L'enseignement philosophique – 61eannée – Numéro 5
SUR LES INJUSTES PROCÈS FAITS À HEGEL
ET LA PHILOSOPHIE SPÉCULATIVE:
(De la Sonderweg1allemande au nazisme)
Nicole-Nikol ABÉCASSIS
Lycée Renoir, Cagnes-sur-mer
Il est de bon ton, aujourd’hui, en philosophie, de regarder la philosophie spécula-
tive comme devenue intenable, comme ayant été dépassée et même comme devant
être regardée comme particulièrement suspecte depuis « Auschwitz » ; « Auschwitz »,
raccourci bien malheureux dès lors que, par ce nom devenu symbole, ce que l’on invi-
te à considérer, c’est le « phénomène » du camp d’extermination ou, pour reprendre la
terminologie de R. Hilberg, du « centre de mise à mort » 2, cette abominable invention
humaine du XXesiècle, alors qu’Auschwitz est avant tout le nom d’un camp de concen-
tration auquel les négationnistes veulent réduire tous les camps de la seconde guerre
mondiale. Que l’on évoque donc Birkenau plutôt (ou en même temps) qu’Auschwitz,
ou bien Treblinka, Chelmno, Sobibor, Belzec… et l’on évoquera alors plus sûrement
ce dont il est question : le projet et la mise en œuvre de l’extermination du plus humain
en l’homme par l’homme, à travers l’homme juif, qui s’est produite dans une période
couvrant la fin des années trente et le début des années quarante du siècle dernier 3.
Quel surprenant procès fait à la philosophie spéculative ! D’abord une philosophie
dépassée? Mais l’on s’intéresse pourtant sans complexe à des philosophies bien plus
anciennes! Celles de Platon, d’Aristote… Et l’on a bien raison. Ce n’est tout de même
pas à la philosophie qu’il faut apprendre qu’en tant que telle, même si, dans chaque
doctrine, nécessairement certains points se trouvent déterminés par le contexte global
historique dans lequel son auteur a pensé, elle existe justement là où le temps n’a pas
1. Voie particulière.
2. La Destruction des juifs d’Europe, Fayard, traduction A. Charpentier, Paris, 1988.
3. Les historiens débattent toujours sur les dates 1939, 1941, 1942… au moins quant à la conception du projet
de l’extermination. Ce qui est sûr, c’est que, de fait, les premiers gazages massifs de Juifs ont eu lieu à Chelm-
no en 1941, tandis que la même année sévissait déjà à l’Est (et d’abord en Pologne) ce que certains appellent
aujourd’hui la « shoah par balles ».
SUR LES INJUSTES PROCÈS FAITS À HEGEL ET LA PHILOSOPHIE SPÉCULATIVE 49
de prise, témoignant de la liberté de la pensée, témoignant de la pensée tout cours.
Considérer sérieusement qu’un événement historique, aussi inouï soit-il, et c’est bien
effectivement le cas ici avec la shoah, rend certaines philosophies antérieures dépas-
sées (et là il s’agit en occurrence de la philosophie hégélienne qui seule semble faire
l’objet d’une telle dé-considération) implique de fonder les thèses soit qu’il n’y a pas
de philosophie hégélienne, soit que la philosophie (certaines philosophies ?) ne vaut
que pour un temps. Or cette considération de la philosophie hégélienne comme
dépassée (comme on la trouve exprimée par exemple chez Adorno ou J.-F. Lyotard)
ne s’accompagne pas du développement de telles thèses.
