Retentissement fœtal et néonatal de l`hypertension artérielle

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Journal de pédiatrie et de puériculture (2014) 27, 111—116
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www.sciencedirect.com
ARTICLE ORIGINAL
Retentissement fœtal et néonatal de
l’hypertension artérielle gravidique :
données marocaines
Fetal and neonatal impact of pregnancy-induced hypertension:
Moroccan data
N. Chahid c, S. Boudana a, M. Kabiri a,c, M. Mrabet c,
H. Knouni a, A. Kharbach c, A. Ansari c, A. El Hassani e,
A. Barkat a,∗,b,c,d
a
Service de médecine et réanimation néonatale, hôpital d’Enfants de Rabat, avenue Ibn
Rochd, Souissi 10100, Rabat, Maroc
b
Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, université Mohammed V. Souissi, Rabat,
Maroc
c
Équipe de recherché en santé et nutrition du couple mère enfant, faculté de médecine et de
pharmacie de Rabat, université Mohammed V. Souissi, Rabat, Maroc
d
CRECET, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, université Mohammed V. Souissi,
Rabat, Maroc
e
Fondation Cheikh Zaid, hôpital Cheikh Zaid, Rabat, Maroc
Reçu le 21 novembre 2013 ; accepté le 8 avril 2014
MOTS CLÉS
Hypertension
artérielle gravidique ;
Pré-éclampsie ;
Hypotrophie ;
Prématurité ;
Mort fœtal in utero
∗
Résumé
Objectifs. — Évaluation du retentissement fœtal et néonatal immédiat de l’hypertension artérielle gravidique, et une analyse de l’influence de cette pathologie sur l’issue du nouveau-né.
Patients et méthodes. — Étude cas témoins menée du 1er janvier au 31 décembre 2010 à la
maternité de Souissi de Rabat. Ont été inclus, les nouveau-nés de mères ayant présentées
une hypertension artérielle gravidique, chaque nouveau-né de mère hypertendue a été parié
à un nouveau-né de mère normo-tendue choisi au hasard le même jour de recrutement. On a
précisé trois stades évolutifs de l’hypertension artérielle gravidique : HTAG sans protéinurie,
pré-éclampsie, HTAG compliquée.
Auteur correspondant.
Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (A. Barkat).
http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2014.04.005
0987-7983/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
112
N. Chahid et al.
Résultats. — L’HTAG représentait 3,69 % des grossesses. L’hypertension artérielle gravidique se
répartissait en 319 cas d’HTAG sans protéinurie (56,9 %), 161 cas de pré-éclampsie (28,7 %),
51 cas d’HTAG compliquée d’hématome retro-placentaire (9,1 %), 19 cas d’éclampsie (4,2 %)
et 9 cas d’HELPP syndrome (1,6 %). L’âge moyen des parturientes hypertendues était de
28,8 ± 7 ans. Les primipares constituaient 52 % dans ce groupe et l’accouchement par voie
haute était prépondérante n = 293 (52,3 %) vs n = 120 (20 %) (p < 0,05). L’asphyxie périnatale,
la prématurité, l’hypotrophie, la mortalité et la morbidité périnatale étaient plus importante
chez la population des mères hypertendues avec une différence statistiquement significative
(p < 0,05), les taux les plus augmentés ont été observés chez le groupe des mères ayant une
HTAG compliquée.
© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
Pregnancy-inducted
hypertension;
Preeclampsia;
Hypotrophy;
Prematurity;
Fetal death in utero
Summary
Objective. — The purpose of this study was to evaluate the fetal and neonatal immediate impact
of pregnancy-induced hypertension, and the analysis of the influence of different types of this
disease on neonatal outcome.
Patients and methods. — A case-control study conducted from January 1st to December 31,
2010 in the Souissi maternity at Rabat. We included all newborns from mothers with gestational
hypertension, each newborn from hypertensive mother was compared to a randomly selected newborn from mother without pathology the same day of recruitment. We distinguished
three types of pregnancy-induced hypertension: gestational hypertension without proteinuria,
preeclampsia, and maternal complications of pregnancy-induced hypertension.
