LETTRE REGIONALE HEBDOMADAIRE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE
EcoSocial Info
www.ecosocial-info.com
AQUITAINE POITOU-CHARENTES
Vaste plan social en sourdine
«J’ai envie d’être le ministre de la recon-
naissance et de la pertinence du secteur
associatif », déclare Patrick Kanner,
ministre en charge de la vie associative
(lire ci-contre). Au même moment, l’Udes,
principale organisation patronale du
secteur de l’ESS, multiplie les alertes et
déplorent « les nombreux coups portés »
au secteur associatif. L’Udes réclame un
« CICE associatif » (crédit d’impôt com-
pétitivité emploi dont est exclu le secteur
non lucratif) dont le taux serait minoré à
4% des rémunérations pour 2015 (6%
pour les entreprises commerciales). Le
CNRS évoque « une redénition du travail
non marchand ». Le Collectif des associa-
tions citoyennes (CAC), cité par “basta !”,
dénonce, sur fond de pacte de respon-
sabilité et de réduction des dotations
publiques, « un énorme plan social invis-
ible sur tout le territoire », avec plus de
200.000 emplois détruits dans le secteur
associatif d’ici à 2017. Et en perspective
un probable dérapage des coût sociaux.
M. Kanner fera-t-il le job ? PB (ESI)
ESS : la convergence Parisot
A
défaut de ministres,
Laurence Parisot,
ex-présidente du Medef a tenu la vedette
au 1er Salon national de l’ESS à Niort,
vendredi dernier. Ce qui n’est pas le moindre
des paradoxes de cette économie en phase de
décollage, selon nombre d’observateurs. Pas
si étonnant en fait, le thème de la conférence
à laquelle elle participait tournait autour des
convergences à trouver entre l’économie so-
ciale et solidaire, et l’économie “classique”.
L’ancienne patronne des patrons et désormais
membre du conseil d’administration d’EDF, à
défaut d’en avoir pris la présidence, faisait
face à une sorte de réunion au sommet des
leaders de l’ESS : Etienne Caniard, président
de la Mutualité française, Dominique Mahé,
sur ses terres en tant que PDG de la Maif,
Roger Belot, son prédécesseur, aujourd’hui
président du Ceges (Conseil des entreprises,
employeurs et groupement de l’économie so-
ciale), Hugues Vidor, vice-président de l’Udes
(Union des employeurs de l’ESS). Charles
Kloboukoff, PDG du groupe Léa Nature, succ-
ess story sur le marcdes produits bio et na-
turels, faisait en quelque sorte la jonction en-
tre les deux économies : pas encore tout à fait
dans l’ESS, mais il y songe. Chacun dans son
domaine a plaidé pour la cause, sur l’air de :
donner du sens à ses tiers est notre force et
fait de nous une économie qui compte. Et qui
comptera de plus en plus avec les vertus de
la loi cadre adoptée cet été. Tranquillement,
Laurence Parisot a recadré le débat : une
condence, elle fait ses courses à Biocoop...
et surtout une afrmation : les deux modèles
sont plus proches qu’on ne le pense. Notam-
ment par le biais de la RSE (responsabilité
sociétale des entreprises), les entreprises clas-
siques faisant de l’ESS sans le savoir ou pr-
esque... “La RSE, c’est à l’ESS qu’on le doit”,
a-t-elle concédé, tout en recommandant de ne
pas sacrier à la caricature avec la stigma-
tisation des prises de dividendes et les épin-
euses questions de gouvernance, l’innovation
sociale pouvant faire l’objet d’une “récupéra-
tion” dans le bon sens du terme.
