Journal Identification = PNV Article Identification = 0518 Date: February 27, 2015 Time: 4:5 pm
J. Poirier
Jean-Baptiste Vincent Laborde [1, 2] est né le 5
décembre 1830 à Buzet (Lot-et-Garonne), devenue
Buzet-sur-Baïse en 1921, dans le quartier de Padouin.
Ses parents sont peu fortunés. Après de brillantes études
à Casteljaloux, puis au lycée de Cahors, il monte à Paris
et s’inscrit en faculté de médecine. Pour subvenir à ses
besoins, il donne des lec¸ons particulières. Il est nommé
externe des hôpitaux de Paris, quarante-septième sur cent-
quatre-vingt-deux au concours de 1854 [3], dans la même
promotion que Sigismond Jaccoud (1830-1913), Benjamin
Ball (1833-1893) et Etienne Lancereaux (1829-1910), futur
président de l’Académie de médecine. En 1858, il est
rec¸u à l’internat des hôpitaux de Paris, trente-troisième sur
trente-sept nommés, en même temps qu’Adrien Proust
(1834-1903), futur professeur d’hygiène à la faculté de
médecine de Paris, et père de Marcel Proust (1871-1922). À
la fin de sa troisième année d’externat (1857) et de sa qua-
trième année d’internat (1860), Laborde rec¸oit la médaille
de bronze de l’Assistance publique accordée aux internes et
aux externes «qui ont toujours rempli leurs fonctions avec
zèle et exactitude [....], comme témoignage de satisfaction
de la part de l’administration »[3].
En 1864, Laborde soutient sa thèse de doctorat en
médecine [4]. Si l’on se réfère aux dédicaces de sa thèse,
ses maîtres sont Alfred Velpeau (1795-1867), professeur de
clinique chirurgicale, Auguste Nélaton (1807-1873), profes-
seur de clinique chirurgicale, Eugène Cazalis (1808-1882),
ex-médecin de la Salpêtrière, médecin de la Maison de
santé, Jean-Baptiste Bouillaud (1796-1881), professeur de
clinique médicale, Pierre-Olive Rayer (1793-1867), médecin
honoraire de la Charité, médecin de l’Empereur, membre de
l’Institut et de l’Académie impériale de médecine, Joseph-
Franc¸ois Malgaigne (1806-1865), professeur de médecine
opératoire, Sauveur Henri Victor Bouvier (1799-1877), méde-
cin de l’hôpital des Enfants, Pierre Carl Edouard Potain
(1825-1901), médecin de l’hospice des Ménages, profes-
seur agrégé à la Faculté de médecine, Ernest Charles
Lasègue (1816-1883), médecin de l’hôpital Necker, profes-
seur agrégé libre à la Faculté de médecine de Paris (figures
1et2).
Laborde se présente deux fois sans succès à
l’agrégation et rédige donc deux thèses d’agrégation, la pre-
mière sur la physiologie pathologique de l’ictère (1868-69)
et la seconde sur la malignité dans les maladies (1872).
Il accumule prix et récompenses [5, 6] : médaille d’or et
prix Corvisart de la Faculté de médecine de Paris (1857), lau-
réat de la Société médicale des Hôpitaux de Paris (1862-63),
lauréat de la Société anatomique, prix Godard (1864), prix
Monthyon (1865-68), prix Orfila de l’Académie de médecine
(1878-79), prix Bellion et prix de physiologie thérapeutique
de l’Académie des sciences. Il est membre de plusieurs
sociétés savantes et associations [2] : Société anatomique
de Paris, Société de biologie, Société d’anthropologie de
Paris, Société d’assistance pour les aveugles, Ligue anti-
alcoolique (Président), Société de médecine publique et
d’hygiène professionnelle (membre fondateur). Il est élu à
l’Académie de médecine (section d’anatomie et de physio-
logie) le 12 juillet 1887 et sera un académicien assidu et
prolixe.
Laborde se marie en 1887. Son épouse meurt huit
ans plus tard. Il se remarie en 1897 avec une veuve de
cinquante-et-un ans [7] qui avait une fille d’un premier
mariage.
Travaillant dans le laboratoire de Jules Auguste Béclard
(1818-1887), professeur de physiologie à la Faculté de
médecine de Paris, il devient chef de travaux de physiologie
et directeur du laboratoire et des travaux physiologiques à
la Faculté de médecine de Paris;àcetitre, il est chargé
du cours de démonstrations physiologiques. En 1890, la
chaire d’anthropologie biologique de l’École d’anthropologie
de Paris lui est confiée [8]. Il est, par ailleurs, inspecteur des
Maisons de santé privées de la Seine.
Laborde meurt le 5 avril, à son domicile, 1, boulevard
Saint-Germain à Paris. «Les obsèques ont été aussi simples
que possible, comme il convenait, pour un homme d’une
telle envergure morale. »[9]. «Libre-penseur convaincu et
Figure 1. Jean-Baptiste Vincent Laborde (©Bibliothèque de
l’Académie nationale de médecine).
Figure 1. Jean-Baptiste Vincent Laborde (©Library of the national
Academy of medicine).
74 Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 13, n ◦1, mars 2015
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