SEPT. I OCT. 2016 PARIS/NEW YORK KYLE ABRAHAM Pavement © DR ÉDITORIAL 3 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 UNE VIE NOUVELLE FÊTER LES « ARTISTES-COMPAGNONS » DU MONDE ENTIER Avant cela, deux mois encore dans notre vaisseau. Deux mois pendant lesquels nous avons désiré fêter les « artistes-compagnons » venus du monde entier avec lesquels des liens réguliers et fraternels se sont tissés ou fortifiés ces dernières années : le Berliner Ensemble, avec l’incroyable Faust, par Robert Wilson, au Théâtre du Châtelet et la reprise de L’Opéra de quat’sous au Théâtre des Champs-Élysées ; le Tanztheater Wuppertal-Pina Bausch et Viktor, en ouverture de saison, également au Théâtre du Châtelet ; mais aussi un double programme Lucinda Childs, dans le cadre de son « portrait » imaginé par le Festival d’Automne à Paris. Avec la troupe qui m’a accompagné fidèlement tout au long de ces années, nous dirons au revoir – et à bientôt – au Théâtre de la Ville en reprenant Alice et autres merveilles, de Fabrice Melquiot d’après Lewis Carroll, qui lors de sa création en décembre avait réuni avec tant de bonheur et pour la première fois petits et grands dans cette vaste salle. C’est vrai, elle ne cesse de grandir dans notre imaginaire, cette petite Alice qui rapetisse dans la fiction ! NEW YORK, LA BROOKLYN ACADEMY OF MUSIC Cet automne, nous célébrerons New York. À la présence déjà évoquée de Lucinda Childs, s’ajouteront celles d’autres chorégraphes, metteurs en scène, auteurs, réalisateurs ou encore poètes (notamment Frederick Seidel lu par Charlotte Rampling). C’est dans ce temps également que se concrétisera le partenariat inédit que nous avons mis en place avec Joseph V. Melillo et la BAM dont il est directeur et qui verra quatre artistes choisis ensemble, deux Français (Yoann Bourgeois et Sébastien Ramirez) et deux New-Yorkais (Nora Chipaumire et The Civilians), être présentés successivement à New York et à Paris, comme un pont au-dessus de l’Atlantique. NOUVELLES ÉTAPES Deux mois encore place du Châtelet, avant de prendre nos quartiers dans un Espace Pierre Cardin rénové par la Ville de Paris. Deux mois, avant que ne démarrent les travaux de rénovation et de réinvention du Théâtre de la Ville, de ses espaces publics à la salle de répétitions en passant par une accessibilité conforme à cet outil magnifique, une modernisation technique du grand plateau… Nous ne devenons pas un théâtre ambulant pour autant, puisque outre l’Espace Pierre Cardin, le Théâtre des Abbesses confortera sa vitalité et que vingt « théâtres-frères » nous ouvriront leurs portes pendant ce relatif exil. Aussi, sans céder à la morosité de beaucoup de nos contemporains, ni consentir au « déclinisme » ambiant, sommes-nous résolus à nous servir de ce « déplacement » du Théâtre de la Ville comme d’une aventure, afin que passé et futur se conjoignent constamment, s’éclairent et s’inspirent, et que s’inventent de nouvelles configurations, des projets autres dans des lieux partenaires ou atypiques. Un théâtre plus que jamais dans la Ville, qui inviterait artistes et spectateurs au voyage, à la circulation, aux découvertes de formes nouvelles et de lieux inédits, une exploration du territoire Parisien, voire Francilien. Bien d’autres artistes, nombre de créations et de nouveaux venus seront également présentés en ce début de saison. Ils répondent, chacun à leur manière, aux différents axes et projets que nous aurons mis en place ces dernières années au Théâtre de la Ville, parmi lesquels : Notre intérêt pour les jeunes artistes et compagnies de tous horizons, qui se cristallise autant durant la saison qu’à l’occasion des « temps forts » que nous avons imaginé à cet effet et qui trouvent chaque année un écho de plus en plus déterminant pour la trajectoire de ces « artistes en herbe » : Danse élargie et Chantiers d’Europe qui ont connu respectivement leurs 4e et 5e éditions et dont on peut mesurer aujourd’hui, avec la distance et l’expérience, combien ils ont été bénéfiques pour nombre d’artistes révélés dans ce cadre. Le retour du théâtre en langues étrangères, qui aura vu le Berliner Ensemble, Thomas Ostermeier, Romeo Castellucci, Simon McBurney, Krystian Lupa, Robert Wilson et bien d’autres à venir pour la toute première fois jouer au Théâtre de la Ville. Un engagement déterminé pour l’enfance et la jeunesse qui est une sorte de colonne vertébrale de toute notre entreprise et suppose un dialogue constant avec les artistes et les théâtres partenaires ainsi que des relations régulières et avec les enseignants, les centres de loisirs et les établissements scolaires, notamment dans le cadre du projet imaginé en réponse à la réforme des rythmes éducatifs et comportant 32 ateliers hebdomadaires dans les écoles, ainsi que la création de 3 spectacles par saison destinés à y être joué. Ainsi, nous sommes certains de travailler pour demain et non pas seulement pour les succès du jour. Ces mois de septembre et d’octobre écoulés, nous nous retrouverons donc à l’Espace Pierre Cardin, au Théâtre des Abbesses, mais aussi ailleurs, à Paris comme en dehors, au gré des étapes de notre belle saison voyageuse. Naviguer est nécessaire, vivre ne l’est pas, écrivait en substance Fernando Pessoa dans son Livre de l’intranquillité. Pour un théâtre, justement, vivre, c’est naviguer ! Emmanuel Demarcy-Mota Théâtre de la Ville PARIS SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 © UWE SCHINKEL 4 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Viktor PINA LA ROMAINE. EN 1986, PINA BAUSCH S’ÉVADAIT POUR LA PREMIÈRE FOIS DE WUPPERTAL : CRÉÉ À ROME, VIKTOR PLONGE SES RACINES DANS L’ATMOSPHÈRE DE LA CAPITALE ITALIENNE. C’était en 1986, à Rome. Pina Bausch venait de tourner dans le film E la nave va de Federico Fellini. Elle y interprétait une cantatrice aveugle. Accueillie par le Teatro di Roma pour une résidence de trois semaines, elle se risquait pour la première fois depuis son installation en 1973 à l’Opéra de Wuppertal à une coproduction à l’étranger. Séjour d’apprivoisement, bain de sensations romaines, effluves de culture italienne pour une création imprégnée de l’atmosphère de la ville. Pina Bausch se détachait de ses bases allemandes pour jeter ses antennes ailleurs et s’imaginer, peut-être, autrement. Et c’est ce qui s’est passé avec Viktor. Ce premier chapitre d’un nouveau cycle ouvert sur le monde va dégager un horizon artistique plus coloré, plus optimiste parfois aussi, au gré d’un swing chaloupé de séquences dansées et théâtrales qui vont devenir emblématique de son tour du monde. Après Rome, Pina Bausch ira, selon la même charte artistique de trois semaines d’imprégnation, à Palerme, Honk Kong, Budapest, Tokyo. Avec Viktor, dont personne ne sait qui il est, sauf Pina Bausch, la chorégraphe maintient un taux extrême de tensions tout au long de trois heures et demie de spectacle. Lors de la création, des images irradiantes transpercent les spectateurs. Dominique Mercy – qui continue d’interpréter son rôle – protège d’un manteau Julie Shanahan, femme sans bras ; Jan Minarik balance des pelletées de terre du haut d’une paroi sombre. Les tempéraments individuels explosent tout en conservant le contact rapproché avec le groupe de vingt-trois danseurs dans des tableaux dont Pina a le secret, guirlandes de mouvements de bras et de hanches accordés dans une sublime mécanique collective. Une fois encore, le décor de terre, noire, massive, souvent présente dans son œuvre, happe la danse des interprètes qui doivent lutter pour y dresser leur spirale urgente, leur course vive. Lors des répétitions, avec la complicité du scénographe Peter Pabst, beau- coup d’objets sont présents sur le plateau pour les répétitions. Les interprètes en apportent parfois eux-mêmes quelques-uns dans le cadre des improvisations qu’ils proposent en réponse à la fameuse méthode des questions de Pina Bausch. Elle leur demande ainsi d’inventer une danse ou une saynète à propos « d’une petite chose que vous avez vue aujourd’hui à Rome ». Mais encore « d’une chose qu’on fait et qui ne marche pas ». Ou bien « de quelque chose qui s’arrête parce qu’on n’a plus la force ». Elle aimerait que les filles volent et les scènes décollent sous son regard doux et perçant. Sur des musiques populaires toscanes, lombardes, sardes, mais aussi des compositions de Tchaïkovski et des airs des années 1930, Viktor, maillon majeur du parcours de Pina Bausch, ouvre une enclave de beauté et de gravité, une bulle d’empathie, qui accueille tous les spectateurs dans son cercle. Jeanne Liger Pina Bausch MISE EN SCÈNE & CHORÉGRAPHIE Pina Bausch DÉCOR Peter Pabst COSTUMES Marion Cito Matthias Burkert DRAMATURGIE Raimund Hoghe AVEC Emma Barrowman, Andrey Berezin, Michael Carter, Çağdaş Ermis, Jonathan Fredrickson, Silvia Farias Heredia, Ditta Miranda Jasjfi/Nayoung Kim, Scott Jennings, Barbara Kaufmann, Eddie Martinez, Dominique Mercy, Cristiana Morganti, Blanca Noguerol Ramírez, Breanna O’Mara, Nazareth Panadero, Jean-Laurent Sasportes, Franko Schmidt, Julie Shanahan/Clémentine Deluy, Julie Anne Stanzak, Julian Stierle, Michael Strecker, Fernando Suels Mendoza, Tsai-Wei Tien, Aida Vainieri, Paul White, Ophelia Young, Tsai-Chin Yu MUSIQUE musiques populaires de Lombardie, Toscane, Italie du Sud, Sardaigne, Bolivie ENREGISTRÉES & COLLECTIONNÉES PAR Luigi Cinque MUSIQUE DE Tchaïkovski, Buxtehude, Dvořák, Khatchatourian, musique de danse du Moyen Âge, valses russes, musique de la « Nouvelle-Orléans », musique de danse des années trente… UNE PIÈCE DE COLLABORATION MUSICALE Création le 14 mai 1986, Schauspielhaus Wuppertal. COPRODUCTION Teatro Argentina-Rome. DROITS DE REPRÉSENTATION Verlag der Autoren, Frankfurt a.M. représentant Pina Bausch Foundation-Wuppertal. INTENDANTE & DIRECTRICE ARTISTIQUE TANZTHEATER WUPPERTAL PINA BAUSCH À PARTIR DE MAI 2017 : Adolphe Binder DIRECTEUR GÉNÉRAL Dirk Hesse DIRECTEURS DES RÉPÉTITIONS & COLLABORATION Bénédicte Billiet, Daphnis Kokkinos, Helena Pikon, Robert Sturm CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre du Châtelet. AU THÉÂTRE DU CHÂTELET DU 3 AU 12 SEPTEMBRE 10 € À 70 € 81 AVENUE VICTOR HUGO/ALY KEÏTA 5 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 E NTR ENCO LETS ES ŒIL AFÉ D 8H I C 1 TAIRE IN » UMEN C O PORA D M E E T R N U T RI CO « L’ÉC ÂTRE ka LE THÉ ablon S N A ulon-J D o C r ie R EPT. I I 12 S LUND © MICHEL DE BOCK d’Oliv atib. sence Kh En pré ohamed El M et de ALY KEÏTA BALAFON Mali © WILLY VAINQUEUR VIRTUOSE DU BALAFON, ALY KEÏTA EST UN MUSICIEN ÉRUDIT QUI MANIE, AVEC ÉCLAT, LA TRADITION MANDINGUE COMME LA GRAMMAIRE DU JAZZ. OLIVIER COULON-JABLONKA/BARBARA MÉTAIS-CHASTANIER/ CAMILLE PLAGNET 81 avenue Victor Hugo PIÈCE D’ACTUALITÉ N°3 BRÛLANTE ACTUALITÉ. UNE PIÈCE OÙ DES SANS-PAPIERS SE RACONTENT. Lorsqu’on consulte le site internet Wikipédia, on découvre que pas moins de seize villes françaises, de Strasbourg à Rodez, de Montpellier à Saint-Nazaire, comptent sur leur plan une rue nommée « Victor-Hugo ». Étonnamment, pas la moindre trace de ladite voie sise à Aubervilliers… C’est pourtant le 81 de l’avenue Victor-Hugo de cette ville que désigne le spectacle conçu par le metteur en scène Olivier Coulon-Jablonka et ses collaborateurs artistiques Barbara MétaisChastanier et Camille Plagnet. Née en mai 2015 dans le cadre des Pièces d’actualité portées par le Théâtre de la Commune/centre dramatique national d’Aubervilliers, la création donne la parole à huit hommes initialement sans-papiers. Membres du collectif d’immigrés installé dans l’ancienne agence Pôle emploi désaffectée située au 81, ces interprètes racontent leur parcours. Dans un récit choral fragmentaire, les voix se succèdent, s’entremêlent, se répondent. C’est un théâtre direct, modeste, sans fard ni spectaculaire, qui donne à entendre les difficultés inouïes surmontées pour atteindre la France. Mais également pour y rester, car à ces embûches en succèdent de nouvelles, administratives cette fois. Pertinemment soulignées par La Parabole de la loi de Franz Kafka, la force épique de ces itinéraires tout comme leur dimension kafkaïenne – les comédiens travaillant pour des sociétés françaises qui ne les déclarent pas – se clôturent sur un épilogue ambigu. Car si la moitié du collectif a obtenu des papiers, une partie demeure encore dans l’attente d’une régularisation. Caroline Châtelet Olivier Coulon-Jablonka, Barbara Métais-Chastanier, Camille Plagnet MISE EN SCÈNE Olivier Coulon-Jablonka David Pasquier SON Géraldine Dudouet DÉCOR Lukas Frankias, Christophe Bernard AVEC Adama Bamba, Moustapha Cissé, Ibrahim Diallo, Mamadou Diomandé, Inza Koné, Souleyman S., Méité Soualiho, Mohammed Zia TEXTE LUMIÈRES PRODUCTION La Commune, centre dramatique national d’Aubervilliers. COPRODUCTION Moukden Théâtre avec le soutien de la fondation Agnès B. