Chapitre 9 COMMENT RENDRE COMPTE DE LA MOBILITE SOCIALE

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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
Chapitre 9 COMMENT RENDRE COMPTE DE LA MOBILITE SOCIALE ?
Questions centrales du chapitre 9 :
Nous avons vu dans le chapitre précédent, que la société est stratifiée, autrement dit hiérarchisée selon
différents critères tels que le revenu, le prestige, le pouvoir…
- On peut alors se demander si la place des individus dans la société est figée ou si ceux-ci peuvent se déplacer
sur l’échelle sociale. Si tel est le cas, comment expliquer la mobilité sociale ?
- On parle aujourd’hui de panne de l’ascenseur social, qu’en est-il réellement ?
Objectifs du chapitre 9 :
Acquérir des savoirs :
Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale : mobilité sociale, mobilité
intergénérationnelle / intragénérationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital culturel,
paradoxe d’Anderson.
Savoir définir les notions de première : groupe d’appartenance, groupe de référence,socialisation anticipatrice,
capital social.
Savoir distinguer les notions de mobilité sociale intergénérationnelle et mobilité géographique/ professionnelle.
Savoir
Savoir
Savoir
Savoir
Savoir
distinguer les notions de mobilité observée / fluidité sociale.
distinguer les notions de mobilité verticale (ascendante /descendante) et horizontale.
expliquer et démontrer le paradoxe d’Anderson.
expliquer le rôle de la structure socioprofessionnelle dans la mobilité sociale.
expliquer le rôle de la famille et de l’Ecole dans la mobilité sociale.
Acquérir des savoir-faire :
- Savoir lire et interpréter des tables de mobilité.
Savoir lire et interpréter des tableaux à double entrée
Savoir lire et interpréter, utiliser les pourcentages de répartition, taux de croissance, taux de croissance
moyen, indice simple (de base 100), pour établir des comparaisons dans le temps et dans l’espace.
Plan du chapitre:
I. La mobilité sociale : de quoi parle-ton ?
A. Qu’est-ce que la mobilité ?
B. Comment mesurer la mobilité ?
II.
Quelle mobilité sociale pour la France ?
A. Les grandes tendances de l’après-guerre à aujourd’hui.
B. Quels sont les déterminants de la mobilité sociale ?
➡Activité de sensibilisation : Document 1: L’hérédité sociale
Q1. Qui suis-je ? Donnez un exemple de films réalisés par
chacun des deux personnages.
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Photo n° 1
Q1: Reconnaissez-vous ces deux personnages
(photo n°3) ?
Q2: Quelle différence peut-on faire entre la
trajectoire de G. Pompidou (photo n°2) et celle de
.............?
Photo n°2
Synthèse:
Q1. «Tel père, tel fils», «tel père, telle
fille», «telle mère, telle fille», «telle mère,
tel fils», que pensez-vous de ces adages ?
Photo n°3
I. LA MOBILITE SOCIALE DE QUOI PARLE-T-ON ?
A. Qu’est-ce que la mobilité ?
Document 2 : Dialogue avec un DRH d’EDF
http://webtv.edf.com/dialogue-avec-m-laigneau-drh-du-groupe-edf-dossier-103-4725.html
Q1. De quel type de mobilité est-il question dans cet entretien ?
Q2. Quels en sont les enjeux et les difficultés ?
Document 3: Un nouveau statut social ?
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Q1. Le groupe social d’appartenance du jeune garçon correspond-il à son groupe de référence?
Rappels de première :
Groupe social d’appartenance :
Groupe social de référence :
Q2. De quel type de mobilité est-il question dans les deux photos ?
Q3. Quel autre élément permet de distinguer la mobilité du cuisinier de celle du jeune garçon?
Document 4: La mobilité sociale, définitions
Mobilité sociale intragénérationnelle et mobilité sociale intergénérationnelle
La mobilité sociale intragénérationnelle (ou mobilité biographique) désigne la mobilité au cours
d’une vie pour les individus d’une génération donnée.
La mobilité sociale intergénérationnelle désigne le changement de statut social des individus de
la génération des enfants par rapport aux individus de la génération des parents.
Mobilité géographique et mobilité professionnelle
La mobilité géographique (ou spatiale) désigne tout mouvement des individus dans l’espace,
aussi bien au niveau national (changement de villes, de régions,...) qu’au niveau international
(immigration et émigration).
