TD zones franches

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Université Paris IV – L1 GEECOT
TRAVAUX DIRIGÉS DE GÉOGRAPHIE ÉCONOMIQUE
LES ZONES FRANCHES, MARQUEURS DE LA DIFFUSION DE LA MONDIALISATION A L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE
Documents :
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!Doc.1 Définition des Zones franches et de leurs caractéristiques
Doc. 2 Disposition fiscales et douanières en zone franche
Doc. 3 Développement économique et conditions de travail dans les zones franches d’exportation William Milberg
Matthew Amengual, Organisation internationale du Travail Genève, 2008.
Doc. 4 : Nombre de zones franches par pays
Doc. 5 : emplois en zones franches en 2007
Doc. 6: La ceinture dorée des zones franches
Doc.7 : Temporalité de la diffusion des zones franches
Doc. 8 L’espace-temps des zones franches
Doc.9 La fin du port franc de Hambourg, la fin d'une longue tradition douanière hanséatique (MonHambourg
du 3/1/2013 et Le Marin du 7/01/2013)
Doc.10 Les zones franches et leurs échelles géographiques (F. Bost, France Culture, 2012)
Doc.11 La diversité des régimes francs en Amérique du Sud (Didier Ramousse, Annales de géographie, n°658,
2007)
Doc.12 Au Maroc, les industriels sont accueillis comme des rois (Fainsilber D., Les Echos 04/03/2013)
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Document 2 – Dispositions fiscales et douanières en zone franche et en régime commun : le cas du Togo
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!Doc. 3 Développement économique et conditions de travail dans les zones franches d’exportation William Milberg
Matthew Amengual, Organisation internationale du Travail Genève, 2008.
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Les exemples tirés de nombreux pays au cours des dernières décennies montrent que les zones franches
d’exportation ont généré une croissance considérable des exportations et de nouveaux emplois. En même temps, l’idée
que les ZFE pourraient favoriser un développement économique plus large ne s’est pas imposée car les pays ont
souvent eu des difficultés à accroître la valeur ajoutée des activités entreprises dans les ZFE; quant aux retombées
économiques sur l’activité à l’extérieur des ZFE, elles ont été l’exception plutôt que la règle.
La comparaison des conditions à l’intérieur et à l’extérieur des ZFE aboutit à des conclusions relatives. Par
exemple, alors que l’étude sur le Honduras comparait les travailleurs aux demandeurs d’emploi dans les ZFE, les
études sur Madagascar comparaient les travailleurs des ZFE à ceux des secteurs formel, informel, et public. Un bilan
des différences entre les conditions à l’intérieur et à l’extérieur des ZFE mises en évidence pas les études de pays
examinées figure ci-après.
• Salaires : Les travailleurs des ZFE ont tendance à percevoir des salaires plus élevés que les travailleurs des
autres secteurs de l’économie (ce qui est le cas au Bangladesh, au Costa Rica, au Honduras, à Madagascar et à
Sri Lanka).
• Heures supplémentaires : Les travailleurs des ZFE ont tendance à travailler davantage d’heures (heures
supplémentaires excessives, et souvent illégales) que les travailleurs des autres secteurs de l’économie
(Bangladesh, Madagascar, Sri Lanka).
• Hygiène et sécurité : Bien que certaines mesures aient été prises pour protéger la santé et la sécurité des
travailleurs dans les ZFE, il est évident que les conditions de santé et de sécurité sont moins bonnes dans les
ZFE (Honduras, République dominicaine). Toutefois, les travailleurs des ZFE ont également tendance à
bénéficier plus souvent que les autres travailleurs d’avantages en matière de santé, en particulier par rapport à
ceux du secteur informel de l’économie (Bangladesh, République dominicaine).
• Liberté syndicale et dialogue social : De manière généra le, de nombreuses informations continuent de faire
état de violations de la liberté syndicale dans les ZFE du monde entier.
