LE RÉEL
ET LE FANT ASTIQUE
Collection L'Ouverture Philosophique
dirigée par Bruno Péquignot et Dominique Chateau
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillÎj des travaux
originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'
elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y con-
fondra donc pas la philosophie avec une discipline académique; elle est
réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils
soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines,
sociales ou naturelles, ou ... polisseurs de verres de lunettes
astronomiques.
Dernières parutions
Olga KISSELEVA, Cybertart, un essai sur l'art du dialogue, 1998.
Jean-Luc THAYSE, Eros etfécondité chez le jeune Lévinas, 1998.
Jean ZOUNGRANA, Michel Foucault un parcours croisé: Lévi-Strauss,
Heidegger, 1998.
Jean-Paul GAUBERT, Socrate, Une philosophie du dénuement, 1998.
Roger TEXIER, Socrate enseignant, de Platon à nous, 1998.
Mariapaola FIMIANI, Foucault et Kant, 1998.
Stéphane HABIB, La responsabilité chez Sartre et Levinas, 1998.
Fred FOREST, Pour un art actuel, 1998.
Lukas SOSOE, Subjectivité, démocratie et raison pratique, 1998.
Frédéric LAMBERT, J-Pierre ESQUENAZI, Deux études sur les
distorsions de A. Kertész, 1998.
Marc LEBIEZ, Éloge d'un philosophe resté païen, 1998.
Sylvie COIRAULT-NEUBURGER, Eléments pour une morale civique,
1998.
Henri DREI, La vertu politique: Machiavel et Montesquieu, 1998.
Dominique CHATEAU, L'héritage de l'art, 1998.
Laurent MARGANTIN, Les plis de la terre -système minéralogique et
cosmologie chez Friedrich von Hardenberg (Novalis), 1998.
ALAIN CHAREYRE-MEJAN
LE RÉEL
ET LE FANTASTIQUE
Editions L'Harmattan
5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique
75005 Paris
L'Harmattan INC
55, rue Saint Jacques
Montréal (Qc) -CanadaH2Y
lK9
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@L'Harmattan, 1998
ISBN: 2-7384-7395-4
AVANT PROPOS
Il y a dans ce livre une interprétation du fantastique et une
interprétation de la philosophie à la lumière de la mise en
perspective réciproque de l'un par l'autre.
La philosophie a tôt reconnu dans le sentiment de l'étrange,
dans l'étonnement qui subjugue la conscience et le jugement, un
embarras cependant propre à éveiller l'interrogation de la raison à
propos de ce qui prétend l'arrêter. Et Socrate - on le sait -, s'il ne
va pas jusqu'à prendre le masque de Méduse, se compare toutefois
à la raie torpille dont la décharge électrique effraie, paralyse et
«engourdit le corps »1 de qui la touche, avant de le rendre muet et
comme effaré2. L'étonnement socratique a beau ne constituer
qu'une ruse, un expédient3 propre à faire rebondir le dialogue, à en
hâter l'issue, le philosophe doit à l'origine affronter un passage
ténébreux et inquiétant, un « bouleversement terrible» de toutes ses
idées, suivant la formule du Protagoras4. La stupeur de penser et
l'acte de penser sont mystérieusement d'abord indissolubles. Ainsi
pourrait-on dire que quelque chose de fantastique « provoque» la
(et à la) philosophie, cependant que celle-ci prétend à l'opposé se
définir comme le moyen d'en prendre la mesure.
D'un côté, nous nous sommes demandés ce qui arrive au fond
dans le sentiment du fantastique, pour en donner une logique,
entendant simplement par là la prise en considération de ce que
nous pouvons nous représenter lorsque nous prononçons. le mot
dans les circonstances qui l'appellent et l'impliquent. D'un autre,
1. Platon, Ménon, 80 a-b (Nous citerons toujours Platon dans l'édition
Flammarion).
2. Id.
3. S. Kofman, Comment s'en sortir, Galilée, pp.41 et 59.
4. 361 c.
Garnier
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