Cours seconde - Thème 1 - cours 3 Information génétique, parentés et biodiversité I- L’information génétique des cellules eucaryotes : RAPPELS : Une cellule est capable de maintenir ses caractéristiques morphologiques et fonctionnelles grâce aux informations génétiques contenues dans son noyau. Chez un organisme pluricellulaire chaque cellule contient dans son noyau l’ensemble des informations génétiques permettant de réaliser et de maintenir les caractéristiques morphologiques et fonctionnelles de l’individu. 1°) Localisation de l’information génétique dans le noyau : L’information génétique est située au niveau des chromosomes contenus dans le noyau. Chaque fragment de chromosome est responsable de l’apparition d’un caractère fonctionnel ou structural = c’est un gène. 2°) Relation entre chromosomes et ADN : L’ADN est associé à des protéines (=histones) pour former un filament de chromatine contenus dans les noyaux des cellules eucaryotes. Au moment de la division cellulaire la chromatine se condense pour donner les chromosomes. Un chromosome est formé par une molécule d’ADN. Remarque : Chez les procaryotes, l’ADN existe mais reste libre dans le cytoplasme. 3°) Universalité de l’ADN : La transgénèse est une technique qui permet de transférer un gène (donc un fragment d’ADN) prélevé sur un organisme d’une espèce dans les cellules d’une autre espèce. Quelle que soit son origine, un gène introduit chez un végétal, un animal, ou une bactérie sera reconnu et traduit. L’ADN est donc une molécule qui contient un message universel. L’organisme ayant subit la transgénèse est appelé OGM (organisme génétiquement modifié) II- Structure et propriétés de l’ADN : 1°) Organisation de la molécule d’ADN : ADN = Acide Désoxyribo Nucléique. La molécule se présente comme un escalier de forme spiralée. Les montants de l'escalier sont constitués par une succession de groupements phosphoriques (P) associés à un glucide simple : le désoxyribose (D). Les marches de l’escalier sont constituées par la liaison entre deux bases azotées. (Adénine ; Thymine ; Cytosine ; Guanine) L’ensemble formé par un P, un D et une base azotée forme un nucléotide. Il existe quatre nucléotides différents par la nature de la base azotée : Source d’ADN Homme : Porc : Oursin : Blé : Nucléotide à adénine noté A ; Nucléotide à cytosine noté C ; Nucléotide à guanine noté G ; Nucléotide à thymine noté T. Adénine 30,9 29,9 33,4 27,3 Guanine 19,9 19,8 17,0 22,7 Cytosine 19,8 20,1 16,8 22,8 Thymine 29,4 30,2 33,6 27,1 La mesure expérimentale montre que pour une même espèce, la proportion de A = la proportion de T et la proportion de C = la proportion de G. Donc A est toujours associé à T et C est toujours associé à G. 2°) L’ADN constitue un langage génétique : La molécule d'ADN est en quelque sorte une suite de "mots" écrits dans un langage à quatre lettres. Chaque molécule d’ADN renferme donc un ensemble de messages = les gènes. Un gène correspond donc à une portion de la molécule d’ADN caractérisé par une suite de nucléotides placés dans un ordre bien précis (=séquence) Cette séquence sera traduite par la cellule en un élément d’un caractère génétique (il s’agit en fait d’une molécule) Un gène = une molécule intervenant dans la construction, le renouvellement ou le fonctionnement d’une cellule. Remarque : En fait une des deux chaînes de la molécule représente le support du gène (on l’appelle brin codant), l’autre chaîne n’est là que pour compléter la molécule. III- Variabilité de l’ADN et biodiversité au sein d’une espèce : Rappel de collège : Les cellules humaines possèdent 46 chromosomes regroupés en 23 paires. Chaque paire de chromosomes (= homologues) possède les mêmes gènes. Donc une cellule possède deux exemplaires de chaque gène 1°) Les différentes versions d’un même gène : La séquence d’un gène peut être légèrement différente d’un chromosome homologue à l’autre, la molécule produite par la cellule peut alors être différente. On parle de versions différentes d’un gène = les allèles. Donc un gène est généralement représenté par deux allèles (identiques ou différents) Remarque : dans le cas des chromosomes X Y, il se peut que certains gènes de Y ne soient pas présents sur X et inversement que certains gènes de X ne soient pas présents sur Y. Dans ce cas seulement le gène n’est présent qu’en un seul exemplaire (un allèle). Exemple 1 : Extraits des séquences des allèles du gène à l’origine de la molécule d’hémoglobine. L’allèle anormal donne une hémoglobine fibreuse à l’origine de la maladie appelée drépanocytose Si les deux allèles s’expriment en même temps (les deux molécules sont fabriquées) on dit qu’ils sont codominants. Si l’un s’exprime au dépend de l’autre (une seule molécule est alors produite) On dit que l’un est dominant et l’autre est récessif. Exemple 2 : cas d’allèles codominants = le gène « groupe sanguin » est représenté par trois allèles : A, B et O. L’allèle A donne une molécule A ; L’allèle B donne une molécule B L’allèle O ne donne pas de molécule. Sachant que chaque cellule contient 2n chromosomes, chaque gène est représenté par 2 allèles. Allèles Allèle A + allèle A Allèle B + allèle B Allèle A + allèle B Molécules A B A + B Groupe sanguin A B AB Allèle O + allèle O aucune O Allèle O + allèle A A A Allèle O + allèle B B B 2°) Formation des allèles : Lors de la division d’une cellule, une erreur dans la copie de l’ADN peut modifier la séquence d’un gène : on parle de mutation. Ce phénomène intervient spontanément (naturellement), il est rare et aléatoire (se fait au hasard). Il se forme ainsi une nouvelle version d’un gène, donc un allèle. Si la mutation affecte une cellule quelconque de l’organisme, seules la cellule mutée et sa descendance seront affectées par la mutation (cas des cancers) Si la mutation affecte une cellule de la reproduction (gamète), toutes les cellules de l’organisme formé à partir de ce gamète seront affectées. Le nouvel allèle ainsi formé pourra alors être transmis de génération en génération. Les mutations peuvent apparaître spontanément, mais certains facteurs de l’environnement augmentent leur fréquence d’apparition. On parle d’agents mutagènes. Exemples : les ultraviolets (UV), les rayons X, le tabac, l’alcool… Voir exercice sur les levures Bilan : Les mutations sont à l’origine des allèles qui permettent une diversité entre les individus d’une même espèce. On parle de Biodiversité Intra-spécifique. Ci-dessous un exemple de biodiversité intraspécifique chez l’Homme Au cours du temps, le génome d’une espèce sera enrichi et pourra même dériver vers la formation d’une nouvelle espèce…