Plan de cours - Département de philosophie

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Titre du cours : Descartes
Code du cours : PHI4012 – 50
Local : N-M350
Session : Automne 2009
Horaire : 9h30 – 12h30
Responsable : Alexandra TAVARES TORERO-IBAD
Bureau : W-5011 (uniquement sur rendez-vous)
Téléphone 1 : 514-987-3000 # 0384
Téléphone 2 : 514-987-3000 # 57173
Courriel 1 : [email protected]
Courriel 2 : [email protected]
I. PLAN DE COURS
II. ÉVALUATION PROPOSEE
III. CALENDRIER
IV. BIBLIOGRAPHIE
V. INDICATIONS METHODOLOGIQUES : L’EXPLICATION DE TEXTE
I. PLAN DE COURS
I.1. Description du cours selon l’annuaire
Étude globale de la pensée de Descartes et de son influence déterminante sur le cours de la
philosophie occidentale, de manière à apprécier l'essentiel de son apport.
I.2. Contenu du cours
Ce cours se propose d’introduire à la philosophie de Descartes en s’attachant au projet cartésien
de refondation de la philosophie, puis au système construit sur ces nouvelles bases, et qui donne
une place centrale à une physique (science de la nature) radicalement nouvelle.
Comme « toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc
est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se
réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale » (Lettre-préface de
l’édition française des Principes de la philosophie, 1647), nous suivrons le parcours qui conduit
de la métaphysique, fondement de la physique, à la physique, cœur de la philosophie, pour
aboutir à la morale, fruit de la physique.
Nous étudierons plus particulièrement le Discours de la méthode, les Méditations métaphysiques,
la physique des Principes de la philosophie, les Passions de l’âme et la Correspondance de
Descartes avec la Princesse Élisabeth.
Descartes (PHI4012 – 50) – Automne 2009 – Alexandra Tavares Torero-Ibad
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II. ÉVALUATION PROPOSEE
II.1. Les travaux
Ce cours met l’accent sur la maîtrise de l’explication de texte.
La méthodologie de l’explication de texte est régulièrement travaillée collectivement pendant les
séances.
Les travaux évalués consistent en trois explications de texte, les deux premières réalisées chez
soi, la troisième réalisée en classe.
II.2. Barème
Les deux explications de texte réalisées chez soi comptent chacune pour 30 % de la note finale
(soit 60 % au total).
L'explication de texte réalisée en classe compte pour 40 % de la note finale.
II.3. Critères d’évaluation
Les critères principaux sont le niveau d’approfondissement, la rigueur de la démarche de
réflexion, la finesse des analyses, le degré d’explication des raisonnements, l’habileté et
l’efficacité avec lesquelles sont exploitées des connaissances précises, et enfin la clarté et la
précision de la formulation.
Descartes (PHI4012 – 50) – Automne 2009 – Alexandra Tavares Torero-Ibad
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III. CALENDRIER
Semaine Cours et lectures
Travaux
1
Introduction 1: la conception cartésienne de la philosophie.
Lectures: Lettre-préface de l'édition française des Principes de la
Philosophie.
Méthodologie de l'explication de texte.
2
Introduction 2: se préparer à philosopher.
Lectures: Discours de la méthode I à III.
3
La métaphysique, au fondement de la physique – 1
Lectures: Discours de la méthode IV; Méditations métaphysiques.
4
La métaphysique, au fondement de la physique – 2
Lectures: Discours de la méthode IV; Méditations métaphysiques.
5
La métaphysique, au fondement de la physique – 3
Lectures: Discours de la méthode IV; Méditations métaphysiques.
6
La physique, au cœur de la philosophie – 1
Remise du
Lectures: Discours de la méthode V et VI; Principes de la devoir 1
philosophie.
7
Conférence de Delphine Kolesnik-Antoine (Maître de conférences
à l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de
Lyon):
La correspondance entre Descartes et la Princesse Élisabeth.
Lectures: La correspondance avec Élisabeth (au moins les lettres
entre 1643 et 1646); Les passions de l'âme.
8
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9
La physique, au cœur de la philosophie – 2
Lectures: Discours de la méthode V et VI; Principes de la
philosophie.
10
La physique, au cœur de la philosophie – 3
Lectures: Discours de la méthode V et VI; Principes de la
philosophie.