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Doc. 4 Nombre de zones franches par pays
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Doc. 5 : emplois en zones franches en 2007
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Doc. 6 La ceinture dorée des zones franches
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Doc.7 Temporalité de la diffusion des zones franches
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Doc. 8 L’espace-temps des zones franches
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Doc.9 La fin du port franc de Hambourg, la fin d'une longue tradition douanière hanséatique (MonHambourg du
3/1/2013 et Le Marin du 7/01/2013)
!La zone portuaire de Hambourg n'est plus un "freihafen" (port franc) depuis le 1
er
janvier 2013. Une petite révolution
pour le troisième port européen. Le sénat de Hambourg, qui administre la ville, avait décidé en 2010 de mettre fin à ce
statut spécial instauré en 1888. S'il contribuait à l'attractivité du port, ce statut spécial présentait un certain nombre de
désavantages du point de vue de l'urbanisme et de la gestion des flux routiers. Il obligeait à passer par des postes de
contrôle, ce qui occasionnait régulièrement des embouteillages. Avec la modernisation des contrôles douaniers,
désormais davantage documentaires que physiques, ces embouteillages ont été la raison la plus importante pour
supprimer le statut spécial. Avec la disparition de la frontière du port et des contrôles associés, les flux routiers dans
l'enceinte du port doivent être accélérés de manière significative. Par ailleurs, les autres usagers de la route peuvent
désormais emprunter les infrastructures routières du port sans obstacle.
!Une autonomie douanière historique
C'est le commerce avec le reste du monde qui a permis à Hambourg de s'élever au statut de riche ville hanséatique,
commerce pour lequel le port a joué un rôle majeur. Dès le 13ème siècle, la ville de Hambourg est assurée d'une
autonomie douanière et développe ainsi sa puissance économique bien au-delà de ses frontières. En 1871, après la
guerre franco-allemande, la Hansestadt accepte de rejoindre le Deutsches Reich, l'Empire Allemand mais refuse
d'abandonner son statut douanier. Un compromis est alors signé en 1881 entre l'Empire et Hambourg, précisant que
seul le port garderait cette autonomie et deviendrait une zone portuaire non soumise au service des douanes de l'Empire
pour y décharger, entreposer et réexpédier des marchandises. Il était nécessaire de s'entendre sur une zone
géographique définie pour ce Freihafen, puisqu'il ne devait plus être possible d'entreposer les marchandises bénéficiant
de franchises douanières dans toute la ville, comme cela avait été le cas pendant plusieurs siècles. Les autorités
hambourgeoises décident alors tout simplement d'utiliser des terrains sur lesquels vivent près de 20 000 personnes,
principalement des ouvriers du port et leurs familles. Ils sont priés de déménager et l'on construit entre 1885 et 1927 ce
qui devient la Speicherstadt, littéralement la ville des entrepôts, cet ensemble architectural caractérisé par ses briques
rouges et qui est aujourd'hui classé au patrimoine historique. Le 15 octobre 1888, c'est officiel: Hambourg entre dans
l'Union douanière allemande et la Speicherstadt devient un port franc, un Freihafen. Grâce à ce statut, pendant près
d'un siècle, Hambourg connaît une forte croissance économique portuaire et devient une plaque tournante pour le
commerce des tapis, du café, thé, épices, etc.
!Une disparition progressive et inéluctable
La fin du 20ème siècle met en exergue les limites de ce statut douanier: le transport des marchandises ne se fait
progressivement plus qu'en conteneurs, rendant ainsi inutile le déchargement et le stockage des marchandises dans la
Speicherstadt avant la réexpédition. D'autre part, le processus d'intégration européenne et le nombre croissant de pays à
rejoindre le Marché Unique limitent le champ d'action et la particularité hanséatique. En 1992, le Freihafen, port franc,
devient Freizone, zone franche et en 1994, le Zollrecht, la législation douanière allemande est transposée en droit
européen. En 2003, la Speicherstadt abandonne son statut d'ilôt douanier, une exception parfois très surprenante pour
les visiteurs du quartier touristique, lorsqu'ils étaient contrôlés à leur passage sur le pont Korhausbrücke et devaient
déclarer d'éventuels achats de cigarettes ou d'alcool.
