PRINCIPAUX THEMES
POUVOIRS
Il est question de pouvoir et de prise de pouvoir.
Jusqu’où est-on capable d’aller afin d’obtenir le pouvoir ?
Macbeth y répond copieusement : l’assassinat d’un Roi,
puis d’un ami, puis d’enfants…
Avec certaines « affaires » qui rebondissent dans
l’actualité, on voit que notre intérêt se porte sur ce dont
est capable un être humain avide de pouvoir… On ne
revit pas un événement exceptionnel, on revit une
certaine ivresse du dieu omnipotent que chacun d’entre
nous est amené à vivre. Au moins en fiction… dans un
jeu de l’enfance… ou de grande personne…
Autre question : la prise de pouvoir est-elle volontaire ou
non ? Macbeth, désire-t-il obtenir vraiment ce pouvoir ou non ?
Nous nous interrogeons sur les réelles motivations qui poussent notre héros à prendre la place
de Duncan. Il hésite, tergiverse, s’effraie… L’enjeu est de taille : il faut assassiner, mais,
surtout il faut trahir, trahir ses propres valeurs, se trahir.
« On ne fait d’omelettes sans casser des œufs », « La fin justifie les moyens ».
Par contre, point d’hypocrisie ici : Macbeth veut jouir de son pouvoir sans l’idée du bien
commun. Il ne veut pas rendre service à la société en tuant, mais saisir ce pouvoir,
l’embrasser.
D’autant plus que sa femme, autre facette de ce MOI avide qu’est Macbeth, le pousse à
s’accomplir dans cette sensualité malsaine : devenir Roi à la place du Roi.
Plusieurs pouvoirs s’opposent dans cette pièce.
Le pouvoir occulte par lequel tout arrive : la question du pouvoir octroyé par la magie, la
sorcellerie. Le pouvoir avec la permission du mal absolu, le plaisir sans entraves s’associe
avec la sensation d’être divin, d’être au-dessus des Hommes et de dominer.
La réalité rattrape vite nos protagonistes : Lady Macbeth sombre dans la folie et son mari
profite fort peu de son règne. La concurrence est là et le pouvoir, faut pas seulement l’obtenir,
mais le garder !
Le pouvoir rationnel et organisé s’oppose à la jouissance et l’excitation immédiate de
Macbeth, le « bien commun » à l’égoïsme. Shakespeare apporte une première morale à cette
histoire : le pouvoir n’appartient pas à n’importe qui : on doit le mériter !
C’est beau, l’innocence !