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Franz Von stuck en 1927 et l'on verra plus tard des crucifixions de punition dans des petites
vitrines qu'il ne faut pas louper. Sade... Sadique, le marquis enterré en tant que comte est
surtout trop en avance sur son temps. Né en 1740, il verra les Lumières de plein fouet, il meurt
en 1814 après avoir connu l'embastillement et la naissance de la politique : en citoyen actif, il
milite à la section révolutionnaire des Piques. En militaire, il se bat lors de l'oubliée "vraie"
première guerre mondiale que fut la Guerre de Sept Ans.
Sur les textes qui nous accueillent à l'entrée des salles, l'attention est totalement portée sur le
renouvellement de l'identité d'un siècle « Le 19ème s'est fait le conducteur tourmenté d'une
pensée qui menant à découvrir l'imaginaire du corps, va peu à peu révéler le désir comme
grand inventeur de formes ». Notons au passage que rarement les panneaux d'expo se sont
faits aussi élégants dans le verbe, sans perdre en compréhension. C'est peut-être cela qu'il faut
écrire : il s'agit d'une exposition facile d'accès qui pourtant manipule des œuvres complexes.
Cela est passionnant. Dans ce fourre-tout grisant Duchamp dialogue avec Fragonard, et
Moreau avec Man Ray.
Ce qui est révélé ici, c'est le tabou. On voit à quel point les corps nus, lacérés, corsetés n'ont
pas attendu Sade pour être représentés. La grande hypocrisie est là, qui permet à un anonyme,
certes Vénitien de représenter un "Homme de dos", sous-titre : "étude pour l'un des bourreaux
de la Flagellation", fin XVe. Orsay ose le kitsch même en citant Sade et ses fans, entendez
Apollinaire, Flaubert, Mirbeau... sur des cartels d'un jaune passé. Cela marche avec délice car
oui, il y a du désuet dans cette révolte, dans cette époque où le pouvoir refuse de voir les
mouvements de sa société. Sade, attaquer le soleil le montre bien car en avançant dans le
parcours on rencontre de plus en plus de surréalistes qui, eux, enfants du vingtième siècle, ont
osé malmener le corps sans contrainte. Nombreuses sont ici les représentations des célèbres
poupées sanglées de Bellmer.
Le désir est total, présent partout et surtout Dans le cerveau de l'homme (Édouard Munch), il
nous entraîne dans la folie, par exemple chez Goya. Le désir est ici "la première conscience
physique de l'infini" et ce sont les filles du Sommeil de Courbet qui nous titillent et nous
amusent. Elles alanguies, on imagine bien après leurs efforts sont là, allongées seules au
monde.
Sade est ici un initiateur au sens SM du terme, il est mort depuis deux-cents ans et de salles en
salles, n'est jamais très présent, ses livres se trouvent exposés dans des recoins. Depuis
longtemps, le mythe a dépassé l'homme, s'y plonger est délicieusement exitant.
Une exposition, un regard : "Sade... par musee-orsay
Visuels :
Affiche de l'exposition
Charles-François Jeandel (1859-1942)
Deux femmes nues attachées, allongées sur le côté, entre 1890 et 1900
Cyanotype, 17 x 12 cm
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