Et une philosophie suspecte? En même temps qu’ils se gargarisent de textes scho-
penhaueriens, nietzschéens, heideggériens, etc., certains ne voient aucune contradiction
à regarder la philosophie spéculative comme porteuse du germe de l’esprit (ou de l’as-
pect de l’esprit) germanique ayant conduit à la shoah! À des auteurs comme Nietzsche,
Heidegger, etc., on trouve volontiers toutes sortes de circonstances atténuantes pour
expliquer certains de leurs propos troublants et continuer à regarder leur philosophie
comme pertinente : là une sœur et un beau-frère manipulateurs antisémites, ici un
manque de recul circonstanciel sur l’histoire en train de se faire… Qui ose faire le procès
de Nietzsche est réactionnaire; qui ose faire celui de Heidegger, tel Emmanuel Faye4, un
esprit limité qui n’a rien compris à la pensée du grand homme! Que « Celan ait eu les
larmes aux yeux » en sortant de sa dernière entrevue avec Heidegger (mais que se sont
dit les deux hommes?) serait un argument suffisant pour assurer que Heidegger n’est
pas un philosophe méritant qu’on s’interroge sur le lien possible de sa pensée avec le
nazisme 5. Voilà donc ce que l’on pourrait mettre sur la balance philosophique, les
« larmes de Celan » (qui sont peut-être, du reste, des larmes de désespoir plutôt que des
larmes d’émotion heureuse), pour la faire favorablement peser du côté d’un Heidegger,
alors que l’on n’hésitera pas à retirer du plateau le penseur spéculatif avec toute son
Encyclopédie des Sciences philosophiques et l’ensemble de ses Cours, en arguant que sa
pensée ne peut plus guère peser en pertinence aujourd’hui.
Les philosophies nietzschéenne, heideggérienne… méritent-elles d’être regardées
comme suspectes? Une telle question, posée en ces termes en direction de philosophies,
quelles qu’elles soient si elles en sont, me paraît elle-même toujours suspecte. Y a-t-il
alors seulement une philosophie heideggérienne, comme va jusqu’à se le demander
E. Faye 6? Tel n’est pas le propos ici. Il s’agit de partir de l’étonnement que génère la
légèreté avec laquelle une partie du monde intellectuel contemporain repousse la philo-
sophie spéculative pour mettre au-devant de la scène (il semble bien en effet qu’il
s’agisse d’un « pour », comme si, pour que puissent être entendues de « nouvelles » phi-
losophies, il fallait balayer la philosophie spéculative!) tout un tas de pensées se reven-
diquant héroïquement anti-spéculatives après « Auschwitz-Birkenau-Chelmno-Sobibor-
etc. ». On ne pourrait plus penser spéculativement (ne s’agit-il pas d’un pléonasme?)
après « Auschwitz-Birkenau-Chelmno-Sobibor-etc. ». Il faudrait penser « autrement »:
par bribes, par fragments… à la limite de la pensée, à la limite du sens. Il faudrait idéa-
lement « anti-penser » comme on fait de l’art « anti-art » ou « non art ».
4. Ou Victor Farias avec son Heidegger et le Nazisme (traduction de M. Benarroch et J.-B. Grasset, Verdier,
Paris, 1987)
5. Conférence donnée par un professeur de philosophie de l’Université de Nice au Centre Culturel israélite
d’Antibes le 18 novembre 1997, à laquelle j’ai « répondu » par un article dans le numéro 14 (décembre 1997)
de Monada Infos.
6. Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie, Albin Michel, Paris, 2005.
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Mais n’y aurait-il pas là la manifestation d’un aveuglement pour le coup suspect ?
Je me souviens d’une conversation avec une heideggérienne (c’est ainsi qu’elle se
désignait elle-même), bien connue pour ses publications, qui s’intéressait à la ques-
tion de la shoah comme moi-même, au cours de laquelle elle me rétorqua: « Mais
comment pouvez-vous vous intéresser à la shoah comme vous le faites et être hégé-
lienne (c’est ainsi qu’elle aimait à me désigner)! » Il m’a fallu bien sûr lui retourner le
« compliment », ce qui n’a pas été sans générer de sa part un silence embarrassé,
comme du fait d’une subite prise de conscience (qui ne dura pas longtemps) ! N’est-ce
pas une certaine haine de la pensée car une haine de l’homme (ou une haine de
l’homme car une haine de la pensée) qui a conduit à et orchestré « Auschwitz-Birke-
nau-Chelmno-Sobibor-etc? Une haine de la pensée accomplie comme raison,
conduisant à réduire celle-ci au simple entendement, ce « grand séparateur » comme
l’appelle parfois Hegel? Et ce serait au nom d’Auschwitz (en occultant au passage Bir-
kenau-Chelmno-Sobibor-etc.) que l’on se débarrasserait de la pensée spéculative ?
