ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES
SERVICE DES ARCHIVES
250 EHE 1-81
Fonds Raymond BOUDON
Inventaire
Par Charlotte Zamith et Thomas Brillet
Avec la participation de Goulven Lebrech, Maximin Schildknecht, Flora Irid et
Annie Devinant
Sous la direction de Pierre-Birame Sène
Coordination par Brigitte Mazon, responsable du service des archives de
l’EHESS
Première édition
4 avril 2014
Note introductive
par Brigitte Mazon
Dans la lettre de don de ses archives scientifiques personnelles, Raymond Boudon écrivait au président
de l’Ecole des hautes études en sciences sociales le 18 janvier 2012 : « J'ai appris que le service des
archives de l'EHESS collecte des fonds d'archives de sociologues dans la perspective d'un futur centre
d'archives de la recherche sur le campus Condorcet. Il n'existe, à ma connaissance, pas d'autres
structures de ce type. Ce projet rencontre donc tout mon intérêt et dans cette attente je serais heureux
de pouvoir faire don de mes archives scientifiques et de directeur d'équipes de recherche à l'EHESS,
puisqu'elle pilote ce projet. Il s'agit d'une quarantaine de mètres linéaires actuellement stockés au 190
avenue de France, de dossiers conservés à la Maison de la recherche et d'autres à mon domicile : mes
dossiers de travail, ma correspondance ainsi que quelques dossiers électroniques. Je serais très honoré
de participer ainsi à la constitution d'un centre d'archives de la recherche en sciences sociales »
1
.
Si Raymond Boudon s’est tourné vers l’EHESS, à laquelle il n’a jamais appartenu, c’est en raison des
contacts de son successeur à la direction du GEMASS, Olivier Galland, à la suite de Mohamed
Cherkaoui, avec la responsable du service des archives de l’EHESS, mettant en œuvre leurs convictions
communes et leurs moyens pour la préservation et la transmission des archives des chercheurs en
sciences sociales, les Archives nationales intervenant à leur tour pour garantir la conservation pérenne
ce fonds d’archives destiné à rejoindre le futur département d’archives des sciences humaines et sociales
de Condorcet.
Pendant toute l’année 2012 et jusqu’aux dernières semaines de sa vie, Raymond Boudon a suivi les
opérations de prise en charge de ses archives. Nous l’avons rencontré à son domicile, il est venu dans
les locaux de Paris-Sorbonne, nous avons correspondu avec lui, Annie Devinant, Alexandra Frénod,
Goulven Le Brech et moi-même. Il a souhaité que les entretiens que j’ai réalisés à cette occasion,
évoquant sa trajectoire et ses rencontres scientifiques dans les institutions académiques et universitaires,
soient publiés dans la revue Commentaire, ce qui fut réalisé après sa mort, dans deux livraisons de la
revue sous le titre « Ma traversée dans le monde scientifique », 142, été 2013, p. 343-348 et 143,
automne 2013, p. 603-611. Dans ses derniers courriels, il m’a adressé ses ultimes articles et m’a conf
une page complémentaire à nos entretiens qu’il souhaitait mettre dans ses archives. Le dossier figure
donc en fin de classement du fonds.
À la question « Que pensez-vous que contiennent vos archives ? », Raymond Boudon a répondu : «
Sans doute surtout du quotidien, c’est-à-dire tout ce qui fait la vie d’un enseignant-chercheur : des
rapports de thèses, des évaluations de candidatures, des lettres de recommandation, des documents
d’ordre administratif, des demandes de crédit, etc. Des choses peut-être plus originales aussi. […] Mais
1
La lettre de don et la réponse du président de l’EHESS se trouvent dans le dossier de correspondance de Raymond
Boudon avec Brigitte Mazon (art. 80)
l’essentiel des archives, c’est sans doute de la routine. Je ne crois pas que ce soit inintéressant pour
autant, car, si un jour un historien venait à écrire l’histoire des sciences sociales de la seconde moitié du
XXe siècle, cela pourrait lui être utile » (Commentaire, n° 143, p. 608).