Loi ESS Les premiers décrets en novembre
Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, chargé de la vie associa-
tive, a indiqué qu’un premier décret d’application de la loi cadre de l’ESS serait publié
n novembre sur les modalités de mise en place des dispositifs locaux d’accompagnement
(DLA) qui accompagnent les créations d’associations. Un autre décret portera sur le fonc-
tionnement et les désignations des membres du Haut Conseil de la vie associative (HCVA)
« avec l’instauration ofcielle de la parité ». (Le Monde)
TaxE TranSporT
Exonération en vue pour les assos de service public
Le ministre Patrick Kanner annonce, dans son souci de conforter « les grandes, les très
grandes associations », le rétablissement de l’exonération du versement de la taxe transport
à « celles qui assurent une mission de service public, comme les associations médico-socia-
les. » Par ailleurs, le ministre de la Ville indique qu’une circulaire allait être envoyée aux
préfets pour l’application de la « charte d’engagements réciproques » (entre l’Etat, le mouve-
ments associatif et les collectivités). Les préfets auront pour mission les cadres de discussion
entre associations et pouvoirs publics en vue de décliner localement la loi ESS. (Le Monde)
0.13
Jeudi 23 octobre 2014
“Trop en (H)amont, c’est pas bon...”
Laurence Parisot, interpellée sur la
question du droit de l’information préalable des salariés, dans le cadre d’un projet de
cession de l’entreprise, gurant dans la loi cadre de l’ESS, dite loi Hamon, s’est risquée
à ce jeu de mots, pour afrmer son opposition à cette disposition qui fait l’objet d’une
nouvelle offensive de la part des instances patronales (avec lesquelles elle a par ailleurs
signié sa prise de distance. Une nouvelle mouture du texte est en cours de discussion.
abonnEz-vouS
graTuiTEmEnT
à La nEwSLETTEr hEbdo
www.ecosocial-info.com
>
Le pôle Culture-Santé Aquitaine
suscite l’intérêt de la Région
2
> Une Scop pourrait prendre le
relais de l’Institut du tabac 2
> La salon national de l’ESS a
tenu ses promesses à Niort 3
> Petits et grands de l’ESS, sur la
même ligne ? 4
EcoSocial Info
AQUITAINE POITOU-CHARENTES
est édité par
EcoSocial Presse,
agence d’information régionale
indépendante spécialisée en économie sociale,
en construction au sein de la coopérative
d’activité et d’emploi Coop’Alpha 24
InnovatIon socIale
2 / EcoSocial Info_ 23/10/2014_N° 0.13
terrItoIres / Aquitaine
Culture-santé, modèle économique ?
Le pôle de compétence Culture & Santé en Aquitaine est l’un des
lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt en innovation sociale
lancé par la Région. Cette Scic va être soutenue pour expérimenter un
modèle économique alliant professionnels de la culture et du médico-
social auprès de la population âgée dans le nord des Landes.
La stratégie d’In Vivo
Thierry Blandinières, ancien DG de
Maïsadour et de Delpeyrat, aujourd’hui
patron d’In Vivo, est venu à la rencontre
des coopératives du Grand Sud Ouest
à Toulouse (17/10) pour présenter la
stratégie de son groupe coopératif. In
Vivo regroupe 241 coopératives, et
se classe, avec plus de 5,4 milliards
d’euros de chiffre d’affaires, au 1er des
groupes coopératifs français et à la 6e
place du Top 100 des coopératives. Sa
première vocation est celle d’une cen-
trale d’achat géante des intrants de ses
adhérents et de la vente sur les marchés
internationaux des céréales produites à
travers ses réseaux. Sur ce secteur de
l’export (3,5 Md€ de CA), In Vivo est
en concurrence avec Agrihub, dirigé par
le président d’Euralis (Lescar-64), Chris-
tian Pees, et qui tient 25% du marché.
In Vivo a développé l’enseigne Gamm
Vert, 1er réseau français de jardinerie,
via les coopératives afliées, telles Terre
du Sud dont le siège est à Clairac (47).
Le groupe coopératif s’oriente vers la
grande distribution avec le déploiement
de magasins à l’enseigne Frais d’ici, des
moyennes surfaces dédiées aux produits
frais. Lobjectif est xé à 200 magasins
en France d’ici 2025. Les autres axes
de sa stratégie se situent sur la nutri-
tion animale avec déjà 1,3 Md€ de
chiffres d’affaires, via sa liale Evialis
et le rachat d’un groupe brésilien Total
Alimentos. Autre acquisition : celle de la
société suisse Pancosma, N°4 mondial
de l’aliment de santé animale. In Vivo
vise aussi le marché des fertilisants
biologiques, marché estimé à 15Md€, et
n’oublie pas la valorisation des don-
nées agricoles dans le cadre du marché
prometteur du Big Data.
