Histoire

ISSN 1625-3000
ISBN 978-2-86637-554-6
Histoire 3e
Aide à la mise en œuvre des programmes
Ouvrage dirigé par
Danièle Cotinat
Histoire Géographie Éducation civique 3e
Histoire
Géographie
Éducation civique 3e
Aide à la mise en œuvre des programmes
Ouvrage dirigé par Danièle Cotinat
22 €
Code vente : 7800HG06
Cet ouvrage édité par le CRDP de l’académie de
Versailles est conçu pour apporter une aide aux
professeurs d’histoire-géographie et d’éducation
civique afin de leur permettre d’interpréter au mieux
les nouveaux programmes de troisième en vigueur
à la rentrée 2012.
La première partie expose les grandes orienta-
tions des nouveaux programmes. Le point est fait
sur l’évolution des disciplines, avec une réflexion
sur les démarches, les objectifs d’apprentissage et
l’évaluation.
La deuxième partie montre concrètement
comment mettre en œuvre dans les classes l’inté-
gralité des thèmes des programmes en indiquant des
ressources tous supports. Elle présente également
plusieurs possibilités de mise en œuvre.
« RPA disciplines & compétences » valorise des pratiques innovantes et
privilégie l’approche par compétences, la pédagogie différenciée, l’évolution
didactique d’une discipline.
Directrice de la collection : Christine Moulin

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HISTOIRE GÉOGRAPHIE ÉDUCATION CIVIQUE 3e
A. Histoire

• Lesprogrèstechniques:rythmesetenjeux
« Nous avons vu proliférer les automobiles, s’installer la télévision, naître le Club Med et
les hypermarchés, se diffuser la pilule, s’envoler le Concorde. Nous sommes nés à l’âge
du poêle à charbon et aujourd’hui, nous nous éclairons à l’énergie nucléaire ». Cette
citation du journaliste Jean Boissonnat, né en 1929, éclaire bien une des spécicités du
xxe siècle : des bouleversements scientiques et/ou technologiques qui transforment les
façons de vivre et de penser des sociétés.
Au centre de la réexion, il y a la notion d’innovation qui se dénit comme l’applica-
tion dans la société de l’invention, de la découverte. Toute innovation implique donc un
certain nombre d’acteurs : les détenteurs du savoir, les entreprises, les consommateurs
(François Caron).
Si, jusqu’à la seconde guerre mondiale, sciences et techniques sont relativement auto-
nomes tout en bénéciant des apports les unes des autres, elles tendent aujourd’hui à se
confondre, formant ainsi le champ des « technosciences ». « Les savoirs scientiques
sont immédiatement traduits en termes opérationnels, voire pensés dans cette perspec-
tive, dès l’origine de leur production » (Bruno Jacomy, Michel Letté). Les entreprises
investissent la recherche fondamentale et les connaissances deviennent une marchandise
dans notre économie mondialisée.
L’enjeu est avant tout économique. Il implique un nancement spécique pour la « R & D »
(recherche et développement) devenue un nouvel indicateur de puissance, investie à 60 %
par le secteur privé, le reste par les États à travers les laboratoires publics et les aides aux
entreprises. Il donne aussi une nouvelle dimension à la propriété intellectuelle : depuis
trente ans, témoin de la « société de connaissance » (société où règne une forte diffusion
des informations, des connaissances et du savoir), le nombre de demandes de brevets a
augmenté de manière explosive. « En matérialisant en quelque sorte le virtuel, la propriété
intellectuelle revient à planter des drapeaux sur des territoires bien réels (géographie,
domaines techniques) an de pouvoir les exploiter ultérieurement pour créer de la richesse
et/ou des emplois » (Bernard Kahane, TDC). Les demandes de brevet sont concentrées
dans trois zones géographiques : Amérique du Nord, Europe, Asie et sont le reet des
inégalités à l’échelle du monde. Néanmoins, on constate le récent et rapide développement
des demandes dans les pays émergents.
Cette course aux marchés impose de nouvelles pratiques de communication (le marketing,
la publicité) liées au développement de la société de consommation. Les nouvelles
technologies répondent à des besoins mais aussi peuvent les créer de toute pièce faisant
de nouveaux produits des objets de séduction. L’automobile illustre bien ce processus,
au cœur du développement industriel du xxe siècle comme des valeurs de la société de
consommation (voir l’analyse de Roland Barthes sur la DS 19 de Citroën dans Mythologies,
1957).
• CARON (F.), La Dynamique de l’innovation.
Changement technique et changement social
(xvie-xxe siècle), Gallimard, 2010.
• SOURNIA (J.-C.), Histoire de la médecine,
La Découverte, 1997.
• MOULIN (A.-M.), dans CORBIN (A.), COURTINE
(J.-J.), VIGARELLO (G.), «Les mutations du
regard. xxe siècle», Histoire du corps,
Le Seuil, 2006, t. 3, chap. I.
• JACOMY (B.), LETTÉ (M.), «Des techniques
et des hommes», La Documentation
photographique, n° 8046, La Documentation
française, 2005.
• «L’Innovation technologique», TDC, juin
2011.
SITOGRAPHIE
• L’accouchement à l’hopital au xxe siècle:
http://societe-histoire-naissance.fr/spip.
php?article2#L-accouchement-a-l-hopital-au-XXe
• Manipulations du vivant:
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/
expositions/science-et-fiction/manipulations-
du-vivant
• http://www.ined.fr/fr/page_accueil_site_
ined/
Auteur: Maria Aeschlimann
«La civilisation mécanique vient
de parvenir à son dernier degré de
sauvagerie. Il va falloir choisir, dans
un avenir plus ou moins proche,
entre le suicide collectif ou l’utili-
sation intelligente des conquêtes
scientifiques.»
Combat,
8 août 1945
✎ RESSOURCES
Danslacontinuitédesprogrammesdesclassesprécédentes,l’histoiredessciencesetdestechniquestrouveici
saplace.Silapremièrepartiedusiècleestmarquéeparladiffusiondeprogrèshéritésduxixesiècle,l’après
seconde guerre mondiale voit l’explosion sans précédent des innovations scientiques et technologiques.
Cesdernièresentretiennentdésormaisdesrelationsétroitesquiontentraînédeprofondestransformations
économiques,socialesetculturelles.
LES GRANDES INNOVATIONS SCIENTIFIQUES
ET TECHNOLOGIQUES
UN SIèCLE DE TRANSFORMATIONS
SCIENTIFIQUES, TECHNOLOGIQUES,
ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
1