Results. — Gestational hypertension represented 3.69% of pregnancies. Pregnancy-induced
hypertension was divided into 319 cases of gestational hypertension without proteinuria (56.9%),
161 cases of preeclampsia (28.7%), 79 cases of maternal complications of pregnancy-induced
hypertension: 51 cases of retroplacental hematoma (9.1%), 19 cases of eclampsia (4.2%) and
9 cases of HELPP syndrome (1.6%). The average age of parturients with hypertension was
28.8 ± 7 years (P = 0.74). Fifty-two percent of this group were primiparous and caesarean section
was predominant. The perinatal asphyxia, prematurity, low birth weight, perinatal mortality
and morbidity rates were higher in the hypertensive population of mothers with a statistically
significant difference (P < 0.05), the highest increased rates were observed in group of mothers
with pregnancy-inducted hypertention complicated.
© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
Objectif
On parle d’hypertension artérielle gravidique (HTAG)
lorsque la pression artérielle systolique est ≥ 140 mmHg
et/ou la pression artérielle diastolique est ≥ 90 mmHg, à
deux reprises à quelques heures d’intervalle, survenant
après 20 SA. La pré-éclampsie est l’association de L’HTAG
à une protéinurie [1,2].
Il s’agit d’un problème fréquent puisque 4 à 10 %
des grossesses se compliquent ou démasquent une HTAG
[2,3]. En dehors des risques maternels, cette pathologie expose à une souffrance fœtale chronique responsable d’une mortalité et une morbidité néonatales
accrues.
Au Maroc, cette pathologie est fréquente et expose à
des complications graves. Elle est souvent diagnostiquée en
retard. D’où la lourde morbi-mortalité néonatale et maternelle qu’elle génère. Aucun travail national à ce jour ne
s’est intéressé à évaluer l’impact de cette pathologie et de
sa qualité de prise en charge sur le pronostic néonatal dans
notre contexte.
Notre objectif a été donc d’évaluer le retentissement fœtal
et néonatal immédiat de l’hypertension artérielle gravidique, et d’analyser l’influence de cette pathologie sur
l’issue du nouveau-né.
Patients et méthodes
Il s’agissait d’une étude prospective, cas témoins menée
du 1er janvier au 31 décembre 2010 à la maternité Souissi
de Rabat. Ont été inclus durant toute l’année, tous les
nouveau-nés de mères ayant présentées une hypertension
artérielle gravidique, dont l’âge gestationnel est de plus de
24 SA, quels soient nés vivants ou morts. Chaque nouveau-né
de mère hypertendue a été parié à un nouveau-né de mère
sans pathologie évolutive choisi au hasard le même jour de
recrutement, et dont la mère a le même âge et la même
parité.
Retentissement fœtal et néonatal de l’hypertension artérielle gravidique
113
On a précisé trois stades évolutifs de l’hypertension artérielle gravidique : HTAG sans protéinurie, pré-éclampsie,
HTAG compliquée d’hématome rétro-placentaire, d’HELPP
syndrome ou d’éclampsie.
Pour chaque parturiente ont été relevées des données
sur le suivi de la grossesse, l’âge, la gestité, la parité,
les pathologies associées et les modalités d’accouchement.
Concernant les nouveau-nés, on a relevé l’âge gestationnel, l’Apgar, les données anthropométriques et le devenir
immédiat.
Définitions des termes
Figure 1.
L’hypertension artérielle gravidique a été définie par une
pression artérielle systolique supérieure ou égal à 140 mmHg
et/ou une pression artérielle diastolique supérieure ou égal
à 90 mmHg, survenant après 20 SA.
La pré-éclampsie a été retenue devant l’association de
L’HTA gravidique à une protéinurie.
Le HELLP syndrome a été définie par l’association d’une
hémolyse, d’une cytolyse et d’une thrombopénie.
L’éclampsie a été retenue devant la présence d’une
convulsion généralisée, survenant dans un contexte de prééclampsie.
Multipare : femme ayant accouché plus de quatre fois.
Paucipare : femme ayant accouché entre deux et quatre
fois.
