patients ontpuavoirunretraitde la
tumeur etde laprothèse«en bloc»;
3perforationscoliquesontétéobser-
vées,une seule auniveaude latumeur,
aprioriasymptomatique,de décou-
verteopératoire. Baquérapporteles
résultats d’une étude comparative
rétrospectiveprothèsevs colostomie
[22];le délaimoyen entrelaposede
laprothèseetlachirurgie étaitde
18,5jours,celuientreles2interven-
tionschirurgicalesdansle groupe sto-
mie étaitde 73 jours ;une exérèse
tumorale aétépossible de façon simi-
lairedansles2groupes(56,2%dans
le groupe prothèse–58,8% dansle
groupe stomie) ;une stomie définitive
aétéréalisée dans6,6%dugroupe
prothèseetdans37,5% dugroupe
colostomie. Enfin,ladurée d’hospita-
lisation,sil’on s’intéresseaux patients
traitésàvisée curative,aétéde19,3
(15-31) jours dansle groupe prothèse
versus 32,7(10-96)jours dansle
groupe stomie. Danscetravail,la
presquetotalitédesprothèsesavait
étéposée parvoie radiologique;
2/16patients onteuune perforation
(1 asymptomatique) ;àcetteoccasion,
l’auteur signale une récidiveloco-
régionale précoceà6moischezun
malade ayantune néoplasie DukesB,
amenantàdiscuterle risquededissé-
mination de cellulescancéreuseslors
de laposedeprothèses.Deux autres
étudesnon randomiséesontétéàce
jour publiées.MartinezSantos[23]a
comparélaposedeprothèseplus ou
moinssuivie de chirurgie àlachirur-
gie d’emblée ;une résection avecana-
stomoseprimaireaétépossible dans
85 %dansle groupe prothèseversus
41,4% dansle groupe chirurgie avec
une fréquencedecomplications
sévères,respectivementde 11,6%et
42%etunpourcentage de stomies
respectivementde 15,4% et58,6%;
ladurée moyenne d’hospitalisation a
étéréduitede4jours dansle groupe
prothèseavecréduction desséjours en
soinsintensifsde 2,9jours à0,3jours.
L’autreétude non randomisée compa-
rative[24], prothèseplus chirurgie
versus chirurgie,metelle aussien
évidenceune diminution desfistuleset
desabcèsde paroi dansle groupe
prothèse,respectivementde 11 à3%
etde 14 à2%) avecpossibilitéd’ana-
stomoseprimairechez34/44 patients
Occlusion partumeur
curable :
prothèse
«pontvers lachirurgie»
ouchirurgie d’emblée?
Lerationnel pour laposed’une pro-
thèsecoliquechezunpatienten occlu-
sion liée àune tumeur potentiellement
curable,est d’éviterune chirurgie en
urgence,toujoursgrevée d’une mor-
talitéetd’une morbiditéimportantes,
etde permettreune chirurgie «àfroid»
en unseultemps,qu’elle soitparlapa-
rotomie voireàl’avenirparlaparo-
scopie,aulieudes2ou3tempsclas-
siques,chezdespatients sélectionnés,
en meilleur étatgénéral,ayanteuun
bilancarcinologiquecompletavecun
côlon non dilatéayantrécupéré
d’éventuelsphénomènesischémiques.
Parailleurs,grâceàlaprothèse,il est
possible d’effectuer,avantune chirur-
gie élective,une coloscopie de bonne
qualité. Untravail récentmontrequ’il
est possible d’effectuerune coloscopie
complètedans93,6%descassans
déplacementdumatériel prothétique
ni dommage pour l’endoscope,les
échecsétantliésessentiellementà
desphénomènesd’angulation entre
l’extrémitédistale de laprothèseetla
paroi de l’intestin. Une préparation par
4ldePEG avaitétéestimée bonne à
excellentedans83,9%;lacoloscopie
apermisladécouverted’adénomes
synchronesdans25,8% descasetde
cancers synchronesdans9,6%descas
(àsignalerque41% de ceslésions
étaientdistalesparrapport alapro-
thèse,etavaientdoncétéméconnues
lors de laposedecettedernière).
Concernantlastratégie àadopter,
prothèseouchirurgie,nous ne dispo-
sonspaspour le momentd’études
randomiséescontrôlées; seulesontété
rapportéesdessériesde casetdes
étudescomparativesrétrospectives,le
plus souvent,non randomisées.
Frégonèserapportelesrésultats d’une
étude de casmulticentriqueportant
sur 36 patients chezquilaposedepro-
thèseapuêtresuivie d’une chirurgie
électivedans94%descas[21];le délai
médianentrelaposedelaprothèseet
lachirurgie étaitde 11 jours ;97%des
apriori
dansle groupe prothèseetchez
18/40patients dansle groupe chirur-
gie. Anoterquedanscetteétude non
randomisée,lasurvie à3ansetà5ans,
étaitidentiquedansle groupe prothèse
suivie de chirurgie etdansle groupe
chirurgie d’emblée.
Autotal,laposed’une prothèseavant
chirurgie permetplus fréquemment
une résection anastomoseenuntemps,
réduitle nombredestomiesdéfinitives
ainsiqueladurée d’hospitalisation,
sansavoirsemble-t-il d’effetdélétère
sur le plancarcinologiqueaulong
cours.Néanmoins,il faut resterprudent
card’une part,nous ne disposonsàce
jour d’aucune étude prospectiveran-
domisée aulong cours etd’autrepart,
le risquededissémination carcinolo-
giqueaprèsposedeprothèsen’est pas
parfaitementétabli ;en effet,une per-
foration lors de laposedelaprothèse
faitévoluerle statut tumoraldeT3
vers T4etl’on ne peut exclurelerisque
de dissémination parvoie sanguine de
cellulescancéreuses; récemment,vient
d’êtrerapportée une augmentation de
mARN codantpour lacytokératine 20
aprèsposedeprothèsecolique,phé-
nomène non observéaprèscoloscopies
effectuéeschezdespatients porteurs
d’une tumeur coliqueetchezdes
patients témoins[25].
Traitementpalliatif
définitif :prothèseou
chirurgie?
L’intérêtthéoriquedelaposed’une
prothèsecoliqueest d’éviter,chezces
patients,le plus souventtrèsâgés,
fragiles,àrisqueopératoireimportant
et/ouporteur d’une maladie métasta-
tiquetrop évoluée,une chirurgie avec
anesthésie générale etle plus souvent,
une stomie définitivefacteur de
mauvaisequalitédevie. La méta-
analysedeTilneyquiinclut àlafois
despatients ayantreçuune prothèse
àbut palliatif maisaussiceux àbut
de «pontvers lachirurgie »montreque
parrapport àlachirurgie,laposed’une
prothèsecoliqueréduitsignificative-
mentlamortalitéimmédiate,les
complicationsmédicalespost-inter-
ventionnelles,ladurée d’hospitalisation
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