Séquence 6 Le soleil : une source d’énergie essentielle Sommaire 1. Le soleil, source d’énergie pour la biosphère 2. Le soleil, à l’origine de ressources énergétiques « fossiles » 3. Le soleil, à l’origine de ressources énergétiques renouvelables 4. Synthèse de la séquence 5. Exercices Séquence 6 – SN20 1 © Cned – Académie en ligne 1 Le soleil, source d’énergie pour la biosphère Pour s’interroger Des questions Nous avons vu dans le chapitre 1 de la séquence 3 que les astres qui orbitent autour du soleil reçoivent des rayonnements solaires et que la quantité de rayonnements reçue par chacun dépend de sa distance au soleil. Que devient l’énergie solaire atteignant la surface terrestre ? Quelles actions l’énergie solaire exerce-t-elle sur Terre ? Ainsi la Terre qui est située à 150 millions de kilomètres du soleil reçoit en permanence une puissance de 170 millions de gigawatt (Giga signifie milliard = 109). Sur les 170 millions de GW (gigawatts) reçus, la Terre en réfléchit 48 et en absorbe 122. Les rayonnements solaires absorbés apportent lumière et chaleur à la surface de la Terre. Ce que nous savons Pour se nourrir, pour assurer leur croissance et leur fonctionnement, les végétaux chlorophylliens n’ont besoin que de matières minérales : eau, sels minéraux, dioxyde de carbone, mais ils ne peuvent produire leur matière qu’en présence de lumière émise par le soleil. Cette production de matière dépendante du soleil constitue la photosynthèse. Activité 1 Communiquer en utilisant les modes de représentation des sciences expérimentales : représenter des informations sous forme d’un schéma À partir des connaissances, compléter le schéma suivant pour présenter les besoins nutritifs des végétaux chlorophylliens. Document 1 À compléter Comment se déroule la photosynthèse : conversion de l’énergie solaire en matière vivante ? Quelle est l’importance de la photosynthèse à l’échelle du végétal et de la biosphère ? Séquence 6 – SN20 3 © Cned – Académie en ligne A La conversion de l’énergie solaire en matière vivante par photosynthèse Dans quelles conditions se déroule la photosynthèse, quels sont les produits de la photosynthèse ? 1. Les conditions de la photosynthèse Activité 2 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé Questions Par la mise en relation des deux documents, montrer que le soleil permet une production de matière par la plante, déterminer le lieu de cette production et la nature de la matière produite. Aide Expliquer l’intérêt du protocole expérimental. Que représente la masse mesurée ? Exploiter les données du document 1 (avec des valeurs chiffrées) pour montrer la nécessité de l’énergie solaire dans la production de matière vivante. À partir du document 2, définir les conditions de l’expérience (ce que l’on mesure, quel est le paramètre variable). À partir du document 2, déduire le lieu de réalisation de la photosynthèse, et la nature de la matière produite. Mettre en relation l’ensemble des informations, notamment le lieu de la photosynthèse et l’exposition au soleil. Document 2 Un pied de Pélargonium, dont la moitié des feuilles ont été enfermées dans un cache noir, est placé au soleil pendant 10 heures. À l’aide d’un emporte pièce, on découpe le même nombre de rondelles dans les feuilles laissées au soleil et celles placées à l’obscurité. On a également réalisé des rondelles témoins au temps 0 de l’expérience. On place alors ces rondelles à l’étuve à 100°C jusqu’à déshydratation complète. On mesure ensuite la masse de matière sèche végétale obtenue. Les résultats ci-après ont été obtenus avec 200 rondelles de chaque. Tableau des résultats : Masse (en g) 4 Rondelles témoins 0.15 Rondelles de feuille placées au soleil 0.21 Rondelles de feuille placées à l’obscurité 0.15 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Document 3 Feuille et synthèse Les Doryphores (insectes coléoptères) se nourrissent de feuilles de pommes de terre, à l’état larvaire, comme à l’état adulte. Leur prolificité (= fécondité plus ou moins grande d’un être vivant ou d’une espèce) est telle qu’en quelques semaines, ils peuvent dévorer toutes les feuilles d’un champ. Les Pommes de terre forment des organes de réserves, les tubercules, essentiellement constitués d’amidon. Les données ci-dessous présentent les résultats de récoltes de tubercules obtenues par deux pieds de la même espèce cultivés dans des conditions climatiques identiques. Des Doryphore ont mangé les feuilles de l’un des pieds. À retenir La synthèse de matière organique par exemple l’amidon = glucide, se déroule dans les feuilles chlorophylliennes des végétaux, exposées à la lumière à partir de l’énergie solaire. Cette synthèse qui dépend de la lumière se nomme la photosynthèse. Sans Doryphore Avec Doryphore Nombre de tubercules 30 30 Taille moyenne en mm 100 20 Masse moyenne en g 100 20 Dans quelles conditions se déroule cette synthèse dépendante de la lumière ? Activité 3 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé. Communiquer en utilisant les modes de représentation des sciences expérimentales : représenter des informations sous forme d’un tableau Questions Concevoir un protocole expérimental pour déterminer toutes les conditions nécessaires à la réalisation de la photosynthèse. La réponse est à présenter dans le tableau proposé. Dans une expérience ; on précise ce que l’on mesure, dans quelles conditions, et on ne fait varier qu’un seul facteur à la fois. À partir des connaissances et de la question précédente, proposer une équation chimique simple de la photosynthèse à partir des formules chimiques suivantes : CO2, H2O, O2, C6H12O6 (= glucose= un élément de l’amidon, qui est un assemblage de plusieurs glucoses) Séquence 6 – SN20 5 © Cned – Académie en ligne Matériel à disposition : – feuille de pélargonium vert ; – feuille de pélargonium avec des parties non chlorophylliennes ; – enceinte pouvant créer une atmosphère dépourvue de CO2 ; – cache noir ; – lampe ; – dispositif permettant de décolorer les feuilles (elles deviennent blanches) de façon à visualiser les réactions avec le réactif coloré ; – réactif colorée = lugol, qui réagit en présence d’amidon, par une coloration violette. Dispositif expérimental Test à l’eau iodée pour montrer la … Résultats Interprétations À retenir Le soleil permet la photosynthèse : – La lumière solaire est convertie en énergie chimique utilisable pour produire de la matière organique, dans les parties chlorophylliennes des végétaux. – La production des molécules organiques (constituées d’au moins d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène) s’effectue à partir de molécules de dioxyde carbone et d’eau. La photosynthèse permet la synthèse (= fabrication) de nombreuses molécules organiques différentes (glucides, protéines, lipides), en utilisant aussi les éléments minéraux du sol (phosphore, l’azote…) (Voir exercice). La photosynthèse est la production de molécules organiques, à partir de matière minérale, grâce à l’énergie solaire. Cette production s’accompagne d’un rejet de dioxygène. eau + molécules minérales H2O + CO2+ (N, P, ….) 6 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne molécules organiques + dioxygène C, H, O, N… + O2 Activité 4 Document 4 Communiquer en utilisant les modes de représentation des sciences expérimentales Compléter le document 4 à partir des connaissances. 25000 production matière organique La photosynthèse est une production de matière vivante. 2. La photosynthèse est une production de matière vivante, nécessaire au fonctionnement des végétaux La Activité 5 vie est-elle possible pour les végétaux sans lumière ? Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé Exploiter les documents proposés pour montrer que la photosynthèse est nécessaire au fonctionnement des végétaux et qu’elle permet la production de matière vivante. On réalise des cultures d’euglènes (algues vertes unicellulaires) dans différentes conditions, durant 48 h. Les algues sont placés pour le lot A dans un milieu nutritif contenant des ions minéraux et placées à l’obscurité, pour le lot B, dans le même milieu nutritif mais à l’obscurité. Questions Définir les conditions de l’expérience (ce qui est mesuré, les facteurs constants, le facteur variable). Émettre une hypothèse pouvant expliquer l’aspect des deux lots à la fin de l’expérience. Séquence 6 – SN20 7 © Cned – Académie en ligne Présenter les résultats obtenus sous forme d’un tableau, en exprimant la quantité de cellules par microlitre. (Compter les euglènes visibles au microscope dans au moins 5 carrés et faites la moyenne. En déduire le nombre d’euglènes présentes dans un μl.) Émettre une critique quant à ces résultats. Interpréter les résultats pour répondre au problème posé. Document 5 Le tableau présente les résultats de l’expérience Matériel biologique Composition du milieu de culture Aspect au début de l’expérience (t0) Aspect à la fin de l’expérience (t0 + 48 h) Suspension d’euglènes Lot A Eau + ions minéraux à la lumière Vert clair Vert foncé Suspension d’euglènes Lot B Eau + ions minéraux à l’obscurité Vert clair Vert clair Pour préciser les résultats des expériences, on peut évaluer le nombre de cellules d’euglènes par millilitre de milieu de culture en les observant au microscope sur une lame spécialement conçue pour pouvoir les compter : la lame de Kova. (Voir le principe dans la séquence chapitre C) Rappel Le volume total d’une grille est de 1 μl ou 1 mm3.Une grille est constituée de 9 grands carrés. Chaque grand carré est divisé en 9 petits carrés. Chaque grand carré contient donc 1/9 μl. Chaque petit carré contient 1/81 μl. Document 6 À retenir Lot A début de l’expérience Lot A la fin de l’expérience 8 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Lot B début de l’expérience Lot B fin de l’expérience La photosynthèse assure la conversion de l’énergie solaire en énergie utilisable par les végétaux, pour réaliser leurs activités cellulaires (comme la division par exemple) et pour produire leur matière organique. (Les molécules organiques peuvent être dégradées au cours de la respiration pour fabriquer de l’énergie nécessaire à la réalisation des activités cellulaires ou être utilisés pour la constitution des végétaux.) La photosynthèse permet donc la production de matière vivante. 