Télécharger la synthèse 2014 - Réseau National de l`Economie

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Pour toute information complémentaire,
rendez-vous sur notre site
www.economie-territoriale.fr
Crédits photos : D.Le Nevé, C.Bell, Ville de Troyes, RNET - Crédit carto : Owald Orb
Conception / Rédaction : Agence Cum Gaïa 2014 - http://cumgaia.com
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Construire 2020,
agir maintenant
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c/o ARADEL
14 rue Passet - 69007 Lyon
Association loi 1901
sans but lucratif
Impression sur papier recyclé avec utilisation d'encres à base d’huiles végétales.
À Troyes
les 18, 19 & 20 juin 2014
Sommair
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Edito .................................................................................................................................4
Café des développeurs ...................................................................................................5
Discours d’ouverture ....................................................................................................10
Table ronde . ..................................................................................................................11
Ateliers
• Économie de proximité et circuits courts. Vers de nouveaux modes de développement
territorial . ........................................................................................................................ 17
• Ingénierie financière . ...................................................................................................... 20
• Vers des bâtiments innovants pour les entreprises en matière de performance
énergétique ...................................................................................................................... 26
• Insertion professionnelle et développement économique, deux enjeux conciliables ?
Le cas des clauses d’insertion ........................................................................................ 30
• Les TIC levier de l’économie touristique ........................................................................ 33
• Diffuser l’esprit d’entreprendre sur un territoire . ......................................................... 35
• Comment intégrer l’usager au cœur des projets ? ........................................................ 37
Forum des expériences . ..............................................................................................41
Focus d’experts
• La spécialisation intelligente des territoires . ................................................................ 45
• Le marketing territorial, simple outil de promotion ou véritable aide à la décision ? . 47
• Réaliser un diagnostic économique de son territoire .................................................... 49
Visites ............................................................................................................................52
Les partenaires . ...........................................................................................................54
L’organisation des Rencontres Nationales .................................................................55
Les RNET 2014 en quelques chiffres ..........................................................................56
La carte des collectivités ayant accueilli les RNET . ..................................................57
Annexes
• Revue de presse . ............................................................................................................. 58
• Programme 2014 ............................................................................................................. 60
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Café d
Edito
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Animateur
• Jérôme CORDELLIER
• Micheline TEBOUL
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« Construire 2020, agir maintenant »
Voici le thème que nous avons retenu pour les 23émes Rencontres qui se tiendront cette année
à Troyes.
Il ne nous avait pas échappé que celles-ci se dérouleraient juste après les élections municipales, c’est pourquoi le Comité de pilotage du RNET a souhaité que le programme s’articule
autour de thématiques très diverses afin de faire le plein d’idées dans la mise en perspective
de nouvelles stratégies de développement économique mais aussi dans la mise en œuvre de
stratégies déjà imaginées et parfois déjà impulsées.
2014 - 2020, le temps d’un mandat ; même si bien sûr 2014 n’est pas forcément un début
et 2020 une fin. Et puis, « Horizon 2020 » était déjà pris ! (programme de financement de la
recherche et de l’innovation de l’Union Européenne qui recoupe d’ailleurs une partie de nos
préoccupations).
En 23 ans, nos échelles ainsi que nos domaines d’intervention et d’investigation ont changé
notre métier.
Aménagement spatial, commerce, industrie, ont vu s’adjoindre à eux un environnement plus
présent, une économie plus sociale et solidaire, une économie touristique plus reconnue,
une créativité et une innovation, sous toutes leurs formes, plus intégrées. Sur ce dernier
point, je vous renvoie aux actes de nos 22èmes RNET, déclinées sur ce thème.
Commerce de centre-ville, économie de proximité, participation active du citoyen aux projets
et à l’initiative, nouvelles formes de financements, insertion professionnelle, numérique et
tourisme, excellence des filières et des territoires… voici les sujets des ateliers, forum des
expériences ou focus d’experts qui vous sont proposés cette année.
La réflexion et l’action sont l’apanage du développeur - technicien ou élu - dont le métier est
d’être un accompagnateur du changement lorsqu’il n’en est tout bonnement pas l’instigateur.
Partager, échanger sur nos pratiques, expériences, initiatives, outils, actions… la mutualisation des savoirs et des savoir-faire restent bien au rendez-vous cette année encore.
Je tiens à remercier M. le Président du Grand Troyes, ses élus et techniciens, M. le Président
du Conseil Régional et bien sûr nos partenaires fidèles : la CDC, le CNER et ARADEL de leur
confiance et de leur soutien.
Pierre FERRIER
Président du RNET
Nicolas GILLIO, Directeur d’études, CEREMA
(Centre d’études et d’expertise sur les risques,
l’environnement, la mobilité et l’aménagement) - Lyon
De nombreuses zones d’activités ont été aménagées sur les territoires ces trente dernières
années par les collectivités. Certaines nécessitent une rénovation ou une requalification des
espaces publics et privés.
•Comment les développeurs prennent en compte cette question ?
•Quelles pratiques et interventions mettent t-ils en œuvre sur leur territoire ?
•Quels sont les retours d’expériences dans le réseau sur cette question ?
Jérôme Marie, Grand Troyes, indique qu’à son sens il faut dissocier d’un côté les zones
d’activités à caractère industriel et artisanal, et de l’autre les pôles commerciaux. Sachant
que les réponses à apporter dépendent également de la pression foncière constatée sur le
territoire.
En ce qui concerne l’agglomération du Grand Troyes, la requalification de la zone industrielle
la plus importante à l’échelle départementale se résume à un réaménagement des voiries,
avec remise en état de la bande roulante et amélioration des conditions de stationnement
pour les poids lourds, notamment pour limiter le stationnement sauvage et la dégradation
des trottoirs qui en résulte. Ces travaux sont supportés intégralement par la Communauté
d’agglomération, dans la mesure où cette zone d’activités a été déclarée d’intérêt communautaire.
Par contre, pour les zones commerciales, l’approche est plus ambitieuse. Le choix du Grand
Troyes s’est porté sur un montage « public / privé », non pas sous la forme d’un partenariat public / privé (PPP), mais dans le cadre d’une concession d’aménagement. Au terme
d’une mise en concurrence, le groupe FREY a été retenu pour assurer la requalification de
l’espace commercial, sur la base d’un cahier des charges défini par la Collectivité. Sur la
base d’un document contractuel (Traité de concession), l’opérateur privé a pris en charge la
requalification des espaces publics, en contrepartie d’une extension de la zone commerciale
permettant à l’investisseur de dégager des surfaces foncières et immobilières. Entre outre,
la Collectivité a transféré à l’opérateur son droit d’expropriation (DUP).
Pour la collectivité, plutôt que d’être dans un schéma classique d’étalement commercial
sans contrepartie, l’intérêt est de demander à l’opérateur de requalifier la zone avec la
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même qualité d’aménagement en contrepartie du soutien
de la collectivité, seule condition de réussite du projet.
Cette opération d’aménagement commercial a été
labellisée HQE (Haute qualité environnementale), ce qui
constitue une première au niveau national. En outre, le
groupe Frey vient d’être primé dans le cadre du SIEC (Salon du
retail et de l’immobilier commercial), pour ce montage qui contribue à revaloriser les zones commerciales de périphérie.
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Le traité de concession est signé pour une période de dix ans. L’opérateur bénéficie d’un
droit de préemption prioritaire sur tout bâtiment vendu pendant toute la durée concernée.
Est-ce que cela crée une situation monopolistique ? Oui, mais l’opérateur apporte de la
cohérence en attirant des enseignes locomotives. Pour le Grand Troyes, ce montage contribue à limiter l’évasion commerciale sur Reims ou la région parisienne. D’ailleurs dans son
cahier des charges, la Collectivité avait demandé à ce que les enseignes nouvellement
implantées apportent une valeur ajoutée supplémentaire à l’offre commerciale existante,
notamment dans le domaine de l’équipement de la maison.
pendant ce temps (très court, donc très qualifiant pour la marque), son
véhicule a peut-être traversé la région parisienne pour être révisé
en Seine-Saint-Denis. L’astuce repose sur le transport groupé de
véhicules, dans des créneaux horaires où la circulation est aisée
(généralement la nuit) et l’activité de maintenance en flux continu
- quasi inexistante, voire impossible en concession (certainement
plus en raison de son lieu d’implantation, des nuisances sonores
potentielles et des modes de gestion des personnels de ces unités
que pour des raisons strictes de droit du travail). Dernière astuce
pour s’assurer une régularité de fonctionnement : l’implantation de
cette unité que l’on peut qualifier d’usine dans un bassin d’emploi dans
lequel il est aisé de recruter des mécaniciens automobile qualifiés.
Nabir Abda - Bourg-en-Bresse Agglomération
Au niveau du développement économique, Bourg-en-Bresse Agglomération accompagne
les entreprises pour trouver des solutions d’implantation sur le territoire. 90 % du développement économique est endogène, ce sont principalement des entreprises déjà installées
sur le territoire qui vont vers les nouvelles zones d’activités. Bourg-en-Bresse Agglomération a décidé de travailler sur les locaux laissés libres par les entreprises qui déménagent.
Ce travail repose sur un recensement des bâtiments à l’échelle du territoire de l’agglomération, et consiste à définir une stratégie pour remettre ces bâtiments sur le marché.
•Quelles solutions concrètes apporter ?
•Quel portage par la puissance publique ?
•Comment procéder pour un changement d’affectation ?
•Comment créer un label ?
Sellma Fatouhi, Responsable du Service Relations avec les entreprises –
Plaine Commune
A Carpentras, le choix a été fait de requalifier des zones anciennes pour éviter que les
nouvelles zones de travail aspirent toute l’activité. Une bourse des locaux a été mise en
place et la commercialisation s’étale sur des temps plus longs.
Dans un contexte d’exigence en matière d’esthétique et de densité, Plaine Commune est à la
recherche d’exemples d’immobiliers innovants et se pose les questions suivantes :
•Comment conserver des activités lorsque l’on a peu de foncier : activité en étage, mixité
de fonctions ?
•Comment héberger de façon esthétique des activités qui ne le sont pas (exemple des
fourrières) ?
Plaine Commune a établi une cartographie des petits locaux sur un site Internet depuis
le début de l’année, avec pour objectif d’avoir ainsi une vision d’ensemble et de pouvoir
conserver une proposition de locaux.
Sur le Grand Troyes, la collectivité commercialise un parc d’activités à vocation industrielle
et tertiaire (150 ha) et la question se posait d’intégrer les maçons, les carrossiers et autres
corps de métier. Une partie de la zone sera dédiée à ces activités, avec un aménagement
paysager adapté (merlons, palissades en bois) permettant ainsi de les intégrer plus aisément dans l’environnement urbain.
Comme solution innovante, économique et sociale d’organisation d’entreprise, Jérôme
Cordellier évoque le cas de MERCEDES-BENZ à Stains (93). Le constructeur automobile
ou plutôt sa composante maintenance et entretien des véhicules, a construit un ensemble
destiné à l’accueil de toutes les révisions de la région francilienne ou presque. Une unité de
presque 100 salariés travaille en 3/8. Le client dépose son véhicule dans la concession de
son choix, et le récupère le plus naturellement possible le lendemain. Il ne se doute pas que
Stéphanie Bouchez - Etablissement public Foncier Île-de-France
Le NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain) est clairement axé sur le
développement économique, et à ce titre, le gouvernement prévoit l’allocation
d’environ 600 Mc au titre des investissements d’avenir dans les quartiers
prioritaires.
•Quel rôle les collectivités territoriales peuvent-elles tenir pour
accompagner cette impulsion ?
•Comment peuvent-elles intervenir ?
- Investissement ?
- Fonctionnement ?
- Animation ?
- Ingénierie ?
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La mairie de Paris investit à travers des équipes dédiées,
des AMO (Assistance à maîtrise d’ouvrage) spécialisées,
une animation des territoires concernés. La Collectivité
n’a pas eu de financements ANRU (Agence nationale pour
la rénovation urbaine) sur les investissements pour le
développement économique. Elle prépare actuellement un
investissement intégral intégré qui concernerait un territoire
intercommunal. La partie parisienne est prête est rentre en négociation avec Plaine Commune et Est Ensemble, sur un crédit Feder - FSE (Fonds européen
de développement régional – Fonds social européen).
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A Troyes, la ZFU (Zone franche urbaine) inscrite en périphérie de l’agglomération se caractérise par une vacance immobilière conséquente au sein des rez-de-chaussée d’immeuble.
Pour remédier à cette problématique, le Grand Troyes a sollicité la Caisse des Dépôts
dans le cadre d’un appel à projet, pour bénéficier du dispositif « centre d’affaires ». Mais
plutôt que de raisonner sur un centre d’affaires dans une logique verticale (bâtiment dédié),
le Grand Troyes souhaite expérimenter une approche dite horizontale s’apparentant à un
« centre d’affaires éclaté », avec mise en synergie des espaces vacants à l’échelle de la ZFU.
Débat
Un débat s’instaure ensuite sur la façon dont les territoires s’organisent en complémentarité ou agissent seuls. Comment vont-ils se positionner avec la fusion des collectivités
territoriales ? Quel sera le rôle des agences de développement qui risquent de connaître de
moins en moins les particularités locales ?
