Venture capital et private equity,
catalyseurs pour l’innovation et l’emploi en
Belgique
Carrefour.
de l’économie
2007/3-4A année 11
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré
du marché des biens et services en Belgique. »
Publication mensuelle du Service
public fédéral Economie, P.M.E.,
Classes moyennes et Energie
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Carrefour de l’économie
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Lambert Verjus,
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ISSN 1370 - 7213
0477-07
Carrefour de l’économie.2007/3-4A
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Le monde change vite, très vite. Les évolutions
économiques, politiques et sociales se succè-
dent de plus en plus rapidement. Ce qui est
« in » aujourd’hui peut ne plus l’être demain.
Sur le plan économique, ces développements
se traduisent entre autres par une forte mon-
dialisation de l’économie (qui ne se limite
plus à l’Europe occidentale, aux États-Unis et
au Japon mais qui s’étend à tous les acteurs
économiques du monde), par une libéralisa-
tion des marchés économiques (aussi ins-
pirée par l’orientation capitaliste de la Chine
communiste) ainsi que par le développement
économique et industriel d’une série de pays
émergents (Brésil, Russie, Inde et Chine, aussi
appelés pays BRIC).
Ces évolutions placent les entreprises belges
devant un énorme défi . Comment peuvent-elles
à terme rester compétitives par rapport à celles
qui sont établies dans des pays où les coûts sa-
lariaux ne représentent qu’une fraction de ceux
en vigueur en Belgique ?
La réponse à cette question est celle de la
singularité. Les entreprises belges doivent
se distinguer de la concurrence. La différen-
ciation ne peut s’opérer que si les entreprises
innovent dans de nouveaux produits, services,
stratégies entrepreneuriales, techniques de
management, processus de production, mé-
thodes organisationnelles ou concepts de
marketing. C’est pour elles l’unique façon de
conserver ou d’augmenter leur chiffre d’affai-
res et leur part de marché mais aussi d’assu-
rer à terme l’emploi.
L’innovation est cependant très coûteuse et les
banques ne sont pas toujours disposées à en
assurer le fi nancement car elles la jugent très
risquée. Le développement et le lancement, par
exemple, de nouveaux produits nécessitent en
effet beaucoup de temps et d’argent et leurs
rendements sont très incertains.
Il existe en revanche d’autres bailleurs de fonds
tels que les sociétés de venture capital ou de
private equity qui sont souvent prêtes à prendre
de tels risques fi nanciers.
VENTURE CAPITAL ET PRIVATE EQUITY :
DÉFINITIONS
Venture capital est parfois officieusement
traduit par capital-risque et private equity,
par capital-actions privé, mais, ces deux ter-
mes n’ont pas de définition juridique. Ces
deux formes de financement appartiennent
au groupe du capital-risque garantissant le
financement des fonds propres (ou capital-
actions) d’une entreprise, par opposition aux
banques qui, elles, assurent le financement
de ses dettes.
Les nombreuses définitions avancées par la
littérature spécialisée nous permettent de
déceler une série de caractéristiques impor-
tantes liées au venture capital et au private
equity. Tous deux se rapportent au finance-
ment :
de sociétés non cotées en bourse ayant un
large besoin de capital d’exploitation au
cours des différents stades de leur exis-
tence (financement du démarrage, crois-
sance, reprise ou autres stades du cycle
de vie) ;
par des bailleurs professionnels de capital-
risque ;
via la prise de participation dans les fonds
propres de l’entreprise (le bailleur de ca-
pital-risque acquiert des parts de l’entre-
prise). Contrairement aux banques (qui
octroient les crédits), le bailleur est partiel-
lement ou entièrement propriétaire de la
société ;
pour une période moyenne de 5 à 10 ans ;
par lequel le bailleur de capital-risque four-
nit l’assistance nécessaire en management
(les banques se limitent uniquement à oc-
troyer des crédits) ;
VENTURE CAPITAL ET PRIVATE EQUITY,
CATALYSEURS POUR LINNOVATION ET LEMPLOI EN BELGIQUE
Par Jean Paul Theunissen, Attaché, Direction générale Potentiel économique
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par lequel le bailleur de capital-risque est
rémunéré (pour le risque élevé du fi nance-
ment) en réalisant une plus-value lors de la
vente des parts.
Bien que venture capital soit souvent utilisé
comme synonyme de private equity et de ca-
pital-risque, ce type de fi nancement fait en
réalité partie du private equity. À son tour, le
private equity est une sous-partie du capital-
risque. Tandis que le venture capital a trait aux
premiers stades de fi nancement de la vie d’une
entreprise (comme l’amorçage ou l’expansion),
le private equity se rapporte aux phases ulté-
rieures de fi nancement (acquisitions, capital
de remplacement).
Venture capital et private equity sont fréquem-
ment associés aux jeunes sociétés spécialisées
dans la haute technologie. D’autres entrepri-
ses, actives dans des secteurs plus classiques,
peuvent toutefois recourir à ces formes de fi -
nancement.
LES FOURNISSEURS DE
CAPITAL-RISQUE
Ils se répartissent en trois groupes distincts.
Le premier est constitué des sociétés d’in-
vestissement privées comme Blackstone,
Big Bang Ventures et CVC Capital Partners
Benelux. Le deuxième se compose des so-
ciétés d’investissement liées aux groupes
bancaires comme KBC PE et Fortis PE. En-
fin, la troisième catégorie regroupe les socié-
tés d’investissement publiques telles que la
Gewestelijke Investeringsmaatschappij voor
Vlaanderen (GIMV), la Participatiemaatschap-
pij Vlaanderen (PMV), la Société Régionale
d’Investissement de Wallonie (SRIW) ou la So-
ciété Régionale d’Investissement de Bruxel-
les (SRIB).