L’asphyxie périnatale a été définie par un Apgar < à 7 à
5 min de vie.
L’hypotrophie a été définie par un poids mesuré du
nouveau-né inférieur à celui correspondant au 10e percentile
de la courbe de référence de B. Leroy, F. Lefort pour leur âge
gestationnel.
Prématurité a été définie par toute naissance survenue
avant le terme de 37 semaines d’aménorrhée révolues.
La détresse respiratoire a été définie par la présence de
signes de lutte, quelle que soit son étiologie. Sa gravité a
été évaluée par le score de Silverman.
Le devenir immédiat a été défini par l’analyse de
l’évolution des nouveau-nés dans les 24 heures qui ont suivies leur l’accouchement.
Décès néonatals précoce : décès survenant dans les
24 heures suivant l’accouchement.
Grossesse suivie : si la femme a bénéficié de trois consultations prénatales.
Étude statistique
L’analyse des résultats a été effectuée à l’aide du logiciel
SPSS version 13.0. Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne et écart-type, les variables qualitatives
ont été exprimées en effectif et pourcentage. Les variables quantitatives ont été comparées par le test de Student
et les variables qualitatives par le Chi2 ou le test exact de
Fisher. Le degré de signification statistique était retenu pour
p < 0,05. A été analysée d’abord, l’évolution globale des
nouveau-nés issus de grossesses compliquées d’HTAG, en les
comparant à ceux issus de grossesse normale. Ensuite au
sein du groupe des nouveau-nés issus de mère avec HTAG,
Principales indications des césariennes.
on a procédé à l’analyse de leur devenir en fonction de la
sévérité de l’HATG.
Résultats
Fréquence
Durant la période de l’étude, sur les 15 176 nouveau-nés
nés à la maternité Souisssi de Rabat, 560 avaient une
mère ayant une hypertension artérielle gravidique, soit
3,69 %. L’hypertension artérielle gravidique se répartissait
en 319 cas d’HTAG sans protéinurie (56,9 %), 161 cas de prééclampsie (28,7 %), 51 cas d’HTAG compliquée d’hématome
retro-placentaire (9,1 %), 19 cas d’éclampsie (4,2 %) et 9 cas
d’HELPP syndrome (1,6 %).
Les données maternelles
L’âge moyen des parturientes était de (28,8 ± 7 vs
29,9 ± 7) ans (p = 0,74). On a noté une légère prédominance de la pathologie hypertensive gravidique chez les
primipares (52 % vs 44,3 %) sans que la différence ne soit
statistiquement significative (p = 0,6). Le diabète a été
associé à l’hypertension artérielle gravidique dans 1,4 % des
cas. La grossesse était moins souvent suivie en cas d’HTAG
(50 % vs 90 %, [p < 0,05]). Le lieu de suivi prédominant est
dans les deux cas le secteur public. L’HTAG a été diagnostiquée dans 60 % des cas à l’admission à la maternité. Les
cas restants diagnostiqués en consultation prénatale ont
été envoyés à la maternité pour prise en charge. Le délai
moyen entre l’admission et l’accouchement est de 3 ± 1 j
(Tableau 1).
Le mode d’accouchement
La voie haute était prédominante dans la
mères hypertendues (n = 293 [52,3 %] vs
(p < 0,05).La pré-éclampsie et l’HTAG mal
constitué les principales indications de
(Fig. 1).
population des
n = 120 [20 %])
équilibrée ont
la césarienne
Les données néonatales
Le sex-ratio était équilibré dans les deux populations, sans
différence statiquement significative. La prématurité quel
114
Tableau 1
N. Chahid et al.
Les caractéristiques maternelles dans les deux groupes.
Mères hypertendues
Mères sans pathologie
p
L’âge maternel moyen
28,8 ± 7,0
29,9 ± 7,0
0,74
Âge
< 20 ans, n (%)
20—30 ans, n (%)
30—40 ans, n (%)
> 40 ans, n (%)
42 (7,5)
211 (37,5)
268 (51)
39 (7)
38 (6,3)
258 (43)
279 (46,5)
25 (4,1)
0,68
0,62
0,71
0,61
Primiparité, n (%)
291 (52)
264 (44,1)
0,62
Pauciparité, n (%)
179 (32)
222 (37)
0,65
Multiparité, n (%)
90 (16)
114 (19)
0,30
Suivi de la grossesse, %
50
90
< 0,05
Tableau 2
Les caractéristiques néonatales.
