« capitalisme, libéralisme,altermondialisme », Jeudi 24 Avril 2008, Caudan (56) 1
Colloque
Jeudi 24 Avril 2008, Caudan (56)
« capitalisme, libéralisme,altermondialisme »
Organisé par :
le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants)
Publication du Groupe FUTUROUEST dans le cadre
de la revue futurWest.
3 Bd Cosmao Dumanoir F-56100 Lorient
contact@futurouest.com
www.futurouest.com
www.cjd.net
Développer
un libéralisme responsable
Propositions
du CJD
dans le cadre des
élections 2007
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Introduction de Liam Fa u c h a r d
Contribution de Valérie Ch a r o l l e s
Quelle économie pour le 21ème siècle
Développer un libéralisme responsable
Proposition du CJD, 2007
Compte-rendu des débats
Statistiques
Sondage
35
Contribution de cloture
de Jean-René Du f i e f (CJD Bretagne)
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Ordem e Progresso
Si j’ai intitulé mon introduction à ce colloque « Ordem e
Progresso », cest parce que je me suis interrosur le fait
de savoir si le Brésil était un exemple, une sorte de combina-
toire, pour les questions que nous allons abordées
cet après- midi.
Contrairement aux apparences, le Brésil n’est pas un pays
de « bric et de broc ». Je fais allusion ici au terme BRIIC qui
désigne les cinq pays émergents les plus représentatifs
et les plus forts économiquement dans la mondialisation :
Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine ; le Brésil étant classé
de nos jours au huitième rang mondial en terme de P.I.B. ab-
solu.
Assurément le Brésil est un pays capitaliste, en tout cas
il correspond aux caractéristiques mises en avant par Im-
manuel Wallerstein dans son ouvrage sur les Economies
Monde dont nous nous sommes inspiré pour présenter les
contenus du Colloque de ce jour dans la plaquette.
Capitalisme que l’on a crit si souvent comme moribond
et qui n’en nit pas de rebondir de siècle en siècle, ce qui
m’amène à penser que le Développement soutenable (Déve-
loppement durable, en français) est peut être le dernier ava-
tar qu’il a inventé pour se reproduire et perdurer. Mais ceci
n’est pas le sujet qui nous rassemble ...... quoique, comme
aurait dit Raymond Devos.
Introduction
de Liam Fa u c h a r d
Le capitalisme en bat, il va en être question avec Valérie
Ch a r o l l e s qui est l’auteure d’un livre « Le libéralisme contre
le capitalisme » qui a circulé au sein du Groupe FUTUROUEST
et qui est pour beaucoup dans la gestation de ce colloque
tant le titre et les contenus nous ont interpellé.
Et puis le Brésil, c’est aussi le Pays du Psident Lula dont on
peut se demander, alors qu’il est dans son second mandat,
s’il n’est pas un peu magicien. En effet, depuis six ans, sous
son impulsion et avec des réticences ici et des impatien-
ces là, le Brésil a su trouver un équilibre entre son insertion
dans l’économie mondiale, le tablissement des équilibres
financiers notamment le remboursement de sa dette par
anticipation ce qui lui redonne des marges de manœuvre
-, et la mise en œuvre de programmes sociaux significatifs
que ce Pays n’avait plus connu depuis un demi-siècle et la
présidence de Kubitschek.
Et puis, le Brésil ce sont les premiers forums sociaux de Por-
to Alegre et l’émergence sur la scène mondiale médiatique
de lAltermondialisme.
Et si le Libéralisme n’avait pas d’avenir, que deviendrait le
Brésil ? Guillaume Duval, auteur d’un ouvrage éponyme af-
firmatif nous entraînera sur cette piste où, inévitablement
nous rencontrerons le Libéralisme ... et peut-être autre
chose.
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On est par ailleurs sensible à la façon dont léconomiste
Amartya Sen aborde les problèmes de la pauvreté et du -
veloppement.
Dépassant lopposition entre libers formelles et libers
elles, il évoque des formes de « libers concrètes », met-
tant à disposition des gens la possibilité de réaliser « ce
qu’ils peuvent raisonnablement souhaiter et qu’ils ont rai-
son de vouloir souhaiter ». Selon lui le système actuel d’ac-
cumulation indéfinie des richesses au profit des proprtai-
res du capital ne peut que conduire à la ruine de tous.
Certes. Certes.
Mais alors, comment trouver, non seulement les moyens de
le changer, mais encore de
définir par quoi le remplacer ...
