Les libéraux sortent l`artillerie lourde

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A 4•
LA PRESSE
MONTRÉAL
MERCREDI
11
JANVIER
2006
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ÉLECTIONS 2006 VERS LE 23 JANVIER
Les libéraux sortent l’artillerie lourde
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suite de la page A1
Ils accusent notamment ces derniers d’entretenir des liens avec la
droite américaine. Les publicités en
anglais portent surtout sur un sujet
sensible pour l’épiderme des Canadiens : les États-Unis.
Les messages francophones soulignent quant à eux les « pour et les
contre » si Stephen Harper devient
le prochain premier ministre du
Canada. Sur un fond de musique
dramatique, le message énumère
des positions attribuées au chef
conservateur.
Une narratrice mentionne ainsi
qu’il est « contre l’accord de Kyoto », « pour le programme américain de bouclier antimissile »,
« contre le droit des femmes au libre choix » et « contre les mariages
entre conjoints de même sexe ». La
publicité se termine en disant que
le Bloc québécois ne pourra rien
faire « ni pour, ni contre ».
En même temps, les libéraux ont
remis aux diffuseurs une douzième
publicité dont le concept a été rejeté, indique un porte-parole du parti, Marc Roy. Le message publicitaire accuse Stephen Harper de
vouloir augmenter la présence militaire dans les villes. « Des soldats
armés, dans nos villes, au Canada.
On ne l’invente pas », peut-on entendre.
Harper réplique
Stephen Harper a condamné cette
publicité à sa sortie du débat des
chefs hier soir. « Je ne veux pas
d’excuses. Mais je crois que les
hommes et les femmes en uniformes méritent, eux, des excuses. Ces
gens sont prêts à perdre leur vie
pour défendre le drapeau canadien.
C’est une insulte contre eux », a-t-il
déclaré.
Questionné au sujet de publicités
du Parti libéral, Paul Martin a répondu vaguement. « Ce sont des
publicités qui n’ont jamais paru »,
s’est-il contenté d’indiquer.
Les autres messages anglais des li-
PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE
C’est avec le sourire et encadré d’agents de sécurité que Stephen Harper a fait son entrée à Radio-Canada pour le débat en français.
béraux cherchent à torpiller la nouvelle coqueluche des derniers sondages : Stephen Harper. S’ouvrant
sur une image des yeux du chef tory et un battement de tambour militaire, les publicités recensent des
commentaires faits par M. Harper
ou par d’autres sources pour en dépeindre un portrait sombre. Les
messages se concluent avec une
photo peu flatteuse de Stephen
Harper avec le slogan : « Choisissez
votre Canada ».
L’une des publicités cite un chroniqueur du quotidien de tendance
républicaine Washington Times écrivant que les Canadiens pourraient
élire l’un des leaders les plus
« pro-américains ». La publicité
ajoute que Stephen Harper est con-
tre Kyoto et en faveur de la guerre
en Irak. « Au moins quelqu’un sera
content », laisse tomber la narratrice.
Un autre message laisse sous-entendre que les conservateurs obtiennent du financement de la droite américaine. On peut entendre
une narratrice s’interroger sur la
montée de Stephen Harper. Celle-ci
souligne ensuite que le chef conservateur refuse de révéler ses
« donateurs », ajoutant qu’il est populaire auprès de la droite républicaine. « Peut-être ont-ils aidé ?
Nous ne le savons tout simplement
pas », entend-on.
Une autre publicité compare le
leader conservateur à l’ancien premier ministre ontarien, Mike Har-
ris. « Tout comme Stephen Harper,
Mike Harris avait un agenda de
droite », entend-on. La publicité
souligne ensuite les « négligences
environnementales », les « écoles »
ainsi que les « hôpitaux » en train
de s’écrouler.
Une autre publicité parle de déclarations de Stephen Harper sur des
circonscriptions de l’Ouest détenues par les libéraux parce qu’elles
sont surtout composés d’immigrants. Un autre message affirme
que Stephen Harper n’aime pas les
Provinces maritimes.
« Les électeurs verront ces publicités pour ce qu’elles sont : un geste désespéré de la part d’un parti
désespéré », a déclaré pour sa part
le coprésident de la campagne con-
servatrice, le député sortant John
Reynolds.
Les conservateurs ont également
démenti sur-le-champ les allégations de financement en provenance des États-Unis, ce qui contrevient à la Loi électorale
fédérale. « Aucun Américain n’a
financé notre campagne ou quoi
que ce soit que nous faisons.
C’est un mensonge absolu et le
premier ministre devrait s’excuser auprès des Canadiens pour
essayer de précipiter les Américains dans ces élections », a précisé John Reynolds.
Avec la collaboration de Tristan Péloquin, Malorie Beauchemin et de la
Presse Canadienne.
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PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE
Des sosies de Paul Martin et son prédécesseur Jean Chrétien ont participé
à la manifestation d’hier soir, devant la SRC.
Accueillis par
par 1000
manifestants
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MALORIE BEAUCHEMIN
Environ 1000 manifestants et partisans étaient réunis devant l’immeuble de la Société Radio-Canada, hier
soir à Montréal, pour accueillir les
chefs des quatre partis principaux
aux Communes, réunis pour le quatrième et dernier débat des chefs de
cette campagne électorale.
La manifestation était organisée
par le Front d’action populaire en
réaménagement urbain (FRAPRU)
et plusieurs autres regroupements
dont la Fédération des femmes du
Québec (FFQ), la Table régionale
des organismes volontaires en éducation populaire de Montréal (TROVEP), et d’autres.
Dans la cacophonie, ils se sont mêlés aux partisans des quatre partis
principaux, eux aussi présents par
centaines à l’entrée de l’édifice de la
société d’État.
« Nous voulons briser le silence,
parler des enjeux qui n’ont pas été
abordés durant la campagne, notamment tout ce qui touche la pauvreté, a expliqué à La Presse François
Saillant, porte-parole du FRAPRU.
Dans cette campagne, on parle
beaucoup des scandales, comme celui des commandites, mais le fait
qu’un enfant sur six au Canada vive
dans la pauvreté, c’est aussi un
scandale. On a l’impression que ça
n’intéresse pas les chefs des partis. »
Selon M. Saillant, un gouvernement majoritaire conservateur serait
le pire résultat possible au scrutin
du 23 janvier, puisque, en ce qui
concerne les politiques sociales, le
parti de Stephen Harper « cache sa
plateforme électorale ».
« Si les réelles intentions de Stephen Harper étaient connues, plus
de gens y penseraient à deux fois
avant de voter conservateur. Les
conservateurs veulent rejeter la responsabilité sur les individus pour
toutes les questions de pauvreté », a
soutenu le dirigeant du FRAPRU.
« Pour ce qui est des logements
sociaux, les deux seuls partis qui
ont pris des engagements sont le
Bloc québécois et le NPD, les deux
partis qui ne risquent pas de prendre le pouvoir le 23 janvier. Les
deux autres n’en ont pas parlé. Ça
nous inquiète beaucoup. »
Par ailleurs, plusieurs membres de
la communauté haïtienne de Montréal ont profité de cette manifestation pour rappeler au gouvernement
fédéral leur désaccord face à la politique canadienne en Haïti. « Le néocolonialisme des libéraux à l’égard
d’Haïti doit cesser », a affirmé Steven Haal, un manifestant venu appuyer la communauté haïtienne.
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