Que l’on justifierait sa mise au rencart ? Sans se demander un seul instant si l’on ne
serait pas soi-même en train de perpétuer cela même qui a généré la shoah, cet achar-
nement de barbarie visant la destruction de l’homme et du sens ? 7
Il semble important de déployer ici au moins deux exemples : l’un qui permettra
positivement de toucher du doigt la pertinence maintenue de la philosophie spéculati-
ve, pertinence pour penser ce monde dans lequel nous vivons et qui ne veut plus de la
philosophie spéculative. Qui ne veut plus de lhomme ? Qui ne veut plus de la
pensée? Qui ne veut plus du sens ? Mais qui veut quoi ?
Ce premier exemple se construira autour de la pensée politique hégélienne selon
une de ses entrées, les Principes de la Philosophie du Droit (PPD)8, ouvrage dans lequel,
pour beaucoup, se trouverait déployée l’apologie de l’État totalitaire, pour utiliser la
terminologie avec laquelle H. Arendt tenta de rendre compte, non sans générer du
coup un amalgame dommageable, les États nazi et stalinien, producteurs de camps.
Le second exemple devrait permettre quant à lui de coller à un texte 9déployant
explicitement une critique du sculatif comme mode de pensée dépassé après
« Auschwitz ». Ce sera alors l’occasion de pointer combien ce genre de critique aujour-
d’hui si largement développé « tombe dans le piège » de ce qu’il dénonce: on ne pour-
rait plus penser spéculativement après « Auschwitz ». Alors, cultivons la pensée « boi-
teuse »! Comme si le « on ne peut plus » penser… signifiait une mutilation perpétrée
par « Auschwitz ». Mais je redemande: une mutilation qu’il faut s’attacher à penser
avec la pensée qui, comme le Phénix, renaît de ses cendres, ou une mutilation qu’il
faut faire sienne et entretenir avec pour résultat de s’empêcher de penser, encore,
dans la continuité d’« Auschwitz-Birkenau-Chelmno-Sobibor-etc. » ?
I. SUR CERTAINES FORMES DE LECTURES INADÉQUATES (D’ENTENDEMENT) DE LA
PENSÉE SPÉCULATIVE DE L’ÉTAT : RACCOURCIS, GOÛT DES FORMULES, « PIED DE
LA LETTRE »…
Il s’agit donc ici de proposer un exposé visant à favoriser une certaine lecture, une
certaine approche de la pensée politique hégélienne telle qu’elle s’expose elle-même,
7. Pour approfondir ce point, je me permets de renvoyer à mon Qu’est-ce que comprendre ? Préface de Jean-
Pierre Faye, L’harmattan, Paris, 2009.
8. R. Derathé, Vrin, Paris, 1975.
9. J.-F. Lyotard, Le Différend, Les Éditions de Minuit, Paris, 1983.
SUR LES INJUSTES PROCÈS FAITS À HEGEL ET LA PHILOSOPHIE SPÉCULATIVE 51
notamment dans les PPD 10. On peut dire en effet que dans cet ouvrage Hegel expose,
dans le détail, sa pensée du politique, quoique le philosophe précise, dans la Préface
même de ces Principes : « Étant donné la nature concrète et en soi différenciée de l’ob-
jet, nous avons négligé de faire ressortir et de prouver dans les moindres détails la
marche de l’argumentation logique, car cela pouvait tout d’abord passer pour superflu
puisque la méthode scientifique était supposée connue, et ensuite, chacun s’apercevra
– cela saute aux yeux – que le tout et la distribution de ses parties repose sur l’esprit
logique »11. Il faut donc entendre « dans le détail » par : selon l’ensemble des détermi-
nations engagées12.
