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Synthèse
Madame Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, a engagé, le 7
septembre 2013, les travaux du Pacte de confiance pour l’hôpital. La lettre de mission adressée à
Edouard Couty souligne la nécessité de renforcer la dimension humaine et globale de la prise en
charge des patients et des personnes accueillies et de restaurer des relations loyales et confiantes
entre les institutionnels, les professionnels et l’Etat. Dans le cadre de cette démarche, trois groupes
ont été constitués, le premier traitant du service public hospitalier et du financement des
établissements de santé, le deuxième du dialogue social et de la gestion des ressources humaines et
le troisième de l’organisation et du fonctionnement de l’hôpital.
Plus de 150 personnes, représentant les fédérations des hôpitaux publics et privés, les
syndicats des personnels médicaux et non médicaux, les conférences de directeurs, les conférences
de présidents de commission médicale d’établissement, la conférence des doyens des facultés de
médecine, les représentants des usagers, le collège des directeurs généraux d’agences régionales de
santé, des personnalités qualifiées, se sont mobilisées chaque semaine pendant plus de trois mois.
Des professionnels forts des valeurs qui les guident mais en perte de confiance.
En quelques décennies, l’hôpital a beaucoup changé. Le progrès médical, scientifique et
technologique, ainsi que notre système de protection sociale, ont permis d’en faire un lieu de
compétence professionnelle et d’humanité, en évolution constante pour s’adapter aux attentes des
patients et aux enjeux de santé publique.
Aujourd’hui pourtant, une perte de confiance affecte l’ensemble du secteur. Tout au long
de la concertation, le diagnostic a été largement partagé. En une dizaine d’années, l’hôpital public a
perdu progressivement ses repères, à l’instar de très nombreux professionnels qui y travaillent. Les
hospitaliers se sentent sous pression constante et toujours plus forte entre contrainte économique
d’une part, qualité et quantité des prises en charge d’autre part. L'immense majorité d’entre eux
réalise des efforts conséquents pour concilier ces contraintes et leur éthique professionnelle, mais
ils ont le sentiment que ces efforts ne sont pas toujours reconnus et que se dégradent leurs
conditions de travail et d’exercice.
Afin de redonner à l'hôpital public tout son sens, fixer un cap, donner aux professionnels la
visibilité nécessaire et au final, rétablir la confiance, il paraît nécessaire d’agir sur quatre volets.
• Réaffirmer et reconstruire le service public hospitalier centré sur le parcours du
patient ou de la personne prise en charge, ouvert sur son environnement, intégré
dans un dispositif plus large sur un territoire.
En rupture avec la législation antérieure, la loi Hôpital Patients Santé et Territoires (HPST)
a mis en œuvre une approche matérielle du service public. Cette évolution s’est traduite par la
suppression de facto de la notion de service public hospitalier (SPH) dans le code de la santé
publique (CSP), par l’exclusion du service public de la plus grande part de l’activité
d’hospitalisation et de soins des hôpitaux et par la possibilité de diviser les missions de service
public alors qu’auparavant, le SPH reposait sur un bloc de compétences.
La réaffirmation du service public hospitalier doit se faire selon les conditions suivantes :
• l’exercice du service public hospitalier (SPH) doit être confié à l’hôpital public, sans
pour autant que celui-ci en ait le monopole exclusif mais en réaffirmant que l’activité de