3. La photosynthèse est une production de matière vivante, nécessaire pour la biosphère Les végétaux réalisent la photosynthèse à partir de l’énergie solaire. Pour s’interroger La chlorophylle, pigment photosynthétique sous haute surveillance… Actuellement, les scientifiques sont en mesure d’évaluer le fonctionnement de la biosphère grâce à la télédétection, en mesurant notamment la concentration de chlorophylle (pigment photosynthétique) par unité de surface. Quel est le rôle de la photosynthèse dans le fonctionnement de la biosphère ? Comment quantifier son impact ? Activité 6 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé, proposer des hypothèses Utiliser des modes de représentations scientifiques Objectif On veut montrer que la photosynthèse permet le fonctionnement de toute la biosphère et que l’on peut mesurer ses effets. Questions A partir du document 7, identifier le rôle des végétaux au niveau du réseau trophique de l’écosystème. Pourquoi peut-on les qualifier de producteurs primaires ? Document 7 Une partie du réseau trophique au sein d’un écosystème forestier. (Légende : x → y = x mangé par y) renard buse lapin arbres, herbe cerf Séquence 6 – SN20 9 © Cned – Académie en ligne A partir du document 8, calculer les biomasses totales animales et végétales. Déterminer le pourcentage de la biomasse animale et celui de la biomasse végétale par rapport à la biomasse totale. Définition : La biomasse est la quantité de matière vivante dans un écosystème, c’est-à-dire la masse totale des organismes dans un écosystème. Document 8 Quantité de biomasse (en tonnes) dans l’écosystème forêt Utiliser le document 9 pour déterminer quels sont les processus biolo- giques qui entrainent une fuite de matière et d’énergie au niveau de réseau trophique. Calculer le pourcentage de matière organique dégradée par respira- tion chez un Cerf, par rapport à la quantité de matière organique ingérée. (document 9) Document 9 Le devenir de la matière dans un écosystème La matière organique produite au cours de la photosynthèse par les végétaux ou ingérés par les animaux, est en partie dégradée au cours de la respiration, pour produire de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’organisme. Par exemple pour un cerf, pour 500 g d’herbe consommée, 5 g sert à la croissance de l’animal, 320 g sont dégradés par la respiration ,175 g sont rejetés dans les excréments.…. Par ailleurs, une autre partie de la matière, à la mort de l’organisme, échappe à la chaine alimentaire pour être dégrader en matière minérale (au cours de la respiration) par les décomposeurs. (Animaux, et bactéries du sol… = faune du sol) 10 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Montrer qu’il existe ainsi un flux c’est-à-dire un transfert de matière et d’énergie au sein de l’écosystème entre les différents niveaux de l’écosystème, en complétant le schéma proposé. Aide pour compléter le schéma Aide pour compléter le schéma : Compléter les cases représentant les niveaux de l’écosystème à l’aide du document 7. Indiquer à l’endroit qui convient les pertes par respiration. Représenter par des flèches : Le transfert de matière et d’énergie entre les différents niveaux de l’écosystème. Le devenir de la matière organique morte dansle fonctionnentde l’écosystème. Remarque : Ne pas oublier la légende. Ecrire un titre. Document 10 Le devenir de l’énergie dans un écosystème exemple la forêt Energie solaire D E C O M P O S E U R S Matière minérale Producteurs primaires = Producteurs primaires = Les végétaux chlorophylliens n’utilisent qu’une infime partie de l’énergie solaire reçue environ 1%. L’énergie solaire utilisée au cours de la photosynthèse permet la production de matières organiques. Les scientifiques quantifient cette production de matières organiques par unité de surface et par unité de temps et définissent ainsi la productivité primaire brute= (PPB). Une partie de La matière organique fabriquée par les végétaux leur permet de produire de l’énergie par respiration, nécessaire à leur fonctionnement. Ainsi les scientifiques prennent en compte cette perte et définissent la productivité primaire nette. La productivité nette est égale à la productivité primaire brute moins la matière organique dégradée par respiration. PPN = PPB - R Séquence 6 – SN20 11 © Cned – Académie en ligne Utiliser l’ensemble des données de télédétection ainsi que vos connaissances pour montrer l’importance de l’énergie solaire dans le fonctionnement de la biosphère. Pour cela, vous devez utiliser des données de télédétections. Ces données sont disponibles sous forme de fichiers à télécharger dans le site des « Ressouces associées ». Télécharger ces fichiers sur votre ordinateur. ISF ( indice de surface foliaire), PPN(productivité primaire nette) RN (radiation nette). Ouvrir ces fichiers avec Google Earth. Les données de télédétections étudiées ici sont : L’indice de surface foliaire qui se définit comme étant la moitié de la surface totale occupée par les feuilles (les deux côtés de la feuille), par unité de surface au sol. La productivité primaire nette, définie précédemment, ici exprimée en quantité de carbone en gramme (contenu dans les molécules organiques) par unité de temps par jour. La radiation nette correspond à la quantité d’énergie solaire reçue par la terre retranchée de l’énergie réfléchie par la surface de la planète. La radiation nette = RN se mesure en Watt.m–2 Aide à la réalisation Décrire l’évolution de l’indice foliaire en fonction de la latitude, indiquer un lieu où l’indice est le plus élevé en précisant sa valeur, et un lieu où l’indice est le plus faible, en précisant sa valeur. Décrire l’évolution de la productivité primaire nette en fonction de la latitude, en donnant des valeurs chiffrés significatives. Mettre en relation ces données avec les données précédentes, c’est – à dire établir une relation de cause à effet entre la répartition de la productivité primaire nette et l’indice foliaire. Proposer une hypothèse pour expliquer l’inégale répartition de la productivité primaire à la surface du globe à l’aide des connaissances relatives aux conditions de la photosynthèse. Exploiter les données concernant la radiation nette pour confirmer ou non l’hypothèse posée. Cette exploitation doit être précise avec des valeurs chiffrées. Rédiger une courte conclusion pour 12 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne répondre au problème posé. À retenir Dans un écosystème, il existe de nombreuses interrelations et notamment des relations trophiques. Les végétaux chlorophylliens sont à la base de tout réseau trophique. Les végétaux permettent l’entrée de la matière et de l’énergie dans l’écosystème, grâce à la photosynthèse. Ils fabriquent de la matière organique au cours de la photosynthèse à partir de l’énergie solaire reçue et constitue ainsi la biomasse. Les végétaux chlorophylliens n’utilisent qu’une infime partie de l’énergie solaire reçue environ 1%. L’énergie solaire utilisée au cours de la photosynthèse permet la production de matières organiques. Les scientifiques quantifient cette production de matières organiques par unité de surface et par unité de temps et définissent ainsi la productivité primaire brute= (PPB). La matière et l’énergie sont transférées le long du réseau trophique, avec une transformation progressive à chaque niveau de la matière organique par respiration et au cours de la décomposition en matière minérale. La matière organique dégradée par respiration échappe ainsi au transfert de matière dans l’écosystème. Ainsi on définit la productivité primaire nette, qui représente le transfert réel de matière et d’énergie au sien d’un écosystème. La productivité nette est égale à la productivité primaire brute moins la matière organique dégradée par respiration. PPN = PPB - R La biosphère est l’ensemble de tous les écosystèmes de la planète et présentent une productivité primaire plus ou moins forte en fonction de l’énergie solaire reçue. L’infime quantité d’énergie solaire transformée en énergie chimique (1 % de l’énergie solaire reçue) au cours de la photosynthèse conditionne le fonctionnement de toute la biosphère, en fournissant matière et énergie à la biosphère. À savoir définir : production primaire, biomasse, productivité primaire nette Séquence 6 – SN20 13 © Cned – Académie en ligne B Les utilisations de la photosynthèse par l’homme La photosynthèse est à l’origine du fonctionnement de tous les écosystèmes et nous, humains, utilisons à notre profit la matière végétale produite grâce à la photosynthèse. Quelles utilisations l’Homme fait-il des produits de la photosynthèse ? 1. La photosynthèse, source de nourriture pour l’humanité Nous, humains, nous nourrissons directement grâce à la photosynthèse lorsque nous mangeons des céréales (blé, riz, maïs,…), des algues, des fruits ou des légumes. Cette vache se nourrit de l’herbe produite par photosynthèse. Lorsque nous mangeons sa viande ou des produits fabriqués à partir de son lait, nous nous nourrissons donc toujours grâce à la photosynthèse, mais de manière indirecte cette fois ! La photosynthèse est source de nourriture pour l’humanité, qui cultive des plantes dans le but de les consommer depuis environ 10 000 ans (invention de l’agriculture). Ainsi, en cultivant des végétaux chlorophylliens pour sa nourriture et celle de son bétail, l’homme exploite la photosynthèse à son profit. 14 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Quelle est l’importance de la biomasse utilisée par l’Homme ? Ne sert-elle qu’à nous nourrir ? Document 12 La production de biomasse végétale dans les différents milieux continentaux et son exploitation par l’Homme La biomasse (définition dans l’activité 6) est mesurée en gigatonnes (Gt) de matière sèche. Le préfixe Giga signifie milliard (109). Production annuelle de biomasse Production annuelle de biomasse exploitée par l’Homme Cultures 12 5,9 Pâturages 24 2,2 Forêts 72 4,7 Autres (sol sans végétation, steppes) 12 0 Type de surface continentale Document 13 Les usages de la biomasse végétale exploitée par l’Homme Production d’énergie Autres usages industriels 17,97 % 34,37 % 47,66 % Alimentation Activité 7 Questions Raisonner : extraire données en relation avec le problème posé Calculer, à partir du tableau du document 12 quel pourcentage de la biomasse produite sur les continents est exploitée par l’Homme. Séquence 6 – SN20 15 © Cned – Académie en ligne Trouver, dans le document 13 quelle part de la biomasse végétale exploitée sert à l’alimentation humaine. Calculer alors quelle part (pourcentage) de la biomasse produite sert à l’alimentation humaine. Quelles sont les ressources naturelles nécessaires pour pratiquer l’agriculture et obtenir cette biomasse végétale qui nous nourrit ? Nous avons précédemment vu que la réalisation de la photosynthèse nécessite de l’eau. Les végétaux chlorophylliens trouvent l’eau dont ils ont besoin dans la terre où ils sont ancrés par leurs racines. L’agriculture nécessite donc deux ressources naturelles : l’eau et des sols cultivables. Une première ressource naturelle nécessaire à l’agriculture : l’eau L’agriculture est le secteur d’activité qui utilise le plus d’eau à l’échelle mondiale : plus de 70 % de l’eau consommée sert à la production agricole. 