
EcoSocial Info_ 23/10/2014_N° 0.13 / 3
salon natIonal de l’ess terrItoIres / Poitou-Charentes
au-dELà dE buroform
PlAidoyer Pour
les scoP
La Scop Buroform à Valdivienne
(86), reprise début 2013 sous forme coopéra-
tive par ses salariés, est sous la menace d’un
redressement judiciaire. Selon Alain Tullio,
délégué CGT, cité par la “Nouvelle Répub-
lique”, « c’est la mort annoncée de la Scop.
Dommage, le modèle Scop n’est visiblement
pas encouragé ». Une allusion à la décision
de la Région Poitou-Charentes de ne pas
répondre positivement à une demande de
soutien de l’entreprise. La “NR” est revenue
dans son édition de dimanche, (« Quand les
salariés prennent le pouvoir ») sur l’essor des
Scop, notamment dans la Vienne, au-delà des
difcultés d’Arfeo-Buroform. Un nombre de
Scop, « en constante progression », avec une
dizaine de créations de coopératives chaque
année dans la Vienne, indique Johan Baufre-
ton, délégué régional des Scop Poitou-Char-
entes, citant le chiffre actuel de 33 structures
employant 435 salariés dont 295 associés.
Un modèle privilégié par les coopérateurs
notamment en raison du fonctionnement
participatif, comme le relate Alain Bouchon,
directeur de formation de Formascop à
Châtellerault (il est aussi le responsable de la
coopérative d’activités AceaScop) qui assure
la formation et l’accompagnement à la créa-
tivité des entreprises : « C’est plus démocra-
tique, les décisions sont plus collégiales et
plus assumées. Nos réunions d’équipe sont
des instances de décision ».
(NR)
crowdunfing J’adopte un
projet en ligne
Jadopteun-
projet.com est la première plateforme
participative en Poitou-Charentes, lancée
en septembre dernier. Elle a été ofciel-
lement inaugurée lors du salon de Niort,
en présence du président de région, Jean-
François Macaire, entouré de nombreuses
“fées” (1) autour du berceau. La plate-
forme, portée par le collectif Adep (Ac-
tion pour le développement économique
par la nance participative) qui regroupe
ces partenaires, fonctionne selon le
principe de don contre don, et s’adresse
à des porteurs de projets ESS a priori
picto-charentais, repérés et accompagnés
par les différents réseaux de l’ESS parte-
naires. Une dizaine de projets sont déjà
proposés. Thibaud Cuenoud, responsable
de l’Adep, a proté de l’occasion pour
en mettre l’un d’eux en avant, l’Espace Nio
79 et le Café des enfants de Chauvigny
(86). (jadopteunprojet.com)
(1) Adie, Fondation Macif (avec un apport de
20.000 €), Cigales, Cress, Crédit Coopératif,
Urscop, IPCA, FSE, Can Niortaise, Université, etc.
Panorama de l’innovation sociale
L’Observatoire régional de l’ESS (un
service de la Cress Poitou-Charentes) a publié son nouveau « Panorama de l’innovation
sociale » en Poitou-Charentes. Un très beau document illustré comportant un exercice
de dénition de l’innovation sociale et de son lien quasi organique avec l’ESS, les
pistes de nancement et surtout une quinzaine d’initiatives détaillées et expliquées.
(cres-poitoucharentes.fr)
Plein succès pour le salon de Niort
Le premier salon national de l’ESS qui s’est tenu à Niort a rem-
pli ses objectifs en termes quantitatifs, plus de 5.000 visiteurs,
et qualitatifs : l’inter-connaissance a fonctionné à plein.
l’organiSation dU premier Salon national de l’économie
Sociale et Solidaire
à Niort (les 16 et 17 octo-
bre) a été une réussite, sur quasiment tous
les plans. Il y aura bien quelques critiques
ici ou là, comme celle concernant l’absence
des ministres dont la venue avait été an-
noncée (Ségolène Royal - Ecologie, ex-
présidente de Poitou-Charentes, et Chantal
Delga, secrétaire d’Etat chargée de l’ESS).
