UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE
4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
INTRODUCTION
1. L’UEMOA s’est trouvée confrontée à de nouveaux défis politiques et sécuritaires en
2012. Des coups d’État militaires se sont produits en Guinée-Bissau et au Mali et ont causé des
perturbations économiques dans ces pays. L’occupation du Nord du Mali par des groupes
terroristes a provoqué le déplacement d’un grand nombre de réfugiés vers les pays voisins et
déclenché une intervention militaire visant à restaurer l’intégrité territoriale. Côté positif, la
situation sociopolitique en Côte d’Ivoire s’est sensiblement améliorée et la passation de pouvoirs a
eu lieu dans un climat paisible et démocratique au Sénégal.
2. Les politiques régionales de l’année dernière ont été dans l’ensemble conformes aux
recommandations issues des consultations de 2012, quoique la mise en œuvre des réformes
ait été quelque peu plus lente que prévu. Tel a été le cas dans le secteur financier (par exemple,
le lancement des réformes essentielles visant à approfondir le marché interbancaire a été repoussé
à 2013) et dans le domaine de l’intégration régionale (du fait de la situation sécuritaire au Mali). Au
niveau national, les politiques macroéconomiques, menées en général dans le cadre de
programmes appuyés par le FMI, ont été elles aussi conformes aux conseils du FMI.
ÉVOLUTION RÉCENTE, PERSPECTIVES ET RISQUES
3. L’activité économique régionale a redémarré en 2012. Après avoir fortement baissé
pour se situer à environ 1 % en 2011 sous l’effet de la sécheresse au Sahel et de la crise
postélectorale en Côte d’Ivoire, la croissance régionale a atteint un niveau estimé à 5,8 % en 2012.
Les moteurs de cette croissance ont été principalement la reprise de l’économie après la crise en
Côte d’ivoire, le redressement de la production agricole dans un certain nombre de pays et le
démarrage de la production pétrolière au Niger. Certains pays ont dû faire face à des tensions
inflationnistes, principalement sur les prix des produits alimentaires et pétroliers. Néanmoins,
l’inflation régionale est restée faible en moyenne, à environ 2,5 % (graphique 1).
4. Le déficit budgétaire pour l’ensemble de la région s’est stabilisé à environ 4 % du PIB
en 2012, et la situation d’endettement global s’est améliorée grâce à l’allégement de la dette
de la Côte d’Ivoire (graphique 2). Par rapport à son niveau de 2011, le déficit budgétaire a
augmenté au Burkina Faso, au Niger et au Togo, s’est stabilisé en Côte d’ivoire et a baissé dans les
autres pays. Avec l’arrivée de la Côte d’Ivoire au point d’achèvement de l’initiative PPTE en 2012,
tous les pays de l’UEMOA ont maintenant bénéficié d’un allégement substantiel de leur dette
extérieure. La dette nominale moyenne pour la région se situe à présent à environ 40 % du PIB.
Tous les pays ont un ratio de la dette publique qui est nettement inférieur au plafond de 70 % du
PIB fixé par le dispositif de surveillance régionale. Pour tous les pays, le risque de surendettement
est jugé faible ou modéré dans les récentes analyses de viabilité de la dette (AVD), résultat de
politiques budgétaires prudentes et d’une croissance soutenue (appendice I). Les pays ont eu
tendance à accumuler de nouveau des dettes au lendemain de l’allégement dont ils ont bénéficié,
mais sans dépasser les prévisions dans ce domaine et il n’y a pas eu de signe d’une forte