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 3 AU 17 SEPTEMBRE 10 € À 26 € Bien des légendes entourent l’origine du balafon. La plus tenace veut que cet ancêtre du xylophone soit né de l’intervention d’un esprit et lié au griot de Soundiata Keïta, fondateur de l’empire mandingue. Les Keïta sont des nobles et les ancêtres d’Aly ont adopté la fonction de musicien griot, par nécessité, en quittant leur Mali natal pour se réfugier en Côte d’Ivoire. Moussa Keïta, son père, lui a enseigné la fabrication et le jeu du balafon. Auprès de sa famille restée au Mali, Aly a perfectionné sa connaissance du répertoire traditionnel. Un jour qu’il joue dans la rue, il rencontre le musicien George Makinto, qui lui propose une collaboration piano-balafon et l’initie au jazz. Après un premier concert à Abidjan, le duo gagne l’Europe. Devenu maître de son instrument, Aly séduit de nombreux jazzmen désireux de renouer avec l’essence africaine de leur art, tels Joe Zawinul, Paolo Fresu ou Trilok Gurtu. Pour s’adapter à leur pratique, il transforme son balafon. L’instrument qu’il conçoit est unique, couvre 4 octaves et contient 30 lames en bois de palissandre et autant de calebasses soigneusement sélectionnées. Aujourd’hui, en parallèle de ses projets réguliers, son ensemble d’afro fusion Aly Keita & the Magic Balafon, le trio jazz Ivoire ou son nouveau duo avec le joueur de vièle chinoise erhu, Guo Gan, il multiplie les expériences. En mai dernier au Maroc, il rejoint le pianiste cubain Omar Sosa et des musiciens gnawas et, pendant l’été, l’équipe d’Africa Express pour l’aventure Terry Riley’s In C Mali. Aly Keïta s’adapte à toutes les situations, mais lorsqu’il joue seul, derrière son balafon extraordinaire, il s’imprègne de l’âme du lieu et laisse sa débordante imagination le guider. Benjamin Minimum AU THÉÂTRE DES ABBESSES SAMEDI 17 SEPTEMBRE 9 € À 19 € ALICE ET AUTRES MERVEILLES Théâtre de la Ville PARIS SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 © JEAN-LOUIS FERNANDEZ 6 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 7 © JEAN-LOUIS FERNANDEZ SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 FABRICE MELQUIOT/EMMANUEL DEMARCY-MOTA AVEC LA TROUPE DU THÉÂTRE DE LA VILLE Alice et autres merveilles + 7 REPRISE MERVEILLES À FOISON. ALICE, MAIS AUSSI LE PETIT CHAPERON ROUGE, BARBIE, PINOCCHIO, DANS UNE FOLLE SARABANDE IMAGÉE ET MUSICALE. RENCONTRE MBRE DIMANCHE 18 SEPTE rcy-Mota et Emmanuel Dema iot lqu Me ce Avec Fabri entation. à l’issue de la représ Adaptation aquatique et réussie du conte de Lewis Carroll […] Emmanuel Demarcy-Mota signe avec cette Alice et autres merveilles un spectacle superbe sur le plan scénique. Le Monde Alice est incarnée par l’extraordinaire Suzanne Aubert… lumineuse, elle traverse des aventures adaptées de Lewis Carroll et jouées par les excellents comédiens de la troupe. C’est un grand spectacle avec masques, effets, eaux et songes, poésie, musique, chansons. Une vraie fête pour les jeunes et leurs parents. Le Figaro Un spectacle pour grands et petits sur le plateau du Théâtre de la Ville, quel beau pari ! Plongeant la tête la première dans le fol imaginaire de Lewis Carroll, le metteur en scène Emmanuel DemarcyMota et ses vaillants acteurs – au premier rang desquels Suzanne Aubert – en appellent à toute la machinerie du théâtre pour donner forme et chair à Alice au pays des merveilles, ici revisité par Fabrice Melquiot. Auteur prolifique et complice de longue date d’Emmanuel Demarcy-Mota, celui-ci est aussi, avant tout, un lecteur passionné. Et s’il nous entraîne dans le terrier du lapin, nous fait rapetisser et grandir démesurément avec la jeune Alice, c’est d’abord pour rendre hommage à son illustre prédécesseur. Aussi sa pièce marche-t-elle sur deux jambes : Alice et autres merveilles est à la fois une adaptation débridée du roman et un commentaire admiratif de cette œuvre qui élève si brillamment la révolte et l’illogisme au rang d’art. Alors si l’on y rencontre bel et bien un chat souriant du Cheshire, un lièvre de Mars, une chenille très poilue et une reine de cœur féroce, Fabrice Melquiot, suivant la piste de Carroll, prend la liberté d’inviter d’autres personnages : le Petit chaperon rouge, le Grand méchant loup, Barbie, Pinocchio… dans une étourdissante succession de tableaux qui s’achève en véritable comédie musicale. On reconnaît bien là la patte d’Emmanuel Demarcy-Mota qui ne se prive pas de citer au passage Tim Burton, lui aussi bien inspiré par Lewis Carroll. Outre la magie du spectacle – dont on ne déflorera pas ici toutes les trouvailles –, le plaisir du spectateur tient aussi à l’énergie de la troupe et à la complicité de ces acteurs dont certains travaillent ensemble depuis près de vingt ans. Alors, Alice est-elle soluble dans le théâtre ? Maïa Bouteillet Inspiré de Lewis Carroll, un spectacle aux mille trouvailles visuelles et sonores. La Croix Une mise en scène […] osée, vitaminée et qui relève le défi des contraintes techniques imposées par une histoire aux imbrications multiples. Toute la culture Fabrice Melquiot (L’ARCHE ÉDITEUR) MISE EN SCÈNE Emmanuel Demarcy-Mota ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE Christophe Lemaire Yves Collet LUMIÈRES Yves Collet & Christophe Lemaire COSTUMES Fanny Brouste SON David Lesser VIDÉO Matthieu Mullot MASQUES Anne Leray MAQUILLAGE Catherine Nicolas OBJETS DE SCÈNE Audrey Veyrac CONSEILLER ARTISTIQUE François Regnault 2e ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Julie Peigné ASSISTANT LUMIÈRES Thomas Falinower TRAVAIL VOCAL Maryse Martines TRAINING PHYSIQUE Nina Dipla CONSTRUCTION DÉCOR espace et compagnie AVEC Suzanne Aubert, Jauris Casanova, Valérie Dashwood, Sandra Faure, Philippe Demarle, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Gérald Maillet, Walter N’Guyen TEXTE SCÉNOGRAPHIE PRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris. AU THÉÂTRE DE LA VILLE DU 9 AU 24 SEPTEMBRE 5 € À 26 € Théâtre de la Ville PARIS PARIS/NEW YORK SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 © DR 8 PARIS/ NEW YORK VISION PANORAMIQUE D’UNE VILLE QUI NE DORT JAMAIS. CET AUTOMNE, LES NOUVEAUX VISAGES COMME LES FIGURES HISTORIQUES DE LA SCÈNE ARTISTIQUE NEW-YORKAISE SERONT TOUS À PARIS : CHORÉGRAPHES ET METTEURS EN SCÈNE, AUTEURS, POÈTES ET ÉDITEURS, RÉALISATEURS, COMPOSITEURS ET MUSICIENS NOUS APPORTENT LEUR VILLE, ET TOUTES SES LUMIÈRES, SUR UN PLATEAU. DANS LE CADRE DE Brooklyn-Paris Exchange UNE COOPÉRATION BAM & THÉÂTRE DE LA VILLE NORA CHIPAUMIRE WEEK-END PARIS/NEW YORK LES 8 & 9 OCTOBRE THÉÂTRE DE LA VILLE I THÉÂTRE DES ABBESSES FREDERICK SEIDEL/CHARLOTTE RAMPLING DANSE LECTURE Poèmes Portrait of myself as my father THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 28 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE LORIN STEIN/BEN LERNER/ANTONIN BAUDRY STEVE COSSON/THE CIVILIANS The Undertaking ETHAN LIPTON THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 5 AU 8 OCTOBRE YOANN BOURGEOIS CONVERSATION À 3 Why Poetry ? THÉÂTRE MUSIQUE No Place To Go THÉÂTRE ARTURO O’FARRILL & THE AFRO LATIN JAZZ ORCHESTRA MINUIT MUSIQUE BAM I DU 5 AU 8 OCTOBRE CHARLES FERGUSON WANG RAMIREZ FILM & RENCONTRE Time to Choose DANSE Monchichi BAM I DU 12 AU 15 OCTOBRE ROBERT ASHLEY/STEVE PAXTON Manifestation organisée dans le cadre du Tandem Paris-New York 2016, mis en œuvre par la Ville de Paris et l’Institut français-Paris, en partenariat avec les Services culturels de l’ambassade de France aux États-Unis d’Amérique et l’Ambassade des États-Unis d’Amérique et l’Ambassade des États-Unis d’Amérique en France, avec le soutien de la Ville de New York. DANSE I MUSIQUE Quicksand THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 21 AU 24 SEPTEMBRE JOHN ADAMS/LUCINDA CHILDS/FRANK GEHRY AVAILABLE LIGHT THÉÂTRE DU CHÂTELET I DU 4 AU 7 OCTOBRE KYLE ABRAHAM DANSE Pavement AU THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 11 AU 15 OCTOBRE DANSE PARIS/NEW YORK 9 © PAULA COURT, COURTESY OF THE KITCHEN SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 ROBERT ASHLEY/STEVE PAXTON Quicksand LE MONTEVERDI DE NOTRE ÉPOQUE. POUR KYLE GANN, LE CRITIQUE MUSICAL DU VILLAGE VOICE, ROBERT ASHLEY EST UN COMPOSITEUR DE GÉNIE. D’emblée, j’ai considéré Robert Ashley comme l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle. Quelques créations plus tard – Atalanta, Improvement (Don Leaves Linda), Dust, Celestial Excursions – et à la réflexion, je me suis dit qu’il était l’un des compositeurs les plus radicalement imaginatifs et novateurs de tous les temps, le Monteverdi de notre époque. Ayant l’immense privilège de l’interviewer, année après année, d’écrire sur son travail dans le Village Voice et ailleurs, de le fréquenter et de l’accompagner dans des bars lorsqu’il exposait ses théories paradoxales sur le monde, j’ai compris quelle source continuelle d’inspiration cet artiste constituait en faisant fi de l’approbation ou de la désapprobation de ses semblables et en poursuivant sans dévier une vision qu’il n’abandonnerait jamais, malgré les réactions décourageantes de l’institution. Jamais je ne l’ai quitté à la fin d’un rendez-vous sans me sentir dynamisé et enhardi par l’audace de ce créateur. J’ai beau avoir connu des centaines de compositeurs, je n’en ai trouvé aucun de comparable à tous ces égards. Je dois ajouter qu’Ashley est sûrement l’esprit le plus remarquable que j’aie jamais rencontré, et ce n’est pas peu dire. Accéder à son univers, c’est s’engouffrer dans un labyrinthe, comme dans une maison, dont on croirait avoir fait le tour et qui révélerait chaque jour une aile inconnue, un grenier, des sous-sols sous d’autres sous-sols, faisant perdre confiance dans la capacité d’en deviner l’étendue. Combien de fois, sur le point de répondre à une question que je lui posais, a-t-il déclaré : « Attends, il faut d’abord que je te raconte quelque chose. » Mais me faire comprendre une anecdote nécessitait de remonter à un épisode antérieur et d’introduire de nouveaux personnages ; ainsi, les anecdotes de s’emboîter l’une dans l’autre et une demi-heure plus tard arrivait la réponse, accompagnée de toutes les informations indispensables à sa compréhension. Ashley ne perdait jamais le fil de ce qu’il prévoyait de répondre au départ. À l’instar de ses opéras, sa vie était bâtie sur une hiérarchie de couches superposées en cascades d’associations ; oublier de mentionner une personne ou un événement menaçait de rendre l’ensemble indéchiffrable. Chaque interview apportait son lot de surprises et de perspectives neuves et globales, jusqu’à ce que je cesse de m’attendre à ne plus être surpris. […] C’était assurément un créateur de génie, mais j’ai l’impression que c’était un génie au sens courant du terme : son QI crevait le plafond et il avait une mémoire encyclopédique, un cerveau géant aux connexions intactes, dont chaque piston fonctionnait à 100 à l’heure. Traduction Denise Luccioni Extraits de la préface de Robert Ashley de Kyle Gann publié en 2012 chez University of Illinois Press. EN ANGLAIS SURTITRÉ EN FRANÇAIS TEXTE ÉCRIT & ENREGISTRÉ PAR Robert Ashley CHORÉGRAPHIE, DÉCOR & COSTUMES Steve Paxton MUSIQUE RÉALISÉE PAR Tom Hamilton LUMIÈRES David Moodey AVEC Jurij Konjar & Maura Gahan PRODUCTION Performing Artservices, Inc et The Kitchen, New York. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 21 AU 24 SEPTEMBRE 10 € À 30 € Théâtre de la Ville PARIS 10 BROOKLYN-PARIS EXCHANGE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 BROOKLYNPARIS EXCHANGE UN NOUVEAU PROJET INTERNATIONAL DU THÉÂTRE DE LA VILLE & DE LA BAM Brooklyn-Paris Exchange est le fruit d’une collaboration unique entre la BAM (Brooklyn Academy of Music) et le Théâtre de la Ville-Paris. Ce projet se concrétise cet automne 2016 à la fois à Brooklyn et à Paris. Il est le résultat d’échanges menés pendant plusieurs années entre Joseph V. Melillo, producteur exécutif de la BAM et Emmanuel Demarcy-Mota, metteur en scène et directeur du Théâtre de la Ville, qui a été invité à la BAM pour y présenter Rhinocéros de Ionesco et Six Personnages en quête d’auteur de Pirandello. Joseph V. Melillo, qui se rend souvent à Paris, en trente ans de direction artistique, a présenté à la BAM de nombreux spectacles français. Le concept est simple : quatre compagnies proposées, deux par le Théâtre de la Ville et deux par la BAM, joueront dans les deux pays, à Paris et à Brooklyn, au cours de la saison des deux théâtres partenaires. Du côté new-yorkais : la chorégraphe Nora Chipaumire et l’innovante troupe The Civilians, qui incarnent le champ des possibles dans la création à Brooklyn aujourd’hui. Du côté français: l’artiste circassien Yoann Bourgeois, qui travaille l’épure et le duo de chorégraphes Wang Ramirez, qui cultive une danse enracinée dans le hip hop. Brooklyn-Paris Exchange est une collaboration qui permet de célébrer les nombreuses similitudes entre les deux villes, toutes deux aux premières loges pour apprécier l’énergie créatrice de l’autre. Ce projet fait confiance aux artistes et aux publics, grâce auxquels l’œuvre transcende les barrières culturelles. NORA CHIPAUMIRE Portrait of myself as my father À LA BAM I DU 14 AU 17 SEPTEMBRE 2016 AU THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 28 SEPTEMBRE AU 1er OCTOBRE 2016 STEVE COSSON/THE CIVILIANS The Undertaking À LA BAM I DU 21 AU 25 SEPTEMBRE 2016 AU THÉÂTRE DES ABBESSES I DU 5 AU 8 OCTOBRE 2016 YOANN BOURGEOIS MINUIT À LA BAM I DU 5 AU 8 OCTOBRE 2016 À L’ESPACE PIERRE CARDIN I DU 6 AU 15 JUIN 2017 WANG RAMIREZ Monchichi BAM © DR Théâtre de la Ville © MICHEL CHASSAT À LA BAM I DU 12 AU 15 OCTOBRE 2016 AU THÉÂTRE DU ROND-POINT I DU 7 AU 11 FÉVRIER 2017 BROOKLYN-PARIS EXCHANGE NORA CHIPAUMIRE 11 © ELISE FITTE DUVAL SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 DANS LE CADRE DE Brooklyn-Paris Exchange UNE COOPÉRATION BAM, 651 ARTS & THÉÂTRE DE LA VILLE NORA CHIPAUMIRE portrait of myself as my father CRÉATION/1re EN FRANCE IDENTITÉ COMBATTIVE. LE RING DE BOXE, MÉTAPHORE DE L’HUMANITÉ. VOUS AVEZ QUITTÉ LE ZIMBABWE EN 1989 POUR VOUS INSTALLER AUX ÉTATS-UNIS. ON VOUS CONNAÎT POUR VOTRE TRAVAIL SUR LA CONDITION DE LA FEMME. QUE REPRÉSENTE CHACUN DE DEUX PAYS POUR VOUS AUJOURD’HUI ? ICI, VOUS VOUS PRÉOCCUPEZ DE L’HOMME. J’aime les deux, à part égale. Le Zimbabwe m’a donné ma langue maternelle et ma façon de voir le monde. Aux USA, j’ai acquis la capacité à le questionner. Mais la politique et la fureur de l’Occident après la réforme agraire au Zimbabwe rendent ces relations très difficiles. N. CH. : Certes, je NORA CHIPAUMIRE : suis une femme. Mais la perception de l’homme noir a besoin d’une attention particulière. Maintenant ! POUR PRÉPARER PORTRAIT… VOUS AVEZ PRIS DES COURS DE BOXE. AU-DELÀ DE LA TECHNIQUE, QU’Y AVEZ-VOUS DÉCOUVERT ? COMMENT AVEZ-VOUS DÉVELOPPÉ VOTRE APPROCHE DE LA DANSE ? N. CH.: Que les boxeurs sont des artistes. Que le public adore le côté « sexe et gore » N. CH. : En vivant en dehors des normes, hors de mon pays et de ma langue. C’est des sports de contact. pourquoi j’ai développé un processus permanent de construction de soi qui nourrit mon état d’esprit et mon imaginaire, toujours lié à mes créations et à la question de mon identité. PENSEZ-VOUS QUE LA DANSE PEUT CHANGER LE REGARD SUR LA POPULATION NOIRE ? N. CH. : Je préfère me demander pourquoi l’art est important pour une société donnée. L’art agit moins sur la perception de l’autre que sur celle de soi. VOUS PLACEZ PORTRAIT OF MYSELF AS MY FATHER DANS UN RING DE BOXE. Propos recueillis par Thomas Hahn POURQUOI ? C’est là que beaucoup d’hommes noirs ont trouvé la gloire. Comme Mohamed Ali, Joe Tyson, Sugar Ray Leonard… Et c’est une métaphore fabuleuse de la façon de définir sa propre « humanité », d’aspirer à la vie, à la liberté et au bonheur, chacun à sa manière. N. CH. : DANS CETTE MÉTAPHORE, QUELLE PLACE POUR LE SOUVENIR DE VOTRE PÈRE PHYSIQUE ? N. CH. : Son esprit traverse cette pièce, il en est la raison d’être. Africain, noir, il est né dans le contexte colonial d’un pays appelé alors Rhodésie du Sud. Ma pièce interroge les enjeux de classe, de race et de pouvoir qui pèsent sur les noirs, en Afrique et ailleurs. & COSTUMES Nora Chipaumire MUSIQUE ORIGINALE/PARTITIONS Philip White Nora Chipaumire & LES DANSEURS Pape Ibrahima Ndiaye a.k.a. Kaolack, Shamar Watt CONCEPTION, CHORÉGRAPHIE, DIRECTION, LUMIÈRES INTERPRÉTATION Commande du Peak Performances @ Montclair State University. Portrait of myself as my father est un projet de la National Performance Network (NPN) Creation Fund, soutenu par le MDC Live Arts en partenariat avec le Miami Light Project, la Georgia Institute of Technology, le 651 ARTS, le Dance Center of Columbia College et la company nora chipaumire. The Creation Fund est soutenu par la Doris Duke Charitable Foundation, Ford Foundation et la National Endowment for the Arts. Le travail a bénéficié d’une résidence au MANCC, Baryshnikov Arts Center, Miami Light Project, 92Y Harkness Dance Center, Amherst College et à l’École des Sables. Le développement et la production ont pu être réalisés en partie grâce à la Map Fund, avec le soutien de la Doris Duke Charitable Foundation, de la Andrew W. Mellon Foundation, du National Endowment for the Arts, et du New York State Council on the Arts. La Recherche et le développement de ce travail ont aussi reçu le soutien de l’Africa Contemporary Arts Consortium, The Suitcase Fund, The Japan Contemporary Dance Network (JCDN/Kyoto), et Les Subsistances (Lyon, France). La diffusion de Portrait of myself as my father est rendue possible grâce au soutien du New England Foundation for the Arts’National Dance Project, avec le financement de la Doris Duke Charitable Foundation et de The Andrew W. Mellon Foundation, et le soutien du National Endowment for the Arts. MAPP International Productions est responsable de la tournée de Portrait of myself as my father, dans le cadre du programme MAPP On Tour. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 28 SEPT. AU 1er OCT. 10 € À 26 € Théâtre de la Ville PARIS 12 THE CIVILIANS BROOKLYN-PARIS EXCHANGE © ZACH HYMAN SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 DANS LE CADRE DE Brooklyn-Paris Exchange UNE COOPÉRATION BAM & THÉÂTRE DE LA VILLE THE CIVILIANS INVESTIGATIVE THEATER, NEW YORK The Undertaking CRÉATION THÉÂTRE D’INVESTIGATION. COMMENT PARLER DE LA MORT ? À PARTIR D’ENTRETIENS, THE CIVILIANS FONT ART À PARTIR DU RÉEL. Steve Cosson a créé The Civilians en 2001, pour faire du théâtre autrement, susci- ter des questions politiques, sociales et culturelles. Leur « théâtre d’investigation » – plutôt que « documentaire » –, répond à une insatiable curiosité pour le monde d’aujourd’hui. À partir d’enquêtes quasi-journalistiques, la compagnie produit des projets sur des sujets très variés : Mouvements Évangéliques conservateurs (Colorado Springs), « divertissement pour adultes » (Los Angeles)… The Civilians ne photographient pas la réalité mais font art (ou théâtre) à partir du réel. Avec The Undertaking, le metteur en scène new-yorkais, en collaboration avec Jessica Mitrani, a exploré le thème de la mort au cours d’un long processus artistique. Création de formes expérimentales, rencontres avec un nettoyeur de scènes de crime, un vampire…, réalisation de deux cents entretiens conduits auprès de certaines personnes en phase terminale et d’autres qui s’occupent de mourants, de gens qui ont eu une expérience de mort imminente, de conscience cosmique (liée au chamanisme ou à la prise de substances hallucinogènes). Enrichi par de nombreuses lectures (Jung, Platon, …), ce matériau de départ donne lieu à une œuvre originale, ni morbide ni déprimante : « S’il y a des moments remuants dans ce spectacle, je pense surtout qu’il allume l’étincelle de la curiosité et de la découverte. Les gens veulent comprendre ce qui se passerait, si nous essayions vraiment de faire face à la mort plutôt que de lui tourner le dos. » Pour trouver le ton juste, Steve Cosson et Jessica Mitrani ont puisé dans leurs propres réactions et cherché au fond d’eux-mêmes ce qui était déstabilisant mais intéressant, bizarre, drôle aussi. Sylvie Martin-Lahmani EN ANGLAIS SURTITRÉ EN FRANÇAIS TEXTE & MISE EN SCÈNE Steve Cosson COLLABORATION Jessica Mitrani SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES Marsha Ginsberg LUMIÈRES Thomas Dunn SON Mikhail Fiksel CRÉATION PROJECTION Tal Yarden AVEC Irene Lucio & Dan Domingues PRODUCTION The Civilians AVEC LE SOUTIEN DE la BAM – The Clarice Smith Performing Arts Center – onStage at Connecticut College. La compagnie The Civilians est soutenue par the Andrew W. Mellon Foundation New York Theater Program, Axe-Houghton Foundation, Barbara Bell Cumming Foundation, Emma A. Sheafer Charitable Trust, Howard Gilman Foundation, Jerome Robbins Foundation, John Golden Fund, Lucille Lortel Foundation, National Endowment for the Arts, New York City Department of Cultural Affairs, New York State Council on the Arts, Shubert Foundation et de nombreux mécènes individuels. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 5 AU 8 OCTOBRE 10 € À 26 € PARIS/NEW YORK KYLE ABRAHAM 13 © CARRIE SCHNEIDER SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 KYLE ABRAHAM ABRAHAM.IN.MOTION Pavement BLACK AMERICA. ÉTOILE MONTANTE DE LA SCÈNE NEW-YORKAISE, KYLE ABRAHAM DÉBARQUE AVEC UN FASCINANT MÉTISSAGE DE DANSES ÉVOQUANT LES TENSIONS RACIALES DANS LES QUARTIERS DE SON PITTSBURGH NATAL. Quand John Singleton tourne Boyz’n the Hood, en 1991, Kyle Abraham a tout juste quatorze ans. Le film de Singleton commence par des jeunes du même âge qui découvrent la violence, les fusillades, la loi du plus fort et la vie des gangs à South Central, au sud de Los Angeles. En 1992, le quartier connaît des émeutes violentes. « Pour moi, le film idéalisait une bohème du bandit en ciblant la condition de l’homme noir américain à la fin du XXe siècle », se souvient Abraham. Un quart de siècle plus tard, l’adolescent s’est mû en chorégraphe majeur. Avec Pavement, il se penche à son tour sur l’état de la Black America. Pavement: pavé, bitume. Kyle Abraham transpose l’action de L.A. vers les quartiers East Liberty, Homewood et Hill District de Pittsburgh, tous traditionnellement peuplés des Afro-américains. Il s’intéresse au déclin de ces quartiers qui ont vu, dans les années 1950, fleurir la culture jazz avec Ella Fitzgerald et Duke Ellington qui s’y produisaient. « Un demi-siècle plus tard, les théâtres sont délabrés et les rues accusent les effets de la violence des gangs et du commerce du crack. » Le chorégraphe oppose à cette déchéance une danse résolument basée sur le mouvement, la fluidité et l’harmonie, une danse urbaine allant au-devant du hip hop. Mais entre Bach, Britten, Vivaldi ou Brel, la violence et la mort surgissent sans crier gare, au beau milieu d’un unisson fluide et poétique. Gravité et légèreté s’enlacent avec élégance, révélant les qualités qui ont valu à Abraham ses diverses distinctions ainsi qu’une invitation à créer pour la compagnie d’Alvin Ailey. Th. H. NDLR : Cette chorégraphie s’inspire de The Souls of Black Folk de W.G.B Du Bois, classique de la littérature américaine. J.C. Bach, Jacques Brel, Antonio Caldara, Sam Cooke, Donny Hathaway, Edward Howard, Alan Lomax, Fred McDowell, Hudson Mohawke, Alva Noto, Ryuichi Sakamoto, Carl Sigman, Vivaldi CHORÉGRAPHIE Kyle Abraham EN COLLABORATION AVEC Abraham.In.Motion COSTUMES Kyle Abraham DRAMATURGIE Charlotte Brathwaite CONSEIL Alexandra Wells LUMIÈRES & SCÉNOGRAPHIE Dan Scully SON Sam Crawford IMAGES VIDÉO AVEC L’AIMABLE ACCORD DE Chris Ivey AVEC Kyle Abraham, Matthew Baker, Vinson Fraley Jr., Tamisha Guy, Thomas House, Jeremy “Jae” Neal, Kevin Ricardo Tate MUSIQUE Pavement a reçu le soutien du National Endowment for the Arts en coopération avec la New England Foundation for the Arts par le biais du National Dance Project. NDP reçoit l’appui de la Doris Duke Charitable Foundation, de la Andrew W. Mellon Foundation et du Community Connections Fund de la MetLife Foundation. Le soutien du National Endowment for the Arts offre des financements pour les chorégraphes en début de carrière. Développé en partie dans le cadre du programme chorégraphique de la Maggie Allesee National Center for Choreography à l’université de Florida State, Pavement a également été créé au cours d’une résidence à la Joyce Theater Foundation à New York avec l’appui de la Andrew W. Mellon Foundation, du Cultural Innovation Fund de la Rockefeller Foundation de New York et du Rockefeller Brothers Fund. La création de Pavement a en partie été rendue possible grâce à la Danspace Project Commissioning Initiative avec le soutien de la Jerome Foundation. Pavement a été créé, en partie, lors d’une résidence de création au Bates Dance Festival et en partie grâce au Swing Space program du Lower Manhattan Cultural Council. Harlem Stage est le principal soutien de Pavement par le biais du programme WaterWorks. WaterWorks reçoit le soutien de Time Warner et du National Endowment for the Arts. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 11 AU 16 OCTOBRE 10 € À 26 € Théâtre de la Ville PARIS 14 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON/LUCINDA CHILDS © JAIME ROQUE DE LA CRUZ SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 1er PROGRAMME BALLET DE L’OPÉRA DE LYON/LUCINDA CHILDS Dance VOIR L’ESPACE. DANCE, UN CHEF-D’ŒUVRE SIGNÉ LUCINDA CHILDS, AVEC L’ENVOÛTANTE MUSIQUE DE PHILIP GLASS ET UN FILM DE SOL LEWITT, AUJOURD’HUI RÉACTUALISÉ. 1979 : naguère pionnière des expérimentations radicales, la chorégraphe new-yorkaise Lucinda Childs est revenue vers les grandes formes spectaculaires dans les théâtres. Mais ne renonce en rien à l’exploration des formes. D’où un chef-d’œuvre du XXe siècle : Dance. Projetterait-on un film avec pour titre Film ? Cela intrigue. Cela suggère une intensification des principes constitutifs d’un art. Ici : la danse déployée telle une combustion des paramètres du temps et de l’espace, indéfiniment relancée dans l’instant du mouvement des corps vivants. Lucinda Childs exploite les potentialités du minimalisme répétitif, à l’instar du compositeur Philip Glass. Répétition n’est pas reproduction. Elle est orchestration, formidablement complexe, d’un dispositif d’intervalles et variations. Par vagues, dix-sept danseurs surgissent d’un hors-champ ouvert sur l’univers. Leurs portées balaient un champ de séries et combinatoires, entraînant le regard dans l’ivresse. Sur un écran transparent en bord de scène, un film redouble – et non capture – le réel de la performance dansée. Dans ce travail, le plasticien Sol LeWitt voulut permettre « une autre manière de voir l’espace ». De côté ou de face, à niveau ou surélevée, en plan fixe ou en travelling, rapprochée ou au lointain, à échelle égale ou amplifiée, les diverses possibilités de prise de vue, puis leur découpage et leur montage, rythment une sur-chorégraphie des regards. Le danseur et son image se confondent ou se séparent en spectres. Horizontalité et verticalité se conjuguent ; de même les deux et les trois dimensions. Ou encore le dansé au passé, et le dansant au présent. Jusqu’à cette année, ces images étaient celles de la danse de 1979. On risquait d’y réfléchir dans les termes vains d’une comparaison entre l’original et la copie. Or ce film vient d’être refait, avec les danseurs d’aujourd’hui. La perspective s’ouvre à nouveau, d’une transition perpétuelle où le temps s’écoule dans l’espace, et réciproquement. Tandis que la scène aspire l’œil, et la salle le mouvement. AU THÉÂTRE DE LA VILLE DU 29 SEPT. AU 3 OCT. 18 € À 36 € Gérard Mayen CHORÉGRAPHIE Lucinda Childs MUSIQUE Philip Glass ©1979, Dunvagen Music Publishers, Inc. COSTUMES A. Christina Giannini LUMIÈRES Beverly Emmons CONCEPTION ORIGINALE DU FILM Sol LeWitt FILM RETOURNÉ À L’IDENTIQUE DU FILM ORIGINAL AVEC LES DANSEURS DU BALLET DE L’OPÉRA DE LYON PAR Marie-Hélène Rebois CHEF OPÉRATEUR Hélène Louvart SCRIPTE Anne Abeille MONTAGE Jocelyne Ruiz TRUCAGES Philippe Perrot PIÈCE POUR 17 danseurs Créée en 1979, entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon le 13 avril 2016. Opéra de Lyon : DIRECTEUR GÉNÉRAL Serge Dorny, Ballet de l’Opéra de Lyon : DIRECTEUR Yorgos Loukos. L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la ville de Lyon, le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et la Métropole de Lyon. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris. E 2e PROGRAMMN/L ATION UCINDA CHILDS CRÉ A DE LYO BALLET DE L’OPÉR RSMAEKER NE TERESA DE KEE MAGUY MARIN/AN ues Fug s Trois Grande DÉC. DU 29 NOV. AU 3 À LA MAC CRÉTEIL PARIS/NEW YORK LUCINDA CHILDS 15 © C. T. MATHEWS SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 JOHN ADAMS/LUCINDA CHILDS/ FRANK GEHRY AVAILABLE LIGHT MESURE ET DÉMESURE. LA MATHÉMATIQUE STELLAIRE DE LUCINDA CHILDS S’ÉCLATE DANS LA SCÉNOGRAPHIE DE L’ARCHITECTE FRANK GEHRY. AVAILABLE LIGHT est restée une pièce rare, peu montrée après sa création en 1983 à Los Angeles. L’imposante scénographie conçue par Frank Gehry était difficile à démonter et remonter. Il faudra attendre 2015 pour que la chorégraphe Lucinda Childs trouve un contexte favorable à la recréation d’une pièce formidablement ambitieuse en son temps. L’histoire de la danse a retenu pour chef-d’œuvre la pièce Dance, créée quelques années plus tôt. AVAILABLE LIGHT en découle directement. Marqué par Dance, le Museum of Contemporary Art de Los Angeles sollicita Lucinda Childs pour une nouvelle pièce de grand format et de haute collaboration : soit l’architecte Frank Gehry et le compositeur John Adams, figures artistiques de la côte ouest – le balancement entre univers « côte est » et « côte ouest » ayant de l’importance aux USA. La chorégraphe et le compositeur avancèrent de concert dans le processus. Et l’architecte conçut l’immense structure à double plateau, restée fameuse. Ainsi la dimension verticale le dispute à l’horizontale dans la composition chorégraphique. Voilà qui est rare, mais surtout chargé d’un sens profond quant à l’art de Lucinda Childs. Ses rigoureuses structures minimalistes et répétitives, son approche mathématique opèrent un inlassable travail de l’intervalle, de la variation et de l’espacement. Mais alors que les outils sont ceux de la mesure stricte, la dynamique engagée aspire, en fait, à une sorte de démesure, de désordre et de débordement. L’information temporelle travaille au cœur du cadre visuel. Et tout est affaire de diversité de points de vue portés sur les formes observées. C’est ce qu’active, dans AVAILABLE LIGHT, la coupure de l’espace en deux. Si radicale soit-elle, cette coupure induit un dialogue abstrait, léger et vivace, entre interprètes de l’un et l’autre des plateaux. Et elle suggère un libre regard du spectateur, circulant entre tous les points, tous les instants, tous les mouvements, sans avoir à se fixer sur l’un qui serait plus important que l’autre. Gérard Mayen « Une merveille, un prodige d’intelligence, une composition où la virtuosité de l’écriture, la perfection de l’exécution conduisent le spectateur à l’ivresse. » Le Nouvel Observateur « Près de trente ans après sa création, la pièce reste plus brillante que jamais » Direct Matin « Pièce jubilatoire au sommet de trois arts, AVAILABLE LIGHT témoigne une nouvelle fois du talent révolutionnaire de Lucinda Childs » maculture.com John Adams CHORÉGRAPHIE Lucinda Childs DÉCOR Frank Gehry LUMIÈRES Beverley Emmons, John Torres Kasia Walicka-Maimone SON Mark Grey AVEC THE LUCINDA CHILDS DANCE COMPANY Katie Dorn, Kate Fisher, Sarah Hillmon, Anne Lewis, Sharon Milanese, Vincent McCloskey, Benny Olk, Patrick John O’ Neill, Matt Pardo, Lonnie Poupard Jr., Caitlin Scranton, Shakirah Stewart MUSIQUE COSTUMES COPRODUCTION Théåtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris – Cal Performances, University of California (Berkeley) Festspielhaus St. Pölten – FringeArts (Philadelphie). AVEC LE SOUTIEN DE The Pew Center for Arts and Heritage ; Glorya Kaufman Presents Dance at the Music Center et Los Angeles Philharmonic Association – International Summer Festival Kampnagel (Hambourg) – Onassis Cultural Centre (Athènes) – Tanz im