Courant des psychothérapies humanistes:
Les psychothérapies humanistes sont nées aux U.S.A. à partir des années 50, sous l'impulsion d'Abraham Maslow, Carl Rogers et plusieurs autres.
Elles sont au carrefour de nombreuses influences et courants de pensée et sont donc intégratives par nature. En particulier, elles sont fortement
influencées par les existentialistes allemands et français : Husserl, Heidegger, Buber, Sartre, Merleau- Ponty... Il s'agit de remettre l'homme au centre
de la psychologie, devenue de plus en plus scientifique, froide et déshumanisée, afin de créer une 3e force, se démarquant des deux courants de la
psychanalyse et du comportementalisme. La psychothérapie humaniste n'a pas de définition restrictive, il s'agit d'une orientation, d'un courant de
pensée qui demeure ouvert:
Ainsi, la liste des méthodes humanistes varie parfois d'un auteur à l'autre. Les plus connues et les plus employées sont :
la Gestalt-thérapie (Fritz Perls) , l'Analyse Transactionnelle ( Eric Berne), L'approche centrée sur la personne, la PNL (Richard Bandler et John
Grinder), le psychodrame (Moreno), la psychosynthèse (Roberto Assagioli) - l'hypnose ericksonienne (Milton Erickson) et certaines approches
psychocorporelles (A.Lowen, S.Grof...).
Gestalt-thérapie (Sources : Société Française de Gestalt)
La Gestalt-thérapie a été conçue par Frederick Perls (1893-1970), neuro-psychiatre et psychanalyste allemand, et Laura Perls (1905-1990),
docteur en psychologie (Gestalt-psychologie) et psychanalyste allemande, dans le livre "Le Moi, la Faim, l'Agressivité" publié en 1942 à Durnand
(Afrique du Sud) et contenant les prémices de la Gestalt-thérapie. Celle-ci naquit vraiment en 1951 avec la parution à New York de " Gestalt Therapy"
(Traduction française, Tomes 1 et 2, Montréal, Stanké, 1979 - 2e traduction française, Tome 2, édition L'Exprimerie, 2000), le livre fondateur
contenant les concepts essentiels de la Gestalt-thérapie. Cet ouvrage princeps fut écrit avec Paul Goodman (1911-1972), philosophe et écrivain de la
mouvance anarchiste nord-américaine, qui fut également l'un des penseurs de la Gestalt-thérapie.
C'est aux États-Unis, dans le bouillonnement de création de nouveaux courants psychanalytiques et de nouvelles psychothérapies que la
Gestalt-thérapie se développa dès 1952, à partir de la création d'Instituts de formation. Après avoir eu quelques difficultés à prendre son essor, elle fut
rendue célèbre avec son créateur Frederick Perls, par le courant de la contre-culture nord-américaine, dans les années 70.
Dans l'élan des années 70, la Gestalt-thérapie a traversé l'Atlantique pour arriver en Europe. En France, elle s'est développée au début des
années 80 avec la création de plusieurs écoles et instituts de formation.
Aujourd'hui, la Gestalt-thérapie est pratiquée sur tous les continents.
Quelques caractéristiques théoriques
La théorie de la Gestalt-thérapie (de l'allemand gestalten « mettre en forme ») s’appuie sur une conception de l'être humain en tant
qu'organisme en contact avec l'Autre et avec son environnement, et vivant une expérience indissociable de son contexte (théorie du champ).
Dans une situation donnée, l'être humain est considéré dans toutes ses dimensions indissociables (biologiques, corporelles, sensorielles,
mentales, spirituelles, affectives, relationnelles et sociales), un tout unifié différent de la somme de ses parties en contact permanent et fluctuant avec
son environnement.
Dans l'approche gestaltiste, l'être humain est une personne ayant une responsabilité dans la construction de sa vie et non un être
prédéterminé par ses expériences passées. La gestalt-thérapie a privilégié le concept de responsabilité (l'Homme responsable développé par
l'existentialisme) délaissant la primauté de la culpabilité de la psychanalyse freudienne. L'agressivité est placée du côté de l'élan vital, comme force qui
permet d'aller vers l'autre, à sa rencontre, à la découverte de l'environnement ; dans son fondement, c'est une force de vie et non une force de
destruction, de mort.
La santé se définit comme la capacité d'une personne à s'ajuster de manière fluide et créative aux autres et à l'environnement avec
lesquels elle entre en contact. La pathologie n'est pas considérée comme perturbation de la personne par excès ou insuffisance, en rapport à une
normalité présupposée. Elle est une perte pour la personne, de sa capacité à choisir ses interactions et d'organiser ses expériences de contact.
L'intention de la Gestalt-thérapie, est d'accompagner la personne ("thérapisant"), être unique et différencié, à construire sa vie dont elle se
sent responsable quant à ses choix, à se vivre commecréatrice de son existence, être autonome. Non-conformiste par essence et de part ses
inventeurs, son intention n'est pas la "correction" de la personne dans la perspective d'une adaptation à une normalité sociale. En ce sens, la gestalt-
thérapie s'inscrit dans la continuité de la maïeutique socratique.
La focalisation sur le processus de la personne en train de contacter son environnement, ici et maintenant, est l’innovation de la
Gestalt-thérapie ; cette caractéristique fait que le gestalt-thérapeute est plus centré sur la prise de conscience du " comment" des situations que sur le
savoir "pourquoi", du comment de la présence corporelle, émotionnelle et cognitive. L’attention, au cours des séances de travail, sera ainsi plus portée
sur le processus que sur le contenu. Elle se démarque ainsi de toutes les autres thérapies et psychanalyses qui se centrent avant tout et
essentiellement sur le sujet et son organisation psychique.
L’ici et maintenant constitue le support privilégié du travail thérapeutique. Le Gestalt-thérapeute est attentif à l’expérience de contact de la
personne, dans les dimensions corporelles, affectives, sensitives, mentales et à ses besoins, désirs, fantasmes, ressentis, émotions. Cette expérience
de contact contient simultanément la présence du passé (souvenirs, expériences antérieures positives ou négatives, …) et du futur (anticipations,
projets, …). Cette attention, portée sur l’ici et maintenant et le comment, permet d’éclairer le sens de nos comportements, de comprendre leur
construction, leur histoire et ainsi de réinterroger les fondements profonds de l’être. Le travail thérapeutique consiste aussi à insérer de la nouveauté
porteuse de changement et de remaniement en profondeur de l’être.