Lettre
Economique et Financière 2014-4
DRAI – Division Etudes, stratégie et risques 2 Autorité des marchés financiers
Indicateurs macro-économiques
Croissance mondiale
(taux de croissance annuel du PIB en volume, en %)
Sources : Datastream, comptabilités nationales. Dernier point : décembre 2014
Indice de sentiment économique
Sources : Commission européenne, Datastream.
Taux de chômage (en %)
Sources : Datastream, Eurostat, comptabilités nationales
France – Contributions à la croissance (en %)
Source : Insee – Comptes Nationaux trimestriels
Croissance économique : la reprise se fait toujours attendre
Au troisième trimestre 2014, la zone euro a enregistré un sixième
trimestre de croissance consécutive (suite à la révision de la
croissance du second trimestre à 0,1%). La croissance reste
toutefois décevante, conduisant la Commission à réviser à la
baisse sa prévision de croissance pour 2014 à 0,8% (et à 1,1%
pour 2015) au cours du mois de novembre, alors même que la
combinaison de la baisse des prix du pétrole, de la tendance
baissière du cours de l’euro contre le dollar et de taux d’intérêt
bas devrait offrir une respiration conjoncturelle. Le poids des
facteurs adverses reste donc prégnant, parmi lesquels les
conditions de crédit dans les économies périphériques, la faible
profitabilité des entreprises et surtout la faible capacité des
marchés du travail européens à créer des emplois. En décembre
2014 ; le taux de chômage de la zone euro s’établit à 11,3%,
contre 11,8% en décembre 2013. Malgré des corrections
budgétaires moins marquées en 2014 qu’en 2013 dans la plupart
des pays de la zone euro, la faiblesse persistante de l’inflation
(que la Commission prévoit désormais à 0,5% pour 2014, contre
0,8% précédemment) rend plus coûteux et plus lent le processus
de désendettement des agents publics et privés. Dans le même
temps, le processus de désendettement du secteur public
comme des agents privés continue d’entraver la reprise, d’autant
plus que l’inflation continue de décélérer dans la zone (+0,3% en
novembre en rythme annuel, contre +0,5% à fin mars et à fin
juin).
Moteur de la croissance européenne depuis la crise, le PIB
allemand ne croît que de 0,1% au troisième trimestre, après un
deuxième trimestre négatif (-0,1%). Les dépenses de
construction, la consommation des ménages et les
investissements des entreprises marquent en effet le pas sur
l’ensemble du second semestre 2014, malgré l’orientation
favorable du taux de chômage. En France, la croissance au
troisième trimestre, plus vigoureuse que prévu (+0,3%),
s’explique pour grande partie par la variation positive des stocks,
et par une contribution positive de la consommation publique. En
revanche, l’investissement des ménages, des entreprises non
financières et des administrations publiques poursuit sa tendance
baissière. Pour 2015, se pose donc la question du rétablissement
de moteurs de croissance pérennes. Dans le reste de la zone,
l’activité en Italie déçoit au troisième trimestre, en reculant de
0,1%, en ligne avec un investissement atone du secteur privé
ainsi qu’une dégradation continue des anticipations d’activité
signalée par un 5ème mois consécutif de repli de l’indice de
sentiment économique. L’Espagne et le Portugal, en revanche,
confirment au troisième trimestre leur retour à une croissance
positive, avec des augmentations de leur PIB de 0,4% (après
0,3%) et 0,3% (après 0,3%), alors que leurs indices de sentiment
économique se maintiennent au-dessus de la barre des 100
points.
Reste du monde : dynamisme retrouvé aux États-Unis et
confirmé au Royaume-Uni, contrecoup au Japon
Aux États-Unis, la croissance trimestrielle atteint 1,1% au 3ème
trimestre, confirmant le dynamisme du second trimestre (1,0%).
La situation du marché de l’emploi reste toutefois étale, avec des
créations d’emploi stagnantes. Si la baisse du rythme de
désendettement soutient la conjoncture par rapport à 2013, la
stagnation des salaires et du pouvoir d’achat obère la dynamique
de croissance. Au Royaume-Uni, la croissance s’établit à +0,7%
au troisième trimestre et les créations d’emplois restent
dynamiques. Enfin au Japon, le rebond trimestriel à 1%,
intervenant après un premier semestre particulièrement adverse,
ne devrait pas empêcher une baisse du PIB sur l’ensemble de
l’année 2014.