Yannick GOUNDEN Maitre de conférences en neuropsychologie 1 CES DIAPOSITIVES NE SONT PAS SUFFISANTES SEULES Ceci ne constitue qu’un support et ne remplace pas la présence en cours Les connaissances devant être acquises pour ce cours sont constituées : Des diapositives ci-après accès ENT De ce qui s’est dit en CM et en TD Des recherches personnelles effectuées par l’étudiant (cf. bibliographie et sites conseillés) 2 F. Eustache & S. Faure (2005). Manuel de neuropsychologie, 3ème édition, Dunod : Paris R. Gil (2010). Neuropsychologie, 5ème édition ; Elsevier Masson : Paris. B. Lechevalier, F Eustache, F. Viader (1995). Perception et agnosies, De Boeck : Bruxelles M. Boucart, M-A. Hénaff, C. Belin (1998). Vision : aspects perceptifs et cognitifs, Solal : Marseille (collection Neuropsychologie) X. Seron & M. Van Der Linden (2000). Traité de neuropsychologie clinique, Tome I et II, Solal : Marseille A. Schnider (2008). Neurologie du comportement. La dimension neurologique de la neuropsychologie, Masson : Issy les Moulineaux 3 Présentation des fonctions instrumentales Langage Perception et reconnaissance d’objet Motricité volontaire Les principaux troubles en lien avec les modèles cognitifs Acquis Développementaux (non traités dans cet UE) 4 1. Introduction 1. Rappels généraux 2. Définition de la neuropsychologie 3. Intérêt de la neuropsychologie cognitive 4. Les fonctions instrumentales 2. Langage 1. Rappels neuroanatomiques 2. Pathologies 3. Perception et reconnaissance 1. Modélisations cognitive et perceptive 2. Voies cérébrales 3. Pathologies 4. Apraxies 1. Pathologies 2. Modèles cognitifs et neuroanatomie 5 6 VU Equipe pluridisciplinaire Psychologue Le psychologue n’est pas omnipotent Personne n’obtient un pouvoir magique à la remise du diplôme Aide soignant Médecin Assistant social Importance du travail en équipe : on a besoin de nos collègues Infirmier Ergothérapeute Kinésithérapeute 7 VU Les domaines d’étude de la neuropsychologie : L’organisation du cerveau en lien avec ▪ Comportement humain ▪ Cognition ▪ Emotions Pathologies Développement normal Vieillissement normal 8 VU Postulats guidant élaboration de modèles cognitivistes Universalité : similarité des mécanismes cognitifs chez tous les individus d’une même espèce Modularité : une fonction cognitive est décomposable en sous-systèmes et en modules ayant une certaine autonomie fonctionnelle Transparence : performances d’un patient cérébrolésé interprétées comme résultante d’un traitement normal amputé d’un ou plusieurs modules (patho = normal – déficit) Fractionnement : une lésion cérébrale peut entraîner la perturbation d’un seul module 9 VU La neuropsychologie est la discipline « qui traite des fonctions mentales supérieures dans leurs rapports avec les structures cérébrales » (Hécaen et Lanteri-Laura, 1983). Il n’y a pas une mais plusieurs définitions de la neuropsychologie Discipline au « carrefour » de plusieurs disciplines: Psychologie cognitive, Psychologie développement, Neurologie, Psychiatrie clinique, Psychologie du Il y a du vrais dans les différentes définitions : La neuropsychologie est effectivement une discipline clinique. La neuropsychologie est une discipline neuroscientifique. La neuropsychologie est une discipline cognitive . 10 VU La neuropsychologie cognitive Shallice (1988) : « l’apport principal de la neuropsychologie est l’identification, la précision et la proposition des composantes des modèles cognitifs » Xavier Séron (2001) « La neuropsychologie cognitive est la branche psychopathologique de la psychologie cognitive » Intérêt de l’approche cognitive dans la pratique clinique: Evaluation Rééducation Remise en cause permanente 11 Fonctions instrumentales Communiquer Agir Connaître Les fonctions instrumentales regroupent : le langage (communication ) les gestes (agir) La perception et la reconnaissance (connaitre) 12 13 Introduction 1. 1. 2. 3. 4. Rappels généraux Définition de la neuropsychologie Intérêt de la neuropsychologie cognitive Les fonctions instrumentales Langage 2. Rappels neuroanatomiques 2. Pathologies Perception et reconnaissance 1. Modélisations cognitive et perceptive 2. Voies cérébrales 3. Pathologies 1. 3. 4. Apraxies 1. 2. Pathologies Modèles cognitifs et neuroanatomie 14 15 16 « Nous parlons avec l'hémisphère gauche » Dominance hémisphérique gauche L’aire de Broca (gyrus frontal inférieur gauche ou 3ème circonvolution frontale gauche). 