Caractéristiques
Nouveau-nés de mères hypertendues
Nouveau-nés de mères sans pathologie
p
Sexe
Masculin, n (%)
Féminin, n (%)
297 (49,5)
303 (50,5)
283 (50,5)
277 (49,5)
Prématurité, n (%)
131 (23,4)
21 (3,5)
< 0,05
Hypotrophie, n (%)
232 (41,4)
24 (4)
< 0,05
0,72
0,72
Asphyxie périnatale, n (%)
57 (13,4)
26 (4,3)
< 0,05
Mort fœtale in utero, n (%)
63 (11,3)
9 (1,5)
< 0,05
que soit son degré est plus fréquente chez les nouveau-nés
de mères hypertendues (n = 131 [23,4 %] vs n = 21 [3,5 %])
(p < 0,05). Elle s’est répartie en très grande prématurité (10 %), grande prématurité (25 %), prématurité simple
(65 %). Il en est de même pour l’hypotrophie (n = 232 [41,4 %]
vs n = 24 [4 %]) (p < 0,05), et l’asphyxie périnatale (n = 57
[13,4 %] vs n = 26 [4,3 %]) (p < 0,05). La mortalité fœtale in
utero est plus élevée chez les parturientes hypertendues
(n = 63 [11,3 %] vs n = 9 [1,5 %]) (p < 0,05) (Tableau 2).
Le devenir immédiat des nouveau-nés
La mortalité périnatale précoce est plus fréquente chez
la population des nouveau-nés des mères ayant une HTAG
(n = 20 [3,6 %] vs n = 4 [0,7 %]) (p < 0,05) ainsi que les taux
d’hospitalisation (n = 147 [26,3 %] vs n = 66 [11 %]) (p < 0,05).
Les motifs d’hospitalisations étaient dominés par la prématurité, la détresse respiratoire et l’asphyxie périnatale
(Fig. 2).
pré-éclampsie, la différence est statistiquement significative (p < 0,05) (Tableau 3).
L’issue néonatale en fonction des
complications maternelles d’HTAG
Discussion
Les complications maternelles de l’HTAG sont responsables
d’un taux élevé de mortalité fœtale (27,5 %), néonatale
(10 %) et d’asphyxie périnatale (28,8 %) par rapport à l’HTAG
non compliquée. Il en est de même que pour les taux
de prématurité et d’hypotrophie qui sont plus importants en cas de complications maternelles d’HTAG et de
Les désordres hypertensifs de la grossesse constituent une
des principales causes de mortalité maternelle et périnatale
[1].
Il est communément admis que l’hypertension artérielle
gravidique est une situation à haut risque d’accouchement
prématuré, que celui-ci soit spontané ou médicalement
Figure 2. Motifs d’hospitalisation des nouveau-nés des mères
hypertendues.* Infection materno-fœtale.
Retentissement fœtal et néonatal de l’hypertension artérielle gravidique
Tableau 3
115
Retentissement des complications maternelles d’HTAG sur l’issue néonatale.
HTAG
Prématurité, n (%)
Hypotrophie, n (%)
Asphyxie périnatale, n (%)
Mort fœtale in utero, n (%)
Décès néonatal précoce, n (%)
51
100
21
25
6
(16)
(31,3)
(6,6)
(7,8)
(1,9)
Pré-éclampsie
52
86
31
16
6
(32,3)
(53,4)
(19,3)
(9,9)
(3,7)
décidé pour sauvetage maternel et/ou fœtal [6,11—13],
Dans la présente étude, le taux de prématurité était de
23,4 %, il est similaire à celui rapporté par l’étude de
M. Junqueira Vasconcellos (hôpital de Saint-Paul) [8]. Cette
prévalence de la prématurité est variable allant de 11,3 à
78,3 % [4,6,9,11,12].