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Doc.10 Les zones franches et leurs échelles géographiques (F. Bost, France Culture, 2012)
Outre les classiques avantages douaniers et fiscaux, les zones franches présentent bien d’autres spécificités qui font tout
l’intérêt d’une implantation en leur sein. Ces avantages, moins connus, renforcent au final « l’effet d’enclave » propre
aux zones franches. Leur diversité varie fortement selon les pays : simplification des procédures administratives via un
guichet unique regroupant toutes les démarches nécessaires ; bâtiments standardisés et modulables offerts à la
location ; proximité des infrastructures majeures (aéroport international, port en eau profonde, etc.) ; coûts des facteurs
réduits (eau, électricité, télécommunications, etc.) ; régimes assouplis pour les changes, allant très souvent jusqu'à la
liberté totale des mouvements de fonds ; libre rapatriement des recettes en devises ; taux d’intérêt préférentiels
proposés par les banques locales ; tarifs préférentiels sur le fret ; assouplissement de la législation du travail."
Les entreprises des zones franches d’exportation à vocation mondiale s’approvisionnent de plus en plus en intrants
et en matières premières dans les pays d’implantation, ainsi que dans leur sous-région, signe de leur forte insertion dans
les tissus économiques locaux et régionaux. Très souvent, des zones franches moins importantes situées dans le pays
même ou dans la sous-région les fournissent en pièces et en biens intermédiaires (cas notable de la filière électronique),
ce qui atteste d’une mise en réseau des zones franches entre-elles en liaison avec la division internationale du travail
(DIT). Quant aux zones franches commerciales, elles prennent tout leur sens à travers les ports à conteneurs.
Cependant, les marchés mondiaux restent l’apanage d’un nombre relativement réduit de zones franches à travers le
monde. Celles-ci ne sauraient être élevées au rang de modèle à imiter pour toutes les autres. Le cas de très loin le plus
fréquent demeure celui de la zone franche à vocation essentiellement régionale, très souvent dans le cadre d’un
marché économiquement intégré du type Union européenne, ALENA, MERCOSUR, UEMOA, etc.
Les zones franches à vocation transfrontalière constituent un troisième type d’insertion dans les échanges
internationaux, mais cette fois dans un cadre bilatéral. Implantées à proximité immédiate de la frontière avec un pays
limitrophe, elles visent à dynamiser les échanges là où ils n’existent guère, notamment en raison du caractère
périphérique des territoires concernés."
http://www.franceculture.fr/blog-globe-2011-03-16-zones-franches-qui-gagnent-a-etre-connues.html
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Doc.11 La diversité des régimes francs en Amérique du Sud (Didier Ramousse, Annales de géographie, n°658,
2007)
!La diversité des régimes francs se traduit par la multiplicité des appellations désignant les espaces ou lieux qui
bénéficient de dispositions dérogatoires. Bien que leur nombre se soit multiplié sur le papier au cours des quinze
dernières années, beaucoup n’ont qu’une existence virtuelle et demeurent des coquilles vides. Leur origine est à
rechercher dans un passé assez lointain, car l’existence de « ports francs » ou de « zones libres » est solidement ancrée
dans la mémoire collective de ce continent. L’intérêt des zones franches d’Amérique du Sud est surtout lié à leur
fonction de champ d’expérimentation des politiques Le terme générique de zone franche est le plus utilisé avec ses
multiples déclinaisons en zone franche commerciale, industrielle, touristique, de biens et services. En Colombie il
existe aussi des zones franches temporaires pour l’organisation de foires et autres événements internationaux. Les
zones franches boliviennes se répartissent entre zones franches commerciales ou de dépôt (Zofracot) et zones franches
industrielles (Zofrain), la plupart ayant une fonction de fractionnement, conditionnement et stockage des marchandises
avant qu’elles ne soient commercialisées. Au Pérou, le statut de zone franche est associé aux Ceticos (Centres
d’exportation, transformation, industrie, commerce et services). À partir de 1988, le Brésil a essayé de promouvoir des
zones de préparation à l’exportation (Zona de Processamento de Exportação, ZPE) s’apparentant à des zones franches
industrielles, mais elles ont été supplantées par des stations intérieures ou « ports secs » qui réalisent des opérations
logistiques sous contrôle douanier afin de faciliter l’accès des marchandises aux ports et aux aéroports en vue de leur
exportation. Tous les types de zones franches mentionnées ci-dessus se trouvent à l’intérieur d’enceintes fermées.