Ce « quotidien » de la vie du chercheur sera aussi à découvrir dans les onze cartons de correspondance
(art. 70-80) pour le moment restés à l’état de classement chronologique. En effet,
hormis les dossiers émanant de ses activités dans les organismes de recherche français et étrangers, à
l’Académie des sciences morales et politiques et celles de ses responsabilités d’enseignant (art. 2-9), le
fonds Raymond Boudon est, dans sa grande masse, essentiellement un fonds documentaire de
communication scientifique et de préparation éditoriale d’une œuvre individuelle et collective.
Participation à des colloques (art. 10-17), entretiens sur supports audio (art. 18), contributions à des
revues, coupures de presse relatives à la réception de son œuvre, participation à des ouvrages collectifs
(art. 20-28), relations avec les éditeurs (art. 37 à 44), dossiers d’ouvrages publiés (art. 45 à 69), autant de
documents préparatoires d’une œuvre immense et aboutie qu’illustre en partie la volumineuse collection
de tirés-à-part (art. 29 à 36).
Interrogé sur la présence éventuelle d’ébauches ou d’inédits dans ses archives, Raymond Boudon me
répondit qu’il avait le sentiment qu’on n’y trouverait rien de la sorte. À une exception près, concernant
un projet dont il n’était pas à l’origine, Raymond Boudon avait le sentiment, rare, d’avoir mené à bien
tout ce qu’il avait entrepris en matière scientifique.
Souhaitant ouvrir libéralement ses archives aux chercheurs, il a fait à l’École des hautes études en
sciences sociales un don sans conditions. Dans un partenariat contracté en vue de l’édification du
département d’archives des sciences humaines et sociales du campus Condorcet, les Archives nationales
veilleront à la bonne conservation du fonds et à sa communication dans le respect des droits de la
propriété intellectuelle.
Notice descriptive
Référence :
FREHESS/250 EHE
Intitulé :
Archives scientifiques et personnelles de Raymond Boudon
Dates extrêmes :
1955-2011
Niveau de description :
Fonds
Importance matérielle :
27 ml
Nom du producteur :
Raymond Boudon
Notice biographique :
en 1934 à Paris, normalien, agrégé de philosophie et docteur ès lettres et sciences humaines,
Raymond Boudon a tout d'abord été attaché de recherche au Centre national de la recherche scientifique
(CNRS) en 1961-1962, puis chargé de recherche l'année suivante. Maître de conférences à l'université
de Bordeaux (1963-1967), il devient ensuite professeur à la Sorbonne (1967-1971). À la même période,
il est directeur du Centre d'études sociologiques du CNRS (1968-1971).
En 1971, il crée le Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique (GEMAS) dont il devient le premier
directeur. Cette année-là, il est aussi nommé professeur à l'université Paris V-Descartes. De 1978 à
2002, il est professeur à l'université de Paris-IV Sorbonne, et en sera émérite jusqu'à son décès en 2013.
Sociologue de renommée internationale, Raymond Boudon a par ailleurs animé de nombreux cycles
d'enseignement dans des universités étrangères (faculté latino-américaine des sciences sociales,
fondation Getulio Vargas, Institut universitaire européen de Florence, universités de Laval, Harvard,
Genève, Stockholm, New York, Lisbonne ou encore Chicago). Missionné par divers ministères,
(Affaires étrangères, Recherche, Education nationale), il a également participé à de nombreuses
conférences et des colloques sur des thèmes très divers. Il fut également invité par plusieurs institutions
et gouvernements étrangers à s’exprimer, en Allemagne, au Brésil, en Belgique, au Canada, en Algérie,
en Egypte, aux Etats-Unis, en Espagne, en Italie, au Mexique, en Norvège, en Pologne, au Portugal, en
Suède ou encore en Suisse.