La mobilité professionnelle désigne un changement de situation professionnelle des individus
(changement de branche d’activité, changement de qualification).
Mobilité sociale verticale et mobilité sociale horizontale
La mobilité sociale verticale s’accompagne d’une modification de la position sociale d’un individu
dans la hiérarchie sociale.
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Dans la mobilité sociale horizontale, la position sociale d’un individu dans la hiérarchie sociale
reste identique mais avec un changement de profession ou d’activité.
Ces deux types de mobilité peuvent être intra ou intergénérationnelles.
Mobilité sociale ascendante et mobilité sociale descendante
La mobilité sociale ascendante (ou ascensionnelle) indique le passage d’une catégorie sociale à
une autre considérée comme supérieure. A l’inverse, la mobilité sociale descendante implique
une régression sociale (on parle aussi de démotion sociale).
A. Beitone et alii, Sciences sociales, Sirey, coll. Aide-mémoire, 4e édition, 2004
Q1. Quelle différence existe-t-il entre mobilité intragénérationnelle et intergénérationnelle ?
Q2. Quelle différence existe-t-il entre mobilité horizontale, ascendante et descendante ?
Q3. Quel type de mobilité sociale fait l’objet d’études en sociologie ?
Q4. A l’aide des questions précédentes, qualifiez le type de mobilité en question.
B. Comment mesurer la mobilité ?
Document 5: Les enquêtes de mobilité sociale»
«Les enquêtes de mobilité sociale […] portent classiquement sur la mobilité entre les générations
des hommes, étudiée à partir de la profession : elles appliquent des catégories sociales fondées sur
le critère de la profession (comme les catégories socioprofessionnelles en France) à un échantillon
représentatif d’hommes et à leur père, et permettent de construire des tableaux croisés dits
tableaux (ou tables) de mobilité. Une entrée du tableau (habituellement en ligne) correspond à
l’origine [d’où viennent les individus occupant telle ou telle position sociale], l’autre (en colonne) à la
destinée [que sont devenus les fils dont le père appartenait à telle catégorie]. […]
C’est pourquoi, dans l’enquête de l’INSEE […] (où la profession du père est indiquée au moment de
la fin de la scolarité de l’enquêté), les tableaux sur la mobilité sociale entre les générations sont
généralement établis pour les enquêtés ayant 40 ans et plus (âge auquel les changements de
situation professionnelle deviennent plus rares). Cette précaution méthodologique peut paraître
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encore plus justifiée à une époque où l’accès à un emploi stabilisé et l’installation dans la vie se
produisent de plus en plus tardivement.»
Dominique Merllié, « La mobilité sociale », Les mutations de la société française vol. II, La
Découverte, 2007.
Q1. Qu’est-ce qu’un échantillon représentatif ?
Q2. Pourquoi les enquêtent portent-elles sur les hommes de 40 ans et plus ?
. Pourquoi les hommes ?
. Pourquoi 40 ans et plus ?
Q3. Quel est l’indicateur de la position sociale le plus souvent retenu ? Pourquoi ?
Q4. Quel est l’objectif des tables de mobilité ?
Document 6 : Catégorie socioprofessionnelle du fils (destinée et origine) en fonction de celle du père
en 2003 Belin doc p
Q1. A quelle question répond la table de destinée ?
Q2. A quelle question répond la table d’origine ?
Q3. Quelle est la part de fils d’agriculteurs parmi les personnes interrogées ?
Q4. Quelle est la part de personnes appartenant à la catégorie profession intermédiaire parmi les
personnes interrogées ?
Q5. Dans quelle table peut-on lire le pourcentage de fils d’agriculteurs devenus eux-mêmes
agriculteurs ? A combien s’élève-t-il ?
Q6. Quelle est la part de fils d’ouvriers parmi les personnes interrogées ?
Parmi eux, quelle part représente ceux qui sont eux-mêmes ouvriers ?
Quelle part représente ceux qui sont devenus cadres ?
Q7. A quoi correspond la diagonale principale de la table de destinée ?
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Et dans la table d’origine ?
Q8. Toutes les PCS sont-elles marquées par le même degré d’immobilité sociale ?
Q9. Vers quelle(s) PCS se dirigent majoritairement les fils d’ouvriers mobiles ?
Les fils d’employés ?