Le Grand Lyon, qui est maintenant une métropole, associe maintenant l’insertion, l’emploi et
l’économie dans une même délégation. La thématique RSA (Revenu de solidarité active) est
la plus importante et il n’y a maintenant qu’un seul élu référent. Dans la même délégation,
un pôle s’occupe des collèges, de la culture et des équipements. Le pari est de dire que la
culture est un critère d’attractivité, et que les collèges accueillent les futurs utilisateurs des
équipements. Pendant un an, un accompagnement a été mis en place pour les agents, qui
passent de 4 500 à 8 700 (pour 1,2 millions d’habitants).
En ce qui concerne Carpentras, une réflexion s’est engagée avec l’arrivée des nouveaux
élus. Le changement va seulement toucher un service, celui de l’aménagement des territoires qui va maintenant intégrer l’instruction des permis de construire. Ce service s’occupe
de la gestion d’un parc d’activité et a concrètement la gestion d’un marché horticole. Une
réflexion est engagée pour mutualiser des personnels de la ville et de l’agglomération, avec
une volonté de rendre plus lisible ce qui, auparavant, se faisait
sous forme de conventions de mise à disposition. Cela est
présenté comme étant une conséquence émanant de la
réforme, mais c’est aussi une opportunité pour faire
des économies d’échelle.
Au Grand Cognac, un schéma de mutualisation va
être présenté fin décembre 2014. Il y avait déjà une
mutualisation avec la ville-centre, Cognac (ex : au niveau des marchés publics). Les élus ont décidé d’accélérer le mouvement afin de récupérer davantage de
fonds. La réflexion de la mutualisation porte sur tout !
Cette réflexion concerne le personnel, les équipements,
etc. Les petites communes ont peu de budget, elles sont
demandeuses. L’inquiétude vient plus du côté de la ville-centre,
notamment des équipes de direction qui sont souvent le plus affectées par la mutualisation puisqu’il ne peut y avoir deux directeurs sur le même service (or
dans certains domaines, il y en a un à la ville et un à la communauté de communes).
En ce qui concerne le rôle des SDML (ex. SEM) dans l’immobilier d’entreprise, un traité de
concession a été signé avec une SEM départementale sur une zone de 40 ha. Cette SEM gère
à la fois l’aménagement mais également la commercialisation de cette zone. Aujourd’hui,
le Grand Cognac est assez peu satisfait du travail effectué par la SEM. La communauté
de communes perd en capacité d’intervention sur le dossier du fait du manque d’information sur son avancement. Là où l’instruction devait aller plus vite pour un coût moindre, la
collectivité se rend compte que ce n’est pas le cas. Les SEM annoncent souvent porter les
opérations à leurs risques, or le Grand Cognac a dû se porter garant pour les emprunts de la
SEM et faire des avances de trésorerie. Les SDML sont maintenant amenées à se diversifier.
Micheline Teboul précise que les SDML doivent intervenir selon les règles statutaires, il y a
d’ailleurs de plus en plus de jurisprudence en ce sens et que l’État et les collectivités doivent
être vigilants.
Aradel a mis en place une formation-action sur le développement économique et la politique de la ville. L’objectif est d’essayer de définir les enjeux de développement économique
dans la ville et les quartiers prioritaires
et de faire en sorte que les gens
se connaissent et travaillent ensemble pour élaborer des projets
communs sur des territoires ou
le développement économique
est pauvre.
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Discours
d’ouverture
|Reconquête des centres-villes et centresbourgs|
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rganisé par l’association RNET, Réseau National de l’Économie Territoriale,
et initié par des professionnels du développement économique local, cet
événement est devenu au fil des ans, un rendez-vous national incontournable
de partage et d’échanges sur les pratiques, les outils et les actions du développement
territorial ; avec pour objectif de mieux appréhender et anticiper les évolutions de l’environnement économique.
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Introduction de Pierre de Brem
La table ronde a permis de débattre des trois questions
suivantes :
•Comment redonner vie à un centre-ville qui s’endort ?
•Quelles sont les solutions à apporter pour que cela fonctionne ?
•Quelles sont les étapes de la démarche à entreprendre ?
Les débats, qui se tiendront pendant ces trois jours, seront l’occasion d’échanger sur les
thématiques d’actualité. La table ronde, temps fort de la manifestation, sera consacrée
à la reconquête des centres-villes, thématique pour laquelle Troyes a su s’illustrer pour
aujourd’hui faire référence.
Nous partons de l’expérience de Troyes, « Troyes la superbe » pour installer le contexte.
D’autres sujets seront abordés tels que l’environnement économique des entreprises, l’accompagnement des compétences et des ressources humaines, le transfert de technologie,
l’économie durable ou encore l’économie touristique.
En 1958, « Troyes la superbe » comptait 20 000 habitants en centre-ville. En 1985, la ville
s’est paupérisée, le centre-ville ne compte plus que 7 000 habitants. L’habitat est vétuste,
l’urbanisme n’a pas évolué depuis le Moyen-Âge malgré l’envahissement de la voiture.
Au cours de ces 20 dernières années, de nombreux territoires se sont positionnés pour
accueillir ce congrès qui réunit annuellement 200 participants. Pour sa 23ème édition, le
Réseau National de l’Économie Territoriale a choisi d’organiser son congrès à Troyes,
apportant ainsi un coup de projecteur sur notre territoire.
Le maire, François Baroin, engage une réhabilitation en 1995 malgré la réticence des acteurs locaux, en particulier les commerçants dont l’activité est florissante. Une opération
emblématique permet de débloquer la situation et de convaincre tous les acteurs monde :
la décision de réhabiliter le Prisunic – immeuble alors recouvert d’un bardage aluminium,
pratique classique des années 70/80 et menacé de fermeture - est décidée suite à une rencontre entre la collectivité territoriale et les responsables du magasin. Le magasin devient
le plus beau de la chaîne en France. C’est le début de la restauration du patrimoine urbain
du centre-ville avec piétonisation et reprise systématique des façades.
Le choix de l’agglomération troyenne est le fruit des actions de promotion du territoire
initiées par l’ensemble des acteurs économiques locaux (entreprises, collectivités…), qui
participent à le rendre attractif et identifiable sur un plan national.
Dominique Boisseau, adjoint au maire, en charge de la requalification –
Mairie de Troyes
Stanislas Cebron de l’Isle, directeur du Cabinet Bérénice, spécialiste en
urbanisme commercial
L’un des éléments fondamentaux du fonctionnement et de l’animation du
centre-ville est la vitalité de son commerce. Comment mesure-t-on la capacité d’un centre-ville à remplir cette fonction ?
“
„
Le centre-ville doit toujours être une priorité. Il peut offrir une dimension supérieure liée à
son patrimoine, sa position, ses fonctions administratives, si la volonté de la collectivité et
celle des acteurs économiques se rencontrent et si tous sont capables d’élaborer ensemble
des solutions d’aménagement.
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Il est néanmoins plus difficile d’y développer le commerce
aujourd’hui : les questions de coûts, de maîtrise foncière,
de respect du patrimoine et des règles d’urbanisme sont
plus ou moins contraignantes voire difficiles à concilier
pour déployer le commerce de centre-ville. De plus, des
données complémentaires sont à prendre en considération,
à savoir la présence, la modernité et l’efficacité des centres
commerciaux de périphérie. Il faut savoir qu’aujourd’hui, 70 à 80 %
des dépenses des ménages sont réalisées hors commerce de centre-ville. La France est le
pays des hypermarchés.
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Les centres-villes sont plus complexes mais souvent plus intéressants à développer. Les
loyers y sont parfois moins chers que dans les galeries marchandes. Leur usage est plus
favorable pour certaines enseignes de niveau supérieur, ce qui les distingue du « mass market » des centres commerciaux. On y trouve plus de commerçants indépendants. L’état plus
hétéroclite de la composante commerciale (boutiques originales, artisans, restauration de
meilleure qualité) leur donne quelques atouts à condition de bénéficier d’autres éléments
d’accompagnement majeurs essentiellement liés à l’urbanisme.
Les trois grandes actions à conduire pour assurer une réussite d’animation du centre-ville
sont :
•Optimiser les flux de consommateurs (en les identifiant, en leur ouvrant le centre-ville),
•Sélectionner, cibler une offre spécifique, des enseignes particulières qui constituent
une assise commerciale, source d’attrait pour la clientèle,
•Assurer une mixité d’offre commerciale entre activités traditionnelles, indépendants,
grandes enseignes, et entre la nature des activités ; en particulier il faut s’assurer de la
présence d’activités de loisir, restauration, promenade (diversité de traitement et soin
des espaces publics, jeux urbains, etc.).
En résumé, le centre-ville doit être agréable et constituer une offre globale favorablement
perçue par le public.
Mathieu Babinet, directeur du développement d’Apsys, promoteur commercial
Dans un contexte tendu et concurrentiel de la consommation des ménages
par les équipements de périphérie, comment met-on sur pied de véritables
centres commerciaux de centre-ville aujourd’hui ?
“
„
Une connaissance complète du commerce permet d’engager une véritable réflexion sur le
sujet, tout en travaillant en équipe avec la promotion immobilière classique, la collectivité
et différents acteurs locaux.
Les conditions favorisant l’implication d’un opérateur commerce en
centre-ville ne relèvent pas d’une recette particulière, mais de la
résultante d’une volonté locale réunissant :
•La facilité d’accès et de circulation aisée des personnes (piétonisation, stationnement calibré en conséquence, maillage
des transports collectifs efficace),
•La qualité de l’environnement urbain : emprunte architecturale, traitement du mobilier et animations,
•La qualité des équipements de centre-ville : présence des
services publics, espaces culturels (attention à la migration de
certains services vers la périphérie – administrations, services
commerciaux de services à la personne – exemple : la Poste, des musées ou centres de congrès, etc.),
•Le travail collectif et partagé entre la collectivité, les commerçants et l’opérateur ; le
projet doit être porté collectivement pour être une réussite.
Philippe Boisseau
La réflexion sur le commerce du centre-ville se traite comme un projet de
développement
“
„
Le centre-ville n’est pas un quartier, c’est le lieu de tous les quartiers, il doit être approprié
comme tel par l’ensemble de la population, de la collectivité, voire plus largement.
Sa programmation répond à un stade préliminaire de définition stratégique traitant de l’ensemble des composantes : accessibilité / circulation, fonctions culturelles, administratives,
commerciales, sans oublier la dimension touristique et le logement. Il faut définir un schéma d’aménagement global.
L’opération nécessite de la volonté, des investissements et du temps. Troyes est en constante
évolution depuis la première opération du Prisunic. Même si le résultat est largement perceptible aujourd’hui, les opérations se poursuivent et chaque parcelle, chaque immeuble du
centre-ville font l’objet d’une attention particulière.
Frédéric Marquet, manager de commerce de Mulhouse
L’animation est partie intégrante de la réussite d’un projet de réhabilitation
de centre-ville
“
„
L’animation commerciale peut s’organiser de différentes manières. Ce qui
compte, c’est le travail collectif des acteurs directement concernés avec
la collectivité. Le manager de centre-ville est un catalyseur d’énergies. Il facilite une rationalisation des efforts de chacun et surtout
une organisation des animations autour de l’activité commerciale qui recouvre plusieurs sujets :
•La relation de proximité avec les commerçants sur toutes
questions de la vie quotidienne ;
•La concertation collectivités / opérateurs / commerçants
sur les opérations de réhabilitation de centre-ville (objet et
phasage des travaux) appliquées à l’aménagement des es-
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Reprise des fonds de commerce : comment résol“vez-vous
la question d’accessibilité aux coûts de reprise
des pas de porte, aux loyers, etc., notamment pour les
jeunes repreneurs ? (Bernard Fontaine, trésorier du
RNET)
„
paces publics, au logement, à l’affectation de nouvelles
surfaces (opérations nouvelles ou de réhabilitation) ;
•Le développement commercial : recherche des enseignes :
- Calibrage de l’activité et du niveau de gamme en réflexion avec les commerçants, étude, prospection et
animation assurée par la collectivité via le manager de
centre-ville,
- Recherche d’un équilibre entre enseignes assurant l’attractivité régionale et enseignes indépendantes caractérisant l’identité de la ville,
- Gestion d’une base de données interne de locaux vacants en lien avec les agences
immobilières, les commerçants, les propriétaires ; animation croisée avec les enseignes nationales, les commerçants et les institutionnels (chambres consulaires
notamment) pour les transmissions / reprises de baux, etc.),
- Relation permanente avec les développeurs des grandes enseignes ;
•Le calibrage, le mode, voire les astuces de gestion ou d’animation du stationnement
(paiement par SMS, gratuité en période de travaux, régulation sur l’usage des espaces
par les commerçants eux-mêmes, etc.).
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Le travail conduit à Mulhouse a abouti à abaisser le taux de vacances de locaux de 34 % en
trois ans : 235 ouvertures contre 116 fermetures sur la période. Mulhouse fait partie des 10
villes en France dont le taux de vacance n’augmente pas.
Les investissements sont portés à hauteur de 36 millions d’euros par la ville, accompagnés
de fonds régionaux sur la réhabilitation de l’habitat.
Echanges
Au-delà des éléments qualitatifs, quels sont les critères quantitatifs pour
une intervention d’un opérateur de type Apsys (Jérôme Cordellier, président
honoraire du RNET) ?
