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Juin 2014
S AV
ÉQUIPEMENT
1/LE GRINDER DÉMARRE AVEC UN RAPPORT
DE VITESSE TRÈS COURT À 2,3.
C’est-à-dire que chaque tour de manivelle per-
met d’embraquer 69 cm de cordage sur une
poupée de taille 40. En inversant le sens de
rotation, le rapport passe à 8, soit 20 cm de
cordage embraqués par tour de manivelle.
C’est lorsque l’effort augmente qu’opère la
magie du système. Un détecteur de charge pré-
sente l’embrayage (à partir d’environ 25/30 kg)
et on peut dès lors passer en 3e vitesse en in-
versant le sens de rotation de la manivelle. Le
développement devient 11,6 puis 40 (après une
nouvelle inversion de la rotation) qui sont les
rapports standards des winches à 2 vitesses
existant sur le marché.
Pour mémoire, la troisième vitesse (11,6)
« avale » 14 cm de cordage par tour de mani-
velle et la quatrième (40) 4 cm. Affecté au ré-
glage du génois, le Grinder vous dispense
d’avoir à saisir l’écoute avec les mains. Celle-ci
est simplement engagée dans le self–tailing
avant le virement et dès que la voile a changé
de côté, vous tournez la manivelle pour « avaler
le mou » et border. « Ca va vite, très vite, presque
trop vite pour border le génois », nous a confié
Eric Mordret qui étrennait le Pontos (en l’occur-
rence un 46) sur son JPK 10.80 tout neuf lors du
Spi Ouest-France, il est vrai assez peu venté
cette année 2014.
2/LE TRIMMER DÉMULTIPLIE L’EFFORT À FOURNIR
QUAND LA TENSION EST INTENSE.
Il démarre avec les rapports communément
employés de 11,6 et 40 (toujours sur une pou-
pée de taille 40), puis s’embraye automatique-
ment en 12.9 : un tour de manivelle embraque
seulement 1,4 cm de cordage. Énorme ! Le rap-
port suivant est une fausse quatrième vitesse.
Il permet de pomper entre les deux rapports
les plus élevés.
La préférence en compétition semble se porter
sur le Grinder où les officiants ont par nature
des gros bras et apprécient en priorité la pos-
sibilité d’embraquer à grande vitesse sans y
mettre les mains, notamment quand il s’agit
d’enrouler le plus vite possible des grandes
voiles d’avant de type gennaker pour éviter de
les endommager au faseyement. Sébastien
Rogues, skipper du Class40 GDF-Suez avait un
Pontos lors de la Transat Jacques Vabre qu’il a
gagnée. De retour au pays, il a décidé de
s’équiper intégralement de winches Pontos
« dont le poids est environ 10 % plus lourd que
les Harken », concède Christophe, mais dont les
démultiplications permettent en certains cas
d’en diminuer la taille… Et donc le poids.
Le Trimmer est plus adapté à des charges ex-
ceptionnelles comme on en rencontre sur des
multicoques ou sur des bateaux conduits par
des gens qui n’ont plus l’énergie de leur prime
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MAXIME SOREL DANS LA ROUTE DU RHUM
Maxime est un enfant du pays malouin. À force de
voir partir la Route du Rhum chez lui, il s’est décidé
à se lancer dans l’aventure à 27 ans sur un Class40
Akilaria acheté d’occasion sur lequel nous avons
testé les winches Pontos. Soutenu par AOL Intérim et
son employeur nantais, l’ingénieur maritime cherche
encore un partenaire titre mais dit avoir déjà le
minimum pour être au départ. Ce sera sa première Transat en solitaire.
Il a toutefois du mille sous les bottes en croisière et en compétition.
Il est complètement satisfait de ses nouveaux winches et se réservait
encore la possibilité de troquer un Trimmer pour un Grinder, ou inversement.
La poupée est aisément démontable mais il recommandé de
confier à un professionnel la maintenance du système complexe
d’embrayage et de détection de charge détaillé ici à droite.
jeunesse (ou carrément des enfants !) et qui
préfèrent tourner tranquillement à leur rythme
ces derniers cm d’écoute ou de drisse qui font
mal aux bras, plutôt que de mettre en danger
leur palpitant.
Si vous n’avez pas les moyens de vous équiper
d’un winch électrique environ deux fois plus
cher, ni la place, la nécessité, voire le budget
pour vous équiper d’un moulin à café, le Pontos
dispo en 40, 46 et 52 représente une alternative
dès lors que son usage sur des voiliers de plus
en plus nombreux vient à conforter la fiabilité
défendue par son fabricant (garantie de 5
ans). Extérieurement, ce winch ressemble aux
autres winches sinon une embase de poupée
légèrement rehaussée en raison du méca-
nisme. La surface de la poupée est vierge de
toute empreinte. Les composants sont réalisés
avec des alliages d’alu et d’inox de bonne fac-
ture assemblés en Italie dans un établissement
rôdé à ce type de matériel. Le self-tailing est
doté d’un système d’auto-serrage du haut vers
le bas autorisant l’usage de cordages de dia-
mètres divers. Enfin la poupée de winch est
facilement démontable pour en simplifier l’en-
tretien et accéder aux engrenages mais il est
recommandé de confier à un professionnel la
vérification et la surveillance du système com-
plexe d’embrayage et de détection de charge.
La techno Marc 4 est composée d’une cou-
ronne possédant des ressorts qui se com-
pressent avec la charge et de butées qui
viennent dans des logements usinés à l’inté-
rieur de la poupée. La pression engendre la
rotation de la bague et occasionne alors le
changement de rapport. Vous avez du mal à
suivre ? « C’est comme le fonctionnement d’une
gâchette », tente Christophe Quesnel…
La subtilité du système Pontos fait naturellement
l’objet d’un brevet déposé. Tellement subtile
qu’il faut parfois en oublier ses repères et habi-
tudes quand le winch subit des charges à fré-
quences alternées comme cela se produit sous
spi et qu’il batifole entre la vitesse 2 et 3. Pour
conclure, Pontos produit également des
winches standards à 2 vitesses…
Patrice Carpentier
Pontos
Patrice Carpentier