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P. Schube
rt
Trois arbres généalogiqu
es
indépe
nd
ants sont nécessair
es
pour
re
pr
ése
nl
er dans 1'
1/i
ade d
es
ra
pports familiaux de personnages qui,
ch
ez
Euripide, sont rétmis dans
un
se
ul
s
c
h
P.
m::~.
Gregory (art.
âl
. n.
4) a montré comme
ul
Euripide a e
ff
ec
tué
un
e supe
rp
osition de l'iden-
tit
é d'Hécube
et
de Théano, à
part
ir d'
un
passage de l'Tliade
(6
, 269-
3
10
). H
cc
lor a demandé à sa mère de faire des supplic
at
ions à Athéna;
or
, lorsque
Yie
nt le moment de l'exéculion de ces
pr
ièr
es
, on
co
ns
tat
e
que c'
es
t la
pr
ê
tre
sse
Th
éano
qu
i a
pli
s le rôle d'Hécube, sans
qu
e le
poète n'
ex
plicite
ce
glissement. Pour Gregory (p. 395 ), le lien entre
Hécube
ct
Théano permet certes d'expliquer
co
mm
e
nt
Euripide a co-
nstruit une généalogi
e.
1 mais
il
ne s'agirait que d'un emp
runt
enfoui
au
plus profond du texte:
'-
'
Th
e bo
rr
owings 1
ha
ve
been discussing ( ... )
are buri
ed
deep within the d rama tic text,
do
not announ
ce
themse
J.
ves
as allusions,
and
we
re probably never
in
tended to be noticed
by
th
e
audience. They do, however, offer
an
interesting glimpse into
th
e
playwrighl's working methods".
On peut toutefois se dema
nd
er si Gregory n'a
pa
s péché
par
excès
de modesli
e.
En
effel, le lien uni
ss
ant
H
éc
ube à Théano ne se limite
pas au seul prologue de la pièce. Hécube e
ntr
e en scène (vv. 59-97),
suivie du chœ
ur
des prisonnières tro
ye
nn
es
(Yv
. 98-153), puis elle
c
hant
e à
sa
fille l'
ann
once du malheur qui va
la
frapper (vv. 154-
215). Enfin, elle affronte Ulysse, qui lui signifie
la
d
éc
ision de l'armée
troyenne de sacrifier Polyxèn
e;
Hécube,
quant
à elle, rappelle à Ulysse
la
de
tt
e
qu
e
ce
dernier a
co
ntract
ée
envers elle
dan
s le passé (
vv.
218-
295). Ulysse
ét
ait venu en
es
pion dans l
es
murs de Troie, d
ég
uisé en
mendiant. Or Hélène l'avait reco
nnu
, et s'éta
it
confiée à la
se
ul
e Hé-
cub
e.
L'espion démasqué avail saisi l
es
genoux d'H
éc
ube el l'avait
suppli
ée
de
lu
i laisser la vie
sa
uve; la reine l'avait
pa
r consé
qu
e
nt
laissé reto
urn
er dans le camp d
es
Grecs 5.
Les poèmes homériqu
es
font é
tat
de deux épi
so
d
es
de vis
it
es
d
'U
-
lysse à
Tr
oie. Le plus connu
es
t l
''
EMv11ç
à:rtaL'tTlO'LÇ
(Il. 3, 199-2
04
).
Ulysse, accompagné de Ménélas, se rend à Troie p
om·
réclamer Hé-
lène. Ils sont hébergés par Anténor, qui ass
ur
e le
ur
protection 6. ous
a
ppr
enons d'un auu:e
pa
ssage de l'Ili
ad
e (11, 138-142) qu'
un
héros
lroyen, Antimacho
s,
avait proposé de mettre à mort Ulysse et Ménélas.
5 Le motif d'Ulysse suppliant tme femme pour obtenir le retour parmi les siens est
probablement inspil'é de l'é
pi
sode d'Ulysse ch
ez
les
Ph
éaciens: une fois entré
clans
le pa-
lais d'Alcinoos, il saisit immédiatement l
es
genoux d'Arété et la supplie de le laisser re-
tourner dans sa pan·ie
(Od.
7, 142-152). Cf.
M.
I. Da\'ies, '
Th
e Heclamation of Helen
',
Anlike
Kw
1St
20, 1977. pp. 73-85. en particulier
p.
81 n. 51.
6
Cf.
aussi Ba
cc
hy
l.
15 (= dith. 1
).
Re
pr
ésentation sm vase: LIMC s.v. '
ll
ermati-
da
s'
1 {cratère corinthien, env.
560
av.
J.
-C
.). Sur le s
auY
etage in extremis
cl
' lysse et
Ménélas.,
cf.
Davies, a
rl.
cit. en parlicnlier p.
75
n. 10.