“
„
Les critères quantitatifs sont :
•Minimum 7 à 8 000 m2 à développer, zone de chalandise,
•Ville centre de 30 à 40 000 habitants avec une capacité d’attraction d’un bassin de 100 000
habitants (attention à la proximité d’autres pôles urbains plus importants),
•Une dynamique « shopping » déjà existante, ce qui signifie une attractivité qui dépasse
la population du centre-ville.
“Retour à la proximité ?„
On constate effectivement ce phénomène sachant qu’il faut également être attentif au fait
que certains pôles périphériques sont devenus des pôles de proximité avec l’extension urbaine. Par conséquent, le centre-ville doit être un lieu de destination, fonction plus globale
qui répond aux critères évoqués par l’ensemble des intervenants.
Les rues principales, considérées de « niveau 1 », concentrent aujourd’hui les opportunités commerciales assorties de hausses des
droits au bail. Les montants baissent, voire disparaissent sur les rues
dites de « niveau 2 », « 2 bis » et plus. Les loyers demeurent élevés mais
on constate plus globalement un fléchissement qu’une augmentation. Les phénomènes sont néanmoins hétérogènes et très liés au « local » : lieu, environnement, ville,
région, usages... Ils dépendent souvent plus de l’idée qu’a le propriétaire du niveau du marché ou de l’importance de son local (cellule commerciale) que de la réalité du marché.
Les centres commerciaux présentent un atout par rapport aux centres villes sur ces questions car ils maîtrisent le montant des loyers est maîtrisé. De fait, le gestionnaire adapte sa
politique en fonction de ce qu’il considère important, original ou intéressant pour conforter
l’animation commerciale et l’attrait du centre commercial.
En centre-ville, il est important de pouvoir disposer de plusieurs outils pour tenter d’agir
sur ce type d’enjeu. Le manager de centre-ville et la maîtrise foncière en font partie.
“
Conditions d’acquisition et de mise en fonctionnement des locaux par la
collectivité, exemple de la maison Engelmann à Mulhouse (Isabelle Gattaz,
Mairie de Dieppe)
„
C’est une opération de réhabilitation d’une friche, concession de la ville à la SEM (Société
d’économie mixte) qui a procédé à la réhabilitation, au découpage des cellules et à la gestion. Le rôle du manager consiste à prospecter les enseignes, gérer / animer les acteurs,
assurer la promotion (via les réseaux sociaux notamment…), faire le lien avec l’ensemble
des commerçants sur les animations commerciales, etc. L’opération a aussi créé une
dizaine de logements de type loft, effet d’accompagnement pour l’attrait d’une population
résidente en centre-ville.
Y a-t-il un schéma commercial à l’échelle de l’agglomération du Grand
“Troyes,
intégrant les différentes échelles commerciales ? (Caroline Herbert, Ville de Massy)„
Le commerce est devenu une action prépondérante de la ville. Les
outils d’urbanisme sont inexistants pour la périphérie. Le traitement porte plus sur une volonté d’« investissement basé sur
le « gagnant / gagnant » et d’éviter l’affrontement avec les enseignes de périphérie, particulièrement attractives à Troyes
avec les magasins d’usines. L’attention est focalisée davan-
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l
b
Ta
tage sur la qualification supérieure en niveau de gamme
ou nature des services apportés par les enseignes de
centre-ville, la restauration… et tout le reste : traitement
architectural, urbain, culturel, services administratifs, etc.
|Économie de proximité et circuits courts.
Vers de nouveaux modes de développement territorial|
“
Animateur
• Thomas PRIEUR, Directeur de l’emploi et du développement
économique, ViennAgglo
Quels sont les leviers pour intervenir sur les mutations (Troyes) ?
„
Les interventions sur le foncier facilitent la mutation. L’arrivée de trois ou quatre opérateurs
qui accompagnent la collectivité génère également du mouvement. Le travail est interactif.
Au-delà du plan global de réhabilitation, le principal levier de départ est bien évidemment
financier. La ville intervient à hauteur de 40 % du coût des travaux de rénovation de la façade
des immeubles.
|16|
Atelier 1
les responsables du développement des opérations en faveur
“duComment
redéploiement du commerce de centre-ville considèrent ou intègrent-ils
l’éclosion du e-commerce (Jérôme Cordellier) ?„
Un manager de centre-ville est en capacité d’utiliser quelques-uns de ces outils, notamment les réseaux sociaux (cas de Mulhouse) ; mais plus sous l’angle de l’information, des
questions d’évolution du centre-ville et des animations importantes, voire collectives. Le but
est de créer, par stimulation, de l’intérêt pour le cœur de ville.
Les principaux outils de communication ou de promotion du centre-ville s’articulent actuellement autour du MAPIC* (avec les enseignes pour cible), le relationnel avec la population
locale (outils classiques de diffusion de la collectivité, y compris le site internet) et internet,
notamment via les réseaux sociaux.
Les commerçants « traditionnels » abordent cependant très peu la question. Ils disposent
également de très peu d’outils pour pouvoir appréhender le type ou le niveau de concurrence du e-commerce sur leur activité. Le travail est à faire.
*
Marché international des professionnels de l’immobilier de commerce
Intervenants :
• Marie MICHEL, co-gérante de Prairial
• Clémence PERUSSEL, Chargée de mission au Labo de l’ESS
• Renaud BONAMY, Responsable économie territoriale à la Région Rhône-Alpes
• Philippe SERIZIER, Caisse des dépôts (CDC)
Problématique
L’économie de proximité répond à plusieurs enjeux de développement territorial par la prise
en compte des flux qui irriguent et nourrissent le territoire : le développement d’activités
économiques génératrices d’emplois et de richesse ; l’attractivité territoriale tant pour les
populations que pour les entreprises de tous secteurs.
Messages clés
Cet atelier a pour objectif de :
•Partir d’exemples très concrets,
•Voir ce qui est transposable au-delà des exemples alimentaires,
•Envisager la façon dont les développeurs économiques peuvent passer de la réflexion à
l’action en détectant et accompagnant les projets, qu’ils concernent les initiatives pour
développer les relations clients fournisseurs ou la qualité pour les consommateurs.
Résumé des interventions
Marie Michel, co-gérante d’une épicerie bio et locale à Vaulx-en-Velin
Cette épicerie est née en 1971 suite aux premières réflexions menées en réponse au développement des grandes surfaces commerciales. Suite à différentes phases, l’activité est
aujourd’hui constituée en SCOP avec 4 personnes. Prairial bénéficie de l’accompagnement
du GRAP (Groupement régional alimentaire de proximité) avec des services supports pour
toutes les structures en développement : ressources humaines, finances... L’entrée du GRAP
|17|
Atelier 1
est avant tout territoriale. L’objectif est de se faire connaître
et de pouvoir aller au-delà avec des réflexions sur la communication, la logistique. Il s’agit pour ces structures qui
ont les mêmes valeurs, les mêmes modèles, de bien travailler ensemble et de se connaître avant tout, compte tenu
du réel potentiel et des perspectives du groupement qui
compte 90 salariés et réalise 6 millions de chiffre d’affaire. Un
des outils pour cela est la mise en place en cours d’un PTCE (Pôle
territorial de coopération économique).
Pour aller plus loin
Au regard des interventions et des sujets évoqués, les développeurs
présents sont revenus notamment sur différentes notions comme
les circuits courts et la démarche intégrée, la transversalité, le
PTCE, le circuit court et le numérique, l’apport des nouvelles
technologies. Il a également été question de co-working, d’une
réflexion sur les organisations : du vertical vers l’horizontal et le
transversal.
Clémence Perussel, Labo de l’ESS
|18|
Ce think tank est né en 2009 pour développer une économie plus respectueuse de son environnement et de l’homme, où le développement économique territorial est synonyme
d’échanges équitables, participatifs, pédagogiques et coopératifs. Il s’agit, à partir de la
genèse des initiatives, d’avoir un réel écosystème sur un territoire et de montrer que les circuits courts, par exemple, constituent une réelle opportunité pour développer un territoire
en gardant les valeurs initiales. Le think tank intervient via sa plateforme participative sur
des sujets très variés.
Renaud Bonamy, Région Rhône-Alpes
Au travers du dispositif de l’IMPL (Institut de Management des Pratiques Locales), la Région
a fait le choix d’un accompagnement non pas par territoire, mais par des regroupements de
territoires sous forme de mode projet. L’objectif est le décloisonnement des pratiques, des
acteurs. En trois ans, 23 territoires ont été accompagnés en partenariat avec l’État, ARADEL,
Cap Rural... afin de pouvoir répondre aux nouveaux modèles de développement territoriaux
et donc aux nouveaux modèles de développement économique. Plusieurs exemples sont
mentionnés, comme par exemple le regroupement en SCIC (Société coopérative d’intérêt
collectif) de producteurs dans la halle d’Oullins...
Philippe Serizier, CDC
Une étude a été menée sur différents territoires en France (dix initiatives) avec l’objectif de
montrer que le territoire est au centre des réflexions. Dans un territoire, les circuits courts
relèvent d’une réelle organisation et de ce fait d’une complexité certaine car ils portent sur
l’organisation territoriale dans son ensemble. Ils interrogent sur la notion même de territoire, sur l’innovation de ceux-ci… et sur les nouveaux paramètres à prendre en compte
comme la transition énergétique.
|19|
La dernière enquête KPMG/CGPME confirme cette inquiétude. Alors
que les entrepreneurs expriment une tendance à la hausse de leurs
velléités d’investissement, ce qui est une bonne nouvelle, leur optimisme quant à leur capacité à mobiliser des fonds est diamétralement opposé, c’est-à-dire proche du zéro (voire moins). Il faut dire
que de selon leur témoignage, les conditions d’octroi de crédits
bancaires sont de plus en plus drastiques.
Atelier 2
|Ingénierie financière|
Messages clés
Animateur
• Jérôme CORDELLIER, Président honoraire du RNET
Intervenants
• Alain LOBET, Directeur adjoint du développement économique,
Région Champagne-Ardenne
• Fabien PATILLAUD, Directeur Général, IRPAC Champagne Ardenne
• Augustin FLAISSIER, Délégué Financement Garantie, Bpifrance Champagne Ardenne
• Paul ROBERT, Mission Régions Europe, France Cluster.
Alain Lobet, Directeur adjoint du développement économique, Région Champagne-Ardenne
Partant d’une illustration, comment une Région intervient-elle et quels leviers est-elle susceptible de lever, notamment en collaboration avec les collectivités locales, en particulier les intercommunalités ?
“
„
La Région Champagne-Ardenne favorise l’environnement économique des entreprises aux
différents stades de leur développement : accueil d’activités, création, transmission / reprise, développement international, innovation, recherche et développement.
Problématique
|20|
Pour les PME/PMI le financement de leur développement est depuis longtemps un parcours
difficile pour elles.
Nous vivons actuellement quelques réformes au cœur desquelles les dispositifs d’accompagnement occupent une place importante.
Bpifrance est désormais en place et porte quelques programmes nationaux. Bien entendu, les aides proposées sont soumises à des critères qu’un grand nombre de PME / PMI
n’estiment pas remplir, parfois à tort. Il n’en demeure pas moins que certaines dotations
méritent d’être explorées mais également expliquées. A titre d’exemple, le Fonds pour les
savoir-faire d’excellence (FSFE), d’une taille de 20 millions d’euros, est dédié aux entreprises artisanales et industrielles disposant d’un savoir-faire rare et issu de l’expérience
manufacturière.
Parallèlement, l’organisation territoriale est en question. Celle des organisations consulaires peut être de nouveau modifiée... Alors, alors que des acteurs privés sont déjà positionnés sur l’offre d’accompagnement des PME / PMI, les clusters ont aussi été identifiés
comme des outils potentiels pour l’accompagnement en ingénierie financière des PME / PMI, en matière de croissance et d’innovation. Nous pouvons nous demander ce qui sera dévolu aux intercommunalités au titre de leur
responsabilité en termes de développement local ; Pour la PME / PMI cela n’offre pas de
prime abord une meilleure lecture des dispositifs qu’il y a quelques mois.
Les quatre priorités de la Région en matière d’action économique portent sur :
•La vie des entreprises (création d’activités nouvelles, transmission, développement et
écodéveloppement des PME),
•Le développement international des entreprises,
•L’économie de proximité avec l’économie sociale et solidaire,
•L’animation économique et l’attractivité des territoires avec notamment l’accueil d’activités et l’animation des pôles d’excellence.
La collaboration avec l’ensemble des interlocuteurs locaux est concentrée autour d’un réseau constitué de développeurs et d’acteurs locaux de tous horizons. L’approche est finalement informelle, d’ailleurs considérée comme seul gage d’efficacité.
Fabien Patillaud, Directeur Général, IRPAC Champagne Ardenne
Précisément, dans ces réseaux informels, il existe des structures formelles
d’appui au financement, notamment pour l’investissement. Comment interviennent-elles ?
“
„
Au niveau national, une association, l’UNICER (Union nationale des investisseurs
en capital pour les entreprises régionales) a été créée en 1993 pour regrouper les organismes régionaux de capital-investissement qui apportent aux PME les fonds propres nécessaires à leur développement. Notre association professionnelle regroupe 25 équipes,
et plus de 40 véhicules d’investissement qui, au total, gèrent
plus de 700 Mc.
|21|
Elle s’organise autour de deux pôles : Bpifrance Financement et
Bpifrance Investissement. 10 % des actionnaires de Bpifrance
Financement sont des organismes bancaires.
