7 8 Vol. 39 no 4 Avril 2007 Le Journal 5 Poste-publication canadienne : 40013642 Avocats et nouvelles technologies de l’information Science-fiction ou réalité ? Emmanuelle Gril Au feu ! Se préparer au pire La langue des tribunaux Mots-à-maux Avocat philantrope 12-13 Congrès 2007 Place aux jeunes ! 14 www.barreau.qc.ca/journal/ Droits et libertés de la personne Hommage aux instigateurs de la Charte québécoise PROGRAMME DU CONGRÈS 2007 ENCARTÉ NOUS PRENONS LE RELAIS ÉLECTRONIQUE POUR VOUS 1.800.668.0668 www.netco.net SERVICES EXCLUSIFS AUX AVOCATS 1³3ABD=B@3 8CAB32@=7B 2³3</D=7@ >:CA eee^ZcaRSXcaQ][ Confortablement assis dans un sofa, Me Untel rencontre son premier client de la journée, qui lui apparaît dans son salon sous la forme d’un hologramme pour lui transmettre des documents. Me Untel, par un simple ordre vocal, prend possession des feuilles de papier virtuelles qui semblent flotter dans les airs devant lui. Il les «feuillette» rapidement, par pression tactile, puis les range dans un dossier électronique. Le client prend congé et disparaît. L’avocat enfile sa toge et se rend, sans quitter son salon, dans une «Chambre virtuelle» où il plaidera une cause devant un juge et des confrères. Ces derniers l’attendent déjà dans la salle d’audience invisible du palais de justice virtuel… Vous avez peut-être l’impression de regarder un extrait de Minority Report, film américain dans lequel Tom Cruise joue le rôle d’un policier du futur ? Pourtant, la plupart des technologies illustrées sont pratiquement sur le point de faire leur apparition. « Dans dix ans, les avocats travailleront sans papier, et ils pourront pratiquer à distance sans avoir à se rendre au bureau. Aujourd’hui, on s’en rapproche avec la vidéoconférence. Toute la problématique réside dans la capacité de rendre les données accessibles partout. La technologie wireless (wi-fi), qui tend à se généraliser, nous met déjà sur la voie », soutient Stéphane Bourbonnière, consultant en gestion documentaire électronique et propriétaire de la compagnie Gestion Mégaoctets. « L’avocat de demain ne sera plus seulement un juriste, il sera aussi technologique et virtuel », croit pour sa part Me Pierre Beauchesne, avocat mordu des nouvelles technologies. Cependant, si les technologies de l’information (TI) font une percée importante dans le monde juridique, beaucoup d’avocats sont parfois perplexes devant la multiplication des outils qui s’offrent à eux, ne sachant trop comment en tirer partie. Avocats sans papier Me Jaar préconise donc d’éliminer au maximum le support papier. « On peut commencer par faire numériser la correspondance reçue et tous les documents relatifs à un dossier. Il est aussi utile de se procurer un logiciel qui permet de recevoir les télécopies directement par courriel. » Les logiciels de gestion de documents, munis de moteurs de recherche très performants et presque intelligents, sont aussi des incontournables. Grâce à eux, on peut rechercher à travers une grande masse de données les informations pertinentes, puis les ordonner en fonction des besoins. « C’est la meilleure façon de ne plus s’en faire avec les délais légaux, les numéros de téléphone, les éléments d’un dossier, estime Me Beauchesne. C’est comme une super secrétaire ! » Ce que confirme Robert M. Vigneault, président de la compagnie Les logiciels INFORMAT inc., qui commercialise le logiciel MAÎTREmd destiné aux avocats. « Notre logiciel permet de faire toute la gestion d’un cabinet, aussi bien au niveau financier (facturation, paiement de taxes, etc.) que des ressources (suivi des dates importantes, gestion documentaire, etc.). Cela permet aux juristes de mieux s’organiser et d’être plus efficaces. » Aux juristes frileux qui hésitent à avoir recours aux TI, Me Dominique Jaar sert un argument de poids : « L’avocat technologique est celui qui refuse de gérer du papier et qui préfère faire du droit ! » À l’emploi d’un important contentieux où il s’intéresse essentiellement à des causes en matière de technologie, Me Jaar est un émule de la pratique paperless ou sans papier. Ce nouveau type d’avocat est encore très rare au Québec. En fait, outre Me Jaar, ils ne seraient que trois ou quatre dans la province à préférer les documents électroniques au bon vieux papier. Économie de temps et d’argent « Les avocats sont très conservateurs dans ce domaine. Dans certains cabinets, il y a même une politique interne qui oblige à imprimer chaque courriel en plus d’en conserver une version électronique. Or, plus il y a de manipulation de documents, plus ça prend du temps et plus les honoraires augmentent », explique-t-il. Avec l’aide d’un projecteur, il peut aussi réaliser une présentation Power Point devant le tribunal, laquelle pourra ensuite être transférée sur CD-Rom, avec toutes les autres pièces pertinentes au dossier, et remise au juge. « Cela facilite la tâche de ce dernier qui n’aura pas, par exemple, à réécouter les cassettes de l’audition. » En terme de coûts, il faut aussi penser aux centaines de milliers de dollars que déboursent chaque année les cabinets d’avocats pour entreposer des boîtes remplies de documents qu’ils doivent conserver pour respecter leurs obligations déontologiques. Inutile de préciser que les fichiers électroniques occupent beaucoup moins de place et coûtent considérablement moins cher ! En fin de compte, cela représente beaucoup de temps économisé. « Quand je pratiquais avec du papier, je gérais 40 à 45 dossiers, maintenant je peux en prendre 100 », soutient Me Jaar. Me Jaar applique ce qu’il prêche et se rend toujours en Cour avec son ordinateur portable. « Plutôt que d’aller au tribunal avec quatre boîtes pleines de documents, je n’ai que mon portable. Pendant le procès, j’ai accès à tous les éléments nécessaires dans ma base de données, même les notes sténographiques, et je peux effectuer des recherches rapidement. En quelques secondes, j’obtiens les résultats, au lieu de fouiller dans une masse de papier… Cela donne aussi une certaine crédibilité aux yeux du juge », fait-il valoir. // SUITE PAGE 3 2 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec l’inverse, le client peut rendre accessible à son procureur une banque de documents. » Un réseau Extranet permet également de rédiger des transactions ou des contrats en collaboration avec plusieurs avocats, et de communiquer grâce à des forums et des babillards. Science-fiction ou réalité ? SUITE DE LA PAGE1 La secrétaire juridique est aussi déchargée d’une grande quantité de paperasse et peut se consacrer à des choses plus utiles, préparer le sommaire de pièces volumineuses, par exemple. Sommaire qui permettra à l’avocat de consulter rapidement le document. Le client s’y retrouve également, puisque son procureur peut consacrer plus de temps à son dossier, et que certains frais sont diminués, voire éliminés. « Quand on doit faire dix copies d’un document, et qu’on facture 0,30 $ la page… La facture monte vite ! », lance Me Jaar. Au Canada, rares sont les cabinets qui ont déjà mis un Extranet à la disposition de leur clientèle, mais la tendance devrait se généraliser. Cependant, nombreux sont ceux qui commencent à offrir un site Internet affichant de l’information juridique ou des renseignements par rapport aux membres du cabinet. Me Dominique Jaar Ultimement, le contribuable pourrait en tirer avantage également, puisque le traitement des causes devant les tribunaux serait accéléré. « Je cite souvent en exemple le juge ontarien B.T. Granger qui, en fin de carrière, est devenu un ardent défenseur des nouvelles technologies. Au départ, il était plutôt réfractaire, mais il a fini par être convaincu, en constatant comment une audition qui aurait normalement duré six mois n’en a demandé que trois grâce aux TI. « Il est certain que les avocats ont des journées très chargées, mais s’ils prenaient le temps d’apprendre à utiliser les TI, c’est incroyable le temps qu’ils pourraient économiser ! En six mois, on peut gagner jusqu’à 20 % en efficacité. Le tout est de commencer par développer une méthode de travail, pour soi-même et son assistante », poursuit Me Jaar. « Il faut faire une distinction importante, précise pour sa part Stéphane Bourbonnière. L’avocat n’a pas à être un expert en TI, il y a des spécialistes pour ça. Sa profession est de pratiquer le droit, mais il est de sa responsabilité d’aller chercher des outils qui rendront sa pratique plus performante. » L’avocat virtuel De l’avocat technologique à l’avocat virtuel, il n’y a qu’un pas. Un pas qui est déjà franchi, selon Me Pierre Beauchesne. « Les clients voudraient que leur avocat soit toujours disponible. La technologie rend cela possible notamment grâce à un réseau Extranet. C’est un espace accessible à certains usagers par Internet, par le biais d’un mot de passe. Les clients peuvent donc pénétrer à distance dans une banque d’informations les concernant, et consulter une partie de leur dossier, par exemple. À Une autre technologie tend aussi à gagner du terrain aux États-Unis et ailleurs au Canada : le e-discovery. Encore pratiquement inconnu au Québec, on pourrait le définir comme « Administration de la preuve électronique ». Il s’agit en fait du processus visant à identifier, localiser, sécuriser, analyser, communiquer à la partie adverse et produire au dossier de la Cour des documents électroniques. Concrètement, au lieu de demander à l’autre partie de fournir un document papier, on en recherchera les versions électroniques. On pourra aussi procéder à la collecte de courriels ou de toutes sortes de fichiers électroniques, qu’ils soient audio, vidéo ou autres. « La première étape consiste à bien planifier la démarche. L’avocat doit se demander où se trouvent ces documents, et donc penser d’un point de vue électronique ou s’entourer de personnes compétentes dans ce domaine. Par la suite, des experts en e-discovery procèderont à la cueillette des documents et en feront le tri afin que l’avocat les analyse », explique Stéphane Bourbonnière. Tout le processus doit être réalisé selon des règles strictes, puisque contrairement aux documents papier qui demeurent stables, les fichiers électroniques sont volatiles. « Quand on ouvre ou qu’on copie un document dans son ordinateur, on commence déjà à en modifier les métadonnées », précise M. Bourbonnière. Les métadonnées sont les informations reliées à un fichier électronique concernant sa date de création, de modification, etc. (elles apparaissent lorsqu’on clique dans Fichier, puis dans Propriétés dans Word). Ces renseignements peuvent être très précieux dans une cause, et il faut se garder de les modifier par mégarde. Devant cette vague déferlante de nouvelles technologies, même les plus réfractaires devront se mettre au diapason. Selon certains, l’être humain et l’ordinateur se seraient d’ailleurs croisés en 1997, lorsque l’ordinateur Deep Blue a vaincu le champion mondial d’échecs Garry Kasparov… Il est temps de monter dans le train des TI avant de se faire distancer par lui ! Cabinet virtuel Les cabinets virtuels, encore extrêmement rares au Québec, en sont à leurs premiers balbutiements. L’un d’entre eux, Delegatus Services juridiques inc., est né il y a moins de deux ans sous l’impulsion de sa présidente, Me Pascale Pageau. L’idée a germé durant son deuxième congé de maternité, alors que cette avocate, dont la pratique dans un grand cabinet était très exigeante, cherchait une façon de mieux concilier travail et famille. Cette initiative n’est d’ailleurs pas passée inaperçue, puisqu’en mai 2006, Me Pageau a reçu le prix ARISTA décerné par la Jeune Chambre de commerce de Montréal pour récompenser le jeune professionnel de l’année. « J’ai fait également une réflexion sur la profession et j’en suis venue à la conclusion que la justice est de moins en moins accessible, et ce, même pour la clientèle d’affaires. En effet, dans beaucoup de dossiers, les montants en jeu ne justifient pas aux yeux des clients les honoraires fort élevés des avocats œuvrant dans les grands bureaux. Mon but était d’offrir un service de qualité équivalente, mais à des tarifs plus accessibles et plus proportionnels », fait-elle valoir. Aujourd’hui constitué de quatre avocates d’expérience recrutées parmi d’importants cabinets, Delegatus Services juridiques inc. n’occupe pas un luxueux bureau du centre-ville de Montréal, mais une simple place d’affaires à la Place Ville-Marie. « Les frais de bureau, principal chef de dépenses des grands cabinets, sont réduits au minimum, ce qui permet aux clients de bénéficier de près de 50 % des honoraires extrajudiciaires. » « Actuellement, nous avons deux types de clientèle, explique Me Pageau. Tout d’abord les entreprises, qu’elles soient en démarrage ou établies, nous leur offrons des services juridiques complets. Pour les grandes entreprises qui font déjà affaire avec les grands cabinets d’avocats, nous nous occupons notamment de leurs litiges et transactions lorsque les montants en jeu ne justifient pas le taux horaire des grands cabinets. » Le cabinet virtuel offre aussi des services de sous-traitance aux contentieux et cabinets d’avocats lorsqu’ils manquent temporairement d’avocats qualifiés. Ces services sont très appréciés, notamment à l’occasion d’un congé de maternité ou en cas d’un surplus de travail temporaire. Pour partir du bon pied Envie de faire le grand saut dans les TI ? Ne sautez pas sans parachute ! Pour bien démarrer, voici quelques-uns des outils incontournables à se procurer : • Un ordinateur portable avec connexion à Internet haute vitesse; • Un Blackberry ou son équivalent pour permettre la gestion rapide et à distance des courriels et du calendrier; • Une clé USB pour transmettre des documents à un confrère ou à un juge, notamment; • Un logiciel fax to mail qui permet de recevoir les télécopies par courriel. On économise sur l’entretien du télécopieur, et même parfois sur la ligne téléphonique dont il a besoin pour fonctionner; • Un numériseur pour scanner les documents papier. Idéalement, il permettra aussi la reconnaissance optique de caractères (« OCR »), c’est-à-dire que l’on pourra effectuer de la recherche dans les documents numérisés et du « copier-coller » si nécessaire. C’est l’idéal pour reproduire, par exemple, des extraits de jurisprudence, sans avoir à les retaper à l’ordinateur; • Un logiciel de gestion documentaire qui classe automatiquement, par numéro de dossier par exemple, et qui effectue de la recherche par date, par concept, etc. La déontologie à l’ère virtuelle Vous souhaitez vous renseigner sur vos obligations déontologiques dans un contexte virtuel ? Communiquez avec le Syndic du Barreau du Québec en composant le 514 954-3438. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 3 Me Isabelle Grenier (1992) a été nommée vice-présidente, Affaires juridiques et Ressources humaines chez Gestion Universitas. *** M es Daniel Garant, Roger Pothier, Guy Rouleau et Timothé Huot ont été nommés associés au sein du cabinet BCF. Me Garant exerce en droit commercial et corporatif alors que M e Pothier pratique en médiation, arbitrage et litige auprès des tribunaux administratifs et civils. Mes Rouleau et Huot exercent respectivement en droit commercial et en droit fiscal. *** M e Pierre-Christian Labeau s’est joint au cabinet Ogilvy Renault s.e.n.c.r.l, s.r.l / LLP. Il exerce en droit autochtone et constitutionnel au sein de l’équipe Litiges du cabinet. *** M e Karine Hébert (2002) s’est jointe au cabinet Dussault Lemieux Larochelle s.e.n.c. de Québec. Elle pratique principalement en droit commercial et corporatif ainsi qu’en droit civil. *** Me Liane Dostie (1979) a été nommée régisseuse de la Régie des alcools, des courses et des jeux. *** Me François St-Arnaud (1989), directeur général du Fonds de développement des exportations (FODEX), vient d’être nommé consul honoraire du Burkina Faso à Montréal. *** Me David Pineault (2004) s’est joint au cabinet Lavery, de Billy s.e.n.c.r.l. Il fait partie du groupe de droit des affaires et sa pratique se concentre principalement en valeurs mobilières et en droit transactionnel (fusions et acquisitions). Mes Julie Larouche (1999) et Marcel Naud (2001) se sont joints aux équipes en droit des marques de commerce, droit d’auteur et du droit du divertissement et des communications du cabinet Léger Robic Richard. *** Me Céline Hervieux-Payette a été nommée chef de l’opposition officielle au Sénat. Elle devient donc la première femme de l’histoire du Canada à occuper ce poste. *** Me Hélène Fréchette (1983) a été nommée conseillère juridique de la Commission des relations du travail. *** Nominations à la Cour Cour du Québec Me Diane Lemelin s’est jointe au cabinet Davies, Ward, Phillips & Vineberg s.e.n.c.r.l., s.r.l. Elle est responsable du développement et de la supervision du processus de vérification diligente dans le cadre de transactions commerciales diverses, telles : fusions et acquisitions de sociétés ouvertes et fermées, appels publics à l’épargne, financement et opérations transfrontalières. *** Me Marilyn Thibault (2000) a été nommée secrétaire de la société immobilière SHQ pour un mandat de deux ans. Elle continue par ailleurs à exercer ses fonctions au sein du cabinet Simard, Bellefeuille & Thibault de la Société d’habitation du Québec. *** Me Michel C. Bernier (1972) rejoint le cabinet Bernier Beaudry inc., cabinet qu’il avait fondé il y a plus de 30 ans avec Me Roger Beaudry (1975). Me Bernier se joint à l’équipe litige où il exercera principalement en litige commercial. *** M e Tanguy Paquot (2007) s’est joint au cabinet Langlois Kronström Desjardins, à Québec. *** Me Claire La Hovary (1998) a obtenu, avec mention très bien, un doctorat en droit international de l’Institut universitaire de hautes études internationales (Genève). Sa recherche a porté sur le droit international du travail et le concept de droits fondamentaux au travail. Avis de nomination M me Manon Ouimet a été nommée juge à la Chambre criminelle et pénale à Montréal et M. Pierre Coderre a été nommé juge à la Chambre civile à Québec. *** Mes Frédéric Poirier (2001), Geneviève Côté (2006) et Lucie Kouyoumijian (2006) se sont joints au cabinet Bélanger Sauvé, bureau de Montréal. Mes Poirier et Côté intègrent l’équipe du droit administratif du cabinet alors que Me Kouyoumijian se joint à l’équipe du droit des affaires. *** M es Érik Sabbatini et Dominique L’Heureux se sont joints à l’équipe de droit du travail du cabinet Fasken Martineau à titre d’associés. *** Me Howard M. Levine a été nommé associé du cabinet Blake, Cassels & Graydon s.e.n.c.r.l., s.r.l, au bureau de Montréal. Il exerce principalement en droit des sociétés et des valeurs mobilières. *** M e Raëd Fathallah (1997) vient de recevoir le grade de docteur en philosophie de l’Université Oxford en Angleterre. Sa thèse porte sur le choix de droit applicable dans les conventions internationales sur l’arbitrage entre États et investisseurs. *** M. Elias J. Elias et M. Frédéric Pagé se sont joints au groupe d’auxiliaires juridiques auprès des juges de la Cour d’appel du Québec à Montréal. *** 4 Avril 2007 Des juges participent à la Coupe Gale Trois juges de la Cour municipale de la Ville de Montréal, Jean-Pierre Bessette, Antonio Discepola et Ronald Schachter ainsi que le jugeprésident de la Cour municipale de la Ville de Laval, Yves Fournier, ont participé activement au concours de plaidoirie interuniversitaire de la Coupe Gale qui a eu lieu à Toronto à la fin du mois de février. Cette implication illustre l’implication de la magistrature municipale à la formation des futurs membres du Barreau. Conseil de la magistrature Les juges François Beaudoin et Gilles Gendron de la Cour du Québec et Mes Odette Jobin-Laberge et Claude Rochon ont été nommés au sein du Conseil de la magistrature. Leur mandat, d’une durée de trois ans, a débuté le 14 février 2007. Le Service de l’inspection professionnelle est heureux d’annoncer l’arrivée de M e Geneviève Lefebvre à titre d’adjointe au directeur du Service. Admise au Barreau en 1997, M e Lefebvre a commencé sa pratique au sein du cabinet Davies Ward Phillips & Vineberg. Ces sept dernières années, elle a œuvré en litige commercial et en responsabilité professionnelle au sein du cabinet McCarthy Tétrault, s.e.n.c.r.l. Elle était coresponsable de la formation continue des sociétaires et des associés du groupe litige pour la province de Québec. Elle était également mentor pour les stagiaires. Cour du Québec Juges à la retraite Le juge Jean-Pierre Lortie, Chambre criminelle et pénale à Montréal, prendra sa retraite le 28 avril prochain. Le juge Bernard Gagnon, Chambre de la jeunesse à Saguenay, prendra la sienne le 29 mai. Le juge Jean Drouin, Chambre criminelle et pénale à Québec, sera à la retraite dès le 11 juin prochain et le juge René Roy, Chambre civile à Montréal, dès le 23 juillet. Finalement, les juges Raoul P. Barbe et Simon Brossard, tous deux de la Chambre civile à Montréal, prendront respectivement leur retraite le 4 et le 9 août prochains. Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités… Faites-nous parvenir un court texte (en format Word) ainsi qu’une photo, si désiré (format JPG, résolution d e 3 0 0 d p i m i n i m u m ) p a r c o u r r i e l à : [email protected]. Vous devez inscrire « Parmi nous » dans l’objet du courriel. Les télécopies ou lettres par la poste régulière seront refusées. Le Journal Barreau du Québec Au feu ! Se préparer au pire Lisa Marie Noël L’incendie d’un cabinet est un événement plutôt rare, mais pas impossible. Des avocats partagent leur expérience et quelques conseils. Me Anne-France Gagnon de Gatineau est assise sur un bloc de béton un matin de novembre 1999, un café à la main. Elle regarde avec désespoir son cabinet brûler, dans lequel elle vient de s’installer avec son associé, Me Miville Tremblay. Elle se rappelle qu’ils avaient travaillé très tard la veille et avaient tout laissé au bureau : dossiers, agendas, ordinateurs, tout. Ce matinlà, des ouvriers avaient réparé des fissures dans la fondation de l’immeuble à l’aide d’une torche. La journée étant venteuse, une étincelle s’est embrasée et s’est propagée à l’intérieur du bâtiment. La secrétaire, déjà au bureau, n’a eu le temps ni de refermer les classeurs, ni de sauver la copie de sûreté du système informatique. Après avoir pleuré tout l’avant-midi, les deux associés se sont retroussé les manches et se sont dit : « On rebâtit et on continue. » On continue, s’est aussi dit M e Denys P. Godin le samedi 12 octobre 2002 en regardant les pompiers arroser son cabinet situé dans un immeuble datant de 1850 sur la rue Bonaventure, dans le Vieux-TroisRivières. La structure tenait encore debout, mais l’avocat a dû refaire l’intérieur, le toit et la façade en respectant le caractère patrimonial de l’immeuble. Un défi pour Me Godin, qui a tiré plusieurs leçons de cette expérience. Apprendre de ses erreurs Les dossiers dans tout ça Le plus inquiétant lors d’une catastrophe, outre les dégâts matériels, c’est bien sûr les dossiers des clients. Dans tout le branle-bas de l’incendie, l’avocat Godin n’a perdu que deux dossiers parce que tout avait été bien fermé la veille, autant les portes des classeurs que celles des bureaux. Il avait aussi fait installer des portes pleines. Pratiques pour l’insonorisation, elles ont ralenti la progression du feu. Les disques durs des ordinateurs n’ont pas brûlé non plus. Depuis, la personne responsable de faire les copies de sûreté les fait tous les jours. Mais pour que les copies soient efficaces, il faut les garder à l’extérieur du cabinet. Par ailleurs, il est important de souscrire à une assurance reconstitution de dossier. Les documents détrempés peuvent être récupérés en les soumettant à une température très froide. Attention toutefois, souligne Me Godin, il faut s’entendre avec l’assureur sur la définition d’une reconstitution de dossiers. Selon son expérience, elle devrait comprendre au moins le séchage et la photocopie des dossiers courants. S’assurer… des assurances Me Si c’était à recommencer, Godin cesserait temporairement ses activités professionnelles pour surveiller les ouvriers de la compagnie de récupération engagés par ses assureurs, compagnie qu’il a dû poursuivre devant les tribunaux. En effet, la compagnie de récupération responsable de dégager les débris laissés par l’incendie a causé des dommages supplémentaires à l’édifice. Par exemple, des ouvriers ont coupé deux fils chauffants, un pour le drain souvent bloqué par la glace au printemps, et un autre qui alimentait le perron chauffant. Impossible aujourd’hui de les reconnecter. Ils ont brisé des cadres de fenêtre, endommagé l’escalier et défait un foyer en morceaux. Aussi, ils ont débarrassé l’immeuble d’articles encore utilisables comme des lavabos, des tuyaux et des cuvettes de toilette que l’avocat a dû racheter. « Je regrette de ne pas avoir été présent. J’aurais pu ainsi sauver plusieurs dépenses », souligne Me Godin. Le litige s’est terminé quatre ans plus tard à la faveur de l’avocat, grâce entre autres à certaines photos prouvant l’état des lieux après le désastre. Me Godin s’est alors félicité d’avoir engagé un photographe professionnel tandis que les ruines fumaient encore. C’est d’ailleurs un bon conseil à suivre, selon l’avocat, qui conseille aussi d’embaucher un gardien de sécurité. En effet, il a surpris quatre hommes qui se servaient dans les restes le soir de l’incendie. Les fenêtres barricadées et les barrières étant loin de décourager les cambrioleurs. Si elle avait révisé son contrat d’assurance la veille de la catastrophe, M e Gagnon aurait cru être parée contre toute éventualité. Mais après avoir payé les ordinateurs, téléphones, livres et photocopieurs, il ne restait plus un sou de l’assurance. Il est donc important de tenir un inventaire complet des biens du cabinet, sans oublier les articles comme les valises à roulettes, les toges et les programmes informatiques, et sans sous-estimer les coûts. Une bibliothèque juridique, par exemple, vaut son pesant d’or, tandis qu’un nouveau logiciel sera beaucoup plus onéreux que sa mise à jour. reste plus rien. Prendre des photos des œuvres d’art et de la signature est également important. Avec le nom de l’artiste et les dimensions de la toile, l’œuvre devient facilement évaluable. Et après Après une telle catastrophe, il n’est pas rare que les sinistrés soient logés dans un local temporaire, qu’ils travaillent avec l’ordinateur de la cousine et qu’ils utilisent la table d’un voisin en gérant à la fois les achats de matériel et les rénovations d’un nouveau cabinet. À ce stade, ils doivent donner à tous leurs clients et au Barreau du Québec leur adresse temporaire. C’est aussi à ce moment que les sinistrés devraient pouvoir compter sur la solidarité entre collègues et la reconnaissance des clients. Me Godin a eu cette chance, notamment pour régler un dossier urgent. « Le jour de l’incendie, une avocate de la région a envoyé une lettre à nos collègues expliquant notre situation. Elle demandait leur collaboration pour nous aviser des dates de cours prévues et pour nous envoyer une copie des dossiers », rapporte M e Gagnon, qui avait perdu jusqu’à son agenda. Dans tout ce cocktail d’émotions, la solidarité et la reconnaissance sont des éléments qui, comme de petits miracles, viennent redonner la dose de courage nécessaire pour continuer. Parfois, les miracles sont presque divins. En regardant l’édifice partir en fumée, Me Gagnon suppliait sa bonne étoile. Elle pensait au dossier important qu’elle avait laissé sur son bureau la veille. Hormis des coins noircis, le document est demeuré intact. Cependant, mieux vaut ne pas trop compter sur la providence et prendre le temps nécessaire pour bien se préparer… au pire ! « Ça, c’était mon Hudon », dit Me Godin déçu, tendant la photo d’un cadre dégarni et noirci par le feu. Il n’en Les obligations Article 3.02.06 du Code de déontologie des avocats : « L’avocat doit apporter un soin raisonnable aux biens confiés à sa garde par un client. » Article 8 du Règlement sur les normes de tenue des dossiers et de domicile professionnel des avocats : « L’avocat doit conserver tous ses dossiers actifs à son domicile professionnel ou dans un lieu d’archivage approprié. » Conseils de l’inspection professionnelle du Barreau du Québec Toujours fermer les portes des bureaux. Toujours fermer les portes des classeurs. Faire une copie de sûreté tous les jours (back up) et garder cette copie à l’extérieur du bureau, soit à son domicile ou chez un employé. Remettre systématiquement les documents importants au client après en avoir fait une copie. Souscrire à une assurance reconstitution de dossiers. TABLE DES MATIÈRES Chroniques Accommodement raisonnable....................................................................................................24 Aux marches du palais ...................................................................................................................6 Barreau de Montréal ...............................................................................................................18-19 Barreaux de section.......................................................................................................................17 Cause phare....................................................................................................................................29 Dans les associations ....................................................................................................................51 Déontologie ....................................................................................................................................30 D’une couverture à l’autre ...........................................................................................................37 Le Journal Barreau du Québec Justice participative ......................................................................................................................22 Parmi nous ........................................................................................................................................4 Propos de Me Hébert.....................................................................................................................10 Annonces classées.........................................................................................................................50 Avis de radiation ...........................................................................................................................33 JuriCarrière ............................................................................................................................38 à 43 Lois et règlements ...................................................................................................................46-47 Taux d’intérêt.................................................................................................................................49 Vos hôtels d’affaires ...............................................................................................................44-45 Avril 2007 5 Conférence [email protected] À la conquête des nouvelles technologies Emmanuelle Gril Dans le but de familiariser les avocats avec les nouvelles technologies de l’information, l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJM) organise un colloque traitant de leur impact sur le droit et leur utilisation dans la pratique juridique. Que ce soit par méconnaissance ou par manque d’intérêt, de nombreux avocats demeurent réticents face aux nouvelles technologies de l’information (TI). Elles pourraient cependant se révéler fort utiles et leur permettre de maximiser leur temps. Dans le but d’aider les juristes à découvrir tout le potentiel que recèlent les TI, l’AJBM présentera le 16 avril prochain une série de conférences menées par des spécialistes et des personnes de renom dans ce domaine. Afin de rendre le colloque accessible au plus grand nombre d’avocats, le prix restera modique (150 $ pour les membres de l’AJBM). « Les jeunes avocats ne peuvent pas toujours assister à ce type d’événement, par manque de moyens. En effet, certaines compagnies de formation continue demandent jusqu’à 1 000 $ pour ce genre d’activité, et seuls les juristes issus des grands cabinets peuvent s’y rendre. En proposant des forfaits raisonnables, nous espérons pouvoir atteindre un plus large public », explique l’un des initiateurs du colloque, Me Dominique Jaar, membre du Comité des affaires publiques de l’AJBM. C’est aussi grâce à la participation de plusieurs commanditaires importants que cet événement a pu se concrétiser et être offert à un prix abordable. Cela promet d’être passionnant », soutient Me Jaar. Le juge Michel Bastarache de la Cour suprême du Canada, le juge Yves-Marie Morissette de la Cour d’appel du Québec, le juge André Wery de la Cour supérieure du Québec et le juge David J. Waxse seront de la partie. Dans l’après-midi, on parlera de la politique de rétention et de gestion de l’information, ainsi que du cabinet virtuel pour l’avocat sans papier. Me Yvan Houle donnera cette dernière conférence, étant lui-même très versé dans la pratique paperless. Me Jean L. Beauchamp, qui connaît bien et utilise intensivement les TI dans le cadre de sa pratique, parlera pour sa part des outils de l’avenir pour les avocats. Les participants recevront aussi un ouvrage, publié aux éditions Yvon Blais, réunissant tous les actes du colloque. Ce livre sera également disponible en librairie, à un prix préférentiel pour les personnes ayant assisté à une ou plusieurs conférences. Enfin, la journée se terminera par un panel sur les blogues juridiques et les blogues corporatifs. « On explorera ces deux types d’outils avec le concours de Me Bernard Brun, un avocat québécois qui a développé un blogue corporatif pour la compagnie qui l’emploie, et Simon F. Fodden, professeur émérite à l’Osgoode Hall Law School à Toronto », poursuit Me Jaar. Ce dernier prendra également part à la présentation, de même que Vincent Gautrais, puisque tous deux ont créé leur propre blogue. « Ce sera une activité interactive très stimulante. C’est la raison pour laquelle nous l’avons placée à la fin de la journée, afin de maintenir le niveau d’intérêt des participants ! » Des activités incontournables Informations, agenda du colloque et modalités d’inscription : www.ajbm.qc.ca/activites/colloque2007.shtml. La journée sera divisée en deux parties : le matin, on traitera de l’impact des TI sur le droit, et l’après-midi, de leur usage concret dans la pratique. Une conférence sur la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information ouvrira le bal, suivie d’une autre à propos de la preuve électronique. « Les États-Unis ont cinq ans d’avance sur nous dans ce domaine. Le juge David J. Waxse, du District Court of Kansas City, participera à cette activité, de même que Patrick L. Oot, avocat chez Verizon Communications », souligne Me Jaar, qui sera également conférencier. Après un atelier concernant le droit d’Internet mené par Vincent Gautrais, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, on pourra assister à un panel concernant l’impact des TI sur les tribunaux. « Plusieurs juges vont parler de leur perception des nouvelles technologies, et des développements possibles pour l’avenir. 