Celles-ci se distinguent de l’aire douanière spéciale de Terre de Feu en Argentine, des zones économiques spéciales
d’exportation de Colombie (ZEEE), de la Zone Franche de Manaus (ZFM) et des Aires de Libre Commerce (ALC)
d’Amazonie brésilienne, qui correspondent à des espaces ouverts bénéficiant de régimes territoriaux particuliers avec
des exonérations douanières et des mesures de promotion industrielle.
!Selon les époques diverses finalités ont été assignées aux zones franches en Amérique du Sud. On peut distinguer au
moins trois générations parmi elles, leur création s’inscrivant dans des contextes politiques et économiques ayant
évolué au fil du XXe siècle :
!Zones franches et industrialisation de substitution aux importations
Les premières zones franches ayant vu le jour en Uruguay dans la première moitié du XXe siècle, à Nueva Palmira et
Colonia, ont amorcé les politiques de substitution d’importations sur la base d’une exonération fiscale pour les
entreprises. Des industries de transformation de matières premières d’origine étrangère ont pu s’y installer, dans la
mesure où il n’y avait pas d’établissements du même type en Uruguay, mais des activités d’assemblage y ont aussi été
autorisées avec la possibilité d’écouler une partie de la production sur l’autre rive du Rio de la Plata. Le Pôle Industriel
de Manaus (PIM), dont la création coïncide dans les années 1970 avec une nouvelle étape de l’industrialisation de
substitution aux importations, a survécu aux aléas de la conjoncture et de la politique brésilienne. Après avoir répondu
exclusivement à la demande interne, les industries du PIM ont gagné progressivement des parts de marché à
l’exportation.
!Zones franches et pôles de développement
La création de certaines zones franches résulte aussi de politiques nationales visant à favoriser le développement et
l’intégration d’espaces périphériques à travers la création de pôles de croissance, en s’appuyant sur des franchises et
des mesures de promotion souvent élargies à des régions entières. On peut ainsi affirmer que des considérations
géopolitiques ne sont pas étrangères à l’implantation de zones franches en Patagonie, en Terre de Feu, dans le Nord du
Chili ou en Amazonie.
!Zones franches, intégration régionale et insertion dans l’économie mondiale
Dans les espaces frontaliers, où des dynamiques informelles ont précédé et accompagné la création de zones franches,
elles ont été un laboratoire des politiques d’intégration régionale visant à promouvoir les unions douanières et marchés
communs au niveau continental. Après le virage libéral des années 1980, les zones franches ont tenté d’affirmer leur
vocation exportatrice en même temps que leur nombre se multipliait, sans que cela se traduise toujours par une
insertion réussie dans le marché mondial.
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Doc.12 Au Maroc, les industriels sont accueillis comme des rois (Fainsilber D., Les Echos 04/03/2013)
Le Maroc a enregistré l'an dernier une hausse de 27 % des investissements directs étrangers liés à l'industrie, qui ont
supplanté les secteurs plus traditionnels comme l'immobilier ou le tourisme. Parmi eux, beaucoup émanent de la
France, de loin le premier investisseur local.
Priorité est plus que jamais donnée à l'essor du pays autour de quelques secteurs clefs (automobile, aéronautique,
centres d'appels, électronique...), qui se développent principalement grâce à l'implantation d'entreprises étrangères. Et
au moment où la Tunisie risque de faire fuir les investisseurs, en raison de son instabilité politique, le Maroc joue la
carte du « business as usual ». Dans la plus parfaite continuité, le ministre de l'Industrie, du Commerce et des
Nouvelles Technologies, Abdelkader Amara, applique à la lettre le « pacte national pour l'émergence industrielle
» (PNEI); un « contrat-programme » signé devant le roi en 2009, précisant les engagements mutuels du public et du
privé, qui court encore jusqu'en 2015. Pas question d'infléchir les priorités, alors que les exportations du secteur
automobile, par exemple, ont bondi de 125 % entre 2009 et 2012, et que celles de l'aéronautique ont gagné 60 %, avant
même la récente arrivée du canadien Bombardier.
Pour promouvoir l'« offre Maroc » auprès des groupes étrangers, le gouvernement s'appuie sur l'Amdi (Agence
marocaine pour le développement des investissements), un outil public qui dispose d'un budget annuel d'environ 10
millions d'euros et compte 6 bureaux de représentation (Paris, Madrid, Rome, Francfort, New York et Abu Dhabi).
