Environmental
Commissioner
of Ontario
Commissaire à
l'environnement
de l'Ontario
Gord Miller, B.Sc, M.Sc
Commissioner
Gord Miller, B.Sc, M.Sc.
Commissaire
1075, rue Bay, bureau 605
Toronto (Ontario) M5S 2B1
Tél: (416) 325-3377
Téléc. (416) 325-3370
1-800-701-6454
1075 Bay Street, Suite 605
Toronto, Ontario, M5S 2B1
Tel: (416) 325-3377
Fax: (416) 325-3370
1-800-701-6454
DISCOURS
M. Gord Miller, commissaire à l’environnement de l’Ontario
À la recherche d’un leadership : le coût de l’inaction en matière de changements
climatiques
Studio des médias de Queen’s Park, édifice de l’Assemblée legislative
Mercredi le 9 juillet 2014
Priorité au discours anglais prononcé
À titre de commissaire à l’environnement de l’Ontario, j’ai publié mon premier rapport
sur le changement climatique en novembre 2002, il y a près de 12 ans. Ce rapport,
intitulé Les fondements scientifiques du changement climatique sont-ils valides?, a
largement été écrit au futur et il décrivait les répercussions profondes que les
changements climatiques allaient avoir au fil des ans sur l’écosystème, la société et
l’économie. La concentration atmosphérique de CO2 ce mois-là était de 372 ppm, soit
environ 90 ppm au-dessus des niveaux avant l’ère industrielle.
De nos jours, je n’ai plus besoin d’utiliser le futur lorsque je parle des changements
climatiques. Les épisodes météorologiques extrêmes et les répercussions des
changements du climat à l’échelle mondiale font les manchettes, déstabilisent des
nations et menacent notre approvisionnement en nourriture. Ici, à Toronto, il y a tout
juste une année, un train de GO Transit était paralysé dans les eaux de la rivière Don
et, il y a deux semaines, d’autres pluies abondantes ont forcé la fermeture de ce
tronçon une fois de plus. De plus, la part de CO2 de source anthropique dans
l’atmosphère continue de grimper insidieusement; elle s’est accrue d’un tiers complet,
et ce, seulement depuis que j’occupe le poste de commissaire. Les changements
climatiques sont réels, ils se manifestent maintenant et ils feront toujours partie des
événements mondiaux majeurs.
En tant que commissaire à l’environnement de l’Ontario, je dois déposer tous les ans au
président de l’Assemblée législative un rapport sur les progrès des activités en Ontario
pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, je remets au président à
qui incombe cette responsabilité un rapport intitulé À la recherche d’un leadership : le
coût de l’inaction en matière de changements climatiques. Vous lirez dans ces pages
l’analyse habituelle des progrès dans la réduction des émissions de GES pour chacun
des secteurs. Vous y lirez aussi une analyse où j’explique les endroits où de toute
évidence nous accusons un retard et où nous ratons les occasions d’améliorer la
situation. Selon les prévisions, il semble que nous atteindrons notre cible de 2014
établie à 166 Mt d’émissions de GES. Par contre, par la suite, les mêmes prévisions
indiquent que les émissions de GES s’élèveront de nouveau et qu’elles ne nous
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permettront pas de croire que nous aurons les réductions nécessaires pour atteindre la
cible de 2020.
Mon rapport ne fait pas que le suivi des tendances sur les émissions. L’atténuation des
changements climatiques repose sur les politiques gouvernementales, et le discours
politique mondial a radicalement changé. Il y a quatre grandes idées relativement
nouvelles qui dominent le discours international au sujet des émissions de GES et des
changements climatiques. Je crois qu’il est nécessaire que l’Assemblée législative de
l’Ontario soit au courant de ces idées et de leurs conséquences. J’ai expliqué ces
concepts dans le rapport et j’en brosse un portrait ici :
Premièrement, la climatologie a considérablement évolué et elle nous permet
maintenant d’atteindre un degré de certitude très élevé. De plus, les données exposent
les changements qui se produisent à l’instant même dans le climat et les océans. À
cette fin, je résume au début du rapport les résultats du cinquième rapport du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publié tout récemment. J’espère
que le résumé incitera les législateurs et leur personnel de recherche à étudier
attentivement les renseignements que cet organisme international a publiés.
