DOSSIER PEDAGOGIQUE
LE THEATRE DU SOLITAIRE
Présente
Au Théâtre du Galpon
Du 12 au 24 janvier 2016
Macbeth’s Show !
D’après W.Shakespeare
Spectacle pour un comédien, des masques et des
marionnettes
Durée : 1h35
Equipe de création
Camille GIACOBINO – mise en scène
Didier CARRIER – jeu
Florence MAGNI - scénographie
Pierre MONNERAT- marionnettes
Jean-Michel CARRAT – lumières
Thierry Simonot – sons
Giullia MUNIZ - costumes
Claudine CORBAZ – chargée de production
GENESE DU PROJET
Habitué aux solos de théâtre, Didier Carrier commence à bien maîtriser ce genre d’exercice de
haute voltige :
« L’enfant » de Jules Vallès, mis en scène par C.Scheidt
« Le joyeux purgatoire » écrit et mis en scène par le regretté Pierre Bovon,
« La prairie parfumée où s’ébattent les plaisirs » traîté érotique arabe du XIV è siècle,
« L’oiseau chanteur » solo de marionnettes de Guy Jutard,
« O vous frères humains » de Albert Cohen et « Le funambule » de Jean Genet, deux soli
montés par Geneviève Guhl.
Suite à la création de Guillaume Chenevière du « Mystère Shakespeare » au Théâtre de
Carouge en 2008 où il cumulait les fonctions de comédien et marionnettiste, il s’est dit, à
l’époque, qu’il y avait là un travail à développer.
En effet, dans le spectacle – montage de scènes de Shakespeare et d’éléments biographiques –
il manipulait à vue une marionnette avec laquelle il osait des dialogues. Elle était de taille
assez imposante, composée d’une tête grandeur nature, d’un costume qui constituait le corps
et de son bras enfilé dans la manche.
De l’ordre de la prestidigitation et de l’acrobatie, le travail de marionnettiste complète, dans
l’univers du spectacle, le travail de l’acteur, cet art du geste et de la parole.
Cette étrangeté du dialogue entre la poupée et son manipulateur fascine et dérange : d’ailleurs,
à ce moment-là, qui manipule l’autre ?
Ici, le personnage a l’avantage d’être clair et on l’accroche à un porte-manteau à la fin de la
représentation.
Shakespeare et particulièrement « Macbeth » se prête admirablement au développement de ce
travail et à l’élaboration concrète d’un spectacle.
La marionnette ne doit pas être trop bavarde : textes courts, phrases « choc », répliques
cinglantes, du cabaret : cela se prête agréablement aux personnages secondaires qui se
multiplient dans « Macbeth » : les sorcières, les assassins, le roi…
Et pour les personnages plus importants, qui « monologuent », le comédien prend le relais.
Résumé
Sur un champ de bataille, Macbeth, seigneur écossais, entend la prédiction des sorcières :
« il sera roi ».
Poussé par son épouse et profitant de la présence sous son propre toit du véritable roi,
Duncan, il l’assassine.
Suit, afin de parvenir au trône, une série de crimes, puis Lady Macbeth, complice avouée,
sombre dans la folie.
Un engrenage tel que Macbeth, hanté par ses victimes, finit par accueillir la mort comme une
délivrance.
BIOGRAPHIE
William Shakespeare, dramaturge anglais, né à
Stratford-on-Avon en 1564, écrit une série de
tragédies et comédies, mondialement célèbres. Sa
biographie est méconnue : on sait qu’il réussit de
son vivant comme écrivain et chef de troupe
jusqu’à ce que son théâtre passe sous le patronage
direct du roi Charles Ier.
Sa situation matérielle devint prospère et il fut
très en faveur à la cour et lié à des personnages de
la haute noblesse.
Beaucoup de trous dans sa biographie en font un être mystérieux, discret. Certains doutent
même qu’il soit l’auteur de cette œuvre imposante.
Il meurt dans sa ville natale en 1616.
Sources d’inspiration :
Ecrite vraisemblablement en 1606 (cette fiction fait référence à un événement historique
antérieur : la Conspiration des Poudres en 1605), « Macbeth » inspire d’autres œuvres : « Le
chevalier au pilon flamboyant » (1607).
Tiré des chroniques de Holinshed, Shakespeare fait l’amalgame entre deux meurtres
politiques : celui du Roi Duff par Donwald et celui du Roi Duncan par Macbeth.
Macbeth, comme le roi Arthur, a existé : chef de clan écossais, il aurait régné 17 ans après
l’assassinat de Duncan, décrit par les chroniques comme un incapable, laissant l’Ecosse livrée
aux exactions des bandits et féodaux.
Assassinat accompli avec la complicité de Banquo.
On voit que Shakespeare est influencé encore par les grandes légendes médiévales et les récits
celtiques et qu’il ne renie pas d’autres inspirations plus anciennes encore : ses sorcières
semblent issues des mythes grecques (les Erinnyes) et des tragédies d’Eschyle.
PRINCIPAUX THEMES
POUVOIRS
Il est question de pouvoir et de prise de pouvoir.
Jusqu’où est-on capable d’aller afin d’obtenir le pouvoir ?
Macbeth y répond copieusement : l’assassinat d’un Roi,
puis d’un ami, puis d’enfants…
Avec certaines « affaires » qui rebondissent dans
l’actualité, on voit que notre intérêt se porte sur ce dont
est capable un être humain avide de pouvoir… On ne
revit pas un événement exceptionnel, on revit une
certaine ivresse du dieu omnipotent que chacun d’entre
nous est amené à vivre. Au moins en fiction… dans un
jeu de l’enfance… ou de grande personne…
Autre question : la prise de pouvoir est-elle volontaire ou
non ? Macbeth, désire-t-il obtenir vraiment ce pouvoir ou non ?
Nous nous interrogeons sur les réelles motivations qui poussent notre héros à prendre la place
de Duncan. Il hésite, tergiverse, s’effraie… L’enjeu est de taille : il faut assassiner, mais,
surtout il faut trahir, trahir ses propres valeurs, se trahir.
« On ne fait d’omelettes sans casser des œufs », « La fin justifie les moyens ».
Par contre, point d’hypocrisie ici : Macbeth veut jouir de son pouvoir sans l’idée du bien
commun. Il ne veut pas rendre service à la société en tuant, mais saisir ce pouvoir,
l’embrasser.
D’autant plus que sa femme, autre facette de ce MOI avide qu’est Macbeth, le pousse à
s’accomplir dans cette sensualité malsaine : devenir Roi à la place du Roi.
Plusieurs pouvoirs s’opposent dans cette pièce.
Le pouvoir occulte par lequel tout arrive : la question du pouvoir octroyé par la magie, la
sorcellerie. Le pouvoir avec la permission du mal absolu, le plaisir sans entraves s’associe
avec la sensation d’être divin, d’être au-dessus des Hommes et de dominer.
La réalité rattrape vite nos protagonistes : Lady Macbeth sombre dans la folie et son mari
profite fort peu de son règne. La concurrence est là et le pouvoir, faut pas seulement l’obtenir,
mais le garder !
Le pouvoir rationnel et organisé s’oppose à la jouissance et l’excitation immédiate de
Macbeth, le « bien commun » à l’égoïsme. Shakespeare apporte une première morale à cette
histoire : le pouvoir n’appartient pas à n’importe qui : on doit le mériter !
C’est beau, l’innocence !
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