(Sud Ouest
)
Une Scic originale à plUS dUn titre. Le pôle Cul-
ture & Santé en Aquitaine vient d’être re-
tenu avec 18 lauréats par l’appel à mani-
festation d’intérêt en innovation sociale,
lancée par le conseil régional. Le projet
que le pôle a soumis à la Région consiste à
vérier l’hypothèse, sur un espace test le
nord des Landes, Pays d’Albret – qu’un tra-
vail de lien social, effectué par des profes-
sionnels des arts et de la culture, auprès de
personnes âgées à domicile, va contribuer à
réduire l’isolement et contribuer au « mieux
vieillir ».
Ce secteur géographique est caractérisé par
un manque de structures d’accueil dans un
contexte de vieillissement de la population
et d’une attirance géographique pour les
retraités. Alexandra Martin, coordinatrice
du pôle Culture et santé, explique que des
études menées en Amérique du Nord ont
montré qu’une telle présence auprès d’une
population âgée avait contribué à retarder
le vieillissement et la survenue de dégénéres-
cence via la stimulation cognitive. «C’est ce
que notre démarche aura à vérier», com-
mente cette anthropologue qui a bifurqué
vers la médiation culturelle. « L’hypothèse
est qu’il peut y avoir un nouveau modèle
économique pour modier la prise en soins
basée sur l’action culturelle et le médico-so-
cial, plutôt qu’uniquement sur le médical ».
Cette expérimentation s’inscrit à la fois dans
le développement de la silver-économie
(économie au service des plus âgés), un des
axes de la Région Aquitaine, et d’une poli-
tique publique au sens large, unissant deux
lières de métiers a priori très différents :
les professionnels de la culture et des arts et
ceux du médical et du médico-social. C’est
l’aussi l’originalité de la Scic qui les réunit
en son sein à parts égales. Cette démarche
s’inscrit dans une politique publique remon-
tant, au niveau ministériel, à la n des an-
nées 90. Au niveau régional, cela a conduit
après des années de réexion à la constitu-
tion de ce pôle de compétence alliant, autre
originalité, des structures de l’Etat (Direc-
tion régionale de l’action culturelle, Agence
régionale de la santé, etc) et des agences
culturelles de toute la région.
L’association culturelle Script en est à
l’origine après un travail remarqué mené
avec l’Institut Bergonié à Bordeaux, le
Centre régional de lutte contre le cancer.
Pour cette expérimentation dans les Lan-
des, Alexandra Martin s’est appuyée sur
l’expertise d’une stagiaire particulière, Gra-
ziella Rabineau, une médecin urgentiste par
ailleurs élue locale qui a des convictions en
matière de culture.
1. Cette procédure est plus ouverte que celle des ap-
pels à projets et consiste pour l’émetteur à partir
d’une thématique à repérer les initiatives puis de les
soutenir et de les accompagner, au cours d’une dé-
marche de recherche-action, par des universitaires.
Scic porteuse de l’intérêt général
Une société coopérative d’intérêt collectif
(Scic) est une entreprise coopérative qui a pour particularité de pouvoir associer autour
du même projet des acteurs multiples (salariés, bénéciaires, bénévoles, usagers, col-
lectivités publiques, entreprises, associations, particuliers...) associés selon les principes
coopératifs. La loi ESS va autoriser les collectivités territoriales à détenir jusqu’à 50%
du capital des Scic, au lieu de 20% aujourd’hui. Le pôle de compétence Culture &
Santé en Aquitaine est une Scic dont le siège est situé à Bègles (33), constituée en 2011,
au capital social de 36.000 €, comprenant 98 associés répartis en 5 collèges avec
20% des droits chacun (établissements de santé, professionnels de l’art et de la culture,
établissements publics d’Etat, collectivités territoriales et salariés). Jean-Paul Rathier en
est le gérant et directeur pédagogique et Alexandra Martin, le coordinatrice.
