Les économies de marché sont-elles capables de s`autoréguler ?

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Les économies de marché sont-elles capables de s’autoréguler ?
© Joël Hermet 2009
Les économies de marché sont basées sur l’échange volontaire, la propriété privée et la
monnaie. Les flux commerciaux, la production, la consommation, l’investissement y sont organisés
selon un système d’incitations basé sur la recherche de l’intérêt individuel. La loi de l’offre et de la
demande est un des éléments clés de l’autorégulation des économies de marché. L’autorégulation est
la régulation d’un système par lui-même, c'est-à-dire sa capacité à effectuer des changements
nécessaires tout en gardant les mêmes grands principes de fonctionnement, sa propension à se
rétablir après un choc ou une crise, avec ses propres forces, sans intervention extérieure.
L’autorégulation implique donc une grande flexibilité du système, que l’on prête souvent au
capitalisme et à l’économie de marché, néanmoins cette question est controversée.
Le marché peut-il se suffire à lui-même ? Les économies de marché peuvent-elles se passer
d’un acteur extérieur, en l’occurrence l’Etat ?
I – L’impossibilité de s’autoréguler pour les économies de marché a été et reste un
thème récurrent de la pensée économique
A – Marx
La baisse tendancielle du taux de profit amènera une crise finale qui mettra fin au capitalisme et
engendrera le socialisme. Polanyi affirmera un siècle plus tard que le marché laissé à lui-même, le
désencastrement de l’économie, engendre crise économique, violence politique et misère sociale.
B – Keynes
L’économie de marché ne peut s’autoréguler par manque de demande (marché des biens), en raison
du comportement moutonnier des opérateurs (marché financier) ou de l’absence de mécanisme
autorégulateur (le salaire réel ne résout pas le problème du chômage mais l’aggrave).
C – Les néo-classiques
Le marché est incapable d’allouer au mieux les ressources quand la concurrence n’est pas pure et
parfaite, ce qui est le cas le plus fréquent. Cas des biens collectifs, des externalités, des monopoles.
II – Pourtant, l’idée d’autorégulation des économies de marché a été démontrée
A – Smith
La main invisible assure que les intérêts individuels amènent l’intérêt général ; il permet de produire
en quantités suffisante, c’est l’efficacité allocative du marché
B – Hayek
Le marché est un ordre spontané ; il permet de coordonner une infinité de plans individuels via le
rôle des prix, c’est l’efficacité cognitive du marché
C – Say
La loi des débouchés rend impossibles les crises générales de surproduction ; les crises se produisant,
souvent d’origine monétaire et étatique, sont des purges nécessaires du système productif (Juglar)
III – Et elle se vérifie si on laisse jouer les vecteurs de cette autorégulation
A – Le rôle des entrepreneurs pour adapter l’offre à la demande sur chaque marché
B – La flexibilité des prix comme moyen d’ajuster l’offre à la demande et mode d’incitation
C – Le libre-échange : l’autorégulation au niveau mondial est encore plus profitable qu’au niveau
national, les bienfaits de la concurrence sont démultipliés, les besoins sont mieux satisfaits
Conclusion :
De nombreux économistes croyant aux vertus des économies de marché laissent cependant un rôle
de gendarme à l’Etat, comme Smith en matière de police, justice et armée. Pour Bastiat le but de la
loi est de faire respecter la propriété privée. Mais qui doit édicter la loi ? Doit-elle découler de la
volonté du législateur ou doit-elle émerger spontanément et être le fruit d’une mise en concurrence ?
La réponse à cette question sépare les libéraux traditionnels et les libertariens.
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