Les fils de cadres et professions intellectuelles supérieures ?
Qu’en concluez-vous ?
A noter : les limites des tables de mobilité - Complétez
. La mobilité sociale dépend du nombre de catégories utilisées :
La mobilité sociale est repérée par la différence entre le groupe socio-professionnel du père et celui
du fils :
. Les dernières données officielles remontent à 2003 :
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Document 7 : Mobilité observée et mobilité relative
Parler de mobilité sociale implique naturellement d’observer des déplacements d’individus vers le
haut ou le bas de l’espace social entraînant un changement de statut social. Mais il existe plusieurs
rapports sous lesquels cette mobilité peut être évaluée. La façon la plus courante et la plus connue
de mesurer la mobilité sociale est de comparer la position acquise par les enfants à celle
qu’occupaient leurs parents, ce que l’on appelle la mobilité intergénérationnelle. Suivant cette
mesure, on distingue une mobilité structurelle, qui serait due aux seules transformations de la
structure sociale, et une mobilité nette, qui relève des seuls parcours individuels. Progrès de
l’analyse statistique aidant, cette distinction tend néanmoins à être supplantée par l’opposition entre
l’analyse de la mobilité observée (mobilité structurelle + mobilité nette), qui mesure le nombre
d’individus en mobilité, et l’analyse de la fluidité sociale, c’est-à-dire des chances respectives des
membres de différents groupes sociaux d’atteindre tel ou tel statut (avec des résultats du type «un
fils d’ouvrier a x fois plus de chance qu’un fils de cadre de devenir ouvrier»).
Xavier Molinat, http://www.scienceshumaines.com/comment-la-mesure-t-on_fr_24402.html
Document 8 : Comment ont évolué mobilité observée et mobilité relative sur le long terme ?
En France, sur le long terme, l’étude de référence est celle qu’a menée le sociologue Louis-André
Vallet en 1999 sur l’évolution de la mobilité des hommes âgés de 35 à 59 ans entre 1953 et 1993
(1). Il montre que dans l’intervalle, la mobilité a fortement augmenté. Alors qu’en 1953, 50,7_%
des hommes de 35 à 59 ans étaient classés dans la même catégorie sociale que leur père, ils ne
sont plus que 40_% en 1970, 37,6_% en 1977, 36,5_% en 1985 et 35,1_% en 1993. Une évolution
qui doit beaucoup aux transformations structurelles de la société française.
La fluidité sociale n’a en revanche que peu évolué, selon L.-A. Vallet. Le lien unissant origine et
position sociale a subi une « lente érosion» de 0,5_% par an. «Parmi les quelque 12 millions de
Français, hommes et femmes, âgés de 35 à 59 ans et qui ont un emploi en 1993, environ 4_%
occupent des positions sociales qui n’auraient pas été les leurs en l’absence de cette augmentation
de la fluidité sociale en quarante ans.» À ce rythme, il faudrait deux siècles pour atteindre une
situation où les destins sociaux ne dépendraient plus de l’origine sociale.
Une étude de l’Insee portant sur les hommes âgés de 40 à 59 ans montre cependant que cette
tendance ne s’est pas poursuivie entre 1993 et 2003 (2). À cette dernière date, on trouvait toujours
que deux tiers des individus ont une position sociale différente de celle de leur père. […] D’autre
part, les inégalités d’accès aux statuts supérieurs se sont accrues en dix ans: en 2003, la probabilité
qu’un fils de cadre occupe une position sociale supérieure à celle d’un fils d’ouvrier est de 78_%
(73_% par rapport à un fils d’employé et 67_% par rapport au fils d’une personne exerçant une
profession intermédiaire), contre seulement 74_% en 1977 et 73_% en 1993.
« La mobilité sociale en panne » Sciences humaines, n°209, novembre 2009
(1) Louis-André Vallet, «Quarante années de mobilité sociale en France», Revue française de sociologie, vol. XL, n° 1,
1999.
(2) Stéphanie Dupays, «_En vingt-cinq ans, la mobilité sociale a peu évolué», in Élisabeth Reignier, Données sociales. La
société française, Insee, 2006.
Q1. Caractérisez l’évolution de la mobilité observée et de la fluidité sociale en France.