Ainsi, du fait même que « la méthode scientifique [y est] supposée connue », les
PPD risquent précisément dêtre abordés inadéquatement par les lecteurs qui y
entrent directement, à savoir sans la médiation par la pensée de la « méthode ». La
pensée supporte mal les raccourcis. Comprendre l’aspect d’une doctrine, surtout si elle
atteint le niveau de la spéculation et qu’elle se fonde en conséquence comme systéma-
tique, exige du lecteur qu’il parcoure cette dernière en entier, sans quoi chacune des
critiques formulées à son encontre ne peut être que d’entendement et, par là, non
valable.
Soit. Mais Hegel ne parle pas tant ici de l’ensemble du système que de la « métho-
de ». De quelle méthode s’agit-il ? De la méthode de la pene (spéculative) telle
qu’elle se déploie dans La Science de la logique 13, livre aride s’il en est mais parce qu’il
offre à penser dans l’élément pur de la pensée, dans ce que Hegel appelle « le royau-
me des ombres » 14. Mais l’aridité de la logique, son abstraction, qui fait sa difficulté
propre, n’est bien sûr pas une raison suffisante pour justifier l’omission d’une entrée
sérieuse dans son mouvement si l’on entreprend de se prononcer sur (contre) le spé-
culatif 15. Sur le fond, seul un exposé spéculatif (une redite ? 16) de la logique spéculati-
ve permet de prendre toute la mesure de la méprise que constitue la considération de
la pensée politique hégélienne comme une apologie de l’Étatisme et comme un germe
possible de l’idéologie totalitaire, voire du nazisme en particulier. Et permet, corollai-
rement, de prendre la mesure de l’ouverture fondamentale de la philosophie hégé-
lienne sur l’« altérité », alors que nombreux sont ceux qui jugent qu’elle opère l’en-
10. En dépit de ce que peut laisser penser le titre, l’essentiel des Principes de la Philosophie du droit ne porte
pas sur le droit au sens juridique du terme: « Quand nous parlons ici de droit, nous n’entendons pas seule-
ment le droit civil, comme on le fait d’ordinaire, mais la moralité, la vie éthique et l’histoire universelle qui,
elles aussi, rentrent dans sa sphère, parce que le concept unit les pensées selon la vérité » (PPD, adition au.
§ 33, p. 92).
11. C’est moi qui souligne ; p. 46.
12. Dans la Philosophie de l’Esprit (troisième moment de l’Encyclopédie des Sciences philosophiques), la pensée
hégélienne du politique trouve également une place d’importance, mais avec moins de précision, le souci de
Hegel étant, dans l’Encyclopédie, de faire accéder le lecteur au mouvement de la totalité du système de la Pen-
sée. Les deux ouvrages se complètent donc, mais sans exclure, ni l’un ni l’autre, le passage nécessaire par le
premier moment de l’Encyclopédie qui est celui de la Logique.
13. « Chacun des degrés considérés jusqu’à présent est une image de l’absolu, mais tout d’abord selon une
manière bornée, et de la sorte il se propulse en direction du tout, dont le déploiement est ce que nous avons
désigné comme méthode » (La Science de la logique de 1830 – dite « Petite Logique » –, traduction de B. Bour-
geois, Vrin, Paris, 1970, Addition au § 237, p. 623).
14. La Science de la logique de 1812 (dite « Grande Logique »), traduction de P.-J Labarrière et G. Jarczyk,
Aubier- Montaigne, Paris, 1972, Introduction, p. 32.
15. Deux professeurs de l’Université de Nice ont successivement refusé d’être directeurs de ma Maîtrise consa-
crée précisément à cette Logique pour cette raison avouée que c’est une œuvre… trop difficile à comprendre !
16. « […] prouver signifie, en philosophie, la même chose que montrer comment l’ob-jet se fait par lui-même
et à partir de lui-même ce qu’il est. » (La Science de la logique, addition au § 83, p. 518). De sorte que, « que
l’Idée est la vérité, c’est ce dont la preuve n’a pas à être réclamée maintenant seulement ; tout l’accomplisse-
ment et développement précédent de la pensée contient cette preuve » (Idem, addition au § 213, p. 616).