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HISTOIRE GÉOGRAPHIE ÉDUCATION CIVIQUE 3e
Mais l’enjeu est désormais aussi éthique. Si de tout temps sciences et technologies sont
apparues comme ambivalentes (maîtriser la nature pour le bien de l’homme mais aussi
déer les dieux : Héphaïstos, Icare… ; voir aussi toute la production de science-ction
depuis les années 1930), une remise en cause du « progrès » scientique se fait jour après
Hiroshima. Bien sûr, s’il est à l’origine de l’amélioration de l’hygiène, de la médecine,
du bien-être matériel, il introduit parallèlement la notion de risque, de déséquilibre, de
perte de contrôle. L’inquiétude prend de plus en plus corps avec les catastrophes de
Tchernobyl, de Fukushima, ou avec le débat sur les organismes génétiquement modiés
(OGM).
Le sociologue allemand Ulrich Beck, en évoquant « la société du risque » en 1986,
rend compte de cette prise de conscience. Les technosciences paraissent aujourd’hui
toutes puissantes, mais leurs risques ne sont plus ignorés ; ils sont pris en compte par
les institutions internationales, les pouvoirs politiques et économiques. Se pose alors la
question des responsabilités et des acteurs auxquels reviennent de dénir des normes
et des valeurs à respecter (le politique, le scientique, le nancier, le citoyen ?). Les
instances de réexion et les comités d’éthique se multiplient.
• L’exempledelamédecine
« Si le maître mot du xviiie siècle était le bonheur et celui du xixe siècle la liberté, celui
du xxe siècle est la santé » (A.-M. Moulin). Autrefois la maladie se déroulait en temps
réel, le patient était ausculté, écouté, palpé. Aujourd’hui, les examens médicaux sont
faits par des machines qui permettent de prévenir, d’alerter, de faire des statistiques.
La préoccupation de la santé l’emporte désormais sur celle de la maladie. En 1949,
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a afrmé le droit à la santé qui est devenu un
nouveau Droit de l’homme.
Il est aujourd’hui lié à des lignes de conduite, d’hygiène de vie, à une image de soi dans
la société : la dénition de la santé couvre le champ biologique mais aussi le champ
social. L’intégrité du corps est aussi une question d’intégration sociale.
Au cours du xxe siècle, les progrès ont élargi le domaine de la médecine : si au départ, il
s’agit de soigner (asepsie, anesthésie, antibiotiques), on a abordé la possibilité de réparer
(progrès de la chirurgie : greffes, prothèses…), d’anticiper (biologie moléculaire), de
créer du vivant. Cette évolution s’accompagne de questions éthiques et philosophiques.
Les acteurs de la santé ont changé et se sont multipliés : du chercheur isolé qui fait
don de sa découverte à l’humanité (Röntgen) à l’implication des pouvoirs publics, aux
laboratoires pharmaceutiques qui travaillent pour les marchés pouvant rapporter de
l’argent (mise à distance des pays pauvres, des maladies « orphelines »), à l’implication
des citoyens et des médias (dons, Téléthon, associations…).
L’exemple de la naissance retenu pour la mise en œuvre du thème permet d’aborder la
diversité des questions posées, techniques, scientiques, sociales et aussi éthiques.
 (sur l’histoire de la naissance)
• HÉLIE (A.), «“Je suis née dans le lit de
mes parents.” Contribution à l’histoire de
l’accouchement à domicile à Marseille au début
du xxe siècle», Recherches féministes, 1991,
vol. 4, à lire sur:
http://www.erudit.org/revue/rf/1991/v4/
n1/057629ar.pdf
• THÉBAUD (F.), Quand nos grands-mères
donnaient la vie. La maternité en France dans
l’entre-deux-guerres, Presses universitaires de
Lyon, 1986
• «De la matrone à l’obstétricien: quel partage
des rôles pour les professionnels ?», La santé
de l’homme, n° 391, 2007,
http://www.inpes.sante.fr/slh/articles/391/02.htm
• Un article de Marie-France Morel, historienne
et présidente de la société d’histoire de la
naissance:
http://www.hcsp.fr/docspdf/adsp/adsp-61/
ad612228.pdf
✎ RESSOURCES (SUITE)
HISTOIRE