20 % des terres agricoles sont irriguées. Document 14 Irrigation d’une culture par aspersion L’irrigation est un apport artificiel d’eau aux cultures en vue d’augmenter la production végétale ou tout simplement de permettre le développement normal des plantes en cas de déficit en eau (sécheresse). Pour avoir une idée des besoins en eau, citons ces deux chiffres : la production de 1 kg de blé nécessite 1500 litres d’eau et celle de 1 kg de riz 4500 litres ! © Cned. Document 15 Les ressources en eau dans le monde LÉGENDE Amérique du Nord et Amérique centrale Pourcentage des réserves d'eau mondiales Amérique du Sud Europe Pourcentage de la population mondiale Afrique Asie Australie et Océanie 0 16 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne <1 10 20 30 40 50 60 Pourcentage Activité 8 Raisonner : rechercher des données en relation avec le problème posé, adopter une démarche explicative Question Utiliser le document pour montrer que l’eau est une ressource très inégalement répartie dans le monde. Pour cela, vous pouvez calculer, pour chaque région, le rapport entre la ressource en eau et la population. L’eau ne suffit pas pour faire pousser des plantes cultivées. Elles poussent sur de la terre qui fait partie de ce que l’on nomme le sol, mais toutes les surfaces terrestres ne peuvent pas être utilisées pour cultiver des plantes : seuls certains sols sont cultivables. Une seconde ressource naturelle nécessaire à l’agriculture : les sols cultivables (ou sols arables) Quelle superficie de sols cultivables y a-t-il sur Terre ? À quelle condition un sol est-il cultivable ? Les terres émergées représentent 30 % de la surface terrestre contre 70 % pour les océans. Document 16 L’occupation actuelle des terres émergées Type d’occupation de la surface Activité 9 Questions Superficie en milliards d’hectares Terres cultivées (cultures et plantations) 1,5 Pâturages (prés, savanes) 3,4 Forêts, zones boisées 3,9 Autres (déserts, lacs, villes, …) 4,5 Raisonner : rechercher des données en relation avec le problème posé Utiliser le document 16 pour déterminer la superficie totale des terres émergées puis calculer quel pourcentage de cette surface est actuellement cultivé. Sachant qu’il y a 6 milliards d’humains sur Terre, déterminer quelle surface cultivable est disponible par habitant Sachant qu’il y a de l’ordre de 1,1 milliard d’hectares de surface cultivable actuellement non cultivée (sans toucher aux forêts), déterminer quel pourcentage de la surface des continents est cultivable. Les surfaces actuellement cultivées sont inégalement réparties dans le monde : 40 % sont situées dans les pays développés et 60 % dans les pays en voie de développement. Séquence 6 – SN20 17 © Cned – Académie en ligne Des surfaces cultivables mais qui pourraient l’être ne sont pas encore cultivées, mais 75 % de la surface continentale n’est pas cultivable du tout ! Il s’agit des milieux trop secs, trop humides, trop salés, des zones en pente trop forte, des sols trop minces, trop pauvres en matière nutritives. Donc tous les sols ne sont pas cultivables, loin de là ! Les sols cultivables sont en quantité limitée sur Terre. La séquence 7 de votre cours vous en dira plus sur les sols et les menaces qui pèsent sur eux. Nous avons pu voir dans le document 13 que la biomasse végétale ne sert pas seulement à nourrir les humains mais qu’elle a aussi des usages industriels (par exemple la production de papier à partir du bois) et qu’elle sert même à produire de l’énergie ! Certaines productions végétales sont en effet à l’origine de combustibles susceptibles de remplacer le pétrole. On appelle ces combustibles des agro carburants. Que sont exactement les agro carburants ? Sont-ils une alternative à l’utilisation de pétrole ? 2. La photosynthèse, source d’agro carburants Document 16 Les agro carburants ou biocarburants sont des carburants d’origine agricole, c’est-à-dire produits à partir de végétaux cultivés. Plusieurs types de végétaux peuvent être source de biocarburants : des végétaux riches en huile (colza, palme, soja), riches en amidon (maïs, blé), riches en sucre (betterave, canne à sucre). Ils permettent de produire une source d’énergie liquide (bioéthanol) qui est mélangée à de l’essence pour voitures ou du gaz (biogaz). La combustion des agro carburants à la place de pétrole permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 à 50 %. Cependant, ce chiffre intéressant dans le cadre de la réduction des émissions de GES, ne tient pas compte du fait que, dans de nombreux pays, la culture des végétaux « sources » d’agro carburants est faite sur des terres cultivables créées par déforestation. Or la déforestation conduit à la libération d’importantes quantités de GES et provoque, en plus, la destruction l’habitat de nombreuses espèces. De plus, les cultures qui visent à produire des agro carburants sont en concurrence avec la production de végétaux destinés à l’alimentation, car les terres cultivables ne sont pas extensibles ! Cela a eu pour conséquence l’augmentation très forte de certains prix alimentaires, ce qui a déjà donné lieu à des émeutes dans une trentaine de pays. 18 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Chaque étape de la production d’agro carburants nécessite de l’énergie : la fabrication d’engrais et de pesticides pour les cultures, le fonctionnement des machines agricoles, le transport des végétaux des champs aux usines de transformation, le fonctionnement des usines de production d’agro carburant. Des estimations « d’efficacité énergétique », c’est-à-dire le rapport entre l’énergie disponible et celle qu’il a fallu utiliser pour la production, ont donc été faites. Il en ressort que l’efficacité énergétique de l’agro carburant obtenu à partir de la canne à sucre brésilienne est de 5,82, celle l’agro carburant obtenu à partir de la betterave de 1,25 et celle de l’agro carburant produit à partir de maïs est inférieure à 1. De nouveaux agro carburants dits de seconde génération sont à l’étude. Ils sont produits à partir de la cellulose qui est une molécule présente dans tous les végétaux. Ils peuvent donc être fabriqués à partir de végétaux non alimentaires (bois, algues), ou bien à partir des parties des plantes alimentaire qui ne sont pas consommées (paille). Des recherches sont actuellement en cours sur des végétaux non encore exploités et qui auraient un rendement énergétique trois fois supérieur au blé. Parmi ces végétaux, certaines espèces d’algues microscopiques semblent, à ce jour, particulièrement prometteuses. Activité 10 Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Lister les arguments qui font que le bilan des agro carburants n’est actuellement pas satisfaisant. Expliquer en quoi les agro carburants de seconde génération apportent une réponse à certains problèmes posés par les agro carburants actuellement produits. À retenir Le soleil est la source d’énergie qui permet la production de biomasse végétale. Celle-ci est source de nourriture pour les humains et leur bétail mais également, depuis quelques années, source de carburants. L’agriculture est en concurrence avec la nature puisque certains écosystèmes naturels sont détruits pour faire place à des « agrosystèmes », et au sein de l’agriculture, production d’aliments et d’agro carburants sont en concurrence ! La population humaine a triplé au XXe siècle. Elle augmente de 1,7 % par an : d’ici 2 050 il devrait y avoir 9 milliard d’humains sur Terre soit 30 % de plus qu’aujourd’hui ! Cela nécessite, d’ici 2 050 de doubler la production agricole mondiale. La responsabilité humaine est engagée sur les questions fondamentales de gestion des ressources agricoles. Les humains doivent être capables de couvrir leurs besoins alimentaires et énergétiques tout en préservant leur environnement. C’est un enjeu de société que de mettre en œuvre une gestion durable des ressources. Séquence 6 – SN20 19 © Cned – Académie en ligne 2 Le soleil, à l’origine de ressources énergétiques « fossiles » Les hommes pour subvenir à leurs besoins utilisent de l’énergie. Une partie de cette énergie provient de combustibles fossiles, il s’agit de l’énergie solaire intégrée aux molécules végétales au cours de la photosynthèse, il y a plusieurs centaines de millions d’annés. L’exploitation de ces ressources limitées, impose une gestion des ressources et des questions de développement durable Comment se forme un combustible fossile ? Comment envisager le devenir des combustibles fossiles dans la problématique énergétique mondiale et dans la perspective d’un développement durable ? A L’origine biologique du pétrole Pour s’interroger Les textes anciens permettent d’affirmer que le pétrole brut est connu depuis la plus haute antiquité. Employé autrefois comme lubrifiant, imperméabilisant, insecticide, médicament… Il n’est devenu un grand produit industriel qu’au milieu du XIXe siècle. Des questions Comment montrer l’origine biologique du pétrole ? Les alchimistes du moyen-âge ont d’abord considéré le pétrole comme issu de la condensation du mercure et du soufre, ainsi le pétrole fut considéré jusqu’à la fin du XIXe siècle comme un produit sans rapport avec les êtres vivants du passé. Depuis cette époque, les découvertes en biochimie et en géochimie pont permis de déterminer l’origine (biologique) du pétrole. Activité 1 Rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé À partir des documents proposés et des connaissances, montrer que le pétrole est d’origine biologique. 