6 Avril 2007 Afin d’y voir clair… Écrit par Me Vincent Gautrais et réalisé par la Fondation du Barreau, Afin d’y voir clair est un guide qui s’adressent à tous ceux qui s’intéressent à la gestion des documents technologiques et plus particulièrement à la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l’information. Pour en savoir plus : [email protected]. Le Journal Barreau du Québec La langue des tribunaux Mots-à-maux Parties intégrantes de la profession légale, la qualité et la clarté de la langue sont trop souvent absentes de la scène juridique québécoise. Le souci de la langue, à l’écrit comme à l’oral, le juge Jacques Delisle de la Cour d’appel du Québec en fait son affaire. Depuis belle lurette, il traque les expressions erronées, les anglicismes et autres curiosités langagières comme pas un. Jusqu’à trouver une faute dans le Code criminel ! untel ». Il y a en outre « l’agresseur sexuel » qui devient trop souvent « l’abuseur sexuel ». La plupart du temps, le juge Baudouin se garde d’intervenir pour ne pas déstabiliser un avocat en train de plaider. « Quand c’est vraiment évident et patent, on le dit, mais la plupart du temps, on sourit et on laisse passer. » Sa réputation à cet égard est bien établie. Pour s’en convaincre, il suffit de demander à cinq avocats ou juges d’identifier l’équivalent du Frère Untel dans le milieu juridique. Le nom de Jacques Delisle arrive bon premier. Viennent ensuite ceux de Jean-Louis Baudouin de la Cour d’appel, André Wery de la Cour supérieure à Montréal, Paul Grégoire de la Cour du Québec, Danielle Côté de la Cour du Québec à Sherbrooke et de quelques autres. Ces magistrats ont en commun d’être attentifs à ce qu’ils entendent et lisent, et à se désoler du peu d’importance que plusieurs accordent aux mots et expressions qu’ils utilisent, autant dans leurs plaidoiries que dans leurs procédures. Pour sa part, le juge Jacques Delisle ne voit pas pourquoi l’expression orale ou écrite est tellement négligée. « Elle est une partie intégrante de la profession légale », concédant que ce ne sont pas les fautes de français dans les procédures écrites ou dans les mémoires qui font gagner ou perdre une cause, mais tout de même. « Mon premier contact avec l’avocat est par écrit, soit un mémoire, une procédure. Par ce premier contact, l’avocat peut me plaire ou m’agresser par sa façon de s’exprimer ou par ses fautes. » La juge Danielle Côté en a particulièrement contre la mode chez les jeunes avocats d’utiliser les mots en raccourci. Un jour, par exemple, un avocat lui parlait des notes de « l’interro » au lieu de « l’interrogatoire au préalable ». N’y tenant plus, elle lui a lancé une remarque. « J’aime qu’ils utilisent les termes justes », soutient-elle. La juge estime que les anglicismes sont plutôt rares dans les procédures écrites. En revanche, en salle d’audience et surtout en matière criminelle, ils foisonnent, probablement parce que la jurisprudence en matière criminelle est à 80 % en anglais, en provenance de l’Ontario. Ainsi, plutôt que de parler de « l’enquête sur remise en liberté », on parle du « bail hearing ». « Si le moment s’y prête, je reprends les avocats, mais il faut doser, prévient-elle. Je ne veux pas les mettre mal à l’aise, surtout en présence de leurs clients. » Conservatisme et insouciance Jacques Delisle croit que le conservatisme particulièrement marqué dans le milieu légal explique beaucoup de choses, de sorte que le jeune avocat qui entend telle ou telle expression continue à l’utiliser sans se poser de questions. Situation qui lui rappelle le commentaire suivant du Frère Untel : « Dire qu’il y a des jeunes qui vont passer toute leur vie sans savoir que “chu bien’’, c’est pas correct ». Le langage juridique comporte des expressions qui datent et qui sont pourtant reprises allègrement par les avocats. Par exemple, l’expression « Je comparais sous toute réserve que de droit ». « Expliquez-moi ce que cela signifie ? demande le juge Delisle. On voit ça régulièrement. Pourquoi ? On n’a pas vérifié. On le tient pour acquis. » Laetitia Deconinck Rollande Parent Le juge Jacques Delisle Il y a ceux aussi qui disent : « Le juge a disposé de la question », inspirés qu’ils sont de « to dispose of », et les autres qui avancent « assumant que la preuve » du verbe anglais « assume » au lieu de « présumant que la preuve ». Le juge Delisle pourrait continuer bien longtemps de cette façon. Finalement, le juge Delisle comprend mal que les francophones n’aient pas davantage le souci de leur langue. Il s’en montre outré. Un bon exemple à ses yeux qu’il y a relâchement est l’utilisation du mot « sentence » pour désigner la « peine ». Il évalue que 99 % des avocats qui pratiquent en droit criminel font cette faute. C’est d’ailleurs l’emploi inapproprié du mot « sentence » qu’a débusqué le juge Delisle dans le Code criminel… Les anglicismes sont une chose, les fautes de français en sont une autre. Et de taille. « Je me demande si on leur a appris le français. Quand j’enseignais à l’université, c’était à pleurer. Les jeunes font des fautes. C’est profond, majeur. Certains semblent écrire au son », se désole la juge Côté. Feu le bulletin juridique Formules redondantes et irritantes Il reste cependant que les juges nouvellement nommés à la Cour supérieure ont accès à une formation d’une durée d’une semaine, à l’Université de Montréal, sur la rédaction juridique et la qualité de la langue, notamment. Pour sa part, le juge Jean-Louis Baudouin est de ceux qui croient que le langage des juges a fait beaucoup de progrès. Pour convaincre les sceptiques, il suggère de regarder un ou deux jugements du 19e siècle « bourrés de fautes de français ». N’empêche, il déplore l’omniprésence de certains mots. « Tout le monde, pas seulement les avocats, emploie abusivement l’adverbe “effectivement”. Ce n’est pas une faute de français, mais c’est agaçant quand on l’entend 40 fois dans une heure. » Parmi les formules irritantes et erronées trop fréquemment employées par les plaideurs, le juge Baudouin signale l’expression « erreur cléricale » pour « erreur de forme », « question de droit académique » au lieu de « question de droit théorique » et un « commerce opéré par untel » au lieu d’un « commerce exploité par Le Journal Barreau du Québec Le juge André Wery s’est intéressé à la qualité des jugements. Il a vu qu’il y avait place à l’amélioration. Avec d’autres, il a créé un bulletin de rédaction juridique pour ses pairs de la Cour supérieure, de quatre à cinq pages, publié deux ou trois fois par année. L’expérience a débuté en janvier 2003, mais a dû être suspendue en mars 2005. Les commentaires démontraient toutefois que l’entreprise était fort utile. Formulation améliorée Le juge Paul Grégoire a, de son côté, joué un rôle de premier plan dans la mise en place d’un séminaire portant sur la formulation des jugements à l’intention des juges de la Cour du Québec. « On insiste sur le plan, la formulation de la question en litige et sur les moyens de s’assurer de la bonne compréhension de la décision. Il importe que le langage soit suffisamment clair pour qu’une personne qui est non partie au litige puisse comprendre de quoi il retourne », explique-t-il. Le juge Grégoire confesse nourrir un grand intérêt pour la qualité de la communication ou la venue du traitement de texte qui a permis des pas de géant. « Avec les logiciels et la fonction couper-coller, qui permet de corriger la structure d’un texte, il est certain que la qualité du langage et des communications est meilleure qu’auparavant. » Ce qui n’empêchera pas le juge Grégoire d’être de la prochaine session de formation, en avril, du côté de Trois-Rivières, au profit de ses pairs. Février 2007 7 L’avocat philanthrope Défendre la veuve et l’orphelin. Voilà la noble mission qui motive bien souvent en premier lieu les étudiants en droit. Au Québec, de plus en plus d’avocats œuvrent en philanthropie, un domaine encore méconnu. Plusieurs fondations et organismes embauchent des professionnels en dons planifiés qui voient tant aux intérêts de l’organisme qu’à ceux du donateur. La confiance est un atout majeur. « Il faut savoir poser les bonnes questions, comprendre ce que la personne veut et surtout comment bien le traduire dans un protocole d’entente », dit Me Carole Fortin, responsable des dons planifiés aux HEC. « On se doit de demeurer honnête dans les informations transmises au donateur, être clair sur les besoins de l’organisme et donner l’heure juste à propos des avantages fiscaux », ajoute M e Francine Cardinal, responsable des affaires juridiques et des dons planifiés chez les petits frères des Pauvres. Elle n’est pas la seule avocate à s’y intéresser. Les juristes représentent plus de la moitié des professionnels membres de l’ACPDP. En effet, par leur compétence en gestion, en prévention, en rédaction de protocole et leur crédibilité, les avocats sont de bons candidats. Ils doivent également détenir de bonnes notions en fiscalité, en planification successorale et ne pas avoir peur de la très rebutante Loi de l’impôt sur le revenu, souligne Me Richard Fontaine, avocat dans Me Linda Nadeau un cabinet privé de Montréal. Il œuvre tant pour des clients qui font leur testament que pour des organismes qui veulent développer une structure de dons. Comme le gouvernement s’est désengagé financièrement des organisations philanthropiques, selon lui, elles doivent solliciter davantage les particuliers ou les corporations. Les œuvres de bienfaisance ont tout intérêt à encourager leurs donateurs dans la voie du don planifié. Selon l’Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation (ECDBP) de 2004 menée par Statistique Canada, « ceux qui planifient leurs dons donnent davantage ». Les professionnels en dons planifiés sont en demande. « Nous avons remarqué une augmentation substantielle d’affichage durant la dernière année, donc une augmentation de la demande pour des professionnels qualifiés en dons planifiés partout à travers le Canada », note l’ACPDP, basée à Ottawa, qui offre un service d’affichage de postes pour les employeurs cherchant un professionnel en dons planifiés. Jacques Pharand « Il y a 4 ans, je ne savais même pas que ça existait, les dons planifiés », avoue M e Linda Nadeau, aujourd’hui coordonnatrice aux dons majeurs et planifiés à la Fondation québécoise du cancer à Montréal. En acceptant ce poste, elle a découvert tout un monde qui la passionne : la philanthropie. Tellement qu’elle est devenue il y a deux ans présidente de la Table ronde du Montréal métropolitain pour l’Association canadienne des professionnels en dons planifiés (ACPDP), mise sur pied en 1995. N’y a-t-il pas des risques de dérapage ou d’ingérence dans les affaires du donateur ? Les professionnels en dons planifiés condamnent systématiquement les comportements de vente à commission. En philanthropie, c’est la relation de confiance qui prime et non la quantité de dons recueillie. Par Me Richard Fontaine exemple, Linda Nadeau se fait un devoir de bien expliquer la mission de son organisme aux donateurs potentiels. Plusieurs confondent la Fondation québécoise du cancer, qui héberge des patients venant des régions lors de leurs traitements dans les centres hospitaliers, et la Société canadienne du cancer qui est axée sur la recherche. Beaucoup de sous La charité, c’est beaucoup de sous : 8,9 milliards, selon l’ECDBP de 2004. La population québécoise a contribué pour 912,5 millions. Même si selon les statistiques, le Québec est la province la plus « avare », plusieurs avocats s’accordent pour confirmer la hausse de popularité, au Québec, du don planifié qui vient traditionnellement de la culture anglophone. Peut-être parce que les anglophones détenaient autrefois des fortunes et le pouvoir financier, avancent certains. Me Francine Cardinal réfute cette hypothèse. Ceux qui donnent ne sont pas toujours les plus riches, remarque-t-elle. Certains laissent par testament leurs économies, leur maison ou leur assurance vie. La beauté du don planifié est qu’il permet de laisser un héritage collectif sans pénaliser la famille. Planifier ses finances, planifier ses dons « Un bon conseiller doit donner toute l’information pour établir une stratégie. La planification fiscale et successorale est globale et prédispose à incorporer le don planifié », soutient Me Fontaine, qui voit le don planifié comme un important outil de planification. Que fait-on avec un fonds de placement, un immeuble à revenus, une résidence secondaire ou des toiles d’artistes renommés ? Le professionnel est là pour exposer toutes les options possibles selon les intérêts et désirs philanthropiques de son client. « Les dons sont souvent liés à l’histoire personnelle de la personne ou de sa famille », fait remarquer Richard Fontaine. En plus de la satisfaction d’aider une cause qui lui tient à cœur, le donateur peut retirer des bénéfices pour sa succession côté fiscal. Ses héritiers ne seront pas désavantagés puisqu’ils devront, de toute façon, payer de l’impôt. 8 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Jacques Pharand Lisa Marie Noël Les différents dons Les formes de dons les plus connues auprès de la population sont les dons monétaires, les legs testamentaires, les dons de police d’assurance vie et les dons de titres cotés en bourse. La popularité de cette dernière forme de don a bondi depuis l’an dernier, a remarqué Me Fontaine. Depuis juin 2006, les règles fiscales ont été modifiées tant au fédéral qu’au provincial afin que le donateur de titres ne paie aucun impôt sur son gain en capital. C’est un incitatif majeur. D’autres formes de don sont méconnues, comme les fiducies de bienfaisance, les rentes de charité ou la création d’un fonds personnalisé. Les mécanismes de dons sont de plus en plus sophistiqués et demandent l’intervention d’un avocat pour établir la stratégie la plus pertinente. Les avocats philanthropes M e Nadeau de la Fondation québécoise du cancer. « La mission de l’organisme est au cœur de tout ce qu’on fait. C’est motivant ! », se réjouit Francine Cardinal, qui voit tous les jours l’impact de son travail sur la vie des personnes âgées et seules qui bénéficient des services des petits frères des Pauvres. Après avoir travaillé pendant 15 ans dans son propre cabinet en litige civil et commercial, elle avait besoin de nouveaux défis. Détentrice d’un MBA et d’une mineure en sociologie, elle est heureuse de pouvoir mettre son expérience à l’œuvre dans son nouveau poste qu’elle occupe depuis trois ans. Devenir un professionnel en dons planifiés ne s’improvise pas. « Être un avocat est un facilitant, mais c’est important d’aller chercher de la formation », recommande Linda Nadeau qui a suivi des formations au Barreau du Québec sur les fiducies et les successions. Le cours intensif de quatre Me Francine Cardinal jours sur le don planifié, donné par l’ACPDP à Banff et à Mont-Tremblant, est aussi un must. Les juristes québécois travaillent d’ailleurs très fort pour que ces formations soient données non seulement en français, mais adaptées aux lois du Québec. Plus de 22 millions de Canadiens, soit 85 % de la population âgée de 15 ans et plus, ont fait Œuvrer en philanthropie permet une diversité des tâches, ce qui plaît à plusieurs avocats. En plus de leurs connaissances juridiques, ils développent leur côté marketing, leurs habiletés en communication, leurs relations humaines et surtout, leur capacité d’écoute. Une relation de confiance avec un donateur se développe pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. « Notre rôle se joue à long terme. On doit développer une relation avec les gens, c’est ce que je trouve fantastique ! », indique Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation 2004 de Statistique Canada des dons en argent à des organismes, ce qui représente un total de 8,9 milliards et une moyenne de 400 $ par personne. Au Québec, le taux de donateurs est de 83 %. Les Québécois donnent 176 $ en moyenne pour un total de 912,5 millions. Montant moyen des dons annuels, selon la province donatrice de 15 ans et plus Canada : Alberta : Ontario : Nunavut : Québec : 400 $ 500 $ 488 $ 292 $ 176 $ Même s’il fait du don planifié depuis 20 ans, M e Richard Fontaine renouvelle chaque année son adhésion à diverses associations. « On ne peut pas œuvrer en philanthropie en restant assis dans son bureau », dit-il. Il est primordial de pouvoir se tenir à jour avec des formations, de discuter avec des gens du milieu et participer à des groupes études. Taux de donateurs de 15 ans et plus Y croire Canada : Québec : Nunavut : Ontario : Terre-Neuve et Labrador : Île-du-Prince-Edouard : Pour œuvrer en philanthropie, il faut croire en la cause. « C’est comme être une porte-parole. Nous devons être sincères et y croire. Les donateurs le sentent », dit Linda Nadeau. « On me dit souvent que je suis une bonne vendeuse. C’est parce que je suis moi-même convaincue. Je représente une cause et je suis fière d’en parler », affirme Me Carole Fortin des HEC, qui a épousé sa cause. Elle a même fait don de son assurance vie. « L’avantage avec le don planifié est que tout le monde est gagnant. C’est positif pour l’école, pour le donateur et pour les étudiants », conclut-elle. 85 % 83 % 63 % 90 % 93 % 93 % Qui est le professionnel en dons planifiés ? C’est une personne qui travaille avec des donateurs et des organismes de charité pour permettre aux deux parties de retirer des avantages maximums d’un don de charité. Source : Association canadienne des professionnels en dons planifiés. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 9 Jacques Pharand Pas besoin d’être mort pour faire profiter un organisme d’un don. Par exemple, si un entrepreneur vend son entreprise, il se retrouvera avec un gros gain en capital et son fardeau fiscal sera plus important cette année-là. C’est le moment de penser à faire un don important à un organisme, croit Me Fontaine. Vous gagnez à la loterie, vous vendez un bien important, vous êtes un immigrant fortuné qui arrive au Québec ? L’avocat vous conseillera également de considérer cette possibilité. Le profilage des candidats à la magistrature Les convictions personnelles des juges Me Jean-C. Hébert, LL. M. Une nomination politique à la magistrature mine la confiance du public dans l’administration de la justice. Maintes fois entendue, cette affirmation est désormais convenue par la Cour suprême1. Qu’à cela ne tienne, le premier ministre Stephen Harper n’en a rien à cirer de l’opinion des juges. Il semble se soucier de la magistrature comme d’une guigne. À ses yeux, la sécurité publique exige l’adoption de « lois qui s’attaquent à la criminalité et rendent nos rues et nos communautés plus sûres. Nous voulons, dit-il, faire en sorte que le choix de nos juges corresponde à ces objectifs2 ». Est-ce là une perversion de notre système judiciaire ? La séparation des pouvoirs et l’indépendance judiciaire sont-elles menacées par cette « prise de contrôle3 » du pouvoir exécutif ? Les nominations politiques Avec une franchise qui l’honore, l’actuel juge en chef du Québec, Michel Robert4, a déjà reconnu l’influence déterminante des politiciens à propos de certaines nominations à la magistrature fédérale : « Ce sont eux qui choisissent. Est-ce que les politiciens font leurs choix en regardant le penchant politique des avocats, je ne sais pas. Mais dans certains cas, peut-être. » Le processus fédéral de nomination agit en trompe-l’œil. Certes, les comités de sélection (avec ou sans policier) permettent d’éliminer les candidats indésirables. Cependant, rien n’empêche la nomination, parmi plusieurs postulants, de celui ou celle qui bénéficie d’un soutien politique. La causa causans n’a souvent rien à voir avec la compétence et le mérite personnel d’un candidat. Ministre de la justice du dernier gouvernement libéral, Irwin Cotler jugea nécessaire d’apporter des mesures en vue de « rehausser la transparence, l’imputabilité ainsi que la compréhension par le public du processus de nomination à la magistrature ». Un code d’éthique fut rédigé pour la gouverne des comités consultatifs. Les questions touchant les idées ou les allégeances politiques d’un candidat sont interdites. Il est même précisé qu’aucune inférence favorable ou défavorable ne peut être tirée à ce sujet, si ce n’est qu’un candidat lié à un parti politique possède une aptitude à s’impliquer socialement. Les membres des comités consultatifs doivent suivre des lignes directrices jointes au code d’éthique. L’une d’elles dispose que le ministre peut inviter un comité à réévaluer une candidature en tout temps « lorsque les renseignements recueillis d’autres sources vont à l’encontre de l’évaluation faite par le comité ». Quelles peuvent bien être ces sources mystérieuses ? Exceptionnellement, précise-t-on, le comité peut lui-même décider de réévaluer une candidature « s’il estime posséder de nouveaux renseignements importants » contredisant l’évaluation déjà faite. Quelles peuvent bien être ces nouvelles informations ? En clair, une singulière mesure d’exception permet au ministre de contourner le rejet d’une candidature par un comité de sélection. Suite à une procédure en révision de pure forme, un candidat aux solides assises politiques pourrait obtenir la note de passage. À n’en point douter, cette prérogative ministérielle porte ombrage à la crédibilité du travail accompli par les membres d’un comité consultatif (avec ou sans policier). En effet, la nomination fondée sur le mérite du postulant risque d’être confondue avec celle qui résulte d’un ténébreux système de repêchage. La conscience du juge Dans l’imagerie traditionnelle, la Justice (incarnée par Thémis) a les yeux bandés; elle écarte le chien (symbole de l’amitié) et le serpent (symbole de la haine). Rien n’est censé influencer son jugement, lequel doit être chevillé uniquement avec la loi. Il est acquis que certaines règles de droit comportent une zone d’imprécision relative. Une loi générale et abstraite ne peut prévoir tous les cas de figure. Autrement dit, certaines situations problématiques échappent à l’application mécanique de la loi. Voilà pourquoi les juges disposent d’une indéniable liberté dans l’interprétation et l’application du droit. Ce pouvoir discrétionnaire introduit une teinte de subjectivité dans le processus décisionnel. Toute décision se façonne dans un milieu ambiant. Le passé, l’histoire et la culture sont des facteurs guidant la décision du juge. Comment le magistrat pourrait-il faire l’impasse sur sa propre idéologie, sa morale, s’il est de bonne foi, et ses caprices ou préjugés s’il ne l’est pas ? Qui plus est, dans les affaires liées aux grands débats de société (avortement, euthanasie, soins de santé, environnement, éducation, religion et égalité), l’angle politique imprègne l’analyse judiciaire. En général, sinon toujours, les juges prennent grand soin de masquer leur morale personnelle. Si, comme en matière d’obscénité, le traitement du dossier exige une référence à un standard de tolérance, le juge dira fonder son jugement sur la perception communautaire. Tout ça n’est que pure fiction : en vérité, c’est la morale personnelle du juge qui est source de normativité. Alors, pourquoi occulter le réel ? Confronté à une perception morale du juge bien affirmée, le plaideur pourrait ajuster son argumentaire. Le secret pervertit l’acte de justice. Quoi qu’il en soit, les règles de droit encadrent inéluctablement la discrétion judiciaire. Cette limitation restreint les risques de jugements d’opportunité et d’humeur. La Cour suprême5 a reconnu que des jugements de valeur sont inévitables. Cette réalité ne signifie pas pour autant que le processus décisionnel soit purement subjectif, voire même arbitraire. Philosophe et juriste éminent, Ronald Dworkin6 considère que l’éducation et la formation professionnelle des juges « and the methods by which they are selected, tend to insure that, at least for the most part, their personal convictions are not 10 Avril 2007 eccentric – that they fall […] within the “mainstream” of popular opinion ». Dans un modèle de sélection de juges représentatifs de la société canadienne, rien ne s’oppose logiquement à ce que leurs convictions personnelles soient prises en compte. Encore faut-il que le processus d’appel, et surtout de nomination, autorise un exercice transparent de détermination des compétences et de captation des convictions personnelles des candidats. Présentement, au niveau fédéral, les candidats ne sont jamais rencontrés par quiconque. Quelle belle invitation aux jeux de coulisses ! L’escarcelle politique Sujet controversé, la nomination des juges fédéraux fut récemment nichée dans l’escarcelle politique. Faut-il y voir une menace sérieuse à la séparation des pouvoirs et à l’indépendance de la magistrature ? Nullement. Au Canada, le principe de la séparation des pouvoirs correspond au respect mutuel que se doivent réciproquement les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) afin de singulariser et de renforcer leur rôle respectif. C’est dans ce contexte singulier que s’exerce l’autonomie politique du juge canadien. Les pouvoirs ne peuvent s’équilibrer que s’ils agissent sur les mêmes domaines, et tous les pouvoirs (y compris le judiciaire) exercent à leur manière une fonction politique. Quant à l’indépendance judiciaire, elle n’existe qu’après l’assermentation du nouveau juge. Elle consiste essentiellement en la liberté de rendre des décisions que seules les exigences du droit et de la justice inspirent. Elle requiert que les juges en exercice soient libres d’agir sans ingérence indue des pouvoirs exécutif et législatif du gouvernement ou de quiconque. Dans l’un et l’autre cas, l’étalement confidentiel devant un comité de sélection des convictions morales et politiques (non partisanes) d’un candidat à la magistrature n’affecterait aucunement le principe de la séparation des pouvoirs et l’exigence d’indépendance judiciaire. La stratégie Harper Face à l’imminence d’une campagne électorale, les conservateurs ont choisi notamment de plancher sur le thème de la sécurité publique; d’où, la flopée de projets de loi favorisant une justice pénale plus répressive. En 1987, la Commission canadienne sur la détermination de la peine7 (Rapport Archambault) révélait que l’opinion publique perçoit le juge comme le principal acteur en mesure d’assurer la sécurité publique. Dix ans plus tard, une enquête similaire tenue au Royaume-Uni faisait le même constat8. En matière de peine, la couverture médiatique des affaires judiciaires porte majoritairement sur des crimes de violence. Or, selon le Rapport Archambault9, « les crimes avec violence représentent un pourcentage largement exagéré des crimes rapportés dans la presse, compte tenu de leur fréquence réelle ». Conséquence : le public se fait une idée déformée du traitement judiciaire de la criminalité. La presse, d’ajouter la commission d’enquête, « réserve ses colonnes aux affaires exceptionnelles ». En somme, les journalistes dressent le menu : « dans la plupart des cas, ce sont les sentences considérées comme “douces” qui seront jugées intéressantes ». Habile politicien, inspiré par le puissant lobby policier, le premier ministre Harper propose aux électeurs d’avaler une couleuvre en bouclant la boucle sécuritaire : un appel aux futurs juges à partager ses objectifs. Il y a fort à parier qu’après le scrutin, s’il est réélu, Stephen Harper va se désintéresser du profilage de la magistrature. Qui s’en plaindra ? 1 Ell c. Alberta, [2003] 1 R.C.S. 857, par.45. Le Devoir, édition du 15-02-07, Hélène Buzzetti, Harper veut des juges qui pensent comme lui. 3 Le Devoir, édition du 15-02-07, Josée Boileau, Prise de contrôle. 4 Alec Castonguay, « Le juge en chef du Québec ne veut pas de juges souverainistes », Le Devoir, 27 avril 2005, p.A-8. 5 R. c. Labaye, [2005] 3 R.C.S. 728, par.54. 6 The Judge’s New Role : Should personal Convictions Count?, (2003) Journal of International Criminal Justice 1, p.9. 7 Réformer la sentence : une approche canadienne, Approvisionnements et Services Canada, Ottawa, 1987. Le juge Omer Archambault présidait cette commission. 8 Configuring Security and Justice, Jean-Paul Brodeur and Clifford Shearing, (2005) European Society of Criminology, 380, p.383. 9 Précité, p.106 à 109. 