11
La morale, fruit de la physique – 1
Lectures: Les passions de l'âme.
12
La morale, fruit de la physique – 2
Lectures: Les passions de l'âme.
13
La morale, fruit de la physique – 3
Lectures: Les passions de l'âme.
14
Conclusion
15
Remise du
devoir 2
Devoir 3 sur
table
3
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IV. BIBLIOGRAPHIE
Lectures indispensables (textes du recueil):
Le Discours de la méthode
Les Méditations métaphysiques
Les Principes de la philosophie, II 1-53 et 64, III 1-68, IV 199-207
Les passions de l'âme
La correspondance de Descartes avec la Princesse Élisabeth (au moins les lettres entre 1643 et
1646)
Compléments bibliographiques:
Textes de Descartes
Œuvres complètes, publiées par Charles Adam et Paul Tannery, Cerf, 1897-1913, révisée par B.
Rochot et P. Costabel, Vrin-CNRS, 1964-1974, 11 volumes ; réédition de 1996 en petit
format. [Volumes I à V : Correspondance ; volume VI : Discours de la méthode et Essais,
avec la traduction latine du Discours par Etienne de Courcelles ; volume VII : Meditationes
et Objections et Réponses en latin ; volume VIII-1 : Principia philosophiae ; volume VIII2 : Epistola ad Voetium, Lettre apologétique, Notae in programma ; volume IX-1 :
Méditations et Objections et Réponses en français ; volume IX-2 : Principes en français ;
volume X : Physico-mathematica, Compendium musicae, Regulae ad directionem ingenii,
Recherche de la vérité, supplément de correspondance ; volume XI : Le monde, Description
du corps humain, Anatomica, Varia].
Correspondance, publiée par Ch. Adam et G. Milhaud, PUF Alcan, 1936-1963, 8 vol.
Œuvres et lettres, édition d’André Bridoux, NRF Gallimard, La Pléiade, 1953.
Œuvres philosophiques, textes établis, présentés et annotés par Ferdinand Alquié, Classiques
Garnier, Paris, 1963-1973, 3 tomes [tome I : 1618-1637 ; tome II : 1638-1642 ; tome III :
1643-1650].
L’Entretien avec Burman, édition, traduction et annotation par J.-M. Beyssade, PUF, Epiméthée,
1981, suivi de « RSP ou Le monogramme de Descartes ».
Règles utiles et claires pour la direction de l’esprit dans la recherche de la vérité, traduction
selon le lexique cartésien et annotation conceptuelle par Jean-Luc Marion, à partir du texte
critique de G. Crapulli (Nijhoff, La Haye, 1966), avec des notes mathématiques de P.
Costabel, Martinus Nijhoff, 1977.
Index des Regulae ad directionem ingenii…, par J.-L. Marion et J-R Armogathe, Ed. dell’Ateneo,
Rome, 1976.
Regulae ad directionem ingenii, notice de H. Gouhier, Vrin, 1965.
Regulae ad directionem ingenii, edition par G. Le Roy, Boivin, 1933.
Le Monde, L’Homme, introd. de Annie Bitbol-Hespériès, textes établis et annotés par Annie
Bitbol-Hespériès et Jean-Pierre Verdet, sous la dir. de Thierry Marchaisse, Seuil, Sources
du savoir, Paris, 1996.
Discours de la méthode, commentaire d’Etienne Gilson, Vrin, 1926, 2e édition.
Discours de la méthode suivi de La Dioptrique, annotations et présentation de Frédéric De
Buzon, Gallimard, Folio Essais.
Discours de la méthode, introduction de J-F Revel, Commentaires de J-M Beyssade, Livre de
poche, 1973.
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Méditations métaphysiques, édition de G. Rodis-Lewis, Vrin, 1978.
Méditations métaphysiques, édition de F. Khodoss, PUF, « Les grands textes », 1970.
Méditations métaphysiques, édition de M. et J-M Beyssade, Garnier Flammarion, 1979 et 1992.
Méditations métaphysiques/Meditationes de prima philosophia/Méditations de philosophie
première, Le livre de poche, Paris, 1998.
Passions de l’âme, édition de G. Rodis-Lewis, Vrin, 1970.
Passions de l’âme, édition de J-M Monnoyer, Gallimard, Tel, 1988.