20 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Questions Utiliser les données du document 1, pour montrer que le pétrole est constitué de molécules organiques. Comparer la structure des molécules (= hydrocarbures) trouvées dans le pétrole et celle des molécules biologiques proposées. Schématiser le devenir d’une molécule de chlorophylle lors de la maturation qui l’a conduite aux hydrocabures. Indiquer l’origine du carbone des pétroles. Document 1 Document 2 Composition chimique élémentaire du pétrole Éléments chimiques Quantité (en % de la masse) C 82 à 86.5 H 10 à 13.6 O 0.01 à 3.5 N 0.03 à 1.20 S 0.06 à 5.50 Structures de molécules (= hydrocarbures) trouvées dans les pétroles Phytone Porphyrine de vanadium (très fréquente dans les pétroles) Document 3 Carbone Hydrogène Liaison chimique Azote Structures de quelques molécules constitutives du vivant Liaison chimique Carbone Hydrogène Magnésium Oxygène Azote Chlorophyle a Séquence 6 – SN20 21 © Cned – Académie en ligne À retenir La présence de restes organiques dans les pétroles montre qu’ils sont issus d’êtres vivants chlorophylliens, donc dépend de la photosynthèse. L’ensemble des molécules dérivées du pétrole sont appelés des hydrocarbures. Les molécules constitutives du pétrole sont des molécules carbonées constituées de carbone et d’hydrogène = hydrocarbures, elles proviennent de transformations chimiques des molécules organiques constitutives des êtres vivants. La matière organique produite par photosynthèse dans un écosystème, peut être transformée dans certaines conditions en combustibles fossiles. Dans B quelles conditions se fossilise la biomasse ? Les conditions de fossilisation de la biomasse = formation et gisement du pétrole 1. De la biomasse au pétrole La matière organique d’un écosystème est très rapidement dégradée sous l’action des décomposeurs, mais une partie peut échapper à l’action des décomposeurs dans certaines conditions, si elle est piégée dans des sédiments qui se déposent au fond des océans. Activité 2 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé. On recherche les facteurs contribuant à la fuite de l’action des décomposeurs et à la fossilisation de la biomasse. Questions Utiliser le document 4 pour déterminer le facteur contribuant à l’accumulation de carbone organique dans les sédiments. À partir du document 5, déterminer le devenir des particules organi- ques au cours du temps. 22 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Document 4 Tableau de comparaison entre la quantité de carbone organique produite et celle accumulée dans les sédiments dans les océans et dans les zones côtières (en g de carbone organique. m-2.an-1) Productivité primaire Océans Zones côtières Document 5 Carbone organique accumulé dans les sédiments 50 0.01 Entre 150 et 250 Entre 3 et 13 Devenir des particules organiques et détritiques dans les bassins sédimentaires À retenir La transformation de la matière organique en combustible fossile se déroule dans des conditions particulières nécessitant une forte productivité primaire, un enfouissement à forte profondeur pour échapper à la décomposition de la matière organique en matière minérale par les décomposeurs microbiens. (Moins de 1 % de la matière organique produite échappe ainsi à la décomposition et au recyclage.) L’enfoncement du fond du bassin sédimentaire se nomme la subsidence. Ce processus est en autres en relation avec le poids des formations sédimentaires qui s’accumulent au cours du temps. Remarque La décomposition de la matière organique est très importante en milieu continentale où l’air contient 21 % d’oxygène, c’est la raison pour laquelle les sédiments marins et lacustres sont seuls susceptibles de contenir des gisements de pétrole. Cela se déroule lorsqu’une biomasse est ensevelie rapidement sous de fortes quantités de sédiments. La matière organique retrouve dans des conditions anaérobies (sans oxygène) et de ce fait soustraite à l’action des décomposeurs. Séquence 6 – SN20 23 © Cned – Académie en ligne Pour en savoir un peu plus Pour s’interroger D’autres facteurs interviennent dans ces processus, notamment un milieu fermé et peu oxygéné. ces conditions se rencontrent actuellement dans des lagunes, deltas, mer fermée type mer rouge, dans les tourbières… Dans un bassin sédimentaire, les dépôts de nouvelles couches de sédiments se poursuit pendant des millions d’années, voire des dizaines de millions d’années. La permanence de ce bassin implique son enfoncement au cours du temps. La nature de sédiments détritiques (sable, argile, vase…) conditionne aussi l’enfouissement Certaines contraintes tectoniques favorisent aussi l’enfoncement des formations sédimentaires.(voir exercice) Ces différents facteurs sont l’objet d’étude de différents domaines de la géologie impliquant différents spécialistes. Dans quelles conditions se déroule la transformation de la matière organique piégée dans des sédiments en pétrole en profondeur ? Activité 3 La maturation de la biomasse en pétrole À partir du document 6, identifier les conditions contribuant à la transformation de la matière organique piégée, en combustible fossile. La réponse doit être justifiée par des valeurs chiffrées. Document 6 La maturation de la biomasse en pétrole proportion relative en constituants (en %) 20 60 40 80 100 0 matière organique (CHON) 1 dégradation biochimique kérogène (ch) dégradation thermique 2 huile (CH) 3 4 gaz (CH) résidus 5 profondeur (en km) et température croissante 24 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne La biomasse qui a échappé à l’action des décomposeurs s’enfonce en profondeur. Une dégradation biochimique commence, conduisant à la formation de matière organique appauvrie en oxygène (O) et azote (N), le kérogène. La température augmente lors de l’enfoncement de 3° tous les 100 m en moyenne. (La température en surface est autour de 14°C). La pression augmente aussi au fur et à mesure de l’enfoncement. Cet enfouissement va conduire d’une part à une transformation progressive des sédiments en roches, et d’autre part, à la dégradation thermique du kérogène en pétrole, mélange d’huile et gaz. Cette dégradation correspond à un enrichissement en carbone et une élimination des éléments O, H et N (volatils) sous forme de gaz (H2O, CO2, CH4, N2). À retenir La transformation chimique de la matière organique piégée dans les sédiments en hydrocarbures se déroule en profondeur, Elle subit alors une augmentation de pression (compression) et un réchauffement qui entraîne sa simplification moléculaire par cuisson (perte d’oxygène puis d’hydrogène). En fonction de la profondeur de l’enfouissement et de la composition initiale de la matière organique, la cuisson peut conduire à du charbon, de l’huile (pétrole) ou du gaz. Ces transformations se déroulent à une température élevée et très lentement en quelques dizaines de millions d’années. Ce processus est appelé maturation. (Certaines contraintes tectoniques favorisent l’enfouissement). 2. Les gisements de pétrole Pour s’interroger Du fait de leur faible densité, les hydrocarbures (pétrole et gaz) ne restent pas en profondeur (dans la roche mère) mais remontent en surface. Dans quelles conditions géologiques est conservé, piégé le pétrole, comment se forment les gisements de pétrole ? Activité 4 On recherche les conditions géologiques favorables à l’accumulation de pétrole dans un gisement Questions Expliquer pourquoi le pétrole est localisé dans la roche réservoir et non dans la roche mère. Déterminer la fonction de la roche imperméable. Séquence 6 – SN20 25 © Cned – Académie en ligne Document 7 Coupe simplifiée d’un gisement pétrolier La roche réservoir est perméable et poreuse. Puits de forage La perméabilité est l’aptitude d’une roche à se laisser traverser par un fluide. Roche imperméable La porosité est le volume relatif des espaces vides présents dans une roche. Hydrocarbures piégés dans la roche réservoir Roche réservoir Roche mère À retenir Pour en savoir plus Les gisements actuels d’hydrocarbures sont localisés dans des bassins sédimentaires, présentant des conditions géologiques particulières, Les combustibles fossiles se forment dans la roche mère, puis au fur et à mesure ils migrent vers le haut. Les combustibles sont stockés dans une roche réservoir présentant une porosité et perméabilité importante. Ces propriétés permettent au pétrole de circuler et d’être stocké. Cette formation est surmontée d’une formation peu poreuse et imperméable, afin de piéger les hydrocarbures et empêcher leur migration vers le haut. Les pièges les plus courants = dispositifs assurant l’étanchéité du gisement et empêchant la migration des hydrocarbures vers la surface sont d’origine tectonique. Ils contiennent environ 80% des réserves mondiales de pétrole. Ces conditions étant difficilement réunies, seuls 1 % des hydrocarbures formés sont finalement piégés. La formation du pétrole est en relation avec l’activité interne de notre planète… Ces différents processus se déroulent très lentement. 3. La quête de nouveaux gisements et leurs exploitations Pour s’interroger De nombreux mécanismes biologiques et géologiques contribuent à la transformation de la matière organique en combustibles fossiles sur des dizaines de millions d’années, cependant ces réserves sont non renouvelables à l échelle humaine. La population humaine s’accroissant avec un mode de vie de plus en plus énergivore, quel est le devenir du pétrole dans la problématique énergétique globale ? 26 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Activité 5 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé À partir des documents proposés, relever les enjeux générant la recherche de nouveaux gisements. Questions Relever des valeurs chiffrées significatives pour justifier la réponse et mettre en relation les données. Déterminer en moyenne la durée d’années de réserves, pour l’ensemble des pays considérés. Document 8 Le prix du pétrole en chiffres… Dollar et euro par baril 55 yen par baril 5500 Dollar Euro Yen 50 5000 45 4500 40 4000 35 3500 30 3000 25 2500 20 2000 15 1500 10 1000 5 500 0 1997 Document 9 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Évolution de la consommation de pétrole entre 1995 et 2003 30 Gigabarreels Annually 25 20 15 10 5 Document 10 2003 2001 1997 1999 1995 1993 1991 1989 1987 1985 1983 1981 1979 1977 1975 1973 1971 1969 1967 1965 0 Réserves et années de réserves de pétrole dans le monde Pays États-Unis Réserves (en milliards de barils) 21,8 Années de réserves 8 Mexique 12,9 9 Canada 12 11 Séquence 6 – SN20 27 © Cned – Académie en ligne Venezuela 79,7 77 Brésil 11,2 15 Équateur 4,6 24 Norvège 7,7 7 Royaume-Uni 4 6 Russie 60 17 Kazakhstan 9 18 Azerbaïdjan 7 44 Arabie Saoudite 266,8 66 Iran 135.5 86 Irak 115 166 Koweït 104 107 Émirats Arabes Unis 97.8 95 Qatar 15,2 38 Oman 5,5 19 Yémen 4 27 Libye 39 62 Nigéria 36 38 11,4 5,4 18,3 5,8 4,3 15 12 14 20 10 Algérie Angola Chine Inde Indonésie La À retenir Devant la demande croissante de la population les réserves de pétrole s’épuisent très rapidement. Le cours du pétrole augmente. Ce sont donc des enjeux économiques qui motivent la recherche de nouveaux gisements. prospection pétrolière est motivée par des enjeux économiques à l’échelle de la planète, quels sont les moyens mis en œuvre, et les impacts générés par l’exploitation pétrolière sur la planète ? Activité 6 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé Questions À partir des connaissances déterminer quels types de formations géologiques sont recherchés par prospection sismique et dans quelles zones géographiques elles sont réalisées. À partir des documents (11, 12 et 13), relever quelques conséquences écologiques générées par l’exploitation d’un gisement de pétrole. 