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- Penser, est-ce la même chose qu’avoir des opinions ? Non
On pense comme on veut. Non On pense tous différemment. Non
- Critique de la philosophie du « sens commun » qui s’enferme dans le sentiment et refuse la
raison.
- Texte « C’est en renvoyant au sentiment, son oracle intérieur, que le bon sens en finit avec
quiconque ne s’accorde pas avec lui ; il ne peut que déclarer à celui qui, en lui-même, ne trouve ni
ne sent ce que lui, pour sa part, trouve et sent, qu’il n’a plus rien à lui dire.
En d’autres termes, il foule au pied la racine même de l’humanité, car la nature de celle-ci est de
tendre vers l’accord avec les autres et elle n’a d’existence qu’une fois réalisée la communauté des
consciences. Ce qui est anti-humain, c’est ce qui est seulement animal, c’est de rester au niveau
affectif et de ne pouvoir s’exprimer autrement que par le sentiment. »
Hegel, Phénoménologie de l’Esprit, préface.
- Donner la ou les raisons du choix du texte de Hegel comme tout premier texte philosophique.
Hegel critique la conception populaire de la philosophie qui fait appel à l’opinion intuitive, affective
et spontanée, envisagée comme mode d’accès subjectif au vrai, sans effort ni approfondissement
rationnel. Les animaux non plus ne dépassent pas le niveau du simple sentiment de soi. Au
contraire des hommes s’élèvent par le concept, le jugement et le raisonnement et construisent, à
titre personnel et universel, des savoirs objectifs conduisant au vrai, ni à vous, ni à moi mais à
nous, devant nous, à retrouver ensemble.
- EXPLICATIONS
« On est comme on est. Je pense comme je suis. Je ne veux pas le savoir. » disent certains
élèves. Je refuse d’être ébranlé par la démonstration rationnelle du professeur qui me ferait saisir
mes propres contradictions. Je préfère maintenir mon esprit dans la caverne, dans un confort
paisible d’idées toutes faites, mes idées –le possessif « mes », où la forme (c’est moi : ce n’est
pas rien à 18 ans surtout) a plus de valeur que le contenu des « idées ». Moi, c’est moi. C’est
mon histoire, je l’accepte telle qu’elle est, elle me distingue des autres, je respecte celle des autres
sans juger, c’est personnel, chacun est unique Tant que ces sottises peuvent tenir, avec des
échafaudages de secours, s’il le faut plus tard ! La jeunesse est une manière de se tromper qui se
change assez vite, après quelques cours de philosophie par exemple, après quelques informations
sur la religion, en une manière de ne plus même pouvoir se tromper. A quoi « ça » tient, le fait
qu’on accroche ou bien qu’on décroche déjà en philosophie ? On ne réfute plus : « il n’a plus rien à
lui dire » (texte ligne 3) ; on refuse, on ne veut pas le savoir. C’est tellement plus simple la vraie
vie. « La vraie vie est ailleurs », pas au lycée. Il n’y a pas que la philosophie dans la vie. Ou« Le
Furet du Nord » ou « Auchan, la vie, la vraie. » « Auchan, tout pour la vie. » « la vie Auchan, elle
vous change la vie. » L’homme caddy.
Quand on refuse de se poser à soi-même des questions, c’est qu’on a été gagné par le sophisme
collectif, le décret du « on ».
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Non, on n’est pas comme on est. L’homme n’est pas un être tout fait mais à faire. Au verbe
« être », on préférera le verbe « devenir ». Faire et, en faisant, se faire. La plus belle des créations
est la création de soi par soi où l’homme coïncide avec l’œuvre d’art. Il n’y a qu’une chose à faire :
se refaire. C’est plus long. Ce n’est pas simple.
Voici 58 énoncés d’opinions ( après chaque tiret) que tout le monde connaît et qui sont
inacceptables. Nous démontrerons le contraire au cours de votre année de « philosophie » avec
l’aide des philosophes.
- Le temps humain s’écoule dans un sens : du passé au présent et du présent au futur.
- La liberté des uns finit où commence celle des autres. - Un raisonnement logique.
- La revendication du droit à, et du droit à … la différence. Nous sommes tous différents.
- Etre libre, c’est faire ce que l’on veut. - Je suis timide. - Je l’aime parce que …
- Je suis comme je suis. - Je m’appelle … - Les souvenirs sont dans la mémoire.
- Je ne crois qu’à ce que je vois. - Le but de la vie, c’est le bonheur.
- Un lapsus, c’est un fait, c’est observable. - La morale est une affaire d’opinion.
- On détient tous une petite part de vérité. - Les faits parlent d’eux-mes.
- C’est son caractère, c’est son tempérament. - Il faut profiter de la vie, s’éclater.
- Il y a des gens qui sont cultivés. - C’est vrai : tous les scientifiques le disent.
- Il faut voir les choses comme elles sont, être réaliste ; ni optimiste, ni pessimiste.
- Il y a des évidences. My name is … - On n’a pas le droit de juger.
- C’est vrai si tu le crois. - Chacun a le droit de penser ce qu’il veut.
- On n’est plus au Moyen-Age. - Personne n’a la vérité.
- Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. - Le plomb est lourd ; le marbre froid.
- Ce n’est pas intéressant ; c’est nul ; c’est ennuyeux ; c’est une vieille sorcière (dessin p. 132)
- Il y a trois temps : le passé, le présent et le futur. Brouillard meurtrier (titre du journal).
- Le petit hérisson traverse la chaussée et se fait écraser ; la maman hérisson pleure.
- Qu’est-ce que l’eau ? L’eau est un liquide incolore, inodore et ans saveur.
- Un lion s’est échappé du zoo de Lille (flash-info). - Agir en temps réel.
- Les oiseaux ont des ailes pour voler, et nous des jambes pour porter des bas.
- J’ai quatre enfants. - J’ai du temps. - Avalanches : la neige a encore tué.
- L’ulcère de l’estomac vient du stress. - On commence par le simple.
- Je voudrais avoir l’heure. Laquelle ? La vraie. - Il avait tout pour être heureux.
- Ce que je préfère chez moi, c’est mes cheveux : je peux les laver aussi souvent que je le veux.
- Les bonheurs dans l’existence et le bonheur d’exister. - Maintenant, je sais ! (Gabin)
- La grandeur d’une vie se mesure à la grandeur de ses succès. Tout lui réussit.
- Les savants matérialistes situent la famille des hominiens à la fin de l’histoire des mammifères,
au bas d’une page, derrière une accolade. - Faites travailler votre argent.
- Jusqu’au début des années 90, il était recommandé de coucher les bébés sur le ventre.
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- Prête-moi ta montre, je vais te donner l’heure. Les animaux ont un langage.
- Les rêves ont un sens. Il n’y a pas d’amour heureux mais c’est notre amour … à tous les deux.
- Le moi est donné en premier, solitaire et séparé ; c’est en partant du moi que j’accède à autrui.
- Les jeunes croient que tout commence avec eux, les vieux que tout finit avec eux.
A vous d’en trouver d’autres.
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