34 D i s p o n i b l e... j o u r n a l h o m...

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L’Encéphale (2008) 34, 214—215
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep
NOUS AVONS LU POUR VOUS
La force avec soi. Pour une psychologie positive, J. Cottraux. Odile Jacob, Paris (2007)
« Comment redonner la force aux personnes dont la
vie est insatisfaisante ? Comment modifier ou prévenir la
dépression qui provient de l’insatisfaction de soi ? Quelles
sont les personnalités qui réussissent et celles qui échouent
par rapport à leurs valeurs personnelles ou à celles de la
société ? Comment peut-on réussir sa vie et non pas seulement réussir dans la vie ? Et la fragilité humaine est-elle si
réelle qu’il faille oublier les forces qui nous soutiennent ? ».
Le dernier livre de Jean Cottraux, icône de la thérapie
comportementale et cognitive francophone, est consacré
à la psychologie positive. Ce courant aux racines déjà
anciennes (chacun connaît La Maîtrise de soi-même par
l’autosuggestion consciente du pharmacien Émile Coué en
France à la fin du xixe siècle, ou le Pouvoir de la Pensée Positive de l’Américain Norman Vincent Peale dans les
années 1950) n’est l’objet d’études méthodiques et scientifiques que depuis le milieu des années 1990. La psychologie
positive peut se définir par la recherche de ce qui favorise l’éclosion et le maintien de l’équilibre et du bien-être
psychologique. Il existe évidemment un lien naturel avec
le monde de la psychiatrie et de la psychothérapie, au
travers des démarches de prévention, qu’elles soient primaires : (par l’éducation familiale [la politesse comme outil
de socialisation], scolaire [les cours de morale] ou sanitaire [conseils centrés sur le bien-être émotionnel]) ou
secondaires (thérapies de prévention des rechutes chez les
patients vulnérables). Ce n’est pas un hasard si l’un des
fondateurs (ou du moins se positionnant comme tel) de
ce courant n’est autre que Martin Seligman, rendu célèbre
par ses travaux sur le sentiment d’impuissance apprise, à
l’œuvre dans nombre d’états dépressifs ou prédépressifs.
L’ouvrage est une introduction parfaitement documentée à tous les champs de la psychologie positive : rôle et
pratiques des vertus et des valeurs, optimisme, altruisme,
spiritualité, sentiment d’efficacité personnelle, créativité,
etc. Il est enrichi d’humour, de références littéraires
et cinématographiques et de remarques personnelles de
l’auteur, comme cet amusant comptage, lors d’un trajet en
train, des énoncés optimistes et pessimistes contenus dans
l’Écclésiaste : leur répartition (75 % d’énoncés négatifs et
25 % de positifs) montre que Qohelet souffrait d’une vision
du monde clairement anxio-dépressive. . .
0013-7006/$ — see front matter © L‘Encéphale, Paris, 2008.
Bonne et heureuse lecture et que la force soit avec vous !
C. André
Consultations SHU, hôpital Sainte-Anne, 7,
rue Cabanis, 75014 Paris, France
Adresse e-mail : [email protected]
Disponible sur Internet le 2 avril 2008
doi: 10.1016/j.encep.2008.01.001
Émotion et psychothérapie, P. Philippot. Mardaga, Wavre Belgique (2007)
« La conjonction des termes ‘‘psychothérapie’’ et
‘‘émotion’’ semble être une évidence. Cependant, quand
on examine le champ de la psychothérapie, force est de
constater que l’émotion y est restée jusque récemment un
concept marginal. Cet état est particulièrement surprenant
tant il est vrai qu’il n’y a pratiquement aucune demande de
psychothérapie qui ne soit sous-tendue par une souffrance
émotionnelle. . . ».
Partant de ce constat, Pierre Philippot, professeur de
psychologie clinique à l’université de Louvain, en Belgique,
nous offre une belle occasion de réparer nos lacunes dans
ce domaine, d’enrichir nos connaissances et d’améliorer nos
pratiques. Le titre de son livre, Émotion et psychothérapie,
tient toutes les promesses de son élégante et orgueilleuse
simplicité : l’ouvrage est, à ce jour, la meilleure synthèse
francophone sur le thème et soutient sans rougir la comparaison avec les primers anglo-saxons.
À partir de sa double expérience de chercheur et de clinicien, très perceptible tout au long de l’ouvrage, l’auteur
s’appuie sur un plan classique et clair :
• rappels descriptifs sur la nature des émotions et leurs
dynamiques ;
• modèles théoriques et explicatifs, avec notamment des
éclairages sur les liens entre émotions et cognitions ou la
notion de conscience émotionnelle ;
• régulation émotionnelle, chapitre novateur, où il est montré que les émotions sont à la fois des phénomènes à
réguler et des instances elles-mêmes régulatrices ;
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