L’étude de la mobilité sociale peut être appréhendée de deux points de vue différents :
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La mobilité observée : ce sont les taux absolus de mobilité. C’est la mobilité apparente qui repère
les changements d’une génération à l’autre. Elle est influencée par la transformation, d’une
génération à une autre, des emplois, des occupations et des positions socioprofessionnelles.
La fluidité sociale : ce sont les taux relatifs de mobilité, appelés aussi chances relatives ou odds
ratios en anglais. On observe ici l’évolution de l’inégalité relative des chances d’accéder à une
position sociale particulière entre fils de catégories sociales différentes.
La fluidité sociale consiste à étudier la force du lien entre origine et position sociales, envisagées
indépendamment de l’état de la distribution socioprofessionnelle des pères et de celle des fils.
Une société est plus plus fluide, si les chances de devenir cadre plutôt qu’ouvrier augmentent plus
pour les fils d’ouvriers que pour les fils de cadres. Elle est donc élevée lorsque les origines sociales
influencent peu la destinée et inversement (on parle alors de viscosité sociale).
Mobilité observée et fluidité ne vont pas forcément de pair : la structure sociale peut rester
identique, et donc conduire à une faible mobilité observée par exemple, tandis que les chances
relatives d’accès aux positions sociales les plus prestigieuses peuvent converger, ce qui traduit une
plus grande égalité des chances.
Exercice : la mesure de la fluidité sociale
Imaginons une société dans laquelle n’existent que deux positions sociales (cadres et ouvriers).
Au cours d’une période 1, la mobilité sociale est donnée par la table de mobilité sociale ci-dessous :
Q.1Présentez le document. Faites une phrase avec « 77 » pour en expliciter la signification.
Q2. Quel est le nombre d’individus immobiles et quel est le nombre d’individus mobiles ?
Question 3. Quelles est la probabilité pour un fils de cadre de devenir cadre ? Quelle est la
probabilité pour un fils de cadre de devenir ouvriers ? Calculez le rapport entre la chance pour un fils
de cadre de devenir cadre et la chance pour un fils de cadre de devenir ouvrier.
Question 4. Quelle est la probabilité pour un fils d’ouvrier de devenir cadre ?
Quelle est la probabilité pour un fils d’ouvrier de devenir ouvrier ?
Calculez le rapport entre des deux probabilités.
Question 5. Calculez le rapport entre les rapports calculés à la question 3 et à la question 4
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Dans la même société imaginaire, au cours d’une période 2, la mobilité sociale est donnée par le
tableau ci-dessous :
Q1. Quel est le nombre d’individus immobiles et quel est le nombre d’individus mobiles ?
Q2. Quelles est la probabilité pour un fils de cadre de devenir cadre ?
Quelles est la probabilité pour un fils de cadre de devenir ouvriers ?
Calculez le rapport entre la chance pour un fils de cadre de devenir cadre et la chance pour un fils
de cadre de devenir ouvrier.
Q3. Quelle est la probabilité pour un fils d’ouvrier de devenir cadre ?
Quelle est la probabilité pour un fils d’ouvrier de devenir ouvrier ?
Calculez le rapport entre des deux probabilités.
Q4. Calculez le rapport entre les rapports calculés à la question 3 et à la question 4
Cet exercice s’inspire d’un exemple tiré de l’article suivant :
Alain Chenu, Professeur de sociologie à l’IEP de Paris, La mobilité sociale dans les sociétés
occidentales (2005), d’après P. Blau et O.D. Duncan, The American Occupational Structure, (1967)
source : A. Beitone
Document 9: L’évolution de la mobilité observée
Q1. Comment peut-on caractériser l'évolution de la mobilité sociale en France entre 1953 et 2003 ?
Document 10: La fluidité sociale progresse peu
En France, sur le long terme, l'étude de référence est celle qu'a menée le sociologue Louis-André
Vallet en 1999 sur l'évolution de la mobilité des hommes âgés de 25 à 59 ans entre 1953 et 1993. il
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
montre que dans l'intervalle la mobilité a fortement augmenté. [...] Une évolution qui doit beaucoup
aux transformations structurelles de la société française.
La fluidité sociale n'a en revanche que peu évolué, selon L-A Vallet. Le lien unissant origine et
position sociales a subi une "lente érosion" de 0,5 % par an. "Parmi les quelque 12 millions de
français, hommes et femmes, âgé de 35 à 59 ans et qui ont un emploi en 1993, environ 4 %
occupent des positons sociales qui n'auraient pas été les leurs en l'absence de cette augmentation
de la fluidité sociale en quarante ans." A ce rythme, il faudrait deux siècles pour atteindre une
situation où les destins sociaux ne dépendraient plus de l'origine sociale.