Lettres à Regius et Remarques sur l’explication de l’esprit humain, édition bilingue présentée par
G. Rodis-Lewis, Vrin, 1959.
Correspondance avec Arnauld et Morus, édition bilingue présentée par G. Rodis-Lewis, Vrin,
1953.
Lettres, textes choisis par M. Alexandre, PUF, « Les grands textes », 1954.
Correspondance avec Élisabeth et autres lettres, par J.-M. Beyssade, GF Flammarion, Paris,
1989.
Sur Descartes
BITBOL-HESPERIES, Annie, Le Principe de vie chez Descartes, Vrin, Paris, 1990.
BOULAD-AYOUB, Josiane; VERNES, Paule-Monique, La révolution cartésienne, PUL,
collection Mercure du Nord, 2007.
CAVAILLE, Jean-Pierre, Descartes. La fable du monde, EHESS / Vrin, Paris, 1991.
DE BUZON, Frédéric ; CARRAUD, Vincent, Descartes et les « Principia » II. Corps et
mouvement, PUF, Philosophies, Paris, 1994.
GARBER, Daniel, Corps cartésiens. Descartes et la philosophie dans les sciences, traduit de
l’anglais par Olivier Dubouclez, PUF, Epiméthée, Paris, 2004.
GUENANCIA, Pierre, Descartes, Bordas, collection Philosophie présente, Paris, 1986.
KAMBOUCHNER, Denis ; DE BUZON, Frédéric, Le vocabulaire de Descartes, Ellipses,
collection “Vocabulaire de”, 2001.
KOLESNIK-ANTOINE, Delphine ; DRIEUX, Philippe, Les passions de l'âme, première partie,
Descartes, Ellipses, collection « Philo-textes : texte et commentaire », Paris, 1998.
KOYRÉ, Alexandre, Entretiens sur Descartes (in Introduction à la lecture de Platon), Paris,
Gallimard, 1962.
RODIS-LEWIS, Geneviève, L’œuvre de Descartes, Vrin, Paris, 1971, 2 volumes.
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V. INDICATIONS METHODOLOGIQUES : L’EXPLICATION DE TEXTE1
Ce qu’est expliquer un texte philosophique
L’objectif de l’explication de texte est de penser méthodiquement un problème à partir de la
façon dont un texte le constitue et l’éclaire tout à la fois.
Il faut s’attacher à dégager :
(1) l’objet du texte, c’est-à-dire le thème dominant qu’aborde l’auteur,
(2) la thèse dominante du texte, c’est-à-dire la position que l’auteur adopte par rapport au
thème abordé,
(3) le problème posé, en se demandant de quelle question cette thèse est la réponse,
(4) la situation du texte, en se demandant pourquoi ce problème et non un autre est traité
dans le texte étudié, et enfin
(5) les enjeux du texte, c’est-à-dire les motivations qui rendent nécessaire et légitime le
traitement du problème abordé.
Les lectures du texte
L’étude du texte met en œuvre plusieurs niveaux de lecture.
(1) La première lecture consiste dans la saisie globale du sens immédiat du texte ; elle
privilégie le tout sur les parties, et embrasse le mouvement d’ensemble de l’argumentation.
(2) La deuxième lecture consiste dans la saisie des énoncés fondamentaux du texte, pour
dégager la thèse générale du texte, puis mettre en évidence le problème dont la thèse est la
solution.
(3) La troisième lecture entre plus avant dans le détail du texte en cernant les notions et les
concepts centraux du texte, dont il faudra fournir la définition.
(4) La quatrième lecture pénètre dans l’argumentation proprement dite,
(a) en repérant la fonction de chaque élément argumentatif,
(b) de façon à pouvoir dégager la structure argumentative globale du texte autour de
laquelle s’organisera l’explication.
La rédaction de l’explication de texte
L’introduction
Sa fonction est double :
a. Justifier le caractère philosophique du texte à expliquer, en exposant la nécessité et la
pertinence du problème qui s’y trouve posé.
