BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL DU LANGUEDOC-ROUSSILLON Grandes Cultures Semences N°11 du 19 Mars 2013 L’essentiel Blé dur et céréales Colza Etat des cultures : Stade : D1 sur 80% des parcelles et D2/E sur les parcelles les plus précoces. Ravageurs : présence de charançons de la tige du colza sur pratiquement tous les secteurs et de méligèthes en particulier sur l’Ouest Maladies : Rien à signaler Les bassins de production suivis 12 secteurs sont distingués. Lorsqu'une observation leur est particulière, leur n° est mentionné dans le texte. 9 12Orange Alès 8 Nîmes 11 7 Arles 6 Montpellier Castelnaudary 2 1 5 Carcassonne 3 Aix 10 Béziers 4 Narbonne Températures : Toujours fraîches. La moyenne de Mars est inférieure à la normale de 1°C sur l’Aude Ouest et de 1.7°C/jour sur la Méditerranée. La croissance des cultures continue d’être plus lente que la normale. L’année 2013 s’oriente nettement vers une année un peu tardive, comme 2011 ou 2004. Pluies : Sur la zone méditerranéenne, Mars est exceptionnellement pluvieux : - 120 à 200 mm des secteurs 4 à 9 - 50 à 100 mm sur le Lauragais (secteurs 2 et 3) et la Camargue – Vallée du Rhône (10 à 12) Pour la Méditerranée, c’est un record sur 30 ans. Partout, les réserves en eau sont pleines. BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL DU LANGUEDOC-ROUSSILLON Grandes Cultures Semences N°11 du 19 Mars 2013 Etat des cultures Développement La tardiveté du cycle s’est encore accentuée (- 80°C par rapport à la normale), soit un retard à l’épiaison de 4 jours. Semis précoces (15 – 30 octobre). • Début montaison : de fin tallage à épi 1cm un peu dépassé sur l’Aude Ouest à 1-2 nœuds sur le littoral méditerranéen. Semis tardifs (15 – 25 novembre). • Fin tallage à épi 1 cm, sur la zone méditerranéenne. Alimentation Aude Ouest : les jaunissements liés à l’excès d’eau se résorbent, et la majorité des cultures est en bon ou très bon état. Méditerranée : Le stress eau x azote particulièrement marqué sur le secteur 5 a néanmoins laissé les 3 dernières feuilles en bon état. Depuis le 5 mars, toutes les cultures sont poussantes. Adventices Les pluies fréquentes sont aussi favorables à la croissance des adventices. Sur les secteurs 8 et 9, et plus rarement sur les secteurs 1 à 4, les parcelles non désherbées sont toujours très chargées en adventices. Vulpie : adventice signalée en augmentation sur les secteurs 1 à 3, aussi bien avec que sans labour. Maladies Septoriose : toujours signalée partout, généralement sur F4 visible, parfois jusque sur F3. Les pluies répétées vont contaminer les feuilles déployées, et donc jusqu’à la F3 définitive sur les secteurs précoces (4 à 7, 10 à 12). Le risque septoriose est élevé sur la plupart des secteurs Oïdium : rincé par les pluies, sauf en Camargue où il reste présent sur F3. Rouille brune : Le cache-cache continue ; elle est signalée sur les secteurs 10 et 11 sur F3 Le risque rouille brune est élevé sur la zone sensible (secteurs 4 à 6 + 10 à 12) Viroses JNO et Nanisme : Des symptômes évoquant ces virus (feuilles jaunissantes + pointe rouge) sur plantes isolées sont notés sur semis précoces en secteurs 1 à 3. Mosaïques : Les premiers symptômes probables sont signalés sur le secteur 3. Ravageurs Nématodes : Symptômes probables sur le secteur 3, qui vient s’ajouter à la liste des secteurs où ces parasites sont signalés. BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL DU LANGUEDOC-ROUSSILLON Grandes Cultures Semences N°11 du 19 Mars 2013 Stades et Etat des cultures Les pluies à la-mi-mars, sur l’est de la zone (de Narbonne vers Arles) permettent d’approvisionner les réserves utiles. Celles-ci sont « pleines » à ce jour permettant une bonne alimentation en eau des cultures pour la phase de floraison qui approche. La croissance du colza se poursuit et le stade moyen sur le Languedoc est D1/D2 : - D1 sur les secteurs 1,2 et 3 - E sur le biterrois - D2 sur le reste de la zone, NB : Les premiers colzas en fleurs sont notés à Béziers. Ravageurs : analyse du risque Du 12/03 au 19 mars 2013 : 7 parcelles sont renseignées sur Vigicultures (secteurs : 1, 2, 3, 5,10 et11) Charançons de la tige du colza Gard et nord du Gard : Les piégeages sont importants : en moyenne 37 insectes capturés Sur l’ouest audois : Des insectes sont encore capturés sur les parcelles non protégées à ce