(Avise)
aSSociaTionS la BanqUe alimentaire avec Hello
Asso La Banque alimentaire de Bordeaux et
de la Gironde a fait appel à la plateforme
Hello Asso, basée à Bordeaux, dédiée à
la découverte et à l’apport de nancement
aux associations pour nancer l’acquisition
d’un camion en vue de la prochaine cam-
pagne de ramasse de produits frais à partir
de novembre. La Banque alimentaire est as-
sociée pour cette opération à l’association
Les Bruits de la Rue et Aquinum (association
des professionnels du numérique en Aquitai-
ne). BABG emploie 17 salariés et rallie 180
bénévoles apportant une aide alimentaire à
33.000 bénéciaires.
(helloasso.com)
bErgErac Une Scop poUr paSSer dU taBac aU maraîcHage Bio
Trois salariés de l’Institut du tabac de
Bergerac (ITB) planchent sur le montage du dossier en vue de constituer une Scop (société
coopérative et participative) spécialisée dans le maraîchage bio. La Seita (liale d’Imperial
Tobacco) a annoncé en avril la fermeture du site, ce qui se traduira par la suppression de 33
postes sur place. Imperial Tobacco soutient le projet de Scop de diverses manières (nance-
ment d’un cabinet d’expertise, cession des bâtiments et du matériel de l’ITB), lequel projet veut
dimensionner un plan de développement pour permettre de maintenir l’emploi de 24 per-
sonnes, en s’appuyant sur leur savoir-faire et la demande soutenue en produits bio. (Sud Ouest)
EcoSocial Info_ 23/10/2014_N° 0.13 / 3
salon natIonal de l’ess terrItoIres / Poitou-Charentes
au-dELà dE buroform
PlAidoyer Pour
les scoP
La Scop Buroform à Valdivienne
(86), reprise début 2013 sous forme coopéra-
tive par ses salariés, est sous la menace d’un
redressement judiciaire. Selon Alain Tullio,
délégué CGT, cité par la “Nouvelle Répub-
lique”, « c’est la mort annoncée de la Scop.
Dommage, le modèle Scop n’est visiblement
pas encouragé ». Une allusion à la décision
de la Région Poitou-Charentes de ne pas
répondre positivement à une demande de
soutien de l’entreprise. La “NR” est revenue
dans son édition de dimanche, (« Quand les
salariés prennent le pouvoir ») sur l’essor des
Scop, notamment dans la Vienne, au-delà des
difcultés d’Arfeo-Buroform. Un nombre de
Scop, « en constante progression », avec une
dizaine de créations de coopératives chaque
année dans la Vienne, indique Johan Baufre-
ton, délégué régional des Scop Poitou-Char-
entes, citant le chiffre actuel de 33 structures
employant 435 salariés dont 295 associés.
Un modèle privilégié par les coopérateurs
notamment en raison du fonctionnement
participatif, comme le relate Alain Bouchon,
directeur de formation de Formascop à
Châtellerault (il est aussi le responsable de la
coopérative d’activités AceaScop) qui assure
la formation et l’accompagnement à la créa-
tivité des entreprises : « C’est plus démocra-
tique, les décisions sont plus collégiales et
plus assumées. Nos réunions d’équipe sont
des instances de décision ».
(NR)
crowdunfing J’adopte un
projet en ligne
Jadopteun-
projet.com est la première plateforme
participative en Poitou-Charentes, lancée
en septembre dernier. Elle a été ofciel-
lement inaugurée lors du salon de Niort,
en présence du président de région, Jean-
François Macaire, entouré de nombreuses
“fées” (1) autour du berceau. La plate-
forme, portée par le collectif Adep (Ac-
tion pour le développement économique
par la nance participative) qui regroupe
ces partenaires, fonctionne selon le
principe de don contre don, et s’adresse
à des porteurs de projets ESS a priori
picto-charentais, repérés et accompagnés
par les différents réseaux de l’ESS parte-
naires. Une dizaine de projets sont déjà
proposés. Thibaud Cuenoud, responsable
de l’Adep, a proté de l’occasion pour
en mettre l’un d’eux en avant, l’Espace Nio
79 et le Café des enfants de Chauvigny
(86). (jadopteunprojet.com)
(1) Adie, Fondation Macif (avec un apport de
20.000 €), Cigales, Cress, Crédit Coopératif,
Urscop, IPCA, FSE, Can Niortaise, Université, etc.