Raymond Boudon a eu une grande activité éditoriale. Il a été président du Comité de rédaction de
L'Année sociologique (président d'honneur après 2002) et rédacteur en chef adjoint de Quality and Quantity
(Amsterdam). Par ailleurs, il a aussi été membre du comité de rédaction de nombreuses revues
scientifiques françaises et étrangères : Revue française de sociologie (Paris), Commentaire (Paris), Rationality and
Society et The American Journal of Sociology (Chicago), Theory and Decision (Berlin), European Sociological Review
(Oxford), Thesis (Moscou). Il a également dirigé la collection Sociologies aux Presses universitaires de France
(PUF) à Paris, et appartenait au comité de direction des collections Metodos (Barcelone) et Episteme
(Dordrecht / Boston / Londres). Membre de l’Institut (Académie des Sciences morales et politique), il a
appartenu également à de très nombreuses académies étrangères : Academia Europaea dont il a été
membre fondateur, Académie américaine des arts et des sciences, British Academy, Académie des sciences et des arts
d'Europe centrale, Académie internationale des sciences humaines de Saint-Pétersbourg, Académie internationale de
philosophie des sciences, Académie internationale d'éducation (Oxford / Bruxelles) à la fondation de laquelle il a
participé. Raymond Boudon a été également membre de la Société royale du Canada. A partir de 2006, et
jusqu’à sa mort le 10 avril 2013 à Paris, il a été membre du Haut conseil de la science et de la technologie
Histoire de la conservation :
Le fonds provient de trois lieux différents :
- les anciens locaux du GEMAS (54 bd Raspail : 40 cartons de déménagement transférés 190 av. de
France en 2010)
- le domicile de R. Boudon : 6 cartons Armic
- le bureau d’Annie Devinant, Université Paris-Sorbonne Maison de la recherche
Transféré dans les locaux provisoires de l’EHESS après le déménagement de la Maison des Sciences de
l’Homme en décembre 2010, le fonds a été expertisé par Brigitte Mazon, responsable du service des
archives de l’EHESS à la demande du directeur du GEMASS, Olivier Galland et avec l’aide
d’Alexandra Frénod. Après accord entre les parties (Raymond Boudon, le GEMASS, l’EHESS) le fonds
a été traité par le service des archives de l’EHESS, laissant pour un traitement ultérieur les archives
propres du GEMASS.
Dans un premier temps Goulven Le Brech, chargé d'archives à l'EHESS, aidé par Maximin
Schildknecht, vacataire du CNRS, ont reconditionné le fonds et rédigé une description sommaire.
Goulven Le Brech a collecté aussi les documents restés dans les locaux de Paris-Sorbonne et a bénéficié
à cette occasion de l’aide et des éclaircissements d’Annie Devinant.
Dans un second temps, à partir de novembre 2012, Pierre-Birame Sène a été en charge de l’inventaire.
Après modélisation des grandes catégories d’archives dans une cartographie « mind map » et la
participation au traitement d’une partie du fonds par Flora Irid, vacataire du CNRS, il a réalisé cette
première version de l’instrument de recherche à l’aide de deux stagiaires de l’APVS, Thomas Brillet et
Charlotte Zamith.
À l’achèvement du traitement, le fonds sera déposé aux Archives nationales dans le cadre de la
convention EHESS-AN pour le dépôt des fonds privés des chercheurs, donnés à l’EHESS, dans
l’attente de la construction du département d’archives des sciences humaines et sociales du campus
Condorcet.
Modalités d’entrée :
Lettre de don de Raymond Boudon à l’EHESS (18 janvier 2012), acceptation du don par délibération
du Conseil d’administration de l’EHESS le 19 octobre 2012.
Présentation du contenu :
Le fonds Raymond Boudon est organisé autour de six grandes catégories de documents d’archives :
activités institutionnelles (Académie des sciences morales et politiques, responsabilités exercées dans les
institutions françaises et étrangères), activités d’enseignement, participation à des colloques et
conférences, publications, correspondance. Le support matériel des documents est traditionnel :
essentiellement du papier et quelques enregistrements audio sur cassettes et CD-rom.
Evaluations, tris et éliminations, sort final :
Lors du classement, les doublons ont été éliminés. Le fonds a vocation à être conservé définitivement.
Accroissements :
Le fonds Raymond Boudon est un fonds clos.
Mode de classement :
Ce fonds se structure autour de six ensembles correspondant à des fonctions et activités exercées par
Raymond Boudon au cours de sa carrière. La cotation a été opérée au carton (Armic), chaque Armic
contenant des dossiers résultant d'une même activité ou se rapportant à un même sujet.
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