28 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Document 11 Faire parler le sous-sol : la prospection sismique Les prospecteurs créent de petits séismes artificiels qui génèrent des ondes pénétrant dans le sous-sol. Quand ces ondes rencontrent une limite géologique entre deux formations géologiques, elles sont renvoyées en surface, ou elles sont reçues par des capteurs. Il est ainsi possible de reconstituer une image du sous-sol, grâce à un traitement numérique en trois dimensions. Document 12 Exploitation de gisement dans des conditions extrêmes Des moyens techniques très performants et adaptés : L’extraction du pétrole implique la construction de structure comme les plates-formes très sophistiquées et adaptées aux gisements à exploiter. La construction, le transport, le fonctionnement et la fin de vie d’une plate-forme génèrent divers impacts sur l’environnement. Ainsi la toxicité des revêtements des coques, des peintures ou de certains déchets perdus en mer, peuvent poser des problèmes locaux. La combustion des déchets d’hydrocarbures libère une quantité importante de CO2. Un autre problème est celui des impacts générés par l’éclairage des infrastructures, qui perturbe la vie marine, les écosystèmes, mais surtout les oiseaux migrateurs (Pétrels, Puffins, Macareux…). Les impacts sont difficilement mesurables, mais un comité spécialisé sur les industries off-shore étudie la question. Des expériences laissent penser que les oiseaux seraient moins perturbés par la lumière verte, qu’on pourrait donc privilégier sur les platesformes, mais les feux verts balisant traditionnellement les pistes d’hélicoptères, certains craignent d’ainsi perturber les habitudes ou le sens de l’orientation des pilotes. Séquence 6 – SN20 29 © Cned – Académie en ligne Document 13 Extrait d’un article de presse du Morning Breiz «Le 20 avril 2010 dans le golfe du Mexique, une explosion et un incendie se déclarent sur la plate-forme Deepwater Horizon. Le 22 avril, soit deux jours plus tard, la plateforme coule et repose désormais par 1 500 m de fond. Très vite, le pétrole commence à se disperser dans l’eau Ainsi le 2 juin, la superficie de la nappe de pétrole dépasse les 24 000 km2 ce qui représente la superficie de la Bretagne. Les côtes du Sud est des Etats-Unis sont touchées : Louisiane, Floride, Alabama. Des boulettes de pétrole ont également été observées au Texas. En trois mois, selon les estimations, entre deux et quatre millions de barils (1 baril = 160 litres) se sont déversés en mer. Les impacts écologiques directs et indirects sont d’une ampleur hors norme. Le golfe du Mexique est une zone particulièrement riche en espèces ayant une valeur commerciale, les autorités ont donc très rapidement étendus l’interdiction de pêcher à environ un tiers des eaux du golfe du Mexique. Par ailleurs, en atteignant les côtes la nappe de pétrole contamine les écosystèmes locaux très fragiles comme les bayous, ce sont des zones marécageuses où de nombreuses espèces animales viennent se reproduire. Les écologistes estiment qu’il s’agit une catastrophe historique hors norme. La liste des espèces menacées est longue et ne compte pas moins de 400 espèces. (Pélicans, Dauphins, Tortues,…) Les dégâts et impacts futurs ne sont pas encore tous connus, et toute la vie marine comprise entre le fond de l’océan et sa surface peut être affectée. » À retenir La découverte de nouveaux gisements constitue un enjeu économique important. La recherche de nouveaux gisements implique une connaissance précise du sous-sol et des techniques très sophistiquées et adaptées d’exploitation. Ces techniques d’exploitations ont des répercussions environnementales de par leur fonctionnement et des risques d’accidents. L’exploitation des gisements constitue un enjeu économique et environnemental important pour l’humanité. Quels 30 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne sont les conséquences de l’utilisation du pétrole ? C Combustibles fossiles et cycle du carbone La formation du pétrole résulte de mécanismes très lent contribuant au prélèvement du CO2 atmosphérique au cours de la photosynthèse à l’origine de la biomasse fossilisée en pétrole. Activité 7 À partir de l’exploitation des documents, rechercher les impacts de l’utilisation des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon et dérivés) sur le cycle du carbone. Questions Comparer l’évolution du taux de CO atmosphérique à celle du taux de 2 CO2 d’origine fossile. À partir du document 16, construire un tableau présentant les différents réservoirs du carbone, et les formes de stockage. À l’aide du document 17, compléter le cycle du document 16. Document 14 Évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère On peut mesurer l‘évolution du taux de CO2 atmosphérique grâce à des bulles de gaz emprisonnées dans la glace au niveau des calottes glaciaires. CO2 en ppm 360 340 320 300 280 270 1800 1900 2000 Années Séquence 6 – SN20 31 © Cned – Académie en ligne Document 15 Évolution de la production de CO2 d’origine fossile depuis 1860 Production de CO2 d’origine fossile (Gt) 10 1 01 1860 1900 1940 1980 2000 Années La combustion des produits fossiles (pétrole, charbon…) rejette du CO2 dans l’atmosphère. Document 16 Le cycle naturel du carbone Le CO2 atmosphérique n’est qu’une des formes chimiques sous laquelle se trouve le carbone sur notre planète. Cet élément chimique est stocké dans plusieurs compartiments terrestres (= réservoirs), sous d’autres formes. Le carbone existe dans l’eau sous forme dissoute (ions HCO3-), dans la matière organique (glucides, lipides, protides) et la matière minérale (squelettes, coquilles, ….) des êtres vivants ; dans les combustibles fossiles (sous forme d’hydrocarbures), dans la lithosphère, au niveau des roches sédimentaires, par exemple les calcaires (Sous forme de carbonate de calcium CaCO3), et aussi dans les roches du manteau terrestre (non représenté sur le schéma). Les molécules carbonées sont soumises à des échanges permanents entre ces réservoirs, où elles séjournent pendant des durées variables. Différents processus physiques, chimiques et biologiques sont impliqués dans ces transferts. La vitesse des transferts est mesurée par des flux de carbone annuels. Le cycle du carbone représente ces échanges entre réservoirs, on le qualifie de naturel si l’on ne tient pas compte des effets des activités humaines (les échanges sont quantifiés en masse de molécules carbonées ramenées à leur masse de carbone). Les valeurs indiquées sont exprimés en Gt pour les réservoirs et en Gt. an-1 pour les flux. 32 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Le cycle naturel du carbone Atmosphère 760 Gt Biosphère 610 Gt Hydrosphère 39 000 Gt Lithosphère 60 000 000 Gt précipitation de sédiments 0,1 Gt Document 17 Répartition du carbone produit par les diverses activités humaines vers les différents réservoirs en Gt de carbone par an. 1,9 3,3 atmosphère océans 1,9 biosphère À retenir L’utilisation de combustible fossile restitue à l’atmosphère du dioxyde de carbone prélevé lentement et piégé depuis longtemps. Brûler un combustible fossile, c’est en réalité utiliser une énergie solaire du passé. L’augmentation rapide d’origine humaine de la concentration du dioxyde de carbone interfère avec le cycle naturel du carbone. Séquence 6 – SN20 33 © Cned – Académie en ligne 3 Le soleil, à l’origine de ressources énergétiques renouvelables Pour s’interroger L’énergie solaire « fossilisée » sous forme de pétrole et de charbon est épuisable. L’utilisation massive depuis 200 ans de ces combustibles fossiles a provoqué en peu de temps une importante augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, augmentation qui contribue au réchauffement climatique. Pour ces deux raisons, des sources d’énergie autres que fossiles sont de plus en plus utilisées par les humains pour couvrir leurs besoins énergétiques croissants. C’est le cas de l’énergie éolienne, qui tire son nom d’Eole, le maître des Vents dans la Grèce antique, et de l’énergie hydraulique qui est l’énergie de l’eau. L’Homme a très tôt exploité l’énergie du vent à l’aide de moulins à vent qui semblent avoir existé dès l’an 600 en Perse. Ils sont mentionnés dans l’œuvre Don Quichotte de la Manche de l’écrivain espagnol Cervantès parue au début des années 1600. Les moulins à vent sont équipés d’ailes en bois recouvertes de toile. Leur rotation, qui est provoquée par le vent, actionne différents éléments (roues et engrenages) qui permettent de faire tourner une meule qui broye par exemple des grains de céréales, les transformant en farine. Les moulins à vent sont « les ancêtres » des éoliennes qui se développent actuellement et qui servent le plus souvent à produire de l’électricité (mais une éolienne peut aussi servir à actionner une pompe à eau). L’énergie hydraulique est elle aussi connue depuis longtemps avec les moulins à eau dont la roue tournait grâce à l’écoulement de l’eau d’un ruisseau. Actuellement les centrales hydroélectriques convertissent l’énergie de l’eau qui s’écoule en énergie électrique. Énergie éolienne et énergie hydraulique sont qualifiées de renouvelables. Comment l’énergie de l’air et de l’eau sont-elles exploitées par l’Homme ? En quoi énergie éolienne et énergie hydraulique sont-elles des énergies renouvelables ? 