Atelier 2
Le fonctionnement est essentiellement régional où 90 % des décisions d’octroi sont prises. Bpifrance couvre le territoire avec 42
implantations régionales et propose systématiquement un interlocuteur unique pour les entreprises.
Les membres de l’UNICER investissent entre 60 et 100 Mc
par an au sein de 250 entreprises. Elle accueille également,
en tant que membres affiliés, les équipes professionnelles
partenaires qui conseillent les entreprises et les fonds à
l’occasion des opérations d’investissement.
Bpifrance intervient sur les thématiques : innovation – financement –
garantie – fonds propres – export, auprès d’entreprises de toutes tailles,
mais globalement pour des projets d’investissement ou de levées de fonds
importants.
Les développeurs pourront rechercher des interlocuteurs locaux au travers de ce réseau.
Plus particulièrement, l’IRPAC est un organisme régional d’investissement en fonds propres
et quasi fonds propres pour la création, la transmission et le développement des PME en
Champagne-Ardenne. Le Groupe IRPAC propose des outils variés et adaptés à toutes les
étapes clés de la vie d’une entreprise. Il investit seul ou aux côtés de partenaires (6 Mc en
création depuis 2001, 34,5 en développement depuis 1984, 1,5 en fonds propres depuis 2011
pour 235 entreprises au total).
|22|
Il agit au cœur d’un réseau qui permet de mobiliser d’autres partenaires financiers de haut
de bilan et de bas de bilan. Il a également noué des partenariats étroits avec les collectivités
locales, les milieux consulaires et universitaires, permettant ainsi une intégration rapide
des réseaux économiques locaux.
Son mode de fonctionnement s’appuie sur la proximité et la connaissance des écosystèmes.
Son principe est d’être cheville ouvrière au niveau du projet. Ses principaux partenaires sont
la Région Champagne Ardenne, Bpifrance et la Caisse d’Épargne.
Il s’agit essentiellement de subventions ou d’avances remboursables.
Bpifrance intervient globalement selon des modalités proches de celles des établissements
bancaires. En revanche, elle n’est pas une banque de flux. Elle ne fait que du prêt et se porte
caution auprès du système bancaire pour la garantie du prêt global lorsque la banque complète le besoin de financement.
Pour fonctionner, Bpifrance s’organise en équipes dédiées pour chaque type de fonds ou
d’objet, dans chaque région. Elle participe au développement de produits régionaux spécifiques sur ses propres prérogatives (innovation, fonds propres, etc.).
Paul Robert, Missions Régions Europe, France Cluster.
Ces dispositifs accompagnent finalement l’entreprise sur des sujets bien
déterminés et selon des critères globalement proches mais systématiquement remaniés en fonction de l’origine des fonds et des organismes qui les
portent. Satisfont-ils les PME / PMI innovantes et en croissance ?
“
„
« Parcours de croissance des PME : le chaînon manquant ».
Augustin Flaissier, Délégué Financement Garantie, Bpifrance Champagne
Ardenne
Bpifrance est à la fois un nouvel interlocuteur tout en étant présent depuis
longtemps sur la place du financement et de l’appui au développement de
l’entreprise. Pour quoi et comment les développeurs locaux peuvent-ils saisir l’organisme ?
“
„
Créé par la loi du 31 décembre 2012, Bpifrance, est détenue à parts égales par l’État et la
Caisse des dépôts. Elle agit en appui des politiques publiques conduites par l’État et par les
Régions.
Bpifrance finance les entreprises de l’amorçage jusqu’à la cotation en bourse en passant
par la transmission, en crédit, en garantie et en fonds propres. Elle les accompagne aussi à
l’export, en partenariat avec Ubifrance et Coface, ainsi que dans leurs projets d’innovation.
Les entreprises industrielles ayant quelques années d’existence et en phase de développement industriel ou commercial, de forte croissance ou de retournement, peinent à se
financer.
De nombreux dispositifs d’aide publique, le love money et les réseaux de business
angels ainsi que le récent FNA (Fonds national d’amorçage) financent
la phase d’amorçage. Des dispositifs sont en place pour financer la
prospection export, mais il y a très peu d’offres dans cette phase
d’accès au marché ou de croissance industrielle qui est la clé
de transformation de PME en ETI (Entreprises de taille intermédiaire).
|23|
Atelier 2
Les besoins de financement sont un assemblage coordonné
de couverture de besoins court, moyen terme ou de long
terme, que ce soit par la dette ou la levée de fond auprès
d’un investisseur sur le long terme.
Aujourd’hui, avec la globalisation des marchés, avec leur
évolution vers une complexité croissante, avec l’accélération
des mutations technologiques ou sociétales et avec la brutalité des
retournements économiques, les investisseurs et financeurs privés perçoivent toutes ces
incertitudes comme un risque accru et, en conséquence, restreignent de plus en plus leurs
engagements aux côtés des entreprises.
De plus, les innovations baignent dans un contexte technologique difficile à décrypter par
les investisseurs qui souhaitent, par nature, apprécier les chances de succès des produits
ou équipements sur les marchés de croissance.
|24|
Dès lors, le rôle des clusters devient décisif : ils apportent aux investisseurs une expertise
« métier » et « environnement concurrentiel » essentielle pour minorer le risque et pour
construire avec les investisseurs et les chefs d’entreprises les stratégies gagnantes.
Comment les clusters se positionnent vis-à-vis de cette problématique, quels supports
développent-ils et comment agissent-ils ?
Différents dispositifs existent déjà et d’autres sont certainement en préparation. Le mieux
est d’illustrer la réponse par quelques exemples.
Le cluster « Numélink » et son réseau national « France IT’ », proposent un « Financial’IT
Day’ » : les meilleures entreprises technologiques bénéficient d’un accompagnement de
leur stratégie et de leur Business Plan et d’un coaching pour des présentations orales aux
financeurs.
Le Pôle Finance Innovation assure un accompagnement individuel « sur mesure » ainsi que
des séquences collectives du type « Comment s’adresser à votre banquier ? ».
Le Pôle Mont Blanc Industries (ex. Arve industries) propose un fond de capital développement, orienté vers le financement de la croissance (organique, croissance externe), la
recherche de positions minoritaires significatives, le capital transmission et/ou en fonction
des opportunités, le rachat de positions minoritaires avec ou non effet de levier. Les instruments de financement sont principalement des titres de capital (actions ordinaires, actions
de préférence) et/ou un recours possible aux OC (Obligation convertible), OBSA (Obligation
à bons de souscription d’actions), dette subordonnée.
« Pégase Croissance », filiale du Pôle de compétitivité Pégase, a pour
mission d’amplifier et consolider la croissance de PME en cofinançant leur structuration stratégique, le renforcement de leurs compétences et le processus nécessaires à leur croissance. L’accompagnement des entreprises se fait dans la durée et dans l’intensité
sur une logique de partage de risques et de succès. Pour chaque
entreprise, un programme sur mesure mobilise un réseau d’experts qualifiés sur trois ans. Il assure un accompagnement structurant et opérationnel exhaustif. Son intervention porte sur tous les
leviers de croissance : stratégie, financements, R&D, industrialisation, commercial, ressources humaines (RH), structure dirigeante, etc.
Les modalités financières de partage des coûts et de retour sur investissement
sur cinq à sept ans sont élaborées pour assurer la performance économique des opérations.
Certaines collectivités locales sont susceptibles de participer, notamment sous l’égide de
la Région, à la consolidation des fonds d’aides à l’entreprise. Ont-elles un rôle technique
dans le processus d’ingénierie financière de l’appui au développement ?
Beaucoup de collectivités participent à des fonds d’amorçages dans des réseaux locaux,
type PFIL (Plateforme d’initiative locale), Entreprendre, etc. Dans le domaine de l’aide au
développement qui, au sens où nous le voyons aujourd’hui, a pour objet de lever des fonds
plus importants et/ou sur des projets spécifiques comme l’innovation, les collectivités sont
plus rarement partie prenantes, question de prérogatives aussi.
Par conséquent, les collectivités sont essentiellement pourvoyeuses de projets. Les dossiers sont ensuite évalués en interne pour estimer leur potentiel et suivis par leurs collaborateurs lorsqu’ils sont éligibles. Le niveau d’expertise requis sur ce type de dossier ne
laisse pas non plus énormément de marge de manœuvre en terme d’appropriation auprès
de personnes ne disposant pas de qualifications spécifiques sur le financement et la gestion
d’entreprise. Enfin, s’agissant des organismes de capital risque, la responsabilité engagée
leur est propre. De fait, l’un des meilleurs services que la collectivité peut apporter dans ce
domaine est de bien connaître ces réseaux et d’orienter efficacement l’entreprise vers l’un
ou l’autre de ses acteurs, plutôt que de la renvoyer vers une nébuleuse. La connaissance
du réseau étant une nécessité réciproque, les acteurs du financement trouveront également
des avantages à mieux connaître les collectivités et les services qu’elles sont à même
d’assurer.
|25|
Atelier 3
|Vers des bâtiments innovants pour les
entreprises en matière de performance
énergétique|
Animateur
• Nicolas GILLIO, Directeur d’études « Développement économique des territoires », CEREMA
Intervenants
• Vianney LEVEUGLE, Directeur général, SIZIAF
• Léonard DELCOURT, Directeur d’INOTEP, pôle d’excellence BTP du Nord-Pas de Calais
• Pierre TARDY, Chargé de mission INOTEP
Problématique
|26|
•La performance énergétique des locaux d’activités et de l’immobilier d’entreprise.
•Les pratiques innovantes dans les opérations de réhabilitation des bâtiments : pratiques,
usages, retombées…
•La contribution qualitative et financière des collectivités territoriales à des pratiques
innovantes.
•Le modèle économique des opérations mises en œuvre et les retombées pour le territoire.
Messages clés
•Favoriser l’anticipation de l’évolution des normes énergétiques et environnementales à
l’horizon 2020 pour les acteurs économiques.
•Développer le recours à l’innovation et aux acteurs du territoire sur les aspects énergétiques et environnementaux des bâtiments.
•Accélérer la formation des personnels aux nouvelles normes techniques à appliquer
dans les bâtiments tertiaires et les locaux d’activités dans le contexte de la transition
écologique ou énergétique.
Résumé des interventions
Nicolas Gillio, Directeur d’études, CEREMA
Le protocole de Kyoto, le Grenelle de l’environnement puis la RT (Réglementation thermique) 2012 ont considérablement renforcé les contraintes en matière de performance
énergétique, avec désormais la RT 2020 en perspective.
Ces contraintes impactent :
•Les usages, les pratiques, les niveaux d’exigence,
•le degré d’appropriation de la réglementation par les collectivités territoriales et les entreprises,
•Les enjeux sociétaux.
S’agissant du développement économique territorial, il est impératif que les entreprises soient en capacité d’intervenir sur un
marché de la réhabilitation estimé à 20 milliards d’euros.
Vianney Leveugle, Directeur général, SIZIAF
(Syndicat Mixte de Gestion de la zone industrielle Artois-Flandre, zone de 460
hectares) expose le projet REGAIN, qu’il a managé dans le cadre d’un programme INTERREG IV B.
« REGAIN » concerne la réalisation d’un bâtiment pilote de 1 800m2 destiné à l’accueil d’entreprises de services à l’industrie. Le projet avait pour ambition de concilier haute performance environnementale, mission sociétale (modularité, fonctionnalité) et objectif économique (rester dans les prix de marché). Il s’appuyait sur une démarche innovante, tant au
niveau de la procédure collaborative introduite au moment de la conception que dans l’élaboration du principe constructif.
Le travail en amont a donc été le plus intense possible, avec des arbitrages sur les choix
techniques pour demeurer dans l’enveloppe de prix ciblé (1 000c/m2). La temporalité a été
importante dans la conduite du projet, pour se poser les bonnes questions vis-à-vis de la
notion de « bâtiment durable ».
La performance énergétique a été prise en compte aux niveaux suivants :
•Bio-climatisme (apport solaire, compacité de l’enveloppe thermique, ventilation et lumière naturelle),
•VMC double flux,
•Solarwall (système canadien de murs trombes),
•Photovoltaïque.
L’appel d’offres est sorti à 1 080cm2 (hors toiture photovoltaïque). Achevé en 2010, le bâtiment a fait l’objet d’une évaluation (ne pas négliger sur ce plan le caractère chronophage du
programme européen en raison de la quantité des livrables à fournir).
Voici une synthèse rapide des constats :
•Surconsommation de chauffage,
•Importance à accorder à la maintenance,
•Importance du facteur humain (ouverture portes-fenêtres,
ressenti de la ventilation naturelle, sur-ventilation nocturne…),
•Sensibilisation des occupants à parfaire,
•Eau chaude solaire non performante,
•Bâtiment confortable et prisé,
•Etc.
|27|
Atelier 3
Pour aller plus loin
Les perspectives : REGAIN II.
Il s’agit d’une extension de projet sur une année, demandée par l’Europe, et qui doit prendre
fin en février 2015.
A noter, la difficulté à fixer un prix de location un peu plus
haut que celui du marché, la préoccupation environnementale et énergétique n’étant pas encore ressentie comme
suffisamment différenciante.
