DEMENCE ET DENUTRITION A Massoulard Médecin coordonnateur Réseau LINUT Maladie d ’Alzheimer et perte de poids § la perte de poids touche 30 à 40 % des patients atteints des patients atteints des formes légères à modérées. § La perte de poids pourrait précéder le diagnostic de MA (Barret & Connor-1996) § Elle s’amplifie avec l’évolution de la maladie. § Perte de poids ≥ 5% par an = facteur de risque de mortalité § 2 modes : perte progressive ou perte sévère Mécanismes de la perte de poids dans la maladie d’Alzheimer Les perturbations des fonctions instinctuelles : troubles de l’appétit, (désintérêt ou au contraire sollicitations répétées). Dysrégulation de l’appétit : NPY ↓(puissant stimulateur de la prise alimentaire et de la consommation hydrique) + CCK => perte d’appétit Majoration des dépenses énergétiques: déambulation, agitation, troubles du sommeil, stress. Effets secondaires des médicaments donnés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer Troubles du comportement alimentaire : Incapacité à faire ses courses Incapacité à préparer les repas Incapacité à trouver la nourriture Dépendance pour manger Incapacité de dire ce que l’on aime Oubli de manger Oubli de l’utilisation des outils pour manger Perte du rythme alimentaire Corrélation positive entre IMC (corpulence) et échelle IADL (Berlinger-1991) Agnosie et dyspraxie buccale, dysphagie oropharyngienne: perte de la coordination neuromusculaire au cours de la mastication et de la déglutition Attention toutefois de ne pas négliger une cause curable à une perte de poids ou d’appétit: Mycose buccale, Problèmes dentaires, Constipation, Fécalome, Dépression, Globe vésical, Problème médicamenteux, Ulcère gastrique… Comportement de l’entourage : corrélation entre fardeau de l’aidant et le poids du malade GRILLE ZARIT Evaluation de la souffrance des aidants naturels dans le maintien à domicile des personnes âgées Plus l’aidant principal est stressé, plus le patient présente un risque de perte de poids et de dénutrition, elle signe une limite de tolérance dans la prise en charge du malade. Relation entre modification du poids et risque de mortalité dans la MA (White et al, JAGS, 1998). Risque relatif de décès 1.6 - 15 1 - 10 -5 0 Le RR de décès est élevé lors d’une perte de poids importante et diminué lors d ’une prise modérée de poids 5 10 Pourcentage de modification du poids 15 Augmentation de la morbidité Infections Système immunitaire Masse musculaire et force Sarcopénie, dépendance, chutes, fractures Perte de poids Risque d’irréversibilité Trophicité cutanée Perte de poids= aggravation du syndrome démentiel (adaptée de Ferry M, Année Gérontologique, 1995) Escarre LE DEPISTAGE DE LA DENUTRITION § recommandé chez toutes personnes âgées et doit être réalisé au minimum une fois par an en ville, à l’admission puis une fois par mois en institution, et lors de chaque hospitalisation. § repose sur : - la recherche de situations à risque de dénutrition ; - l’estimation de l’appétit et/ou des apports alimentaires ; - la mesure du poids ; - l’évaluation de la perte de poids par rapport au poids antérieur ; - le calcul de l’indice de masse corporelle IMC = Poids (kg) /Taille(m)². HAS 2007 Prise en charge de la dénutrition Surveillance: - pondérale une fois par semaine, - les ingesta Y a-t-il une place pour la nutrition artificielle en cas de démence? - En cas de maladie d’Alzheimer légère ou modérée, en cas de perte de poids brutale, il est recommandé de proposer une prise en charge nutritionnelle orale. Si échec, la nutrition entérale peut être proposée - En cas de maladie d’Alzheimer sévère il n’est pas recommandé de proposer une nutrition entérale Quelques approches spécifiques : les ateliers culinaires - Stimulation des fonctions intellectuelles, - entraîner la mémoire, - travail de la gestuelle, - favoriser les relations avec autrui, - stimuler les sens et l’appétit En cas de déambulation : finger food privilégier les aliments pouvant être manger debout ou avec les doigts Améliorer le statut nutritionnel: Rôle des aidants familiaux - Programme de promotion de la santé et d’éducation nutritionnelle (commission européenne 2001) - Education nutritionnelle aux aidants ð Augmentation pondérale, ð ralentissement du déclin cognitif Conclusion: Alimentation joue un rôle fondamental au niveau de la santé de la personne âgée. Tout ce qui se passe autour de l’assiette est aussi important que ce qu’il y a dans l’assiette Environnement Accompagnants