égale entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du nord (les trois pôles de la
« Triade »), à hauteur de 25-30%. Le reste des échanges se fait vers le reste du monde.
Au plan financier, la puissance du Japon est supérieure à celle de la Chine. Son stock
d’IDE (investissements directs à l’étranger) s’élève à 720 milliards de dollars contre
280 milliards pour la Chine : 75% des IDE chinois sont en Asie ; les IDE japonais sont
en Asie, en Europe et en Amérique du nord à hauteur de 25-30% chacun. Tokyo est la
troisième bourse mondiale, Shanghai et Hong Kong les quatrième et cinquième bourses
mondiales. Mais la puissance financière chinoise s’est accrue ces dernières années :
depuis 2000, ses IDE ont été multipliés par 20 et elle investit aujourd’hui partout sur la
planète (achat de terres en Afrique, rachat d’entreprises en Europe comme PSA).
B. Deux puissances au rayonnement inégal
Au plan diplomatique, le Japon et la Chine ont longtemps été des « nains
diplomatiques » (expression désignant le faible poids diplomatique mondial d’un État).
Depuis 1971, la Chine communiste dispose du siège permanent au Conseil de sécurité
de l’ONU (donc du droit de veto et du droit de posséder l’arme atomique). Le Japon,
lui, ne dispose pas d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU (il le réclame).
Au plan militaire, la situation est identique. La Chine est la deuxième puissance
militaire mondiale après les États-Unis (bien qu’elle soit l’armée disposant du plus
grand nombre de soldats sur la planète). Le Japon, lui, a une force militaire limitée
(c’est un héritage de la défaite de 1945) : renoncement au droit à déclarer la guerre,
absence de flotte militaire. La sécurité du Japon est donc en grande partie assurée, en
Asie, par l’armée des États-Unis : le rôle militaire mondial du Japon est très limité.
Au plan culturel, les deux pays cherchent à étendre leur influence mondiale. Le Japon
exporte son modèle culturel par le biais de ses FTN (Sony, Nintendo…) alors que la
Chine s’appuie sur son réseau d’instituts Confucius (établissements cultures publics
chinois chargés de diffuser la langue et la culture chinoise dans le monde). Les deux
États cherchent aussi à renforcer leur soft power (rayonnement d’un État diffusé grâce à
des moyens pacifiques) par l’organisation d’événements mondiaux : Jeux olympiques
(Pékin en 2008, Tokyo en 2020), Exposition universelle (Shanghai en 2010)…