Panorama de l’innovation sociale
L’Observatoire régional de l’ESS (un
service de la Cress Poitou-Charentes) a publié son nouveau « Panorama de l’innovation
sociale » en Poitou-Charentes. Un très beau document illustré comportant un exercice
de dénition de l’innovation sociale et de son lien quasi organique avec l’ESS, les
pistes de nancement et surtout une quinzaine d’initiatives détaillées et expliquées.
(cres-poitoucharentes.fr)
Plein succès pour le salon de Niort
Le premier salon national de l’ESS qui s’est tenu à Niort a rem-
pli ses objectifs en termes quantitatifs, plus de 5.000 visiteurs,
et qualitatifs : l’inter-connaissance a fonctionné à plein.
lorganiSation dU premier Salon national de léconomie
Sociale et Solidaire
à Niort (les 16 et 17 octo-
bre) a été une réussite, sur quasiment tous
les plans. Il y aura bien quelques critiques
ici ou là, comme celle concernant l’absence
des ministres dont la venue avait été an-
noncée (Ségolène Royal - Ecologie, ex-
présidente de Poitou-Charentes, et Chantal
Delga, secrétaire d’Etat chargée de l’ESS).
Mais, nalement, elles étaient présentes via
la magie d’enregistrements vidéo...
Pour le reste, la chambre régionale de l’ESS
Poitou-Charentes, qui avait pris en main
l’organisation de l’événement, a complète-
ment rempli sa mission, atteignant ses ob-
jectifs. Notamment en termes de visiteurs,
avec quelque 5.000 entrées sur les deux
jours, dont plus de 600 jeunes lycéens et
étudiants le premier jour, soit deux fois plus
qu’attendu.
Les deux grandes conférences ont elle aussi
fait le plein, avec des audiences de 250 et
300 participants, notamment vendredi où il
s’agissait d’établir une convergence entre
l’ESS (représentée par des tes d’afches :
patrons de la Mutualité française, de la
Maif, du Ceges...) et l’économie classique
défendue par la seule Laurence Parisot, ex-
patronne du Medef (lire en une). Rencontre
au sommet qui a été un des moments forts
du salon.
Plus étonnant, les conférences et ateliers du
samedi ont connu aussi un beau succès, à
l’image d’ « Entreprendre autrement ». Partie
moins visible, les échanges entre représent-
ants nationaux et régions, entre têtes de
réseaux, et tout simplement entre acteurs
de l’ESS, souvent étonnés de la diversité et
de la richesse des initiatives au sein de leur
propre « galaxie » ESS, ont été multiples
et foisonnants. Exemple, les Esspresso, une
matinée de rendez-vous d’affaires croisés,
avec une soixantaine de participants.
Il y a bien encore des points à amélio-
rer pour ce type d’événements, notamment
pour ce qui est de la rencontre entre l’ESS et
le grand public, avec sans doute un ciblage
à la mesure de celui qui permet d’atteindre
les jeunes et les professionnels.
« Le bilan reste à afner, avec une analyse
des données recueillies, mais il est d’ores
et déjà très satisfaisant », commentait so-
brement Stephen Borderie, directeur de la
Cress.
