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REVISION GENERALE
Épreuve : Français
Durée de l’épreuve : 4heures
PROPOSITION DE CORRIGÉ
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I- Questions
/ 4 pts
Si des similitudes existent, l'évocation de la mort est abordée de manière sensiblement différente par
les trois auteurs du corpus.
Similitudes :
- L'image du feu, topos de la littérature, est une image commune aux trois textes pour représenter la
mort.
Racine, V,7-8
Ionesco, l,7
Gaudé, v,2 et 26. La mort est aussi privation de lumière, négation du feu de vie.
- présence des animaux porteurs de mort
Hippolyte et Alexandre le grand ont en commun un héroïsme équestre évoqué par Racine au vers 6
et Ionesco au vers 27, Le cheval est à l'origine de la mort d'Hippolyte (on pourra également rappeler
l'étymologie du nom du héros) et n'est plus qu'un souvenir qui s'efface à la mort d'Alexandre le
grand.
Quant à Bérenger Ier, il est un roi sans héroïsme, confronté dans la mort à des animaux de cartons :
« Ne crains pas ce vieux loup qui hurle... ses crocs sont en carton » et à de petits animaux, « Rats et
vipères » dénués de noblesse.
Dissemblances :
Racine propose un récit de la mort d'Hippolyte par un messager témoin, Théramène. Il ne fait que
rapporter la mort qui, par respect pour la règle de bienséance, ne peut être représentée sur scène.
Procédés à relever : récit à la 3ème personne, emploi du présent de narration qui apporte de la
vivacité au récit rendu sensible. Paroles rapportées au style indirect v,13 sqq., et au style direct v,30
Ionesco propose à Bérenger un guide en la personne de sa femme Marguerite. Elle est comme la
Sybille de Cumes guidant Enée aux enfers, une médiatrice pour le roi. « Regarde à travers moi »
Procédés à relever : Relever les verbes à l'impératif présent et la 2ème personne du sg.
Alexandre offre, quant à lui, son propre témoignage. Il partage son expérience de la mort.
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Procédés à relever : Relever la 1ère personne du sg abondante, les jeux d'anaphores dans lesquels le
personnage se met en scène : « Je suis l'homme... », « Je pleure », « Je ne vais plus... ». Il fait part de
ce qu'il vit au présent et utilise le futur proche périphrastique annonçant une mort toute proche :
« Je vais mourir seul ».
II- Sujets d'écriture (au choix)
/16 pts
Commentaire du texte C
I- Alexandre le grand annonce sa mort toute proche
a- annonce d'un événement proche
Dès le 1ère vers, sa mort est annoncée par l'emploi du futur proche au moyen d'un futur
périphrastique « Je vais mourir ». Ce même procédé est repris aux vers 23/24
Un futur de l'indicatif, annonce avec certitude ce qui attend le héros : futur prophétique v.25 « Je
serai bientôt l'une de ces millions d'ombres »
b- la mort, topos de la littérature
Pour représenter la mort, Alexandre reprend un motif récurrent de la littérature, celle du feu, de la
lumière puis de l'ombre qui est négation de la lumière de vie.
« Dans ce feu qui me ronge », « Ces millions d'ombres », « dans tes souterrains sans lumière »
II- Le héros témoigne de sa propre mort, mais aussi de sa vie
a- un témoignage direct d'une expérience unique
emploi massif tout au long du texte de la 1ère personne du singulier.
Par une anaphore, le héros s'avance vers sa propre mort en même temps qu'il nous la partage :
v.7/9/11/29
b- souvenir d'un héros encore vivant
Avant de mourir, Alexandre tient à rappeler se exploits passés, ce qu'il fait au passé composé, un
temps du récit oral (v,6-9-11-12-13). Il utilise le champ lexical de l'héroïsme rappelant son passé
épique (« épée », « cheval », « ami », « bataille », « conquêtes »)
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III- le témoignage d'une frustration
a- négation des souvenirs du héros
Ces souvenirs qu'Alexandre le grand évoque ne sont plus qu'un vain passé. Ils font l'objet de
négations abondantes au fil du texte. Toute la vie du héros s'efface par le biais de ces négations :
« Sans épée, ni cheval
Sans ami, ni bataille »
v,23/24 : « Je ne vais plus... »
b- besoin inassouvi de vie
La soif, métaphore du désir du héros n'est pas assouvie (v.17/22/30)
La comparaison du dénuement, v.21, fait écho à la privation du héros perdant la vie, privé dans la
mort de tout l'apparat qui faisait sa grandeur.
c- fin de vie, moment de restrictions
La tournure « ne... que » qui sert à marquer la restriction apparaît à deux reprises (v.8-14) et rappelle
la vanité des souvenirs quand le héros est privé d'une vie pleinement vécue au présent.
Dissertation
Problématique : Dans quelle mesure la mise en scène renforce-t-elle l'émotion que suscite le texte de
théâtre ?