34 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne A Deux des énergies renouvelables à disposition de l’humanité : l’énergie éolienne et l’énergie hydraulique 1. L’énergie éolienne : faire de l’électricité avec le vent (3) (2) Les éoliennes qui permettent de produire de l’électricité sont constituées d’un mât de 50 à 110 m de haut (n°1 sur la photo) au sommet duquel se trouve une nacelle (n°2) équipée d’un rotor (= un élément qui tourne) à plusieurs pales (souvent au nombre de 3) (n°3) mis en rotation par le vent à raison de 10 à 25 tours par minute (selon la vitesse du vent). Cette rotation correspond à de l’énergie mécanique qui est transformée en énergie électrique grâce à une génératrice située dans la nacelle. Les éoliennes réalisent donc des conversions énergétiques. L’énergie « de départ » est celle du déplacement de l’air : il s’agit d’énergie cinétique. Grâce à elle le rotor est mis en mouvement : ce mouvement correspond à de l’énergie mécanique. Enfin, la rotation du rotor permet à la génératrice de produire de l’énergie électrique. (1) De leur vrai nom, les éoliennes sont donc des aérogénérateurs ! © Cned. 2. L’énergie hydraulique : faire de l’électricité avec le mouvement de l’eau L’énergie hydraulique est l’énergie fournie par le mouvement de l’eau, sous toutes ses formes : chutes d’eau, débit des cours d’eau, courants marins, vagues. Le principe est toujours le même : le déplacement de l’eau fait tourner une turbine : l’énergie qui est alors de l’énergie mécanique peut ainsi être directement utilisée ou convertie en énergie électrique par une génératrice. On parle alors d’hydro-électricité. Les systèmes de production de l’hydro-électricité sont différents selon la source d’énergie utilisée : cours d’eau ou océan. Séquence 6 – SN20 35 © Cned – Académie en ligne Exemple d’une centrale hydroélectrique : Les centrales hydroélectriques sont situées au niveau de barrages, construits pour retenir l’eau d’une rivière ou d’un fleuve (barrage de retenue créant un lac). Ces centrales utilisent l’énergie de la hauteur de chute d’eau qui fait tourner une turbine pour produire de l’électricité grâce à une génératrice (alternateur). Lac de retenue Barrage ligne à haute tension conduite forcée turbine transformateur alternateur canal de fuite Dans le domaine de l’énergie hydraulique il est également possible d’exploiter l’énergie du mouvement des vagues et l’énergie des courants marins grâce à des dispositifs appelés hydroliennes qui fonctionnent sur un principe similaire à celui des éoliennes. Les courants marins représentent une énergie considérable et ont un avantage certain par rapport aux vents : contrairement à ces derniers, ils sont constants et prévisibles ! À retenir Les énergies éolienne et hydraulique sont des énergies cinétiques c’est-à-dire procurées par le déplacement d’un fluide : l’air dans un cas, l’eau dans l’autre. Les fluides sont les corps qui ne sont pas solides, qui coulent ou s’écoulent facilement. Les gaz et les liquides sont des fluides. Actuellement (en 2010), la technologie des hydroliennes est encore dans sa phase expérimentale : plusieurs modèles d’hydroliennes sont actuellement testés à travers le monde. Les énergies éolienne et hydraulique sont donc des énergies issues des mouvements qui animent les enveloppes fluides de la Terre que sont l’atmosphère et l’hydrosphère (formée par toute l’eau présente sur Terre). Comment les enveloppes fluides de la Terre sont-elles mises en mouvement ? 36 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne B Le soleil, à l’origine des énergies hydraulique et éolienne 1. Le soleil, directement responsable du cycle de l’eau Nous avons vu dans le chapitre 1 de la séquence 3 que, sur la Terre, l’eau est présente sous trois états physiques différents (liquide, solide et vapeur). Elle est contenue dans des « réservoirs » (océans, glaciers, cours d’eau, atmosphère, nappes souterraines,…) entre lesquels des échanges ont lieu. Ces échanges constituent le cycle de l’eau. L’eau liquide chauffée par le soleil se transforme en vapeur (évaporation), principalement à la surface des océans. La vapeur présente dans l’atmosphère finit par se condenser : elle repasse sous la forme liquide et tombe sur Terre sous forme de précipitations c’est-à-dire pluie ou neige. L’eau retourne alors plus ou moins rapidement dans l’océan selon qu’elle s’écoule en surface dans les rivières et les fleuves ou qu’elle s’infiltre dans le sol. Elle peut aussi se retrouver temporairement piégée, « stockée » dans les lacs. Document 1 Schéma du cycle de l’eau 2 atmosphère 1b 1 2 3 4 Activité 1 Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Indiquer ce qui se passe au niveau des numéros 1, 2, 3 et 4 du schéma. Expliquer pourquoi on peut dire que l’énergie solaire est un moteur du cycle de l’eau. Séquence 6 – SN20 37 © Cned – Académie en ligne À retenir Le cycle de l’eau a pour moteurs l’énergie solaire (responsable de l’évaporation) et la gravité (responsable de l’écoulement). En utilisant l’énergie de l’écoulement de l’eau des rivières et des fleuves, les centrales hydroélectriques exploitent le cycle de l’eau. On peut donc dire que le soleil est, de manière indirecte, à l’origine de l’énergie électrique produite au niveau des centrales hydroélectriques ! 2. Le soleil, indirectement responsable des vents et des courants marins a. L’origine des vents Sans doute avez-vous déjà vu à la télévision ou dans un journal des « cartes météo » : elles affichent un certain nombre de données, dont les pressions atmosphériques qui règnent au sol. Vous avez également entendu les mots anticyclone et dépression. Il s’agit de vocabulaire associé aux pressions atmosphériques. Document 2 Carte des pressions atmosphériques et des vents La carte ci-contre indique les valeurs des pressions atmosphériques (lignes courbes) et le sens des vents dominants (flèches). – Les lignes sont des courbes isobares : ce sont des lignes (imaginaires) qui relient les zones qui subissent la même pression atmosphérique. Le chiffre indique la valeur de cette pression en hPa (hPa = hectoPascal. Le Pascal est l’unité de mesure de la pression). – A signifie anticyclone et D dépression. 38 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Activité 2 Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions À partir de l’observation de la carte, définir ce que sont un anticyclone et une dépression. Mettre en relation les pressions atmosphérique et le sens des vents. Conclure en indiquant la cause des vents. À retenir Pourquoi Les différentes zones de la surface de la Terre ne sont pas soumises à la même pression atmosphérique : certaines zones sont des zones de haute pression (anticyclones) et d’autre de basse pression (dépressions). Ces différences sont à l’origine d’appels d’air : l’air se déplace des zones de pressions les plus hautes vers les zones de pressions les plus basses, ce qui tend à équilibrer les pressions. Ce sont ces déplacements d’air que nous appelons vents. Document 3 y-a-t-il des différences de pression atmosphérique à la surface du sol ? Nous allons le comprendre grâce à l’observation et à l’interprétation des mouvements de l’air dans différentes situations. Le problème c’est que l’air est invisible ! Pour le rendre visible, on y introduit de la fumée, grâce à de l’encens qui brûle. Les mouvements de l’air dans des situations différentes Manipulation A : (1) = coupelle d’encens (2) = bloc réfrigérant à température ambiante (3) = bloc réfrigérant glacé. A2 A1 (3) (2) (1) © Cned. © Cned. Séquence 6 – SN20 39 © Cned – Académie en ligne Manipulation B B2 B1 © Cned. © Cned. Activité 3 Observer. Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Décrire la trajectoire de l’air chaud enfumé qui s’échappe de l’encens dans la situation A1 (sans oublier de décrire sa trajectoire au niveau du bloc réfrigérant). Indiquer si, selon vous, ce déplacement de l’air crée, au dessus de la coupelle d’encens, une dépression ou au contraire une surpression. Indiquer quelle condition expérimentale a été modifiée pour faire l’observation A2 et décrire le mouvement de l’air dans ce cas. Mettre en relation le fait que l’air subit un refroidissement et sa trajectoire afin de déduire l’effet d’un refroidissement de l’air sur son « comportement ». Dire si, selon vous, ce type de situation conduit à une dépression ou d’une surpression « au sol ». Activité 4 Observer. Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Indiquer quelle condition expérimentale a été modifiée entre l’observation B1 et l’observation B2.Comparer la trajectoire de l’air dans les deux situations. Montrer que l’on peut faire l’analogie avec une dépression et du vent. À retenir Des différences de température créent des différences de pressions atmosphériques. Cela est dû au fait que selon la température, la densité de l’air change. L’air chauffé devient moins dense, ce qui entraîne son ascension. Cette ascension provoque une baisse de la pression au sol (dépression). À l’inverse, l’air qui se refroidit devient plus dense et donc « tombe » vers le sol, créant une surpression (anticyclone). 40 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Les dépressions et les anticyclones qui se forment à la surface de la Terre sont-ils eux aussi liés à des différences de température ? Document 4 Les températures moyennes à la surface de la Terre Isotherme annuelle moyenne de 20° Isotherme annuelle moyenne de -5° Activité 5 Question Observer. Raisonner : extraire des informations d’un document Décrire la répartition des températures à la surface de la Terre. À retenir Sur Terre il existe des différences marquées de températures entre les différentes régions du globe. Les températures ont une répartition en fonction de la latitude (répartition latitudinale) : les régions équatoriales (latitude 0°) sont plus chaudes que les régions tropicales elles-mêmes plus chaudes que les zones polaires (latitudes élevées : 70 à 90° de latitude Nord et Sud). La région équatoriale est plus chaude que les régions qui sont de part et d’autre. L’air y est également plus chaud car les basses couches de l’atmosphère sont chauffées par le sol : en effet, la surface terrestre chauffée par le soleil, émet en retour un rayonnement (non lumineux) qui chauffe l’air. L’air chaud des régions équatoriales a une densité faible et s’élève. Cet air est chaud mais également humide car l’évaporation dans ces régions est intense. L’air chaud et humide se déplace en altitude vers les tropiques. Pendant son « trajet » en altitude vers le nord et le sud, il se refroidit et sa densité augmente donc. Il finit par redescendre vers la surface de la Terre où il se déplace vers l’équateur où il revient donc ! Un tel