17 le cortex temporal supérieur postérieur gauche: le gyrus temporal supérieur 18 Exner 1881 Dejerine 1892 Broca 1861 Wernicke 1874 19 LA REPETITION D’UN MOT 20 LA LECTURE D’UN MOT 21 22 L’écorce cérébrale n’est pas homogène ; son épaisseur et sa composition sont variables d’un point à un autre. Brodman en 1903 en trouva six. 23 24 Séparation chirurgicale des 2 hémisphères: section du corps calleux Communication entre les H disparait en grande partie. 26 VU Les voies auditives projettent vers les deux hémisphères MAIS Voie controlatérale + importante que voie ipsilatérale Quand 2 stimuli présentés simultanément (écoute dichotique) inhibition du message ipsilatéral par les voies controlatérales Le test d’écoute dichotique est une épreuve indirecte non invasive qui permet de connaitre l’hémisphère dominant pour le traitement des sons de la parole. 27 VU Oreille droite : mot directement transmis aux aires de traitement langagier de l’hémisphère gauche le sujet peut répéter Oreille gauche : via le corps calleux, transfert de l’hémisphère droit vers les aires langagières de l’hémisphère gauche le sujet peut répéter Mayer & Zesiger, 2000 (sujet sains) 28 VU Chez un sujet sain présentation dichotique de stimuli verbaux avantage de l’oreille droite = rappel de plus de mots présentés à l’oreille Hémisphère Hémisphère droite gauche droit Oreille gauche Oreille droite 29 Dominance de répartition du langage (%) Préférence manuelle Nombre de cas Gauche Bilatérale Droite Droitiers 140 96 0 4 Gauchers 122 70 15 15 30 31 Fonction d’intégration des données spatiales Mais par rapport au langage? Intégration de l’implicite du langage (sous-entendus): usage des métaphores, humour, de l’ironie…. Gère la part émotionnelle du langage. Adéquation contextuelle des comportements de communication. Selon certains, il serait responsable du codage des voyelles. Le traitement de la prosodie (le ton, la tonalité, l'intonation, l'accent, la modulation que nous donnons à notre langage oral en fonction de nos émotion…..). Implication dans le traitement sémantique. Plus habile pour dessiner ou pour recopier des images avec une perspective en 3D. 32 33 Le cervelet 34 (Aires de Brodmann 44 et 45) (Aire de Brodmann 22) Système de Broca (système antérieur) comprend l’aire de Broca, l’opercule Rolandique, des structures sous corticales et des fibres d’association Système de Wernicke comprend l'aire de Wernicke et le lobule pariétal inférieur (territoire de Geschwind : gyrus angulaire + gyrus supra marginal) 35 Aphasie de Broca : large lésion frontopariétale gauche avec généralement une extension souscorticale. Aphasie de Wernicke : lobe temporal avec parfois des lésions thalamiques Aphasie globale : lésions étendue (fronto-temporo parietale) ou souscorticale 36 Mais toutes ces études de patients ne nous renseignent pas sur le fonctionnement normal de notre cerveau. L’idéal ce serait de … 37 APPORTS DE L’ IMAGERIE 38 Petits rappels ou pas… Différents types d’imagerie cérébrale A quoi ça ressemble ? Quelle est la taille et la forme des structures ? Imagerie structurale ou anatomique (IRM anatomique, scanner X, etc.) Comment ça fonctionne ? Quel est le degré d’activité locale ? Imagerie fonctionnelle (IRMf, TEP, MEG, EEG, etc.) 40 41 42 TEP Permet de visualiser des coupes du cerveau après une injection d’un produit radioactif Informations concernant la consommation cérébrale et le débit sanguin cérébral 43 IRMF Pas d’injection de produit radioactif, important champ magnétique Plusieurs difficultés : beaucoup de bruit, totale immobilisation de la tête, tunnel exigu 44 Exemples d’activité langagière 45 Introduction 1. 1. 2. 3. Rappels généraux Définitions Intérêt de la neuropsychologie cognitive Langage 2. 1. 2. Rappels neuroanatomiques Pathologies Perception et reconnaissance 3. 1. 2. 3. Modélisations cognitive et perceptive Voies cérébrales Pathologies Apraxies 4. 1. 