2 Jean-Claude Hébert est professeur associé au Département des sciences juridiques de l’UQAM. [email protected] Cet article n'engage que la responsabilité de son auteur. Le Journal Barreau du Québec Projet de coopération en faveur des femmes Pour un progrès social au Burkina Faso Annie Lafrance Si les droits des femmes ont fait de grandes progressions au cours des dernières décennies au Québec, la situation n’est pas aussi évidente ailleurs dans le monde. Au Burkina Faso, par exemple, les femmes sont encore aujourd’hui victimes de violence et d’injustice sociale, malgré une protection juridique. Mais les choses changent, en partie grâce à un projet de collaboration avec des avocats québécois. La principale raison de cet écart est la méconnaissance de ces textes de loi. « Beaucoup de femmes sont analphabètes, non pas par pauvreté, mais en raison de leur statut de femme, et elles ignorent les procédures judiciaires à suivre, poursuit Mme Méda. Sans oublier le silence de la victime qui respecte son éducation et les traditions de son pays. Chez nous, la violence conjugale est trop souvent banalisée. » Débarquées à Québec par un froid glacial, Félicité Méda et Ursule Vivian Sanon, deux Burkinabées œuvrant dans des organismes communautaires, ont présenté à la communauté juridique de Québec les efforts déployés dans leur pays pour changer les lois durant les 20 dernières années, et surtout pour les rendre accessibles à la population. « Le gouvernement du Burkina Faso a réalisé d’énormes progrès en matière de justice sociale, mais malheureusement, encore aujourd’hui, peu de femmes portent plainte pour les cas d’abus et de violence. Les violences conjugales sont ancrées dans les mœurs », a indiqué Mme Félicité Méda, représentante de la Coalition burkinabée pour les droits des femmes (CBDF). Une déclaration qu’elle a faite dans le cadre d’une conférence organisée par le Jeune Barreau de Québec (JBQ), qui est directement impliqué dans ce projet. Efforts de sensibilisation C’est pourquoi les organismes communautaires et sociaux ont multiplié ces dernières années les activités d’information et de sensibilisation. Ces activités prennent la forme de causeries mixtes, de caravanes d’animation déambulant dans les villages, de messages radiophoniques ou encore de livrets de vulgarisation du système judiciaire. Le modèle québécois Laeticia Deconinck Un statut inégal De plus, les femmes qui entament des procédures judiciaires contre leur mari font souvent face à la haine des membres de leur famille et même à l’exclusion sociale la plus totale. Parfois, certaines perdent également la garde de leurs enfants. Ce qui en décourage plusieurs, de dire les deux intervenantes. « Notre rôle est de les appuyer et de les rassurer sur le fonctionnement de la justice et de leur présenter le Code de la famille qui peut leur être grandement favorable », ajoute Mme Sanon. Mme Félicité Méda Comme dans plusieurs pays, le rôle de la femme burkinabée est préétabli avant même sa naissance, lui conférant bien souvent un statut inégal à l’homme. « Dans notre culture, on prépare la petite fille dès son jeune âge à son rôle de femme et d’épouse soumise, c’est-à-dire qui ne peut pas s’exprimer de façon ouverte. Si elle veut intervenir auprès de sa famille, elle doit passer par le biais de son mari », raconte Mme Méda. Et dans le but de renforcer ces efforts, et surtout de mieux les concerter, les ONG burkinabées ont pris connaissance des expériences et des services d’aide développés au Canada en matière de règlement des conflits. Les deux représentantes sont également venues au Québec pour prendre exemple des avocats québécois pour améliorer leur mode de concertation. « Le défi pour nous est d’élaborer une politique civile avec notre gouvernement pour que nos effets ne soient pas doublés ni vains. Il nous faut regrouper tous les acteurs autour de la même table, et je dois dire que ce n’est pas dans nos mœurs », explique Mme Sanon. Un projet de coopération C’est pourquoi, depuis février 2006 et jusqu’à mai 2008, le Jeune Barreau de Québec (JBQ) et la firme GENIVAR se sont associés à ces organismes burkinabés pour favoriser un plus grand accès des femmes et des hommes à leurs droits. Le projet Justice et communication sociale en faveur des femmes au Burkina Faso prend ainsi la forme d’une rechercheaction. Dix membres du JBQ sont mobilisés et apportent leur expertise. Une situation qui isole plusieurs femmes et de laquelle découlent plusieurs cas de violence et d’abus. « On recense un grand nombre de cas de violence conjugale qui prennent des formes diverses, que ce soit physiques, morales, sexuelles, et même économiques », ajoute-t-elle. Elle entend par violences économiques les difficultés d’ouvrir un compte bancaire, par exemple, ou encore celles d’accès à la succession lors du décès du mari. Dans bien des cas, la belle-famille exproprie littéralement la veuve et garde les enfants, soutient l’intervenante. L’un de ces « nouveaux textes juridiques » est le Code de la famille, qui a été adopté en 1989. Il prévoit entre autres la coresponsabilité parentale, et ce, sur un plan d’égalité des sexes, de même que la garde des enfants au soin du parent « le mieux habilité ». De plus, le Code punit les violences de l’homme et interdit les mariages forcés. « Il s’agit du texte de loi le plus important quant aux droits de la femme », insiste Mme Ursule Vivian Sanon, représentante du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Burkina Faso. Mais comment expliquer alors ce décalage entre l’arsenal juridique du Burkina Faso et cette violence qui subsiste encore au quotidien ? Le Journal Barreau du Québec Laeticia Deconinck « De façon générale, la femme burkinabée est souvent interpellée sur ses devoirs et jamais sur ses droits », déplore-t-elle. Pourtant, la justice burkinabée a fait des pas de géant ces dernières années et les textes de loi sont explicites quant aux droits des femmes. Mme Ursule Vivian Sanon « Les résultats de cette recherche nous seront bénéfiques dans l’élaboration de notre table de concertation et, déjà depuis un an, les différents ateliers que nous avons tenus avec les avocats québécois nous ont fourni de bons outils. Enfin, nous sentons que nous faisons un pas vers l’avant », conclut M me Méda. Les résultats de la recherche-action menée par GENIVAR et le JBQ seront connus dans un peu plus d’un an. Un projet à suivre. Avril 2007 11 Yves Lavertu Le Congrès du Barreau à Mont-Tremblant innove en faisant une plus large place aux jeunes avocats, une occasion à la fois d’échanges et de perfectionnement. Pour la première fois cette année, le Congrès du Barreau propose un atelier conçu et pensé pour les jeunes avocats. Le bloc de conférences inscrit au programme du samedi 2 juin s’insérera aux côtés des autres présentations qui seront offertes au cours de cet avantmidi. L’événement s’ajoute à une autre activité qui est particulièrement prisée des jeunes membres et qui revient en 2007 : l’atelier sur les techniques de plaidoirie. Barreau, on a un bagage de connaissances. Mais on n’a pas nécessairement le bagage d’expérience qu’ont les avocats qui ont plusieurs années de pratique. » Aussi a-t-elle choisi de prendre au pied de la lettre l’expression « Tous ensemble … ». « On va essayer, explique Me Khuong, d’aller chercher l’expérience de gens qui sont plus expérimentés pour la partager avec des jeunes. » S’impliquer et éviter certains pièges Trois conférenciers ont été invités à s’adresser aux jeunes juristes. Récipiendaire du prix Louis-Philippe Pigeon décerné par le Jeune Barreau de Québec afin de reconnaître la contribution exceptionnelle d’un membre de l’association, M e Chantale Coulombe, de Québec, entretiendra son auditoire de l’engagement de l’avocat au sein de sa société. Plus précisément, elle exposera ses vues quant à la façon et à l’importance de « devenir un partenaire dynamique de sa communauté ». Une expérience à partager « C’est une nouveauté pour le Congrès », lance Me Lu Chan Khuong en parlant de l’atelier du 2 juin. « Cela va être une première et j’espère que cela ne sera pas la dernière ! » Il faut considérer les statistiques, fait-elle observer en entrevue : « Le tiers des membres qui sont inscrits au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec sont des jeunes. » Il y a donc lieu de traduire cette équation en termes de perfectionnement à offrir sur le plancher du Congrès. « Tous ensemble… », le thème du Congrès de cette année, s’accorde d’ailleurs bien, selon elle, avec les intentions qui sont à la base de cet atelier. La devise implique à ses yeux une idée de communauté et de partage. « Quand on finit l’École du Reconnue pour son implication tant à l’intérieur d’associations en lien avec la communauté juridique qu’au sein d’organismes à vocation sociale et économique, Me Coulombe fera part de son expérience et du chemin qu’elle a parcouru en ce sens. Elle donnera aussi un aperçu des façons pour un avocat de se transformer en un acteur qui compte au sein de sa société. Prévenir plutôt que guérir Le manque d’expérience chez les jeunes professionnels du droit peut les conduire à poser des gestes ou à tenir des propos qui peuvent contrevenir au Code de déontologie des avocats. Dans une autre présentation, Me Isabelle Guiral, du Fonds d’assurance responsabilité professionnelle du Barreau du Québec, donnera des pistes de solution pour éviter les pièges de l’inexpérience dans la pratique au quotidien. La question des relations entre confrères sera abordée, de même que les conflits d’intérêts, les comptes en fiducie, le traitement des plaintes, l’attitude à adopter face au client insatisfait, etc. Un juge près des jeunes S’entretenir avec les jeunes avocats ou avec ceux qui sont en voie de le devenir est une tâche que connaît bien le juge Michael Sheehan. Le 2 juin, le juge à la Cour du Québec et au Tribunal des droits de la personne se retrouvera en terrain connu. Il prendra la parole dans le cadre de l’atelier organisé par Me Khuong. Le magistrat viendra Me Isabelle Guiral parler des difficultés et des erreurs qui, du point de vue du juge, sont parfois commises par des avocats qui manquent d’expérience. Du coup, son allocution fera le pont entre les deux autres sujets abordés, ceux de Me Guiral et de Me Coulombe. Laetitia Deconinck Car forcément, il sera question d’implication et d’engagement avec le juge Sheehan. Non seulement ce dernier est-il reconnu pour son apport au milieu juridique et pour sa contribution sur la question des droits et libertés, mais son engagement social a été souligné à maintes reprises. Depuis que l’un de ses fils s’est donné la mort en 1995, le juge Sheehan s’est investi à fond dans la prévention du suicide. Techniques de plaidoirie : une popularité croissante Le Congrès du Barreau sera également le lieu d’une autre activité conçue pour les jeunes membres de l’Ordre, laquelle connaît de plus en plus de popularité. Il s’agit de l’atelier sur les techniques de plaidoirie. La session de pratique se déroulera durant toute la journée du vendredi 1er juin. Me Luc Chamberland 12 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Jacques Pharand Responsable de cet atelier et membre du Comité organisateur du Congrès 2007, M e Khuong est praticienne en droit administratif. Elle assume actuellement la présidence du Jeune Barreau de Québec. C’est à ce titre qu’elle a fait part un jour au bâtonnier du Québec, Stéphane Rivard, de son souhait de voir le Barreau Me Lu Chan Khuong accorder davantage de place aux jeunes en proposant un atelier qui s’adresserait spécifiquement à eux. Le bâtonnier lui a alors donné le feu vert. Laetitia Deconinck 2007 CONGRÈS Place aux jeunes ! Huit groupes de dix participants vont être formés, indique le coordonnateur de l’atelier, Me Luc Chamberland. Placé en situation de vrai procès, chacun de ces cercles vivra tour à tour sous les feux de la rampe et évoluera sous le regard de l’ensemble des confrères. Laetitia Deconinck Chaque avocat au sein de ces groupes aura à effectuer une prestation de 7 à 8 minutes dans le cadre d’un interrogatoire principal où lui sera soumis un problème en particulier. Puis, il reprendra le même exercice lors du contre-interrogatoire, mais avec cette fois en mains un autre problème avec lequel se débrouiller. « Avec un horaire comme celui-là, il faut vraiment que ça roule », de dire Luc Chamberland. Pour ce qui est de la courte durée des prestations, elle s’explique. Il est démontré, commente-t-il, qu’après 7 ou 8 minutes, les mêmes erreurs se répètent. Ce qui doit être détecté ressort alors dans ce court laps de temps. Enfin, fait-il observer, puisque tous les participants assistent aux prestations, l’apprentissage se fait de façon beaucoup plus rapide. Chaque avocat impliqué n’apprend pas seulement de ses erreurs, mais de celles commises par ses confrères. L’équipe d’animateurs chargée d’encadrer les participants sera composée de neuf à dix avocats expérimentés. À partir de l’expérience vécue, on travaillera ensemble certaines techMe Chantal Coulombe niques. Par exemple, on regardera de près à la façon de formuler les questions, la manière de bien soutenir le témoin du regard pour l’encourager, de regarder le juge, etc. Chaque année, au terme de la journée, les commentaires recueillis auprès des participants montrent un taux de satisfaction élevé de leur part. L’activité est très populaire, voire même de plus en plus, signale Me Chamberland. « À chaque fois, c’est plein. Les gens doivent réserver d’avance. » D’où l’importance, insiste-t-il, de ne pas faire faux bond si l’on s’est inscrit, de manière à ne pas faire manquer la chance à d’autres. La journée sur les techniques de plaidoirie se veut le condensé d’un séminaire d’une semaine qui est offert à Sherbrooke chaque été par le Service de la formation continue du Barreau. Il s’agit de la troisième édition de cet atelier au Congrès, mais le séminaire comme tel fête cette année son 25 e anniversaire. On soulignera d’ailleurs l’événement à Mont-Tremblant. À Mont-Tremblant, des prix qui glissent Pour leur inscription au Congrès de Mont-Tremblant, les jeunes avocats bénéficient de tarifs préférentiels (160 $ pour les trois jours, jusqu’au 11 mai). Par ailleurs, il y aura sur place à la disposition des familles un mini congrès pour enfants de 2 à 12 ans qui sera offert à un coût modique (seulement 50 $ par enfant pour les trois jours). Enfin, sont disponibles pour l’occasion un certain nombre de chambres d’hôtel dont le prix abordable (à partir de 99 $ la nuitée) peut particulièrement convenir aux jeunes congressistes. Du nouveau ! Profitez dès maintenant de la possibilité de vous inscrire en ligne au www.barreau.qc.ca/congrès/2007. De plus, inscrivez-vous avant le 11 mai et profitez de tarifs spéciaux ! En primeur : les membres inscrits pourront obtenir une semaine avant le congrès les textes des conférenciers sur le site Web du Barreau. Le cybercafé vous permettra de tester de nouveaux services technologiques offerts par le Barreau. Pour les jeunes membres Les jeunes membres du Barreau pourront assister à des ateliers spécialement conçus pour eux ! Le juge à la Cour du Québec et au Tribunal des droits de la personne, Michael Sheehan Un mini congrès pour les enfants • 3 jours pour seulement 50 $ (2 à 12 ans) • Activités excitantes pour tous les âges, en toute sécurité • Repas et collations comprises Hôtel à partir de 99 $, réservez dès maintenant ! Tarifs par unité à partir de 99 $ par nuit, taxes et redevances non comprises. Pour plus d’information, consultez le www.barreau.qc.ca/congres/2007. Tarif spécial pour les jeunes membres du Barreau Les avocats qui sont inscrits au Tableau de l’Ordre depuis 1998 peuvent bénéficier d’un tarif spécial : seulement 160 $ pour les 3 jours ! Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 13 Droits et libertés de la personne Hommage aux instigateurs de la Charte québécoise Yves Lavertu Le Barreau du Québec a rendu hommage, le 13 février dernier, à trois juristes de renom qui ont joué un rôle majeur dans la venue au monde de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, qui vient de franchir le cap des 30 ans. Entièrement consacré à la Charte québécoise, ce numéro hors série, imprimé à 12 000 exemplaires, était placé sous la direction de M e AlainRobert Nadeau. Plusieurs personnes étaient présentes, dont des membres de la Ligue des Noirs du Québec, de la Ligue des droits et libertés, de L’envol des femmes, de Gai Écoute, de Centraide, du Réseau des lesbiennes du Québec, de l’Association des avocats hispanophones du Québec, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ainsi que du Tribunal des droits de la personne, qui ont répondu à l’invitation du bâtonnier du Québec, Stéphane Rivard. Intitulé La Charte québécoise : origines, enjeux et perspectives, l’imposant volume de 609 pages a été publié en décembre 2006 en marge du trentième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte. Jamais encore la Revue du Barreau n’avait atteint un pareil nombre de pages. Un numéro thématique À cette occasion, les participants ont pu entendre différents conférenciers présenter leur Me Jérôme Choquette réflexion sur la Charte ou commenter une application précise du document. Les conférenciers étaient des auteurs qui venaient de faire paraître un texte dans la plus récente livraison de la Revue du Barreau. Anthony Rancourt Deux des instigateurs honorés étaient sur place : le Pr Paul-André Crépeau, ancien président de l’Office de révision du Code civil, et Me Jérôme Choquette, ministre de la Justice du Québec dans le cabinet de Robert Bourassa de 1970 à 1975. Y manquait le Pr André Morel, décédé en 2005. Pr Paul-André Crépeau L’ouvrage contient 16 articles de réflexion et intègre en annexe quelques documents essentiels. On y traite de la Charte en regard d’une multitude d’aspects : les droits culturels, l’orientation sexuelle, la propriété, la filiation, les droits autochtones, les droits des femmes, le travail, la santé, les droits économiques et sociaux et les droits linguistiques. L’événement du 13 février se voulait par ailleurs un tremplin pour lancer une édition de luxe et à tirage limité – 400 exemplaires – qui reprend en tout point le contenu du numéro thématique du périodique du Barreau. Le volume à reliure rigide qui arbore en couverture une toile de la peintre Marcelle Ferron vient d’être publié aux Éditions Yvon Blais, un éditeur qui agit déjà comme partenaire de la Revue du Barreau. La petite histoire de la Charte Lors de la rencontre, le bâtonnier Rivard a fait la présentation des « trois personnages émérites », dont l’un d’eux, André Morel, a été son professeur. La Revue du Barreau a d’ailleurs dédié ce numéro spécial à sa mémoire. Puis, Me Rivard a cédé la parole aux invités et à un membre de la famille du Pr Morel. Par les actions qu’il a menées en tant que président de l’Office de révision du Code civil, le P r Paul-André Crépeau a joué un rôle déterminant dans l’avènement de la Charte québécoise. Il a en effet cosigné, en 1971, le rapport Crépeau-Scott sur le projet de loi concernant les droits et libertés de la personne, lequel devait inspirer le législateur dans l’élaboration de la Charte québécoise. MONTRÉAL A DU GÉNIE Fort d’une équipe de huit professionnels, le bureau de Montréal de Bereskin & Parr collabore avec les penseurs les plus innovateurs et les esprits les plus créatifs du globe. Notre cabinet offre conseils et orientation en matière de protection et de gestion de la propriété intellectuelle – des brevets aux marques de commerce, rien ne nous échappe. À la Maison du Barreau, le Pr Crépeau a tenu à évoquer la figure de son collègue, feu le grand constitutionnaliste Frank R. Scott, qui comme lui a enseigné à la Faculté de droit de l’Université McGill. C’est ensemble qu’ils ont élaboré le projet qui a été soumis en juillet 1971 au ministre de la Justice de l’époque, Jérôme Choquette. « Ce fut incontestablement, avec la Me Alain-Robert Nadeau, coordonnateur réforme du Code civil, parmi mes plus beaux du numéro spécial de la Revue moments de ma vie professionnelle », a confié M. Crépeau. Le juriste a profité de l’événement pour remercier de vive voix l’ancien ministre de la Justice pour lui avoir permis « de participer avec Frank Scott à l’élaboration d’une œuvre exaltante dont vous êtes l’instigateur, sur laquelle vous avez posé votre marque et que vous avez inscrites sur les tablettes de la loi ». Quant à Me Choquette, il a relaté quelques épisodes de « la petite histoire de la Charte des droits et libertés ». Il a ainsi révélé le rôle d’aiguillon qu’a joué à cet égard l’éminent juriste français René Cassin qui fut longtemps à la tête du Conseil d’État en France et qui, surtout, fut l’un des principaux inspirateurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Un jour, alors qu’il était de passage à Montréal, Cassin lui a demandé pourquoi le Québec n’avait pas encore adopté de Charte dans ce domaine. Dans la foulée de ce contact, le ministre de la Justice a alors donné un coup de fil décisif à Paul-André Crépeau, lequel s’est associé avec son collègue Frank Scott pour répondre à la commande ministérielle. En ce qui concerne la contribution du Pr André Morel, il fut « l’un des plus fervents propagandistes de la Charte », a qualifié son ancien étudiant, Stéphane Rivard. « Il a fait sa promotion de multiples façons et sans relâche, dans les milieux universitaires comme sur la scène politique. » 14 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Son fils, Philippe Morel, a témoigné combien son père serait fier et honoré de l’hommage qui lui est rendu dans le cadre du trentième anniversaire de la Charte québécoise. Quelques membres de la famille, dont la mère de Philippe Morel, étaient présents dans l’assistance. Travailleurs de l’ombre Avec le Service de la recherche et de la législation du Barreau et les Éditions Yvon Blais, la Fondation du Barreau a fait partie du trio de partenaires majeurs sur lesquels la Revue du Barreau a compté pour réaliser ce numéro spécial. Au nom de l’organisme, son président, Me Alain Létouneau, s’est dit très heureux d’avoir participé au lancement de cette œuvre, une action qui correspond bien à la mission de la Fondation. « Nous sommes des travailleurs de l’ombre, a-t-il déclaré. Et nous travaillons à vous éclairer. » Quelques-uns des auteurs de la Revue : Me Jacques Papy, Me Pierre Bosset, Me Danielle Pinard, Mme Marie-France Bureau, Me Véronique LeBuis, Me Lucie Lamarche, Mme Anne-Françoise Debruche, Me David Robitaille et Me Michelle Giroux. Enfin, avant de laisser la place aux conférenciers, le coordonnateur de cette édition, Me Alain-Robert Nadeau, a esquissé quelques points de repère chronologiques utiles pour cerner la façon dont la Cour suprême du Canada a appréhendé la Charte québécoise depuis sa naissance. Il a fallu attendre près de dix ans, a-t-il ainsi rappelé, avant que le plus haut tribunal du pays ne fasse explicitement référence, en décembre 1985, à la Charte québécoise. Et ce n’est qu’en septembre 1988 que l’on a pu voir pour la première fois la Cour suprême considérer et appliquer une de ses dispositions. Toutefois, l’année 1996 a marqué un tournant majeur à ce chapitre : cette année-là, le tribunal a procédé à une interprétation réductionniste de la Charte. Depuis, d’autres interprétations de même nature ont émané de la Cour. Aujourd’hui, conclut Alain-Robert Nadeau, la Charte québécoise se trouve « quelque part dans l’inachevé ». LA CH A RT ORIGI E QUÉBÉC O N ET PE ES, ENJEU ISE : RSPEC X N U M ÉR TIVES O D U TR TH ÉM A TI Q UE EN Se procurer la Revue du Barreau TI ÈM D E LA D E LA R EV U CH A R E A N N IV ER E DU TE D BA R R ES D R SA IR E D E EA U O IT S L' ET LI BE EN TR ÉE EN EN M A R GE R TÉ S D E LA V IG U EU R PE R SO NNE On peut se procurer le numéro thématique de la Revue du Barreau en s’adressant au Barreau du Québec au 514 954-3400, poste 3230. Édition de luxe limitée Les Éditions Yvon Blais publient une édition limitée du numéro thématique de la Revue du Barreau comprenant une reliure en cuir. Pour plus d’information : www.editionsyvonblais.qc.ca. ALAIN -ROBE SOUS LA DIR RT NA ECTIO DEAU N DE / COM ITÉ DE LA RE VUE D U BARR EAU Déjà 30 ans La Charte des droits et libertés de la personne du Québec a été adoptée par l’Assemblée nationale du Québec le 27 juin 1975 et est entrée en vigueur l’année suivante, soit il y a un peu plus de trente ans, le 28 juin 1976. Charte québécoise Le Barreau appelle à une commission parlementaire élargie Yves Lavertu Le Barreau du Québec estime le temps venu pour qu’ait lieu, trente ans après son entrée en vigueur, une commission parlementaire élargie sur le statut et la portée de la Charte des droits et libertés de la personne. Le bâtonnier du Québec, Stéphane Rivard, a fait part des vues de l’Ordre à ce sujet, le 13 février, dans le cadre des activités qui visaient à célébrer les trente ans de la Charte québécoise. « Depuis l’adoption de la Charte québécoise en 1975, et enfin en 1982, de la Charte canadienne, la protection des droits de la personne a progressé de façon significative au Québec, a déclaré le bâtonnier Rivard. Pour assurer le développement et la mise en œuvre des droits fondamentaux, la Commission des droits de la personne, le Tribunal de la jeunesse et le Tribunal des droits de la personne remplissent dans la société québécoise des rôles indispensables. Comme plusieurs observateurs, le Barreau du Québec constate cependant que la jurisprudence a fait preuve de retenue en interprétant les dispositions de la Charte québécoise et en délimitant sa portée. Le Barreau du Québec considère qu’une commission parlementaire devrait être mise sur pied pour faire le point sur ces questions. » Selon Me Rivard, la commission parlementaire réclamée devrait se voir dotée d’un caractère élargi. C’est pourquoi l’Ordre en appelle à une consultation publique générale. Les députés pourraient s’y exprimer aux côtés des membres de la société civile au sein de laquelle on retrouve les organismes et les groupes voués à la défense et à la promotion des droits et libertés de la personne. Au cœur des travaux de cette commission qu’on souhaite voir naître à brève échéance, les questions qui ont trait au statut et à la portée de la Charte seraient examinées. Il conviendrait à ce chapitre, signale le Barreau, de remettre à l’ordre du jour les recommandations qui ont été faites en ce sens en 2003 par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Pareille commission parlementaire possède toute sa pertinence, a fait valoir le bâtonnier, même si le gouvernement Charest vient d’annoncer la mise sur pied d’une commission chargée de mener une réflexion publique sur la question des accommodements raisonnables en matière de droits culturels. La Charte québécoise, a rappelé Me Rivard, « couvre tous les autres aspects de la vie privée et de la vie en société ». Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 15 Mode de scrutin pour l’élection à la vice-présidence et au bâtonnat En date du 20 mars 2007, une seule mise en candidature demeurait valablement reçue relativement au poste de vice-président du Barreau du Québec, soit celle de Me Gérald Tremblay. De plus, une seule mise en candidature avait été reçue relativement au poste de bâtonnier, soit celle de Me J. Michel Doyon. Nous vous rappelons toutefois que les mises en candidature peuvent être valablement reçues jusqu’au samedi 31 mars 2007 à 16 h. Les élections seront tenues selon les modalités suivantes : Si un poste s’avérait contesté pour l’exercice 2007-2008, les membres du Barreau du Québec ayant droit de vote (c’est-à-dire tous les membres à l’exception des conseillers en loi) éliraient au suffrage universel le vice-président et le bâtonnier comme suit : 2- Le bulletin de vote dûment complété doit être reçu à la Maison du Barreau à Montréal avant la clôture du scrutin, fixée au lundi 30 avril 2007 à 16 h. 3- Les personnes élues (par ce scrutin ou par acclamation) entrent en fonction à l’Assemblée générale annuelle des membres du Barreau du Québec, qui aura lieu le samedi 2 juin 2007 au Fairmont Tremblant du Mont-Tremblant. Me Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r. Me J. Michel Doyon, c.r., Ph.D. Candidat à la vice-présidence pour l’année 2007-2008 Candidat au bâtonnat pour l’année 2007-2008 Un vécu au service du Barreau 39 ans d’expérience : • Admis au Barreau du Québec en 1968 • Secrétaire juridique à la Cour suprême du Canada (1967–1968) • Procureur de la Couronne (ministère fédéral de la Justice) (1968–1971) • Pratique privée (1971 à aujourd’hui) Activités professionnelles présentes et passées : • Actuellement coprésident du Comité « Accès à la justice en langue anglaise » (Barreau de Montréal). • Membre du Comité de liaison avec les tribunaux en matière civile de 1990 à 1991 (Barreau de Montréal). • Président du Comité de liaison avec la Cour d’appel du Québec de 1990 à 1991 (Barreau de Montréal). • Président du sous-comité du Comité sur la déontologie sur les conflits d’intérêts en 1991 et 1992. Coauteur du premier Guide sur les conflits d’intérêts. • Nommé représentant du Barreau au sein du Comité national de la Fédération des professions juridiques du Canada sur les conflits d’intérêts en avril 1992. • Nommé représentant du Barreau sur le Comité consultatif pour la sélection des juges de nomination fédérale en mai 1994. • Délégué du Gouvernement du Canada à la Conférence sur l’Uniformité du droit. • Divers articles et conférences sur plusieurs sujets comme l’outrage au tribunal, les recours collectifs, les recours des actionnaires opprimés, la responsabilité civile des conseillers juridiques, les tribunaux et les médias, etc. Décorations : • Ordre du Canada et Ordre national du Québec • Conseiller de la Reine Bénévolat gouvernemental : • Membre du Comité Bertrand sur la lutte aux drogues • Premier président du Comité permanent de lutte à la toxicomanie Bénévolat privé : • Fondation de l’Hôpital de Chicoutimi • Fondation Gérard Asselin (Cégep de Jonquière) • Fondation Jean Duceppe • Musée des beaux-arts de Montréal • Institut national canadien pour les aveugles • Musée Marc-Aurèle Fortin Autres : • Association du Barreau canadien • Union internationale des avocats • Institut de plaidoirie devant la Cour suprême du Canada • « Fellow » de l’American College of Trial Lawyers • Conseil consultatif (Canada) (Woodrow Wilson Center) Ma priorité Ma priorité pour l’année qui vient sera d’accorder mon entier appui au bâtonnier. Je crois profondément à la loyauté, à la sincérité et au travail d’équipe. Le bâtonnier pourra compter sur moi. Ensemble, dans la même direction, nous favoriserons l’avancement des dossiers qui nous occupent. Mes préoccupations • Maintenir et renforcer le dialogue avec les instances gouvernementales et la magistrature. • Être un agent de changement positif qui sait voir venir et qui intervient avant plutôt qu’après. • Accorder la priorité à la formation permanente de tous nos membres, peu importe où ils se trouvent géographiquement. • Être vigoureusement et résolument présent dans les grands débats de notre société. • Améliorer nos services : qualité et rapidité du traitement des plaintes disciplinaires, de l’arbitrage des comptes, etc. • Créer des unités d’intervention visant à faire valoir le point de vue du Barreau à l’occasion de procédures soulevant d’importantes questions qui débordent du cadre du débat entre les parties. • Aider le développement de nouveaux champs de pratique, comme le droit préventif en ce qui concerne la gouvernance des entreprises et la responsabilité accrue des administrateurs, et sensibiliser les membres à cet égard. • Veiller à une plus grande implication de certaines parties dans les activités du Barreau (avocats en droit des affaires, avocats de la fonction publique et avocats en entreprise). • Travailler au projet continu d’accès à la justice pour tous. Je sollicite votre appui. Relevons ces défis ensemble, dans l’intérêt de notre société de droit et du Barreau. 