Des attentes complémentaires en sont à l’origine :
•Objectif : RT 2020, démontrer que les bâtiments de qualité attirent des entreprises de
qualité,
•Sensibilisation des usagers approfondie,
•Conduite de chantiers à faibles nuisances,
•Organisation de visites pédagogiques.
Léonard Delcourt / Pierre Tardy, Inotep
Le cluster « HBI » (Habitat et Bâtiment Intelligent) est partie intégrante du pôle d’excellence régional « BTP Nord-Pas de Calais ».
La genèse du cluster « HBI » réside dans une approche domotique. Le cluster comporte
4 axes :
•La réduction de la consommation énergétique,
•Le maintien à domicile,
•La sécurité,
•Le confort et loisirs.
|28|
Les actions du cluster comportent :
•Les appels à projet (avec une grande importance attachée aux sciences humaines et
sociales),
•Le travail avec les collectivités et entreprises (autour également des cahiers des charges
des donneurs d’ordre),
•La formation : important travail de sensibilisation.
Il convient notamment de casser l’image élitiste qui colle au bâtiment intelligent.
Pour cela, réussir la connexion entre tous les acteurs et usagers est essentiel, les projets
pouvant venir ensuite, le cluster se voulant être une « fabrique à produits ».
Comme en matière de transition écologique et énergétique la jonction est encore difficile
avec les entreprises (contexte de crise, etc.), il convient ici de passer par les collectivités (au
travers de la commande publique notamment) pour faciliter la diffusion.
L’habitat intelligent répond aussi à une préoccupation sociétale, au travers du maintien à
domicile. Compte tenu du montant des investissements à réaliser pour adapter les logements, il est essentiel de travailler en amont sur ce sujet très impactant pour les collectivités territoriales.
|29|
Atelier 4
|Insertion professionnelle et développement économique, deux enjeux conciliables ? Le cas des clauses d’insertion|
Animateur
• Alain ROUSSEL, Directeur de l’emploi et de l’insertion, Grand
Troyes
Intervenants • Pascal TOGGENBURGER, Président du Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la
Qualification) BTP Champagne Ardenne
• Jean-Claude FERY, PDG de l’entreprise SAS Charpentes JPM,
• Jimmy FERNANDES, Chargé de mission sur les clauses d’insertion, Plaine commune.
•Dans le développement durable est intégrée la notion de développement économique mais aussi de progrès social et de préservation de l’environnement.
Quatre articles du code des marchés publics permettent de
mettre en œuvre les clauses sociales :
•Article 14 : l’insertion est une simple exécution du marché,
•Article 15 : les marchés sont réservés pour des structures
qui accueillent des personnes handicapées,
•Article 30 : l’insertion est l’objet du marché et est réalisée via
des ateliers et chantiers d’insertion ou des associations intermédiaires (AI),
•Article 53-1 : l’insertion est un critère de choix de l’entreprise,
•On peut articuler l’article 14 avec l’article 53-1.
Bilan 2011 des clauses d’insertion
•Près de 135 000 marchés pour un montant de près de 88 milliards d’euros,
•Près de 5 250 marchés avec clauses sociales, soit 3, 9 %,
•Pour un montant proche de 4 milliards d’euros, soit 5 %,
•Travaux : 41 % des marchés pour 31 % du montant et 58 % des marchés avec clause,
•Services : 34 % des marchés pour 38 % du montant et 29 % des marchés avec clause,
•Fournitures : 26 % des marchés pour 31 % du montant et 13 % des marchés avec clause.
Source : Patrick LOQUET
|30|
Problématiques
•Comment les territoires peuvent-ils se mobiliser afin de concilier insertion professionnelle de publics éloignés de l’emploi et besoins en compétences des entreprises locales,
grâce aux clauses sociales ? Les clauses d’insertion peuvent-elles être un vecteur important d’insertion professionnelle sur un territoire, pour les publics fragilisés ?
•Le territoire joue-t-il un rôle central dans la mise en œuvre des clauses d’insertion ?
•Les clauses d’insertion sont-elles perçues comme une contrainte plutôt que comme
une opportunité par les entreprises ?
Messages clés
•La clause d’insertion est un moyen pour donner une expérience professionnelle à une
personne qui est dans un parcours d’insertion.
•Le succès des clauses d’insertion suppose la présence de « facilitateurs » entre les entreprises et les personnes en insertion.
•Les clauses sociales ou clauses d’insertion ont pour objet, dans l’exécution des marchés
publics mais aussi des délégations de services publics ou des contrats de partenariat
publics / privés, de réserver des heures de travail à des personnes sans emploi qui rencontrent des difficultés sociales et professionnelles. Les marchés de travaux mais aussi
de services peuvent être concernés.
Les secteurs du bâtiment et des travaux publics, de la collecte et du traitement des déchets,
du nettoyage, des espaces verts, sont principalement concernés, mais on peut citer également la restauration, la blanchisserie… Les clauses sociales s’appuient sur l’article 5 du
code des marchés publics, à savoir :
•Tout acheteur public doit déterminer ses besoins en prenant en considération les objectifs du développement durable,
Au départ, les clauses d’insertion ont été mises en place à l’occasion de programmes de
rénovation urbaine ou de grands chantiers. Il a fallu que face aux entreprises qui avaient
l’obligation d’avoir recours à des personnes en insertion se créent des postes de « facilitateurs », (rattachés aux maisons de l’emploi ou aux intercommunalités), capables de rédiger
les pièces du marché et de faire le choix et le suivi des publics en insertion proposés aux
entreprises.
On constate que par la suite, les clauses se sont également développées dans les marchés
privés. Ont été présentés également les GEIQ (Groupements d’employeurs pour l’insertion
et la qualification). Ces groupements permettent de prolonger l’insertion. Pour qualifier du
personnel dans les entreprises, il ne faut pas qu’ils soient seulement de passage et il faut
proposer une solution durable. Le GEIQ, c’est un « service DRH » pour les petites entreprises. Il permet de décharger les PME du suivi du personnel d’insertion.
Il a également été souligné que la clause d’insertion est l’occasion pour
la personne d’avoir une expérience professionnelle qui doit s’intégrer dans un parcours d’insertion qu’il convient de suivre. A Plaine
Commune, c’est ce parcours qui est privilégié et il est préféré
d’affecter mille heures à une personne plutôt que ce montant
d’heures soit partagé entre plusieurs personnes.
|31|
Atelier 4
Résumé des interventions
|Les TIC levier de l’économie touristique|
Un représentant de la Martinique a indiqué que certaines
entreprises veulent seulement se voir attribuer le marché
et ne jouent pas le jeu de l’insertion.
Animatrice
• Hélène BECQUET, Mairie de Sartrouville
Un représentant de la Communauté d’agglomération de Beauvais s’est inquiété qu’avec la diminution de la commande publique,
nous assistions à une diminution de l’insertion.
Un représentant de la Région Nord-Pas de Calais a indiqué qu’au-delà du BTP, la Région
réfléchissait à la mise en place de clauses d’insertion dans le domaine des déchets et du
nettoyage des chantiers.
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Atelier 5
Un représentant de la Communauté d’agglomération Terres de France a souligné la
nécessité du suivi et de l’accompagnement du facilitateur, pendant la période de clause
mais aussi après.
Un représentant de la Communauté d’agglomération de Carpentras a indiqué que dans sa
structure, le facilitateur est rattaché aux directions du développement économique et de la
commande publique. A Plaine Commune, il est rattaché au service développement économique et emploi.
Pour aller plus loin
Le BTP et la commande publique ont été les piliers du développement de la clause d’insertion. L’enjeu pour les prochaines années est que les clauses soient appliquées dans d’autres
secteurs d’activités économiques, et notamment les services et que les marchés privés y
aient de plus en plus recours. Le succès des clauses d’insertion dépend de la manière dont
les intercommunalités vont s’organiser pour faire en sorte qu’une cohérence existe entre les
personnes chargées de la commande publique, celles de l’insertion et celles du développement économique et de l’emploi.
Intervenants
• Romain DEUMIÉ, Responsable, Pôle digital, APRR (Autoroutes
Paris Rhin Rhône)
• Nicolas VILLIERS, Directeur, Office de Tourisme de Troyes et sa région
Problématique
A l’heure où le tourisme représente un véritable enjeu de développement économique, tous
les territoires doivent miser sur leurs différents atouts pour capter les touristes.
Les TIC sont un formidable levier pour développer l’économie touristique, attirer un nouveau
public vers nos lieux d’histoire et générer du développement économique local.
Messages clés
Les TIC ne peuvent être un outil isolé, leur utilisation doit être intégrée dans une stratégie
de développement local, de marketing et de communication globale.
Résumé des interventions
Les enjeux du développement touristique :
•Capter les flux de touristes,
•Développer la visibilité et la notoriété du site,
•Devenir un lieu de villégiature et de consommation à l’instar de la France, augmenter
les retombées économiques :
- 1ère destination mondiale avec 83 millions d’entrées,
- 3ème destination mondiale avec 41,7 milliards d’euros de recettes.
Romain Deumié, Responsable du pôle digital à APRR, a présenté, à travers l’expérience
menée avec le Grand Troyes, comment l’autoroute peut devenir une vitrine touristique et
transformer « l’automobiliste en touriste ».
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Atelier 6
Atelier 5
Trois axes de travail :
•Modernisation des panneaux touristiques autoroutiers
« marron »,
•Prolongation sur les aires de service à travers un quizz
sur smartphone,
•Renvoi sur le territoire à travers des informations pratiques et culturelles via QR code.
|Diffuser l’esprit d’entreprendre sur un
territoire|
En parallèle, Nicolas Villiers, Directeur de l’Office de Tourisme de
Troyes et sa région, a exposé la stratégie du territoire, une révolution en termes de compétences.
Intervenants
• Raddouane OUAMA, Chef de projets entrepreneuriat et coordinateur du réseau LVE (Lyon
ville de l’entrepreneuriat), Grand Lyon
• Marie-Anne LEBREC, Directrice Université, Paris 13
• Benoît ROUSSEAUX, Directeur adjoint, Technopôle de l’Aube-en-Champagne
Le développement des TIC impose de passer de stratégies classiques (salons, plaquettes…)
à une culture de l’instantané. Pour un touriste qui rentre à l’office du tourisme, dix sont passés par le site internet.
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Cette pratique est relayée sur le territoire à travers différents moyens :
•Borne WI-FI, connexion gratuite, reconnaissance des repeaters,
•Développement d’application marquetée (« tout venant », public culture, afficionados
des magasins d’usine)…
Afin de fidéliser les visiteurs, une application gratuite a été développée avec géolocalisation,
visite guidée, informations type « où manger, où dormir ? »… Cette application, adossée à
une base de données de 3 000 fiches mise à jour quotidiennement, a été développée en partenariat avec l’office de tourisme, le comité départemental du tourisme, le comité régional
de tourisme, les magasins d’usines, hôteliers, restaurateurs…, l’ensemble de ces services
est financé par la taxe de séjour et sous forme de prestations de services pour les fiches
information les plus détaillées.
Aujourd’hui, Troyes et sa région sont une destination en progression : taux d’occupation déclaré de 68 % en 2014 contre 62 % il y a dix ans.
Animatrice
• Christiane CLAVELIER
Problématiques
•Des acteurs qui se chevauchent et brouillent le parcours des créateurs,
•Un suivi nécessaire des créateurs dans une notion de parcours structuré,
•Un écosystème à identifier et fédérer.
Messages clés
•Favoriser une culture d’entreprise et stimuler l’innovation,
•Définir une stratégie partenariale commune avec un pilote,
•Organiser des échanges et synergies,
•Proposer une offre physique d’accompagnement.
Résumé des interventions
LVE (www.lyon-ville-entrepreneuriat.org/)
Le réseau :
•Existe depuis dix ans et fédère 48 acteurs grand-lyonnais de la création d’entreprise,
•Est un leitmotiv à destination des créateurs : « Créez, vous êtes accompagnés »,
•Est un guichet unique avec 17 portes d’entrée et une animation territorialisées,
•Dont la gouvernance est partagée dans le cadre de Grand Lyon l’Esprit d’Entreprise, et
l’animation faite par Grand Lyon / CCI,
•Fonctionne avec : un budget pour des outils, une communication, un référentiel, une
démarche qualité communs et des subventions aux membres du réseau.
Objectifs : mieux aller de l’auto entrepreneur à la start up (Lyon Start Up) et chercher des
financements privés (« Partenaires pour entreprendre »).
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Atelier 6
AVRILE (www.univ-paris13.fr/avrile)
Association fondée en 2012 par l’université Paris XIII, Plaine
commune et Plaine de France.
Constats :
•Des atouts territoriaux (universités, équipements de haute
technologie / R&D, pôles de compétitivité et clusters),
•Un tissu industriel fort (4 000 établissements).
Objectifs :
•Faciliter la création d’entreprises innovantes,
•Participer aux nouveaux défis de l’université.
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> Création d’une passerelle entre ces acteurs avec :
•Une offre de services,
•3 programmes : INCUB’13 (incubateur d’entreprises innovantes), SYLABE (déjeuners de
la technologie), PEPITE (sensibilisation à l’entrepreneuriat),
•Un lieu : Maison de l’innovation et l’entrepreneuriat.