2. Modèles cognitifs et neuroanatomie Pathologies 46 47 Composantes Sons Phonèmes Composition des mots Accès aux mots Sens des mots Phrase-grammaire-syntaxe Ensemble de phrases Utilisation en contexte Troubles phonologiques morphologiques lexicaux sémantiques syntaxiques discursifs pragmatiques 48 Production Compréhension Parole Dysarthrie Surdité verbale Graphisme DysgraphieAgraphie Cécité verbale Langage oral Aphasie expressive Aphasie compréhensive Langage écrit Dyslexie-Alexie Dysorthographie 49 Etiologies : • Vasculaires • Traumatismes crâniens • Tumorales • Dégénérescence •Autres causes (maladie infectieuse…) 50 2 systèmes artériels: Le système carotidien Le système vertébrobasilaire Anastomosés par le polygone de Willis (un système de suppléance vasculaire) 51 Artères cérébrales intra-crâniennes SYSTEME CAROTIDIEN 3 artères ▪ Artère cérébrale moyenne ou artère sylvienne ▪ Artère cérébrale antérieure ▪ Artère choroïdienne antérieure SYSTEME VERTEBRO-BASILAIRE ▪ Artère cérébrale postérieure : ▪ Branches superficielles pour les lobes occipital et temporal inférieure et interne ▪ Branches profondes pour le thalamus ▪ Branches perforantes dans le tronc cérébral Réseau Veineux de drainage Sinus longitudinal supérieur entre les 2 H Sinus latéral Artère cérébrale moyenne Artère cérébral antérieure 53 Cérébrale Antérieure Cérébrale Moyenne Cérébrale postérieure 54 Cérébrale antérieure Cérébrale moyenne 55 2 Mécanismes : Ischémique 85% des AVC = artère se bouche (Insuffisance d'apport de sang au niveau de certaines aires cérébrales). Hémorragique 15% des AVC = artère se rompt hématome Anévrysmes intracrâniens sont traités et dénombrés séparément = malformation. Si hémisphère gauche ou certaines régions sous-corticales: perturbations du langage. Par exemple: AVC ischémique concernant l’artère sylvienne. L’arrêt de la circulation ou la diminution de la circulation sanguine de l'artère sylvienne antérieure: une aphasie de Broca associée à une hémiplégie droite…… La diminution de la vascularisation de l'artère sylvienne dans sa partie postérieure: une aphasie de Wernicke…… Un infarctus sylvien au niveau des noyaux gris centraux: aphasie sous corticale. L'obstruction de l'artère sylvienne dans sa totalité: aphasie globale. La deuxième cause de survenue d'aphasie sont les traumatismes crâniens. Population 15 - 25 ans : surtout avec les 2 roues Prédominance masculine Accidents de la voie publique 2 autres pics de fréquence: le jeune enfant, les personnes âgées 57 Lésions extra-cérébrales : Fractures du crâne : ▪ Embarrure = l’os entre dans la boîte crânienne ▪ Fractures de la base du crâne = partie inférieure du crâne où la méninge est accolée à l’os rhinorée avec risque de méningite Hématome extra dural ▪ Zone très vascularisée compression du cerveau Hématome sous dural : entre dure-mère et autres méninges : ▪ Sang veineux lent ▪ Chez le jeune adulte souvent pas isolé Lésions intra cérébrales multiples ou diffuses AVC = lésion unique à un endroit TCC = lésions souvent diffuses ou multiples sémiologie vaste et vague Contusions cérébrales pétéchies hémorragiques ▪ Localisations multiples souvent contusions bifrontales ▪ Lésions de coup : régions frontales et pôle temporal ▪ Lésions du contre coup : régions postérieures ▪ Augmentation du volume hypertension intracrânienne dilatation des ventricules Lésions axonales diffuses ▪ Etirement des axones longs sous-corticaux cortex, interhémisphériques ▪ Œdème cérébral initial et une atrophie cortico- sous corticale à distance Les troubles phasiques sont fréquents et généralement associés à un désordre cognitif beaucoup plus global. Les tumeurs du cerveau (bénignes ou malignes) surtout au niveau de l’hémisphère gauche, peuvent donner des troubles phasiques. Les symptômes vont en s'aggravant parallèlement à la croissance de la tumeur. Les symptômes peu intenses comme par exemple une anomie va progressivement évoluer vers une aphasie beaucoup plus grave et vers l'association de plusieurs symptômes avec en plus la survenue d'une éventuelle hypertension intracrânienne. Il s'agit donc d'une variété d'aphasie progressive qui se caractérisera par une aggravation brutale quelquefois signant alors la survenue d'une hémorragie au niveau de la tumeur. 60 Les maladies neurodégénératives peuvent donner des troubles phasiques. Par exemples: La maladie d’Alzheimer: Avant tout un manque du mot et une baisse de la fluence verbale (quantité de mots exprimés par le patient en un temps donné). Puis apparaîtront d'autres symptômes qui ressembleront à ceux de l'aphasie transcorticale sensorielle. L’Aphasie progressive primaire (APP) L’élément clinique principal est un trouble du langage (difficulté à trouver les mots, paraphasies, compréhension, parole laborieuse…). Le langage doit être le symptôme essentiel en début de maladie. 61 Un abcès du cerveau Une encéphalite due à une infection par un herpès peuvent également engendrer des aphasies ETC…. 62 Yannick GOUNDEN [email protected] 63