Une étude de l'INSEE portant sur les hommes âgés de 40 à 59 ans montre cependant que cette
tendance ne s'est pas poursuivie entre 1993 et 2003. [...] Les inégalités d'accès aux statuts
supérieurs se sont accrus en dix ans : en 2003, la probabilité qu'un fils de cadre occupe une position
sociale supérieure à celle d'un fils d'ouvrier est de 78 % [...], contre seulement 74 % en 1977 et 73
% en 1993.
« La mobilité sociale en panne », Sciences humaines, N°209, novembre 2009.
Q1. Pourquoi peut-on dire que, en France, la fluidité sociale n'a que peu évolué ?
Q2. Expliquez la phrase soulignée.
2. Le déclassement
Document 11: Le déclassement
http://www.dailymotion.com/video/xao4ut_difference-entre-declassement-etpe_news#.USk6CBzSpZc
Q1. L. Maurin met en évidence le déclassement intergénérationnel ou intragénérationnel ?
Q2. Comment peut-on définir cette notion de déclassement ?
Q3. Pourquoi s’agit-il d’un phénomène marginal ?
Q4. Qu’est-ce que la peur du déclassement ?
Q5. Pourquoi la peur du déclassement s’est-elle accentuée ?
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
Document 12: Le paradoxe d’Anderson
Q1. Qu’est-ce que le paradoxe d’Anderson ?
Q2. Selon R. Boudon, comment peut-on expliquer le paradoxe d’Anderson ?
Q3. Quel lien peut-on établir entre le paradoxe d’Anderson et le déclassement ?
Pour approfondir :
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Pour approfondir:
http://www.dailymotion.com/video/xao58d_le-declassement-des-diplomes-estil_news#.USk83xzSpZc
Q1. La valeur des diplômes a-t-elle diminué selon L. Maurin? Justifiez votre réponse.
Synthèse: Comment a évolué la mobilité sociale depuis l’après-guerre?
La fluidité a évolué de manière beaucoup plus lente/ plus rapide que la mobilité observée depuis les
année 50.
Les trajets sociaux sont courts/longs, surtout autour des classes moyennes.
On constate une grande fréquence des trajectoires descendantes (déclassement) pour les catégories
moyennes et supérieures et une raréfaction des trajectoires ascendantes pour les enfants issus des
catégories populaires, un fils de cadre ayant toujours environ 9 fois plus de chance de devenir cadre
qu’un fils d’ouvrier.
Si les ascendants demeurent sur le long terme plus nombreux que les descendants, beaucoup
d’enfants occupent désormais une position moins élevée que celle de leurs parents, malgré des
études plus longues qu’eux. C’est le paradoxe d’Anderson, sociologue américain qui énonce qu’un
diplôme supérieur à ses parents ne garantit pas pour un individu une position sociale supérieure.
B. Quels sont les déterminants de la mobilité sociale ?
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1. L’évolution de la structure socioprofessionnelle.
Document 13: « Changements de la structure sociale en France et mobilité»
Q1. Pourquoi la baisse du nombre d'agriculteurs et d'ouvriers entraîne-t-elle des flux de mobilité
sociale ?
Q2. De quel type de mobilité sociale parle-t-on ici ?
Synthèse :
Les modifications de la structure socioprofessionnelle entraînent une mobilité structurelle (ou forcée)
due à l’évolution de la structure des emplois:
-les gains de productivité réalisés dans l’agriculture font que les agriculteurs sont de moins en moins
nombreux, les fils d’agriculteurs sont ainsi contraints d’occuper une autre position sociale
-la désindustrialisation fait que les fils d’ouvriers sont forcés d’occuper une position sociale différente
(thèse du « déversement » des enfants issus de professions en déclin vers d’autres professions)
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
-la tertiarisation entraîne une augmentation des cadres, ingénieurs, professions intermédiaires et
des employés.
