Sur le plan international, les nouvelles capacités d’influence des ONG s’accompagnent d’une
transformation des modes d’exercice du pouvoir. Les organisations ne gouvernent plus ou ne
contrôlent plus complètement leurs structures. Quand elles y parviennent, c’est en vertu de
leurs capacités à négocier les buts à atteindre plutôt qu’en dictant des objectifs ou des
missions à des collaborateurs et/ou des partenaires passifs.
On décrit habituellement cette évolution en parlant d’un passage d’une logique de
gouvernement à une logique de gouvernance. Selon Pérez (2003), « la gouvernance se réfère à
un dispositif institutionnel et comportemental qui régit les relations entre les dirigeants d’une
entreprise – plus largement, d’une organisation – et les parties concernées par le devenir de
ladite organisation, en premier lieu celles qui détiennent des « droits légitimes » sur celle-ci ».
La gouvernance d’une organisation repose sur des hommes et ce sont ces derniers qui
structurent l’organisation et configurent le pouvoir qui la dirige.
Le cyberespace en fait partie et par sa configuration supranationale, ressemble plus à une
organisation internationale sportive (Comité International Olympique – CIO –, Fédération
Internationale de Football Associations – FIFA –, etc.) qu’à l’organisation d’un territoire
d’une nation, si l’on ose la comparaison.
Dès lors, le point le plus discuté de la gouvernance des organisations sportives est celui du
rôle et du contrôle des mandataires sociaux au sein des personnes morales. Les dirigeants
d’une organisation – société commerciale, établissement public, association à but non lucratif,
etc. – s’expriment et agissent « au nom » de cette organisation. Dans cette logique, les
dirigeants peuvent signer des contrats, faire des opérations et transactions de type financier,
matériel et humain à grande échelle. Les questions relatives à leur nomination comme
mandataires sociaux, aux conditions d’exercice et de contrôle de leurs mandats sont de ce fait
légitimes (Suchman, 1995) et font de la gouvernance des organisations un point essentiel des
systèmes de management de ces dernières. Il va de soi que l’éthique des dirigeants, tout
comme la configuration du pouvoir de l’organisation dans laquelle ils vont évoluer, auront
une importance capitale sur les modalités de la gouvernance de cette organisation. Ceci
justifie l’importance accordée à l’analyse organisationnelle (structure de l’organisation,
organigramme clair et transparent, définitions des rôles et des tâches des acteurs sans
ambiguïté) et comportementale (comportement des acteurs dans l’organisation, influence des
prises de décisions dues à un comportement de l’acteur sur l’organisation, etc.). Par contre,
dans le cyberespace la notion de la légitimité des acteurs est encore bien différente puisqu’il
n’y a pas de notion d’identification systématique des acteurs ; ces derniers pouvant aisément
se cacher derrière une autre identité que la leur ou rester anonyme. Il existe bien une charte de