4
qualifier cette nouvelle phase, nous proposons de l’inscrire dans le long mouvement de montée
de la société de la connaissance et de la dater par le concept de vie numérique.
L’évolution humaine s’est toujours opérée au travers d’une intensification progressive des
connaissances et de leurs usages, les phases temporelles de régression se terminant toujours par
des périodes de renaissance et de progrès rapide. Les technologies de la communication et de
l’information apportent une montée en puissance des connaissances qui se caractérise aujourd’hui
par une convergence technologique, économique et d’usage que nous proposons de traduire par
le concept de vie numérique. D’où le titre du colloque, que prépare ce livre vert, « La société de la
connaissance à l’ère de la vie numérique ».
Si nous avions voulu être complet, il aurait fallu y intégrer la notion de monde global ou de
monde fini. Sans doute après une première phase de peuplement progressif de l’espèce humaine
sur toute la surface de la Terre, le déploiement historique de la société s’est fait sur la base d’un
développement régional au sens du ministère des affaires étrangères : Moyen Orient, Inde, Chine,
Afrique, Asie mineure, Amériques, Europe. La colonisation basée sur les progrès dans les moyens
de transport, puis le développement industriel et technique ont ensuite été le support d’un
déploiement progressif mondial de la technologie et des valeurs européennes ; ce déploiement est
aujourd’hui pour l’essentiel en voie d’achèvement. Il va en résulter une nouvelle phase
d’évolution dans laquelle le monde va se redéployer en retour sur lui-même avec un
ressourcement apporté par chacune des différentes civilisations, et de nouvelles formes de
coopération et d’affrontement. L’internationalisation des sciences et des technologies, la
globalisation de l’économie et des marchés ainsi que l’universalisation des valeurs, sinon de leur
instanciation, sont les données de base du cadre dans lequel l’évolution de la Société de la
connaissance à l’ère de la vie numérique va s’inscrire.
Le livre vert
Le Groupe des écoles des télécommunications (GET) a un positionnement spécifique dans le
paysage national de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est né de la technologie et des
communications à distance, pour lequel Estaunié inventa le nom de Télécommunication. Il s’est
développé au rythme de l’expansion des télécommunications et de leur numérisation. A la suite
du grand plan de rattrapage du retard des télécoms en France, symbolisé par le 22 à Asnières, un
groupe d’écoles était créé dans le giron du Ministère des PTT et de la Direction Générale des
Télécom. La recherche s’y est développée dans les années 80, sous la tutelle bienveillante du
CNET. D’écoles d’ingénieurs, ces écoles sont progressivement devenues des établissements
d’enseignement supérieur et de recherche dans le domaine des STIC, avec le recrutement d’un
corps d’enseignants-chercheurs proche de celui des universités, mais avec la préservation d’un
modèle pluridisciplinaire lié aux contraintes de la formation d’ingénieurs et de manageurs.