Le retard de croissance intra-utérin, conséquence de la
souffrance fœtale chronique et de la malnutrition intrautérine, est une complication fréquente. Il a concerné 41,4 %
des nouveau-nés dans notre série contre 7,8 % ou 19,4 %
rapportés par d’autres auteurs [4—8]. Une des explications
semble être le retard au diagnostic qui est parallèlement
corrélé à la qualité du suivi des grossesses. En effet, seul
50 % des grossesses étaient suivies dans notre série.
Dans les pays en voie de développement, les pathologies
hypertensives gravidiques sont la première cause de mort
fœtale in utero [6,14].La mort fœtale in utero (MFIU) survient au terme d’un retard de croissance intra-utérin (RCIU)
sévère ou à l’occasion d’un accident aigu (éclampsie, hématome rétro-placentaire, HELPP syndrome). Dans notre série
les complications aiguë de L’HTAG ont été responsables de
la mortalité fœtale dans 27,5 % des cas. La morbidité néonatale est dominée par l’asphyxie néonatale relevée dans
13,4 % des cas. Les facteurs prédisposant cette population
à l’asphyxie étant la souffrance fœtale chronique, la prématurité et principalement les complications maternelles
de l’HTAG qui sont responsables dans 28,8 % des cas d’une
asphyxie néonatale.
Les chiffres retrouvés dans la littérature rapportent
une mortalité périnatale élevée chez les nouveau-nés des
patientes ayant une HTA gravidique [14], avec les valeurs
les plus élevées dans les pays en voie de développement.
Les différences connues selon le niveau de développement
des pays sont dues aux conditions de naissance [1].
L’HTAG est responsable d’une mortalité et d’une morbidité néonatale qui varient de façon considérable en fonction
de la sévérité de la pathologie hypertensive [1,8,10].
L’existence d’un syndrome hépatique (HELLP syndrome) ou
d’autres complications maternelles (éclampsie ou un hématome rétro-placentaire) représente un élément de gravité
majeure supplémentaire. [14] Dix à quinze pour cent des
grossesses sont compliquées par une hypertension artérielle. Parmi celles-ci, 10 à 20 % comportent une protéinurie,
définissant la pré-éclampsie qui représente une menace
vitale fœtale voire maternelle [6]. Dans notre série, la prééclampsie représente 28,7 % des cas et est diagnostiquée
à l’admission de la femme à la maternité, ce qui exprime
encore une fois le retard diagnostique.
HRP/HELPsyndrome/
éclampsie
28
46
23
22
8
(35)
(57,5)
(28,8)
(27,5)
(10)
Nouveau-nés
de mères sans
pathologie
21
24
26
9
0
(3,5)
(4)
(4,3)
(1,5)
(0)
p
< 0,05
< 0,05
< 0,05
< 0,05
< 0,05
L’HTAG est plus fréquente chez la primipare et la paucipare [2]. Cette population représente la tranche la plus
prépondérante dans notre étude. Le taux élevé de césarienne (52,3 %) constaté dans cette série s’explique par la
nature du recrutement de la maternité Souissi puisqu’il
s’agit principalement de grossesses compliquées ou à haut
risque et par le diagnostic tardif et la nécessité de sauvetage maternel et fœtal. Un taux aussi élevé est rapporté par
la majorité des études à recrutement semblable [4,7,10].
Conclusion
Les complications fœtales de l’association de l’hypertension
artérielle et la grossesse sont fréquentes et graves entraînant une mortalité néonatale élevée. La mauvaise qualité
de suivi prénatal, le dépistage tardif de l’HTAG, l’absence
de prise en charge adaptée et efficace sont les facteurs
favorisants de cette mortalité.
Notre étude a démontré que les retards au diagnostic et
l’hospitalisation des femmes au stade d’HTAG compliquée
sont des facteurs de mauvais pronostic fœtal et néonatal.
Dans notre pays où les mortalités maternelle et néonatale constituent un problème de santé publique, le dépistage
précoce et la prise en charge adéquate de l’HATG sont les
meilleurs moyens de prévention.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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