16 1- Entre le 5 et le 13 avril 2007, chaque membre reçoit par courrier un bulletin de vote indiquant les noms des candidats à la vice-présidence et au bâtonnat, ainsi qu’une enveloppe-retour préadressée et préaffranchie. Avril 2007 Formation • Baccalauréat ès arts (histoire) Université Laurentienne • Maîtrise ès arts (histoire) • Licence en droit • Doctorat (histoire) Université Laval Engagement au sein du Barreau • École du Barreau du Québec : conférencier et professeur (1972-1986); • Membre du Comité organisateur du XIVe Congrès de l’Association internationale des jeunes avocats (1976); • Membre du Comité organisateur du XXXIIe Congrès de l’Union internationale des avocats (1987); • Vice-président et trésorier de la Corporation des fêtes du 150e anniversaire du Barreau de Québec. Réalisation de 13 émissions diffusées à Radio-Canada sur l’histoire du droit au Québec (1994-1999); • Premier conseiller du Barreau de Québec, membre du Comité administratif et du Conseil général du Barreau du Québec (2003-2004 et 2006-2007), membre du Comité des résolutions et du Comité de l’examen du Mérite (2002-2003); • Bâtonnier de Québec, membre du Comité des finances, du Comité du Fonds d’études juridiques (2006-2007) et du Comité du développement de la profession (2003-2004); • Membre du Comité des fêtes sur le bicentenaire du Code Napoléon et le 10e anniversaire du Code civil du Québec. Président du Comité sur les avocats à la retraite (2004-2005); • Vice-président du Barreau du Québec, président du Comité des finances du Barreau, membre du Comité de formation professionnelle, membre du Groupe de travail sur le programme d’assistance parentale, du Comité consultatif sur la campagne de communication intégrée et du Comité sur l’attribution d’une distinction honorifique (2006-2007). Engagement social et communautaire • Membre du conseil d’administration (1979-1982) et président de l’Association des gens de l’air du Québec (1981-1982); • Membre du conseil d’administration (1977-1984) et président de la Fondation François Charron (1982-1984); • Membre du conseil administration de la Société Radio-Canada (1988 à 1998). Président et membre du Conseil de fiducie de la Caisse de retraite des employés de Radio-Canada, membre du Comité exécutif, président et membre du Comité de vérification, membre du Comité de programmation de langue anglaise et de langue française et membre du Comité des finances; • Membre du conseil d’administration de l’Orchestre symphonique de Québec (1995-1999); • Colonel (H) 3e Escadre (2000-2005); • Président de campagne de souscription de Dauphine à Compostelle des Œuvres de la Maison Dauphine (2006) Mes priorités Un Barreau au service de la collectivité : engagement, continuité, travail d’équipe Continuité : La réussite exige la continuité des politiques adoptées par les instances du Barreau et pour lesquelles d’importantes ressources ont été investies. Les efforts pour promouvoir l’assurance juridique, favoriser la formation continue en région, assurer une saine gestion financière et réaliser le plan stratégique doivent être poursuivis. Éthique : La perception du Barreau résulte notamment de l’image que projette l’avocat. Le Barreau doit insister sur le respect des règles de déontologie et de bonne conduite afin d’éviter que la profession ne porte flanc aux critiques. La prévention doit être mise à l’avant-plan de nos actions. Respect et confiance : Le pluralisme de notre société et les multiples groupes représentant diverses tendances font en sorte que le Barreau n’est plus le seul intervenant auquel réfère le politique. Il doit toutefois continuer d’intervenir afin de préserver les grands principes de justice, trop souvent bafoués au nom de l’efficacité et de la rentabilité. La justice bénéficie d’investissements de plus en plus rares. Malgré la précarité des finances publiques, il nous faut réagir, car elle constitue le pivot d’une société libre et démocratique. Coût de la justice et accessibilité : Pour plusieurs, la justice est devenue inaccessible. On note même une augmentation des citoyens qui se représentent seuls. Cette situation est inacceptable. L’enjeu est complexe et nécessite de nouvelles façons de faire, dont, entre autres, justice participative, centres régionaux de médiation. Le Journal Barreau du Québec Longueuil Bedford Formation en droit pénal Activité : La preuve contraire en matière de conduite avec alcoolémie supérieure à 0,08 : Analyse de la décision de la Cour suprême La Reine c. Éric Boucher et de son interprétation par les tribunaux. Date : vendredi 4 mai, 12 h à 14 h Conférenciers : Mes Marco Labrie et Alexandre St-Onge Lieu : palais de justice de Longueuil, salle 1.19 Coût : 10 $ membres de Longueuil, 20 $ membres de Richelieu, boîte à lunch incluse Inscription au bureau 1.36a du palais de Longueuil Formation Activité : Comprendre les états financiers d’une entreprise : un complément nécessaire à sa pratique Conférencier : Jean Legault, C.A. Date : vendredi 20 avril, 9 h à midi Lieu : Auberge Le Saint-Martin, Bromont Info : www.barreau.qc.ca/formation Laurentides-Lanaudière Assemblée générale annuelle Le bâtonnier Jean-Luc Jolly invite les membres de la section à une journée de formation en droit civil, en matrimonial, en criminel et en jeunesse qui sera suivie par l’assemblée générale annuelle à 16 h 30. Pour terminer cette journée, les avocats se réuniront pour un cocktail et une réception, le tout offert à un coût très modique. Date : vendredi 27 avril, dès 9 h Lieu : Hôtel Mont-Gabriel, Sainte-Adèle Info : Me Benoît Lemire, premier conseiller, 450 914-5710 ou [email protected] Mauricie Formation Activité : Harcèlement psychologique : jurisprudences récentes Conférencière : Me Marie-France Chabot Date : vendredi 20 avril, 13 h 30 à 16 h 30 Lieu : Hôtel Gouverneur, Trois-Rivières Richelieu Assemblée générale annuelle Les avocats de Richelieu sont invités à un avant-midi de formation qui sera suivi de l’assemblée générale annuelle et d’un dîner. Le vice-président du Barreau du Québec, M e J. Michel Doyon, sera présent lors de l’évènement. Les formations offertes sont : Synergologie : ce que le cerveau pense mais ne dit pas avec M me Christine Gagnon; Plaidoirie : techniques et stratégies d’un procès civil avec Me Luc Chamberland; Réforme de la loi de la protection de la jeunesse avec M e Gilbert Lanthier. Date : vendredi 4 mai, dès 9 h Lieu : Hôtel Plaza de Valleyfield Arthabaska Assemblée générale annuelle Le bâtonnier d’Arthabaska, Me Jean-François Royer, invite tous les avocats de la section à l’assemblée générale annuelle. Il profitera de l’occasion pour remettre le Mérite du Barreau d’Arthabaska à un avocat qui s’est distingué. Date : vendredi 27 avril, dès 13 h 30 Lieu : palais de justice de Victoriaville Laval Journée du droit Le Jeune Barreau de Laval et Éducaloi participeront à la Journée du droit qui vise cette année la clientèle des jeunes de 17 à 22 ans. Une quinzaine d’avocats bénévoles offriront des consultations gratuites pour les étudiants. Date: lundi 2 avril Lieu : Cégep Montmorency, Laval Assemblée générale annuelle Les membres du Barreau de Laval sont cordialement invités à un après-midi de formation qui précédera l’assemblée générale annuelle prévue pour 17 h. Le tout sera suivi par le dîner des anciens bâtonniers. Date : jeudi 26 avril Lieu : Hôtel Le Saint-Martin, Laval Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-de-laMadeleine Dîner-conférence Le Jeune Barreau de la section organise son 3e dînerconférence avec Me Jacques Villeneuve de Rimouski. L’avocat d’expérience partagera son savoir en droit des assurances avec les jeunes avocats de la région. Date : lundi 30 avril, dès midi Lieu : Restaurant Saint-Hubert Info : Me Céline Nadeau, 418 723-6611 Le Journal Barreau du Québec Abitibi-Témiscamingue Congrès régional La première conseillère de la section, M e Francine Larouche, invite les avocats au prochain congrès régional. Plusieurs formations sont au menu, dont une en synergologie intitulée Le non-verbal à la Cour : ce que le cerveau pense mais ne dit pas, qui sera donnée le jeudi de 13 h 30 à 16 h 30. Le vendredi matin, les avocats pourront choisir entre De choses et d’autres en droit de la famille, jurisprudence marquante 2005-2006, de Me Michel Tétrault, ou une formation en droit criminel, Les fouilles, perquisitions et saisies abusives donnée par Me Tristan Desjardins. Le juge en chef adjoint de la Cour du Québec, Michel Simard, sera présent pour un dîner conférence sur le sujet des conférences de règlement à l’amiable, processus judiciaire qui est de plus en plus en développement particulièrement dans la région. Suivront ensuite l’assemblée générale annuelle et l’élection des nouveaux membres du Conseil de section. Date : jeudi 26 et vendredi 27 avril Lieu : Rouyn-Noranda Québec Journée dans la vie d’un professionnel du droit Le Comité des services à la population organise cette année encore la Journée dans la vie d’un professionnel du droit pour les élèves de 4 e et 5 e secondaire. Les jeunes auront l’occasion de passer une demi-journée avec un professionnel du droit dans sa pratique quotidienne afin de mieux connaître et démystifier leur travail. Le Comité est actuellement à la recherche de professionnels intéressés à participer à la journée. Date : mercredi 11 avril Info : Mme Mélanie Gagnon, 418 529-0301, poste 22 Conférence-midi Le Comité sur les affaires extérieures organise une conférence-midi avec Me Pierre Gaudreau qui partagera son expérience de la dernière année auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda où il représente Jérôme-Clément Bicamumpaka qui fait face à divers chefs d’accusation reliés au génocide survenu au Rwanda en 1994 alors qu’il était ministre des Affaires étrangères. Date : jeudi 19 avril, 12 h 15 Lieu : palais de justice de Québec, salle RC-14 Activité : Prévenir et gérer l’insatisfaction de vos clients Formatrice : Louise Lahaie, présidente Lahaie inc. Date : mercredi 25 avril, 8 h 30 à 17 h Activité : Techniques d’entrevue comportementale Formateur : René Beaulieu, conseiller en emploi Date : jeudi 26 avril, 8 h 30 à 17 h Ces trois formations auront lieu au Pavillon La Laurentienne de l’Université Laval Coût est inscription : membre du Barreau 365 $, 418 656-2131, poste 8188 ou 1 877 785-2825, poste 8188 Séminaire Activité : Techniques avancées en préparation de contrats Animatrice : Me Isabelle de Repentigny Date : vendredi 27 avril, 9 h à 17 h Lieu : École du Barreau Centre de Québec Info : www.barreau.qc.ca/formation Saguenay–Lac-Saint-Jean Formation Activité : Splendeurs et misères de la jurisprudence de la Cour suprême en droit des obligations Animateur : Daniel Gardner Date : vendredi 20 avril, 13 h 30 à 16 h 30 Lieu : Hôtel Le Montagnais, Chicoutimi Info : www.barreau.qc.ca/formation Hull Formation en droit des assurances Activité : Techniques d’identification et d’évaluation des dommages Animateur: Daniel Gardner Date : vendredi 27 avril, 9 h à midi Lieu : à déterminer, Gatineau Info : Mme Nicole Lefèbvre, 819 777-5225 Saint-François Formation en droit familial Activité : Enrichissement injustifié et action de in rem verso : recours entre conjoints de fait Conférencière : Me Violaine Belzile Date : mardi 3 avril, 16 h à 19 h Lieu : Faculté de droit, Université de Sherbrooke, salle multimédia A8-244 Info : www.barreau.qc.ca/formation Assemblée générale annuelle Tous les membres de la section sont invités à l’assemblée générale annuelle qui sera suivie d’un cocktail d’entrée en fonction du nouveau conseil. Date : jeudi 3 mai, 16 h 30 Lieu : Musée national des beaux-arts du Québec Formations Activité : Gestion financière : au-delà des écritures comptables Formateur : Paul-Victor Paré, professeur titulaire, École de comptabilité Date : 25 et 26 avril, de 8 h 30 à 17 h Activité : Gestion de projet : méthodologie et outils Dates : 11 et 12 avril, 8 h 30 à 17 h Formateur : Louis Babineau, M.A., M.Sc., chargé d’enseignement, département de management Activité : Renouvelez votre stratégie d’approvisionnement Dates : 18 et 19 avril, 8 h 30 à 17 h Formateur : Jacques P. M. Vallerand, ing. MBA., professeur et conseiller en gestion Ces trois formations auront lieu au Pavillon La Laurentienne de l’Université Laval Coût et inscription : membre du Barreau 650 $, 418 6562131, poste 8188 ou 1-877-785-2825, poste 8188 Activité : Semer la créativité, récolter l’innovation Formatrice : Sylvie Labelle, Ph. D. Date : jeudi 19 avril, 8 h 30 à 17 h Avril 2007 17 Le Barreau de Montréal célèbre un grand anniversaire e La 10 édition du Salon Visez Droit Chantale Baar Le Barreau de Montréal est fier de vous inviter à célébrer la 10e édition de son rendez-vous annuel tant apprécié par le public : le Salon Visez Droit, qui se tiendra du 17 au 20 avril prochain au Complexe Desjardins, à Montréal. « Nous sommes particulièrement fiers de cette 10e édition. La diversité et la richesse des activités de sa programmation représentent l’évolution d’un événement qui a connu, au fil de son histoire, un engouement sans cesse croissant, et ce, tant auprès du public que de nos nombreux avocats bénévoles », précise Me Anouk Fournier, présidente du Comité organisateur. À l’avant-plan, une programmation digne d’un grand anniversaire ! Animé de nouveau par Me Francine Beaumier, le Salon Visez Droit propose pour sa 10 e édition un riche éventail d’activités gratuites aux quelque 30 000 visiteurs attendus au Complexe Desjardins. D’abord, une activité « hors Salon », puisqu’elle se tiendra la veille de l’ouverture officielle, soit le 16 avril de 10 h à 15 h, et qui fera appel à la générosité de chacun d’entre vous : la collecte de sang Héma-Québec / Barreau de Montréal, au centre de la Grande-Place du Complexe Desjardins. Le lendemain, 17 avril, dès les premières heures de l’ouverture officielle du Salon, le Barreau de Montréal soulignera ce 10e anniversaire par le partage d’un grandiose gâteau préparé par les étudiants de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, qui pourra être savouré par plus de 600 invités. Cette journée d’ouverture du Salon coïncide également avec un autre anniversaire qui mérite d’être souligné, les 25 ans de la Charte canadienne des droits et libertés, instaurée le 17 avril 1982. Le quiz Une pointe de Charte ? et le débat intitulé La Charte 25 ans plus tard : constats, sont quelques-unes des activités à l’ordre du jour de cette première journée. Le concours annuel La justice a bonne mine sera, cette année, animé par nul autre que Me Sébastien Benoit, qui est à la barre de la populaire émission La Fureur diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Les nombreux procès simulés, le retour des populaires jeux-questionnaires animés par M e André d’Orsonnens et les conférences prononcées par des représentants d’organismes exposant sur des sujets d’actualité font, une fois de plus, partie de la programmation 2007. À titre d’exemple, notons le procès simulé à l’horaire du mardi matin, qui s’intitule D’hier à aujourd’hui, offert grâce à la collaboration du Château Ramezay. Ce procès présente les représentations sur sentence pour un crime commis au XVIIIe siècle et, en parallèle, les représentations sur sentence du même crime commis en 2007. Les nombreux groupes d’étudiants de niveaux secondaire et collégial pourront, cette année encore, profiter de leur visite au Salon pour en connaître davantage sur un milieu qui suscite leur intérêt et leur curiosité en participant à plusieurs des activités. Enfin, le Salon Visez Droit offrira tous les jours aux visiteurs, de 9 h 30 à 16 h 30, les très appréciées consultations juridiques gratuites dispensées par une centaine d’avocats bénévoles, ainsi qu’un espace exposition regroupant plus d’une trentaine d’organismes œuvrant dans le milieu. Rappelons que le recrutement et le bon fonctionnement des consultations est rendu possible grâce au sous-comité des consultations juridiques présidé par Me Denise Boulet. Derrière l’événement, les avocats... Depuis dix ans, le Comité organisateur compte sur l’appui de professionnels, dont le nombre augmente d’année en année, dans la réalisation de son mandat qui consiste principalement à concevoir la programmation, scénariser les procès simulés et recruter les nombreux intervenants requis. Aujourd’hui, quelque 130 professionnels travaillent bénévolement à la réalisation de cet événement, en étroite collaboration avec le Comité de liaison avec le public du Barreau de Montréal et ses sous-comités. « Le travail soutenu qui a été réalisé depuis maintenant dix ans a porté fruit. Non seulement l’événement est devenu un incontournable dans le milieu, mais il a également fait l’objet d’une reconnaissance particulière. À ce titre, j’ai eu le grand honneur d’accepter, au nom du Barreau de Montréal, le prix Intellichoix 2006 – catégorie Services juridiques, remis par la ministre de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine, Mme Carole Théberge, lors des cérémonies d’ouverture de la Semaine québécoise des familles, en mai dernier », ajoute Madame le bâtonnier Julie Latour. … et derrière les avocats, la permanence Le 10e anniversaire de l’événement phare du Barreau de Montréal représente une très grande source de fierté pour la profession. Derrière l’ensemble des nombreux bénévoles, on retrouve une structure administrative qui assure un support indéfectible : la permanence du Barreau de Montréal. Mme Gislaine Dufault, responsable des communications du Barreau de Montréal, qui pilote ce dossier depuis le tout début, nous livre ses impressions sur l’importance de cet événement d’envergure : « À l’emploi du Barreau de Montréal depuis plus de 20 ans, je suis à même de constater l’engagement des avocats, leur générosité envers leur Barreau et envers leur communauté, et c’est précisément cette générosité que je souhaite faire connaître aux citoyens. Le Salon, en plus de renseigner les justiciables sur leurs droits et obligations, fait ressortir le côté humain et empathique des avocats. Quand les gens repartent à la maison après avoir rencontré un avocat, ils sont non seulement satisfaits d’avoir obtenu réponse à leur question, mais surpris de voir à quel point ces derniers sont accessibles et généreux de leur temps et de leur savoir. Le Barreau atteint ainsi un double objectif : il remplit sa mission première, qui consiste à protéger le public en l’informant de ses droits, et il contribue à démystifier le droit et le travail des professionnels qui l’exercent, à faire découvrir l’apport important des membres du Barreau dans la protection des droits. Quant à la permanence, l’appréciation sans cesse grandissante du public et le support indéfectible des membres agissent comme source de motivation, ce qui ne peut que stimuler davantage notre engagement dans la réalisation de ce salon reconnu aujourd’hui comme l’événement phare du Barreau de Montréal. » Pour de plus amples renseignements sur la 10e édition du Salon Visez Droit, consultez le site Web du Barreau de Montréal, au www.barreaudemontreal.qc.ca. Programmation Lundi 16 avril 2007 10 h à 15 h Collecte de sang Héma-Québec / Barreau de Montréal Mardi 17 avril 2007 9 h 30 à 16 h 30 Consultations juridiques gratuites / Stands d’information 10 h 15 Inauguration 10 h 45 Gâteau 10e anniversaire 11 h Procès simulé D’hier à aujourd’hui 12 h Jeu questionnaire Une pointe de Charte ? 12 h 30 Débat La Charte 25 ans plus tard : constats avec, entre autres, Me Julius Grey 13 h Procès simulé La médiation – à la portée de tous 13 h 45 Entretien Marguerite Lescop et le mandat en cas d’inaptitude 14 h 45 Droit à la pause / Jeu Visez droit Mercredi 18 avril 2007 9 h 30 à 16 h 30 Consultations juridiques gratuites / Stands d’information 10 h 30 Jeu La tête de l’emploi animé par Me Sébastien Benoit 11 h Procès simulé Quand tout roule de travers 12 h Jeu-questionnaire Vol virtuel – crime réel 12 h 30 Entretiens Le parcours des femmes au Barreau avec, entre autres, la juge Louise Mailhot 18 Avril 2007 13 h 30 14 h 45 Conférence Le consentement sexuel Droit à la pause / Jeu Visez droit Jeudi 19 avril 2007 9 h 30 à 16 h 30 Consultations juridiques gratuites / Stands d’information 10 h 30 Citoyenneté et Chartes : l’art de plaider (ABC-Québec) 11 h Procès simulé On partage tout… même les enfants 12 h Concours La justice a bonne mine animé par Me Sébastien Benoit 13 h Jeu-questionnaire Droits 101 13 h 30 Procès simulé Une famille d’accueil bien spéciale 14 h 45 Droit à la pause / Jeu Visez droit Vendredi 20 avril 2007 9 h 30 à 16 h 30 Consultations juridiques gratuites / Stands d’information 10 h 30 Jeu Le lobbyiste… c’est qui ? 11 h Procès simulé Agent 0.08 12 h Jeu-questionnaire Le quiz des anciens bâtonniers 12 h 30 Procès simulé Quand toute vérité est bonne à dire 14 h 45 Droit à la pause / Jeu Visez droit 15 h Tirages – concours du Journal de Montréal et du 24 heures, Jeu Visez droit et Chasse aux kiosques. Le Journal Barreau du Québec Colloque sur les Cours fédérales La réforme du C.p.c. : pour gérer l’instance, non les délais Preuve d’expert Avis aux membres du Barreau Le juge en chef de la Cour d’appel fédérale, John D. Richard, et le juge en chef de la Cour fédérale, Allan Lutfy, vous invitent à assister à un colloque portant sur la preuve d’expert. La réforme de 2003 du Code de procédure civile (C.p.c.) avait pour objectif d’améliorer les délais, d’accroître le rôle des tribunaux en matière de gestion d’instance, de favoriser l’utilisation de la conciliation, des conférences de règlement à l’amiable et de la contestation orale, de simplifier la procédure relative à l’opposition aux demandes incidentes et enfin d’assouplir certaines règles d’administration de la preuve. Date : mardi 17 avril 2007 Heure : 16 h 30 à 18 h, suivi d’un cocktail Lieu : Cour fédérale (30, rue McGill à Montréal) Entre le modèle de l’expert unique préconisé par le rapport Woolf et le hot tubbing à l’australienne, où les experts s’interrogent entre eux après avoir fait un exposé sommaire de leur position respective, plusieurs options s’offrent aux avocats québécois en ce qui a trait à la preuve d’expert. Par ailleurs, selon un certain courant jurisprudentiel américain, la qualification d’expert n’oblige pas la Cour à prendre en considération l’expertise rendue. Qu’en est-il de la preuve d’expert à la Cour d’appel fédérale et à la Cour fédérale ? Venez échanger avec Marc Nadon, de la Cour d’appel fédérale, François Lemieux, de la Cour fédérale et M e Judith Robinson, membre du Barreau du Québec, pour connaître les nouvelles règles relatives aux rapports des témoins experts et pour discuter des orientations futures des Cours fédérales en la matière. Seront également présents Madame le bâtonnier Julie Latour et plusieurs juges des Cours fédérales. Le colloque se terminera par une période de questions. Vous êtes donc invités à soumettre vos questions à l’avance par courriel à [email protected], ou par télécopieur au 514 866-1488. Ce colloque et la réception qui suivra sont organisés par la Cour d’appel fédérale et la Cour fédérale, de concert avec le Barreau de Montréal. Inscription et information (aucuns frais d’inscription) : Depuis, la Cour supérieure constate qu’un nombre important de demandes de prolongation de délai est dû aux interrogatoires non complétés, à la difficulté d’obtenir des rapports d’experts et aux nombreuses objections à être tranchées. Pour remédier à ces difficultés et pour accélérer le déroulement des affaires judiciaires, la Cour supérieure et le Barreau de Montréal encouragent l’utilisation de la gestion de l’instance par l’envoi d’un « Avis de conférence de gestion de l’instance aux termes de l’article 4.1 du Code de procédure civile ». Cet avis doit être signifié aux parties et déposé dans les délais usuels (article 78 C.p.c.). Il doit notamment prévoir de façon succincte les éléments que le tribunal sera appelé à gérer, comme par exemple la gestion des incidents, des interrogatoires et des documents à être produits avant interrogatoire et l’évaluation raisonnable des délais requis pour la mise en état du dossier. Veuillez noter que la conférence de gestion de l’article 4.1 du Code de procédure civile ne saura toutefois être utilisée pour débattre des objections suite à un interrogatoire. Également, cette procédure est différente de celle prévue à l’article 151.11 du Code de procédure civile relative à la gestion particulière de l’instance relevant du pouvoir du juge en chef de confier à un juge la charge d’assurer le bon déroulement de l’instance. Il est suggéré de soumettre un « Avis de conférence de gestion de l’instance aux termes de l’article 4.1 du Code de procédure civile » selon l’avis standard disponible sur le site Web du Barreau de Montréal [www.barreaudemontreal.qc.ca/]. Barreau de Montréal 514 866-9392, poste 21 [email protected] Colloque sur la Cour du Québec, Chambre civile Comité des avocates dans la profession Une nouvelle division en matière Quand profitabilité rime avec équité administrative et d’appel Le Barreau de Montréal et la Chambre civile de la Cour du Québec invitent les membres du Barreau à participer à un colloque : Date : mercredi 2 mai 2007 Heure : 17 h à 18 h 30, suivi d’un cocktail Lieu : salle 17.09 du palais de justice de Montréal (1, rue Notre-Dame Est) Dans le cadre de cette séance, des juges de la Cour du Québec présenteront la nouvelle division administrative : • le juge André Cloutier : historique, objectifs et fonctionnement de cette nouvelle division; accès à l’information; • le juge Jean-François Gosselin : la fiscalité municipale, l’expropriation et la protection du territoire agricole; et • le juge Michel A. Pinsonnault : le droit fiscal, la déontologie policière et les intermédiaires de marché. Le juge Armando Aznar, coordonnateur adjoint, fera également le point sur l’évolution de la conférence de règlement à l’amiable dans le district de Montréal, et procédera par la suite à l’animation de la discussion. Seront également présents Guy Gagnon, juge en chef de la Cour du Québec, Michel Simard, juge en chef adjoint à la Chambre civile, Ruth Veillet, juge coordonnatrice, Madame le bâtonnier Julie Latour et plusieurs juges de la Cour du Québec. Ce colloque sera immédiatement suivi d’une réception, au cours de laquelle les membres du Barreau pourront rencontrer et échanger avec les juges de la Cour du Québec. Inscription et information (aucuns frais d’inscription) : Barreau de Montréal 514 866-9392, poste 21 [email protected] Sous la présidence d’honneur de Nicole Duval Hesler, juge de la Cour d’appel, le Comité des avocates dans la profession du Barreau de Montréal organise un dînerconférence, le 24 avril prochain, au Club St-James, à compter de 12 h. Un cocktail précédera le lunch qui sera servi à compter de 12 h 30. À cette occasion, M me Jeannine DavidMcNeil, professeure honoraire à l’École des HEC à Montréal, prononcera une allocution intitulée Une gestion renouvelée pour favoriser la rétention des cerveaux au sein de votre cabinet. À la veille du départ massif des « babyboomers » pour la retraite et du rajeunissement significatif qu’il impose à la profession, Mme McNeil suggérera des outils de gestion et des pistes de solution au sérieux risque de pénurie de professionnels compétents qui guette les membres du Barreau, le problème de rétention des jeunes et des moins jeunes allant bien au-delà du débat entourant la féminisation de la profession. Mme Jeannine David-McNeil La tenue de cette activité est commanditée par le Barreau de Montréal dans le cadre des activités soulignant le 65e anniversaire de l’admission des femmes au Barreau. Le coût d’admission est de 25 $ (taxes incluses). Pour information et inscription, veuillez communiquer avec le Barreau de Montréal au 514 866-9392, poste 21. À noter à l’agenda Colloque de la Cour du Québec, Chambre de la jeunesse 11 avril 2007 – 9 h, à la Chambre de la Jeunesse Dîner-conférence du Comité des avocates dans la profession 24 avril 2007 – 12 h, au Club St-James Colloque de la Cour fédérale 17 avril 2007 – 16 h 30, à la Cour fédérale Colloque sur la Cour du Québec, Chambre civile 2 mai 2007 – 17 h, au palais de justice Salon Visez droit 17 au 20 avril 2007 – 9 h 30 à 16 h 30, au Complexe Desjardins Assemblée générale annuelle 9 mai 2007 – 17 h 30, à l’Hôtel Ritz Carlton Le Journal Barreau du Québec Colloque de la Cour d’appel 24 mai 2007 – 16 h 30, au palais de justice Colloque de la Cour supérieure en matière civile 12 juin 2007 – 16 h 30, au palais de justice Tournoi de golf conjoint 13 juillet 2007, au Parcours du Cerf de Longueuil Avril 2007 19 Me Raymond Allard Fier d’être avocat, fier d’être bâtonnier Lisa Marie Noël Me Raymond Allard est un avocat fier. Non pas arrogant ou présomptueux, mais plutôt conscient de la valeur de sa profession dans la société. Il veut être contagieux auprès de ses collègues pour renverser la tendance populaire. Pourquoi ne pas admirer un avocat qui défend un criminel comme on admire un médecin qui sauve la vie d’un soldat ennemi ? qu’utiliser les outils disponibles. Si les règles et les lois ne sont pas satisfaisantes pour la population, il faut lancer un débat public. C’est aux gens politiques que revient la tâche de les changer, pas aux avocats. « Quand les gens comprennent mieux la profession, ils en ont une meilleure perception », soutient Me Allard, tout de même conscient que le public a de très grandes attentes face à la justice avec un grand J. « Il ne faut pas oublier que la justice est une création humaine », rappelle-t-il. Avec son thème de l’année, « La fierté d’être avocat », le bâtonnier de Longueuil, Me Raymond Allard, s’attaque à un gros morceau. « Je veux changer l’image de la profession. Ça paraît titanesque comme mission, mais même le plus long des voyages commence comme le plus court, par le premier pas », déclare Me Allard. Il illustre souvent ses propos de façon imagée. Il s’assure ainsi qu’on le comprenne bien. Secrétaire et directeur des communications pour le Réseau de transport de Longueuil (RTL), le droit qu’il pratique est plutôt préventif. Il fait valoir, avec satisfaction, s’être retrouvé devant les tribunaux seulement cinq fois en 14 ans de service pour le RTL. Au gré des différents postes qu’il a occupés au cours de sa pratique, M e Allard a été membre des barreaux de Montréal, de la Mauricie et des Laurentides-Lanaudière avant d’aboutir à Longueuil. C’est là qu’il a décidé de s’engager dans les affaires de la section, sur la suggestion de Me Pierre Despatie, avocat de Longueuil et ancien bâtonnier de la section. Il croyait que le profil hors de l’ordinaire de Raymond Allard, axé sur la communication, ne pouvait être que bénéfique pour les affaires de la section. Anthony Rancourt En effet, lorsqu’il a accepté son mandat de bâtonnier, il ne s’est pas étendu dans un discours dressant la liste de ses mille et une promesses. Il n’avait que deux objectifs qu’il entend bien sûr mener à terme : la fierté d’être avocat et une meilleure communication entre les membres. L’un ne va pas sans l’autre. Le défi de la communication Le bâtonnier de Longueuil, Me Raymond Allard La fierté d’être avocat « La fierté d’être avocat passe d’abord par le respect que nous avons les uns des autres. Ce défi commence dans notre “cour” », indique Me Allard dans le mot du bâtonnier publié dans le site Internet de la section. En stimulant la communication entre les membres, il devient possible de créer un sentiment d’appartenance et un fort esprit de groupe qui sera un pilier fondateur d’une campagne de promotion de la profession. Un avocat confiant et fier ne peut que projeter une image confiante et fière dans son entourage, avec ses clients et ses collègues. Puis la roue tourne. « Aujourd’hui, le savoir-faire ne suffit plus, il faut aussi le faire savoir », poursuit le bâtonnier. Si le public comprend mieux le rôle de l’avocat et ses limites, les critiques qu’il en fait n’en seront que plus justes. « C’est dans le serment d’un avocat de défendre un client dans l’intérêt de la justice selon les chartes, les lois, les règles de preuves qui existent », affirme le bâtonnier, expliquant que les avocats ne font 20 Avril 2007 La communication est un défi. Longueuil compte plus de 1 100 membres qui pratiquent pour la plupart individuellement ou dans des petits cabinets de deux ou trois avocats. Depuis le début de son mandat, le bâtonnier a envoyé plus d’une douzaine de bulletins électroniques, intitulés La Missive, qui informent les membres de Longueuil des prochaines activités et des dernières directives ou règles de fonctionnement des tribunaux. « Perception is reality », répète le bâtonnier Allard. Il sait que plusieurs avocats ont l’impression que le Conseil de section demeure inactif seulement parce qu’ils ne sont pas mis au courant des différentes activités et décisions. C’est pourquoi il tient à bien les informer, environ deux fois par mois par courriel. Me Allard aime bien l’aspect de son poste de bâtonnier qui lui permet de s’exprimer et d’être un haut-parleur. « J’ai une tribune pour faire avancer les dossiers dans lesquels j’ai toujours cru, comme changer la perception du public face à la profession. Quand on en parle, on améliore déjà des choses. » Faire payer le Barreau de Longueuil ? L’espace est une denrée rare dans tous les palais de justice du Québec. Longueuil n’y échappe pas, mentionne le bâtonnier Allard. Il dénonce la Société immobilière du Québec (SIQ) qui veut faire payer le Barreau de Longueuil pour l’utilisation des locaux qu’il occupe au palais de justice dans le but de rentabiliser l’immeuble. C’est un nonsens selon lui. « Nous sommes un partenaire, pas un tiers. Nous faisons partie, à mon humble avis, du service de la justice », déclare le bâtonnier. Il est conscient que la SIQ a besoin d’argent, mais ne croit pas que la solution idéale soit d’en faire payer les frais au Barreau de Longueuil. « Ils font le focus sur l’arbre, ils ne voient pas la forêt. Si on applique cette solution, ça entraîne d’autres problèmes », poursuit-il. Est-il concevable que les locaux d’un barreau soient à l’extérieur d’un palais de justice ? Le bâtonnier ne croit pas que les justiciables en seraient gagnants. Le Journal Barreau du Québec Me Jean-Claude Dufour Parler sans tabou Lisa Marie Noël Me Jean-Claude Dufour, de Baie-Comeau, termine bientôt son bâtonnat. Que retient-il de ses deux années de mandat ? Il réfléchit, un peu embêté par la question, puis répond un seul mot : « courage ». « Avoir le courage de donner ses idées sans avoir peur des répercussions. Il faut dire ce qu’on a à dire ! » déclare le bâtonnier de la Côte-Nord qui n’a pas l’habitude d’avoir la langue dans sa poche. « C’est notre rôle en tant que bâtonnier de dire les choses. S’il faut élever la voix, on élève la voix. Il ne faut pas avoir peur et surtout ne pas se servir de notre rôle privilégié pour soi-même ou pour nos intérêts. Ce n’est pas un titre honorifique », ajoute-t-il. Pour Me Jean-Claude Dufour, un des aspects satisfaisants de la fonction de bâtonnier est la possibilité de faire la différence, et d’être le « promoteur d’une société libre et démocratique. Et on peut parler d’une société libre et démocratique seulement quand on a accès à la justice ». Il a son franc-parler et n’aime pas les choses faites à moitié. Il va jusqu’au bout des problèmes et ne jette pas facilement l’éponge. Au palais de justice de Forestville, par exemple, il est intervenu plusieurs fois. D’abord pour obtenir l’insonorisation de la salle d’entrevue puis, lors du suivi afin que les travaux soient effectués de façon adéquate et satisfaisante pour les avocats de la Côte-Nord. critiques qui s’imposent. « Je peux être très franc dans certains propos, quitte à offusquer certaines personnes, mais ça ne me dérange pas », dit-il. Me Dufour a dû également se battre contre l’utilisation abusive de la visioconférence. Il reprenait ainsi le flambeau tendu par Me Brigitte Bhérer, la bâtonnière sortante. Au début, il sentait qu’on ne prenait pas cette problématique au sérieux. « On a carrément haussé le ton », souligne le bâtonnier. Le Barreau de la Côte-Nord, avec le Barreau du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–Îles-dela-Madeleine où le problème sévissait aussi, le Barreau du Québec et la magistrature se sont entendus sur un principe d’utilisation de la visioconférence qui convient à tous. Pour le moment, le principe est appliqué et la justice fonctionne mieux. Il faut tout de même garder ce mode de fonctionnement à l’œil. Il ne veut pas être une marionnette et approuver des décisions déjà prises. Le Conseil général est un endroit pour débattre, poser