52NICOLE-NIKOL ABÉCASSIS
gloutissement de tout « autre », la réduction de tout « autre » à du « même ». Un tel
exposé permettrait d’assurer que, quoique le système hégélien exige d’être intrinsè-
quement compris comme totalité, il convient de le comprendre, non pas comme tota-
litaire, mais bien comme totalisant. E. Levinas, lequel a fondé une grande partie de sa
pensée sur la distinction entre totalité et infini, n’est pas pour rien dans cette confu-
sion associée à la philosophie hégélienne entre totalité et totalitaire. Comme si toute
totalité était totalitaire, alors que chez Hegel, précisément, la totalité et l’infini (véri-
table) 17 sont une seule et même « chose », de sorte que cest bien la notion
de totalisant et non celle de totalitaire qu’il faut associer à la pensée spéculative 18.
En somme, on le comprend bien, on ne peut jamais se contenter de parler de la
philosophie spéculative. On ne peut que spéculer avec elle. C’est ainsi qu’il faut
modestement reprendre à son compte les propos de E. Weil dans la Préface de son
Hegel et l’État, à savoir qu’« on sera déçu si l’on cherche dans ces pages une analyse
complète de la philosophie de l’État de Hegel. [Car] cette analyse ne saurait être
effectuée qu’à partir de l’ontologie, de l’onto-logique hégélienne, fondement de la
compréhension de toutes les parties du système »19. De sorte que, et là je prends plus
que jamais les propos de Weil à mon propre compte, « un travail de l’espèce du nôtre
ne peut avoir qu’une seule prétention : éveiller l’intérêt pour le texte même et écarter
les obstacles à la compréhension qui se sont accumulés au cours du temps »20.
Il y a ainsi, parmi les lecteurs de la philosophie politique de Hegel, qui y voient
une apologie du totalitarisme, totalitarisme imaginé rapidement comme conjoint à un
mode de pensée lui-même totalitaire, de sorte que ce serait l’ensemble de la philoso-
phie hégélienne qui trahirait l’attirance pour la forme de la totalité dévorante et uni-
formisante, beaucoup de lecteurs pressés. Certains sont même très pressés, qui s’ap-
puient, pour justifier leur point de vue, sur cette fameuse phrase contenue précisé-
ment dans la préface des PPD et qui ne doit être prise que comme une formule syn-
thétique qui ne prend sens que mise en perspective, elle aussi, avec La Science de la
logique, science de la pensée en tant que concrète (ouverte sur l’altérité), à savoir :
Ce qui est rationnel est réel, et ce qui est réel est rationnel21.
C’est sûr qu’il est facile, en tournant autour de cette phrase qui mériterait un livre
entier, en l’isolant, en l’absolutisant, de prétendre, concernant la philosophie hégé-
lienne, qu’elle prône un totalitarisme de l’Idée, du Concept, de la Raison, de l’Esprit…
et, dans le domaine particulier de la politique, précisément un totalitarisme de l’État
comme État rationnel. De ses PPD, Hegel dit :
Si ce traité contient un enseignement, il ne se propose pas toutefois d’apprendre à
l’État comment il doit être, mais bien plutôt de montrer comment l’État, cet univers
éthique, doit être connu22.
Cette phrase est d’une importance considérable pour déterminer la façon par
laquelle il convient de lire les Principes. Précisément, il faut bien comprendre que ce
que Hegel énonce, dans cet écrit, ne concerne ni un État estimé idéal – ou en tout cas
17. Que Hegel distingue bien du « mauvais infini » ou infini indéfini qui n’en finit pas et se trouve ainsi
contradictoirement limité par son « autre »: le fini.
18. J’ai déjà traité de cette question dans cette Revue même. Je me permets de renvoyer à l’article concerné:
Le système hégélien est-il totalitaire ? (Numéro 4 de mars-avril 1997).
19. Vrin, Paris, 1950, p. 7.
20. Idem, p. 9.
21. p. 55.
22. p. 57.
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