circuit est appelé cellule de circulation atmosphérique (ou de convection atmosphérique). Séquence 6 – SN20 41 © Cned – Académie en ligne Document 5 Schéma d’une cellule de convection atmosphérique Altitude (en km) 15 (2) (1) 10 (3) 5 (4) (5) Vers l’équateur Activité 6 Question (6) Plusieurs milliers de kilomètres Vers le pôle Retrouver à quelle légende écrite ci-dessous correspond chacun des numéros 1 à 6 portés sur le document Refroidissement de l’air : n° … Descente d’air froid (et sec) : n° … Réchauffement de l’air : n° … Zone de basse pression : n° … Ascension d’air chaud (et humide) : n° … Zone de haute pression : n° … À l’échelle de la planète, les scientifiques ont mis en évidence l’existence de plusieurs grandes cellules de circulation atmosphérique de ce type entre l’équateur et les pôles. Ce sont elles qui régissent les vents sur Terre et sont responsables de la répartition des zones climatiques. Document 6 42 Les cellules de convection atmosphérique sur Terre Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Activité 7 Question Observer Déterminer, dans le document combien il y a de cellules de circulation atmosphérique entre l’équateur et chaque pôle. Remarque Grâce à ces cellules, l’air est brassé en permanence et la chaleur de l’équateur est transférée vers les pôles ! Nous venons de voir que les courants d’air que sont les vents sont liés à des différences de pression à la surface du sol, elles-mêmes dues à des différences de température entre zones terrestres. Pourquoi les températures ne sont-elles pas homogènes à la surface de la Terre ? Afin de comprendre pourquoi il existe une zonation des températures sur Terre, on utilise un dispositif analogique qui permet d’étudier l’arrivée de rayonnements en différents points du globe. On rappelle qu’une expérience analogique consiste à reproduire, en utilisant un matériel adapté, un phénomène naturel en modifiant les échelles et les durées afin de les rendre observables. Matériel : – Un globe terrestre. – Une source de lumière : ici un projecteur à diapositives. – Une planche de bois percée de plusieurs trous alignés, de même diamètre. Protocole expérimental : on éclaire le globe à travers la plaque percée de trous. On observe et on compare la surface éclairée à différentes latitudes (entre les pôles et l’équateur). © Cned. Séquence 6 – SN20 43 © Cned – Académie en ligne Résultat © Cned. Une bande de papier a été positionnée sur le globe et le contour des taches de lumière a été tracé. Nigéria Algérie France Activité 8 Observer. Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Indiquer l’intérêt d’utiliser une plaque percée de trous et indiquer pourquoi il est important que tous les trous aient le même diamètre. Comparer la forme et la surface des taches de lumière en chacun des trois lieux. Utiliser le document 7 pour expliquer la différence de forme entre la tache obtenue au niveau du Nigéria et celle obtenue en France. Montrer que l’observation réalisée permet de comprendre que la quantité d’énergie reçue par unité de surface (par cm2 ou m2) est inégale d’un lieu à l’autre. Mettre en relation l’analogie et la réalité afin de répondre au problème. 44 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Document 7 Répartition au sol d’un faisceau de lumière en fonction de son angle d’incidence Faisceau de lumière 90° 45° À retenir À retenir Du fait de la sphéricité de la Terre, l’énergie solaire y est inégalement répartie selon la latitude. Cela est à l’origine de différences de température entre lieux, différences qui sont responsables de différences de densité de l’air. Les différences de densité de l’air sont elles-mêmes à l’origine de mouvements verticaux de masses d’air dans l’atmosphère (l’air chaud monte, l’air froid descend). Il en résulte des différences de pression au sol (zones dépressionnaires et zones anticycloniques) qui créent des déplacements d’air horizontaux : l’air se déplace en effet des régions où la pression atmosphérique est forte vers les régions où elle est faible. Ces mouvements horizontaux sont les vents ! Les vents ont lieu dans la couche d’air comprise entre 0 et 15 km (= la troposphère). Leur vitesse est de l’ordre d’une dizaine de mètres par seconde. Remarque : du fait de la rotation de la Terre et d’autres phénomènes, les masses d’air ne vont pas « en ligne droite » des anticyclones vers les dépressions : elles sont déviées (par la force de Coriolis) et s’enroulent sur elles-mêmes. Nous connaissons maintenant l’origine des vents dont l’énergie est exploitée par les éoliennes. Pour ce qui est de l’énergie hydraulique, nous avons vu que la force de l’eau qui s’écoule est exploitée au niveau des barrages hydroélectriques. Les courants marins sont une autre source d’énergie hydraulique exploitée par des hydroliennes placées en mer. Quelle est l’origine des courants ? Comment l’eau des océans est-elle mise en mouvement ? Séquence 6 – SN20 45 © Cned – Académie en ligne b. L’origine des courants marins Les courants marins sont des déplacements de masses d’eau à l’intérieur des océans. Elles se déplacent à des vitesses de l’ordre de 10 à 20 km. h-1. Il y a des courants marins de surface et des courants marins en profondeur. Document 8 Les courants marins de surface Les flèches noires représentent les principaux courants de surface dans les différents océans. OCÉAN GLACIAL ARCTIQUE EURASIE AMÉRIQUE DU NORD OCÉAN OCÉAN AFRIQUE ATLANTIQUE équateur PACIFIQUE AUSTRALIE 2000 km (équateur) AMÉRIQUE DU SUD OCÉAN INDIEN OCÉAN GLACIAL ANTARCTIQUE chaud qui circule dans l’Atlantique nord le long des côtes de l’Amérique du nord et se dirige vers le nord de l’Europe (repérez les flèches qui lui correspondent sur la carte). Cette eau qui se déplace à 8 km. h-1 développe une énergie cinétique équivalente à celle de vents à 230 km. h-1 ! Document 9 Un modèle analogique pour comprendre l’origine des courants marins Matériel : – Deux cristallisoirs B1 et B2 dans lesquels on va respectivement placer de l’eau chaude et des glaçons. – Deux bouteilles en plastique (A1 et A2) reliées par deux tubes transparents horizontaux : l’un mettant en communication le haut des deux bouteilles (C1) et l’autre situé plus bas (C2). 46 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne A1 – De l’eau colorée en rouge (bouteille A1) et de l’eau colorée en bleu (bouteille A2). A2 C1 C2 B1 B2 © Cned. Protocole expérimental eau colorée en rouge eau colorée en bleu eau chaude eau + glace On verse simultanément l’eau colorée en rouge dans la bouteille qui plonge dans l’eau chaude et l’eau colorée en bleu dans la bouteille qui plonge dans les glaçons, de façon à ce que les deux eaux colorées « se rencontrent » à mi-chemin des tubes transversaux. Observation réalisée au bout de 4 à 5 mn . Séquence 6 – SN20 47 © Cned – Académie en ligne Activité 9 Observer. Raisonner : extraire des informations d’un document, mettre en relation des informations Questions Décrire l’observation réalisée. Ajouter des flèches sur le document pour matérialiser le déplacement qui se produit. Proposer une explication à cette observation, sachant que le « comportement » de l’eau en fonction de la température est comparable à celui de l’air. Utiliser cette expérience analogique pour proposer une explication aux courants marins et montrer qu’il s’agit d’une forme d’énergie solaire. Pour information À retenir L’eau est un fluide qui, comme l’air, est mis en mouvement par une différence de densité qui trouve son origine dans une différence de température. Les eaux marines ont une densité moyenne de 1,028 (cela signifie que 1m3 d’eau pèse 1028 kg). Lorsque la température diminue de 1°C, la masse de 1m3 d’eau augmente de 0,2 kg. Les courants marins trouvent leur origine dans les différences de températures entre les différentes zones océaniques. En effet, les océans, comme la surface terrestre et l’air, sont inégalement chauffés par les rayonnements solaires. Les différences de température ne sont pas le seul facteur à l’origine des courants océaniques : les courants de surface, par exemple, résultent également de l’action des vents qui entraînent avec eux (par friction) les eaux de superficielles. Les courants marins sont donc, comme les vents, liés à l’inégale répartition de l’énergie solaire sur Terre. Le soleil est donc en permanence à l’origine des sources d’énergie que sont les vents et les courants. C’est pourquoi ces énergies ont un caractère renouvelable. C Les possibilités d’utilisation des énergies renouvelables liées au soleil par l’Homme Actuellement, les activités humaines nécessitent 0,5 ZJ. an-1(1 ZJ = un zetta joules = 1021 joules). 48 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne Grâce à quelles ressources l’homme produit-il l’énergie qu’il utilise ? Document 10 Les sources énergétiques actuellement exploitées à l’échelle mondiale pétrole charbon gaz naturel biomasse éolien hydro-électrique nucléaire Activité 10 Questions Raisonner : extraire des informations d’un document Lister les ressources énergétiques citées dans le document et qui sont d’origine solaire. Lister les ressources énergétiques d’origine solaire qui sont renouvelables. Comparer la part actuelle des énergies d’origine solaire renouvelables et non renouvelables. La Terre connaît une augmentation démographique qui devrait la conduire à porter 9 milliards hommes d’ici 2 050. Les besoins énergétiques devraient alors dépasser les 0,7 ZJ. an-1. Ces besoins ne pourront évidemment pas être couverts par les combustibles fossiles : les ressources en pétrole, gaz et charbon s’épuisent, or ce ne sont pas des ressources renouvelables du fait qu’ils sont consommés à une vitesse bien supérieure à la vitesse à laquelle ils sont créés ! Par contre, le soleil fournit largement assez d’énergie pour satisfaire les besoins énergétiques humains mêmes plus importants qu’aujourd’hui ! La Terre absorbe en effet chaque année, une quantité d’énergie solaire qui est de 3 850 ZJ. Activité 11 Question Raisonner : mettre en relation des informations Déterminer quelle durée d’ensoleillement de notre planète est nécessaire pour couvrir les besoins annuels en énergie de l’humanité. Séquence 6 – SN20 49 © Cned – Académie en ligne Un peu plus d’une heure d’ensoleillement suffit à apporter sur Terre l’équivalent des besoins énergétiques humains d’une année entière ! L’Homme doit donc trouver les moyens d’exploiter pleinement les sources d’énergie renouvelable d’origine solaire en développant et déployant les technologies que sont les éoliennes, les hydroliennes, les panneaux solaires, etc… Le développement des énergies renouvelable est nécessaire pour s’inscrire dans la durée. Actuellement, à l’échelle mondiale, elles ne représentent que 12 à 13 % de la production totale d’énergie. Lorsqu’il n’y aura plus ni pétrole ni charbon ni gaz, il faudra bien que leur rôle soit majeur ! Cependant, tous les moyens d’exploitation ne peuvent pas être installés n’importe où. Il faut que les installations soient économiquement rentables et il faut également tenir compte d’éventuels impacts négatifs sur le paysage ou l’environnement. Par exemple la construction d’un barrage sur une rivière fait obstacle à la migration des poissons, elle peut également conduire à engloutir une vallée et donc à déplacer les populations qui y ont leurs villages. Cette exploitation croissante des ressources renouvelables s’inscrit dans une démarche de développement durable, c’est-à-dire que nous devons utiliser les ressources de notre planète afin de répondre à nos besoins présents sans compromettre ceux des générations futures. L’humanité n’a pas le choix ! 