Technopôle de l’Aube en Champagne et 100 000 entrepreneurs
(http://www.technopole-aube.fr/nos-initatives/ et www.100000entrepreneurs.com)
•100 000 entrepreneurs : donner aux jeunes l’envie d’entreprendre, via des témoignages
d’entrepreneurs et dirigeants dans les collèges, lycées et l’enseignement supérieur,
•Guichet unique mettant en lien entrepreneurs et enseignants (liens forts avec l’Education Nationale),
•Autres actions du Technopôle :
-Young Entrepreneur Center : incubateur étudiant porté par les écoles, universités et
le CEEI de Troyes,
-Plug and Start : séminaire formation « commando » en 3 jours pour entrepreneurs
innovants, face à un réseau d’experts. Avec une version « Campus » pour les étudiants,
-Champagne Ardenne (Business) Angels
Atelier 7
|Comment intégrer l’usager au cœur des
projets ?|
Animatrice
• Patricia AUROY, Vice-présidente du Club des développeurs
économiques Île-de-France
Intervenants
• Jacques DUCHÊNE, Enseignant-Chercheur à l’Université de Technologie de Troyes (UTT),
Président du comité de pilotage du LivingLab « ActivAgeing »
• Cendrine CRUZILLE, sous-directrice Innovation et partenariat, Unité développement,
Conseil régional Île-de-France
Problématique
•Comment les laboratoires d’idées et espaces d’innovation peuvent-ils être des vecteurs
de développement territorial ?
•Comment mobiliser l’ensemble des acteurs concernés ?
•Comment respecter les usagers et mettre en place des règles d’éthiques (éthique professionnelle, respect de la dignité de la personne, propriété intellectuelle, protection
des données, etc.) ?
•Quels nouveaux modèles économiques pour les projets d’innovation ouverte ?
Messages clés
•De nouvelles formes de collaborations participatives et ouvertes à l’ensemble des acteurs (entreprises, chercheurs, citoyens…), telles que les « lab » (LivingLab, FabLab,
MediaLab…), s’invitent dans les politiques territoriales et font partie intégrante des stratégies de spécialisation intelligente. Les interventions apporteront des éléments sur la
façon dont un territoire peut s’emparer de ce type de démarche qui a l’intérêt de mettre
l’usager au cœur des projets,
•Véritables laboratoires et espaces d’innovation, elles sont au cœur du développement
économique, quel que soit le domaine d’application (économie, innovation, quartiers
sensibles…). Les intervenants ont présenté différentes expérimentations, dont le Living
Lab ActivAgeing qui co-conçoit des solutions d’accompagnement pour l’autonomie des
personnes âgées. Les questions d’acceptabilité par les usagers quels qu’ils soient, et
donc les aspects d’éthique, ont également été débattues lors de cet atelier.
|37|
Atelier 7
Résumé des interventions
Jacques Duchêne, UTT, Enseignant-chercheur et
Président du COPIL du Living Lab ActivAgeing Living Lab et conception participative.
Interagir avec tous les acteurs = la clé du succès
pour l’innovation
“
„
Le Living Lab ActivAgeing s’inscrit dans cette mouvance de participation et de co-conception
avec les usagers. Il place ainsi l’utilisateur au centre du processus d’innovation participative
pour trouver des solutions d’accompagnement pour l’autonomie des personnes âgées.
Le mode opératoire du Living Lab
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A travers le Living Lab, il vise à répondre à une demande par :
•L’observation du terrain,
•La caractérisation du besoin,
•L’état de l’art,
•L’émergence de solutions,
•Le caractère innovant,
•Le choix du maître d’œuvre (industriel, chercheur, professionnel de santé ?).
Les différentes étapes suivies au sein du Living Lab sont :
1. La spécification de la solution
•Première analyse d’usage,
•Impact sur les pratiques, acceptabilité,
•Existence d’un marché viable,
•Cahier des charges fonctionnel,
•Faisabilité.
2. La maquette / prototype :
•Première réalisation en labo,
•Essais fonctionnels en laboratoire,
•Contrôle des spécifications,
•Vérification et retour éventuel sur les hypothèses,
•Protection intellectuelle.
3. Les premiers tests utilisateurs :
•Utilisateurs « experts »,
•Cohorte réduite, en milieu contrôlé,
•Essais d’usage,
•Retour éventuel vers une reconception,
•L’observateur (sociologue, psychologue, ergonome…) a un rôle majeur d’analyse.
4. La présérie :
•Spécification du produit en conditions d’usage,
•Respect des conditions pour marquage,
•Taille de la présérie,
•Préparation du protocole d’évaluation,
•Caractéristiques de la cohorte,
•Dossiers CPP (Certificate of Pharmaceutical Product), ANSM
(Agence Nationale de sécurité du Médicament et des produits de santé), CNIL (Commission nationale de l’informatique
et des libertés).
5. L’évaluation clinique, évaluation en situation d’usage :
•Définition du référentiel d’évaluation,
•Obtention des autorisations CPP, ANSM, CNIL – Assurance,
•Mobilisation d’une cohorte,
•Évaluation de la valeur clinique en milieu médical,
•Évaluation de la valeur d’usage dans les conditions du déploiement.
Cendrine Cruzilles, Sous directrice Innovation et Partenariats, Conseil régional Île-de-France
La politique mise en place en faveur des espaces collaboratifs de travail et
de l’expérimentation.
“
„
C’est un mouvement en marche avec :
•Une augmentation de 83 % de création d’espaces entre février 2012 et février 2013,
•Au total 1 160 espaces référencés en Europe sur 2 490,
•Développement exponentiel du coworking depuis le premier espace créé dans la Silicon
Valley en 2005 (et en France la Cantine en 2008).
Exemple du NUMA*
Cet espace de coworking favorise l’innovation ouverte et collaborative dans les domaines du
numérique en Île-de-France.
Il est promoteur d’une approche plurielle et mixte de l’innovation ascendante, aide les entrepreneurs et innovateurs depuis l’émergence jusqu’aux problématiques de commercialisation et de diffusion de produits et services.
> Près de 40 000 personnes accueillies et environ 800 événements (en majorité gratuits et
ouverts au public sur toutes thématiques)
Les priorités de la Région Île-de-France sont :
•L’expérimentation, qui est le meilleur moyen pour identifier les
croisements,
•La mesure des conditions de diffusion, c’est-à-dire la capacité des publics à s’emparer de ces outils, et développer des
démarches itératives avec les usagers,
•Le renforcement des PME / ETI franciliennes en leur
permettant de tester de nouvelles offres et d’ouvrir des
marchés à de plus grandes échelles,
•Le développement de la capacité d’innovation des territoires,
•La promotion de l’innovation participative.
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Atelier 7
Forum
Quelques éléments de bilan :
•Sur les 30 projets soutenus, 11 sont opérationnels, les
autres seront ouverts au dernier semestre 2014 et premier semestre de 2015. 40 projets déposés à l’édition
2014,
•Des lieux qui évoluent : intégration dans des lieux existants (pépinières par ex.) : complémentarité,
•De nouveaux usages et services : Coworking + comaking /
fablabs – services complémentaires (domiciliation / restauration…),
•De nouveaux publics, de nouveaux besoins de mutualisation : logiciel de gestion, animation d’une communauté (cf. actions de la Fonderie).
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Les AAP « prototypes » pour créer des espaces de coworking adaptés et performants :
•Les projets viseront à prototyper des applications numériques, à expérimenter de nouveaux services numériques dans des conditions réelles d’utilisation, à explorer des
usages émergents induits par ces nouveaux services ou contenus numériques, à valider
un modèle économique, à tester sur le terrain des solutions technologiques innovantes,
etc.
•Les prototypes retenus et développés auront vocation à être présentés et expérimentés
durant le festival Futur en Seine de l’année n+1,
•Depuis 2008 :
- 71 projets sélectionnés,
- 5 Mc de subventions,
- Durée entre 7 et 10 mois,
- Budget global entre 66 Kc et 200 Kc par projet.
Il existe par ailleurs des appels à projets « Expérimentation in vivo et in situ de projets
innovants sur le territoire francilien » qui visent à :
•Crédibiliser les innovations auprès des investisseurs et assurer un retour sur investissement,
•Appréhender les méthodes et les données propres à des produits et services,
•Améliorer les produits et services grâce à une meilleure connaissance des impacts,
•Bénéficier d’une image positive vis-à-vis des consommateurs / usagers / habitants,
•Développer les compétences internes et motiver les équipes autour d’un projet aux valeurs fédératrices,
Depuis 2012, 61 dossiers ont été retenus pour un montant de 3,5 M c .
*
Plus d’informations sur www.numa.paris
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|Présentation d’expériences originales|
Animatrice
• Claudine PILTON – Directrice d’Aradel
Expérience 1 : Plastoil Diesoil, une solution pour
l’élimination des déchets plastiques du territoire Aurélien GARCIA, Consultant.
Avez-vous entendu parler du 7ème continent ?
Dans le Pacifique se forme actuellement une plaque équivalente en surface à deux fois la
France et composée exclusivement de… plastiques. La masse de plastiques sur les océans
est estimée à sept millions de tonnes. Face à ces chiffres alarmants, il est temps de trouver
des solutions. Aujourd’hui, seul 22 % des déchets plastiques sont recyclés, le reste est brûlé
ou stocké en décharge.
Plastoil1 Diesoil2 est à l’origine d’un procédé révolutionnaire visant à l’élimination des déchets plastiques. Déchets qui seront par la suite transformés en carburant. Le projet présenté dans le cadre du Forum des expériences est transposable (selon un certain nombre
de conditions) sur tous les territoires.
« Rendre possible l’élimination des déchets est le devoir de notre génération pour nos
enfants. »
Méthode. Il est à noter que les plastiques ne sont pas triés mais ils sont traités dans l’usine
tels quels et sont par la suite transformés en carburant3 utilisable pour les voitures, les
chaudières, etc. Le choix de ne pas travailler en laboratoire mais en usine a été fait dès le
commencement du projet.
Les usines sont autonomes en énergie : le gaz émanant des déchets va servir à faire fonctionner les chaudières. Les coûts liés à l’électricité et à l’eau sont équivalents à ceux d’une
habitation de particuliers.
Rendement de l’usine.
•Le rendement de l’usine est quasiment de 100 %. Pour une tonne de plastique, 1 000
litres de fioul sont produits,
•75 kilos de gaz sont réutilisés pour faire fonctionner les chaudières,
•75 kilos de charbon.
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Forum
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Le carburant diesel peut être directement utilisé pour :
•La génération de chaleur industrielle,
•La production d’électricité,
•Le carburant pour navires ou trains,
•La matière première pour raffineries,
•Les fours et incinérateurs,
•L’industrie chimique.
Il peut ainsi être envoyé en raffinerie pour être additionné à la
production.
Quels bénéfices ?
•La mise en décharge d’un déchet coûte 300 c par tonne.
•Dans un même temps une tonne à incinérer coûte 100 c à la collectivité.
Le gain réalisé par la collectivité, les retombées énergétiques et la création d’une énergie
stockable sont ainsi les 3 points forts de cette méthode.
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Expérience 2 : Mécaloire - Métalink, un écosystème industriel facilitateur d’accès entre les TPE - PME et la commande publique - Marie Céline
RASCLE, Directrice de Mécaloire.
Qu’est-ce que Mécaloire ?
Mécaloire est une association loi 1901 qui se situe en-dessous d’un pôle de compétitivité
et au-dessus d’un club territorial. Le territoire d’action est celui de la Loire / Haute-Loire.
L’entreprise se positionne sur la filière métallique, métallurgique, et englobe tous les échelons (du bureau d’étude à la peinture des pièces).
Mécaloire compte plus de 150 industriels adhérents, 80 % sont des TPE (moins de 10 salariés).
Ses principaux objectifs sont :
•Apporter, par tous moyens, à ses membres, toutes formes d’aides en vue de favoriser
leur développement économique,
•Accompagner ses membres vers les réseaux dits de niveaux supérieurs (pôles de compétitivité, clusters…),
•Développer directement ou par l’intermédiaire de ses membres des produits ou services
propres.
Comment ça marche ?
Les objectifs sont de :
1.Favoriser les rencontres entre les membres : développement du capital confiance,
2.Susciter les projets à développer ensemble,
3.Se développer et créer des alliances lorsque les projets sont viables.
De Mécaloire à Metalink.
Suite aux difficultés rencontrées par les TPE pour décrocher des
marchés publics, Mécaloire s’est dans un premier temps penché
sur cette problématique et a ensuite eu l’opportunité de remporter un marché de la ville de Saint- Etienne. A la suite de cela, le
Conseil d’administration de Mécaloire a décidé de donner naissance à une filiale SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle). En d’autres termes l’actionnaire de la SAS est Mécaloire, et
de ce fait tous les adhérents de Mécaloire sont actionnaires de Métalink.
Métalink est à 100 % une filiale de Mécaloire, qui compte 3 500 salariés et a un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros. Cette filiale à quatre domaines d’activités stratégiques :
•Les marchés publics hors urbains (Sncf, CEA, ville de Lyon),
•Le portefeuille de pièces (axe privé),
•Les biens d’équipement (axe privé),
•Le mobilier urbain (développement des actions).
Expérience 3 : Geocaching, les outils numériques pour une chasse au trésor Nicolas Villiers, Directeur de l’Office de Tourisme de Troyes.