des questions. Il a à cœur sa souveraineté, puisque « c’est au Conseil général que revient la prise de décisions importantes. » Jean-Claude Dufour explique qu’une de ses premières interventions a été de réclamer l’envoi des documents préparatoires, le gros cahier blanc, plusieurs jours à l’avance afin de donner aux membres du Conseil général un temps de lecture et de réflexion raisonnable. Il a maintenant l’impression d’être en meilleur contrôle des décisions qui se prennent. Me Jean-Claude Dufour, bâtonnier de la Côte-Nord Me Jean-Claude Dufour, admis au Barreau en 1974, a toujours pratiqué à Baie-Comeau. Il a travaillé pendant sept ans à l’Aide juridique et pratique aujourd’hui en cabinet privé avec sa fille et son gendre. Avocat généraliste, il œuvre en droit criminel et matrimonial, un peu en droit civil ainsi qu’en droit de l’environnement. l’expert unique, croit le bâtonnier. Et une réelle discussion se fait au Conseil général qui n’est pas une rencontre festive, mais bien une réunion de travail. Il est engagé dans le conseil de section depuis une dizaine d’années déjà. « Je voulais donner du temps pour mon corps professionnel. La société en général m’a permis d’accéder à la profession d’avocat, alors je redonne un peu », indique l’avocat. Oui, il veut redonner, et pas seulement à la région de la Côte-Nord. Lorsqu’il siège au Conseil général, il le fait pour une meilleure justice dans toute la province. « On ne va pas au Conseil général pour faire un party. Ça ne doit pas être ça, la réalité. La réalité, c’est qu’on se réunit pour faire en sorte qu’on puisse continuer à vivre dans une société libre et démocratique. Il faut s’organiser pour que les lois s’ajustent en ce sens, garder l’œil ouvert et aussi, il faut parler d’accès à la justice, c’est très important. Si les gens n’ont plus accès à la justice, ils n’auront plus confiance en la justice. S’ils n’ont plus confiance en la justice, ils vont se faire justice eux-mêmes et, à la limite, ils vont sortir les fusils », extrapole-t-il. Accès à la justice Un CG souverain Sur le plan provincial, il veut être proactif pour que la population ait une opinion favorable de l’administration de la justice, thème qu’il faut développer et maintenir. Pour y arriver, il faut innover et réfléchir à l’instauration de nouveaux systèmes comme l’arbitrage, la conciliation et à des réaménagements de procédure civile comme Pour Me Dufour, le Conseil général n’est pas un lieu de parade où les avocats peuvent faire mousser leur réputation pour obtenir un poste de juge, par exemple. Il se défend bien d’avoir cette ambition. Il a donc moins de réserves à exprimer ses opinions ou à amener les Rendement Fonds de placement du Barreau du Québec Taux de rendement* au 23 février 2007 1 an 3 ans 5 ans 10 ans Actions 11,74% 13,05% 12,46% n/d Équilibré 10,63% 8,04% 8,39% 7,37% Obligations 03,75% 04,09% 5,82% 5,98% Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. (514) 954-3491 * Rendement annuel composé 1 800 361-8495 poste 3491 PR00102 À l’instar de plusieurs bâtonniers de section, Me Dufour a aussi à cœur l’accès à la justice, qui s’est érodé au fil des années, regrette-t-il. Pour lui, un des aspects satisfaisants de la fonction de bâtonnier est la possibilité de faire la différence, et d’être le « promoteur d’une société libre et démocratique. Et on peut parler d’une société libre et démocratique seulement quand on a accès à la justice », précise Me Dufour. D’ailleurs, une de ses préoccupations, le processus de nomination des juges, a mené à la mise sur pied d’un comité d’étude sur la question l’automne dernier. « Ce n’est pas évident de parler de ça. Si tu questionnes le processus de nomination des juges, il ne faut pas avoir l’intérêt d’être nommé juge ». Et bien sûr, Jean-Claude Dufour ne s’est pas gêné pour amener la question sur la table. www.barreau.qc.ca/services/finances/fonds Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 21 La médiation civile et commerciale Emmanuelle Gril Moins connue par le grand public que la médiation familiale ou les conférences de règlement à l’amiable, la médiation civile et commerciale a pourtant fait bien du chemin depuis ses premiers balbutiements au Québec en 1995. D’ailleurs, nombreux sont les contrats commerciaux qui prévoient aujourd’hui le recours à la médiation en cas de litige. M e Dominique Bourcheix pratique le droit depuis 25 ans. Durant les 15 premières années de sa carrière, elle a surtout œuvré en litige, notamment dans les domaines du droit bancaire, commercial, des assurances et de la construction. Elle a commencé à s’intéresser progressivement à la médiation civile et commerciale et s’y consacre entièrement depuis 1999. Un processus structuré Selon Me Bourcheix, le processus de médiation civile et commerciale comporte trois principales étapes. « Dans un premier temps, le médiateur rencontre les parties et leurs avocats en plénière, dans le but de procéder à un échange complet d’informations sur tous les aspects du litige. Dans ce cadre, il doit faire en sorte de structurer la discussion, de cibler les éléments importants, de faire ressortir les différences et les points communs. De temps à autre, il peut aussi reformuler ce qui vient d’être dit, afin de s’assurer que tout le monde a compris la même chose et qu’à la fin de la plénière, chacun dispose d’une information similaire », explique l’avocate. Les premiers caucus réalisés avec chaque partie et leurs avocats constituent la deuxième étape. « Après la plénière, les gens éprouvent le besoin de parler en privé avec le médiateur de ce qui a été dit, de leurs impressions, etc. Cela fournit des outils supplémentaires au médiateur pour bien saisir le dossier. Par ailleurs, cela lui permet aussi de donner du feed-back aux parties, eu égard à ce qui s’est dit le matin même en plénière. Il peut commencer à discuter de ce qui pourrait être particulièrement pertinent pour chaque partie et faire avancer le débat. » Me Bourcheix tient à souligner également que lors des premiers caucus, le médiateur sera confronté aux émotions parfois intenses que vivent les parties par rapport au conflit. « Cela peut paraître étonnant, mais il y en a autant sinon plus en matière civile et commerciale qu’en matière familiale. La raison en est simple : lors d’une médiation familiale, les gens ne veulent pas que ce soit trop émotif. Ils souhaitent au contraire pouvoir enfin régler la question de la substance. En matière civile et commerciale, c’est l’inverse : on ne parle que de substance, et les parties ont peu l’occasion d’exprimer leurs émotions. Le caucus leur permettra de le faire, c’est dans ce cadre que les émotions ressortent. » Selon Me Bourcheix, la médiation aidera les parties à cheminer par rapport au conflit, à faire le point sur ce qu’ils ressentent, à dépasser leurs frustrations et leur colère. 22 Avril 2007 Une fois que toutes les informations ont été échangées, on peut entamer la négociation. « Très souvent, les différentes pistes de solution proposées auront été explorées en caucus. Si le médiateur joue le rôle d’un guide, il ne négocie pas pour elles. Quand des offres se font, son rôle consiste à mener de nouveaux caucus pour leur permettre d’en discuter. On aide à trouver des terrains d’entente, à dégager des points communs. Parfois les gens sont déçus et veulent quitter la médiation, mais il faut les inciter à se montrer patients. Nous sommes là pour injecter de l’optimisme et de la persévérance ! », fait valoir Me Bourcheix. Les « vertus » de la médiation Me Bourcheix tient à souligner que la médiation est le fruit d’une longue évolution, et que si on peut aujourd’hui s’offrir ce « luxe » supplémentaire, c’est parce qu’à la base, nous possédons déjà un système judiciaire fonctionnel. Elle ajoute que selon elle, ce mode de résolution de conflits répond à un facteur d’ordre générationnel. « Les baby-boomers ne voient pas l’autorité de la même façon; ils ne veulent pas qu’un autre décide de leur avenir à leur place, au contraire, ils souhaitent avoir accès à un système de justice où ils agissent comme participants. À ce point de vue, la médiation correspond parfaitement à ces aspirations. D’une certaine façon, ils deviennent leur propre juge, ils sont proactifs, et c’est ce qui fait que les gens sont généralement très satisfaits de la médiation quand ils en font l’expérience. » Dans le cadre d’une médiation, les parties peuvent s’exprimer, raconter leur histoire, et finalement éprouver le sentiment d’avoir été entendues et comprises par un tiers impartial. « Cela valide leur position et à partir de là, elles peuvent plus facilement passer par-dessus les difficultés, explique M e Bourcheix. Ce faisant, elles acceptent aussi leur part de responsabilité dans le litige, ce qui aide à résoudre le conflit. Dans le fond, en médiation civile et commerciale, on donne beaucoup de place à l’humain. » Elle ajoute que même dans les cas où la médiation a échoué, les parties demeurent tout de même assez satisfaites. « Cela a au moins permis d’échanger beaucoup d’information, d’identifier les points de désaccord et les terrains d’entente. Et même si un procès a lieu par la suite, bien souvent, il durera moins longtemps, car certains éléments sur lesquels les parties se sont rendu compte qu’elles s’entendaient ont pu être réglés. » Enfin, il y a toute la partie financière, qui constitue un avantage non négligeable. « En droit civil et commercial, il n’est pas rare que les procès soient très longs. En médiation, on peut régler en un ou deux jours ce qui pourrait prendre plus de temps devant un juge. Pour les procureurs et leurs clients, il y avantage à tenter le processus après que le travail de représentation de l’avocat ait été poussé à sa limite et que la négociation bilatérale a échoué, et ce, avant même de se lancer dans l’aventure du procès. » Me Bourcheix soutient cependant qu’il y a encore un certain travail d’éducation à faire. « Il y a beaucoup de méconnaissance et de crainte, aussi bien de la part du public en général qui a peur de devoir “couper la poire en deux’’ que des avocats qui craignent d’être réduits au silence par le médiateur, ce qui n’est pourtant pas le cas. Les avocats jouent un rôle primordial dans la médiation. Mieux on comprend le processus, et plus on en voit les avantages. » Des qualités à cultiver En médiation civile et commerciale – comme dans la plupart des autres types de médiation – un médiateur doit posséder plusieurs qualités et aptitudes. « Il faut avoir la capacité d’analyser rapidement une grande quantité d’informations, soutient Me Dominique Bourcheix. Quand on rencontre les parties et leurs procureurs en plénière, il y a beaucoup de matière à digérer, et ce, dans un laps de temps très court. » Pour mener à bien le processus de médiation, il faut aussi parfaitement bien maîtriser les techniques de processus, s’y tenir et les appliquer de façon systématique. « Le secret est de rester orienté sur le processus et non de se concentrer sur le résultat. Le processus fournit des outils qui, en bout de ligne, permettront de parvenir à un règlement. En outre, on doit aussi faire preuve de persévérance, car les gens ont tendance à se décourager, en particulier pendant la période de négociation. Ils peuvent notamment être déçus par les offres faites par l’autre partie. Mais tant que le processus a lieu et que les choses avancent, il ne faut pas baisser les bras », conclut Me Bourcheix. Le Journal Barreau du Québec Jugement attendu de la Cour suprême Les certificats de sécurité maintenus s’ils respectent les droits fondamentaux André Giroux Le jugement de la Cour suprême dans l’affaire Charkaoui a suscité un vif intérêt en divers points du globe. Il a fait couler beaucoup d’encre, mais tout n’a pas été dit sur cette décision rendue le 23 février dernier. À l’unanimité, la Cour suprême du Canada a confirmé le principe des certificats de sécurité, mais a conclu que la procédure d’approbation et le contrôle de la détention contreviennent à la Charte canadienne des droits et libertés. L’État dispose d’un an pour corriger le tir. La Cour souligne les lacunes de la loi face à la justice fondamentale. La Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) n’octroie pas et ne pourrait octroyer au juge les pouvoirs d’un processus inquisitoire. « Par contre, écrit la juge en chef Beverley McLachlin, la personne désignée ne bénéficie ni de la divulgation de la preuve, ni du droit de participer à la procédure qui caractérisent le processus contradictoire. Comme la personne désignée n’est pas pleinement informée de ce qu’on lui reproche, le juge ne peut compter sur les parties pour lui présenter la preuve manquante. En définitive, on ne peut jamais avoir la certitude que le juge a pu prendre connaissance de tous les faits. » Il en va de même des questions de droit qui pourraient être plaidées. Ces manquements ne se justifient pas dans une société libre et démocratique : d’autres contextes législatifs, au Canada ou ailleurs, attentent moins aux droits de la personne, même lorsque l’enjeu de sécurité est évoqué. La Cour réfère par exemple au régime du représentant spécial ou de l’amicus curiae (voir encadré). Délais de contrôle et de détention La LIPR interdit aux étrangers toute demande de mise en liberté pendant les 120 jours suivant la confirmation de leur certificat de sécurité. Délai trop long, affirme la plus haute Cour du pays. Les résidents permanents ont accès au contrôle automatique de leur détention dans les 48 heures. Impossible de plaider avec succès que le délai de 120 jours respecte les articles 9 et 10c) de la Charte. La détention sans procès pendant plusieurs années constitue-t-elle une peine cruelle et inusitée au sens de l’article 12 de la Charte ? En soi, non, répond la Cour. D’une part parce que l’État peut se retrouver dans une impasse. Renvoyer une personne, terroriste ou non, dans un pays où elle pourrait faire l’objet de torture contreviendrait au droit international. Mais si cette personne pose un risque pour la sécurité nationale, l’État ne peut la relâcher. « Ce n’est pas la détention en soi, ni même sa durée qui est condamnable », écrit la juge McLachlin, mais la détention sans possibilité de contrôle régulier. Il en va de même des sévères conditions de libération. Le tribunal énonce donc des critères de contrôle : • Les raisons qui retardent l’expulsion : « Il sera justifié de retenir un délai inexpliqué ou un manque de diligence contre la partie qui en est responsable », qu’il s’agisse du gouvernement ou du détenu; • La durée anticipée du prolongement de la détention : « Si l’expulsion est précédée d’une longue détention ou s’il n’est pas possible de déterminer pendant combien de temps la détention se prolongera, ce facteur jouera en faveur de la mise en liberté »; • L’existence de solutions de rechange à la détention, telles que des conditions de mise en liberté rigoureuses. Ces solutions de rechange « ne doivent pas être disproportionnées par rapport à la nature du danger ». Le contrôle de la détention doit être exercé même après que le certificat ait été jugé raisonnable. Satisfaite du jugement, l’avocate d’Adil Charkaoui, Me Johanne Doyon, souhaite que les certificats de sécurité disparaissent de la législation. « Tous les instruments usuels sont déjà intégrés à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et au Code criminel. Ils prévoient un pouvoir d’arrestation pour des motifs raisonnables de croire qu’une personne est interdite en territoire canadien parce que membre d’une organisation terroriste. Ces moyens usuels ne permettent pas au gouvernement d’invoquer le secret de la preuve. Or, quand l’État restreint les droits de citoyens, il ouvre la porte à des abus. L’affaire Arar l’a tragiquement démontré. De plus, l’information obtenue peut être fausse parce que provenant de pays qui autorisent la torture. » Quelques pistes pour protéger les droits de la personne Sans dicter précisément les changements législatifs qu’elle ordonne, la Cour suprême signale que la LIPR peut mieux respecter les droits des personnes visées par un certificat de sécurité. La Commission Arar a eu recours à un amicus curiae. Il conseillait le commissaire sur les demandes fondées sur la confidentialité afin de limiter le plus possible le nombre de renseignements secrets. Dans le procès concernant l’attentat terroriste contre un avion d’Air India, le Ministère public et les avocats de la défense ont convenu que ceux-ci pourraient « procéder à un examen préliminaire des documents retenus après s’être engagés par écrit à ne pas en divulguer le contenu à qui que ce soit, y compris leurs clients. » La Cour suprême émet toutefois des réserves quant à ce moyen : « La divulgation dans le cadre d’un procès spécifique […] ne constitue peut-être pas une solution pratique dans le contexte d’une loi générale. » L’avocat indépendant • Les motifs de la détention : « Plus le danger est grave, plus la détention sera justifiée »; La Cour suprême mentionne la procédure prévue à la Loi sur l’immigration jusqu’en 2002 : les enquêtes du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS). Lorsque le CSARS décidait d’entendre des témoins ex parte, un avocat indépendant représentait la personne visée par l’enquête de sécurité. • Le temps passé en détention : plus le temps passe, plus le gouvernement a la possibilité de documenter le danger. D’autre part, plus la détention est longue, plus grandes sont les possibilités que le détenu ait interrompu les liens avec des groupes extrémistes; Au Royaume-Uni, qui s’inspire du CSARS, le représentant spécial a trois fonctions : « présenter des observations à la Commission à toutes les audiences dont l’appelant et son représentant sont exclus; contre-interroger les témoins durant ces audiences; présenter des observations écrites à la Commission ». « Cette procédure est actuellement devant la Chambre des Lords, instance suprême de la justice anglaise », mentionne Me Johanne Doyon, avocate d’Adil Charkaoui. Le Journal Barreau du Québec L’avocate est toutefois déçue que le tribunal n’ait pas clairement écarté la détention pour une durée indéterminée. « La Cour suprême ne nous a pas sortis de la détention prolongée, voire excessive. » Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit international des migrations et fondateur du Centre d’études et de recherche internationale de l’Université de Montréal (Cérium), François Crépeau reconnaît à l’État canadien le droit de se doter de l’instrument qu’est le certificat de sécurité si les droits fondamentaux sont respectés. Il demande toutefois à être convaincu de sa pertinence. « Je ne sais pas si ça me protège mieux, je demande à être convaincu, mais je n’ai pas de preuve à cet égard. Si l’État me démontre que c’est un bon mécanisme, je l’accepterai. » Le certificat de sécurité vise le renvoi d’un étranger ou d’un résident permanent sur qui pèsent des motifs raisonnables de croire qu’il constitue une menace pour la sécurité nationale. « Je ne suis pas convaincu qu’un terroriste libre ailleurs soit moins dangereux qu’un terroriste emprisonné au Canada, mentionne M e Crépeau. Une condamnation à une longue peine en vertu du Code criminel donnerait une plus grande légitimité à l’État : il aurait franchi l’étape de la preuve hors de tout doute raisonnable. » Avril 2007 23 Accommodements et dépendance à la drogue et à l’alcool Myriam Jézéquel, Ph.D Un employeur soupçonne un employé de consommer de la drogue ou de l’alcool sur son lieu de travail. Un gestionnaire entend au cours d’une conversation informelle qu’un employé a déjà suivi un programme de désintoxication. Dans une compagnie comportant des exigences élevées pour la sécurité, le personnel administratif découvre que plusieurs employés consomment à divers degré de l’alcool. Quelles actions est en droit de poser l’employeur ? Jusqu’où l’employeur peut-il s’enquérir de l’état de santé de son employé ? Comment user d’un test de dépistage de drogue ou d’alcool sans encourir le risque d’enfreindre les droits de l’employé, notamment le droit à la vie privée (article 35 du Code civil du Québec) ? Au regard de ses effets potentiellement discriminatoires, comment minimiser les risques que comporte une telle procédure ou comment les justifier ? Quels accommodements pourraient être adoptés ? À quel moment l’employeur aura-t-il raison de licencier l’employé ? Un motif de discrimination Il faut savoir que la consommation et la dépendance à l’alcool et aux drogues relèvent du « handicap » et en tant que tel, elles constituent une forme de déficience pouvant générer une incapacité physique ou mentale selon l’interprétation large du « handicap » donnée par la Cour suprême. L’action d’un employeur qui se fonde sur la perception de l’incapacité de l’employé à exercer son emploi en raison d’une dépendance antérieure ou actuelle de drogues pourrait être considérée discriminatoire si ces actions ont pour effet d’entraîner une distinction, exclusion ou préférence fondée sur ce motif. Or, toute discrimination fondée sur un handicap au même titre qu’une discrimination fondée sur la perception du handicap est interdite en droit conformément à l’article 10 de la Charte québécoise. Pour autant, l’employeur ne saurait attendre d’un accident se produise pour prendre la situation en main. Tests de dépistage : prudence ! Jusqu’où va le droit d’un employeur d’exiger de son employé un examen médical ou l’accès à son dossier médical ? Pour répondre à une plainte éventuelle, l’employeur peut avoir à démontrer que la politique sur les tests de dépistage de drogues ou d’alcool imposés à l’employé constitue une exigence professionnelle justifiée (article 20 de la Charte) qui satisfait au critère établi par la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Meiorin. Il peut mettre de l’avant les risques d’accidents graves, de gestes irréparables, les dangers liés à la nature de l’équipement utilisé, la vulnérabilité du public en contact avec l’employé, etc. Par ailleurs, la politique sur les tests doit constituer le moyen le moins discriminatoire d’atteindre l’objectif visé par l’emploi dans le respect de la sécurité des autres employés ou du public. L’analyse de la politique portera ainsi sur la finalité, la rationalité et la proportionnalité des moyens (tests de dépistage) par rapport à l’objectif visé. Du bon usage des tests En raison de leur nature intrusive, le recours à ces tests est encadré par certains principes. Notamment, l’employeur doit savoir que l’utilisation des tests de dépistage de drogue ne peut servir à d’autres fins que celles visées, comme de déceler d’autres problèmes éventuels, sauf à démontrer que ces informations sont nécessaires à l’exécution du travail. En outre, la procédure de dépistage doit comporter certaines garanties relevant de la compétence du personnel et du laboratoire procédant au prélèvement et à l’analyse des échantillons; de la compréhension par l’employé de la nature du test et de ses conséquences; de son droit d’accès aux résultats du test et enfin de la confidentialité des informations ayant servi à l’analyse médicale1. Exemples d’accommodement L’obligation d’accommoder l’employé dans les limites de la contrainte excessive s’impose à toutes les étapes de l’emploi : embauche, cours d’emploi, conditions de travail, mutation, promotion, etc. L’employeur qui a des raisons sérieuses de penser qu’un employé a des problèmes de dépendance à la drogue ou à l’alcool pourrait le guider, dans un premier temps, vers un programme d’aide à l’employé ou vers des ressources externes. Parmi d’autres mesures d’accommodements envisageables, l’employeur peut lui offrir un poste comportant moins d’exigences pour la sécurité, un congé pour suivre une cure, un programme de réintégration au travail, etc. De façon générale, l’état de santé de l’employé sera l’objet d’une évaluation individuelle pour déterminer les mesures adaptées à sa situation personnelle2. En contrepartie des efforts de l’employeur, le retour au travail de l’employé pourrait être conditionnel à son assiduité au programme de désintoxication et au consentement de se soumettre à des tests de dépistage. La limite à la nonchalance Le comportement négligent de l’employé a aussi ses limites et peut devenir un motif valable de licenciement. Aussi, non seulement l’employé a-t-il l’obligation de collaborer à la recherche de solutions, mais il doit aussi œuvrer à l’amélioration de sa condition physique, notamment en suivant une cure de désintoxication ou en acceptant les suivis nécessaires. À défaut de réels efforts pour assumer ses responsabilités professionnelles, à raison d’une détérioration de sa santé par sa propre négligence et en prévision de ses faibles chances de guérison, l’employeur pourrait rompre la relation d’emploi. Toute autre décision équivaudrait à cautionner le comportement fautif de l’employé. L’absence d’excuses ou de regrets de la part de l’employé apporte un facteur aggravant à sa conduite et justifie les mesures disciplinaires prises par l’employeur3. Il est admis en droit que le travailleur doit s’efforcer le mieux possible d’offrir sa meilleure prestation au travail et sa plus grande disponibilité après le temps estimé nécessaire pour se reprendre en main. 1 Voir le document de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, La compatibilité avec la Charte québécoise des tests de dépistage de drogue en emploi, juin 1998. 2 Métallurgistes unis d’Amérique et Stelfil ltée, D.T.E 2006T-352 (T.A.), Jacques Larivière, arbitre. 3 Royal Recouvrements de fenêtres (Canada) inc., division Plastibec et Syndicat des travailleurs industriels et commerciaux, section locale 95 (STIC) (Olivier Patenaude), SOQUIJ AZ-55000110. 24 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec La Charte canadienne des droits et libertés a 25 ans ! Yves Lavertu Un œil dans le rétroviseur, un autre qui scrute l’horizon. Bilan et prospective vont se conjuguer au présent lors du colloque organisé par le Barreau du Québec et l’Université de Sherbrooke pour souligner les 25 ans de la Charte canadienne des droits et libertés. Collaboration en duo et approche en tandem seront au cœur de la rencontre. Le rendez-vous était vraiment incontournable, selon Me Madeleine Aubé de Québec. L’événement, qui aura lieu à Montréal le 27 avril à l’Hôtel Intercontinental, se tiendra un quart de siècle presque jour pour jour après l’entrée en vigueur de la Charte des droits et libertés, le 17 avril 1982. Une organisation en duo Membre du Comité consultatif de la formation continue depuis 1995, Me Aubé est responsable de la journée de formation, laquelle s’inscrit dans le cadre des colloques en développements récents du Barreau en droit administratif et constitutionnel. Pour la conception du programme, elle s’est associée avec une équipe d’experts en droit constitutionnel de l’Université de Sherbrooke, dont M e Sébastien Lebel-Grenier, vice-doyen à la recherche à la Faculté de droit. Il existait déjà une collaboration de longue date entre le Barreau du Québec et l’Université de Sherbrooke, rappelle Me Lebel-Grenier. Bien qu’elle souscrive à ce propos, Me Aubé souligne que le choix d’aller vers cette institution a été motivé avant tout par le bassin de professeurs spécialisés en droits et libertés qu’on retrouve au sein de cet établissement. Le 27 avril, les organisateurs s’attendent à recevoir des avocats qui œuvrent dans des administrations publiques, mais aussi des professionnels du droit qui exercent en pratique privée. « Ce ne sont pas des constitutionnalistes à plein temps que l’on veut rejoindre », remarque Me Aubé. Car peu importe leur champ de pratique, les praticiens sont aujourd’hui confrontés au paysage qui a été façonné par la Charte. Pour cette journée, on aimerait voir affluer aussi de nombreux étudiants. Les organisateurs ont d’ailleurs conçu à leur intention un tarif spécial. Ces futurs juristes, observe Me Aubé, vivent dans une réalité dont ils n’ont pas été les témoins directs au moment où elle a émergé. Le colloque, dit-elle, leur apportera la possibilité de faire leurs classes à ce chapitre. « Il y a un besoin de recherches et de poursuites de recherches dans ce domaine », renchérit de son côté M e Lebel-Grenier. Aussi, la rencontre pourrait avoir l’effet d’un stimulant auprès de certains étudiants. Elle pourrait en effet conduire certains d’entre eux à poser de nouvelles questions. De toute façon, concluent les organisateurs, les étudiants gagnent comme futurs praticiens à intégrer les considérations qui seront mises de l’avant cette journée-là. Une approche en tandem « On a essayé, souligne Me Aubé, de sortir des sentiers battus et du droit substantif pur. » Pour ce faire, le colloque ambitionne de poser un regard qui se veut englobant sur l’importance et la place de la Charte canadienne. Dans cette optique, deux grandes approches seront privilégiées. vise en effet à faire ressortir certaines questions d’importance pour l’avenir et à mettre en relief quelques enjeux majeurs qui se profilent. Des thèmes sont présentement en émergence sur lesquels on se doit de réfléchir. C’est la juge Louise Otis de la Cour d’appel du Québec qui agira comme présidente d’honneur. On voulait, pour présider l’événement, un membre de la magistrature afin de faire écho au rôle et à l’importance des tribunaux dans l’interprétation de la Charte. « On connaît, indique Me Lebel-Grenier, l’implication de la juge Otis à propos des modes alternatifs des auditions. Il nous apparaissait donc pertinent et intéressant d’avoir quelqu’un d’une grande stature, qui a une expérience importante et qui a cette ouverture. » Le 27 avril, les organisateurs s’attendent à recevoir des avocats qui œuvrent dans des administrations publiques, mais aussi des professionnels du droit qui exercent en pratique privée. Un nouveau paysage d’égalité. Il en exposera notamment l’évolution. Au Canada, les services de sécurité privée font désormais partie du décor. Mais plusieurs questions se posent en regard de ce que cela signifie pour la protection des droits fondamentaux des citoyens. Lucie Lemonde, professeure au département des sciences juridiques de l’UQAM, et Me Gabriel Hébert-Tétrault feront la liste des interrogations que le phénomène soulève. Également associé de près aux débats de l’époque sans qu’il ait toutefois été impliqué dans l’arène gouvernementale, M e Pierre Patenaude, professeur associé à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke souhaite contrer dans sa présentation l’occultation d’un certain nombre de faits ayant mené à l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1982. Il avancera par ailleurs certaines pistes de solution en ce qui concerne le problème de l’illégitimité de ce texte. Quelle influence la Charte canadienne a-t-elle eue sur la Charte québécoise ? Me Béatrice Vizkelety, directrice par intérim à la Direction du contentieux de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse commentera cet aspect des choses. La conférencière examinera notamment les voies qui sont susceptibles d’être prises pour garantir un meilleur équilibre dans l’application des deux textes. Car pour le moment, expliquera l’avocate, la Charte du Québec n’occupe pas tout l’espace qui lui revient. Huit présentations sont inscrites au menu du colloque. Pour prononcer la conférence d’ouverture, les organisateurs ont fait appel à Me Jean-K. Samson, un acteur et un témoin privilégié au moment de la naissance de la Charte, puisqu’il a été mêlé de près aux échanges qui ont entouré son adoption. À l’époque, il agissait comme conseiller spécial en matière constitutionnelle pour le gouvernement québécois. Me Samson livrera aux participants ses réflexions sur les débats et les thèmes qui avaient cours à ce moment, des sujets qui demeurent encore aujourd’hui d’actualité. Depuis l’avènement de la Charte canadienne des droits et libertés, les tribunaux ont vu défiler plusieurs affaires qui mettaient en cause des droits aussi fondamentaux que le droit de vote et le droit de se porter candidat, lesquels sont garantis par l’article 3 de ce texte. Dans certains cas, l’étendue de ces droits a été précisée. Dans d’autres jugements, des dispositions législatives ont même été déclarées inopérantes. Me Pierre Giroux et M e Stéphane Rochette dresseront l’inventaire des sujets sur lesquels les tribunaux ont eu à se pencher en regard de ces droits. Chargé de cours aux facultés de droit de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke, David Gilles apportera une touche d’originalité à la rencontre. Dans le but de mettre en perspective le rôle joué par les juges dans la lecture de la Charte, il proposera une comparaison entre la réalité de la magistrature canadienne et celle que vit la magistrature française. Les questions d’argent retiendront pour leur part l’attention de M e Lebel-Grenier. Dans la foulée de l’adoption de la Charte, au moment où la jurisprudence a commencé à émerger, note-t-il, une vision très idéalisée des droits avait cours. On associait ces droits à des questions de principe. « Mais assez rapidement, on s’est rendu compte que les principes, cela coûte de l’argent. » Une prise de conscience nouvelle est alors apparue. Certaines décisions de la Cour, s’est-on en effet aperçu, pouvaient signifier pour l’État des obligations additionnelles sur le plan financier et pécuniaire. Dans sa conférence, l’universitaire commentera l’évolution de la perspective jurisprudentielle en rapport avec ce type de considérations. À l’heure où la question des accommodements raisonnables est matière à débat public, la question du droit à l’égalité garantie par la Charte devient plus que jamais un sujet d’actualité. M e Daniel Proulx, professeur et doyen de la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, fera de son côté le point sur le concept Certains conférenciers proposeront des présentations qui seront marquées au coin par une perspective historique. Quelques-uns d’entre eux, signale Me LebelGrenier, ont d’ailleurs été des acteurs de premier plan au moment de l’adoption de la Charte. Ils ont vécu personnellement ces journées. À la perspective orientée vers le passé s’ajoutera une seconde qui, elle, sera tournée vers le futur. Le colloque Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 25 Premier colloque de l’Association des avocats et avocates de la défense Succès sur toute la ligne ! Le tout premier Colloque de l’Association des avocats et avocates de la défense (AQAAD) qui a eu lieu les 8 et 9 février 2007, à ValMorin, dans la très belle région des Laurentides, a connu un vif succès. Les conférences portant entre autres sur des sujets tels le droit des jeunes, les critères et l’état du droit, les troubles mentaux et les erreurs judiciaires, les rudiments de la facilitation en matière criminelle et la technique « Reid » en matière d’interrogatoire des prévenus ont attiré un bon nombre de participants au colloque, comme en témoignent ces photos ! 