Deuxièmement, j’aborde le sujet du carbone « imbrûlable ». Brièvement, l’entente
internationale de Copenhague en 2009 (que le Canada a signée) exige de fixer un
plafond quantitatif sur les tonnes de GES que le monde relâche dans l’atmosphère si
nous voulons avoir la chance de respecter l’objectif ultime de limiter le réchauffement
climatique à moins de 2 oC; il s’agira d’un niveau perturbant, mais tolérable. Espérons-
le. En effet, cette limite détermine un budget maximal d’émissions de GES pour la
planète que nous ne pouvons pas dépasser. Pourtant, une partie de ce budget est bel
et bien entamée. Le problème est que les compagnies de combustibles fossiles du
monde ont trouvé des réserves de combustibles fossiles qui, si elles étaient brûlées,
généreraient cinq fois la quantité d’émissions de GES prévue au budget. Même des
institutions financières internationales ont reconnu que nous ne pouvons pas brûler
toutes les réserves. Il y a une énorme quantité de carbone imbrûlable déjà présente
dans le monde, et nous n’avons pas la moindre idée qui pourra brûler les réserves de
combustibles fossiles. Pourtant, pour une raison que j’ignore, nous continuons à
chercher d’autres réserves.
Troisièmement, on se rend compte que les dommages que causent les épisodes
météorologiques extrêmes actuels effritent la capacité de l’industrie de l’assurance de
payer au point tel que certaines propriétés et activités seraient devenues non
assurables. De plus, les prévisions indiquent que ces pertes continueront d’augmenter
à un rythme graduel. L’industrie de l’assurance et de la réassurance nous dit depuis des
années qu’il faut inverser cette tendance ou il lui sera impossible de souscrire des
assurances. Notre système financier ne peut pas fonctionner sans risque assuré.
Quatrièmement, le changement subtil, mais très important, dans la façon dont nous
comprenons le climat modifie les termes « atténuation » et « adaptation ». Depuis des
décennies, les nations du monde sont absorbées dans un débat entêté sur le besoin de
réduire les émissions de GES pour atténuer le changement climatique. On sous-
entendait par là que, si au moins nous pouvions atténuer les changements climatiques,
les choses se tasseraient et on éviterait le pire. Ce n’est plus une option désormais. Les
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mauvais changements sont bel et bien ancrés dans le système climatique et ils ont de
graves conséquences.
Par conséquent, les politiques et les mesures s’orientent désormais vers l’adaptation de
notre infrastructure, de nos systèmes sociaux et, autant que possible, de nos
écosystèmes aux nouvelles conditions inévitables que le système climatique et les
océans de la Terre nous imposent. Mais à quel état ou à quelle situation nous
adaptons-nous au juste? Le scénario de statu quo que nous poursuivons à l’heure
actuelle ne fera qu’accélérer les changements. Il sera impossible de s’adapter à un
système qui empire constamment. Quelle sera la grosseur des ponceaux? Combien de
canicules doit-on prévoir? Comment planifier l’agriculture dans un climat en constante
évolution?
Voilà comment nous en sommes arrivés à employer le mot « atténuation ». Désormais,
l’atténuation ne crée plus un monde « correct ». Elle signifie le choix de relâcher à
l’avenir des émissions de GES qui auront de graves perturbations économiques,
sociales et écologiques qui finiront par se stabiliser et auxquelles nous espérons
pouvoir nous adapter.
Nous avons choisi le titre du rapport, À la recherche d’un leadership : le coût de
l’inaction en matière de changements climatiques, bien avant que l’on annonce la
dernière élection provinciale. Il reflète l’urgence de la situation et le manque d’attention
dont le changement climatique a souffert au cours des dernières années dans la
province. Le rapport montre que le Plan d’action de l’Ontario contre le changement
climatique de 2007 n’est plus pertinent. Il faut complètement réévaluer et revoir l’enjeu
des changements climatiques.
À cet égard, je dois dire que je suis encouragé depuis qu’il a été annoncé que l’ancien
ministère de l’Environnement est devenu le ministère de l’Environnement et de l’Action
en matière de changement climatique. Il semble qu’il s’agit d’un appel aux armes
longtemps attendu de la part du gouvernement pour aborder les besoins criants de
notre réalité en matière de politique. Le nouveau nom évoque un changement important
dans le discours sur les politiques sur les changements climatiques en Ontario.
J’espère sincèrement que le 41e Parlement de l’Ontario se montrera à la hauteur.
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