L’Office de Tourisme de Troyes s’est intéressé aux jeux pour capter un plus large spectre de
touristes et notamment le tourisme familial.
Aujourd’hui, peu de choses sont faites pour les enfants. Pour cette raison l’OT4 a créé il y a
quelques années des livrets permettant aux enfants de découvrir le territoire sous forme
traditionnelle. Il s’en est vendu 12 000 exemplaires. Malgré le succès rencontré, cela n’était
pas suffisant, il fallait sortir de toute forme traditionnelle de jeu pour s’ouvrir à une autre
catégorie de jeu.
Le développement des TIC
Avec l’arrivée des bornes, des ordinateurs, consoles et mobiles, nous sommes tous utilisateurs de nouveaux supports, ce qui permet à l’OT de développer des jeux en réalité augmentée et plus interactifs.
Après un benchmarking auprès des pays étrangers, l’OT a découvert l’activité du Geocaching. Le terme « Geocaching» a été repris pour la première fois sur la liste de
diffusion Stash Hunt GPS par Mike Teague en 2000. La première cache a
été réalisée par Dave Ulmer, qui baptisa l’idée « Great American GPS
Stash Hunt » avec pour consignes : « Take some stuff, leave some
stuff5 ». Grâce à un GPS de randonnée ou un smartphone avec
l’application geocaching6, résolvez les énigmes et découvrez
les géocaches !
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Forum
Le Géocaching en quelques chiffres.
•+ 2 425 171 géocaches répertoriées dans 222 pays,
•100 000 caches en France, 4 000 en Champagne-Ardenne et 600 dans l’Aube,
•+ de 6 millions de géocacheurs passionnés.
Focus 1
|La spécialisation intelligente des territoires|
Animateur
• Matthieu Lacave, Directeur associé, Technopolis-ITD
Alors regardez autour de chez vous, une cache est peut-être
présente !!!
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Qu’est-ce qu’une cache ?
Problématique
Les caches sont réparties par taille et ont un intérêt pour les enfants car il est possible de
trouver un cadeau à l’intérieur. Le principe est de prendre un objet à l’intérieur et d’en laisser un en retour. Les caches permettent d’avoir une interactivité vis-à-vis des enfants. Il est
possible d’y laisser des objets de tous types.
En vue de la future programmation des fonds structurels 2014-2020, la Commission européenne attend que chaque Région de l’Union Européenne renouvelle sa stratégie d’innovation, et dans ce cadre, s’oriente vers une « spécialisation intelligente », pour une utilisation
des fonds structurels plus ciblée et plus efficace.
Les règles de bases.
•N°1 : Etre discret,
•N°2 : Penser aux géocacheurs suivants,
•N°3 : Signaler son passage sur le logbook (carnet de route interactif),
•N°4 : Replacer et dissimuler la cache,
•N°5 : Témoigner et partager son expérience sur le site geocaching.com.
Messages clés
Ces « Stratégies de Spécialisation Intelligente », ou S3, peuvent se définir comme une méthode d’analyse du territoire permettant d’établir un diagnostic partagé sur l’écosystème
régional d’innovation et de choisir des axes thématiques prioritaires de soutien.
La contribution de la communauté : clé de voûte des recherches !
Le Geocaching est ainsi un moyen ludique de divertir et faire découvrir son territoire aux
familles et aux passionnés.
Les retombées sont doubles :
•Le touriste passera un moment agréable et convivial, ce qui augmentera son attrait pour
le territoire,
•De son côté, le territoire travaillera sur de nouveaux produits et verra un nouveau type
de consommateurs arriver.
Vous pouvez voir ou revoir en vidéo le forum des expériences sur notre site internet
www.economie-territoriale.fr/rnet-le-forum-des-experiences.aspx
1
5
Nom des usines / 2 Nom du Groupe / 3 Sous la norme EN690 / 4 Office de Tourisme
« Prenez quelques objets, laisser quelques objets » / 6 Application disponible sur Google Play et l’App Store.
La S3 doit se voir comme un instrument permettant d’accompagner les changements structurels économiques à l’échelle d’une région.
Résumé des interventions
La notion de spécialisation n’est pas nouvelle. Dans les années 1980-90, l’apparition des
CRITT (Centres régionaux d’innovation et de transfert de technologie), des RDT (Réseaux de
diffusion technologique), puis des parcs technologiques, constitue une première dimension
régionale de la politique nationale de soutien à la recherche et de transfert technologique.
Longtemps, ces politiques françaises d’innovation semblent concentrer leurs efforts sur le
financement d’infrastructures, sans stratégie apparente. Ce n’est qu’avec les programmations récentes des fonds européens, en particulier FEDER 2007-2013, que la France mise
véritablement sur le renforcement de sa base scientifique, avec l’avènement des régions
comme chef de file des politiques économiques et d’innovation.
|45|
Focus 1
Deux lacunes cependant : les projets d’innovation sont
souvent loin du « marché » et les premières approches de
stratégies régionales d’innovation (2008-2009) manquent
de perspective au niveau international mais aussi par rapport aux tissus industriels régionaux. La S3 doit permettre
de combler ces carences, notamment par la mise en place
d’un cadre de concertation mieux établi.
En résumé, déclinée à l’échelle régionale, la « spécialisation intelligente » se définit comme
le processus par lequel chaque région peut trouver son avantage concurrentiel. Elle peut y
adosser une stratégie de développement singulière (logique de différenciation), adaptée aux
atouts et contraintes spécifiques de son territoire, en concentrant ses ressources sur les
domaines d’activités et les secteurs technologiques où elle détient un avantage comparatif
avéré sur une ou plusieurs chaînes de valeur internationales, et viser l’excellence.
|46|
La clé de réussite réside dans la connaissance affinée des acteurs industriels, des PME,
avec la mise en place des outils favorisant l’accès à de nouveaux marchés qui rentreront
dans les chaînes de valeurs au niveau européen.
Plutôt qu’un dogme théorique, nous pouvons noter qu’il s’agit davantage d’une méthodologie proposée, évolutive dans le temps, permettant de prioriser le soutien au niveau régional
des applications technologiques, à leurs usages, à leur fertilisation croisée, sur des marchés porteurs. La déclinaison de ces stratégies régionales d’innovation conditionne directement le fléchage des fonds FEDER 2014-2020.
Focus 2
|Le marketing territorial, simple outil de
promotion ou véritable aide à la décision ?|
Animatrice
• Annie CHANU - Consultante Connivence, Maître de conférences associé à l’IAE de Lyon.
Problématique
Les professionnels du marketing ont développé ces dernières années des démarches spécifiques à certains secteurs d’activités particuliers, avec notamment le marketing des services et plus récemment le marketing territorial. Ces démarches de marketing spécifiques
peuvent apporter des outils de gestion et de management efficaces pour les territoires,
dans un contexte international de plus en plus concurrentiel. Le marketing territorial reste
néanmoins un champ difficile à appréhender pour des publics non formés au marketing,
qui nécessitent quelques rudiments pour comprendre la démarche de marketing territorial.
Message clés
Le marketing territorial s’insère dans une démarche globale, itérative, permanente, évolutive, adaptée au monde contemporain et résolument orientée publics / clients du territoire.
Pour aller plus loin
Résumé
Les collectivités territoriales trouveront des opportunités en matière de financement. Fatalement une forme de compétition entre territoires s’installe, mais cela a aussi la vertu
d’inciter à l’instauration d’outils de dialogue. Même s’il semble que le cadre de concertation
actuel des régions n’implique que peu les territoires, des politiques intégratrices comme
les pôles de compétitivité, les grappes, permettent déjà un travail de coopération. Deux
rôles pour les collectivités sont à explorer : premièrement, favoriser les espaces d’expérimentation avec la présence de patrimoine public extrêmement utile, moteur d’innovation
et de spécialisation. (ex. : Axelera avec le Grand Lyon qui met à disposition des friches pour
tester des systèmes de dépollution) ; deuxièmement, la possibilité d’insérer des clauses
d’innovation dans les achats publics, véritables facilitateurs d’accès aux marchés pour les
entreprises.
Nous pouvons parler de marketing territorial lorsqu’un territoire (via ses institutions et ses
acteurs) utilise les outils du marketing afin d’étudier les marchés territoriaux en vue de
concevoir des offres adaptées aux utilisateurs de ce territoire.
Le marketing territorial permet de :
•Créer de la valeur ajoutée pour un territoire et ses offres en cherchant à mettre en avant
ses critères de différenciation,
•Optimiser la mise en marché des projets et des offres territoriales.
Il a ainsi une véritable valeur ajoutée puisqu’il permet entre autres :
•De faire le marquage du territoire,
•D’attirer de nouvelles populations,
•De fidéliser les entreprises,
•etc.
|47|
Focus 2
Focus 3
Le marketing territorial : au service du développement territorial…
Ce dernier s’opère sur 2 champs d’application :
•Le champ du projet avec le « marketing territorial de
projet » tel que Lyon Confluence1,
•Le champ de l’image ou « marketing territorial identitaire » avec la démarche Auvergne Nouveau Monde2.
|48|
|Réaliser un diagnostic économique de son
territoire|
Intervenant
• Didier TCHERKACHINE, Argo&Siloe
… Et au-delà de l’outil marketing, la finalité de l’action.
L’intervention s’appuyait sur l’expérience de la Communauté
d’agglomération du Pays Viennois, représentée par son Directeur de l’économie et de
l’emploi, Thomas Prieur.
Bien que cette finalité soit souvent oubliée et devrait nous obliger à nous reposer régulièrement les questions : Pour qui ? Pour quoi ? L’action est la raison d’être de la démarche, elle
lui donne du sens. Il est important de noter que tout développement territorial a d’abord et
avant tout pour « finalité » la qualité de vie des habitants du territoire et que toute activité
économique a d’abord et avant tout besoin des clients du marché.
Messages clés
La démarche reste une démarche classique dans sa forme et son déroulement via un diagnostic (partagé), une stratégie (décidée par les élus, enrichie par les professionnels) et un
plan d’action (coproduit par les acteurs). Il est important de ne pas minimiser le positionnement donné à son action.
En quelques mots, positionner un produit c’est chercher un créneau vacant, définir une
identité. Il est le fruit d’un processus volontariste pour établir un dispositif marketing, apportant une supériorité partielle par rapport à la concurrence.
En somme, le marketing territorial est une boîte à outils comprenant des outils méthodologiques, des techniques et bonnes pratiques permettant à un territoire, ou une destination,
de renforcer son attractivité
Pour en savoir plus
Afin d’avoir de plus amples informations sur ce focus riche en contenu, vous pouvez consulter le Powerpoint de l’animation sur notre site internet : www.economie-territoriale.fr/rnetles-focus-2014.aspx
1
www.lyon-confluence.fr / 2 www.auvergne-nouveau-monde.fr
Le diagnostic économique territorial est une analyse socio-économique du territoire, de ses
particularités, de ses atouts et faiblesses. Il s’appuie sur l’étude des données quantitatives
et qualitatives. Il vise à objectiver la situation socio-économique du territoire en privilégiant
une approche globale au-delà des seules données économiques, et à comprendre les enjeux
et les besoins d’évolution afin de guider les orientations stratégiques et les plans d’actions
en matière de développement économique.
Résumé de l’intervention
Un diagnostic territorial s’inscrit dans un contexte en évolution : réforme territoriale, mutations économiques, nouvelles approches avec le numérique qui mettent davantage l’usager
au cœur des projets, etc. Économie « positive », économie circulaire, économie de la fonctionnalité sont des concepts qui s’invitent dans la réflexion des territoires.
Didier Tcharkachine présente les différents enjeux d’un diagnostic territorial, dont la nécessité devient prégnante à certains moments clés vécus par le territoire : nouveau mandat
politique et nouvelles orientations stratégiques, préalable à la mise en place d’un nouveau
contrat territorial (exemple des SCoT), projets d’équipements…
Le diagnostic s’inscrit dans un processus itératif, permanent et continu.
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Des options et approfondissements sont possibles à travers des enquêtes auprès d’entrepreneurs, un benchmark avec d’autres territoires comparables, une approche par les « moteurs de développement » (analyse des flux de revenus).
Focus 3
Le diagnostic territorial, un processus itératif,
permanent et continu
Evaluation
Miseen
œuvreetsuivi
Diagnosticsocioéconomique
Projet de
développement
économique
Plansd’actionopérationnels
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Les facteurs clés de succès d’un diagnostic territorial reposent
sur la capacité des acteurs à bien inscrire le diagnostic territorial dans un processus conduisant à une prise de décision et à un
plan d’actions. Le croisement de regards différents sur les données
quantitatives, au travers d’entretiens qualitatifs, permet d’enrichir
le diagnostic. Il faut également considérer l’interaction qu’a le territoire
avec d’autres territoires et en analyser les flux. La prise en compte des flux
tout autant que des stocks est importante. Enfin, le diagnostic doit s’inscrire dans une démarche permanente, c’est un diagnostic « vivant ».
Orientations
stratégiques
Il permet de comprendre les enjeux et les besoins d’évolution en s’appuyant sur des données partagées avec les acteurs du territoire, mais aussi d’identifier les forces, faiblesses,
les menaces et les risques, mais aussi les leviers d’action, en vue de préparer la réflexion
sur les orientations stratégiques.