I- la mise en scène est au service du texte
a- Le texte de théâtre est par nature fait pour être représenté. Costumes, décors et jeux
d'acteurs s'y trouvent déjà en germe avant toute représentation. Dès lors, la mise en scène est là
pour donner vie à ce que les pages annoncent. C'est par exemple le cas chez Molière dramaturge,
faisant dire à Sganarelle, dans la scène de Dom Juan : « Cet habit me donne de l'esprit... ». L'auteur
fait là un clin d’œil au metteur en scène qu'il est également, en faisant directement référence au sein
de son texte au costume de médecin que le valet a revêtu.
b- De la même manière, les acteurs sont là pour donner vie aux personnages de théâtre.
Composant leur personnage, les acteurs mettent en mots et en gestes les répliques du texte et
réalisent les consignes que l'auteur distille dans les didascalies.
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c- Jusqu'au XIXème siècle, la mise en scène était à ce point liée au texte que bien souvent les
auteurs eux-mêmes se chargeaient d'en proposer la représentation. C'est particulièrement le cas
bien connu de Molière et de sa troupe, l'Illustre théâtre.
II- La mise en scène propose une interprétation du texte
a- La mise en scène est la représentation d'une interprétation spécifique du texte : celle du
metteur en scène. Son rôle n'est pas seulement de retranscrire servilement sur scène les lettres de
l'auteur mais bien de lire et d'interpréter la lettre pour en rendre l'esprit. Le metteur en scène donne
donc sa vision personnelle du texte, plus ou moins fidèle au texte. Choisir une interprétation consiste
également à renoncer à toutes les autres. La mise en scène impose donc une limite au texte de
théâtre.
b- Le regard du metteur en scène permet de moderniser les œuvres classiques et d'en
proposer une interprétation plus contemporaine en lien avec la vie des spectateurs. C'est bel et bien
aux spectateurs d'aujourd'hui que parlent les auteurs classiques dans le cadre de représentations
modernes. On peut citer l'exemple d'Ariane Mnouchkine et de sa mise en scène de Tartuffe, au
festival d'Avignon en 1995. Quand Molière évoquait le fanatisme des religieux catholiques dans la
France de 1667, Ariane Mnouchkine transpose cela au fanatisme islamique du monde magrébin, au
XXème siècle. Cette nouvelle interprétation est susceptible de parler aux spectateurs contemporains.
III- La mise en scène ouvre à d'autres sens
a- Plus qu'une interprétation qui s'adresserait autant que la lecture du texte à l'esprit du
spectateur, la mise en scène s'adresse à ses sens. Le théâtre est un art autonome qui se sépare du
texte dès l'entrée en scène.
b- Pour Anne Ubersfeld, le texte de théâtre ne se révèle pleinement que sur scène. Il est un
texte « à trous » qui trouve toute sa vérité sur les planches.
c- Par nature, le théâtre revêt une double nature : il est texte et représentation, l'un étant
indissociable de l'autre. Pour évoquer cette dualité du spectacle théâtral, Roland Barthes parle de
théâtralité : « Qu'est-ce que la théâtralité? C'est le théâtre moins le texte, c'est une épaisseur de
signes et de sensations qui s'édifie sur la scène. ».
Si le texte s'adresse à l'imagination du lecteur, le théâtre sur scène s'adresse, lui, à tous les sens des
spectateurs.
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Écriture d'invention
La lettre devrait présenter une argumentation. Ionesco prend position en interprétant son propre
texte et défend cette position qui constitue finalement une thèse autant qu'un commentaire de son
texte. Des arguments doivent donc être formulés, visant à convaincre ou à persuader le metteur en
scène destinataire de la lettre de la validité de la thèse portée sur le texte.
On n'oubliera pas, bien sûr, de respecter les codes de présentation d'une lettre.
Si possible, on pourra se référer à une mise en scène existante de la pièce Le Roi se meurt, à la
condition de bien connaître cette mise en scène. Ainsi la mise en scène de Georges Walter mettant
en scène Michel Bouquet dans le rôle du roi au début des années 2000 sera exploitée avec grand
profit. Cependant cette référence, ou même celle d'une autre mise en scène, ne pourra être qu'un
plus valorisé sans constituer une exigence.
On pourra proposer les éléments de mise en scène suivants :
- Marguerite guide le roi sur un chemin d’un côté à l’autre du plateau. Un chemin est
symboliquement représenté pour signifier le passage de la fin de vie à la mort. Ce chemin d’abord
lumineux et coloré passe au gris puis au noir. Il mène au trône royal.
- Le passage de la vie à la mort symbolisé par un chemin visible sur scène pourrait aussi être
représenté par un jeu de lumière, d’abord vive et colorée, puis blanche, grise et tirant de plus en plus
vers le noir, jusqu’au noir profond marquant la mort du roi en même temps que la fin de la pièce.
- Plus qu’un simple guide, Marguerite, qui se tient d’abord devant le roi qui la suit, finit pas le
pousser, se tenant derrière lui. D’abord médiatrice, elle finit par le pousser vers sa mort.
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