Point d'orgue du développement du royaume, sa relation avec la France, son premier partenaire économique. TGV en
construction commandé à Alstom pour la future ligne Tanger-Rabat, tramway flambant neuf de Casablanca livré par le
même Alstom et exploité depuis peu par la RATP, rachat de la Centrale laitière par Danone, qui va en faire sa tête de
pont pour l'Afrique de l'Ouest... sans remonter jusqu'à la mosquée Hassan II, réalisée jadis par Bouygues (1992), la
France est toujours un peu chez elle dans son ancien protectorat.
Symbole de ces relations étroites, l'édification d'une usine géante par Renault, près de Tanger : un investissement de
plus de 1 milliard d'euros, voué à créer au total 36.000 emplois avec les postes indirects. Car le but de l'Etat est bien de
créer un « effet cluster », en demandant au constructeur de commander une majorité de ses composants sur place,
même si plus de 90 % des voitures ont vocation à être exportées. En échange, il lui confère, ainsi qu'à ses fournisseurs,
de très substantiels avantages en nature (exonération de l'impôt sur les sociétés pendant cinq ans, de droits de douane
comme de TVA, aide financière à l'installation, construction d'une voie de chemin de fer jusqu'au port...). La zone
franche de Tanger, largement occupée par les firmes du secteur automobile, étant pleine à 80 %, les autorités locales
ont déjà prévu d'en créer une seconde de 300 hectares, Automotive City, à 4 kilomètres seulement du site Renault de
Melloussa. Une quinzaine de fournisseurs ont accepté de se lancer dans l'aventure, en bénéficiant de ce tapis rouge,
mais en assumant le danger d'être liés à un seul client.
Mais, si ces fournisseurs ont avant tout choisi de s'implanter pour servir Renault, tel n'est pas le cas d'autres acteurs, qui
ont tout simplement délocalisé depuis longtemps leur activité au Maroc pour livrer à bas prix des grandes usines
automobiles européennes. Exemple, SEBN-MA (Sumitomo Electric), spécialisé dans le câblage électrique, un très gros
employeur au Maroc (16.000 salariés). Cet acteur a été l'un des premiers à s'établir dans la zone franche tangéroise, en
2001, pour livrer les usines du groupe Volkswagen (qui était à l'époque son actionnaire) en Allemagne, en Belgique et
en Espagne. Et ses autres sites marocains, à Kenitra et Casablanca, ont pour clients les usines européennes de PSA,
Renault, Fiat et Alfa Romeo.
Un schéma voisin de celui retenu dans l'aéronautique par le français Safran, qui compte six filiales différentes au
Maroc (Labinal, Safran Engineering, Aircelle, Morpho, etc.), basées ici principalement pour des questions de coûts.
Chez Aircelle, l'usine ouverte depuis 2005 dans la zone aéroportuaire de Casablanca, tourne avec 492 salariés
marocains, âgés de seulement 31 ans en moyenne, et seulement 3 expatriés français. Ses éléments en composite (dont
la matière première est entièrement importée) sont expédiés vers d'autres pays occidentaux, pour le compte de clients
comme CFM, Rolls-Royce, Embraer ou pour le russe Sukhoï.
Une concurrence déloyale pour les autres usines du groupe, au Havre ou près de Manchester ? « Il faut raisonner par
rapport à nos concurrents américains, Goodrich, Spirit ou General Electric, qui ont tous implanté des sites au
Mexique, pour abaisser l'ensemble de leurs coûts de production. Nous devons en tenir compte si l'on veut rester
compétitifs », plaide Benoît Martin-Laprade. Et pour lui, le royaume chérifien présente bien des avantages, qui ont plus
récemment convaincu le canadien Bombardier de s'implanter à Casablanca. « Dans l'aéronautique, il n'existe certes
pas de formation spécifique et l'on doit former nous-mêmes les jeunes. Mais, comparé aux Français, ils sont
dynamiques et ont une vraie soif d'apprendre. Ils n'hésitent pas à faire des formations le soir, apprennent la
méthodologie et ils l'appliquent. » Au point que les équipes d'Aircelle Maroc viennent de former des opérateurs...
chinois, qui participeront à Xi'an au moteur du futur moyen-courrier chinois C919.
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