Les anciens entrepreneurs qui ont par exemple
vendu leur société, peuvent également jouer le
rôle (privé) de fournisseurs de venture capital
ou de private equity. Dans le jargon, ils sont ap-
pelés les « business angels ».
INITIATIVES DES POUVOIRS PUBLICS
BELGES
Les initiatives en matière de venture capital et
de private equity développées par la Belgique
(l’autorité fédérale et les trois régions) peuvent
être directes ou indirectes.
Les premières se rapportent à la création de
sociétés de capital-risque (comme la GIMV, la
SRIW ou la SRIB) ou à l’investissement dans des
sociétés de capital-risque existantes.
Les secondes se concrétisent dans la régle-
mentation institutionnelle (comme les règles de
placement imposées par les autorités aux ban-
ques, sociétés d’assurances et fonds de pen-
sion) et les incitants fi nanciers (mesures telles
que des avantages fi scaux pour les particuliers
qui souscrivent à des fonds d’investissement
dans du capital-risque).
Un fleuron de la Région flamande en ce qui
concerne le venture capital et le private equity
est ARKimedes. Cette initiative lui a permis de
collecter 110 millions d’euros auprès des in-
vestisseurs privés (durée : 13 ans) par l’émis-
sion d’actions (75 millions d’euros) et d’obli-
gations (35 millions d’euros) grâce auxquelles
ces derniers bénéficient d’une protection du
capital (90 % pour les actions et 100 % pour
les obligations via une garantie régionale) et
d’avantages fiscaux (uniquement pour les ac-
tions).
Les fonds ainsi récoltés sont (seront) appor-
tés ou investis dans des fonds spécialisés de
capital-risque (entreprises) et profiteront à
des zones spécifiques en Flandre, à des sec-
teurs bien définis et à certaines phases de
l’existence d’une entreprise. Arkafund (axé
sur le capital d’expansion dans le secteur
des médias, de l’information, de la commu-
nication et des télécoms) et Qat Arkive (axé
sur les PME innovantes dans le domaine de
l’environnement, de l’énergie renouvelable,
de l’ICT et des soins de santé) en sont des
exemples.
Il existe d’autres initiatives de venture capi-
tal et de private equity en Belgique, notam-
ment :
1. le «Vlaams Innovatiefonds» qui dispense
du capital-risque aux firmes innovan-
tes ;
2. le « winwinlening » (prêt gagnant-gagnant en
Région fl amande), aussi appelé « vrienden-
lening » qui incitent les particuliers à mettre
des moyens fi nanciers à la disposition des
starters ;
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3. Brustart et B2E (Bruxelles Economie Em-
ploi) par la Région de Bruxelles-Capitale qui
s’adressent aux starters et aux entreprises
établies ;
4. la Société Wallonne de Financement et de
garantie des PME (Sowalfi n) et la Société
Wallonne de gestion et de participation (So-
gepa) qui s’adressent respectivement aux
PME et au secteur sidérurgique en Wallo-
nie.
LES TENDANCES EN BELGIQUE
Quelques tendances importantes du venture
capital et du private equity en Belgique :
bien que le montant annuel d’investisse-
ments en capital-risque par des investis-
seurs belges évolue à la baisse, le montant
total des investissements en Belgique aug-
mente (475,1 millions d’euros en 2005) et
ce, à la suite d’une quantité croissante d’in-
vestissements étrangers ;
bien que la Belgique a considérablement
moins investi dans le venture capital et le
private equity que les pays voisins, elle a
davantage prêté attention au fi nancement
de l’amorçage et de l’expansion, phases
qui sont à la base de la création de capital-
risque ;
la part des sociétés publiques belges d’in-
vestissement dans le total des investisse-
Ce texte est un résumé du mémoire de Jean Paul Theunissen présenté dans le cadre de sa nomi-
nation au titre d’attaché au SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie, Direction générale
Potentiel économique.
ments en capital-risque en Belgique par
des investisseurs belges a chuté depuis
2003 et est actuellement inférieure à 10 %.
Impact du venture capital et du private equity
sur l’emploi
Quel est l’impact de ces investissements sur la
croissance en Belgique ? Sont-ils synonymes
d’emploi et de prospérité ? Des chiffres offi -
ciels à ce sujet ne sont pas disponibles. Selon
des études d’organisations professionnelles
belges et européens regroupant des entre-
prises de venture capital et de private equity,
il existe une corrélation positive entre ces ty-
pes d’investissement et l’emploi. Ainsi, entre
1996 et 2004, le nombre d’emplois a augmenté
de 17 500 unités dans les entreprises belges
nancées par venture capital/private equity.
Entre 2000 et 2004, au niveau européen, l’aug-
mentation d’emplois dans ces entreprises fi -
nancées par venture capital/private equity at-
teint le million.
Dans ce contexte, nous pouvons conclure que
les investissements en venture capital et pri-
vate equity contribuent en effet à une plus
grande croissance économique et à une aug-
mentation du nombre d’emplois. Malheureu-
sement, la Belgique manque actuellement de
bons projets entrant en ligne de compte pour
le nancement du capital-risque. En consé-
quence, le potentiel de fi nancement offert par
le venture capital et le private equity n’est pas
suffi samment utilisé.
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Pour de plus amples informations ou si vous désirez obtenir la version intégrale du mémoire,
veuillez prendre contact avec :
SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie
DG Potentiel économique
Jean Paul Theunissen, Attaché
City Atrium C
Rue du Progrès 50
B-1210 Bruxelles
Tél. : +32 2 277 91 21
Fax : +32 2 277 53 11
E-mail: jean-paul.theunissen@economie.fgov.be
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