August (Berlin). CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris – Théâtre du Châtelet. AU THÉÂTRE DU CHÂTELET DU 4 AU 7 OCTOBRE 10 € À 45 € Théâtre de la Ville PARIS 16 ARTURO O’FARRILL/ETHAN LIPTON WEEK-END PARIS/NEW YORK SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 WEEKEND PARIS/ NEW YORK © HEATHER PHELPS-LIPTON Arturo O’Farrill © SOPHIE LE ROUX L’AMBIANCE DU JOE’S CLUB ET DU MYTHIQUE BIRDLAND, LES VOIX LITTÉRAIRES ET POÉTIQUES D’AUJOURD’HUI, L’ENGAGEMENT CIVIQUE DE SON CINÉMA DOCUMENTAIRE. LE TEMPS D’UN WEEK-END, PARIS SERA NEW YORK ! ARTURO O’FARRILL & THE AFRO LATIN JAZZ ORCHESTRA ETHAN LIPTON RACINES AFRO-CUBAINES. ARTURO O’FARRILL PORTE L’HÉRITAGE VIVACE DE L’ESPRIT LATIN JAZZ. No Place To Go AU THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 8 OCTOBRE 10 € À 26 € Compositeur, pianiste, enseignant et chef d’orchestre, Arturo O’Farrill est le fils du trompettiste et compositeur Chico O’Farrill, qui fut, aux côtés de Dizzy Gillepsie, Charlie Parker ou Machito, l’un des pionniers de la musique afro-cubaine. Il naît à Mexico en 1960, il commence le piano à 6 ans, puis suit à New York l’enseignement de prestigieuses écoles de musique. Il fait ses débuts en tant que pianiste du Big Band de Carla Bley, en 1979. Par la suite, il est soliste pour Dizzy Gillepsie ou Lester Bowie, directeur musical de l’orchestre d’Harry Belafonte, ou pianiste du Fort Apache Band de Jerry et Andy Gonzales. À la disparition de son père en 2001, Arturo prend la direction du Chico O’Farrill Afro Cuban Jazz Orchestra, qui joue chaque dimanche dans le mythique club Birdland. En 2001, il collabore avec Wynton Marsalis qui l’incite à monter sa formation. The Afro Latin Jazz Orchestra est aujourd’hui composé de 18 virtuoses, dont 15 cuivres. Leur répertoire respecte les traditions mais ne cesse d’innover. Ils incorporent des éléments des grands courants actuels tels le slam et le hip hop ou adaptent à la sauce latine des compositions de l’univers classique. Chacun de leurs disques a été nominé aux Grammy Awards et deux y ont été primés. Arturo O’Farrill a aussi créé en 2007 l’Afro Latin Jazz Alliance, qui œuvre à la préservation et à la transmission de cet héritage. En 2015, il est à Cuba pour enregistrer avec son orchestre et des musiciens locaux le jour où les États-Unis annoncent la réouverture des relations diplomatiques entre les deux pays. Son dernier album Cuba : The Conversation Continues témoigne de l’euphorie de ses joyeuses retrouvailles avec les racines de sa musique. B. M. AU CAFÉ DES ŒILLETS SAM. 8 & DIM. 9 OCTOBRE 9 € À 19 € LE CHÔMAGE, LA CRISE ? MIEUX VAUT LES PRENDRE AVEC HUMOUR ET EN CHANTANT. Vous savez, ces pensées qui vous réveillent à 3 h 35 le matin ? Celles que tant d’Américains et d’autres éprouvent maintenant, en cette ère de chômage élevé, de hausse des prix et de crise économique. Ethan Lipton s’en empare, il les met en musique et les chante avec humour. Sa recette pour traiter des fantasmes et de la réalité du chômage dans No Place To Go est décapante. Ce nouveau spectacle attire les foules au Joe’s Pub at The Public Theater, qui a commandé ce concert. Lipton allie mélodie savoureuse et mélancolie dissonante pour faire résonner notre désarroi devant une société que personne n’avait imaginée mais qui est bien là. Ethan Lipton VOIX Vito Dieterle SAXOPHONE Eben Levy GUITARE Ian M. Riggs BASSE WEEK-END PARIS/NEW YORK SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 LITTÉRATURE & POÉSIE 17 UN APRÈS-MIDI POUR CÉLÉBRER LA LITTÉRATURE ET LA POÉSIE NEW-YORKAISE DANS SA RICHESSE ET SA DIVERSITÉ. Charlotte Rampling © SIEBBI LECTURE & DÉBATS AVEC DES AUTEURS ET POÈTES ET AVEC L’UN DES PLUS CÉLÈBRES CRITIQUES LITTÉRAIRES AMÉRICAINS. CONVERSATION À 3 FREDERICK SEIDEL Poèmes Why Poetry ? BEN LERNER, LORIN STEIN & ANTONIN BAUDRY AU THÉÂTRE DES ABBESSES SAMEDI 8 OCTOBRE/17 H15 ENTRÉE LIBRE RÉSERVATION CONSEILLÉE LES MOTS COMME DES DAGUES. CHARLOTTE RAMPLING DONNE VOIX À LA POÉSIE VIVE DE FREDERICK SEIDEL ACCOMPAGNÉE PAR VARVARA GYRA À LA GUITARE. L. Stein AU THÉÂTRE DES ABBESSES SAMEDI 8 OCTOBRE/16 H 8 € & 10 € © DR / B. Lerner © PATRICE NORMAND LUS EN ANGLAIS PAR CHARLOTTE RAMPLING Interview réalisé par Antonin Baudry À QUELS MOMENTS LISEZ-VOUS DE LA POÉSIE ? CHARLOTTE RAMPLING : Pour lire des romans j’aime être seule, mais pour lire de la poésie j’aime que la vie m’entoure. J’ai très souvent avec moi, dans mon sac, le dernier recueil de Seidel, Widening Income Inequality. J’aime marcher jusqu’au métro, m’assoir et lire, trente minutes, quatre poèmes. J’aime aussi en lire au café, qu’il y ait des gens autour. QU’EST-CE QUI VOUS PLAÎT DANS LES POÈMES DE SEIDEL ? CH. R. : C’est une voix américaine d’une clarté extraordinaire. Sa poésie est très importante, parce que c’est presque de l’anti-poésie. Il déstabilise le lecteur. Ses mots sont des dagues, avec des incisions inouïes, qui entrent dans la chair de la pensée. IL A ÉTÉ ATTAQUÉ POUR CELA. CH. R. : Oui, parce qu’il n’est pas dans une image réconfortante du poète. Il ne s’exprime de façon ni nostalgique, ni enrobée. Ses poèmes sont, au contraire, comme un miroir de notre temps. Ce que font les grands romans, il le fait en quelques phrases, de façon très condensée. Et c’est pourquoi ces quelques phrases sont quelquefois d’une grande violence. C’est de l’anti-rêve. Il incarne la réalité. QUELS SONT VOS POÈMES PRÉFÉRÉS DE SEIDEL ? CH. R. : Il y en a beaucoup. Invisible Dark Matter, que je lis avec lui dans mon film autobiographique. C’est un poème métaphysique. Ou France Now, dans le dernier recueil, qui montre jusqu’où il ose aller. Jamais personne n’a écrit comme cela dans une forme poétique. C’est une sorte de wake up call. Il y en a qui sont très drôles, très courts et très drôles. J’aime aussi Autumn Leaves, dans lequel il se laisse aller davantage et où il y a beaucoup de sensualité. VOUS CONNAISSEZ BIEN FREDERICK SEIDEL, C’EST UN DE VOS AMIS. COMMENT LE DÉCRIRIEZ-VOUS ? CH. R. : C’est un homme très charmant, un gentleman poète, un homme presque d’un autre siècle. Même si parfois il fait le bad boy. LORIN STEIN Critique, éditeur et traducteur, Lorin Stein est rédacteur en chef de la prestigieuse revue de littérature américaine The Paris review. Depuis 2010, date à laquelle il est nommé rédacteur, son nom est associé au succès de cette publication. Il en est le troisième rédacteur en chef après Philip Gourevitch et son fondateur George Plimpton. Il est diplômé de Yale et Johns Hopkins. Les romans édités par Lorin Stein ont reçu le Prix Pulitzer, le National Book Award, le Los Angeles Times Book Prize, parmi d’autres nombreuses récompenses. Ses traductions et d’autres écrits ont été édités dans les publications les plus prestigieuses dans le monde. BEN LERNER Ben Lerner est né au Kansas en 1979. Chez lui la poésie et la littérature s’interpénètrent. Il était poète avant d’être romancier. D’ailleurs, Adam Gordon le personnage principal de son premier roman Au départ d’Atocha est un jeune poète américain en résidence d’écriture à Madrid. Ben Lerner décrit ce premier roman comme une satire du monde de la poésie et des jeunes hommes sérieux. Au moment de sa publication, il a 32 ans, il est déjà un poète reconnu, avec trois recueils publiés dont The Angle of Yaw qui a été finaliste du National Book Award. Avec Au départ d’Atocha, il remporte le Believer Book Award en 2012. Son deuxième roman, 10:04, publié en France aux Éditions de l’Olivier, a reçu le prix Terry Southern de la Paris Review. Maniant à la fois l’autobiographie et l’ironie, Ben Lerner esquisse le paysage mental d’un « homme sans qualités » d’aujourd’hui, et dresse un inventaire poétique du monde dans ce « roman cyclonique » d’une beauté à couper le souffle. « À New York, tout le monde se prépare à la tempête du siècle. Mais la tempête fait déjà rage sous le crâne de Ben : son deuxième roman n’avance pas, il apprend qu’il est peut-être malade, et sa meilleure amie voudrait un enfant de lui. Dans l’ambiance électrique de la ville, Ben explore la Zone, cet espace où l’art et la vie, le réel et la mémoire ne cessent de se répondre à travers des images obsédantes : l’explosion de la navette Challenger, l’Angelus Novus de Klee ou le squelette d’un dinosaure. » QUEL MOT LUI CORRESPONDRAIT LE MIEUX ? CH. R. : Élégance d’esprit. Il peut être extrêmement incisif et même cru, mais il a une élégance de pensée qui est magnifique. C’est quelqu’un qui travaille absolument tous les jours. Tous les jours, il est à la recherche des mots. Quand on est en conversation avec lui, on le sent, c’est toujours là. Et j’adore cette rigueur, vouloir trouver la pensée juste en trois phrases. Passer un mois, deux mois dessus. Il y a une éthique très belle dans cette façon d’être. D’ailleurs c’est lui qui m’a mis à l’écriture. J’ai commencé à lui écrire des lettres et il m’a répondu. C’est parti comme ça. ANTONIN BAUDRY Antonin Baudry est ancien Conseiller culturel aux États-Unis et auteur de la bande dessinée Quai d’Orsay. Théâtre de la Ville PARIS 18 CHARLES FERGUSON WEEK-END PARIS/NEW YORK © CHARLES FERGUSSON SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 CHARLES FERGUSON AU THÉÂTRE DE LA VILLE DIMANCHE 9 OCT./16 H TARIF UNIQUE 5 € Time to Choose FILM PLANÉTAIRE. APRÈS INSIDE JOB, UN NOUVEAU DOCUMENTAIRE CINGLANT DE CHARLES FERGUSON. Quels sont les mécanismes concrets qui régissent le monde, vu de New York et des États-Unis ? Charles Ferguson a obtenu l’Oscar du meilleur film documentaire en 2011 avec Inside Job qui démonte les mécanismes de la finance et dévoile la vérité choquante qui se cache derrière la crise économique mondiale de 2008. Il a mené des enquêtes approfondies, a rencontré des acteurs majeurs de la finance. Un documentaire détaillé et frondeur. Aujourd’hui il s’attaque à ceux qui conduisent à la destruction de notre planète, et démontre dans son nouveau film, Time to Choose, une chose importante. La destruction de notre environnement n’est en rien nécessaire pour faire vivre la population mondiale dans son ensemble ; elle ne sert qu’à enrichir davantage une poignée d’hommes déjà très riches, grâce à un ensemble de mécanismes de corruption et de lobbying parfaitement mis en évidence et montrés pour la première fois dans un film. Relaté par Oscar Isaac, acteur récompensé aux Golden Globes 2016, Time to Choose adresse un message clair à tous : Nous pouvons agir pour arrêter cette menace mondiale. RENCONTRE AVEC tion. À l’issue de la projec EN ANGLAIS SURTITRÉ EN FRANÇAIS RÉALISATION Charles Fergusson DURÉE 1 H 40 SON CHARLES FERGUS WEEK-END PARIS/NEW YORK SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 UN AVANT-GOÛT DE NEW YORK DU CÔTÉ DE LA LITTÉRATURE, DU CINÉMA ET DE LA MUSIQUE. À DÉCOUVRIR : LES ÉDITEURS & LES AUTEURS DE PARIS-NEW YORK. À LA LIBRAIRIE 19 « Au départ d’Atocha pétille d’intelligence, au fil d’une prose hilarante, vive et originale à chaque page. » Jonathan Franzen Avec Paris Review : Leçons de Choses (Éditions Christian Bourgois), l’éditeur américain Lorin Stein nous fait découvrir 20 textes de 20 auteurs, tous spécialistes de la nouvelle. Délicieux et mordant… Avant la rencontre avec Ben Lerner, écrivain et poète vivant à Brooklyn, vous pouvez lire son premier roman : Au départ d’Atocha (Éditions de l’Olivier). Et pour les inconditionnels, 10 : 04 (Éditions de l’Olivier), en librairie depuis fin août 2016. Dans L’Amérique des prédateurs, Charles H. Ferguson, le réalisateur du film Inside job, livre un récit implacable sur l’élite prédatrice qui s’est emparée des États-Unis. Il révèle les réseaux d’influence financiers et politiques qui ont facilité la montée en puissance des prédateurs à l’origine d’une transformation socio-économique radicale du pays. LES CLASSIQUES À RELIRE Un voyage, une plongée dans la mémoire des personnages, des récits qui ont contribué à façonner le mythe de la « Big Apple ». • Last Exit to Brooklyn d’Hubert Selby Jr (10/18) dresse le portrait de marginaux new-yorkais et de victimes évoluant dans un monde de violence, de drogue et de sexe. • Manhattan Transfer de John Dos Passos (Gallimard) évoque près de trente ans de la vie de New York en croisant et recroisant les existences, les destins et les trajets d’une cinquantaine de personnages. • Libre et légère, roman emblématique de l’œuvre d’Edith Wharton (1862-1907), caractéristique de la façon dont elle épingle les mentalités et les conventions de son époque, en particulier la superficialité de l’aristocratie new-yorkaise. • Bronx amer : 13 nouvelles (Mercure de France) de Jerome Charyn nous entraîne dans le Bronx, son quartier de naissance, et met en scène des personnages atypiques, des femmes faciles, des clochards et des mafiosi. Une plongée cinématographique, littéraire et ahurissante ! • Nécropolis de Herbert Lieberman (Points Seuil) raconte l’histoire d’un médecin légiste vivant à New York, cité des morts, hantée de fous de drogués et d’assassins, en proie aux intrigues de la municipalité et aux trafics d’influence. De la morgue, il surveille la ville où a disparu sa fille. Grand prix de littérature policière 1978. • Le Ventre de New York de Thomas Kelly (Rivages/Noir), dans une atmosphère de corruption et de meurtres, ce récit reflète les liens obscurs qui unissent les entrepreneurs, la politique et le crime organisé. • Totally Killer de Greg Olear (Gallmeister), en 1991, une jeune femme ambitieuse et fraichement diplômée arrive à New York à la recherche d’un nouveau travail et du grand amour. Après de nombreux échecs professionnels, on lui propose « le job pour lequel on tuerait ». Elle va effectivement devoir assassiner quelqu’un. Une nouvelle génération d’écrivain, à suivre… • Beaux et damnés de F. Scott Fitzgerald (Folio) : New York, 1914, Anthony et Gloria sont beaux, jeunes et fortunés. Prêts à tout pour obtenir l’héritage d’un milliardaire, ils vivent frénétiquement l’ivresse et l’insouciance des fêtes luxueuses. Petit à petit, leur mariage se dégrade…. Entre nostalgie et romantisme, on reste sous le charme de ce grand écrivain. ÉCOUTER NEW YORK AVANT LE CONCERT DU SAMEDI 8 OCTOBRE Parmi les nombreux enregistrements d’Arturo O’Farrill, l’album Live in Brooklyn (Zoho Music) et Song for Chico (Zoho Music). Un petit goût joyeux, rythmé, du latino jazz très efficace de ce grand compositeur très souvent primé par ses pairs. À écouter sans modération. LE CINÉMA : LES INCONTOURNABLES La ville, les mœurs, l’architecture de New York restent une source inépuisable d’inspiration pour de nombreux cinéastes : Martin Scorcese, Woody Allen, Francis Ford Coppola, James Gray, Luc Besson, Spike Lee, Sergio Leone, Julie Delpy… Manhattan de Woody Allen, Mean Streets de Martin Scorcese, Le Parrain de Francis Ford Coppola, Serpico de Sidney Lumet. LES COUPS DE CŒUR DU LIBRAIRE Taxi Driver de Martin Scorcese, Little Odessa de James Gray Do the Right Thing de Spike Lee. « Le héros de Ben Lerner restera un personnage inoubliable, une voix incontestablement singulière. » Paul