26 Le juge François Doyon de la Cour d’appel du Québec, le Dr Sébastien Proulx et Me Bernard Grenier étaient au nombre des conférenciers. Mes Yves Poupart et François Dadour. Le juge François Doyon et Me Thomas Walsh. La présidente de l’AQAAD, Me Lucie Joncas, le juge François Doyon et la présidente du colloque, Me Joëlle Roy. Mes Ulrich Gautier et Paul Charlebois lors de leur présentation. Le juge James Brunton de la Cour supérieure du Québec. Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Mes André Williams, Lucie Joncas, Claude Beaulieu, Joëlle Roy et Paul Charlebois. Mes Williams, Beaulieu et Charlebois ont reçu le Prix Reconnaissance pour leurs 11 ans d’implication, sans interruption, au sein du conseil d’administration de l’AQAAD. Mes Eliane Hogue, Katherine Adams, Jean-Paul Perron et Alexandre Boucher pendant le souper lors de la remise des prix. On s’est bien amusé lors de la soirée disco animée par un D.J. Les conférences ont été très appréciées des participants qui étaient en très grand nombre. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 27 Successions et fiducies personnelles Bienvenue aux généralistes ! Yves Lavertu Nul besoin d’être un spécialiste pour assister au colloque du Barreau du Québec en droit des successions et fiducies personnelles. Le programme concocté en 2007 vise à rejoindre le plus grand nombre de juristes possible. D’un colloque à l’autre, c’est toujours la même hantise qui revient, admet Me André J. Barette. Va-t-on réussir à attirer un grand nombre de participants ? Encore une fois cette année, Me Barette est responsable de la mise sur pied du colloque en droit des successions et fiducies personnelles, un événement organisé par le Service de la formation continue du Barreau dans le cadre de ses colloques thématiques en développements récents. La rencontre se tiendra à Montréal le vendredi 27 avril à l’hôtel Holiday Inn Select, dans le quartier chinois. Chose certaine, André Barette se dit satisfait du programme mis au point : le contenu, affirme-t-il, a de quoi intéresser un large bassin de juristes. Notaires et avocats côte à côte L’aventure de ce colloque a débuté par un simple constat, raconte Me Barette, un avocat montréalais qui travaille à plein temps dans les dossiers de gestion de patrimoine, de régimes de protection, de successions et de fiducies. Vers la fin des années 1990, il s’est rendu compte que sa pratique était maintenant axée en majeure partie sur ce genre de dossiers et qu’il n’était pas le seul juriste dans la situation. L’idée d’organiser pour ses pairs un colloque en droit des successions et fiducies personnelles a ainsi germé. Au lieu d’assister à des rencontres plus spécialisées, un groupe de confrères et lui ont décidé de mettre sur pied un programme distinctif. Son contenu se démarquerait par la singularité suivante : il serait accessible à la plupart des professionnels du droit. « De toute façon, remarque Me Barette, tous les praticiens finissent un jour ou l’autre par aborder ces questions. » En 2001, un minicolloque a ouvert la marche. Converti par la suite sous forme d’un colloque d’une journée complète, l’événement s’est répété presque tous les ans depuis. Celui de 2007 représente le cinquième du genre. Le colloque en droit des successions et fiducies personnelles a une couleur à peu près Programme d’Aide aux Membres du Barreau du Québec, à leur conjoint(e) et aux stagiaires et étudiant(e)s de l’École du Barreau PAMBA Parmi les avocats présents, on compte bien sûr des professionnels dont la pratique est focalisée sur ce genre de dossiers. Mais on remarque aussi des praticiens généralistes, lesquels ne touchent au droit des successions que de manière occasionnelle. Le défi d’un tel colloque, déclare Me Barette, consiste à proposer des présentations qui « ne soient pas du chinois pour les confrères ». Lorsqu’un jour, ils auront à débattre de ces questions devant les tribunaux, non seulement auront-ils acquis des outils de connaissance utiles, mais ils auront appris de plus à développer de bons réflexes. À l’instar des confrères amenés à s’occuper de dossiers en propriété intellectuelle sur une base ponctuelle, bien des praticiens ne concentrent pas leur pratique exclusivement dans le domaine du droit des successions. Mais qu’ils exercent en droit immobilier ou dans un autre secteur, croit André Barette, ils peuvent trouver un intérêt à venir assister à ces conférences. D’ailleurs, lui-même participe à des colloques qui ne sont pas nécessairement liés à son champ de pratique. Un programme diversifié Sept conférenciers ont été invités cette année. Pris dans son ensemble, le programme offre, d’après l’organisateur, un bon équilibre entre les communications plus générales sur le plan de l’approche et celles plus spécialisées. À la fois notaire et professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, M e Jeffrey Talpis viendra parler d’un sujet d’actualité en raison des diverses questions qu’il soulève, c’est-à-dire la validité et l’efficacité des fiducies étrangères en droit international privé québécois. Ce spécialiste en la matière commentera l’affaire Piccini, un jugement pionnier qui questionnait le droit applicable en regard d’une fiducie ayant été constituée dans un État américain, mais qui possédait des biens au Québec. Auteur d’un traité en droit des fiducies, Me John B. Claxton présentera pour sa part un tableau des règles qui gouvernent les placements en matière d’administration du bien d’autrui. Le sujet devrait intéresser aussi bien les notaires que les membres du Barreau. Dépression • Stress • Toxicomanie Autres thèmes susceptibles de rejoindre un public de non-initiés : ceux de Me Louise Tremblay de Montréal concernant la jurisprudence récente en droit des successions – une présentation toujours très attendue d’une année à l’autre, signale Me Barette – et la question de l’annulation de testaments pour motifs de captation ou d’indignité, des situations qui sont loin d’être inhabituelles. Ce sujet sera abordé par Me Marie-Claude Armstrong, qui est également de Montréal. TA CAUSE N’EST PAS PERDUE. À côté de ces conférences aux horizons assez larges, on retrouvera des communications plus ciblées et plus pointues. Avocat à Montréal, Me François Morin exposera les plus récents développements en matière de fiducie pour deux groupes précis d’individus : les personnes handicapées et les conjoints. Me Morin présentera un tableau général de ce genre de fiducies et leur intérêt respectif. Quant à M e Julie Loranger, notaire, elle entretiendra son auditoire des aspects pratiques liés à l’utilisation d’une fiducie dans les transactions immobilières. Elle abordera notamment les principes applicables à ce chapitre. Le thème intéressera particulièrement les praticiens qui exercent en droit immobilier. Le PAMBA vous offre un accès gratuit à des services de psychothérapie et à des groupes d’entraide. Montréal 286-0831 unique en ce qui concerne la composition de son assistance. Il est l’une des rares rencontres de formation où se côtoient notaires et membres du Barreau. Il y a toujours, en effet, un certain nombre de notaires qui y viennent. Enfin, l’organisateur du colloque, Me André Barette, fera lui aussi une présentation. Elle portera sur la fiducie d’utilité sociale. Me Barette en établira tout d’abord les origines, puisque les racines de celle-ci plongent loin dans l’histoire. La fiducie, en effet, a d’abord été utilisée à des fins sociales pour, entre autres, soulager la pauvreté, la maladie et favoriser l’éducation. Avant même l’apparition des fiducies personnelles telles que nous les connaissons aujourd’hui, l’institution que représente la fiducie existait déjà, mais à des fins essentiellement sociales. Extérieur 1 800 74PAMBA Documentation disponible : www.barreau.qc.ca/organisme/pamba Dans son exposé, André Barette mettra l’emphase sur les notions clés en lien avec cette fiducie et il expliquera les conditions de son fonctionnement. Aux États-Unis et au Canada anglais, rappellera-t-il, la fiducie d’utilité sociale s’avère, de nos jours, largement utilisée comme outil de planification. Enfin, le conférencier se penchera sur le rôle des tribunaux lorsque survient une impasse ou une difficulté. Par exemple, si la fiducie d’utilité sociale devient « désaffectée » en raison du fait que le fiduciaire nommé ou le groupe de bénéficiaires désignés n’existe pas, des recours judiciaires sont possibles. Ils « permettent de rediriger le patrimoine vers un organisme qui remplit la même vocation que celle qui avait été envisagée par le constituant », explique l’avocat. 0508130 Là pour rester Depuis l’avènement du nouveau Code civil, fait valoir André Barette, la scène judiciaire québécoise est devenue un terrain particulièrement fertile en décisions rendues en matière de droit des successions. Pour s’en convaincre, signale-t-il, il suffit d’écouter la recension faite chaque année par Me Louise Tremblay. Il y a de plus en plus de jugements en rapport avec ces thèmes. Les confrères qui œuvrent dans le domaine, soutient-il, peuvent l’attester : les questions de planification successorale, de transmissibilité des patrimoines et d’administration du bien d’autrui connaissent aujourd’hui un véritable essor. Parions qu’avec le vieillissement de la population, on n’a pas fini d’en entendre parler. Dans la plus stricte confidentialité. 28 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Les ordonnances de pension alimentaire rétroactives ne devraient pas être exceptionnelles Louis Baribeau, avocat La Cour suprême vient d’établir une série de critères sur lesquels se baser pour décider s’il est équitable de rendre une ordonnance de pension alimentaire rétroactive pour enfant. La décision dans D.B.S. c. S.R.G.; L.J.W. c. T.A.R.; Henry c. Henry et Hiemstra c. Hiemstra i réunit quatre différents pourvois au sujet de demandes de pension alimentaire rétroactives. Les faits varient, mais dans toutes ces causes, le parent créancier de la pension a omis de s’adresser au tribunal en temps opportun pour obtenir la majoration de la pension alimentaire de son enfant et a demandé plus tard une ordonnance rétroactive. Deux des cas relèvent de la Loi sur le divorce et deux autres de la Parentage and Maintenance Act de l’Alberta. Ces différents pourvois soulèvent tous la même question : l’obligation des parents de subvenir aux besoins de leur enfant les oblige-t-ils à majorer leur pension alimentaire avant qu’un accord ou une ordonnance de la Cour les y oblige ? Le juge Michel Bastarache, de la Cour suprême du Canada, qui a rédigé les motifs de la majorité des juges, fait remarquer que pour chacun de ces pourvois, « l’objectif ultime doit être de faire en sorte que l’enfant bénéficie de ce qui lui est dû au moment où il lui est dû. Tout ce qui peut inciter le parent débiteur à se soustraire à ses obligations doit être écarté ». Il ajoute que les demandes d’ordonnances rétroactives ne doivent pas être considérées comme exceptionnelles ou rares et que chaque demande devrait être jugée selon les faits particuliers de la cause. Fondement des obligations des parents Les pouvoirs des tribunaux d’accorder ces ordonnances rétroactives se fondent sur l’obligation des parents de subvenir aux besoins de leur enfant selon leurs revenus. « Cette obligation parentale, tout comme le droit corollaire de l’enfant à des aliments, existe indépendamment de toute loi ou ordonnance judiciaire », indique le juge Bastarache. Les lignes directrices fédérales n’ont fait qu’en préciser le mode de calcul. Ainsi, « sous le régime fédéral, le parent débiteur qui n’accroît pas le montant de la pension à proportion de l’augmentation de son revenu manque à son obligation alimentaire », affirme le juge Bastarache. Mais, en cas de manquement, comment faire respecter cette obligation envers les enfants à charge ? Les lignes directrices fédérales requièrent la présentation d’une demande au nom de l’enfant par une personne légalement autorisée. Pour faciliter l’exercice du droit à la pension alimentaire, elles obligent le débiteur à fournir des renseignements sur son revenu sur demande au plus une fois par année. Le débiteur n’est pas obligé de rajuster automatiquement sa pension dès qu’il a une augmentation de revenu, remarque le juge Bastarache. Cependant, « lorsque son revenu augmente et que le montant de la pension alimentaire pour enfants demeure le même, l’obligation n’est pas remplie, ce qui peut justifier une mesure ultérieure d’exécution judiciaire ». Cas d’ordonnances rétroactives Il y a trois cas où il peut être approprié d’accorder une ordonnance de pension rétroactive pour enfant : soit qu’un tribunal ait déjà ordonné une pension alimentaire pour la période en cause; soit qu’un accord soit déjà intervenu entre les parties; soit qu’un tribunal n’ait pas encore ordonné le paiement d’une pension alimentaire pour enfants. L’article 17 de la Loi sur le divorce accorde explicitement aux tribunaux le droit d’exercer leur pouvoir discrétionnaire pour rendre des ordonnances modificatrices rétroactives. Quant au pouvoir de rendre des ordonnances rétroactives en l’absence d’ordonnances antérieures, il est permis implicitement par l’article 15.1 qui ne comporte pas de restrictions quant à la date de départ de l’ordonnance. Une question d’équité Avant d’accorder ou rejeter une demande d’ordonnance rétroactive, les tribunaux doivent se demander si la rétroactivité est opportune et équitable compte tenu des circonstances pertinentes. Une ordonnance peut être inopportune, par exemple, si elle ne procure aucun avantage concret à l’enfant ou en raison des difficultés financières qu’elle occasionnerait au débiteur. L’équité implique d’établir un équilibre entre deux attentes différentes : premièrement la certitude que l’ordonnance de pension alimentaire est exécutoire tant qu’elle n’est pas modifiée; deuxièmement, les attentes qu’un changement dans la situation du débiteur alimentaire, par exemple, une augmentation de revenus, modifie le montant de la pension et à ce qu’une ordonnance rétroactive soit demandée. « Lorsque la situation change, l’équité commande que les obligations s’y adaptent », affirme le juge Bastarache. Le Journal Barreau du Québec Pour établir cet équilibre, les juges doivent « déterminer si le parent créancier avait un motif valable de différer la demande tout en tenant compte du comportement du parent débiteur, de la situation de l’enfant et des difficultés qu’une ordonnance rétroactive pourrait causer », écrit-il dans sa décision. Retard à présenter la demande de rétroactivité Les circonstances du créancier à s’adresser à la Cour sont cruciales pour décider si la rétroactivité est justifiée. Les tribunaux ne peuvent pas présumer que le retard est justifié. Cependant, ils doivent être sensibles aux craintes du créancier de faire cette demande, par exemple, à sa peur légitime de la réaction vindicative de l’ex-conjoint. Il y a lieu également de tenir compte si le créancier n’est pas en mesure émotionnellement ou financièrement de présenter la demande ou qu’il a été mal conseillé par son avocat. Le comportement répréhensible du parent débiteur Le juge Bastarache qualifie de répréhensible « tout acte du parent débiteur qui tend à faire passer ses intérêts avant le droit de l’enfant à une pension alimentaire d’un montant approprié ». Par exemple, dissimuler sciemment l’augmentation de son revenu à l’autre parent, l’induire en erreur ou l’intimider pour éviter une augmentation de la pension sont des actes répréhensibles. Cependant, la croyance sincère du débiteur qu’il remplit son obligation n’est pas répréhensible. La situation de l’enfant « L’enfant qui jouit actuellement d’un niveau de vie relativement élevé bénéficiera moins d’une ordonnance rétroactive que celui qui se trouve actuellement dans le besoin », fait remarquer le juge Bastarache. De plus, les besoins de l’enfant à l’époque où la pension réclamée aurait dû être versée entrent en ligne de compte. Par exemple, une ordonnance rétroactive pourrait réparer les problèmes causés à l’enfant dans le passé par l’omission d’augmenter la pension à laquelle il avait droit. « Par contre, une telle ordonnance est plus difficile à justifier dans le cas où l’enfant a bénéficié de tous les avantages qu’il aurait obtenus si les deux parents avaient subvenu à ses besoins », précise le juge Bastarache. Par ailleurs, il indique que les difficultés supplémentaires subies par le créancier ne sont pas pertinentes à la décision d’accorder la rétroactivité. Difficultés que pourrait causer la rétroactivité Une ordonnance peut entraîner des difficultés du fait qu’elle est rétroactive. Par exemple, les ressources actuelles du débiteur peuvent entrer en ligne de compte, car contrairement à la pension pour l’avenir, la pension rétroactive n’est pas intrinsèquement liée aux ressources actuelles du parent débiteur. Les autres obligations familiales du parent débiteur peuvent aussi être considérées dans ces difficultés. Date de rétroactivité Après avoir déterminé, d’après l’ensemble des circonstances, qu’une ordonnance rétroactive est justifiée, il convient d’établir à quand elle devrait remonter. Généralement, la date à retenir est celle où le parent débiteur a informé réellement, sans retard indu, l’ex-conjoint de son augmentation de revenu. Faire rétroagir l’ordonnance à la date de la demande judiciaire ou de la demande formelle n’est généralement pas approprié. Il faut laisser aux parties le temps de négocier. « Le parent créancier ne devrait pas avoir à sacrifier son droit à la pension pendant la période de négociation formelle », indique le juge Bastarache. Cependant, si le créancier tarde sans justification à présenter une demande d’ordonnance rétroactive, la période de retard pourrait être soustraite de la période de rétroactivité. Dans les cas où le débiteur a omis d’aviser honnêtement son conjoint de son augmentation de revenu ou a agi de manière répréhensible, il y a lieu de faire remonter l’ordonnance jusqu’à la date réelle de la majoration du revenu. Cependant, on ne devrait pas remonter à plus de trois ans avant la date de l’information réelle, étant donné que les règles directrices fédérales n’obligent pas le parent à divulguer son revenu au-delà de trois ans. On ne peut que recommander la lecture du texte intégral de la décision, une centaine de pages, aux praticiens en droit de la famille. Il est particulièrement intéressant de voir comment la Cour suprême applique aux quatre cas d’espèces qui lui ont été soumis les critères qu’elle a élaborés. i 2006 CSC 37. Avril 2007 29 Le jeu en vaut-il la chandelle ? Catherine Sainte-Marie Delmaire, avocate Que vous ayez ou non fait signer une convention d’honoraires pour la prestation de vos services professionnels, votre facturation doit respecter en tout temps le Code de déontologie des avocats (le Code), dont l’article 3.08.01 indique que celle-ci doit être juste et raisonnable. Bien souvent, cette raisonnabilité s’évalue a posteriori, c’est-àdire une fois les services rendus et les honoraires facturés. Lors d’un tel exercice, l’évaluation s’effectue selon les normes de l’article 3.08.02 du Code : a) b) c) d) e) f) l’expérience; le temps consacré à l’affaire; la difficulté du problème soumis; l’importance de l’affaire; la responsabilité assumée; la prestation de services professionnels inhabituels ou exigeant une compétence ou une célérité exceptionnelles; g) le résultat obtenu; h) les honoraires judiciaires et extrajudiciaires prévus aux tarifs. Dans le cas où vous auriez fait signer une convention d’honoraires, la raisonnabilité de cette dernière sera aussi analysée. On considérera, notamment, le ou les modes de rémunération prévus. Bien souvent, une convention déraisonnable sera caractérisée par un cumul de rémunérations ou une exagération au niveau du taux horaire ou du pourcentage. Mais qu’en est-il des avocats qui présentent tout de même au client pour signature une convention d’honoraires déraisonnable ? Dans le cas où l’avocat en question facture moins que ce que lui permet sa convention, pourrait-il argumenter qu’il y a absence de préjudice au client et que sa facturation, elle, demeure donc raisonnable ? Non, puisque la faute disciplinaire est sanctionnée sans qu’il soit nécessaire qu’il y ait de dommages et puisque le Code interdit spécifiquement toutes méthodes et attitudes susceptibles de donner à la profession un caractère de lucre et de commercialité1. Le Code prévoit à l’article 3.08.01 que « l’avocat doit demander et accepter des honoraires justes et raisonnables ». Il pourrait donc être soutenu que le simple fait de présenter une convention déraisonnable quant aux honoraires contrevient au Code, et ce, même si l’avocat n’a jamais facturé selon le contenu de la convention. À cet égard, le Tribunal des professions2 a exprimé sa pensée de la façon suivante : « Pour qu’une méthode ou attitude soit susceptible de donner à la profession le caractère de lucre et de commercialité à l’occasion de la détermination d’honoraires, il n’est pas nécessaire qu’il y ait poursuite en justice selon la convention ou que paiement soit requis. Il suffit que cette convention existe et qu’elle soit de nature telle qu’elle enfreigne le règlement. » La question fut ensuite soulevée par le Comité de discipline en 2005 dans Mandron c. Rollet. Dans cette affaire, le Comité de discipline acquitte l’intimé d’une infraction liée aux honoraires excessifs. Il est toutefois intéressant de noter que, en dissidence, le président, Me Réjean Blais, indique son opinion selon laquelle l’intimé aurait dû être trouvé coupable au motif que « l’infraction reprochée à l’intimé ne concerne pas la facturation d’honoraires non justifiés, mais le fait d’avoir fait signer une convention d’honoraires abusive et hors de proportion avec le travail de nature légale à effectuer ». Cette façon de voir les choses a fait son bout de chemin, puisqu’en 2006, une autre décision du Comité de discipline3 a confirmé cette position voulant que le simple fait qu’une convention déraisonnable existe pose problème. En effet, le Comité précise que l’infraction reprochée à l’intimée n’est pas d’avoir exigé l’application d’une clause de la convention, mais bien de l’avoir inscrite dans celle-ci et présentée à des clients pour signature. Bien qu’au Québec, les décisions confirmant cette position ne soient pas nombreuses, il est possible qu’une telle argumentation soit de plus en plus faite par le Bureau du syndic. Notez qu’en plus de s’exposer à une plainte disciplinaire, ces avocats risquent également de voir leur convention d’honoraires déclarée nulle par un tribunal civil en cas de contestation4. Ailleurs au pays, l’Association du Barreau canadien et certains barreaux d’autres provinces semblent reconnaître directement cette contravention au Code de déontologie professionnelle : « L’avocat ne doit pas : (a) stipuler, demander ou accepter des honoraires clandestins, exorbitants ou déraisonnables ». Au Québec, une telle contravention est clairement rattachée au devoir de l’avocat d’éviter toute méthode et attitude susceptibles de donner à sa profession un caractère de lucre et de commercialité, mais également à l’article 3.08.01. Ainsi, il apparaît clair que le simple fait de demander la signature d’une convention d’honoraires déraisonnable peut contrevenir au Code de déontologie des avocats. À cet égard, la présentation au client d’une convention déraisonnable entache l’image de la profession. La question à se poser, pour l’avocat qui fait signer une convention déraisonnable, est donc de savoir si le risque d’une plainte disciplinaire et de voir sa convention annulée par la Cour en vaut vraiment la chandelle ? 1 3.08.03. Avocats c. Bernatchez [1989] D.D.C.P. 258. autre décision intéressante Tribunal – Avocats – 2 [1984] D.D.C.P.136. 3 M e Michel Jolin ès qualités c. M e Brigitte Gauthier, 06-0101547. 4 Francoeur c. Belzil, REJB 200234924 (C.A.). Voir aussi Bigras c. Terrault et al, REJB 200352287. 2 Modifications à vos honoraire ? Lorsque vous apportez des modifications à vos honoraires, il est fortement recommandé de rencontrer votre client pour l’en informer. Ce devoir d’information est aussi une excellente occasion de parler à votre client sur le travail effectué, la stratégie employée ou de tout autre projet. L’ADN À VOTRE SERVICE! Paternité Test de filiation Conservation Médico-légal Témoignage expert Tél.: 1 888 988-1888, poste 247 Téléc.: (450) 663-4428 3885, boul. Industriel, Laval (Québec) H7L 4S3 30 Avril 2007 Le Journal 07044 www.proadn.com Barreau du Québec Le droit collaboratif Au rythme des avocats et des clients Louis Baribeau, avocat Aux côtés de la médiation et de la négociation, un nouveau mode de règlement des litiges qui se déroule au rythme des avocats et des clients vient de faire son apparition au Québec en pratique familiale. En droit collaboratif, les avocats et les clients signent un engagement à collaborer au règlement de leur litige et à faire preuve de transparence dans la communication des informations pertinentes. « Il n’y pas de dates de Cours à respecter, les délais prévus au Code de procédure civile n’existent pas. La gestion de l’agenda est relaxe. Cela permet de régler selon le rythme des avocats et des clients », indique M e Claudia P. Prémont lors de la conférence qu’elle a présentée le 21 février, organisée par le Comité de services aux membres du Barreau de Québec et intitulée Le droit collaboratif, un autre outil pour bien servir votre client. Le droit collaboratif est né en 1990 au Minnesota et cette approche est utilisée aujourd’hui couramment dans plusieurs villes américaines. Au Canada, il existe des groupes d’avocats pratiquant en droit collaboratif à Toronto, Calgary, Montréal, Québec et en Colombie-Britannique. Le droit collaboratif est basé sur la prémisse que 75 à 80 % des dossiers se règlent avant procès, affirme Me Prémont. « Les gens veulent un règlement avant tout », dit-elle. En visant un règlement négocié et en travaillant à cet objectif dans un esprit de collaboration, les possibilités d’entente sont meilleures. En médiation, beaucoup de clients ressentent de l’insécurité parce qu’ils ne sont pas accompagnés de leur avocat et ils vont rarement chercher les avis juridiques dont ils ont besoin. « Contrairement à la médiation, le processus de droit collaboratif implique l’assistance de l’avocat en tout temps », précise M e Prémont. Cela réduit le stress inhérent à la médiation. Recours judiciaires écartés Dans la pratique ordinaire, à moins qu’une des parties soit pressée parce qu’elle veut déménager ou se remarier, par exemple, la plupart des règlements interviennent peu avant la date butoir de l’audition. En droit collaboratif, on ne veut pas se servir de la Cour pour obtenir des concessions. L’entente de collaboration à quatre prévoit qu’advenant un échec des négociations, chaque partie mettra fin au mandat de son avocat et engagera un nouveau procureur pour la représenter dans les procédures judiciaires contestées. « L’avocat collaboratif doit aider à résoudre les conflits familiaux sans aller à la Cour ou être menacé d’y aller, ce qui modifie le pouvoir de négociation des parties », pense Me Prémont. Transparence Différences avec la négociation et la médiation Dans la négociation ordinaire, les avocats agissent de manière stratégique, ils se protègent en évitant de parler des points faibles et se gardent une carte cachée. On ne sait pas e M Claudia P. Prémont ce que l’autre pense. En droit collaboratif, l’entente de collaboration prévoit que les avocats et les parties divulguent Le processus de négociation ordinaire en droit de la famille consiste en échanges de toute l’information pertinente au litige, ce qui inclut les vraies raisons motivant leurs correspondance, en conversations téléphoniques ou en rencontres entre procureurs. demandes. Si un conjoint demande la maison, il devra expliquer pourquoi. Par « Les clients peuvent avoir l’impression de ne pas être partie prenante à ce exemple, parce qu’il veut voir les enfants plus souvent. processus », souligne Me Prémont. Dans la pratique du droit collaboratif, le client est On dévoile nos points faibles autant que nos points forts et on demande à la partie directement impliqué dans les négociations, et il contrôle celles-ci. adverse de prendre soin de nos faiblesses, dit Me Prémont. « Si on réussit, c’est parce qu’on s’est dit les vraies affaires », conclut-elle. Le règlement en droit collaboratif comble certaines lacunes des modes de règlements non judiciaires les plus courants, soit la négociation et la médiation. Le droit collaboratif représente un compromis intéressant entre la négociation et la médiation. Il peut nécessiter un investissement en temps et en argent plus important que ces autres modes de règlement. En revanche, c’est une approche qui sécurise les clients et leur évite le stress du recours judiciaire. Le droit collaboratif représente un compromis intéressant entre la négociation et la médiation. Il peut nécessiter un investissement en temps et en argent plus important que ces autres modes de règlement. En revanche, c’est une approche qui sécurise les clients et leur évite le stress du recours judiciaire. Information et formation Pour en savoir plus sur le droit collaboratif ou vous inscrire à une formation dans ce domaine, rendez-vous sur le site du Groupe de droit collaboratif du Québec au www.droitcollaboratifquebec.ca. Les 5 étapes du droit collaboratif On peut être tenté, par souci d’efficacité, de passer par-dessus certaines étapes. Selon Me Claudia P. Prémont, il est préférable de les franchir une à une pour que ça fonctionne. La consultation initiale en droit familial L’avocat offre à son client les différents modes de règlement du litige. S’il y a lieu, il lui fait signer un mandat indiquant qu’il opte pour le droit collaboratif. Le contact initial entre avocats Les deux avocats discutent en personne ou au téléphone des points urgents à régler ainsi que des préoccupations générales de leurs clients et fixent l’ordre du jour de la première rencontre de règlement. La rencontre préparatoire avec le client L’avocat prend connaissance des faits du litige, des objectifs de son client, de ses motivations, lui explique ses droits et obligations, le déroulement de la rencontre de règlement et suggère des façons de communiquer positives et constructives. Rencontres de règlement Lors de la première rencontre de règlement, les avocats lisent et expliquent l’entente de participation en droit collaboratif et la signent avec les deux conjoints. Ensuite, tous les quatre préparent l’échéancier des rencontres et l’ordre du jour de la prochaine rencontre. À la fin de chaque réunion, les parties et les avocats préparent l’ordre du jour de la rencontre suivante. Un procès-verbal de la réunion précédente est approuvé au début de chaque rencontre. Conclusion d’une entente de règlement L’entente hors Cour est signée par les parties et leurs avocats en présence les uns des autres pour être ensuite entérinée par le tribunal dans le cadre d’une procédure judiciaire normale. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 31 Cowansville, Val-d’Or, Valleyfield Enfin des sous pour trois palais de justice Lisa Marie Noël Après plusieurs années de demandes de la part de la communauté juridique et de visites de ministres dans les palais de justice, le ministère de la Justice du Québec a annoncé, le 15 février dernier, l’investissement de plusieurs millions de dollars pour des travaux de rénovation et d’agrandissements dans les palais de justice de Cowansville, Val-d’Or et Salaberry-de-Valleyfield. C’était presque devenu une tradition dans les sections de Richelieu, Bedford et Abitibi : les bâtonniers se transmettaient d’année en année le dossier relatif au palais de justice trop petit, désuet ou mal adapté à la réalité de la justice d’aujourd’hui. Lors de la prochaine assemblée générale annuelle, c’est vraisemblablement un dossier de suivi qui sera remis à leur successeur. Cowansville : la suite d’une promesse non tenue À Cowansville, la communauté juridique est heureuse, mais se retient de crier victoire. Avant de sabler le champagne, elle attend des gestes concrets. « On a déjà eu une pelletée de terre pour le stationnement », indique le bâtonnier de Bedford, Jocelyn Bélisle. Ça, c’était en 1994. Des rénovations et un agrandissement avaient été promis pour le palais de justice de Cowansville, voisin de l’hôpital sur la rue Principale. Puis le beau projet est tombé dans l’oubli et ne s’est jamais concrétisé. Avec les 11 millions alloués pour sa restauration, le palais de justice de Cowansville, un bâtiment patrimonial datant de 1858, aura deux salles d’audiences sécuritaires et adaptées aux nouvelles technologies. Ces deux salles permettront même une réduction des délais au palais de justice de Granby, note le bâtonnier. Il avait abondamment utilisé cet argument auprès du ministère, espérant faire débloquer le dossier. C’est chose faite. La restauration annoncée du bâtiment de la rue Principale n’aura rien à voir pourtant avec les promesses de 1994. Le Soleil de Salaberry-de-Valleyfield Les activités judiciaires se déroulent présentement dans un ancien garage de la voirie municipale, mal adapté au point de vue logistique avec une seule salle d’audience et certaines lacunes en sécurité. Le palais de justice de Cowansville est malheureusement réputé dans la province pour sa médiocrité, ses salles trop petites, mal insonorisées, son plafond qui coule, les fenêtres qui fuient. Et si l’annonce du 15 février était la bonne ? Les avocats de Cowansville ne pourraient qu’en être ravis. Me Jocelyn Rancourt, le ministre de la Justice Yvon Marcoux, Denis Lapointe, maire de Salaberry-deValleyfield « En 1994, on parlait d’un mégapalais avec de la place pour un juge résident en Cour supérieure et la possibilité d’entendre des causes en criminel », rappelle Me Bélisle, qui pratique à Waterloo. Cette fois, les plans ne prévoient pas de criminel à Cowansville. Toutes les causes resteront à Granby. C’est un moindre mal, concède le bâtonnier, puisque seulement une vingtaine de kilomètres séparent les deux palais. Faites-vous une loi de DÉMARRER du bon pied! Vous venez d'être assermenté? Vous voulez réorienter votre carrière en pratique privée? Démarrer votre propre cabinet vous semble la solution? SERVICE DE DÉMARRAGE GRATUIT POUR INFORMATION 514 954-3480 ou 1 800 361-8495 poste 3480 Télécopieur: 514 954-3470 En collaboration avec 32 Avril 2007 La Division des petites créances et la Chambre de la jeunesse siégeront toujours au palais de justice de Cowansville. Les cérémonies de mariage et d’union civile seront beaucoup plus invitantes dans un édifice patrimonial que dans un ancien garage. Malgré les espoirs déçus de 1994, un vent d’enthousiasme souffle dans Bedford. Le bâtonnier est plutôt confiant. « Les travaux devraient commencer en octobre 2008 et à l’hiver 2009, on va plaider au 920, rue Principale », espère Jocelyn Bélisle. Valleyfield en PPP ? La communauté juridique de Salaberry-de-Valleyfield a elle aussi été échaudée par des promesses non tenues dans le passé. En 1990, le palais de justice était déjà trop petit, les sept salles d’audience ne suffisent plus depuis longtemps pour la population sans cesse grandissante. Selon les chiffres du ministère, la région comptait 185 000 habitants en 1996 et aujourd’hui, 265 000. Les ministres de la Justice se sont succédé et ont tour à tour visité le palais. Ils l’ont tous inscrit à leur liste de priorités, mais les actions concrètes ont toujours tardé. « C’est la première fois que le Conseil du Trésor approuve la dépense et que l’annonce est si officielle », se réjouit Me Jocelyn Rancourt, du Comité d’agrandissement du palais de justice, comité mis sur pied il y a plus de sept ans. C’est bon signe, croit-il. Le bâtonnier de Richelieu, Me Benoît Boucher de Sorel-Tracy était très content de l’annonce du ministre. Même s’il ne plaide pas souvent à Salaberry-de-Valleyfield, il savait que le palais de justice tombait dans la désuétude. Le coût des travaux est estimé à plus de 58 millions de dollars. C’est que le palais de justice sera agrandi de façon substantielle. La superficie utilisable passera de 3 652 m2 à 5 520 m2 notamment grâce à la délocalisation du centre de détention situé au deuxième étage de l’édifice. Déjà, la prison de Valleyfield était menacée de fermeture par un projet de fusion et de centralisation des centres de détention en Montérégie. Ce projet est présentement à l’étude par le ministère de la Sécurité publique. Le déménagement du centre de détention n’est pas une bonne nouvelle pour les criminalistes de l’endroit. « Devant l’ampleur des travaux à réaliser et dans la recherche de la meilleure utilisation possible des fonds publics, l’Agence des partenariats public-privé analysera la pertinence de procéder aux travaux en mode PPP », a révélé par communiqué le ministère de la Justice. L’Agence a quatre mois pour rendre son avis. Si le mode PPP n’est pas retenu, c’est le gouvernement du Québec qui prendra les travaux en mains. Me Rancourt de Valleyfield, ancien bâtonnier de la section de Richelieu, explique que l’état des besoins du palais de justice a été déterminé conjointement par le ministère de la Justice et le Comité d’agrandissement regroupant des avocats de la section. Valleyfield a besoin de plus de salles d’audience. Il n’est pas rare de devoir louer des salles à l’extérieur pour pallier cette carence. Le palais de justice rénové promet dix salles d’audience, des salles polyvalentes ainsi que l’aménagement d’une salle de conférence de règlement à l’amiable. L’ajout de ces salles supplémentaires réduira les Le Journal Barreau du Québec délais en plus de regrouper toutes les causes sous le même toit, mentionne Me Rancourt. Le nouveau palais permettra également la tenue de procès de longue durée dont les délais sont en ce moment insupportables. Me Jocelyn Rancourt avoue que le Comité a dû faire des concessions. Il a obtenu du gouvernement 10 salles au lieu de 11. La bibliothèque demeura également avec la bibliothèque municipale au Cégep de Valleyfield. Il est satisfait par contre d’obtenir plus de salles d’entrevue, puisqu’il doit régulièrement rencontrer des témoins dans les rares cubicules aménagés à cet effet au palais de justice. Avec seulement un panneau qui protège des oreilles indiscrètes, la confidentialité est actuellement loin d’être assurée. Le Comité restera-t-il en place même si l’annonce d’un important montant d’argent pour agrandir le palais a été fait ? « Oui, c’est sûr. On a déjà vécu dans le passé des promesses qui ne se sont pas réalisées. On ne veut pas que ça se reproduise », répond Me Rancourt. Et si le gouvernement a changé le 26 mars, il ne croit pas que le projet soit compromis. Tant les ministres libéraux que péquistes, durant les dernières années, s’entendaient pour faire de Valleyfield un lieu prioritaire. Les travaux d’agrandissement s’échelonneront d’ici la fin 2010 et seront effectués de façon à continuer d’offrir tous les services judiciaires sans interruption. Un vrai palais pour Val-d’Or À Val-d’Or, c’est 16 millions qui ont été approuvés pour l’agrandissement du palais de justice. Enfin ! se réjouissent plusieurs avocats. « On est ravi et enchanté par l’annonce », souligne Me Jean-Pierre Gervais de Val-d’Or, responsable du Comité d’amélioration du palais de justice. « Ça va devenir un véritable palais de justice », déclare le bâtonnier de l’Abitibi, René Martineau, pratiquant à Amos, qui a souvent l’impression que le présent palais est le cumul d’un « paquet de racoins » improvisés. L’édifice abritant le palais de justice ne suffit plus. L’ancien bâtiment administratif datant des années 1960 a été adapté tant bien que mal pour répondre aux besoins toujours croissants de la population en explosion démographique. « Il fallait faire preuve de créativité pour que tout fonctionne, mais là, il n’y a plus de place pour l’imagination. Il n’y a plus un pouce carré de disponible », affirme René Martineau. « Souvent, on a agrandi par l’intérieur. On s’attendait donc à devoir faire plusieurs compromis. Mais non, selon la présentation, les travaux seront majeurs et sont perçus par tout le monde à la hauteur des attentes », mentionne Jean-Pierre Gervais, satisfait de la proposition du ministère. Depuis plusieurs mois, des fonctionnaires du ministère de la Justice rencontrent la communauté juridique de Val-d’Or pour faire l’état des besoins. Résultat : le palais de justice comptera un étage supplémentaire et sera agrandi. L’objectif était tout d’abord d’éviter de recourir à la location de salles à l’extérieur du palais pour les tribunaux administratifs et de pouvoir tenir des procès de longue durée sans que ça ne devienne un casse-tête dans l’organisation. Une quatrième salle d’audience sera bienvenue en plus d’une salle de médiation. Les avocats n’auront plus à user de stratégies pour dénicher un coin tranquille et le moindrement confidentiel pour rencontrer leurs clients. À la suite des travaux, le palais comptera dix salles d’entrevue supplémentaires. La sécurité sera également accrue. Fini la salle d’attente de 28 chaises installées dans un corridor où se côtoient victimes, agresseurs, témoins et familles en instance de divorce. Le Comité d’agrandissement a atteint son objectif : obtenir la rénovation du palais de justice. Comme le Comité a été consulté pour dresser l’état des besoins, Me Gervais considère qu’il est inutile de jouer au chien de garde, mais il restera attentif. Le bâtonnier Martineau fonde de bons espoirs pour le nouvel édifice. Il a déjà visité le palais de justice de Mont-Laurier inauguré en juin 2005. Les travaux d’agrandissement ont été bien exécutés tout en gardant le cachet du bâtiment. Il souhaite que le même soin sera mis à Val-d’Or. « On a hâte de voir la première pelletée de terre, parce que certains sont sceptiques », dit René Martineau. Plusieurs pourraient croire en une annonce électoraliste. Selon le bâtonnier, la décision n’a pas été précipitée, même s’il accorde qu’elle arrivait à point pour la campagne électorale. Les fonctionnaires du ministère et la communauté juridique de Val-d’Or travaillaient sur le dossier depuis un bon moment déjà. Durant la période des travaux, aucune audience ne sera entendue au palais de justice de Val-d’Or. Ces activités seront dirigées vers d’autres salles ou au palais de justice d’Amos. Selon le ministère de la Justice, l’inauguration du nouveau palais de justice devrait se tenir au courant de l’année 2009. AVIS DE RADIATION AVIS est par les présentes donné que le Comité administratif du Barreau du Québec, à sa séance du 22 février 2007 a, en vertu du devoir lui étant imposé par l’article 86(l)(i) du Code des professions, prononcé la radiation des membres n’ayant pas versé dans le délai fixé les cotisations dont ils sont redevables à l’Ordre. Le Comité administratif du Barreau du Québec a prononcé la radiation des personnes suivantes: M. Dominique Bélisle M. Claude Larochelle 269425-5 199161-2 Hull Montréal Montréal, le 22 février 2007. Le Directeur général, Jacques Houle, avocat Veuillez communiquer avec le Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec (Montréal: 514-954-3466; extérieur: 1-800-361-8495 poste 3466) afin de vérifier si ces personnes ont régularisé leur situation depuis le 12 mars 2007. PR00105 Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 33 La Commission des lésions professionnelles (CLP) Un tribunal accessible Johanne Roy La Commission des lésions professionnelles, tribunal administratif spécialisé en santé et sécurité du travail, célébrera son 10e anniversaire l’an prochain. Depuis sa création, le 1er avril 1998, la CLP a compétence exclusive pour décider des recours formés à l’encontre des décisions rendues par la CSST. La CLP n’est pas tenue à l’application des règles de procédure et de preuve civiles. Elle possède ses propres règles de preuve, de procédure et de pratique qui visent le traitement simple, souple et rapide des demandes soumises au tribunal. D’ailleurs, de nouvelles règles de preuve entreront en vigueur prochainement. Les principaux changements visent à adapter le règlement actuel aux nouvelles technologies de l’information et à faciliter le traitement des dossiers de contestation portant sur l’existence d’une maladie professionnelle. Des précisions sont apportées à la procédure relative à la représentation d’une partie et à la citation à comparaître. Les nouvelles règles introduisent l’exigence d’un avis préalable de divulgation de la présence à l’audience d’un professionnel appelé à témoigner sur l’état de santé d’un travailleur ou à titre d’expert. Finalement, elles modifient l’énumération des jours non juridiques. C’est plus de 180 000 contestations de travailleurs et d’employeurs que le tribunal a traitées depuis dix ans. En 2005-2006, la CLP a ouvert 27 011 dossiers et en a fermé 26 149. De plus, les décisions ont été rendues dans un délai de 7,2 mois pour les dossiers réguliers alors que la loi prescrit un délai de 9 mois. « La CLP se veut un tribunal accessible qui offre des services de qualité adaptés aux besoins de sa clientèle. Celle-ci peut, selon son choix, recourir à la conciliation ou être entendue par un commissaire lors d’une audience. Une centaine de commissaires et une cinquantaine de conciliateurs s’affairent à régler les litiges dans les délais prescrits par la loi », explique la présidente de la CLP, Me Micheline Bélanger. La Commission des lésions professionnelles comporte deux divisions : la Division du financement, où le commissaire siège seul, et la Division de la prévention et de l’indemnisation des lésions professionnelles où deux membres, l’un issu des associations d’employeurs et l’autre des associations syndicales, siègent auprès du commissaire et ont pour fonction de le conseiller. Ils peuvent poser des questions lors de l’audition et exprimer leur avis au commissaire qui, toutefois, rend seul la décision. Dans les deux divisions, le commissaire peut aussi être assisté par un assesseur qui agit comme conseiller sur toute question de nature médicale, professionnelle ou technique. 34 Avril 2007 Une préparation adéquate Les décisions du tribunal sont sans appel. Il importe donc aux parties et à leurs représentants de bien se préparer pour l’audience. « Qui dit préparation, dit bonne connaissance du dossier et du droit applicable. Les avocats ont en main le dossier bien avant les commissaires de la CLP. Ils disposent Me Micheline Bélanger Le Journal Barreau du Québec donc du temps nécessaire pour bien se préparer et anticiper les prochaines étapes. Par exemple, les avocats peuvent demander une conférence préparatoire ou la conciliation, convenir d’admissions ou suggérer toute solution innovatrice », mentionne Me Micheline Bélanger. Les commissaires s’attendent avant tout que les avocats soient prêts pour l’audience. Plusieurs éléments sont nécessaires à une bonne préparation. En voici quelques-uns : • Procédez à l’analyse du dossier. Cernez l’objet du litige avec le client. Obtenez tous les documents que votre client a en sa possession, qu’ils soient pertinents ou non. Vous ferez le tri et éviterez des surprises à l’audience. En demeurant neutre et objectif, relevez les points forts, les lacunes, les informations incomplètes ou les documents manquants. C’est fondamental. C’est plus de 180 000 contestations de travailleurs et d’employeurs que le tribunal a traitées depuis dix ans. En 2005-2006, la CLP a ouvert 27 011 dossiers et en a fermé 26 149. De plus, les décisions ont été rendues dans un délai de 7,2 mois pour les dossiers réguliers alors que la loi prescrit un délai de 9 mois. Pendant l’audience, le commissaire permet à l’assesseur de poser des questions pertinentes dans le respect des témoins pour mettre en évidence des informations susceptibles d’éclairer le tribunal. Il évite les questions suggestives et toute attitude de confrontation avec les témoins. Le commissaire peut suspendre l’audience afin de permettre à l’assesseur de donner son avis s’il juge que la question ou l’objection formulée a une certaine portée. Après l’audience, dans la mesure du possible, l’assesseur donne son avis immédiatement après l’audience. L’assesseur valide auprès du commissaire certaines prémisses factuelles et répond aux interrogations du commissaire ou des membres. À la demande du commissaire, l’assesseur résume par écrit le témoignage des experts qu’il a entendus et le contenu des documents médicaux versés en preuve. • Rencontrez les témoins ou contactez-les avant l’audience pour bien les informer sur le déroulement d’une audience, du droit des autres parties et des membres du tribunal à leur poser des questions. Écoutez ce qu’ils ont à dire et prévoyez les questions de l’autre partie. Mieux vaut entendre leurs réponses avant l’audience pour ne pas être pris au dépourvu. La conciliation accélérée • Contactez l’autre partie avant l’audience pour être informé de faits importants qui vous permettront d’ajuster votre préparation, votre argumentation et l’assignation des témoins. Au besoin, vous pourrez également échanger des documents qui seront versés au dossier avant l’audience. Plusieurs raisons militent en faveur de la conciliation accélérée, et ce, tant pour le tribunal que pour les parties. D’abord, la conciliation offre une procédure beaucoup moins lourde et coûteuse que l’audience. Cela diminue les délais et les coûts en terme de représentation, d’expertise, de témoins. La conciliation permet de mieux vous préparer et le travail amorcé pourra servir si le client décide d’aller en audience puisque les parties auront une bonne idée des enjeux du dossier. De plus, ils pourront convenir ensemble d’une date d’audience, favorisant du même coup une meilleure efficacité et stabilité des rôles du tribunal. • Respectez les délais prévus aux Règles de preuve, de procédure et de pratique de la Commission des lésions professionnelles. Les commissaires s’attendent à ce que vous ayez fourni toutes les preuves factuelles communes le plus tôt possible, de manière à faciliter le déroulement de l’audience. • Si vous prévoyez soulever une question préliminaire, ayez la courtoisie de l’annoncer à l’autre partie et au tribunal avant l’audience. Le rôle de l’assesseur Une vingtaine d’assesseurs de la CLP siègent auprès des commissaires et les conseillent sur toute question de nature médicale, professionnelle ou technique. L’assesseur n’agit pas comme expert des parties, ni examinateur, ni décideur. Il exerce son rôle en toute intégrité, impartialité et objectivité. Avant l’audience, l’assesseur participe à une rencontre préparatoire avec le commissaire et les deux membres, l’un issu des associations d’employeurs et l’autre des associations syndicales, afin d’en arriver à une compréhension commune de l’objet du litige et des aspects factuels, juridiques et scientifiques du dossier. Ensemble, ils cernent avec objectivité et impartialité les éléments de preuve déterminants sur lesquels portera leur attention. Le commissaire identifie les questions préliminaires pouvant surgir à l’audience. Il invite l’assesseur à expliquer, en termes simples et clairs, les notions relevant de sa compétence et vers lesquelles le débat risque de s’orienter. L’assesseur mentionne, s’il y a lieu, l’existence de diverses écoles de pensée sur les sujets médicaux, professionnels ou techniques en litige. Il apporte son point de vue afin que le tribunal soit en mesure de rendre la meilleure décision. Des services en ligne Le site Web de la CLP offre une foule de renseignements sur le fonctionnement du tribunal, les lois, la jurisprudence, les codes de déontologie, les services en ligne. Les avocats peuvent aussi consulter le plumitif des dossiers de leurs clients par Internet. Le formulaire de contestation est également disponible. De plus, on peut recevoir les décisions du tribunal par courriel plutôt que par la poste. www.clp.gouv.qc.ca Visioconférence Les équipements de visioconférence font l’envie de plusieurs tribunaux. D’ici la fin du mois d’avril 2007, tous les bureaux de la CLP, à l’exception de Sainte-Anne-des-Monts, seront équipés de la visioconférence. Le but n’est pas de tenir des audiences à distance, mais de disposer des services d’experts situés dans les grands centres. Les clients, employeurs et travailleurs peuvent, au besoin, recourir à cet équipement pour faire entendre des témoins. La visioconférence évite ainsi des pertes de temps et des déplacements coûteux. Près de 50 % des contestations de la CLP se règlent à l’amiable par la conciliation. Afin d’inciter encore davantage la clientèle à recourir à ce service, la CLP a mis de l’avant, en juin 2006, la conciliation dite « accélérée » en affectant un conciliateur au dossier dès son ouverture. « Je crois beaucoup à la conciliation au début du processus. Je suis convaincue que la clientèle, les avocats et le tribunal ont tous à gagner avec cette approche. J’ai rencontré les représentants pour leur présenter la conciliation accélérée et ceux-ci se sont montrés très ouverts. Je pense que la conciliation demeure une voie à privilégier par les avocats. Elle facilite l’accès à la justice et contribue à la déjudiciarisation du traitement des contestations en santé et sécurité du travail », conclut Me Isabelle Albernhe, vice-présidente des opérations à la CLP. L'ABC de la Justice participative communiquée au public Grâce à une entente de collaboration entre Éducaloi et la Chambre des huissiers de justice du Québec, le dépliant sur la Justice participative réalisé par Éducaloi et le Barreau du Québec sera diffusé aux membres du public par les huissiers de justice lors de la signification de procédures. L'ajout d'informations utiles sur les divers types de réglements de conflits issus de la Justice participative aux documents transmis renseignera davantage le consommateur de services juridiques quant à ses droits et aux choix qu'il peut faire. Un geste qui appuie les actions du Barreau du Québec pour faire connaître tous les modes de résolution de conflits. Info : http://www.barreau.qc.ca/fr/public/JusticeParticipative.html. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 35 Le 15 février 2007 Montréal, le 26 février 2007 Avis au greffier et à la clientèle L’adoption de nouvelles règles de la Cour tant en matière civile que criminelle rend nécessaire la mise en œuvre d’une politique de destruction des pièces produites avec les requêtes et des cahiers de sources. En conséquence, l’article 331.9 C.p.c. sera dorénavant appliqué par le greffier de la Cour d’appel à l’égard de ces documents. Cet article énonce que : « Les parties doivent reprendre possession des pièces qu’elles ont produites, une fois l’instance terminée. À défaut, le greffier les détruit un an après la date du jugement ou de l’acte mettant fin à l’instance, à moins que le juge en chef n’en décide autrement. Lorsqu’une partie, par quelque moyen que ce soit, se pourvoit contre le jugement, le greffier détruit les pièces dont les parties n’ont pas repris possession, un an après la date du jugement définitif ou de l’acte mettant fin à cette instance, à moins que le juge en chef n’en décide autrement. Font cependant exception à ces règles les formulaires produits par les parties en matière de fixation de pensions alimentaires pour enfants. » Avis aux membres du Barreau Cour supérieure du Québec Chambre criminelle Recours en réduction du délai préalable à la libération conditionnelle - Article 745.6 (1) du Code criminel Nous rappelons aux membres du Barreau qu’en vertu de l’article 1 des Règles de procédure du Québec concernant la réduction du délai préalable à la libération conditionnelle, toute requête doit être déposée auprès du greffier de la Cour supérieure du Québec, Chambre criminelle, au palais de justice, district de Montréal, et cela, peu importe l’endroit où le procès du requérant ou de la requérante a eu lieu, et le lieu de détention actuel. (745.64(1) C.cr.) François Rolland Juge en chef J.J. Michel Robert Juge en chef du Québec February 15, 2007 Notice to the clerk, litigant and their counsel The adoption of the new rules of the Court in both civil and criminal matters requires the implementation of a policy respecting the destruction of exhibits produced with motions and books of authorities. Accordingly, article 331.9 C.C.P. will henceforth be applied with respect to these documents. Montreal, February 26, 2007 Notice to the members of the Bar Superior Court of Quebec Criminal Division This article provides as follows: Once proceedings are terminated, the parties must retrieve the exhibits they have filed, failing which the exhibits are destroyed by the clerk one year after the date of the judgment or of the proceeding terminating the proceedings, unless the chief justice or chief judge decides otherwise. Where a party, on whatever grounds, seeks a remedy against a judgment, the exhibits that have not been retrieved by the parties are destroyed by the clerk one year after the date of the final judgment or of the proceeding terminating the proceedings, unless the chief justice or chief judge decides otherwise. The form produced by a party for the determination of child support payments is excepted from the above rules. J.J. Michel Robert Chief Justice of Quebec Motions seeking the reduction in the number of years of imprisonment without eligibility for parole – paragraph 745.6 (1) of the Criminal Code The Superior Court of Quebec reminds the members of the Bar that, pursuant to article 1 of the Quebec Rules of Practice Respecting Reduction in the Number of Years of Imprisonment without Eligibility for Parole, all motions must be filed with the Clerk of the Superior Court of Quebec, Criminal Division, in the Courthouse, in the Judicial District of Montreal notwithstanding where the Petitioners’ trial was held or where he or she is presently detained. (745.64(1) C.Cr.) François Rolland Chief justice Le contrat dans le cyberespace ou Feu le consommateur Rollande Parent La Loi de protection du consommateur est désuète et mal adaptée au contrat conclu dans le cyberespace, avance Me Sylvette Guillemard, professeure à la Faculté de droit de l’Université Laval dans Le droit international privé face au contrat de vente cyberspatial, publié il y a quelques mois. Elle soutient que dans le cyberespace, le consommateur a laissé place à l’adhérent plus outillé et, de ce fait, ayant besoin de moins de protection. « La notion de consommation, une notion économique reprise par le droit, était utile il y a une cinquantaine d’années, quand on avait affaire à un simple individu passablement ignorant face à un commerçant puissant. On disait “Il y a un être fort en face d’un être faible qui a besoin d’être protégé par le droit”, fait valoir Me Guillemard. Le consommateur était faible. Il habitait le fin fond de la campagne, ne connaissait rien et devait se déplacer pour aller acheter une voiture dans la grande ville de Québec. Le concessionnaire chez qui il se rendait et qui avait le monopole de la marque Y et Z savait très bien qu’une fois que l’acheteur potentiel avait fait ses 45 kilomètres à cheval, il n’allait pas repartir pour aller magasiner ailleurs. Dans ce contexte, le commerçant avait une certaine puissance sur lui. » Contrats d’adhésion Avec l’achat en ligne, la situation diffère grandement de l’achat fait en personne, fait remarquer l’avocate. Par exemple, chez Renaud Bray, l’achat d’un livre ne nécessite pas la signature d’un contrat. Par contre, sur le site d’Amazon, lors d’un tel achat, on vous invite à lire les conditions de vente et à cliquer si vous êtes disposé à les accepter. Dans ce dernier cas, « les précautions sont beaucoup plus grandes. Elles prévoient notamment des façons de régler le litige, mais pas de façon judiciaire. Il y a tout le service après-vente pour une machine à laver ou tout autre objet. On vous dit : “Si vous avez une réclamation à faire, voilà où vous vous adressez.” Si le service après-vente ne vous satisfait pas, vous êtes prévenu dès le départ que la médiation est possible. Si celle-ci échoue, il y aura l’arbitrage. Il y a toute une hiérarchie », explique Me Guillemard. À prendre ou à laisser Les contrats conclus par le biais du Web sont des contrats d’adhésion. « C’est à prendre ou à laisser. On ne peut pas discuter », soutient l’avocate. Le contrat d’adhésion peut être plus ou moins ardu à lire, selon les sites. Ce qui pourrait donner lieu à un litige. « Quand vous avez un hyperlien qui vous dit d’aller à tel endroit pour connaître les conditions générales du contrat, c’est comme si on vous disait “Vous avez le contrat dans le feuillet A, et dans le feuillet B, vous avez les conditions générales”. Les concepteurs des sites Web commerciaux qui s’adressent autant à de simples particuliers qu’à des commerçants doivent faire attention pour que, assez rapidement, l’acheteur puisse prendre connaissance des conditions. On pourrait reprocher au commerçant d’avoir fait des clauses de type externe. » Est-ce bien différent des contrats hors cyberespace contenant des clauses illisibles, en tout petits caractères, incompréhensibles ? « Quand on a à dérouler des pages pour finalement aboutir au bouton “J’accepte”, c’est comme dans un contrat papier où on a à tourner les pages. Quand je vais chez le garagiste et qu’on me présente un contrat, je ne lis pas le contrat qu’on me met sous les yeux avant d’apposer ma signature. Quand je vais sur le Web et que j’achète quelque chose, je clique, j’accepte sans lire. C’est mon problème. Au moins, le commerçant peut dire que les informations étaient disponibles », ajoute l’avocate. L’individu qui décide de faire un achat par le biais d’Internet est beaucoup mieux informé que celui qui se déplace d’un commerçant à l’autre dans l’espoir de trouver l’objet qui lui convient le mieux. « Ce qui fonde une partie de la faiblesse du consommateur dans le monde traditionnel n’existe plus dans le monde virtuel. » Me Guillemard, qui a récemment voulu acheter une voiture, s’est installée à son ordinateur pour comparer quatre véhicules qui l’intéressaient plus particulièrement. Elle a examiné et comparé les caractéristiques de chacun, les garanties offertes et certains autres éléments. « J’avais à ma disposition beaucoup d’informations. Quand je suis arrivée chez le concessionnaire, j’étais moins ignorante que je ne l’aurais été dans le mode traditionnel. » Même chose pour l’achat d’un livre. « Je regarde divers sites. Je fais le tour des libraires chez moi. Je regarde leurs contrats et je fais un choix très éclairé. C’est moi qui suis forte par rapport à eux. » La force de dire En plus, dans le monde virtuel, il y a des sites d’échange d’avis de consommateurs pour tel ou tel produit, des sites d’associations de consommateurs. Avant de choisir un objet, je peux aller voir ce qu’on en dit. Une fois l’achat conclu et la marchandise livrée, s’il se présente un problème, par exemple la livraison d’un livre autre que celui commandé, les sites d’échange permettent d’en informer les internautes, en quelques secondes. Même chose si la carte de crédit a été débitée deux fois plutôt qu’une. « Ça donne une force. » Le droit international privé face au contrat de vente cyberspatial est en fait la thèse de doctorat du professeur Sylvette Guillemard qui enseigne le droit international privé québécois, européen et comparé ainsi que le droit judiciaire à l’Université Laval, depuis 2002. La recherche de Me Guillemard se situe dans « des sentiers pas très souvent battus », comme elle le dit, soit celui des relations juridiques dans le cyberespace. Contrairement à certains juristes, l’auteur est d’avis que le droit actuel est en mesure de répondre à plusieurs des questions soulevées par ces contrats particuliers. À qui s’adresse cet ouvrage ? « Pas aux étudiants de premier cycle, mais des cycles supérieurs et aux magistrats intéressés par le droit international privé et les questions soulevées par ces relations nouvelles. » La première partie est une récapitulation du droit international privé, la deuxième présente le nouvel environnement des opérations contractuelles et la