La Chambre régionale va désormais mobil-
iser son énergie au lancement à la n de
l’année de la Fabrique à initiatives, en parte-
nariat avec l’Avise (agence d’ingénierie et
de service pour entreprendre autrement) et
l’Agence régionale de l’innovation), conçue
pour conforter le modèle de développe-
ment territorial via l’ESS et l’innovation so-
ciale. Entre-temps, se sera déroulé le mois
de l’ESS...
innovaTion SociaLE Trophées et initiatives
L
eS premierS tropHéeS de linnovation Sociale
ont été décernés dans le cadre du salon de
lESS de Niort. Quatre candidats, créateur
ou repreneur dune activité ESS en France, ont
été distingués par un jury composé de membres
du Conseil national des Cress et de la Cress
Poitou-Charentes. Deux trophées ont récom-
pensé l« innovation jeunesse » : la coopérative
Okarina, basée à Châtellerault, spécialisée dans
la sensibilisation à laction dentreprendre ensem-
ble via le théâtre de geste, et lassociation parisi-
enne AlterAction, spécialiste de la promotion de
lESS auprès des étudiants des grandes écoles,
avec des séminaires et des missions de conseil
(études de marché, etc.). Trophée de linitiative
créatrice et innovation sociale : le restaurant Le
Bruit qui court à Chambéry (Savoie), pour son
projet d « addition solidaire », un petit supplé-
ment destiné à nancer le repas de personnes
nayant pas les moyens de fréquenter les restau-
rants, principe qui peut être dupliquer à dautres
services. Coup de cœur du jury : la crèche in-
tergénérationnelle Plif Plaf Plouf de Marseille,
installée dans une maison de retraite, favorisant
le lien et les échanges entre les générations. La
présidente de lAdie, Catherine Barbaroux a re-
mis le 5.000e micro-crédit attribué en Poitou-Cha-
rentes à Alison Alain,artiste peintre poitevine.
Lettre hebdomadaire éditée par
EcoSociaL prESSE
, agence régionale d’information
spécialisée en économie sociale, en construction au sein de la coopérative
d’activité et d’emploi Coop’Alpha 24.
Directeur de la publication, journaliste : Patrice Boccanfuso
Adresse : La Gilardie 24600 Saint-Sulpice-de-Roumagnac Tél. 06 79 42 47 72
ISSN, commission paritaire : en cours
Coop’Alpha 24 : 77 rue Alphée-Maziéras 24000 Périgueux Tél. 05 53 53 83 56
EcoSocial Info
www.ecosocial-info.com
L’agEnda
JeUdi 23 octoBre
Université des entreprises (33) Organisée
par le Medef-Gironde avec Kedge Business
School. Thème “Ces révolutions qui nous
attendent. (universite-entreprises.com)
Samedi 25 octoBre
ForUm de la malvoyance Organisé par
l’Udaf Charente, la Mutualité française et
les Opticiens mutualisés. De 10h à 17h30
au La Salamandre à Cognac-16.
mercredi 29 octoBre
Mois de l’ess - Mornac (16) Projection
du lm « Food Savers » par l’association
Charente Nature. A 21h, à Mornac-16
JeUdi 30 octoBre
Dirigeants de collectivités 5ème édition des
Rencontres de dirigeants de collectivités
d’Aquitaine, Fac de Droit de l’Université de
Bordeaux - Pessac
lUndi 3 novemBre
Mois de l’ess - niort “ Débat “Le tourisme
social au service des hommes et des ter-
ritoires” . A 14h, 2 rue Euclide, Niort
mardi 4 novemBre
Mois de l’ess - Pau “ Débat “L’économie so-
ciale et solidaire : une nouvelle dynamique
entrepreneuriale ?”, avec Jean-Marc
Borello, vice-président du Mouves, organisé
par la communauté d’agglo de Pau. A 18h,
Université de Pau
JeUdi 6 et vendredi 7 novemBre
salon de la croissance verte 10ème édition
du salon de la croissance verte et des éco-
industries, organisée par la Région Poitou-
Charentes et le pôle des éco-industries.
Parc des expositions de Poitiers
mercredi 12 novemBre
egalité Professionnelle feMMes-HoMMes
Bilan d’étape des Engagements pour
l’égalité professionnelle femmes-hommes
en Poitou-Charentes, organisé par les
partenaires sociaux du Ciste, en présence
de l’économiste Rachel Silvera, auteure de
“Un quart en moins”. De 8h30 à 12h30 à
la Maison de l’Agriculture, site les Ruralies,
Prahecq-79
l’arbre aux Idées
ESS : des jeunes, des souris
et des éléphants
Militant écologiste breton et fervent défenseur de
la cause ESS, Dominique Guizien n’en tire pas moins
dans son blog un bilan critique des « illusions et
désillusions de l’économie sociale et solidaire ».