Auster Théâtre de la Ville PARIS 20 MUSIQUES © DAVID HORSMAN © DR / © PASCAL GÉRARD / © KODAI IKEMITSU SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 PANDIT KUSHAL DAS SITAR /SANDIP GHOSH 3 CONCERTS EN 1 /FÉLIX DERVAUX ELINA BUKSHA SAMSON TSOY Schubert I R. Schumann I Brahms TABLA Inde AU THÉÂTRE DES ABBESSES SAMEDI 1er OCTOBRE 9 € À 19 € VIOLON COR PIANO UN MAÎTRE DU BENGALE. AU SITAR, KUSHAL DAS PRÉLÈVE CHAQUE NOTE AU SILENCE ET NOUS TRANSPORTE EN PLEINE COSMOLOGIE INDIENNE. Ayant conquis sa place dans le sérail très convoité des grands maîtres du Bengale, Kushal Das s’emploie à développer un style personnel dans la foulée de ses prédécesseurs. On ne saurait tarir d’éloges sur la Maihar gharana (école autant que lignée), fondée par le monstre sacré Ustad Allauddin Khan à la charnière du XXe siècle. Ses plus éminents représentants, à la mesure de leur génie et de leur obsession musicale, ont révolutionné le rapport à l’instrument. Et quel exemple plus éloquent que le sitar ! Méconnu jusque dans les années 1960, il fut porté aux nues par Pandit Ravi Shankar, qui en présenta quelques-unes des infinies ressources. La musique de Kushal Das brille moins par son éclatante virtuosité que par l’appel irrésistible qu’elle exerce. Elle pourrait bien chuchoter une part du mystère originel. Ce qui est observable, c’est son pouvoir cathartique. À chaque note prélevée au silence, le maestro accorde un soin inouï capable d’éveiller des paysages émotionnels riches en secret. Une harmonie de formes, un subtil ordonnancement esthétique puisant dans la précision du cycle, de la mesure et du temps. Et si le cœur s’en mêle, tout entier l’univers serait susceptible d’y résonner ! Soucieux de cultiver la pureté du raga, Kushal Das s’inscrit ainsi dans la géographie des modes qui président à la cosmologie indienne. Silence, notes, gestes et couleurs forment un continuum recomposant une vision du monde dans laquelle le son et sa vibration tiennent une part essentielle. Édith Nicol UN, DEUX, TROIS, MUSIQUE ! UN JEUNE PIANISTE RUSSE EN TRÈS BONNE COMPAGNIE. AU THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 1er OCTOBRE 9 € À 19 € Capable d’élargir l’élocution de quelques feuillets de Scriabine, le jeune pianiste russe Samson Tsoy arrive même à assouplir les pages romantiques les plus austères. En ouverture de la saison musicale du Théâtre de la Ville, avec une concentration très aérée, Samson Tsoy débutera le « 3 concerts en 1 » en solo, avec les 6 Valses, D 145 de Schubert, la Romance op. 28 n° 2 de Schumann et les Kreisleriana, les huit pièces inspirées à Schumann par Hoffmann dont le raffinement technique éblouissant atteint douceur dans la présence et naturel dans l’effusion. Pour partager l’intimité du répertoire romantique, le pianiste accompagnera ensuite la violoniste d’origine lettonne Elina Buksha. À 26 ans, elle a déjà joué avec l’orchestre symphonique Tchaïkovski de la radio de Moscou et le Kansai Philarmonic Orchestra au Japon, avec Augustin Dumay dont elle suit l’enseignement à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth depuis 2011. Elle interprétera les 3 Romances op. 22 de Clara Schumann, la deuxième Sonate op. 100 de Brahms et la première Sonate de Robert Schumann. Aujourd’hui cor solo du Royal Concertgebouw Orchestra, Félix Dervaux a découvert la musique classique au festival Juventus. Après le conservatoire de Lyon, il a été académiste au Berliner Philharmoniker et également premier cor de l’orchestre de l’opéra de Lyon. Il rejoindra Samson Tsoy et Elina Buksha pour le Trio pour violon, cor et piano, op. 40 de Brahms. David Christoffel Au programme du Festival de Namaste France 2016. Sous le haut patronage de l’Ambassade de l’Inde SCHUBERT 6 valses, D 145 R. SCHUMANN Romance, op. 28 n° 2 ; Kreisleriana, op. 16 ; Sonate n° 1 pour violon et piano, op. 105 ; 3 romances pour violon et piano, op. 22 BRAHMS Sonate n° 2 pour violon et piano, op. 100 ; Trio pour violon, cor et piano, op. 40 MUSIQUES 21 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 /DAVID KADOUCH ALISSA MARGULIS Beethoven I Brahms I Prokofiev I Ravel VIOLON AU THÉÂTRE DES ABBESSES SAMEDI 15 OCTOBRE 9 € À 19 € PIANO À L’INSTINCT. DEUX INTERPRÈTES VIRTUOSES, RÉUNIS SUR LA CRÊTE D’UNE PASSIONNANTE CHAÎNE DE SONATES POUR PIANO ET VIOLON. © ALEXANDRA HAGER / © BALAZS BOROCZ-PILVAX STUDIO La première sonate de Beethoven connut un accueil sévère, les critiques de la fin du XVIIIe siècle la jugeant « savante et sans méthode ». La postérité en a décidé tout autrement, son charme mozartien ayant rapidement conquis les foules. Fort de son amitié avec les plus illustres violonistes de son temps, Brahms acquit une science profonde de l’écriture pour violon qui lui permit d’enrichir le répertoire de trois chefs-d’œuvre. La Sonate op. 108, puissante et capricieuse, témoigne de sa grande « manière », offrant des moments de suspension, de tendre passion, puis des éclairs fantasques avant la frénésie finale. C’est en écoutant une sonate de Haendel que Prokofiev eut l’idée de sa Sonate op. 80 qu’il dédia à David Oïstrakh. Si ses quatre mouvements rappellent la coupe baroque, son climat sinistre et tourmenté en fait l’une de ses pages les plus ténébreuses. À l’opposé, Tzigane possède tous les ingrédients d’une pièce de bravoure : un thème enflammé, un rythme emporté et une virtuosité dans laquelle Ravel confie au violon d’innombrables effets de sonorité dans un esprit d’improvisation. Le formidable instinct d’Alissa Margulis n’a pas échappé à Martha Argerich qui l’invite chaque année en son festival de Lugano. Cette jeune violoniste allemande au tempérament passionné, démontre des dons exceptionnels autant qu’un goût sincère pour la musique de chambre. C’est à l’âge de 13 ans que David Kadouch fut remarqué par Itzhak Perlman qui le convia à jouer sous sa direction à New York, point de départ d’une brillante carrière internationale. Jean-Michel Molkhou BEETHOVEN Sonate n° 1 pour violon et piano, en ré majeur, op. 12 n° 1 BRAHMS Sonate n° 3 pour violon et piano, en ré mineur, op. 18 PROKOFIEV Sonate n° 1 pour violon et piano, en fa majeur, op. 80 RAVEL Tzigane DOMINIQUE A. chanson française AU THÉÂTRE DE LA VILLE MERCREDI 5 OCTOBRE 10 € À 26 € LA LIGNE CLAIRE. SAVANTE ALCHIMIE ENTRE MUSIQUE ET PAROLES, LES CHANSONS DE DOMINIQUE A VOYAGENT OUTRE-HORIZON. Dominique A, c’est une éthique ! Travail, rigueur, créativité. Dominique A, c’est un style ! Voire, une esthétique ; elle repose sur une savante alchimie entre la musique et les paroles. Les compositions distillent une sorte de lumière ; ciselés, les textes voyagent outre-horizon ; cependant, portés par la voix, claire comme la « ligne claire » d’une bande dessinée, ils ouvrent la porte à l’imaginaire de l’auditeur. Dominique A, c’est une œuvre ! Elle s’épanouit au fil des ans et des créations et compose un kaléidoscope de disques. Les chansons qu’ils recèlent sont autant de repères; elles balisent l’œuvre, depuis cet illustre Courage des oiseaux, en 1991, jusqu’à Éléor, divulgué en 2015, en passant, entre autres, par Vers les lueurs, un titre de 2012… Dominique A, c’est une fidélité ! Elle se perpétue depuis cette rencontre aux Francofolies de La Rochelle, en 1994, et une animation en ce foyer de la rue de Tolbiac, à Paris, en janvier 1995. Celle-ci précède un premier concert au Théâtre de la Ville, cette même année. Dominique A récidivera une vingtaine d’années plus tard, en janvier 2012… Et, aujourd’hui, il nous offre ce retour, pour une unique soirée, seul en scène ! Une nouvelle création ! © RICHARD DUMAS Jacques Erwan Théâtre de la Ville PARIS BERLINER ENSEMBLE/ROBERT WILSON SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 © LESLEY LESLIE-SPINKS 22 ENTRE SPREE ET SEINE, Christopher Nell, Angela Winkler LA TÉTRALOGIE DE ROBERT WILSON LE THÉÂTRE DE LA VILLE POURSUIT SA COLLABORATION AVEC LE BERLINER ENSEMBLE. Mackie Messer, le surineur de Soho, et Jenny, sa putain bienaimée, Jonathan Peachum, le roi des mendiants, Lulu et Jack l’Éventreur, Peter Pan, Wendy et le Captain Hook, et maintenant Faust, Méphisto et Marguerite… depuis 2010, le Théâtre de la Ville accueille les héros légendaires, et ô combien populaires, de la tétralogie théâtrale et musicale créée par Robert Wilson au Berliner Ensemble, son port d’attache berlinois sur les rives de la Spree. Chez Brecht ou chez Barrie, chez Wedekind ou chez Goethe, Robert Wilson trouve un matériau poétique que Jutta Ferbers, dramaturge et metteure en scène dans l’équipe de direction du théâtre, organise en récits scéniques. Comme Kurt Weill dans les années 1920, des compositeurs d’aujourd’hui s’en emparent, musiciens interprètes et leaders de groupes, Lou Reed, les sœurs CocoRosie, Herbert Grönemeyer, Rufus Wainwright… Transformés en actions, gestes, images et lumières, interprétés par une équipe de virtuoses, comédiens, chanteurs, musiciens inventifs et rigoureux, ces récits donnent naissance à un théâtre total fascinant, une forme esthétique qui n’appartient qu’à Robert Wilson et dont le Faust I & II est le plus récent, le plus luxuriant exemple. Cette présence répétée des spectacles du Berliner Ensemble sur la scène du Théâtre de la Ville manifeste une volonté partagée d’échange et d’ouverture à toutes les dramaturgies classiques et contemporaines par-delà l’obstacle des langues. Mais elle est aussi le fruit d’une bonne entente artistique, politique et amicale entre Claus Peymann et Emmanuel Demarcy-Mota. Michel Bataillon BERLINER ENSEMBLE BRECHT/WILSON/WEILL L’Opéra de quat’sous Die Dreigroschenoper Tout au long de cet Opéra de quat’sous à la mise en scène fluorescente, tout ensemble hiératique et canaille, hautaine et échevelée, la magie tient au refus de tout réalisme. Avec une radicalité paradoxalement flamboyante. Bob Wilson fait décoller l’œuvre dans une abstraction fantasmatique. Télérama RETOUR DE MACKIE ET SA BANDE. LA TROUPE DU BERLINER ENSEMBLE SE DÉLECTE DES MOTS DE BRECHT ET DE LA MUSIQUE DE KURT WEILL EN UN SAVOUREUX CHANTÉ-PARLÉ. Robert Wilson s’empare de L’Opéra de quat’sous œuvre emblématique créée en août 1928 au siège du Berliner, pour mettre en scène dans un style à la fois réaliste et poétique, une représentation colorée, parfois burlesque, de ces personnages très typés de voyous, malfrats et de bourgeois. Le thème : « la similitude profonde entre les gens de la haute et ceux de la basse société », dit John Gay. Une troupe de première grandeur, menée par un metteur en scène qui a su se donner les moyens de son propos : faire de L’Opéra de quat’sous une œuvre Le Monde d’aujourd’hui, puisée dans la matière même qui l’a vu naître. La mise en scène par Bob Wilson de L’Opéra de quat’sous avec le Berliner Ensemble n’est pas seulement diaboliquement efficace ; elle est généreuse, attentive à l’œuvre, aux acteurs et au public. Libération On est saisi et époustouflé par la force du spectacle, la beauté sidérante de l’ensemble, des maquillages aux lumières, des costumes aux gestes, on est emporté par la science des rythmes et mouvements que déploie ce maître rayonnant. Le Figaro Un spectacle parfaitement réglé à mi-chemin entre cirque et revue de cabaret, truffé de références au cinéma muet et à I’expressionnisme allemand, convoquant Chaplin, Nosferatu ou Le Cabinet du docteur Caligari. Diapason EN ALLEMAND SURTITRÉ EN FRANÇAIS TEXTE Bertolt Brecht, D’APRÈS L’Opéra des gueux DE John Gay, TRADUIT EN ALLEMAND PAR Elisabeth Hauptmann MUSIQUE Kurt Weill MISE EN SCÈNE, DÉCOR, LUMIÈRES Robert Wilson DIRECTION MUSICALE, RÉPÉTITEURS Hans-Jörn Brandenburg & Stefan Rager COSTUMES Jacques Reynaud COLLABORATION À LA MISE EN SCÈNE Ann-Christin Rommen COLLABORATION AU DÉCOR Serge von Arx COLLABORATION AUX COSTUMES Yashi Tabassomi DRAMATURGIE Jutta Ferbers, Anika Bárdos LUMIÈRES Andreas Fuchs, Ulrich Eh RÉDACTION DES SUR-TITRES Michel Bataillon AVEC Jürgen Holtz/Veit Schubert, Traute Hoess, Johanna Griebel, Christopher Nell, Axel Werner, Friederike Nölting, Angela Winkler, Georgios Tsivanoglou, Luca Schaub/Ulrich Brandhoff, Martin Schneider, Boris Jacoby, Winfried Peter Goos, Raphael Dwinger/Dejan Bucin, Jörg Thieme, Uli Pleßmann, Michael Kinkel, Anke Engelsmann, Ursula Höpfner-Tabori, Claudia Burckhardt, Marina Senckel, Gabriele Völsch, Gerd Kunath, (Walter Schmidinger UNE VOIX) & DAS DREIGROSCHEN ORCHESTER : Ulrich Bartel BANJO, VIOLONCELLE, GUITARE, GUITARE HAWAÏENNE, MANDOLINE Michael Wilhelmi PIANO, HARMONIUM, CÉLESTA Valentin Butt BANDONÉON Martin Klingeberg TROMPETTE Stefan Rager GLOCKENSPIEL, TIMBALES, BATTERIE Jonas Schoen SAXOPHONES, BASSON Benjamin Weidekamp SAXOPHONES, CLARINETTES, FLÛTES Otwin Zipp TROMBONE, CONTREBASSE Jo Bauer SON & BRUITAGE PRODUCTION Berliner Ensemble. Droits de représentation et © Suhrkamp Verlag, Frankfurt/Main, avec l’autorisation amicale de Johanna Schall et Jenny Schall. Droits de représentation de la musique Kurt Weill Foundation for Music Inc., New York. La pièce est publiée chez L’Arche Éditeur dans la traduction française de Jean-Claude Hémery. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre des Champs-Élysées. AVEC LE SOUTIEN DU Goethe Institut. AU THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES DU 25 AU 31 OCTOBRE 12 € À 95 € ROBERT WILSON/BERLINER ENSEMBLE 23 © LUCIE JANSCH SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 BERLINER ENSEMBLE GOETHE/WILSON/GRÖNEMEYER ADAPTATION JUTTA FERBERS Faust I & II PREMIÈRE EN FRANCE UN FAUST ENDIABLÉ. ROBERT WILSON, HERBERT GRÖNEMEYER ET JUTTA FERBERS ABORDENT EN TOUTE LIBERTÉ LE MONUMENTAL CHEF-D’ŒUVRE DE GOETHE. Pour Robert Wilson, le pacte avec le diable est une vieille histoire qui débute en 1989 à la Scala de Milan avec un opéra de Giacomo Manzoni, Doctor Faustus d’après Thomas Mann, suivi par The Black Rider de Tom Waits en 1990 à Hambourg, puis Doctor Faustus Lights the Lights de Gertrud Stein et Hans Peter Kuhn en 1992 au Hebbel-Theater à Berlin et au Festival d’Automne à Paris et enfin Faust de Gounod à l’Opéra de Varsovie en 2008. Peut-être, dit Wilson, n’ai-je fait pendant toutes ces années que des échauffements pour aborder aujourd’hui l’original. Le chef-d’œuvre original, la somme d’une vie, constitue, selon Goethe lui-même, « un étrange édifice », fait de « plaisanteries fort sérieuses ». Robert Wilson, Herbert Grönemeyer et Jutta Ferbers abordent de front et en toute liberté cette montagne de texte qui s’est jouée en 21 heures de spectacle quand Peter Stein la monte à Hanovre en l’an 2000 sans en couper une ligne. Sans se laisser intimider par le statut exceptionnel de ce monument national, sans craindre la réprobation des gardiens du temple, ils taillent dans le tissu du poème. Ils ne donnent pas la priorité au drame social de la fille séduite et à la rédemption de l’infanticide, ils ne plongent pas dans les spéculations métaphysiques, ils ne dessinent pas le trajet épique d’un surhomme quittant le Moyen Âge pour l’ère industrielle. Ils tracent le récit d’un Faust quadruple, qui se singularise, puis fusionne avec sa moitié diabolique. Avec allégresse et humour, ils cueillent les tableaux, les actions et les situations dramatiques, les dialogues, les instants poétiques, les couples de vers rimés, enfin tout ce qui chez Goethe leur convient pour « écrire » leur Faust, destiné à une troupe où les jeunes élèves de l’école Ernst Busch et leurs aînés, comédiens permanents et invités du Berliner Ensemble, jouent, chantent, dansent et miment. Ils animent une « diabolade », dirait Boulgakov, un opéra bouffe, un « opéra pop », car leur Faust est un une œuvre populaire, un bal satanique mené par Christopher Nell, facétieux Méphisto qui finit par en-diabler Heinrich Faust, son frère siamois, joué par quatre interprètes en première partie, puis par le seul Fabian Stromberger. Plaisanterie, satire, ironie et signification plus profonde, ce titre d’un poème dramatique de Grabbe, pourrait décrire leur spectacle. Ce Faust de quatre heures, réduit à la moitié, voire au tiers de ses 12 111 vers, est à la fois désinvolte et fort respectueux, paradoxal et donc conforme à l’univers faustien et goethéen. C’est un Faust I & II car, dit Wilson, « il y a la première et la seconde partie mais elles ne sont qu’une seule et même chose. Comme vont ensemble la moitié droite et la moitié gauche de mon cerveau. » Dans ce Faust I & II, il engage tout l’arsenal de ses artifices lumineux et sonores, les trucs de prestidigitateur, les jeux géométriques des images épurées, les cauchemars des contes cruels, les vidéos vertigineuses de fauves au galop… Il répond ainsi généreusement au souhait de Goethe. Dans le Prélude que chantent en scène tous les comédiens à l’échauffement tandis que s’installe le public, le patron d’un théâtre forain énonce ses exigences au metteur en scène : « Ainsi n’épargnez aujourd’hui ni toiles, ni châssis, ni machines. Faites tomber du ciel le plein feu, la pénombre. Quant aux étoiles, sans lésiner, soyez prodigue. Les feux et les jeux d’eau, les parois de rocher, les bêtes et les oiseaux ne manquent pas non plus. À l’étroit entre les planches de cette baraque, parcourez le vaste cercle de la création. Allez, marchez d’un pas rapide et mesuré. Allez du Ciel au Monde et du Monde à l’Enfer. » M. B. EN ALLEMAND SURTITRÉ EN FRANÇAIS DIRECTION, MISE EN SCÈNE, LUMIÈRES Robert Wilson MUSIQUE & CHANSONS Herbert Grönemeyer COSTUMES Jacques Reynaud CODIRECTION Ann-Christin Rommen COLLABORATION MUSICALE & SOUND DESIGN Alex Silva DRAMATURGIE Jutta Ferbers, Anika Bárdos COLLABORATION DÉCOR Serge von Arx COLLABORATION COSTUMES Wicke Naujoks DIRECTION MUSICALE Hans-Jörn Brandenburg, Stefan Rager ARRANGEMENTS MUSICAUX Herbert Grönemeyer, Alex Silva ARRANGEMENTS ADDITIONNELS POUR ORCHESTRE Hans-Jörn Brandenburg, Alfred Kritzer, Lennart Schmidthals LUMIÈRES Ulrich Eh PROJECTIONS VIDÉO Tomek Jeziorski RÉDACTION DES SUR-TITRES Michel Bataillon AVEC Krista Birkner, Christina Drechsler, Claudia Graue, Friederike Maria Nölting, Marina Senckel, Gaia Vogel, Anna von Haebler, Raphael Dwinger, Winfried Goos, Anatol Käbisch, Hannes Lindenblatt, Matthias Mosbach, Christopher Nell, Luca Schaub, Sven Scheele, Felix Strobel, Fabian Stromberger, Felix Tittel (VOIX Stefan Kurt, Angela Winkler) & LES MUSICIENS Stefan Rager PERCUSSIONS, ORDINATEUR, Hans-Jörn Brandenburg PIANO ÉLECTRONIQUE, ORDINATEUR, Joe Bauer SONS, BRUITS, Michael Haves SYNTHÉTISEUR, BASSE, GUITARE, Ilzoo Park VIOLON, Sophiemarie Yeungchie Won VIOLON, Jinyoung Maeng ALTO, Hoon Sun Chae VIOLONCELLE PRODUCTION Berliner Ensemble. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre du Châtelet. AVEC LE SOUTIEN DU Goethe Institut. AU THÉÂTRE DU CHÂTELET DU 23 AU 29 SEPTEMBRE 12 € À 90 € Théâtre de la Ville PARIS 24 GEORGES APPAIX © ELIAN BACHINI SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 GEORGES APPAIX LA LISEUSE Vers un protocole de conversation ? UN ART DU DIALOGUE. COMME DES ENFANTS ESPIÈGLES QUI INVENTERAIENT LA GRAMMAIRE DE LEUR RENCONTRE. Le monde est plein de malentendus. Quand bien même nous parlons la même langue, il arrive que les mots que l’on croit connaître nous réservent des surprises. Depuis Antiquités, l’une de ses premières pièces au milieu des années 1980, Georges Appaix s’amuse de la langue, dont il fait babil de mouvements et légère poésie d’être. Sans jamais se hausser du col, voilà trente ans que ce chorégraphe marseillais de joueuse faconde, formé dans la délicatesse des élans d’Odile Duboc, a entrepris avec une tranquille obstination teintée d’humour de suivre le cours de l’alphabet. Dans cet art de danser si singulier que cultive Georges Appaix, il y a un peu de Georges Perec et de Francis Ponge réunis : entre La Vie mode d’emploi et Le Parti-pris des choses, tout un artisanat de l’étonnement et une feinte d’idiotie pour donner la grâce de ne pas plomber l’ambiance. Le fil sur lequel évolue Vers un protocole de conversation? tient du dialogue ingénu où s’engagent une femme (Mélanie Venino) et un homme (Alessandro Bernardeschi) sous l’œil complice du chorégraphe lui-même. Rien n’est dit de leur histoire véritable ; il n’y a d’ailleurs d’autre vérité que celle qui se cherche entre eux, à vue, à tâtons et en balbutiements, comme des enfants espiègles qui inventeraient la grammaire de leur rencontre. « Règles que chacun s’emploie avec malice à déborder dans une euphorie communicative, orchestrée par la très grande fantaisie du travail littéraire, chorégraphique et musical de Georges Appaix », écrit le metteur en scène Alain Béhar. De fait, cette partition enjouée qui sait mêler corps, mots et musique est gorgée d’une épatante générosité, du chorégraphe envers ses interprètes et des danseurs eux-mêmes, pleinement investis dans le jeu qui les unit. Comme l’écrivait Georges Appaix dans les marges du solo Question de goûts « On s’oublie, puis quelque chose nous ramène à la conscience de ce qu’on est en train de faire, de dire, et là ça peut être dangereux, puis on s’oublie à nouveau et on effectue à travers ces allers-retours, ce pourquoi on est là ! On peut s’amuser. C’est parfois toute une vie. C’est rarement satisfaisant. C’est irremplaçable. » Jean-Marc Adolphe & MISE EN SCÈNE Georges Appaix CHORÉGRAPHIE & TEXTES Georges Appaix AVEC LA PARTICIPATION des interprètes Pierre Jacot-Descombes SON Éric Petit & Georges Appaix COSTUMES Michèle Paldacci AVEC Mélanie Venino, Alessandro Bernardeschi & Georges Appaix MUSIQUES Éric Petit, Ray Charles & Betty Carter, Vincenzo Bellini, Johann Sebastian Bach, Creedence Clearwater Revival, Oum Kalthoum, Candida & Floricelda Faez, Johannes Brahms, Alexandre Desplat, Giovanna Marini, Bob Dylan CONCEPTION LUMIÈRES COPRODUCTION Cie La Liseuse – Théâtre Garonne, scène européenne-Toulouse – L’Officina – Théâtre Joliette-Minoterie pour DANSEM 2014 – Pôle Arts de la Scène, Friche de la Belle de Mai. La Liseuse est une compagnie chorégraphique résidant à la Friche de la Belle de Mai à Marseille. En aide à la compagnie, elle reçoit le soutien du ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle est subventionnée par la ville de Marseille, le conseil général des Bouches-du-Rhône et le conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 18 AU 21 OCTOBRE 10 € À 26 € BORIS CHARMATZ/RACHID OURAMDANE 25 © PATRICK IMBERT © BORIS BRUSSEY SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 BORIS CHARMATZ MUSÉE DE LA DANSE/CCN RENNES-BRETAGNE danse de nuit AU LOUVRE DU 19 AU 23 OCTOBRE 10 € À 22 € CRÉATION DÉLOCALISER LA DANSE. DANS UNE COUR DU MUSÉE DU LOUVRE, BORIS CHARMATZ MET EN JEU UNE PLÉTHORE DE GESTES, DE MOTS ET DE FORMES. DANSE DE NUIT MET EN JEU DEUX PARAMÈTRES QUI DÉPLACENT LA MANIÈRE DE REGARDER LA DANSE : ELLE A LIEU DE NUIT, RACHID OURAMDANE CCN DE GRENOBLE TORDRE ET DEHORS – À L’EXTÉRIEUR DU THÉÂTRE. D’OÙ PROVIENT CE DÉSIR DE « DÉLOCALISER » LA DANSE ? Le désir à l’origine de cette pièce, c’est que la danse puisse avoir lieu n’importe où. Le studio ou le théâtre restent des endroits de travail pertinents, mais travailler à côté d’une voie de chemin de fer, d’un parking… ou même simplement de nuit, cela pose autrement les conditions de répétition et de réception de la danse: l’énergie ne circule pas de la même manière. Danser dehors, c’est faire le pari de perdre en clarté, pour être sur ce terrain. La danse en ressort en partie abîmée par le béton : elle est rendue plus brute, salie. Mais j’ai l’impression qu’il y a une vraie nécessité à être présent à cet endroit-là. BORIS CHARMATZ : QUELLES LIGNES SE DÉGAGENT AU NIVEAU DE LA COMPOSITION ? B. C. : J’ai envie d’aller vers la pléthore : pléthore de gestes, de mots, de formes – ce qui me fait reve- nir à une énergie plus proche de Aatt enen tionon ou de Quintette cercle: quelque chose de physique, de concentré – une pièce d’intervention. La base est principalement composée de matériau solo : un vocabulaire très rapide que les danseurs se partagent, s’échangent, qui circule. C’est le cas du texte également, qui part souvent du solo pour rejoindre l’unisson. Bouger très vite, parler très vite : aussi bien pour la danse que pour le texte, tout est construit autour d’un axe vitesse/intelligibilité. C’est un vrai défi : réussir à inscrire dans les corps un mouvement très rapide, mais qui reste intelligible. Je voudrais toucher un point d’intensité dans la vitesse, comme une sorte d’accélérateur de particules – charrier des mots et des mouvements jusqu’à ce que ça se mette à vibrer. L’utopie chorégraphique derrière cela est de créer des gestes qui puissent s’effacer sans laisser de traces. Des gestes faits pour s’en débarrasser, des gestes dont on puisse se dire qu’ils ne reviendront pas… Cela résonne avec la fugacité des dessins et des caricatures qui sont évoquées dans la pièce, qui rappellent les attentats de Charlie Hebdo. Il y a sans doute dans tout cela quelque chose de l’ordre d’une conjuration, d’un exorcisme… extraits d’un entretien mené par Gilles Amalvi Boris Charmatz LUMIÈRES Yves Godin COSTUMES Jean-Paul Lespagnard Perig Menez TRAVAIL VOCAL Dalila Khatir INTERPRÉTÉ PAR Ashley Chen, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Mani A. Mungai, Jolie Ngemi, Marlène Saldana EN ALTERNANCE AVEC Olga Dukhovnaya, Frank Willens AU THÉÂTRE DE LA CITÉ INTERNATIONALE DU 3 AU 10 NOVEMBRE 10 € À 22 € « Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus. » Ainsi se concluait, de façon quasi testamentaire, le film que Wim Wenders a consacré à Pina Bausch 1. C’est donc simple : pour échapper à la perdition, il suffit de libérer l’espace de la danse, d’en réveiller les lignes désirantes. Ainsi va le bouleversant TORDRE, de Rachid Ouramdane, dans le double portrait qu’il offre à deux de ses interprètes, l’Américaine Annie Hanauer et la Lituanienne Lora Juodkaite, et où « coexistent deux présences solitaires dans un même espace-temps, où l’invisible surgit à la surface du geste. » Fascinante virtuosité, dans l’extrême minutie de l’une, comme dans le tourbillon giratoire de l’autre, où les angles s’évaporent dans une formidable ivresse du présent. N’y aurait-il que cette seule virtuosité, ce serait déjà beaucoup. Mais s’ouvre en plus un espace illimité, où l’on accède au trouble même du corps dansant. Comme l’écrit fort justement Gérard Mayen : « la pièce de Rachid Ouramdane décape furieusement, derrière les apparences de soi et du geste, pour y déceler des logiques profondes de l’écriture du mouvement, mais aussi y dégager des lignes de fuite démentes. » 2 À l’intersection de deux présences au plus sublime des intensités offertes. J.-M. A. 1 2 Pina, film de Wim Wenders (2010). Gérard Mayen, article mis en ligne le 14 novembre 2014 par dansercanalhistorique. & CHORÉGRAPHIE Rachid Ouramdane LUMIÈRES Stéphane Graillot Sylvain Giraudeau AVEC Annie Hanauer & Lora Juodkaite CHORÉGRAPHIE CONCEPTION DISPOSITIF SON DÉCORS PRODUCTION Musée de la danse, centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, direction Boris Charmatz. Association subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication/direction régionale des Affaires culturelles/ Bretagne, la ville de Rennes, le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du Musée de la danse. AVEC LE SOUTIEN DE la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings. COPRODUCTION Théâtre national de Bretagne, Rennes – Théâtre de la Ville-Paris – Festival d’Automne à Paris – La Bâtie-festival de Genève – Holland Festival-Amsterdam – Kampnagel-Hamburg – Sadler’s Wells-Londres – Taipei Performing Arts Center – Onassis Cultural Centre – Athens. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Musée du Louvre-Paris – Festival d’Automne à Paris. danse de nuit est programmé dans le cadre de Parades, festival de performances organisé par la FIAC et le musée du Louvre. L’INVISIBLE À LA SURFACE DU GESTE. COMME UNE OFFRANDE, DEUX DANSEUSES AU SUMMUM D’UNE TROUBLANTE VIRTUOSITÉ. PRODUCTION DÉLÉGUÉE Centre chorégraphique national de Grenoble, codirection Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane. COPRODUCTION L’A./Rachid Ouramdane – Bonlieu, scène nationale d’Annecy – La Bâtie, Festival de Genève, dans le cadre du projet PACT bénéficiaire du FEDER avec le programme INTERREG IV A France-Suisse. AVEC LE SOUTIEN du Musée de la danse, centre chorégraphique national de Rennes et Bretagne. Pièce créée avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Île-de-France dans le cadre de l’aide à la compagnie conventionnée et de la région Île-de-France au titre de la permanence artistique. Le Centre chorégraphique national de Grenoble est financé par la DRAC Rhône-Alpes/ministère de la Culture et de la Communication, la ville de Grenoble, le département de l’Isère, la région Auvergne-Rhône-Alpes et soutenu par l’Institut français pour les tournées internationales. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre de la Cité internationale-Paris – Festival d’Automne à Paris. Théâtre de la Ville PARIS PARCOURS {ENFANCE & JEUNESSE} SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 Olivier Letellier © CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE 26 OLIVIER LETELLIER © ROBERT DE PROFIL La Nuit où le jour s’est levé +10 CRÉATION ROBERT DE PROFIL/NICOLAS LIAUTARD Balthazar UN RÉCIT DE VIE. L’HISTOIRE DE SUZANNE DEVENUE MÈRE ADOPTIVE. AU THÉÂTRE DES ABBESSES DU 3 AU 10 NOVEMBRE 5 € À 19 € DES ÂNERIES PAS SI BÊTES. QUAND L’HOMME FAIT L’ÂNE, POURQUOI L’ÂNE NE FERAIT-IL PAS L’HOMME ? QUELLE EST LA TRAME DU RÉCIT ? Il est inspiré d’une histoire vraie que nous avons modifiée pour faire intervenir le hasard. C’est à la faveur d’un héritage que le personnage de la pièce décide de s’offrir un beau voyage et se retrouve, sans l’avoir vraiment choisi, au Brésil. Là, sa rencontre inattendue avec un nouveauné va bouleverser sa vie. O. L. : Un animal, en vrai, sur une scène de théâtre, c’est toujours impressionnant. Surtout quand celui-ci se met à parler. Balthazar, de Nicolas Liautard, c’est une histoire d’âne, ou plutôt deux histoires en parallèle. Celle d’un petit garçon, amoureux des +4 +7 bêtes et mauvais élève, à qui on a tellement répété qu’il était un âne qu’il a fini par en perdre la parole. Devenu projectionniste dans un vieux cinéma, il aime à se remémorer son enfance à la campagne dans le silence et le noir de la cabine de projection. L’autre protagoniste est né âne et a acquis la parole à force d’affection. Il a joué dans un cirque, avant de devenir acteur au théâtre et au cinéma. C’est un clown, son partenaire de piste, qui nous racontera l’enfance de Balthazar et nous donnera à lire dans les pensées de l’animal : par exemple quand il se plaint du sort que les hommes réservent aux ânes. « Dans un monde où la plupart des hommes parlent comme des ânes, pourquoi est-ce qu’un âne ne parlerait pas comme un homme ? » questionne Nicolas Liautard. Spectacle très visuel, Balthazar (et Mémoires de Balthazar pour les plus petits) se déroule dans des espaces successifs où se mêlent travail de lumière sophistiqué et projections d’images aux techniques variées qui convoquent tout à la fois passé et présent, souvenirs et pensées, à la manière d’apparitions. Dans le droit fil de Blanche-Neige et Littlematchseller, ses précédentes créations pour le jeune public, Nicolas Liautard élabore un théâtre onirique et sensible où perce sa passion du cinéma, en particulier celui de Robert Bresson. Là aussi, le hasard aura sa part. M. B. PETITE FORME COMMENT ONT-ILS TRAVAILLÉ ? OLIVIER LETELLIER : En 2015, chacun d’eux avait déjà écrit un solo, consacré à un des personnages féminins parallèles de l’histoire. Mais cette nouvelle pièce est une création originale qui a nécessité de leur part une véritable écriture collective. C’est aussi le fruit d’un travail de plateau engagé en résidence au Théâtre National de Chaillot auquel participe l’ensemble de l’équipe artistique. CRÉATION AU THÉÂTRE PARIS-VILLETTE DU 12 AU 28 OCTOBRE 5 € À 16 € LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ EST SIGNÉ DE TROIS AUTEURS : GRANDE FORME POURQUOI AVOIR CHOISI TROIS HOMMES POUR INTERPRÉTER CETTE HISTOIRE DE FEMMES ? O. L.: Ce sont les femmes, aujourd’hui, qui incarnent le plus les valeurs d’engagement et de courage. Cet enfant que sa mère ne voulait pas garder, une autre femme va le prendre en charge avec une détermination absolue. Que des hommes portent cette parole me semble important. COMMENT TOUCHER DES ENFANTS AVEC UNE HISTOIRE D’ADULTES ? O. L. : Grâce à une scénographie très épurée, ludique, qui laisse une grande place à l’imagination poétique. Grâce aussi à l’emploi sur la scène de la Roue Cyr qui joue un rôle central. Mais d’abord, et surtout, l’histoire traite d’un thème universel qui nous concerne à tout âge: comment devient-on Propos recueillis par Isabelle Calabre parent ? Olivier Letellier est artiste associé au Théâtre National de Chaillot. TEXTE & COÉCRITURE AU PLATEAU Sylvain Levey, Magali Mougel & Catherine Verlaguet Olivier Letellier ASSISTANT Jonathan Salmon CRÉATION LUMIÈRES Sébastien Revel CRÉATION SONORE Mikael Plunian SCÉNOGRAPHIE Amandine Livet COSTUMES Ingrid Pettigrew COORDINATION ARTISTIQUE Colas Reydellet AVEC Clément Bertani, Jérôme Fauvel, Théo Touvet MISE EN SCÈNE PRODUCTION Théâtre du Phare-Olivier Letellier. COPRODUCTION ET SOUTIENS Théâtre National de Chaillot – Bruno Rudtmann SON Thomas Watteau VIDÉO Michaël Dusautoy MASQUES Anne Leray ÂNIERS Philippe Hertel, Xavier Richez JEU Jean-Charles Delaume, Jürg Häring, Marion Suzanne SELON LE BON VOULOIR D’Apollo CONCEPTION & SCÉNOGRAPHIE Nicolas Liautard LUMIÈRES PRODUCTION Robert de Profil. COPRODUCTION La Scène Watteau, scène conventionnée de Nogent-sur-Marne. Robert de Profil est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Île-de-France et le conseil départemental du Val-de-Marne. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre Paris-Villette – La Villette. AVEC LE SOUTIEN du conseil départemental du Val-de-Marne dans le cadre de l’aide à la création. Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre André-Malraux-Chevilly-Larue – Centre Jean-Vilar-Champigny-surMarne – FACM/Festival Théâtral du Val d’Oise – Itinéraires Bis-Saint-Brieuc – le Trio…S-scène de territoire pour les arts de la piste-Inzinzac-Lochrist – La Tribu (Théâtre Durance-Château-Arnoux/Saint-Auban, Théâtre de Grasse, scènes et cinés Ouest Provence, Théâtre Massalia-Marseille, Le Carré-Sainte-Maxime, Aggloscènes/Théâtre Le Forum-Fréjus, PôleJeune Public-Toulon- Provence Méditerranée) – Centre Jacques Duhamel, ville de Vitré / Fontenay en scènes, Fontenay-sous-Bois. AVEC LE SOUTIEN DE La Comédie de Caen-CDN de Normandie, la Chartreuse, CNES, Fonds SACD Théâtre. CORÉALISATION Théâtre de la Ville-Paris – Théâtre National de Chaillot. UR TOUS UN THÉÂTRE PO ACCÈS CULTURE c en partenariat ave ADAPTÉES EN REPRÉSENTATIONS S FRANÇAIS NE SIG S DE UE NG LA 15 h • Mer. 9 nov. 10 h et 30 • Jeu. 10 nov. 19 h RIPTION AVEC AUDIODESC • Mar. 8 nov. 14 h 30 30 et 19 h 30 • Jeu. 10 nov. 14 h LE THÉÂTRE DE LA VILLE & LA JEUNESSE 27 © DR SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 « ATELIERS LA VILLE DE PARIS » LE THÉÂTRE DE LA VILLE DE PARIS S’ENGAGE AUPRÈS DES ENFANTS 12 ARRONDISSEMENTS/31 ÉCOLES/8 LIEUX ASSOCIÉS DANS LE CADRE DES « INATTENDUS » Le Théâtre de la Ville, la SACD et le Festival Petits et Grands, ont invité la metteure en scène Émilie Le Roux pour créer une petite forme à destination d’un public jeune : En attendant le Petit Poucet + 6 THÉÂTRE/DANSE Philippe Dorin MISE EN SCÈNE Émilie Le Roux CHORÉGRAPHIE Adéli Motchan Roberto Negro CRÉATION LUMIÈRE Éric Marynower AVEC Kim Laurent & Jonathan Moussalli TEXTE CRÉATION MUSICALE DES ARTISTES À L’ÉCOLE ! Toujours désireux de favoriser la rencontre de l’enfant avec les artistes, le Théâtre de la Ville développe et prolonge son projet d’éducation artistique et culturelle au-delà du temps périscolaire pour que la création artistique soit au centre du projet d’école. Cette saison, nous innovons ! 4 SPECTACLES SERONT CRÉÉS DANS 4 ÉCOLES ASSOCIÉES : - Les Séparables de Fabrice Melquiot, par Emmanuel Demarcy-Mota, - Moman de Jean-Claude Grumberg, par la Troupe du Théâtre de la Ville - En attendant le Petit Poucet de Philippe Dorin, par Émilie Le Roux - Ubu Roi d’après Alfred Jarry, par le Naïf Théâtre Chaque équipe artistique sera associée à une école qui se fera complice du processus de création. Durant au minimum une semaine les équipes artistiques s’installeront dans une école, raconteront aux enfants le cheminement du projet, ouvriront leurs répétitions aux classes, confronteront leurs points de vue sur différentes scènes et dirigeront des ateliers de pratique. TRANSMETTRE LE PLAISIR DE LIRE PAR LA LECTURE COLLECTIVE & LA RENCONTRE D’AUTEURS CONTEMPORAINS : Faire découvrir aux jeunes spectateurs des textes de théâtre contemporain. Proposées à 6 écoles participantes « aux ateliers de la Ville de Paris », des séances de lecture à haute-voix se feront sur le temps scolaire, avec la complicité des enseignants, des auteurs et des comédiens des spectacles présentés lors des ateliers ville de Paris. À travers ces pièces et leurs auteurs, l’objectif est de transmettre aux enfants le plaisir de lire ensemble. Une restitution rassemblant toutes les classes participantes est organisée à l’école et l’auteur y est reçu comme l’invité d’honneur ! Il s’appelle Le Grand, elle s’appelle La Petite. Ils sont seuls au monde. Ils errent à la recherche d’un « petit coin où retirer leurs chaussures et poser leurs pieds sur un petit tapis ». Lorsqu’ils ont fait le tour du monde, ils s'interrogent. Comment donner un sens à leur histoire ? Comment donner un sens à sa vie quand on est juste celui qui n’est pas chez lui, quand on a tout laissé derrière soi ? Avec cette création, La Cie les Veilleurs veut ouvrir une discussion sur les migrations et l’immigration avec les plus jeunes. Le texte de Philippe Dorin nous offre une entrée par la poésie et le sensible. En attendant le Petit Poucet sera créé le 16 septembre à l’école Balanchine à Paris et sera ensuite jouer jusqu’au 20 janvier dans les écoles parisiennes. 28 Théâtre de la Ville PARIS NUIT SOUFIE/GENGIS KHAN SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 WEEKEND ORIENT OCCIDENT © SH. NOMINDARI DEUX SOIRÉES EXCEPTIONNELLES DE CE WEEK END ORIENT-OCCIDENT. UNE INVITATION À DÉCOUVRIR LA MUSIQUE AUTREMENT. La Nuit soufie À LA PHILHARMONIE DE PARIS SAMEDI 5 NOVEMBRE 10 € À 35 € À TRAVERS POÉSIES, CHANTS ET RITUELS, UNE NUIT POUR DÉCOUVRIR LES TRADITIONS SOUFIES, D’AZERBAÏDJAN, D’IRAN ET D’ÉGYPTE. « Tous les chemins mènent à Dieu. Moi, j’ai choisi celui de la danse et de la musique. » écrivait Djalâl ad-Dîn Rûmî, mystique persan du XIIIe siècle. L’art musical d’inspiration soufie reste encore le refuge de la grande poésie persane, azérie ou arabe, une poésie tournée vers extase, ou sérénité. Des montagnes du Caucase aux rives du Nil, des voix incandescentes incarneront dans cette soirée l’âme persane d’Homayoun Shajarian, la fougue du chant azéri d’Alim Qasimov, découvert pour la première fois au Théâtre de la Ville en 1992, ou encore guideront un hadra (cérémonie soufie) de Haute-Égypte, véritable rituel antique sur les bords du Nil. Homayoun Shajarian, fils et héritier de l’illustre Mohammad Reza Shajarian, incarne une musique ancienne en perpétuel devenir. C’est la troisième fois, qu’il est invité par le Théâtre de la Ville. Avec à ses côtés, Sohrab Pournazeri, jeune maître de la vièle kamantché et du luth tanbur, Homayoun Shajarian privilégie une esthétique contemporaine dépouillée, donnant ce sens du vrai et du « révélé » et entretenant cette flamme poétique, cet héroïsme chevaleresque que l’on retrouve dans la figure légendaire d’Alim Qasimov qui, déclame au ciel les poèmes du somptueux muqâm, la musique classique d’Azerbaïdjan. Dans le petit village de Deir au sud de Louxor, une scène rudimentaire est dressée. Quelques bancs de bois accolés, des guirlandes d’ampoules en guise d’éclairage… les voix de Sheir Hamid, Hossein Ahmad et de Sheikh Ghanane, munshiddin (chanteurs religieux) de Haute-Égypte dominent. En face, comme les guerriers d’une tribu antique, des hommes enturbannés ébauchent un tournoiement qui deviendra anarchique et expiatoire, c’est ainsi que se conclura ce voyage de l’esprit, d’une ferveur musicale sacrée toujours vivante. Alain Weber Gengis Khan à la quête de l’Empire mongol À LA CITÉ DE LA MUSIQUE PHILHARMONIE DE PARIS DIMANCHE 6 NOVEMBRE 9 € À 18 € LES CHEVAUCHÉES DE GENGIS KHAN : DE LA MONGOLIE À LA KALMOUKIE, EN PASSANT PAR L’AFGHANISTAN ET L’OUZBÉKISTAN Initiateur de vastes conquêtes à partir du XIIIe siècle, Gengis Khan et ses successeurs ont bâti le plus vaste empire que le monde ait connu. Alors que l’Occident passait d’une guerre de religion à l’autre, malgré les invasions sanglantes perçues comme barbares, la pax mongolica permettait sur son territoire une certaine liberté de croyance et de circulation. De cette époque, des steppes occidentales autour de Boukhara (prise en 1220) et Kaboul (prise en 1221), les musiques sont passées par la turcisation et l’islamisation. À Oulan-Bator et Elista (conquis vers 1632), les influences du chamanisme et du bouddhisme ont été conservées. C’est dans ce cadre que les musiciens et la danseuse réunis à la Philharmonie présenteront une variété de techniques vocales, instrumentales et de répertoires issus de différentes régions dont les sonorités peuvent sembler aujourd’hui éloignées. Le fameux khöömii (chant diphonique), l’urtyn duu (chant long), accompagnés du luth tovshuur et de vièle cheval morin khuur rappelleront le lien étroit que les Mongols entretiennent avec la nature : imitation de l’eau, du vent, contours mélodiques des paysages, allures des animaux. Un détours percussif afghan aux tablas, daf, dohol et zir baghali, créera le pont vers les traditions ouzbèkes : chant, luth tanbur et danse ; avant de rejoindre les épopées kalmoukes, nous raccrochant à la mythologie et l’histoire de tout un peuple. Johanni Curtet L’ART DU MUGHAM AZÉRI/Azerbaïdjan ALIM QASIMOV CHANT FERGANA QASIMOV CHANT Rauf Islamov KEMANCHA Zaki Vliyev TAR Rafaet Asgarov BALABAN Javidan Nabiyev NAGARA Sous le haut patronage de l’Ambassade d’Azerbaïdjan en France POÉSIES ET CHANTS MYSTIQUES PERSANS/Iran CHANT DIPHONIQUE/République de Kalmoukie HOMAYOUN SHAJARIAN CHANT SOHRAB POURNAZERI KAMANTCHÉ & TANBUR OKNA TSAHAN ZAM CHANT DIPHONIQUE, TOVSHUUR Milad Mohammadi TAR Mahyar Toreihi SANTOUR Hossein Rezaeenia DAF Aeen Meshkatià ZARA CHANTS DES STEPPES/Mongolie EPI CHANT DIPHONIQUE, MORIN-KHUUR BAYAMBAJARGAL GOMBODORJ CHANT LONG Afghanistan SIAR HASHIMI DAF, DOHOL MASUD HASHIMI DAF, DOHOL AU CŒUR DU NIL SOUFI/Égypte UNE CÉRÉMONIE DE DHIKR DANS UN PETIT VILLAGE DE HAUTE-ÉGYPTE SHEIR HAMID, HOSSEIN AHMAD, SHEIKH GHANANE HOSSAIN REZAEENIA DAF TRADITIONS DE BOUKHARA/Ouzbékistan YULDUZ TURDIEVA CHANT UKTAMJAN RASULOV TANBUR MUKADDAS MIJIT DANSE Chine/Xingyang ICALE RÉCRÉATION MUS rents nt les pa Pour les enfants do ngis Khan » sont au concert « Ge & RÉSERVATION : RENSEIGNEMENT 01 44 84 44 84 ARRÊT SUR IMAGE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 29 1er PRIX DU JURY/PARIS © LAURENT PHILIPPE LE JURY* CRASH TEST DANSE ÉLARGIE 2016 UNE ÉDITION D’EXCEPTION CETTE 4e ÉDITION DE DANSE ÉLARGIE RESTERA DANS LES MÉMOIRES COMME EXCEPTIONNELLE. Danse élargie se réalise grâce au soutien généreux et fidèle de la Fondation d’entreprise d’Hermès, qui a permis de doubler le nombre des prix (3 prix à Séoul, 3 prix à Paris) et d’aider les voyages des candidats venus de loin. Au-delà du concours, Danse Élargie c’est aussi l’accompagnement qui le prolonge et une programmation qui en découle. Un soutien renouvelé de la SACD permettra d’aider la diffusion des lauréats. Toute l’actualité sur danseelargie.com. LES LAURÉATS À SÉOUL EXCEPTIONNELLE… 1er PRIX : JEONG SEYOUNG DEUS EX MACHINA Corée du Sud Par son ouverture à l’international, puisque Danse élargie s’est Issu du théâtre, il a conçu une performance minimaliste et incongrue, jouant sur un comique de l’absurde et empreint d’un certain détachement face à la course effrénée du monde. déployée en deux week-ends l’un à Séoul les 11 et 12 juin, l’autre à Paris les 18 et 19 juin. Nous avions imaginé d’exporter le concept de Danse Élargie sur d’autres continents pour encourager plus de candidatures extra-européennes. Chose faite puisque des candidatures sont venues de plus de 50 pays. L’équipe du LG Arts Centre à Séoul a piloté la préparation et la tenue de l’événement à Séoul. Par le public encore plus nombreux. Plus de 2000 à Paris et 1200 à Séoul au LG Arts Center. Certains sont venus pour une matinée et d’autres pour tout le week-end. Ce public aussi attentif qu’enthousiaste, a pu apprécier l’incroyable diversité de formes et des contenus. Par la qualité des 17 projets sélectionnés et par le choix affirmé de son Jury. Le jury s’est attaché aux propositions qui affichaient un positionnement fort, reflétant un contexte politique ou social particulier. Lors de l’annonce des lauréats, les membres du jury ont explicité leurs choix, de manière personnelle et engagée, ce qui a permis à tous les candidats de dépasser leur déception. Nous avons ainsi assisté à un moment d’enthousiasme et de solidarité entre tous comme on n’en avait encore jamais vu. Au bout de 8 ans (1re édition en juin 2010), nous sommes arrivés à une belle intensité, tant sur le plateau que dans la salle, une fête pour les artistes autant que pour les spectateurs, un concours joyeux et solidaire, faisant ainsi voler en éclat les règles de la compétition. 