50 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne 4 Synthèse de la séquence L’énergie solaire qui atteint la surface de notre planète est utilisée par les végétaux chlorophylliens terrestres et marins pour la réalisation de la photosynthèse. L’énergie solaire lumineuse permet la photosynthèse, c’est-à-dire la synthèse de matière organique à partir de matières minérales (eau, sels minéraux et dioxyde carbone) dans les parties chlorophylliennes de la plante. Toute la biomasse d’un écosystème dépend de sa productivité primaire qui permet l’entrée de matière minérale et d’énergie dans le monde vivant. La productivité primaire mondiale permet le fonctionnement de toute la biosphère. La présence de restes organiques dans le pétrole et l’ensemble des combustibles fossiles (charbon, tourbe.) montre qu’ils sont issus d’une biomasse. Brûler un combustible fossile, c’est donc en réalité utiliser une énergie solaire du passé. Dans des environnements de haute productivité, une faible proportion de la matière organique échappe à l’action des décomposeurs puis se transforme en combustible fossile au cours de son enfouissement. La répartition des gisements de combustibles fossiles montre que transformation et conservation de la matière organique se déroulent dans des conditions géologiques bien particulières. La connaissance de ces mécanismes permet de découvrir les gisements et de les exploiter par des méthodes adaptées. Cette exploitation a des implications économiques et environnementales. L’utilisation de combustible fossile renvoie rapidement à l’atmosphère du dioxyde carbone prélevé lentement et piégé depuis longtemps. L’augmentation rapide d’origine humaine de la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère interfère avec le cycle naturel du carbone. Les conséquences climatiques avec l’augmentation de l’effet de serre seront abordées ultérieurement. L’Homme, comme les autres animaux, dépend de la photosynthèse pour la satisfaction de ses besoins alimentaires. Il est donc en ce sens dépendant l’énergie solaire ! La biomasse végétale qu’il exploite lui permet d’avoir nourriture, énergie et matériaux. L’homme détourne donc une partie de la biomasse à son profit ! Séquence 6 – SN20 51 © Cned – Académie en ligne L’agriculture, c’est-à-dire l’activité humaine qui permet de produire la biomasse végétale utilisée, nécessite deux ressources naturelles : de l’eau et des sols cultivables. Ces deux ressources sont inégalement réparties sur Terre (inégale répartition spatiale), fragiles et en quantité limitée. La part de l’énergie solaire transformée en biomasse végétale est très faible : moins de 1 %. Le reste, à savoir 99 % de l’énergie solaire, chauffe l’air (par l’intermédiaire du sol) et l’eau et provoque l’évaporation de l’eau, ce qui permet le cycle de l’eau. Du fait de sa sphéricité, le chauffage de la Terre par le soleil n’est pas uniforme : l’énergie solaire est inégalement reçue à la surface de la Terre. Cette inégale répartition est à l’origine des vents dans l’atmosphère et des courants dans les océans. L’énergie cinétique des vents et des courants est exploitable par l’humanité. En fait, l’énergie solaire est à l’origine de presque toutes les sources d’énergie sur Terre : – le rayonnement solaire qui est lui-même utilisé (au niveau des installations photovoltaïques par exemple), – l’énergie cinétique des vents, – l’énergie cinétique des courants marins, de la houle et des vagues, – les énergies combustibles fossiles que sont le pétrole et le charbon. Seules l’énergie nucléaire, la géothermie et l’énergie marémotrice ne sont pas d’origine solaire. L’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’énergie hydraulique sont, contrairement aux combustibles fossiles, des énergies renouvelables. En effet, alors que les combustibles fossiles sont consommés à une vitesse bien supérieure à la vitesse à laquelle ils sont créés, les énergies renouvelables proviennent-elles de ressources rapidement régénérées. L’utilisation des énergies renouvelables s’accroît d’année en année. Cela est une nécessité face à l’augmentation de la population mondiale et à l’augmentation de la demande énergétique qui en découle. L’exploitation croissante des sources d’énergie renouvelable s’inscrit dans une démarche de développement durable qui vise à satisfaire les besoins actuels de l’humanité sans compromettre ceux des générations futures. 52 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne 5 Exercices Exercice 1 Questions Choisir la ou les bonnes réponses : La photosynthèse assure la production de : a) Lénergie solaire. b) Molécules organiques. c) Molécules minérales. La photosynthèse utilise : a) De 5 à 10 % de l’énergie solaire reçue par la Terre b) De 30 à 50 % de l’énergie solaire reçue par la Terre c) Moins de 1 % de l’énergie solaire reçue par la Terre. La combustion du pétrole libère : a) Du dioxyde de carbone.. b) Du dioxygène. c) Des molécules organiques. Un gisement de pétrole est localisé : a) Dans la roche réservoir. b) Dans la roche mère. c) En surface. Exercice 2 Raisonner : rechercher, extraire, organiser des données en relation avec le problème posé À partir de l’exploitation des documents et de vos connaissances, déterminer la nature des molécules produites par photosynthèse et les éléments nécessaires à cette synthèse. Questions A partir du document 1, monter que le CO du milieu est incorporé 2 dans la matière vivante au cours de la photosynthèse. Déterminer la nature des molécules produites par la photosynthèse. En mettant en relation la nature chimique des molécules produites au cours de la photosynthèse et la composition des cultures hors-sol, expliquer la nécessité d’un apport en sels minéraux dans les cultures hors sol. Ecrire sous forme d’une équation bilan le déroulement de la photo- synthèse. Séquence 6 – SN20 53 © Cned – Académie en ligne Document 1 Cette expérience a été menée par Calvin, scientifique qui a reçu le prix Nobel, suite à ses travaux. Des chlorelles (algues unicellulaires) sont placées dans un milieu de culture à la lumière. Puis, une injection de CO2 marqué, c’est-à-dire fabriqué à partir du carbone 14 radioactif 14C, est effectuée dans le milieu de culture. Trente seconde après l’incorporation, les algues sont ébouillantées, ce qui bloque instantanément toutes les réactions biochimiques. Les molécules contenues dans le cytoplasme des Algues sont ensuite séparées en les faisant migrer sur un papier filtre spécial et on réalise une autoradiographie des molécules étalées. Toute molécule radioactive, ayant donc intégré du 14C fait une tâche noire sur la plaque photographique. Ici les taches ont été colorées pour différencier glucides et protides. acide glutamique alanine acide aspartique glycine sérine trioses phosphate saccharose oses phosphate glucose glucides protides (acides aminés) oses diphosphate L’alanine, la glycine, la sérine et l’acide glutamique sont des acides aminés, constituants des protéines et de formule: Acide Aspartique Glycine HOOC COO H CH CH2 Acide Glutamique Alanine CH COO NH2 CH NH2 54 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne HOOC CH2 CH2 CH NH2 Sérine HOH2C COOH NH2 NH2 H3C CH COOH COOH Document 2 Les cultures hors-sol Ces méthodes de cultures sont classiquement utilisées par les professionnels en horticulture. Elles demandent un apport contrôlé en eau et en sels minéraux pour répondre aux besoins des plantes. Par exemple, le magnésium est un constituant fondamentale de la chlorophylle (pigment vert), le potassium permet la synthèse des protéines, l’azote est constituant des protéines… Sels minéraux Concentration (mg. L-1) NO3- 170.8 NH4+ 30.8 K+ 210.7 Ca2+ 124 Mg2+ 18 - Exercice 3 SO4 2 72 H2PO4- 213.4 Choisir les bonnes réponses 1- Les pôles reçoivent moins d’énergie solaire que l’équateur a- parce qu’ils sont plus éloignés du soleil. b- parce que l’atmosphère y est plus épaisse. c- parce que les rayons du soleil arrivent obliquement à leur surface. 2- Est une énergie renouvelable a- l’énergie hydraulique. b- l’énergie issue du charbon. c- l’énergie éolienne. Exercice 4 Les courants marins sont pour partie dus aux différences de température à la surface de la Terre. Un autre facteur en est également la cause : il s’agit des différences de salinité (teneur en sel) de l’eau de mer selon les endroits (en moyenne 35 g de sel par litre). Les eaux des régions polaires sont en effet plus salées que les eaux des régions équatoriales. On cherche à montrer, par une expérience analogique, qu’une différence de salinité peut provoquer des mouvements d’eau. On dispose du matériel suivant : – de l’eau du robinet, incolore, – un pot de sel, – du colorant bleu, – des récipients pour faire des mélanges, Séquence 6 – SN20 55 © Cned – Académie en ligne – le dispositif présenté dans le schéma. Les bouteilles et les tubes sont vides au départ. Les tubes font communiquer les deux bouteilles. Questions Proposer une expérience utilisant ce matériel permettant de vérifier qu’une différence de salinité provoque des mouvements d’eau. Proposer un montage témoin. Indiquer ce qui doit se produire dans le montage expérimental et dans le témoin, sachant que lorsque la salinité de l’eau augmente de 1 g. L-1, alors la masse de l’eau augmente de 1 kg par m3. ■ 56 Séquence 6 – SN20 © Cned – Académie en ligne