De ce point de vue, l’Altermondialisme reste en panne de
corpus transformateur, étant apparu jusqu’à maintenant
plutôt comme un mouvement « contre » mais sans réelle-
ment proposer d’alternative construite, à moins que jai ra
un chapitre ...
Enfin, Thomas Chaudron, pour sa partie, nous entraînera
dans la réflexion produite en 2007 par le poil à gratter du
patronat français, le Centre des Jeunes Dirigeants, sur le
thème d’un (je n’ose pas dire du) Libéralisme responsable.
Cette responsabilité pourrait être celle du Brésil avec sa de-
vise nationale Ordem e Progresso « Ordre et Progrès » qui
pourrait être une combinatoire du futur en un subtil alliage
mêlant le dynamisme du progrès et les nécessaires appuis
de règles communément acceptées.
Je ne peux pas répondre à la place du Brésil que je me suis
permis d’inviter dans cette introduction mais gageons que
sur toutes les questions soulevées par ce Colloque nous de-
vrions en savoir un peu plus dans quelques heures.
Bons débats à tous.
Liam Fa u c h a r d
Avril 2008.
« capitalisme, libéralisme,altermondialisme », Jeudi 24 Avril 2008, Caudan (56) 5
Peut-on opposer à un capitalisme anti-libéral qui nous gou-
vernerait de fait un libéralisme anti-capitaliste qui nous
permettrait de nous réapproprier l’économie ? A priori, cette
question a de quoi surprendre les français, largement habi-
tués au discours antilibéral qui domine la scène publique. Et
pourtant, elle mérite d’être prise au rieux ; il se pourrait
en effet que l’altermondialisme se trompe en désignant
prioritairement le libéralisme comme ennemi et non le ca-
pitalisme, en faisant l’amalgame entre ces deux termes et
en refusant finalement de voir ce qui les sépare. C’est en
tous cas la thèse que j’ai voulu défendre dans le libéralisme
contre le capitalisme .
Cette thèse part d’un triple constat sur léconomie contem-
poraine quelle confronte avec la théorie libérale des origi-
nes.
Le travail est a priori la référence cardinale de nos sociétés,
mais, si l’on y regarde de plus près, cette position morale ne
trouve pas sa traduction dans les règles qui font fonctionner
l’économie au quotidien : dans les comptes des entreprises,
le travail n’a tout simplement pas de valeur. Les résultats
des entreprises sont en effet établis dans la perspective
de celui qui apporte ses capitaux, le « capitaliste », et en
aucun cas dans celle du salarié. Le travail figure en consé-
quence dans les charges des entreprises et non pas dans
les valeurs qui constituent leur patrimoine. Selon le bilan qui
s’appelle d’ailleurs compte de capital, seul le capital crée de
la valeur.
Or, cette situation n’est pas un héritage du libéralisme : son
théoricien fondateur, Adam Smith, pose au contraire dès les
Contribution
de Valérie Ch a r o l l e s
premiers mots de l’introduction de la Richesse des nations
que le travail est la source de toute richesse en économie
et poursuit ainsi « la plus sacrée et la plus inviolable des
propriétés est celle de son propre travail, parce quelle est
la source originaire de toutes les autres propriétés ». L’ab-
sence de pouvoir du salarié face à l’actionnaire est le fruit de
normes comptables qui se sont sédimentées bien avant que
le libéralisme ne soit inventé : le capitalisme a largement
précédé le libéralisme et il constitue toujours la perspective
dans laquelle sont orientés les comptes des entreprises.
De fait, ce sont ces principes qui poussent les chefs d’entre-
prises à réduire le poids de leur masse salariale et à fonder
leurs espoirs de gains sur les marchés financiers. Les règles
comptables sont pourtant en décalage avec une « économie
de la connaissance » de plus en plus clairement fondée sur
l’innovation et la créativité, sur le « capital humain ». Mais
cette contradiction n’est relevée que dans des cas très par-
ticuliers : les joueurs de football, que leurs clubs cherchent
à comptabiliser dans leur richesse, les traders et les chefs
d’entreprises dont la valeur se matérialise par des revenus
dont les montants suscitent désormais la polémique, ou en-
core le « goodwill » parfois établi par les banques conseils
pour valoriser les sociétés au moment de leur vente.
Véritable grammaire de l’économie, la comptabili recèle
ainsi la nature réelle de nos économies, puisque c’est elle
qui xe ce qui est une perte ou un profit dans l’entreprise.
Cest en quelque sorte le disque dur de léconomie au quoti-
dien, un disque dur qui place la sphère financière au centre
du dispositif économique, en contradiction avec la théorie
libérale et avec la réalité profonde des mécanismes de créa-
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