2e PRIX : SAMUEL & MATHIEU JOSEPH ET JEFF ARMAND LIBRE SANS TOI-T Île Maurice Ils ont stupéfait le public en assumant avec force un art du pauvre, faisant avec ce qu’ils avaient (des bidons, des clous, et des bouts de chiffon). On n’a rien mais on est tout. Des prouesses physiques sans effet démonstratif, une simplicité désarmante, ils ont enflammé les cœurs des Coréens pourtant d’un naturel réservé. C’est ça aussi Danse Élargie, une ouverture à un ailleurs inconnu. À PARIS 1er PRIX : MITHKAL ALZGHAIR DÉPLACEMENT Syrie/Turquie Ce chorégraphe a dit dans le plus grand silence et le plus grand dénuement, ce qui était contenu dans son titre. Il est allé à l’essentiel, puisant sa force dans sa profondeur, sans aucune démonstration. 2e PRIX : COLLECTIF (LA)HORDE/MARINE BRUTTI/ JONATHAN DEBROUWER/ARTHUR HAREL TO DA BONE France/Québec/Hongrie/Pays-Bas/Pologne/Ukraine Ce collectif réunit des jeunes de nombreux pays qui ne s’étaient jamais rencontrés avant, sauf sur internet en postant des vidéos de leur pratique solitaire. Le « Jump style » consiste à inventer des sauts et à les filmer. Cette rencontre plus qu’improbable sur la scène du Théâtre de la Ville a été d’une énergie déployée en commun exceptionnelle. 3e PRIX : LYON EUN KWON GLORY Corée du Sud Elle a qui a su aborder un problème de société réel en Corée, le service militaire, et trouver la forme juste pour le faire, force l’admiration. En associant musique vivante (la percussion), éléments visuels (la pastèque), texte (la narration) et mouvement (le danseur-soldat et son double, sorte de marionnettistemanipulateur symbolisant le pouvoir). Un dialogue de forme et contenu, qui fait sens. PRIX DU PUBLIC : EIRINI PAPANIKOLAOU ANTHEMOESSA Grèce 3e PRIX : GAÉTAN BULOURDE SPOILED SPRING Belgique/France/ Italie En proposant une lecture décalée et burlesque du Sacre du printemps, le compositeur de Spoiled spring (Printemps pourri) revient sur les scandales dans l’histoire de la musique. La dégaine des trois performeurs musiciens, vêtus de pagnes et perruques, interprétant les mélodies du Sacre avec des trompettes en carton et avec leurs pieds, était irrésistible. PRIX DU PUBLIC : CHIEN-HAO CHANG BOUT Taïwan PRIX DU PUBLIC MENTION SPÉCIALE : LYON-EUN KWON GLORY PRIX DES TECHNICIENS : EIRINI PAPANIKOLAOU ANTHEMOESSA * Le jury parisien était composé de Dorothée Munyaneza, Vincent Macaigne, Lee Bul, Tiago Guedes, Eun-Me Ahn, Lucinda Childs, Ya-Wen Fu. 30 Théâtre de la Ville PARIS VIE DU THÉÂTRE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2016 ie ph ra og ot Ph Paris © MAGLIOCCA Pendant ces deux jours, une vente exceptionnelle d’affiches et autres documents publiés depuis 1968 sera organisée au profit d’un des projets menés par le Théâtre de la Ville. © C. MIRCO PRIX DE LA MISE EN SCÈNE SACD 2016 Brigitte Jaques-Wajeman pour Polyeucte Graphi sme © AAA spectacle vivant Uniquement sur inscription - http://journeesdupatrimoine.culturecommunication.gouv.fr/ LES ARTISTES HONORÉS AA-ate lier.org © DR du Pour la première fois, le Théâtre de la Ville participe aux Journées du Patrimoine. Des visites en groupe des coulisses, l’histoire du Théâtre et l’envers du décor, la loge Sarah Bernhardt. ot sch 17-18 SEPTEMBRE 2016 er nA Va JOURNÉES DU PATRIMOINE ne An capitale repris en janvier 2017 au Théâtre des Abbesses PRIX DU SYNDICAT DE LA CRITIQUE 2016 Alexandre Meyer, meilleur compositeur de musique de scène pour UND de Howard Barker, mise en scène Jacques Vincey ; Pour permettre au public de découvrir une offre foisonnante et éclectique, Rainer Behr, meilleur danseur pour ses interprétations la Ville de Paris soutient : du répertoire du Tanztheater Wuppertal. VERNET LION D’OR DE LA BIENNALE DE VENISE 2016 © FRA NCIS Maguy Marin, pour sa carrière. © MICHEL CA VALCA © DR LE BAR DU THÉÂTRE DE LA VILLE Jean Laville vous accueille une heure avant les représentations et pendant les entractes. Vous pouvez déguster des salades, des assiettes de charcuterie ou de fromage, toujours réalisées à base de produits frais et choisies selon les arrivages du marché. Une sélection de vins complète la carte. Il adapte les plats en fonction des spectacles, vous pourrez déguster toutes les saveurs du monde et pendant Alice et autres merveilles, des friandises et des boissons qui s’inspireront de celles dégustées au pays des merveilles. JOURNAL DU THÉÂTRE DE LA VILLE DIRECTION, ADMINISTRATION 16 quai de Gesvres 75180 Paris Cedex 04 - Tél. : 01 48 87 54 42 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & DE LA RÉDACTION Emmanuel Demarcy-Mota COORDINATION ÉDITORIALE Valérie Dardenne AVEC LA COLLABORATION DE Marie-Laure Violette, Grégoire Hoh CONSEIL ÉDITORIAL Jean-Marc Adolphe, Colette Godard, Christophe Lemaire CONCEPTION GRAPHIQUE Émilie Paillot graphiste ASSISTANTE Marie-Pierre Lasne CORRECTEUR Alexandre Lassalle IMPRESSION BLG Toul - 54200 TOUL I ISSN 0248-8248 I tirage à 25 000 ex. COUVERTURE Kyle Abraham Pavement © CARRIE SCHNEIDER L’Espace Cardin © VALÉRIE DARDENNE LA CREATION ET LA DIFFUSION Avec plus de 70 lieux et structures de création et/ou de diffusion dont le Théâtre de la Ville, le Châtelet, le Monfort, le CentquatreParis, le Théâtre Paris Villette, la Maison de la Poésie, la Maison des Métallos, l’Atelier de Paris Carolyn Carlson, le Théâtre Dunois, Micadanses, le Mouffetard - théâtre de la marionnette, le Cirque Électrique, 2 rue 2 cirque, Paris quartier d’été, le Festival d’Automne, International Visual Theatre, le Théâtre 13, le Carreau du Temple et bien d’autres… la Ville de Paris accompagne et encourage le spectacle vivant dans la diversité de ses disciplines, de ses écritures et de ses formes : théâtre, danse, cirque, arts de la rue, mime, geste, marionnette et spectacle pluridisciplinaire. À travers son soutien à des équipements culturels, des événements et des équipes artistiques, elle défend les spectacles de qualité tout en favorisant leur accès à tous les publics. DES NOUVEAUX PROJETS VOIENT LE JOUR EN 2016 • Un centre culturel • Une nouvelle unique 100% dédié au Hip Hop avec La Place • Un nouveau projet artistique au Grand Parquet fabrique culturelle centrée sur l’émergence et la transmission aux Amandiers THÉÂTRE ENFANCE & JEUNESSE DANSE MUSIQUE CALENDRIER MUSIQUES DU MONDE 31 SEPTEMBRE 2016 THÉÂTRE DE LA VILLE JE 1 VE 2 THÉÂTRE DES ABBESSES THÉÂTRES PARTENAIRES SA 3 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H DI 4 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 16 H LU 5 MA 6 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H ME 7 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H JE 8 VE 9 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 19 H 30 SA 10 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 19 H 30 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H DI 11 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 15 H TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 16 H LUN 12 RENCONTRE Café des Œillets I 18 H « L’écriture documentaire dans le théâtre contemporain » TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H MA 13 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 19 H 30 81 AV. VICTOR HUGO 20 H 30 ME 14 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 15 H 81 AV. VICTOR HUGO 20 H 30 JE ALICE ET AUTRES MERVEILLES 19 H 30 81 AV. VICTOR HUGO 20 H 30 VE 16 ALICE ET AUTRE MERVEILLES 19 H 30 81 AV. VICTOR HUGO 20 H 30 SA 17 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 19 H 30 ALY KEÏTA I MALI 17 H 81 AV. VICTOR HUGO 20 H 30 DI 18 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 15 H RENCONTRE l’issue de la représentation 15 TANZTHEATER WUPPERTAL/PINA BAUSCH Théâtre du Châtelet I 20 H ABONNEZ-VOUS ! LU 19 IL EST ENCORE TEMPS. MA 20 ALICE ET AUTRE MERVEILLES 19 H 30 ME 21 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 15 H ROBERT ASHLEY I STEVE PAXTON 19 H 30 JE 22 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 14 H 30 ROBERT ASHLEY I STEVE PAXTON 19 H 30 VE 23 ALICE ET AUTRE MERVEILLES 19 H 30 ROBERT ASHLEY I STEVE PAXTON 19 H 30 FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 19 H SA 24 ALICE ET AUTRES MERVEILLES 15 H ROBERT ASHLEY I STEVE PAXTON 19 H 30 FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 19 H DI 25 Au choix : la formule d’abonnement classique à composée avec au moins 4 spectacles ou 4 concerts, la Carte Places à 2, pour celles et ceux qui préfèrent s’organiser au fur et à mesure de la saison. Pour les moins de 30 ans : des abonnements à tarifs réduits Pour découvrir en famille les spectacles du Parcours {enfance & jeunesse}, la Carte enfance & jeunesse est indispensable. FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 16 H LU 26 MA 27 FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 19 H ME 28 JE NORA CHIPAUMIRE 20 H 30 FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 19 H FAUST I & II Théâtre du Châtelet I 19 H 29 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er Prog. I 20 H 30 NORA CHIPAUMIRE 20 H 30 VE 30 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er Prog. I 20 H 30 NORA CHIPAUMIRE 20 H 30 Pour en savoir plus, consulter theatredelaville-paris.com OCTOBRE 2016 THÉÂTRE DE LA VILLE THÉÂTRE DES ABBESSES SA 1 3 CONCERTS EN 1 16 H BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er Prog. I 20 H 30 PANDIT KUSHAL DAS I SANDIP GHOSH I INDE 17 H NORA CHIPAUMIRE 20 H 30 DI 2 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er Prog. I 15 H LU 3 BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er Prog. I 20 H 30 WEEK-END PARIS/ NEW YORK 5 PAR TÉLÉPHONE 01 42 74 22 77 du lundi au samedi de 11 h à 19 h MA 4 ME THE UNDERTAKING 20 H 30 LUCINDA CHILDS Théâtre du Châtelet I 20 H 6 THE UNDERTAKING 20 H 30 LUCINDA CHILDS Théâtre du Châtelet I 20 H VE 7 THE UNDERTAKING 20 H 30 LUCINDA CHILDS Théâtre du Châtelet I 20 H 8 ETHAN LIPTON Café des Œillets I 19 H ARTURO O’FARRILL 21 H FREDERICK SEIDEL I CHARLOTTE RAMPLING 16 H lecture WHY POETRY ? 17 H 15 conversation à 3 THE UNDERTAKING 20 H 30 9 TIME TO CHOOSE film I 16 H + rencontre ETHAN LIPTON Café des Œillets I 19 H DI PAR INTERNET theatredelaville-paris.com LUCINDA CHILDS Théâtre du Châtelet I 20 H DOMINIQUE A 20 H 30 JE SA COMMENT RÉSERVER THÉÂTRES PARTENAIRES AUX GUICHETS Théâtre de la Ville (jusqu’au 22 octobre 2016) 2, place du Châtelet. Paris 4 du lundi au samedi de 12 h à 20 h (19 h les jours de relâche) Espace Pierre Cardin (à partir du 14 novembre 2016) LU 10 1, avenue Gabriel. Paris 8 MA 11 KYLE ABRAHAM 20 H 30 ME 12 KYLE ABRAHAM 20 H 30 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 17 H JE KYLE ABRAHAM 14 H 30 & 20 H 30 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 10 H 30 VE 14 KYLE ABRAHAM 20 H 30 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 19 H SA 15 ALISSA MARGULIS I DAVID KADOUCH 17 H KYLE ABRAHAM 20 H 30 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 17 H DI 16 KYLE ABRAHAM 15 H BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 11 H 13 LU 17 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 10 H 30 MA 18 GEORGES APPAIX 20 H 30 ME 19 GEORGES APPAIX 20 H 30 BORIS CHARMATZ Musée du Louvre I 19 H 30 JE GEORGES APPAIX 20 H 30 BORIS CHARMATZ Musée du Louvre I 19 H 30 GEORGES APPAIX 20 H 30 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 14 H 30 BORIS CHARMATZ Musée du Louvre I 19 H 30 20 VE 21 du lundi au samedi de 12 h à 20 h & 14 H 30 du mardi au samedi de 17 h à 20 h & 14 H 30 SA 22 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 17 H BORIS CHARMATZ Musée du Louvre I 19 H 30 & 21 H 30 DI 23 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 11 H BORIS CHARMATZ Musée du Louvre I 19 H 30 & 21 H 30 LU 24 MA 25 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 10 H 30 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 20 H ME 26 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 14 H 30 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 20 H JE BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 10 H 30 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 20 H 27 VE 28 BALTHAZAR Théâtre Paris-Villette I 19 H SA 29 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 20 H DI 30 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 17 H LU 31 L’OPÉRA DE QUAT’SOUS Théâtre des Champs-Élysées I 20 H QUAND RÉSERVER OUVERTURE DES RÉSERVATIONS 21 jours avant la 1re représentation et pour toutes les représentations du spectacle concerné. SUIVEZ NOTRE ACTUALITÉ theatredelaville-paris.com SPECTATEURS À MOBILITÉ RÉDUITE Les salles sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Des places vous sont réservées. Merci de nous prévenir de votre venue lors de la réservation pour l’organisation de votre accueil. THÉÂTRES PARTENAIRES NOVEMBRE 2016 ESPACE PIERRE CARDIN (19 h les jours de relâche) Théâtre des Abbesses 31, rue des Abbesses. Paris 18 THÉÂTRE DES ABBESSES THÉÂTRES PARTENAIRES THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES 15, avenue Montaigne. 75008 Paris I 01 49 52 50 50 MA 1 ME 2 JE 3 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 14 H 30 & 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 VE 4 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 14 H 30 & 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 THÉÂTRE DU CHÂTELET SA 5 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 15 H & 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 LA NUIT SOUFIE Philharmonie de Paris I 20 H 30 1 place du Châtelet. Paris 1 I 01 40 28 28 28 DI 6 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 15 H GENGIS KHAN… Cité de la musique/Philharmonie de Paris I 16 H 30 LU 7 MA 8 ME 9 JE 10 theatrechampselysees.com chatelet-theatre.com RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 THÉÂTRE PARIS-VILLETTE LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 10 H & 14 H 30 FINIR EN BEAUTÉ Le Monfort I 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 211, avenue Jean Jaurès. Paris 19 I 01 40 03 72 23 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 10 H & 15 H FINIR EN BEAUTÉ Le Monfort I 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 LA NUIT OÙ LE JOUR S’EST LEVÉ 14 H 30 & 19 H 30 FINIR EN BEAUTÉ Le Monfort I 19 H 30 RACHID OURAMDANE Théâtre de la Cité internationale I 20 H 30 theatre-paris-villette.fr RENDEZ-VOUS À L’ESPACE PIERRE CARDIN À PARTIR DU 14 NOVEMBRE 2016 1, AVENUE GABRIEL. PARIS 8 theatredelaville-paris.com 2 PL. DU CHÂTELET PARIS 4