Post-It
Lhypocrisie des fameux
10% de l’économie
mooc
devenir Un entrepreneUr Social en qUelqUeS clicS
La tendance « Mooc » se conrme, Mooc pour Massive Open
Onlines Courses, autrement dit des formations en ligne, accessible
après inscription à raison de quelques cours vidéo par semaine,
avec validation d’acquis par QCM. Les Mooc orientés vers le
« social Business » apparaissent également. Le site de “L’Entreprise-
L’Express “ en a sélectionné six parmi les « meilleurs », en français
et souvent en anglais. A tester. (lentreprise-lexpress.fr)
dévELoppEmEnT durabLE
le moiS dU Bio en poitoU-cHarenteS
L’agriculture bio ne concerne que 2,7% des surfaces agricoles
utiles en Poitou-Charentes et 3,5% des exploitations agricoles.
Pour améliorer ces scores, l’association Agrobio Poitou-Char-
entes organise le 3ème mois de la bio et de la conversion, avec
le soutien de la Fédération régionale de développement de
l’agrobiologie avec une trentaine de rendez-vous destinés aux
agriculteurs. Par ailleurs, la 13ème édition du salon Bio & Bien-être
« Respire la Vie » alimentation, (habitat et style de vie) se tiendra
aux Arènes de Poitiers du 21 au 23 novembre 2014. (NR, penser-
bio.fr)
rEndEz-vouS
le 21 novemBre avec le crédit coopératif
Le Crédit coopératif organise le 21 novembre sa 34ème Rencon-
tre nationale à la Maison de la Mutualité à Paris et publie d’ici là
des contributions thématiques pour préparer le débat sur un blog
dédié. (rencontre-nationale.blogspot.fr)
dominiqUe gUizien, HaUt fonctionnaire
et militant aSSociatif
(ancien candi-
dat EELV aux législatives) réa-
git dans son blog une enquête
de “L’Etudiant” faisant état de
l’appétence des jeunes généra-
tions pour l’économie sociale et
solidaire et le gisement d’emplois
représenté par l’ESS. Cet ancien
énarque, ami du sociologue tiers-
mondiste suisse Jean Ziegler,
estime qu’ils vont au devant de
« quelques désillusions », même
s’il reste des « raisons d’espérer ».
En particulier après l’adoption de
la loi Hamon qui « rebat les cartes
et remet au goût du jour les prin-
cipes qui sont à l’origine du mou-
vement sans pour autant lever
toutes les ambiguïtés ». Dominique
Guizien le concède : « Les jeunes
“kiffent” l’ESS ». Mais, ils risquent
de ne pas trouver dans leurs
études « une réponse adéquate
à leurs aspirations généreuses ».
Pourquoi ce scepticisme ? Ce
militant écologiste remonte à la
construction du mouvement de
l’économie sociale dans les an-
nées 80, on parlait alors de « tiers
secteur » entre modèle capitaliste
et secteur public-étatique. Le phi-
losophe Patrick Viveret distinguait
alors les « éléphants », les poids
lourds de l’ESS qui s’afrmaient
en tant que force économique,
des « souris », les associations de
0 à 1 salarié et les « micro-Scop »
qui se contentaient de plaider
pour une reconnaissance de leur
utilité sociale et de leur rôle dans
le développement des territoires.
Un clivage qui subsiste 20 ans
plus tard, selon le blogueur, en
dépit de la loi ESS. Et de stigma-
tiser « l’hypocrisie » des « fameux
10% de l’économie dont se gar-
garisent les tenants de l’ESS insti-
tutionnelle», structures reconnues
statutairement a priori, « sans
qu’il leur soit besoin de démon-
trer leur réelle vertu ». Le regard
critique de Dominique Guizien
se porte alors sur les dérives de
gouvernance de certains des
«éléphants » de l’ESS...
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