troisième porte sur l’incidence du cyberespace sur les règles de droit international privé. JURI-SECOURS Si vous pensez que vos problèmes peuvent être reliés à l’alcool ou à la drogue, appelez des confrères ou consoeurs qui s’en sont sorti(e)s, en toute confidentialité, à: Région de Montréal De l’extérieur de Montréal (450) 655-6457 1-800-747-2622 service jour et nuit Le Journal Barreau du Québec JA11838 Avril 2007 37 38 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 39 40 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 41 AVOCAT(E) AU SERVICE DE RECHERCHE ET DE LÉGISLATION Le Barreau du Québec est à la recherche d’un avocat ou d’une avocate pour un poste au sein du Service de recherche et de législation devenu vacant récemment. DESCRIPTION SOMMAIRE L’avocat(e) à la recherche et à la législation analyse et critique, en comité ou seul(e), des projets de loi et divers documents touchant la législation et la réforme du droit. Il(elle) anime et coordonne les travaux de comités reliés à la recherche et à la législation. L’avocat(e) à la recherche participe à la réalisation du mandat social du Barreau en matière de surveillance de la législation et de contrôle démocratique. CONDITIONS ET QUALIFICATIONS - Être membre en règle du Barreau du Québec depuis au moins sept ans; sera considéré comme un atout le fait d’avoir une expérience de plaidoirie devant les tribunaux; - Être bilingue; - Posséder une expertise particulière en droit et procédure civile, en droit administratif ainsi qu’une connaissance adéquate en rédaction législative; - Avoir un bon esprit de synthèse, un sens de l’organisation et une facilité d’expression verbale mais surtout écrite. Il ou elle doit aussi aimer travailler en groupe et faire montre de leadership; - Bonne habilité au travail d’équipe. SALAIRE Selon la classe B de la structure salariale du [SIEPB] CTC-FTQ. Toute candidature sera traitée confidentiellement. Veuillez adresser votre curriculum vitae au plus tard le 16 avril 2007. Barreau du Québec Service des ressources humaines Maison du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 Télécopieur : (514) 954-3488 [email protected] 42 Avril 2007 Le Journal JC00221 Barreau du Québec Pour faire paraître une annonce dans la section JuriCarrière, communiquez avec Mme Claire Mercier Service des communications du Barreau du Québec 514 954-3400, poste 3237 • 1 800 361-8495, poste 3237 Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 43 44 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 45 Cette rubrique, non exhaustive, est préparée par le Service de recherche et de législation du Barreau du Québec. Pour une version plus complète : www.barreau.qc.ca/chronique/ LOIS DU QUÉBEC LOI Loi modifiant la Loi sur les valeurs mobilières et d’autres dispositions législatives NUMÉRO L.Q. 2006, c. 50 (Projet de loi n° 29) RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 795 (n° 6, 07/02/07) ENTRÉE EN VIGUEUR Le 14 décembre 2006, à l’exception des dispositions des articles 2, 11, 16 à 24 et 26, du paragraphe 3° de l’article 28, du paragraphe 2° de l’article 30, des articles 33 et 34, de l’article 35 dans la mesure où il abroge les articles 84 et 85 de la Loi sur les valeurs mobilières (L.R.Q., chapitre V-1.1), des articles 36 à 39, 41, 56 et 58, des paragraphes 2°, 3° et 4° de l’article 61, du paragraphe 1°de l’article 62, de l’article 65, du paragraphe 2° de l’article 66, des paragraphes 1° et 3° de l’article 67, de l’article 68, du paragraphe 3° de l’article 70, de l’article 71, du paragraphe 2° de l’article 72, des articles 73 et 74, des paragraphes 1° et 2° de l’article 78, des articles 80, 88 et 89 et des paragraphes 4°, 5°, 9°, 10°, 13° et 14° de l’article 108 qui entreront en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement. OBJET Notamment, modifier la Loi sur les valeurs mobilières afin d’ajouter de nouveaux instruments au processus de reconnaissance mutuelle déjà instauré en 2004 afin d’assurer un régime complet de coopération entre les provinces et les territoires canadiens en matière de valeurs mobilières; prévoir des modifications afin d’assurer l’harmonisation de la législation actuelle du Québec avec celle des autres provinces et territoires canadiens en matière de valeurs mobilières; modifier aussi la Loi sur les valeurs mobilières afin d’introduire un nouveau régime d’encadrement pour la gestion des fonds d’investissement; modifier aussi des lois connexes, dont la Loi sur l’Autorité des marchés financiers et la Loi sur la distribution de produits et services financiers. LOI Loi modifiant de nouveau diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal NUMÉRO L.Q. 2006, c. 60 (Projet de loi n° 55) RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1093 (n° 7, 14/02/07) ENTRÉE EN VIGUEUR Le 14 décembre 2006, à l’exception des articles 107 à 111 qui entrent en vigueur le 1er mars 2007. OBJET Notamment, permettre à une municipalité d’établir des catégories d’immeubles dans le cadre d’un règlement prévoyant qu’une autorisation doit être obtenue afin de procéder à leur démolition; permettre à toute municipalité locale d’agir à la place et aux frais de toute personne qui fait défaut d’exécuter les travaux qui lui sont imposés dans un règlement municipal relatif à la protection d’une source d’alimentation en eau potable; obliger les municipalités régies par la Loi sur les cités et villes à nommer un directeur général; supprimer l’obligation pour un conseil d’arrondissement d’obtenir l’autorisation du conseil de la Ville dont l’arrondissement fait partie avant de verser une subvention à un organisme à but non lucratif qui a pris une poursuite contre la Ville; habiliter toutes les municipalités locales à nommer une personne pour agir à titre d’ombudsman de la municipalité ou à créer un organisme pour agir à ce titre et à nommer les membres de celui-ci; apporter diverses modifications concernant les sociétés de développement commercial; prévoir que toute décision d’un conseil d’agglomération relative au financement d’une dépense à même le surplus d’agglomération devra être prise par un règlement assujetti à un droit d’opposition des municipalités liées; confier à la Commission municipale du Québec le pouvoir de traiter toute opposition exprimée par une municipalité liée à l’égard de certains règlements adoptés par un conseil d’agglomération. LOIS DU QUÉBEC LOI Code des professions (L.R.Q., c. C-26) RÈGLEMENT Règlement sur l’inspection professionnelle des avocats RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1191 (n° 7, 14/02/07) ENTRÉE EN VIGUEUR Le quinzième jour qui suit la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec. OBJET Notamment, prévoir des règles visant le Service de l’inspection professionnelle, la constitution et la consultation du dossier d’inspection professionnelle, l’enquête et les pouvoirs du Comité d’inspection professionnelle. LOI Code des professions (L.R.Q., c. C-26) RÈGLEMENT Règlement modifiant le Code de déontologie des avocats RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1186 (n° 7, 14/02/07) Décret 59-2007 du 30 janvier 2007 ENTRÉE EN VIGUEUR Le quinzième jour qui suit la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec. OBJET Notamment, lever l’incompatibilité prévue au paragraphe b de l’article 4.01.01. du Code de déontologie des avocats entre la fonction d’agent de police et l’exercice de la profession d’avocat et introduire certaines règles pour encadrer son exercice dans ce contexte particulier. PROJETS DE RÈGLEMENTS DU QUÉBEC LOI Loi sur la protection de la jeunesse (L.R.Q., c. P-34.1) RÈGLEMENT Règlement sur la révision de la situation d’un enfant RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1262 (n° 8, 21/02/07) COMMENTAIRE Des renseignements additionnels peuvent être obtenus en s’adressant à M me Line Bérubé, 1075, chemin Sainte-Foy, 6e étage, Québec (Québec) G1S 2M1; tél. : 418 266-6828; téléc. : 418 266-6807; [email protected]. Toute personne intéressée ayant des commentaires à formuler à ce sujet est priée de les faire parvenir par écrit, avant l’expiration de ce délai, au ministre de la Santé et des Services sociaux, 1075, chemin Sainte-Foy, 15 e étage, Québec (Québec) G1S 2M1. OBJET Notamment, préciser les délais de révision de la situation des enfants faisant l’objet de mesures de protection en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ainsi que des délais de révision de la situation des enfants placés depuis un an en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (L.R.Q., c. S-4.2). LOI Loi sur la protection de la jeunesse (L.R.Q., c. P-34.1; 2006, c. 34) RÈGLEMENT Règlement instituant le registre sur les enfants ayant fait l’objet d’un signalement RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1261 (n° 8, 21/02/07) COMMENTAIRE Des renseignements additionnels peuvent être obtenus en s’adressant à M me Line Bérubé, 1075, chemin Sainte-Foy, 6e étage, Québec (Québec) G1S 2M1; tél. : 418 266-6828; téléc. : 418 266-6807; [email protected]. Toute personne intéressée ayant des commentaires à formuler à ce sujet est priée de les faire parvenir par écrit, avant l’expiration de ce délai, au ministre de la Santé et des Services sociaux, 1075, chemin Sainte-Foy, 15 e étage, Québec (Québec) G1S 2M1. OBJET Notamment, prévoir l’institution d’un registre sur les enfants ayant fait l’objet d’un signalement en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse, les renseignements personnels qui y seront inscrits, dans quelles conditions, ainsi que la personne responsable du registre; prévoir que ce registre pourra également contenir des renseignements sur un enfant transmis par des services de protection de la jeunesse situés hors Québec. 46 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec LOIS DU QUÉBEC LOI Code des professions (L.R.Q., c. C-26) RÈGLEMENT Règlement sur le rapport annuel d’un ordre professionnel RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1204 (n° 7, 14/02/07) COMMENTAIRE Des renseignements additionnels peuvent être obtenus en s’adressant à Me France Lesage, avocate, ou à Me Ugo Chaillez, avocat, Direction des affaires juridiques, Office des professions du Québec, 800, place D’Youville, 10e étage, Québec (Québec) G1R 5Z3, tél. : 418 643-6912 ou 1 800 643-6912; téléc. : 418 643-0973. Toute personne ayant des commentaires à formuler est priée de les transmettre, avant l’expiration de ce délai, au président de l’Office des professions du Québec, 800, place D’Youville, 10e étage, Québec (Québec) G1R 5Z3. Ces commentaires seront communiqués par l’Office au ministre responsable de l’application des lois professionnelles; ils pourront également l’être aux personnes, ministères et organismes intéressés. OBJET Notamment, remplacer le Règlement sur les normes relatives à la rédaction et au contenu du rapport annuel d’un ordre professionnel (R.R.Q., 1981, C-26, r.4); actualiser les normes de confection et de contenu que doivent respecter les ordres professionnels dans l’élaboration de leur rapport annuel; assurer notamment la concordance avec les ajustements apportés au Code des professions au cours des dernières années; couvrir chacune des sphères d’activités d’un ordre professionnel avec les renseignements demandés. DÉCRETS D’ENTRÉE EN VIGUEUR DU QUÉBEC LOI Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires et d’autres dispositions législatives eu égard au statut des juges de paix (L.Q. 2004, c. 12) RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1387 (n° 10, 07/03/07), Décret 190-2007 du 21 février 2007 OBJET Fixer au 21 février 2007 comme date d’entrée en vigueur des articles 175 à 177, du deuxième alinéa de l’article 178 et de l’article 179 de la Loi sur les tribunaux judiciaires édictés par l’article 1 ainsi que des articles 2 à 8 de la Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires et d’autres dispositions législatives eu égard au statut des juges de paix (2004, c. 12). LOI Loi modifiant la Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels et d’autres dispositions législatives (L.Q. 2006, c. 41) RÉFÉRENCE (2007) 139 G.O. II 1387 (n° 10, 07/03/07), Décret 187-2007 du 21 février 2007 OBJET Fixer le 22 mars 2007 comme date d’entrée en vigueur de l’ensemble des autres dispositions de la Loi modifiant la Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels et d’autres dispositions législatives (2006, c. 41) qui ne sont pas déjà en vigueur. CONFÉRENCE du Dr David Suzuki Traduction simultanée disponible ACTIVITÉ BÉNÉFICE "Climate Changes and the Cost to the Economy" 19 avril 2007 au Centre Mont-Royal 2200, rue Mansfield, Montréal Accueil 18 h Conférence 18 h 30 Réception dînatoire en collaboration avec : Prix du billet : 225 $ • INFO et RÉSERVATION : 514 954-3461 • [email protected] www.fondationdubarreau.qc.ca Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 47 À VOTRE AGENDA EN Service de la formation continue Service de la formation continue 445, boulevard Saint-Laurent, bureau 400 Montréal (QC) H2Y 3T8 Tél. : 514 954-3460 / Téléc. : 514 954-3481 2 0 0 7 www.barreau.qc.ca/formation/ Vous pouvez vous inscrire aux activités de formation par la poste, par télécopieur, par courriel ou sur le site Internet : www.barreau.qc.ca/formation/ Les frais d’inscription peuvent être acquittés par chèque ou carte de crédit Visa/MasterCard. 6 C Y B E R F O R M AT I O N S E N L I G N E Séminaires à venir en 2007 Formation de base en médiation familiale - 7, 8, 14, 15, 16, 22, 23 et 24 mai - Montréal / Maison de la Congrégation Médiation aux petites créances - 4 et 5 juin de 9 h à 18 h - Montréal / Maison de la Congrégation La négociation d’aujourd’hui, art, science et technique - 11 et 12 juin de 9 h à 18 h - Montréal / Maison de la Congrégation RENSEIGNEMENTS OU INSCRIPTION Mme Caroline Mustard Tél. : 514 871-4002, poste 6214 ou courriel: [email protected] • http://www.ccmm.qc.ca 1er mai - Le programme C-TPAT : qui, quoi, où, quand, pourquoi et comment ? 8 mai - Building and delivering powerful presentations (en anglais) 10 mai - Letters of credit: Advanced workshop (en anglais) 15 mai - Cultural aspects of international trade (en anglais) 17 mai - Les Incoterms 2000 7 juin - La propriété intellectuelle en Chine Formation EDILEX Programme de gestion juridique d’entreprise en collaboration avec HEC Montréal Formation des cadres et des dirigeants 3 et 4 mai - Convention entre actionnaires 16 et 17 mai - Processus d’affaire et veille juridique Information sur le contenu des séminaire ou inscription : Mme Denise Trottier Tél. : 450 682-5645, poste 233 Téléc.: 450 682-9491 http://www.edilex.com/Formation2/Seminaires/apercu.html De l'Abitibi à la Gaspésie, les avocats pourront suivre des cours en ligne à partir de chez eux à n'importe quelle heure de la journée, sept jours par semaine, que leur ordinateur soit muni d'un modem à basse ou à haute vitesse. Le tarif sera le même que s'ils assistaient à un cours offert par le Service de la formation continue dans une classe avec un professeur. Ces cours seront équivalents à trois ou quatre heures en salle. Mais, lorsque transposés sur Internet, ils requéreront un investissement en temps variable, soit de 2 à 12 heures selon votre degré de connaissances préalables. En effet, quelques-uns pourraient être amenés à passer plus rapidement que d'autres sur certains aspects de la formation. Une fois inscrits, les participants recevront par courriel des informations et un mot de passe. De là, ils pourront accéder au cours de leur choix pendant une durée d'un (1) mois. À tout moment, ils pourront avancer dans leur formation, l'interrompre pour la reprendre un autre jour. Les cours comprendront plusieurs des éléments suivants: textes, diaporamas, vidéos, exercices pratiques, questionnaires, forum de discussion, glossaire, etc. De plus, des hyperliens insérés dans le corps des textes permettront d'avoir accès à l'article ou au jugement auquel le professeur a fait référence. Les lésions professionnelles de A @ Z Principes de droit administratif * Cessations d’emploii, indemnités de départ Le partage du régime matrimonial de la société d’acquêts La preuve et tous ses secrets Gestion juridique d’entreprise (NOUVEAU) tions 3 inscrip de 2 au prix L'accès au cours sera actif pendant les 30 jours suivant votre inscription. Si vous éprouvez des difficultés techniques vous empêchant d'utiliser toutes les fonctionnalités pertinentes de ce cours en ligne, lesquelles difficultés n'auront pu être solutionnées suite à votre recours à notre soutien technique, nous vous rembourserons vos frais d'inscription. *Le forfait «3 inscriptions au prix de 2» est applicable pour les employés d’un même cabinet seulement. barreau.qc.ca/formation/ Pour plus de détails : www.b Colloques à venir en 2007 MINI-COLLOQUE MONTRÉAL 5 JUIN 2007 DE 16 H À 19 H 48 LA CHARTE ET LES INFRACTIONS DE CONDUITE AUTOMOBILE DATE ET LIEU DE L’ACTIVITÉ 5 juin 2007, de 16 h à 19 h Montréal / École du Barreau 445 boul. St-Laurrent, salle 113 à 116, 1er étage FRAIS D’INSCRIPTION Membre moins de 5 ans : 91,25 $ Membre 5 ans et plus : 152,10 $ Non-membre : 1977,75 $ INSCRIPTION M. Nicolas Dompierre Télécopieur : 514 954-3481 [email protected] 445, boul. Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (QC) H2Y 3T8 via le site Internet www.barreau.qc.ca/formation/ Information 514 954-3460 ou 1-800-361-8495 (poste 3254) Aucune inscription acceptée par téléphone. Aucune annulation ou remboursement 10 jours avant l’activité. Les éléments du programme sont sujets à changement sans préavis. Les frais d’inscription pour les CGA ou ADMA sont les mêmes que pour les membres du Barreau. PROGRAMME Les conférenciers aborderont les derniers développements jurisprudentiels sur les sujets suivants: • Les appareils de détection approuvés • L'appel • L'avis de récidive • Les capacités affaiblies • Les certificats • La Charte • La communication de la preuve • La connaissance judiciaire • Les déclarations • Le délai déraisonnable • La détention arbitraire • Le droit à l'avocat • L'exclusion de la preuve • Les échantillons sanguins • Le fardeau de la preuve • La garde ou le contrôle • L'identification • Les motifs raisonnables • La preuve contraire • La preuve par expert • Le refus • Les sentences Avril 2007 De plus, les conférenciers discuteront des sites Internet d'intérêt qu'ils utilisent dans la préparation de leurs causes et des informations pertinentes disponibles en ligne. Enfin, ils traiteront des modifications législatives récentes et des changements importants envisagés. ANIMATION Me Ulrich Gautier Responsable du cours et animateur. Avocat depuis 1976, détenteur d'une maîtrise en droit criminel de l'Université de Montréal, oeuvrant exclusivement en droit criminel et pénal, conférencier et auteur de plusieurs articles en droit criminel. Me Isabelle Doray Avocate depuis 1990, oeuvrant exclusivement en droit criminel et pénal, Me Doray enseigne depuis plusieurs années au Service de formation permanente du Barreau du Québec, notamment en matière d’infractions criminelles de conduite automobile. Elle enseigne également le droit criminel à l’École du Barreau. Elle est la présidente sortante de l’Association des avocats de la défense de Montréal. Droit de l’environnement - 4 mai 2007 / Montréal - Hôtel InterContinental Déontologie, droit professionnel et disciplinaire - 11 mai 2007 Longueuil - Hôtel Gouverneur de l’île Charron Droit du divertissement - 25 mai 2007 / Montréal - Maison de la Congrégation La Charte et les infractions de conduite automobile - 5 juin 2007 Montréal - École du Barreau (Mini-colloque) Développements récents en droit de la famille 2007/09/07 à Montréal, 2007/09/14 à Québec, 2007/09/21 à Orford Avocats en entreprise - tendances et perspectives - 13 septembre 2007 Montréal - Hôtel InterContinental L’A-B-C des cessations d’emploi et des indemnités de départ - 27 septembre 2007 Montréal - Hôtel InterContinental, salon St-Jacques Développements récents en litige commercial - 19 octobre 2007 Montréal - Hôtel Intercontinental Recours collectif: Développements récents au Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe - 25 et 26 octobre 2007 / Montréal - Hôtel InterContinental Les développements récents en droit du travail en éducation - 1er novembre 2007 Québec - Hôtel Clarion Les développements récents en droit de la copropriété divise - 7 décembre / Montréal Cours à venir en 2007 Les modifications apportées à la loi sur la protection de la jeunesse par le projet de loi 125 11 mai 2007, de 9 h à 17 h - Montréal / Maison de la Congrégation Animation : Me Jean Turmel et Me Josée Mayo Les modifications apportées à la loi sur la protection de la jeunesse par le projet de loi 125 18 mai 2007, de 9 h à 17 h - Québec / École du Barreau Animation : Me Jean Turmel et Me Josée Mayo Les comportements routiers pouvant entraîner des accusations criminelles *nouvelle version 17 mai 2007, de 14 h à 17 h - Ville Lorraine / Centre Culturel Animation : Me Isabelle Doray Le partage du régime matrimonial de la société d’acquêts lors de la rupture 7 juin de 13 h à 17 h - Montréal / Maison de la Congrégation Animation : Me Suzanne Pilon Techniques d'identification et d'évaluation des dommages 21 juin de 14 h à 17 h - Ville Lorraine / Centre Culturel Animation : M. Daniel Gardner La formation continue à l’Université Laval : un investissement stratégique Gestion des connaissances - 1 mai à Québec, 30 mai à Montréal Veille stratégique... donner du sens à l’infomation - 2 mai à Québec, 10 mai à Montréal Renouvelez votre stratégie d'approvisionnement - 2 et 3 mai à Montréal Prévenir et gérer l'insatisfaction des clients - 3 mai à Montréal L’art de vendre et de faire accepter ses idées - 3 mai à Québec, 31 mai à Montréal Attention! Vos gestes vous trahissent - 9 mai à Québec, 24 mai à Montréal Communication centrée sur l’éccoute - 9 et 10 mai à Québec, 30 et 31 mai à Montréal Gestion financière : au-delà des écritures comptables - 9 et 10 mai à Montréal Techniques d'entrevue comportementalee - 10 mai à Montréal Gestion du climat de travail et santé organisationnelle 10 mai à Québec, 16 mai à Montréal Semer la créativité, récolter l'innovattion - 17 mai à Montréal Devenez un partenaire stratégique pour vos clients - 16 et 17 mai à Québec Renseignements généraux : Par tél. : 418 656-2131, poste 8188 ou, au 514 842-5012, poste 8188, ou [email protected] Inscription : Faites parvenir votre inscription dans les meilleurs délais à l’Université Laval. Les inscriptions se font en ligne à l’aide d’un hyperlien spécifique à l’activité. Pour une meilleure consultation: www.ulaval.ca/dgfc/formationspubliques rubrique calendrier ou http://www.barreau.qc.ca/formation/, section droit professionnel Le Journal Barreau du Québec TAUX D’INTÉRÊT Article 28 de la Loi sur le ministère du Revenu RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR (1989), (1990), (1990), (1990), (1990), (1991), (1991), (1991), (1991), (1992), (1992), (1992), (1992), (1993), (1993), (1993), (1993), (1994), (1994), (1994), (1994), (1995), (1995), (1995), (1995), (1996), (1996), (1996), (1996), (1997), (1997), (1997), (1997), (1998), (1998), (1998), (1998), (1999), (1999), (1999), (1999), (2000), (2000), (2000), (2000), (2001), (2001), (2001), (2001), (2002), (2002), (2002), (2002), (2003), (2003), (2003), (2003), (2004), (2004), (2004), (2004), (2005), (2005), (2005), (2005), (2006), (2006), (2006), (2006), 15 % 16 % 17 % 17 % 16 % 14 % 13 % 12 % 11 % 10 % 10 % 9% 10 % 9% 8% 8% 8% 7% 9% 10 % 9% 11 % 12 % 10 % 10 % 9% 10 % 9% 8% 8% 8% 8% 8% 9% 9% 9% 10 % 10 % 9% 9% 9% 10 % 10 % 10 % 10 % 10 % 10 % 9% 8% 7% 7% 7% 7% 7% 8% 8% 7% 7% 7% 7% 7% 7% 7% 7% 8% 8% 9% 9% 9% Le 1er janvier 1990 Le 1er avril 1990 Le 1er juillet 1990 Le 1er octobre 1990 Le 1er janvier 1991 Le 1er avril 1991 Le 1er juillet 1991 Le 1er octobre 1991 Le 1er janvier 1992 Le 1er avril 1992 Le 1er juillet 1992 Le 1er octobre 1992 Le 1er janvier 1993 Le 1er avril 1993 Le 1er juillet 1993 Le 1er octobre 1993 Le 1er janvier 1994 Le 1er avril 1994 Le 1er juillet 1994 Le 1er octobre 1994 Le 1er janvier 1995 Le 1er avril 1995 Le 1er juillet 1995 Le 1er octobre 1995 Le 1er janvier 1996 Le 1er avril 1996 Le 1er juillet 1996 Le 1er octobre 1996 Le 1er janvier 1997 Le 1er avril 1997 Le 1er juillet 1997 Le 1er octobre 1997 Le 1er janvier 1998 Le 1er avril 1998 Le 1er juillet 1998 Le 1er octobre 1998 Le 1er janvier 1999 Le 1er avril 1999 Le 1er juillet 1999 Le 1er octobre 1999 Le 1er janvier 2000 Le 1er avril 2000 Le 1er juillet 2000 Le 1er octobre 2000 Le 1er janvier 2001 Le 1er avril 2001 Le 1er juillet 2001 Le 1er octobre 2001 Le 1er janvier 2002 Le 1er avril 2002 Le 1er juillet 2002 Le 1er octobre 2002 Le 1er janvier 2003 Le 1er avril 2003 Le 1er juillet 2003 Le 1er octobre 2003 Le 1er janvier 2004 Le 1er avril 2004 Le 1er juillet 2004 Le 1er octobre 2004 Le 1er janvier 2005 Le 1er avril 2005 Le 1er juillet 2005 Le 1er octobre 2005 Le 1er janvier 2006 Le 1er avril 2006 Le 1er juillet 2006 Le 1er octobre 2006 Le 1er janvier 2007 G.O. I, 50, 5455 G.O. I, 12, 1585 G.O. I, 25, 2995 G.O. I, 38, 4095 G.O. I, 51, 5719 G.O. I, 12, 1056 G.O. I, 25, 2536 G.O. I, 38, 3537 G. I, 51, 4680 G.O. I, 12, 1118 G.O. I, 26, 2965 G.O. I, 39, 4695 G.O. I, 51, 6128 G.O. I, 13, 1484 G.O. I, 25, 2708 G.O. I, 39, 4071 G.O. I, 51, 5252 G.O. I, 12, 545 G.O. I, 25, 969 G.O. I, 38, 1436 G.O. I, 52, 2009 G.O. I, 12, 356 G.O. I, 26, 883 G.O. I, 39, 1144 G.O. I, 52, 1398 G.O. I, 13, 323 G.O. I, 26, 728 G.O. I, 39, 1140 G.O. I, 52, 1564 G.O. I, 13, 322 G.O. I, 27, 769 G.O. I, 39, 1446 G.O. I, 51, 1683 G.O. I, 12, 309 G.O. I, 26, 823 G.O. I, 39, 1137 G.O. I, 51, 1411 G.O. I, 12, 274 G.O. I, 26, 683 G.O. I, 39, 987 G.O. I, 52, 1295 G.O. I, 12, 291 G.O. I, 25, 659 G.O. I, 38, 954 G.O. I, 52, 1276 G.O. I, 13, 374 G.O. I, 26, 787 G.O. I, 39,1069 G.O. I, 52, 1450 G.O. I, 13, 382 G.O. I, 25, 760 G.O. I, 39, 1139 G.O. I, 52, 1492 G.O. I, 13, 345 G.O. I, 26, 706 G.O. I, 39, 1027 G.O. l, 52, 1320 G.O. I, 13, 314 G.O. I, 26, 634 G.O. I, 39, 961 G.O. I, 53, 1322 G.O. I, 12, 287 G.O. I, 25, 594 G.O. I, 38, 834 G.O. I, 52, 1113 G.O. I, 12, 311 G.O. I, 26, 736 G.O. I, 39, 1041 G.O. I, 51, 1342 Le Journal Barreau du Québec Journal du Barreau - AVRIL 2007 Rédactrice en chef Martine Boivin Comité de rédaction Madame le bâtonnier Julie Latour (Présidente), Me Raymond Allard, Me Lise M.S Gagnon, Me Geneviève Gélinas, Me MarieDouce Huard, M. Denis Jacques, Me Henri Kelada, M e Daniel Mandron, M e Simon Potter, Mme France Bonneau Journalistes et collaborateurs de la présente édition Me Louis Baribeau, Chantale Baar, Pascal Élie, André Giroux, Emmanuelle Gril, Me Jean-Claude Hébert, Myriam Jézéquel, Annie Lafrance, Yves Lavertu, Lisa Marie Noël, Rollande Parent, Jacques Pharand, Anthony Rancourt, Johanne Roy, Me Catherine Sainte-Marie Delmaire Révision linguistique et correction d’épreuves Carine Drillet Le Journal de la communauté juridique est publié par : Le Barreau du Québec Maison du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 Directrice des communications France Bonneau Assistante aux communications Virginie Savard — [email protected] 514 954-3400, poste 3621 ou 1 800 3618495, poste 3621 Mise en page Quadro Impression Imprimerie Hebdo-Litho (Saint-Léonard) Publicité REP Communication Télécopieur : 514 769-9490 Directrice Ghislaine Brunet — [email protected] 514 762-1667, poste 231 Représentante, Montréal Lise Flamand — [email protected] 514 762-1667, poste 235 Représentante, Toronto Diane Bérubé — [email protected] 514 762-1667, poste 232 Tirage : 27 000 exemplaires Le Journal du Barreau est publié 12 fois par an. Publipostage auprès des quelque 21 000 membres du Barreau du Québec et autres représentants de la communauté juridique (magistrats, juristes, professeurs de droit, chercheurs, etc.). Afin d’assurer la protection du public, le Barreau du Québec maximise les liens de confiance entre les avocats et les avocates, le public et l’État. Pour ce faire, le Barreau surveille l’exercice de la profession, soutient les membres dans l’exercice du droit, favorise le sentiment d’appartenance et fait la promotion de la primauté du droit. Les articles n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Le Journal du Barreau ne peut être tenu responsable des variations de couleurs des publicités. Ces variations incluent ce qu’on nomme «hors registre». Il ne peut non plus être tenu responsable de la véracité du contenu des publicités. Toute reproduction des textes, des photos et illustrations est interdite à moins d’autorisation de la rédaction en chef du Journal du Barreau ainsi que de l’auteur du texte ou du photographe ou de l’illustrateur. La forme masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête, aussi bien les femmes que les hommes. Changement d’adresse Pour les avocats Vous devez faire parvenir vos nouvelles coordonnées par courriel au Tableau de l’Ordre : [email protected]. Les modifications seront alors automatiquement faites pour le Journal du Barreau. Pour les autres lecteurs Vous devez envoyer un courriel à : [email protected] en indiquant l’ancienne et la nouvelle adresses. ISSN 0833-921X Le Journal du Barreau (Imprimé) ISSN 1913-1879 Le Journal du Barreau (site Web) Poste publication canadienne : 40013642 Retour Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Journal du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 www.barreau.qc.ca/journal Offre d’emplois – JuriCarrière Claire Mercier — [email protected] 514 954-3400, poste 3237 1 800 361-8495, poste 3237 Avril 2007 49 Prix Crochetière, Pétrin 2006 Mmes Josie Castonovo et Josianne Philippe ont chacune reçu le prix Crochetière, Pétrin 2006 d’une valeur de 1 000 $. Les prix Crochetière, Pétrin sont décernés à des étudiants qui se sont illustrés dans le cadre du cours Droit des sûretés à l’Université de Montréal et à l’Université de Sherbrooke. Sur les photos, Mme Josie Castonovo reçoit son prix des mains de Me Raymond A. Daoust et Mme Josianne Philippe reçoit le sien de Mes Jean Rousseau et Isabelle Doyon. Le prix Bélanger Sauvé 2006 Mme Annie-Pierre Ouimet Comtois a reçu le prix Bélanger Sauvé 2006, d’un montant de 1 000 $. Ce prix, remis depuis 1991 par Bélanger Sauvé, reconnaît l’excellence de l’étudiant de la Faculté de droit de l’Université de Montréal qui a obtenu les meilleurs résultats dans les disciplines liées au droit administratif. Sur la photo : M e Alain-Claude Desforges, M me Annie-Pierre Ouimet Comtois et M e Pierre Sauvé. Prix Robic 2005-2006 Mmes Dahlia Valérie Gaiptman, Line Abecassis et Catherine de Montigny ont remporté le Prix d’excellence Robic 2005-2006 en propriété intellectuelle. Ce prix de 1 500 $, remis par Léger Robic Richard, est décerné annuellement à l’élève (ou dans ce cas-ci aux élèves ex æquo) ayant obtenu le meilleur résultat dans le cours de propriété intellectuelle offert à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Sur la photo : Me Panagiota Koutsogiannis, associée, Mmes Dahlia Valérie Gaiptman, Line Abecassis, Catherine de Montigny, et Me Laurent Carrière, associé. 50 Avril 2007 Le Journal Barreau du Québec Association des avocats et avocates en droit familial du Québec (AAADFQ) Cotisation et adhésion 2007-2008 Il est temps pour les membres de l’AAADFQ de payer la cotisation 2007-2008 (1er avril 2007 au 31 mars 2008) Coût : 30 $ pour les stagiaires, 50 $ pour les avocats ayant moins de 5 ans de pratique, 65 $ pour ceux ayant 5 ans de pratique et plus (taxes en sus). Information : Mme Hélène Nakache, tél. : 514 954-3471, télec. : 514 954-3451, [email protected]. Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI) Colloque : Au-delà de la Crise… de la déconstruction à la création de nouveaux liens dans la famille. Date : 24, 25 et 26 mai 2007 Lieu : Lyon (France) Pour renseignements et inscription : www.aifi.info Association des avocats de la défense de Montréal (AADM) 20e Soirée de reconnaissance En l’honneur de Me Gilles Pariseau Date : Le 26 avril 2007 Lieu : Hôtel Loews-Vogue, 1425, rue de la Montagne, Montréal Les billets sont en vente auprès de Mme Hélène Nakache, tél. : 514 954-3471, télec. : 514 954-3451, [email protected] ou en ligne à www.aadm.ca. Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) Congrès conjoint avec le American Bar Association – Young Lawyers Division Quelque 300 jeunes avocats américains se joindront à autant de jeunes avocats montréalais pour ce congrès où des sujets tant axés sur le droit que sur la pratique professionnelle seront discutés par le biais de conférences et d’ateliers. Dates : 3, 4 et 5 mai 2007 Pour information : www.ajbm.qc.ca ou contactez Me Caroline Scherer, directrice générale de l’AJBM, tél. : 514 954-3498, [email protected]. Agenda 2007 (AADM et AQAAD) L’agenda 2007 est disponible. Vous pouvez le récupérer auprès de Mme Hélène Nakache, 445, boul. Saint-Laurent, bureau 500, Montréal. Tél. : 514 954-3471, télec. : 514 954-3451, [email protected]. Le Journal Barreau du Québec Avril 2007 51 CHERCHEZVOUS AU BON ENDROIT ? ORGANISME ASSOCIÉ AU BARREAU DU QUÉBEC 52 Avril 2007 www.caij.qc.ca Le Journal Barreau du Québec