Exemple de plan de diagnostic territorial
1.Environnement général du territoire : situation géographique, lien avec les autres territoires, principales caractéristiques. Offre locale de soutien au développement économique
2.Diagnostic quantitatif : caractérisation socio-économique du territoire, approche d’ensemble et zooms thématiques
3.Diagnostic qualitatif : mise en relief des données quantitatives et avis des acteurs
4.Synthèse et problématique(s)
Une synthèse des points clés est rédigée en une page. La conclusion se présente sous
forme d’analyse AFOM (atouts, faiblesses, opportunités et menaces) et cohérence.
La (ou les) problématiques clés sont posées, ce qui est un préalable à la définition des
enjeux.
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Visites
Troyes la magnifique, visite guidée du cœur historique de la
ville.
Capitale historique de la Champagne, Troyes est par excellence
une ville à découvrir à pied, au gré de ses envies et de sa curiosité.
Espace Argence : lieu d’accueil des RNET 2014.
Désiré Argence, maire de Troyes de 1859 à 1870, a donné son nom à l’Espace Argence, centre de spectacles et
de congrès doté d’une salle de 3 000 places et de multiples
lieux de réunion.
Il occupe en partie la première gare de Troyes : on l’appelle alors «
l’Embarcadère ».
Les beaux bâtiments de briques et de pierres abritent ensuite un lycée jusqu’en 1979. Il n’en
reste aujourd’hui que le bloc central et deux pavillons d’entrée.
Le pôle culturel Argence comprend également le conservatoire de musique, de danse et de
théâtre de Troyes, dédié à Marcel Landowski (1915-1999), célèbre pianiste et compositeur,
artisan du renouveau de la vie musicale française.
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L’architecture résolument contemporaine de ses locaux contraste agréablement avec le
reste des bâtiments (entrée rue de la Paix).
La Maison de l’Outil de la Pensée ouvrière.
La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière est un lieu de transmission dédié à l’apprentissage. 10 000 outils répartis dans 61 vitrines en composent la partie muséale.
Un centre de ressources, ouvert au public, de 32 000 ouvrages anciens et contemporains
constitue aujourd’hui la deuxième bibliothèque technique de France.
Plus encore qu’un bel objet, l’outil est chargé du témoignage d’une vie d’homme, de maîtrise et de culture. Il est essentiel à l’observateur, au collectionneur ou encore au visiteur de
la Maison de s’interroger sur celui qui fut derrière l’outil, avant de s’interroger sur la
fonction de l’outil.
La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, en valorisant tous les
hommes et toutes les femmes de métier, valorise leurs savoirs,
leurs savoir-faire et leur savoir-être.
En flânant dans son cœur historique, affectueusement surnommé le « Bouchon » par les Troyens en raison de sa silhouette vue
d’avion, la ville vous propose de nombreuses découvertes : maisons
à pans de bois multicolores, hôtels particuliers Renaissance, patrimoine industriel réhabilité... toutes les époques sont représentées.
Mais Troyes c’est aussi, à quelques minutes du centre historique, des musées prestigieux et
originaux, des universités en plein essor, des petits restaurants à prix doux où déguster un
Champagne aubois encore méconnu... Une ville qui bouge où il fait bon vivre toute l’année
Pôle européen de centre de marques.
L’agglomération troyenne représente la plus forte densité de magasins d’usine d’Europe
et en est le centre historique. Elle en est également l’une des capitales sur le continent.
Les trois principaux pôles sont situés sur les communes de Saint-Julien-les-Villas et PontSainte-Marie.
A eux seuls, ils rassemblent plus de 300 boutiques sur plus de 90 000 m2 de surface de
vente.
Ils attirent plus de 4 millions de visiteurs par an, dont 3 millions en provenance de l’extérieur
du département de l’Aube, venus profiter d’alléchantes réductions d’un minimum de 30 %
sur l’habillement, les chaussures, le linge de maison, le matériel de bricolage, les ustensiles de cuisine, le petit électroménager…
Entreprise Devanlay/Lacoste.
Lacoste, fondée en 1933 par André Gillier et René Lacoste, est une entreprise française implantée à Troyes, spécialisée dans la confection de prêt-à-porter haut de gamme masculin
et féminin.
Le groupe Devanlay, produit la totalité des polos et chemises griffés Lacoste. Sur
le site de productions troyen de Devanlay, six hectares sont dédiés à la
confection en plein cœur de la ville.
Lacoste fait partie des rares entreprises qui produise encore
une partie de ses produits dans son pays d’origine alors que
les concurrents tel que Ralph Lauren ont choisi de délocaliser
toutes leurs productions vers la Chine ou autres pays à bas
coût
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Les pa
Partenaires institutionnels
•Communauté d’Agglomération Grand Troyes
•La Région Champagne Ardenne
Partenaires
•RNET
•Caisse des Dépots et Consignations
•Gérim / Juste à Côté
•CNER
•ARADEL
•Actedev
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L’org
Le Comité de pilotage
Les « Rencontres Nationales de l’Économie Territoriale » se tiennent depuis 1991. Longtemps organisées de façon informelle, les RNET se déroulaient au sein des collectivités
représentées dans le comité de pilotage (COPIL).
Bien qu’il faille toujours être membre du COPIL pour recevoir les Rencontres, le réseau s’est
davantage structuré ces dernières années. Ainsi, c’est en 2008 qu’a été créée l’association
le RNET (le Réseau National de l’Économie Territoriale) pour continuer à organiser cet
événement et en assurer la pérennité.
En adoptant ce statut, l’entité nouvelle se dote de nouveaux moyens, notamment ceux
de pouvoir assister intellectuellement, juridiquement, voire financièrement la Collectivité
organisatrice.
Le territoire hôte, qui accueille de fait la manifestation pendant deux jours et demi, peut
s’appuyer sur le comité de pilotage, composé d’une trentaine de personnes, notamment
pour traiter les questions de fond, la construction du programme et l’animation des
encontres.
Un investissement fort de la collectivité d’accueil
Le rôle des équipes du Grand Troyes et l’engagement des élus a été primordial dans la
réussite de ces rencontres notamment la prise en charge de tous les aspects d’accueil et de
logistique : visites, gestion des lieux d’hébergements, déplacements…
Le Réseau National de l’Economie Territoriale, un appui pour la collectivité
d’accueil
L’association bénéficie du concours de la Caisse des Dépôts et Consignations, du Conseil
National des Economies Régionales (CNER) qui accueille son siège social et d’Aradel qui
assure son secrétariat.
Les membres de l’association se fixent deux objectifs :
• Animer ce réseau professionnel national ;
• Accompagner la collectivité d’accueil dans l’organisation annuelle des « Rencontres
Nationales ».
Pour l’édition 2014, l’association s’est impliquée à travers le comité de pilotage dans
l’élaboration des contenus, la recherche des intervenants.
Ses membres assurent pendant les rencontres, les animations des ateliers, tables rondes,
focus d’experts, forum des expériences, café des développeurs…
L’association a également pris en charge la communication.
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014
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Les ch
Les chiffres de l’organisation
• 140 inscriptions,
• 1 table ronde,
• 7 ateliers,
• 3 focus d’experts,
• 1 lieu d’accueil et 4 visites dont la Maison de l’Outil et de la pensée ouvrière.
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La ville d’Aubagne / la ville de Montreuil / la ville de Bar le Duc / la ville de La Rochelle /
la C.C. de Bourg en Bresse /la ville de Saint-Brieuc / la ville d’Arles / la ville de Vichy /
la ville d’Evreux / la C.A. Sicoval-Labège / Chambéry-Métropôle / la ville de Saint Denis /
la C.A. Artois Comm. / la C.A. de Saint-Brieuc / le Grand Lyon / la C.A. Dracénoise de Draguignan / le RNET et le CNAM à Paris / la C.A. de la Carène Saint Nazaire / la C.A. du Grand
Roanne / la C.A. de Vichy Val d’Allier / le Département de la Drôme à Suze la Rousse / la
Communauté d’Agglomération Grand Troyes.
Répartition des participants par sexe
Béthune-Bruay
59% d’hommes et 51% de femmes
Répartition par provenance géographique :
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66 % des participants sont issus de 3 régions :
• Ile de France : 34 %
• Champagne-Ardenne : 33 %
• Rhône-Alpes : 25 %
Les motivations pour participer aux RNET (issues des questionnaires d’évaluation) :
• Echanges.
• Découverte d’expériences, de nouvelles pratiques.
• Réseau.
• Les thématiques.
Evreux
Paris
Saint-Brieuc
Saint Denis
Montreuil
Bar-le-Duc
Troyes
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Saint-Nazaire
Vichy
La Rochelle
Roanne
Bourg-en-Bresse
Le Grand Lyon
Chambéry
Suze-la-Rousse
Labège
Arles
Aubagne
Draguignan
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Revue
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L’EST ECLAIR, LE 08/07/2014 Centre-­‐ville : la reconquête fragile Le Réseau national de l’économie territoriale, l’association des développeurs publics, s’est penché à Troyes sur la reconquête des centres-­‐villes. Une équation complexe. périphérie, c’est sur ce qui va le différencier. « La il faut « en faire la priorité » et insister
un peu supérieure, c’est aussi la amme g
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ille, le mass-­‐market. Au centre-­‐v
Stanislas Cebron de e boutiques un peu à part », poursuit
présence de créateurs, d’artisans, d
l’Isle. |58|
Troyes, il y a quinze ans, c’est un centre-­‐ville qui s’était paupérisé, qui s’était banalisé »,rappelle Dominique Boisseau, adjoint au maire de Troyes chargé de l’aménagement de la cité et artisan de la transformation du centre-­‐ville de Troyes depuis 1995. Le bouchon comptait alors 7 000 habitants contre 20 000 en 1958. « Notre centre-­‐ville était totalement investi par la voiture, l’espace public était dégradé », poursuit Dominique Boisseau devant la centaine de fonctionnaires territoriaux participant fin juin aux Rencontres nationales de l’économie territoriale qui se sont tenues à l’espace Argence de Troyes. Architecturalement, la réussite de Troyes ne fait aucun doute. « Troyes, la superbe ! », s’enthousiasme même Paul de Brem, l’animateur de la table ronde. Il fait défiler les photos de Troyes avant et après rénovation, dont le symbole reste la façade du Prisunic devenu Monoprix. Aujourd’hui, cela suffit-­‐il à garantir la reconquête de son centre-­‐ville ? « La France, c’est le pays des hypermarchés, rappelle Stanislas Cebron de l’Isle du cabinet Bérénice. 75 à 80 % des dépenses des ménages se font en dehors du centre-­‐ville. C’est une spécificité française ». Pour réussir commercialement la redynamisation de son centre-­‐ville, Maintenir la centralité du centre-­‐ville leur programme dès geurs comme Apsys intègrent dans Une exigence que les grands aména
aît ne pas avoir directeur du développement, reconn
le départ. Mathieu Babinet, son 7 000 à 8 000 m2 vient que sur des programmes de de« formule magique ». Lui qui n’inter
s enseignes qu’il rcial. Le
nce « très fine » du tissu comme
s’appuie toujours sur une connaissa
Une alchimie en place et se compléter entre elles. celles ter complé
t doiven
venir fait des habitants, il é intrinsèque du centre-­‐ville. « Il faut complexe qui repose aussi sur l’activit
nu, notamment la centralité du centre-­‐ville soit mainte
faut aussi que tout ce qui fait la -­‐il. oursuit
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ublics présence des services p
Un manager fort faisait la « une » du redressé alors que sa décrépitude À Mulhouse, où le commerce s’est racheté la maison transformée en aménageur. Elle a ent carrém
s’est Ville la local, journal
ommercial avec huit rt d’un Casa, et en a fait un centre c
Engelman, une friche après le dépa
cellules. ement sur t défaut et ça a permis un effet d’entraîn
Elle y a installé les commerces qui faisaien
à la vigilance cance a été réduit de 34 %. Le tout grâce
le reste du commerce. Le taux de va
encontres, a expliqué Frédéric Marquet qui, présent aux r
de son « manager du commerce », rçants et cherche à séduire les comme
ses fois la à motive
il comment, en permanence, enseignes nationales. t… voilà Internet. t aujourd’hui souvent trop élevés e
Suffisant ? Pas toujours. Les loyers son
menacer tous ses , sans loyers et sans stocks, vient La plus grande boutique du monde
utilitaire, c’est achat eu Babinet. Si c’est pour un efforts. « C’est un défi, reconnaît Matthi
expérience aux efficace Il faut donc proposer une plus s toujour
sera rnet qu’Inte
certain
, offrir encore plus de service. » consommateurs, créer une émotion
pour offrir cette est mieux armé que la périphérie qu’il c’est ville, La chance du centre-­‐
témoigne Frédéric « C’est un vrai travail jour et nuit, savoir. faire le à Reste n. émotio
sur les réseaux t. S’appuyer sur la presse locale, Marquet. Il faut communiquer partou
rie communiquent centres commerciaux de périphé
sociaux. Tout est important. Les construire l’image du e naturellement. Face à cela, il faut massivement. Ils travaillent ensembl
centre-­‐ville ». Bruno DUMORTIER L’Est Eclair - 8 juillet 2014
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Program
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Les 24èmes Rencontres Nationales
de l’Économie Territoriale
auront lieu
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Valorisation de
l’action économique
locale - Et si les services
économiques n’étaient
pas là !
À Cognac
les 10, 11 & 12 juin 2015
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