L’introduction présente
(1) Le thème du texte (ce dont il est question),
(2) le problème posé (ce qui fait question),
(3) la situation du texte, et notamment du problème posé dans l’œuvre (l’origine et le
statut de ce qui fait question),
(4) la position philosophique défendue sur ce problème, ou la thèse (la réponse à ce
qui fait question),
1
Ces conseils sont extraits de l’ouvrage d’Olivier TINLAND, Guide de préparation au CAPES et à
l’Agrégation de philosophie, Ellipses, Paris, 2002, pp. 23-40.
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(5) les enjeux du texte (ce qu’impliquent le problème posé et la réponse à ce
problème).
b. Présenter brièvement sa structure argumentative.
Une telle présentation comporte deux volets distincts :
(1) chaque moment du texte doit d’abord être exposé selon la fonction qu’il occupe
dans l’argumentation (= énoncer ce que fait l’auteur),
(2) puis selon son contenu thématique propre, lequel reste toujours subordonné à la
structure argumentative (= énoncer ce que dit l’auteur).
Le corps de l’explication
a. L’explication doit suivre les contours de l’argumentation, en épousant la logique interne
du texte. Elle se conforme à la structure présentée en introduction, tout en opérant de
constants allers et retours afin de donner une certaine continuité à l’interprétation.
b. Pour manifester cette continuité, il convient, à chaque étape de l’explication
(1) de présenter le statut et la fonction du passage que l’on va expliquer ;
(2) dès lors, on peut expliquer le passage proprement dit ;
(3) pour finir, chaque segment de l’explication doit comporter une synthèse
permettant de faire le point, de préciser ce qui s’est dégagé de l’explication puis de
mesurer ce qui fait encore défaut pour comprendre le texte, et que le reste du texte doit
nous apporter.
Un tel procédé permet de saisir la nécessité de la progression de l’explication en établissant
un lien serré entre les différents moments du texte.
c. L’ordonnancement plus détaillé de l’explication est déterminé par l’étudiant. Rappelons
quelques règles générales.
(1) Une place considérable doit être accordée dans l’explication à la définition des
notions centrales, ainsi qu’à la saisie précise et exhaustive du sens proprement
spéculatif des concepts mis en jeu dans le texte. Expliquer un texte revient en premier
lieu à assigner un sens précis à chaque terme rencontré dans l’explication.
(2) L’essentiel de l’explication doit consister dans l’élucidation du sens des énoncés
philosophiques exposés dans le texte. Les définitions, importantes, ne valent qu’en
tant qu’on les insère dans une procédure explicative plus vaste prenant en compte le
sens des propositions qui contiennent les termes définis.
(a) De telles propositions doivent d’abord être saisies selon leur forme la plus
extérieure, c’est-à-dire leur forme grammaticale. Il peut être utile d’ailleurs de
retraduire la forme de la proposition sous une forme simplifiée ou même
schématique, afin de s’approprier le mouvement de pensée déployé par l’auteur.
(b) Dès lors, on est en mesure de faire ressortir le contenu de la proposition,
notamment en lui opposant le contraire d’elle-même : une thèse philosophique
vaut tout à la fois en elle-même et par ce à quoi elle s’oppose. Il s’agit de mieux
discerner la véritable originalité et portée de ce qui est exprimé.
(c) L’étape suivante complète cette mise en perspective de l’énoncé en
confrontant celui-ci à l’ensemble des énoncés du texte, particulièrement ceux qui
le précèdent et qui par cette préséance en conditionnent le sens.
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(3) L’ultime étape consiste à mettre les énoncés du texte en regard de l’œuvre entière.
On peut également mobiliser des thèses concurrentes ou inspiratrices émises par
d’autres philosophes faisant partie du contexte intellectuel de l’auteur.
La conclusion
Elle comporte deux versants.
a. Tout d’abord, la conclusion doit être le lieu d’aboutissement des petites synthèses
effectuées à la fin de chaque étape explicative : elle doit être la synthèse ultime, dans
laquelle se trouve exposée l’interprétation finale que l’on propose du texte. L’important est
de rassembler l’ensemble de ce qui a été avancé dans un bilan concis et clair.
b. Par ailleurs, la conclusion peut comporter la mention de problèmes impliqués par
l’argumentation du texte, mais restant en suspens. Il est alors bienvenu d’indiquer les
ouvrages ou les textes dans lesquels de tels problèmes seront traités. On peut également
signaler la portée du texte pour l’histoire ultérieure ou encore d’éventuelles influences sur
d’autres auteurs.
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