Mais, nalement, elles étaient présentes via
la magie d’enregistrements vidéo...
Pour le reste, la chambre régionale de l’ESS
Poitou-Charentes, qui avait pris en main
l’organisation de l’événement, a complète-
ment rempli sa mission, atteignant ses ob-
jectifs. Notamment en termes de visiteurs,
avec quelque 5.000 entrées sur les deux
jours, dont plus de 600 jeunes lycéens et
étudiants le premier jour, soit deux fois plus
qu’attendu.
Les deux grandes conférences ont elle aussi
fait le plein, avec des audiences de 250 et
300 participants, notamment vendredi où il
s’agissait d’établir une convergence entre
l’ESS (représentée par des têtes d’afches :
patrons de la Mutualité française, de la
Maif, du Ceges...) et l’économie classique
défendue par la seule Laurence Parisot, ex-
patronne du Medef (lire en une). Rencontre
au sommet qui a été un des moments forts
du salon.
Plus étonnant, les conférences et ateliers du
samedi ont connu aussi un beau succès, à
l’image d’ « Entreprendre autrement ». Partie
moins visible, les échanges entre représent-
ants nationaux et régions, entre têtes de
réseaux, et tout simplement entre acteurs
de l’ESS, souvent étonnés de la diversité et
de la richesse des initiatives au sein de leur
propre « galaxie » ESS, ont été multiples
et foisonnants. Exemple, les Esspresso, une
matinée de rendez-vous d’affaires croisés,
avec une soixantaine de participants.
Il y a bien encore des points à amélio-
rer pour ce type d’événements, notamment
pour ce qui est de la rencontre entre l’ESS et
le grand public, avec sans doute un ciblage
à la mesure de celui qui permet d’atteindre
les jeunes et les professionnels.
« Le bilan reste à afner, avec une analyse
des données recueillies, mais il est d’ores
et déjà très satisfaisant », commentait so-
brement Stephen Borderie, directeur de la
Cress.
La Chambre régionale va désormais mobil-
iser son énergie au lancement à la n de
l’année de la Fabrique à initiatives, en parte-
nariat avec l’Avise (agence d’ingénierie et
de service pour entreprendre autrement) et
l’Agence régionale de l’innovation), conçue
pour conforter le modèle de développe-
ment territorial via l’ESS et l’innovation so-
ciale. Entre-temps, se sera déroulé le mois
de l’ESS...
innovaTion SociaLE Trophées et initiatives
L
eS premierS tropHéeS de l’innovation Sociale
ont été décernés dans le cadre du salon de
l’ESS de Niort. Quatre candidats, créateur
ou repreneur d’une activité ESS en France, ont
été distingués par un jury composé de membres
du Conseil national des Cress et de la Cress
Poitou-Charentes. Deux trophées ont récom-
pensé l’« innovation jeunesse » : la coopérative
Okarina, basée à Châtellerault, spécialisée dans
la sensibilisation à l’action d’entreprendre ensem-
ble via le théâtre de geste, et l’association parisi-
enne Alter’Action, spécialiste de la promotion de
l’ESS auprès des étudiants des grandes écoles,
avec des séminaires et des missions de conseil
(études de marché, etc.). Trophée de l’initiative
créatrice et innovation sociale : le restaurant Le
Bruit qui court à Chambéry (Savoie), pour son
projet d’ « addition solidaire », un petit supplé-
ment destiné à nancer le repas de personnes
n’ayant pas les moyens de fréquenter les restau-
rants, principe qui peut être dupliquer à d’autres
services. Coup de cœur du jury : la crèche in-
tergénérationnelle Plif Plaf Plouf de Marseille,
installée dans une maison de retraite, favorisant
le lien et les échanges entre les générations. La
présidente de l’Adie, Catherine Barbaroux a re-
mis le 5.000e micro-crédit attribué en Poitou-Cha-
rentes à Alison Alain,artiste peintre poitevine.