2. Le rôle de l’école et de la famille.
Document 14: «Obtention du baccalauréat selon la génération et le milieu social»
Question préalable: Pourquoi peut-on dire que, dans les pays occidentaux, et particulièrement en
France, l’éducation reste le principal moyen de s’élever dans l’échelle sociale» (phrase d’introduction
du document 1p.220)
Q1. De manière générale, comment évolue le nombre de bacheliers ?
Q2. L’écart entre les catégories sociales se réduit-il entre les individus nés avant 1929 et ceux
nés en 1983-1987 ?
Document 15: doc 2p.220 (Q1,2, 3 et 4)
Document 16: «L’investissement de la famille dans la réussite scolaire»
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
Q1. Rappelez quel rôle joue la famille dans la socialisation primaire
Q2. Comment les familles s'investissent-elles dans la réussite scolaire de leurs enfants ?
Q3. L’investissement scolaire des familles est-il le même selon le milieu social ?
Q4. Comment peut-on expliquer l’inégalité des chances de réussite scolaire? Grâce au document
précédent et à vos souvenirs, donnez au moins deux grands types d’explication.
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
Synthèse du II.B.2 : L’école et l’école comme déterminants de la mobilité sociale.
Le rôle de la famille explique en partie la mobilité nette.
La famille joue un rôle essentiel dans la mobilité sociale ou la reproduction sociale
-la famille transmet, à travers la socialisation, un capital culturel à ses enfants (sorties culturelles,
détention de biens culturels,...) qui ajouté au capital social (le carnet d’adresses ), permet de
maintenir les nouvelles générations dans le groupe d’appartenance (groupe auquel appartient
l’individu et dont il partage les éléments de la culture: langage, valeurs, normes,…)
-la famille transmet aussi un capital économique, l’héritage, qui influence la mobilité sociale (ex : les
familles aisées, par de l’argent ou un logement, facilitent l’installation dans une vie indépendante ou
permettent la poursuite des études)
-le choix du conjoint, souvent homogame, contribue à une certaine reproduction sociale ->
l’homogamie : le fait que les conjoints aient de caractéristiques sociales et culturelles proches.
-la taille de la famille est un déterminant de la mobilité sociale : les enfants des familles
nombreuses, et davantage dans les milieux populaires, sont plus souvent en mobilité descendante
car ils ont eu des conditions moins favorables (héritage, logement,..)
- Enfin, les familles usent de multiples stratégies pour favoriser la réussite scolaire, et donc sociale
de leurs enfants: soutien scolaire, choix de l’établissement, choix des options,...
Le rôle de l’école explique aussi la mobilité nette
- La « massification scolaire » c’est à dire que de plus en plus de jeunes aient accès à l’école
(primaire, collège, lycée, université désormais), y compris les enfants des classes populaires, a joué
un grand rôle dans la mobilité sociale.
-Le diplôme et la poursuite des études demeurent plus que jamais protecteurs face au chômage et
au déclassement, même si on assiste à une baisse de la valeur économique du diplôme c’est à dire
que la croissance qui s’essoufle et l’augmentation constante du chômage font que les diplômés
peinent davantage à trouver la position que leur niveau d’études leur permettrait d’espérer.
Néanmoins, à l’heure actuelle, l’école demeure le meilleur moyen de s’élever dans la hiérarchie
sociale.
-Mais l’école n’assure pas l’égalité des chances, idéal des sociétés démocratiques selon lequel tous
les individu ont les mêmes chances d’accéder aux diplômes et aux diverses positions sociales, quelle
que soit leur origine sociale ; la position sociale dépend alors du mérite -des efforts- individuels : les
enfants issus des milieux défavorisés réussissent moins bien que les enfants de cadres.
*Pour Pierre Bourdieu, l’école favorise la reproduction sociale parce qu’elle transmet une culture
proche de celle des classes dominantes, ce qui favorise la réussite de leurs enfants ; le système
scolaire reproduit ainsi les inégalités sociales.
*Pour Raymond Boudon, l’école reproduit aussi les inégalités
mais cela résulte plutôt d’un
comportement rationnel des individus qui comparent les coûts et les avantages de la poursuite de la
scolarité. Mais les « réussites paradoxales » existent notamment lorsque les familles d’origine
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TERMINALE ES – STRATAKIS – SOCIOLOGIE Thème 1 – Chapitre 9
populaire prennent conscience de l’enjeu scolaire et « investissent » temps et énergie dans la
réussite de leur enfant.
FIN DU CHAPITRE 9
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