jour. Sur les autres secteurs, les piégeages sont notés sur le secteur sud Gard (15 insectes) et le secteur Arles 4 à 5 insectes piégés Analyse du risque Période de risque : Elle conjugue la présence de femelles aptes à pondre avec celle de tiges tendres. Le risque pour la plante débute dès l'apparition des premiers entre nœuds (passage de C1à C2) et se poursuit jusqu’au stade E (boutons floraux séparés). Nous sommes en période de risque Par contre, les femelles sont rarement aptes à pondre dès leur arrivée sur les parcelles. La durée de maturation est variable mais on retient souvent un délai de 8 à 10 jours après les premières captures significatives. Seuil de nuisibilité : Il n’existe pas de seuil pour le charançon de la tige du colza. Étant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, on considère que sa seule présence dans les parcelles constitue un risque. La nuisibilité, forte, est due au dépôt des œufs dans les tiges en croissance provoquant leur déformation voire même leur éclatement sur toute la longueur Conseil : continuer la surveillance de cet insecte Cartographie des piégeage des CT C au 19 2013 mars BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL DU LANGUEDOC-ROUSSILLON Grandes Cultures Semences N°11 du 19 Mars 2013 Méligéthes Arrivée des méligéthes sur l’Ouest Audois : 1 à 2 insectes par plante Le seuil de sensibilité est atteint à ce jour sur de nombreuses parcelles. Le seuil de nuisibilité est souvent atteint sur les colzas peu vigoureux RAPPELS Sur les parcelles atteignant le stade D1 il est nécessaire d'évaluer régulièrement l'importance d'éventuelles infestations, au gré des réchauffements significatifs. Observer un minimum de 4 fois 5 plantes consécutives, sans privilégier les plus avancées, à l'intérieur de la parcelle, aux heures les plus chaudes de la journée, sachant que les premières arrivées peuvent se concentrer sur les bordures, provoquant une surestimation du risque si on ne prend pas la précaution de parcourir l'intérieur de la parcelle. Le risque est à évaluer régulièrement sur chaque parcelle, les seuils de nuisibilité rappelés dans le tableau ci-dessous étant fonction des stades et des capacités de compensation des cultures. Seuils d’intervention contre les méligèthes selon le stade et la vigueur du colza Stade du colza Colza végétatif et bien implanté Colza chétif ou souffrant de manque d’eau Nombre moyen de méligéthes par plante (1) D1 à D2 (boutons accolés sur inflorescence principale) E (boutons séparés sur inflorescence principale) 2 1 4à6 2à3 (1) Compter 5 séries de 5 plantes contigües (soit 25 plantes au total) et faites la moyenne des pieds avec et sans méligèthe. Lorsque la floraison s’engage sérieusement, le traitement n’est plus utile. Les mises en fleurs lentes (avec froid, stress hydrique, etc…,) sont favorables aux dégâts tant que l’insecte n’est pas contrôlé. Les parcelles protégées contre charançon de la tige du colza ne le sont pas contre les méligèthes BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL DU LANGUEDOC-ROUSSILLON Grandes Cultures Semences N°11 du 19 Mars 2013 EN RESUME Il faut rester très vigilant vis-à-vis de cet insecte dès le stade D1 jusqu’aux premières fleurs. Nous sommes dans la période de risque, les températures remontent Maladies : Rien à signaler Publication de la Chambre Régionale d’agriculture du Languedoc-Roussillon Directeur de publication : Denis Carretier Rédacteur en chef : Myriam GASPARD Comité de rédaction : Philippe BRAUN (Arvalis), Gilles BEUGNIET (CETIOM), Gilles TERRES & Jean-Michel GILLOT (CA11), Alain ALLIES (CA34), Thierry PIANETTI (CA30), Alain FAURE (SRAL). Rédigé en collaboration avec : CAPL, Chambres d’Agriculture du Languedoc-Roussillon, Coopérative d’ALES, Coopérative BOLLENE-BARJAC, Coopérative La CAVALE, Ets MAGNE, Ets MAURIN, Ets PCEB, Ets PERRET, Ets TOUCHAT, Ets VIDAL Appro Services, SUD CEREALES. Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l'appui financier de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. LA CRA-LR dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs et les invite à prendre leurs décisions sur la base d’observations qu’ils auront eux mêmes réalisées sur leurs parcelles et/ou en s’appuyant sur les préconisations issues de bulletins d’information technique. redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.